Chapitre 2. Implications pratiques de la neurophénoménologie : attention et libre arbitre
p. 231-250
Texte intégral
1William James écrivait en 1890 que « la volonté se manifeste essentiellement par l’effort d’attention1 ». Nous émettons également l’hypothèse selon laquelle le concept de libre arbitre pourrait être conservé grâce à une étude approfondie des mécanismes de l’attention, qui semblent jouer un rôle prépondérant dans la capacité de contrôle que peut avoir le sujet sur ses actions. La direction de l’attention permet en effet de faire bouger la frontière entre ce qui accède à la conscience et ce qui reste du domaine de l’inconscient. Jean-Philippe Lachaux écrit que « si l’état du cerveau était entièrement déterminé par l’état de son environnement, par les signaux qui parviennent à ses sens, il n’y aurait pas d’attention. L’attention traduit donc l’existence d’un degré de liberté du cerveau par rapport à l’état du monde2 ».
2En modifiant notre expérience consciente, l’attention nous permet de développer une certaine flexibilité vis-à-vis des sollicitations de l’environnement. Elle peut donc nous permettre d’élaborer une stratégie d’action qui influence notre comportement, même si l’effectuation de l’action en elle-même met en jeu un grand nombre de processus automatiques plus ou moins complexes. Sans cette capacité d’attention, nos réponses seraient stéréotypées et hautement prédictibles. Or, l’attention est corrélée à l’activité d’un certain nombre de structures cérébrales, et le contrôle de la direction de l’attention est particulièrement attribué, dans les modèles issus des neurosciences cognitives, au système du contrôle exécutif que nous avons décrit dans la partie précédente. Ce système serait donc nécessaire à l’exercice de ce « degré de liberté » qui nous est autorisé par l’utilisation de nos capacités attentionnelles. Jean-Philippe Lachaux montre ainsi que « lorsque le système exécutif ne fonctionne pas, ou mal, le comportement et les déplacements de l’attention deviennent alors rigides, prédictibles et déterminés par le gain à court terme3 ». Nous voyons donc que le contrôle exécutif est essentiel à l’exercice du libre arbitre, au sens d’une capacité à exercer un contrôle de soi, c’est-à-dire à privilégier des gains à long terme plutôt qu’à court terme.
3Cependant, quand nous avons examiné précédemment les limites du contrôle de soi, nous avons mis en valeur les dysfonctionnements qui peuvent faire suite à un usage abusif de ce type de contrôle, ainsi que la nécessité de faire le lien entre nos capacités cognitives de haut niveau et nos émotions. Or, il se pourrait que ce lien corresponde à une posture attentionnelle particulière. Nous allons donc tout d’abord examiner les données expérimentales relatives à l’étude de ces capacités attentionnelles, afin d’examiner ensuite quelle pourrait être cette posture attentionnelle spécifique qu’il conviendrait de développer afin d’accroître notre libre arbitre.
Les études sur l’attention
4Nous avons eu l’occasion d’exposer, dans le chapitre précédent, le modèle de l’attention développé par Norman et Shallice. À travers cette théorisation, nous avons pu voir en quoi l’étude des processus attentionnels pouvait être pertinente pour conceptualiser l’action volontaire, ainsi que pour rendre compte du sentiment d’effort de la volonté. Certaines études expérimentales ont également contribué à rendre compte de la manière dont nos capacités attentionnelles sont mobilisées dans différents contextes.
5L’article de Shariff et Peterson4 est particulièrement éclairant quant à l’importance du rôle que joue l’attention dans la production d’une action volontaire. Ils partent du constat suivant : « Il n’est pas exagéré de dire que, en réalité, l’acte de perception et le processus qui biaise la sortie motrice sont en quelque manière des phénomènes inséparables5. » Le fait de lier perception et action est en effet courant, notamment depuis les travaux de Marc Jeannerod6. Mais ce lien présente d’autant plus d’intérêt pour notre sujet qu’il semble concerner directement la méthodologie phénoménologique, ainsi que son utilisation dans l’étude des mécanismes de la prise de décision.
6Shariff et Peterson utilisent la notion d’« affordance » issue de la théorie de la perception directe de Gibson : Gibson définit l’affordance comme « ce qu’un objet dans l’environnement offre à un organisme7 », c’est-à-dire l’action qu’un objet permet à un organisme d’effectuer. Or, si Gibson conserve une vision externaliste de ce concept selon laquelle celui-ci s’appliquerait à des propriétés situées dans l’objet lui-même, ce qui est cohérent avec la théorie de la perception directe, Shariff et Peterson remettent en cause une telle vision. Ils montrent en effet que la théorie de la perception directe est loin de faire l’unanimité, en citant la critique qui lui est adressée par Fodor et Pylyshyn8 dans leur article de 1981, où ils considèrent la perception visuelle comme un processus perceptif médié plutôt que direct, et estiment que l’affordance devrait être redéfinie comme une propriété qui « change, non seulement en fonction des capacités d’action d’un sujet particulier (ce que Gibson suggère), mais également entre des sujets qui ont les mêmes capacités et – de manière plus importante – pour un même sujet, selon que les buts de l’individu percevant changent9 ». Les affordances sont ainsi « conceptualisées plus précisément comme les propriétés émergentes de l’interaction entre un sujet et un objet10 », qui évoluent en fonction des mécanismes de l’attention mis en œuvre par un sujet donné. Ainsi, « l’attention volontaire sert en partie à altérer l’interprétation perceptuelle de l’information11 », et nous voyons donc que l’attention permet effectivement d’ajouter un degré de liberté à la simple perception de stimuli extérieurs. La perception, mais également l’action amorcée par un organisme, seraient en grande partie dépendantes de ses motivations internes, ce qui lui permet de ne pas répondre aux stimulations de son environnement de manière stéréotypée.
7L’importance des études sur l’attention relativement aux mécanismes de la prise de décision se trouve ici mise en lumière, notamment à travers cette notion d’affordance. En effet, si les indices perceptifs qui permettent de déclencher l’effectuation d’une action par un organisme sont eux-mêmes le produit de l’interaction entre le sujet et son environnement, cela montre à quel point l’intentionnalité du sujet, la direction de son attention, vont contribuer à déterminer le choix futur de l’action à effectuer. Shariff et Peterson montrent que « l’on peut dans l’abstrait réexaminer des objets identifiés ou des schémas situationnels précédemment compris en fonction d’un contexte particulier et d’une action associée pour dégager des implications pour le comportement qui soient plus nombreuses et n’aient pas été considérées précédemment. Un tel réexamen de choses auparavant familières permet la reconstruction de leur signification et l’altération des actions motrices associées pour les futures rencontres12 ». Or, ce réexamen qui permet l’ouverture des possibles nécessite selon les auteurs l’entrée en jeu de l’attention consciente. Ce contrôle volontaire reste cependant indirect : il s’agit de « moduler l’environnement mental13 » en favorisant une interprétation perceptuelle plutôt qu’une autre, ce qui aura pour effet d’augmenter la probabilité de déclencher dans le futur certaines actions plutôt que d’autres.
8Selon les auteurs, cette capacité à diriger son attention constitue ce qui se rapproche le plus de la définition du libre arbitre. Mais ils précisent dans une note de bas de page que cette direction de l’attention ne s’opère pas nécessairement de manière consciente : une motivation ou un but inconscients peuvent produire un processus automatique de redirection de l’attention. Ils considèrent néanmoins que le « pouvoir de la volonté » réside dans cette capacité à diriger consciemment, ou « intentionnellement » (« purposefully », dans le texte) l’attention. Le libre arbitre perdrait ainsi son sens de capacité de contrôle absolu pour revêtir un sens plus limité, mais compatible avec les données scientifiques, d’une capacité à orienter, à suggérer une certaine direction de l’attention, et par conséquent à moduler les actions qui peuvent en découler.
9Néanmoins, les auteurs montrent que l’accès à la conscience prend du temps, et que par conséquent l’attention consciente, pour avoir un rôle dans le déroulement ultérieur d’une action, doit se focaliser sur le futur et non sur le présent. La microstructure de l’action ne serait dès lors pas accessible à la conscience, ou en tout cas si elle l’était, ne serait pas susceptible de modification : ces processus seraient déclenchés automatiquement, sans possibilité de les modifier. La conscience devrait donc interpréter le futur « comme présent », c’est-à-dire que la perception du temps serait modifiée afin que la conscience puisse avoir un rôle causal. Cette propriété de la conscience est notamment à l’origine de l’effet « flash lag », dont nous avons vu qu’il implique que les sujets perçoivent généralement un objet lumineux en mouvement comme étant toujours en avance sur sa position réelle.
10Cela est également, selon les auteurs, en accord avec les expériences de Libet sur le « backward referral » (ou « assignation rétrospective14 »), à savoir le fait que la conscience corrige le décalage temporel qui sépare l’événement sensoriel réel de son traitement conscient. Les auteurs montrent ainsi que « pour que la conscience semble efficace, malgré son décalage temporel, il apparaît que l’interprétation subjective du temps est entièrement déplacée en avant du temps réel15 ». Mais un tel décalage, bien que permettant à la conscience d’avoir une efficacité causale, n’est pas sans contrepartie : « Le coût de cet écart entre la prédiction et l’actualité est une certaine vulnérabilité à l’erreur16. » En effet, les programmes moteurs ainsi « consciemment » lancés en fonction de l’anticipation d’un futur proche ne coïncident pas toujours avec la situation réelle. Néanmoins, cette interprétation du rôle de la conscience reste très éloignée de celle de Daniel Wegner. Les auteurs concluent en effet leur article sur cette phrase : « L’hypothèse selon laquelle la conscience a des limitations temporelles nécessaires n’invalide pas nécessairement les proclamations de son efficacité causale17. »
11Nous avons étudié cet article afin de montrer le lien qui peut être fait entre les études actuelles sur les mécanismes de l’attention, et la notion de libre arbitre. Dans la théorisation qui vient d’être examinée, le lien entre attention et volonté est clairement souligné et fournit ainsi une piste de recherche fructueuse, qui pourrait faire l’objet d’une recherche interdisciplinaire associant neuroscientifiques et phénoménologues. De plus, nous avons vu que les limitations de la conscience identifiées par les auteurs ne remettent pas en question, selon eux, l’influence de la posture attentionnelle sur la production de nos actions.
12D’autre part, l’étude effectuée par Olivers et Nieuwenhuis18 a contribué à montrer que nos facultés de discrimination pouvaient bénéficier d’un mode d’attention diffuse. En effet, selon cette étude, le phénomène de clignement attentionnel peut être réduit lorsque l’attention des sujets est distribuée davantage entre différentes tâches. Le clignement attentionnel fait référence au fait que notre capacité à identifier un second stimulus visuel, lors de la présentation rapide de deux stimuli visuels successifs, est réduite. Lors de cette expérience, les sujets étaient répartis en trois groupes distincts : un groupe témoin qui devait simplement rapporter les deux stimuli visuels successifs (en l’occurrence, des lettres et des chiffres), un groupe de sujets qui devaient effectuer la même tâche tout en pensant à leurs dernières vacances ou bien à une liste de courses à faire en vue d’un dîner entre amis, et enfin un troisième groupe qui devait effectuer la tâche tout en écoutant un morceau de musique.
13Or, les résultats montrent que lorsque les sujets sont distraits par une autre tâche (2e groupe) ou lorsque leurs ressources attentionnelles sont mobilisées par d’autres stimuli (3e groupe), le clignement attentionnel est réduit, c’est-à-dire qu’ils parviennent davantage à se souvenir des deux stimuli visuels. Les auteurs en déduisent que « dans des conditions de présentation visuelle rapide, la détection des cibles pourrait tirer bénéfice d’une diffusion de l’attention19 ». Cette diffusion de l’attention pourrait avoir différentes explications : elle pourrait être induite par une augmentation de l’éveil liée à l’effectuation de la seconde tâche, ou bien par l’induction d’un état affectif positif, ou encore par le fait que la seconde tâche induirait un élargissement de l’attention, notamment au niveau temporel, ce qui permettrait de prendre en compte également le second stimulus. D’autres recherches sont nécessaires afin de préciser ces hypothèses, néanmoins cette étude montre que nos capacités attentionnelles peuvent être modulées par notre état mental général, et qu’un état d’attention diffuse peut augmenter notre capacité à percevoir certains stimuli sensoriels auxquels nous n’aurions pas accès dans d’autres conditions.
14À travers l’étude de ces deux articles, nous voyons que les mécanismes de l’attention peuvent rendre compte d’une certaine définition du libre arbitre, puisque Shariff et Peterson montrent en quoi la direction de l’attention joue un rôle primordial dans la sélection de l’action à effectuer dans un contexte particulier. Néanmoins, les mécanismes de l’attention sont complexes, et nous avons également vu au travers de l’étude d’Olivers et Nieuwenhuis que nos capacités de discrimination pouvaient bénéficier d’une attention diffuse, ce qui contredit nos intuitions communes. Le fait d’être concentré sur une activité particulière est en effet considéré comme un bénéfice pour la tâche à réaliser, plutôt que le fait de partager son attention entre différentes tâches ou perceptions sensorielles.
15Cette première exploration des études qui concernent l’attention nous amène à nous interroger sur la posture attentionnelle particulière qui pourrait permettre au sujet, non seulement de diriger son attention en fonction de ses buts et de ses motivations, ce qui lui fournit déjà un premier degré de liberté dans ses actions par rapport à de simples associations stimulus-réponse, mais également d’effectuer cette réunification du soi, dont nous avons vu qu’elle était essentielle à la production d’actions réellement libres.
Le libre arbitre comme apprentissage : l’importance de la posture attentionnelle
16Il se pourrait donc que le libre arbitre, en tant que capacité relative, puisse faire l’objet d’un apprentissage. Nous avons vu qu’un choix réellement libre nécessitait une forme de réunification du vouloir, qui passe non seulement par la mise en accord de désirs du premier et du second ordre, mais qui suppose également, selon nous, la mise en accord des processus conscients et inconscients qui composent notre « soi étendu ». Or, cette unification pourrait passer par une maîtrise de nos capacités attentionnelles. Il s’agit du moins de l’hypothèse que nous formulons, et qu’appuient différentes études : des techniques telles que la méditation ou l’hypnose, ou encore l’EMDR20, ont ainsi fait l’objet de travaux qui ont montré leur influence sur les mécanismes attentionnels. Nous allons à présent examiner ces différents travaux, afin de montrer en quoi les techniques de redirection de l’attention, qui font par ailleurs écho à la méthodologie phénoménologique que nous avons décrite précédemment, pourraient nous éclairer sur le concept de libre arbitre, comme capacité non plus absolue mais relative. Cet examen nous amènera par la suite à développer une définition du libre arbitre conçu non seulement comme une capacité à exercer un contrôle de soi, mais également comme une réelle liberté d’autodétermination.
L’influence de la méditation sur les capacités attentionnelles
17Une étude menée par Tang et al.21 a permis de mesurer l’effet d’un entraînement à la méditation sur les capacités attentionnelles. Les performances d’un groupe de sujets ayant suivi un entraînement à une méthode spécifique de méditation, nommée méditation intégrative (ou IBMT pour « integrative mind-body training »), ont été comparées avec celles d’un groupe témoin ayant uniquement suivi un stage de relaxation. Or, les résultats montrent que le groupe ayant suivi l’entraînement à la méditation obtient un score plus élevé au test mesurant le fonctionnement du réseau de l’attention exécutive (« Attentional Network Test », ou ANT). L’entraînement à la méditation conduit également à une meilleure gestion des émotions, mesurée grâce à l’échelle POMS (« Profile of Mood States »). Enfin, les sujets ayant suivi cet entraînement produisent lors de l’effectuation de tâches de calcul mental moins de cortisol, lié au stress, que le groupe témoin, et leur immunoréactivité augmente. Une autre étude menée par Tang et al.22 suggère également que cet état attentionnel implique une meilleure régulation du système nerveux autonome. Les auteurs en concluent que leur étude « est en accord avec l’idée selon laquelle l’attention, les processus affectifs, et la qualité de la conscience, instant après instant, sont des compétences flexibles qui peuvent être entraînées23 ».
18Les techniques de méditation constituent donc une première méthode de redirection de l’attention, qui permet selon les études que nous avons décrites une maîtrise accrue des capacités attentionnelles, ainsi qu’une meilleure gestion des émotions. Il est néanmoins nécessaire de concevoir des études supplémentaires permettant d’évaluer les distinctions entre les différentes techniques de méditation disponibles, afin de comprendre quels sont les mécanismes précis mis en jeu, ainsi que ce qui fait que ces techniques diffèrent les unes des autres.
Le paradoxe de l’hypnose
19L’hypnose connaît aujourd’hui un regain d’intérêt, dans le domaine médical mais également en neurosciences. Les effets de cet état de conscience particulier ont été étudiés de près, et notamment les corrélats neuronaux correspondant à l’effet de suggestions effectuées sous état hypnotique : parmi ces travaux, certains se concentrent sur le phénomène d’hallucination visuelle (Kosslyn, S. M. et al., 200024), d’autres sur les hallucinations auditives (Szechtman, Woody et al., 199825), ou encore sur les suggestions hypnotiques d’analgésie (Rainville, Carrier et al., 199926). Kosslyn et al. ont notamment pu identifier une activation de l’hémisphère gauche lors d’hallucinations visuelles hypnotiques, qui n’est pas présente lorsque les instructions sont données en dehors de l’état hypnotique, c’est-à-dire lorsque les sujets doivent effectuer une tâche d’imagerie visuelle simple.
20Une étude menée par Haggard et al. en 200427 a utilisé la suggestion hypnotique pour comparer trois conditions distinctes : un mouvement effectué volontairement, un mouvement passif et un mouvement volontaire (ou endogène) effectué sous suggestion hypnotique, la suggestion étant que le mouvement devait être expérimenté comme involontaire, c’est-à-dire comme une action idéomotrice. Les sujets devaient appuyer sur un bouton dans les conditions Volontaire et Involontaire (la condition Involontaire correspondant à la suggestion hypnotique), et le bouton était abaissé par l’expérimentateur à l’aide d’une ficelle dans la condition Passif. Les sujets devaient, dans chaque condition, rapporter le moment auquel ils percevaient le début de l’action motrice, en utilisant un cadran similaire à celui qu’employait Libet. Ils devaient également juger de l’aspect volontaire ou non du mouvement effectué, en notant sur une échelle graduée à quel degré ils avaient perçu leur action comme volontaire ou involontaire.
21Les résultats ont montré que dans la condition Involontaire, les sujets expérimentaient leur mouvement comme beaucoup moins volontaire que dans la condition Volontaire, c’est-à-dire sans suggestion, même s’ils ne le percevaient pas non plus comme entièrement involontaire. De plus, il avait été démontré dans une expérience précédente (Haggard et al. 200228), qu’un mouvement passif était perçu avec un certain retard par rapport à l’effectuation réelle du mouvement, tandis qu’un mouvement volontaire était anticipé et perçu comme ayant lieu plus tôt que l’effectuation réelle du mouvement. Or, dans cette expérience, les sujets percevaient le mouvement sous suggestion comme ayant lieu plus tardivement que l’effectuation réelle, ce qui montre une similarité entre la condition Involontaire et la condition Passif. L’hypnose ayant été induite dans les trois conditions (Volontaire, Involontaire et Passif), les auteurs en déduisent que l’hypnose en elle-même ne modifie pas l’expérience subjective, que ce n’est le cas que pour la suggestion hypnotique de percevoir le mouvement comme involontaire.
22De plus, des études d’imagerie cérébrale (Blakemore et al., 200329) démontrent que les mêmes zones impliquées dans la production du mouvement sont activées dans le cas d’un mouvement volontaire et dans le cas d’un mouvement involontaire (sous suggestion hypnotique). Selon Haggard et al., ces résultats montrent que la suggestion hypnotique produit un changement dans l’expérience consciente du sujet, bien que l’action effectuée soit similaire à une action réellement volontaire, puisqu’elle est bien produite par le sujet lui-même, et non par l’expérimentateur. Il serait donc possible de « vouloir » une action, au sens où l’action provient bien de l’agent lui-même, sans expérimenter la volonté consciente d’agir qui accompagne habituellement nos actions volontaires.
23Haggard et al. écrivent ainsi que leur expérience « montre que l’activité neuronale associée à l’expérience consciente peut clairement être séparée de l’activité neuronale qui dirige l’action elle-même30 », ce qui serait en accord avec la théorie épiphénoménaliste de la conscience développée par Daniel Wegner. Les auteurs citent un article de Oakley (199931) qui montre, en reprenant le modèle de l’attention développé par Norman et Shallice, que la suggestion hypnotique n’agirait pas sur le rôle de l’exécuteur central (ou SAS) dans la production de l’action, mais sur l’expérience consciente, qui constitue normalement la sortie (« output ») du système exécutif. Haggard et al. déduisent de leur expérience que le sentiment d’agentivité peut être ainsi manipulé et exclu de la conscience du sujet.
24Par ailleurs, une étude menée par Raz et al.32 a montré que dans un état de suggestion post-hypnotique, les sujets ne présentaient pas l’effet habituellement associé à la tâche de résolution de conflit connue sous le nom de tâche « Stroop ». Cette tâche consiste à demander aux sujets d’identifier la couleur dans laquelle des mots leur sont présentés. Or, les mots eux-mêmes désignent des noms de couleur, et les sujets ont des difficultés à se concentrer sur la tâche demandée si le mot désigne une couleur autre que celle dans laquelle il est écrit. Au contraire, la tâche est facilitée lorsque le nom de couleur correspond à la couleur de l’encre. Une hypothèse faite pour expliquer cet effet est que la lecture d’un mot se fait de manière automatique, et qu’il est ainsi difficile de ne pas accéder au sens des mots pour se concentrer uniquement sur la couleur de la police.
25Les auteurs ont voulu tester l’effet que pouvait avoir sur cette tâche de résolution de conflit le fait que les sujets soient dans un état de suggestion post-hypnotique, c’est-à-dire que les sujets agissent à la suite d’une suggestion qui a eu lieu lors d’une séance d’hypnose, mais alors qu’ils sont à nouveau éveillés. La suggestion qui leur était faite, dans cette expérience, était de percevoir les mots qui allaient leur être présentés comme des chaînes de symboles sans signification. L’état de suggestion post-hypnotique était ensuite induit par la perception d’un signal (en l’occurrence, les sujets entendaient à nouveau la voix qu’ils avaient entendue lors de la séance d’hypnose via un interphone, contrairement au groupe contrôle qui ne percevait que les instructions habituelles présentées sur l’écran).
26Lors d’études précédentes, Raz et al. avaient pu montrer que l’état de suggestion post-hypnotique atténuait le conflit associé à la tâche « Stroop », et ont émis l’hypothèse que cet effet était dû à un processus neuronal top-down, plutôt qu’à la dégradation optique des stimuli entrant. Cette fois-ci, en utilisant à la fois l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle et l’enregistrement électrique de potentiels évoqués, ils ont pu montrer que l’atténuation du conflit associé à la tâche « Stroop » induite par l’état de suggestion post-hypnotique était corrélée à une modulation de l’activité précoce du cortex occipital, ainsi que de l’activation plus tardive du cortex cingulaire antérieur (ou ACC).
27Or, le cortex cingulaire antérieur a été identifié comme une zone qui s’active en présence de conflits tels que celui qui est associé à la tâche « Stroop ». Lors de cette expérience, les sujets faisant partie du groupe témoin montraient une activation élevée du cingulaire antérieur lorsque les mots n’étaient pas congruents (lorsque la couleur de l’encre et le sens du mot étaient distincts), tandis que les sujets en état de suggestion post-hypnotique présentaient la même activation que lors de la présentation de mots congruents avec la couleur de l’encre. D’autre part, la modulation de l’activité du cortex occipital correspondrait à l’altération du traitement visuel précoce, ce qui aurait pour conséquence, selon les auteurs, d’« affecter l’activité cognitive en aval, qui inclut l’activation du cortex cingulaire antérieur33 ».
28Les auteurs en concluent que « malgré les instructions explicites d’interpréter les stimuli entrants comme des chaînes sans signification, chez les personnes très suggestibles la suggestion semble avoir suscité une altération générale du traitement visuel précoce, et non un filtre spécifique au langage, résultant par conséquent dans la diminution de l’effet Stroop34 ». Cette conclusion, bien que ne corroborant pas leur hypothèse de départ, montre néanmoins que la suggestion post-hypnotique peut avoir des effets importants sur nos processus cognitifs. Ces effets devraient donc être encore étudiés afin de déterminer précisément la manière dont la suggestion opère, ce qui pourrait avoir des implications thérapeutiques importantes. Les auteurs montrent en effet que leurs résultats, combinés à d’autres études sur la perception de la douleur, « soulignent l’influence que l’attention et la suggestion peuvent avoir sur les situations de conflit, l’organisation cognitive top-down, l’autorégulation, et le contrôle volontaire35 ».
29Enfin, dans son article de 2004, Pierre Rainville recense un certain nombre d’études effectuées sur l’hypnose, et les compare au modèle représentationnaliste de la conscience développé par le philosophe Metzinger36. Ce modèle opère une distinction entre les états de conscience (vigilance, somnolence, attention, rêve, etc.) et les contenus de conscience. Or, Pierre Rainville distingue entre deux phénomènes liés à l’hypnose : d’une part, la relaxation hypnotique, et de l’autre, l’absorption mentale. La relaxation hypnotique est l’état de conscience provoqué par l’induction hypnotique, tandis que l’absorption mentale est l’état attentionnel spécifique qui permet d’être réceptif aux suggestions hypnotiques, et qui est donc lié à des contenus de conscience.
30Ainsi, selon lui, « la relaxation hypnotique correspondrait à une modification de la trame de fond du corps-soi (background state of the body-self) alors que l’absorption mentale décrit l’état de disponibilité attentionnelle du soi en relation avec des contenus de conscience proposés par les suggestions hypnotiques37 ». Pierre Rainville décrit ensuite les différentes activations cérébrales qui correspondent à ces deux phénomènes, et montre que l’activation cérébrale associée à l’absorption hypnotique « correspond précisément au réseau cérébral impliqué dans la régulation de l’attention38 », identifié par Posner et Dehaene (199439).
31Nous avons identifié un « paradoxe » lié à l’hypnose : en effet, la redirection de l’attention produite par cette technique induit une perte du sentiment d’agentivité, ce qui semble contraire à l’accroissement de la maîtrise de nos capacités attentionnelles. Pierre Rainville écrit ainsi que le sentiment d’automaticité, qui est régulièrement expérimenté par les sujets en état d’hypnose, « reflète une modification de la représentation de soi en tant qu’agent causal de ses propres réponses40 ». Les corrélats neuronaux de cette altération du sentiment d’agentivité ont été étudiés par Blakemore et al.41, qui identifient une activation pariétale présente à la fois lors du mouvement passif et lors de l’illusion de mouvement passif induite par la suggestion hypnotique.
32Or, cette perte du sentiment d’agentivité pourrait précisément être la condition de l’exercice du libre arbitre, au sens longitudinal d’une capacité à modifier son propre devenir. Cet état particulier hypnotique est en effet propice à l’ouverture des possibles que semble requérir l’exercice du libre arbitre, du moins si nous souhaitons réhabiliter une définition de ce concept qui soit plus exigeante que le simple contrôle de soi lié à l’exercice des fonctions exécutives. Cet état constitue en effet une posture attentionnelle particulière, qui fait abstraction des sollicitations perceptives qui occupent habituellement le champ de la conscience, afin de développer la réceptivité à d’autres sollicitations, comme par exemple des sollicitations internes telles que des sensations corporelles, ou dans le cas de l’exercice de la suggestion, la voix de l’hypnothérapeute.
33Pierre Rainville écrit ainsi que « la diminution de l’inhibition et de la compétition induite par la relaxation hypnotique fournirait un terrain fertile, favorisant la flexibilité mentale, sur lequel les mécanismes attentionnels agiraient ensuite pour moduler ou recentrer l’expérience subjective sur des contenus de conscience alternatifs, sous l’influence des suggestions hypnotiques subséquentes visant à modifier cette expérience42 ». Cet état attentionnel particulier aurait donc des vertus thérapeutiques, du fait de l’ouverture des possibles induite par un état de réceptivité accru à des contenus de conscience alternatifs. Cependant, la perte du sentiment d’agentivité ainsi que la réceptivité à des influences extérieures, sous la forme de suggestions hypnotiques, paraît au premier abord aller à l’encontre de l’exercice d’une forme de libre arbitre.
34Mais Pierre Rainville écrit que « cette modification du soi-agent facilite l’accès aux réponses somatiques involontaires impliquées dans la régulation viscéromotrice. Ainsi, le sentiment normal de contrôle volontaire que nous éprouvons est apparemment associé à une limitation de l’accès à certains mécanismes modulateurs fondamentaux du système nerveux. L’hypnose, en mettant en suspens ce sentiment du soi-agent, augmenterait à la fois le potentiel expérientiel et d’autorégulation somatique43 ». L’état hypnotique permettrait ainsi de servir de base à une ouverture des possibles qui permettrait de modifier l’expérience vécue, que ce soit par une intervention extérieure, ou par l’exercice possible d’une forme d’autohypnose. Cette dernière est en effet pratiquée et pourrait fonder une réelle forme de liberté, puisque le sujet serait alors autonome et induirait lui-même les modifications de sa propre expérience, grâce à la maîtrise de ses capacités attentionnelles.
35Il reste néanmoins à élucider les mécanismes précis qui sont mis en œuvre par cette technique : des études récentes (Maquet et al. 199944 ; Rainville, Hofbauer et al. 199945 ; 200246) relatives à l’effet de l’induction hypnotique sur l’activité cérébrale montrent en effet des augmentations de l’activité cérébrale au niveau du cortex frontal qui, selon Rainville, « ne concordent pas avec l’hypothèse d’une démobilisation des fonctions exécutives du cerveau pendant l’hypnose47 ». Il est donc nécessaire d’étudier davantage cet état de conscience particulier afin d’élucider les mécanismes qu’il met en jeu. Nous avons vu cependant que cette technique constitue un moyen de rediriger l’attention vers des perceptions qui restent la plupart du temps en dehors de la conscience, puisqu’elle conduit à faire abstraction des stimulations habituellement associées à l’état d’éveil, afin que l’attention soit absorbée par des perceptions spécifiques, qu’il s’agisse de suggestions hypnotiques, d’autosuggestions, ou de perceptions internes (viscérales, somatiques). Ces dernières sont en effet trop souvent ignorées voire réprimées dans les états de conscience habituels, pouvant donner lieu à des dysfonctionnements psychiques. Cet état particulier de conscience permettrait donc de rétablir un équilibre entre nos capacités rationnelles et la prise en compte de nos émotions.
36Nous avons vu que les différentes techniques de redirection de l’attention, qu’il s’agisse de méditation ou d’hypnose (la liste pourrait inclure également l’EMDR), semblent parfois conduire à un désengagement du monde et à une posture uniquement passive. Néanmoins, le libre arbitre passerait, paradoxalement, par l’adoption de cette posture. Mais, comme l’a écrit Francisco Varela, « l’objectif n’est pas d’éviter l’action, mais d’être pleinement présent à ses propres actions, de telle sorte que le comportement devienne progressivement plus sensible, plus responsable et plus conscient48 ». L’adoption de cette posture attentionnelle permettrait d’élargir le champ de l’expérience et de susciter l’ouverture des possibles, afin de découvrir de nouvelles directions qui seraient sans cela restées inaccessibles à la conscience.
37Francisco Varela écrivait ainsi : « Être progressivement plus libre consiste à être sensible aux conditions et aux possibilités réelles de la situation présente, et à pouvoir agir d’une manière ouverte, non conditionnée par l’avidité et les volitions centrées sur le moi49. » Cette phrase empreinte de certaines philosophies orientales définit la liberté d’une manière que nous faisons nôtres, cependant nous sommes conduits à redéfinir certains termes : agir de manière ouverte implique selon nous de ne pas être conditionné par l’avidité du « soi conscient », qui comme nous l’avons vu nous paraît tout-puissant, mais est en réalité loin de l’être. Nous conservons, contrairement à Varela, l’idée d’un « soi », mais au sens où nous l’avons défini plus haut, comme un « soi étendu » qui inclut à la fois nos processus conscients et inconscients, et qui tente d’établir un pont entre ces deux aspects qui font l’un et l’autre partie de notre mode de fonctionnement. Seule cette posture permet d’ouvrir le champ de l’expérience, mais également d’assumer la pleine et entière responsabilité de nos actes : cette unification nous permet de nous sentir pleinement acteurs, et non « déterminés » à agir par aucune forme de contrainte interne. Être à l’écoute de cet inconscient, ou de ces processus préréfléchis, constituerait ainsi la clé d’une redéfinition du libre arbitre à la lumière des récentes avancées neuroscientifiques.
***
38Nous avons ainsi tenté de montrer l’importance des mécanismes attentionnels pour une redéfinition du libre arbitre à la lumière des neurosciences contemporaines. Les études que nous avons citées et qui concernent différentes techniques de redirection de l’attention constituent selon nous une base sur laquelle fonder une redéfinition du libre arbitre. Celui-ci consisterait ainsi non seulement dans l’exercice d’une capacité de contrôle de soi, mais également dans l’adoption d’une certaine posture attentionnelle qui permette une réunification du soi à travers l’intégration de nos capacités cognitives et émotionnelles, et qui permette également une ouverture des possibles nécessaire à une liberté accrue. Or, seul l’exercice de cette capacité pourrait selon nous fournir une définition du libre arbitre comme réelle liberté d’autodétermination, ce que les libertariens conçoivent comme nécessitant un agent situé hors de l’enchaînement déterministe des causes et des effets et pouvant être la source ultime de ses actes.
39Nous soutenons au contraire que la liberté d’autodétermination ainsi redéfinie est parfaitement compatible avec le déterminisme. Cependant, elle n’est pas absolue et consiste dans l’apprentissage d’un mode spécifique d’être au monde, qui permet d’accroître progressivement notre réceptivité aux différents possibles qui s’offrent à nous, mais également notre réceptivité à cette partie de nous-mêmes qui nous paraît parfois étrangère, et qui se situe dans ces processus inconscients, ou préréfléchis, que nous avons longuement étudiés. Une distinction et une mise en parallèle des différents types d’inconscients (psychanalytique, cognitif et préréfléchi) doivent néanmoins être encore précisées, grâce à la confrontation des données en première et en troisième personne.
40D’autre part, l’hypothèse que nous avons formulée nécessite que des études soient effectuées afin d’augmenter notre connaissance des mécanismes de la prise de décision grâce à la méthodologie neurophénoménologique que nous avons présentée. Enfin, l’étude des différentes techniques de redirection de l’attention, ainsi que de leur influence sur les mécanismes de la prise de décision, ou tout simplement sur le vécu subjectif de la liberté, doit également se poursuivre afin de tester notre hypothèse et d’affiner encore la validité empirique d’une telle redéfinition du libre arbitre à la lumière des neurosciences contemporaines.
Notes de bas de page
1 JAMES, William, Principles of psychology, New York, Holt, 1890, p. 562.
2 LACHAUX, Jean-Philippe, Le cerveau attentif. Contrôle, maîtrise, lâcher-prise, Paris, Odile Jacob, 2011, p. 32.
3 Ibid., p. 262.
4 SHARIFF, A. F. & PETERSON, J. B., « Anticipatory Consciousness, Libet’s Veto and a Close Enough Theory of Free Will », Consciousness and Emotion, Book Series 1, 2005, p. 197-215.
5 Ibid., p. 203.
6 Voir notamment JEANNEROD, Marc, Le cerveau volontaire, Paris, Odile Jacob, 2009.
7 SHARIFF, A. F. & PETERSON, J. B., « Anticipatory Consciousness, Libet’s Veto and a Close Enough Theory of Free Will », op. cit., p. 203.
8 FODOR, J. et PYLYSHYN, Z., « How direct is visual perception ? » Some reflections on Gibson’s « Ecological Approach », Cognition, 1981, 9, p. 139-196.
9 SHARIFF, A. F. & PETERSON, J. B., « Anticipatory Consciousness, Libet’s Veto and a Close Enough Theory of Free Will », Consciousness and Emotion, Book Series 1, 2005, p. 203.
10 Ibid., p. 203.
11 Ibid., p. 203.
12 Ibid., p. 204.
13 Ibid., p. 204.
14 Nous reprenons cette traduction française à Paul JORION, dans son article « Le secret de la chambre chinoise », L’homme, 1999, 39, 150, p. 177-202.
15 SHARIFF, A. F. & PETERSON, J. B., « Anticipatory Consciousness, Libet’s Veto and a Close Enough Theory of Free Will », op. cit., p. 207.
16 Ibid., p. 208.
17 Ibid., p. 210.
18 OLIVERS C. N. L., NIEUWENHUIS S. T., « The beneficial effect of concurrent task-irrelevant mental activity on temporal attention », Psychological science, 2005, 16, p. 265-269.
19 Ibid., p. 268.
20 L’EMDR (ou « intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires ») est une technique psychothérapeutique visant à guérir de certains troubles (phobie, stress post-traumatique, anxiété, dépression), grâce à la redirection attentionnelle que permettent des mouvements oculaires latéraux répétés.
21 TANG, Y. Y., MA, Y., WANG, J., FAN, Y., FENG, S., LU, Q., et al., « Short term meditation training improves attention and self Regulation », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 2007, 104, p. 17152-17156.
22 TANG, Y. Y. et al., « Central and autonomic nervous system interaction is altered by short-term meditation », PNAS, 2 juin 2009, 106, 22, p. 8865-8870.
23 TANG, Y. Y., MA, Y., WANG, J., FAN, Y., FENG, S., LU, Q., et al., « Short term meditation training improves attention and self Regulation », op. cit., p. 17155.
24 KOSSLYN, S. M. et al., « Hypnotic Visual Illusion Alters Color Processing in the Brain », American Journal of Psychiatry, 2000, 157, p. 1279-1284.
25 SZECHTMAN, H., WOODY, E. et al., « Where the imaginal appears real : a positron emission tomography study of auditory hallucinations », Proc Natl Acad Sci U S A, 17 février 1998, 95, 4, p. 1956-1960.
26 RAINVILLE, P., CARRIER, B. et al., « Dissociation of sensory and affective dimensions of pain using hypnotic modulation », Pain, août 1999, 82, 2, p. 159-171.
27 HAGGARD, P. et al., « Anomalous control : when “free-will” is not conscious », Consciousness and Cognition, 2004, 13, p. 646-654.
28 HAGGARD, P. et al., « Voluntary action and conscious awareness », Nat Neurosci., avril 2002, 5, 4, p. 382-385.
29 BLAKEMORE, S.-J., OAKLEY, D. A. et FRITH, C. D., « Delusions of alien control in the normal brain », Neuropsychologia, 2003, 41, p. 1058-1067.
30 HAGGARD, P. et al., « Anomalous control : when “free-will” is not conscious », op. cit., p. 652.
31 OAKLEY, D. A., « Hypnosis and consciousness : A structural model », Contemporary Hypnosis, 1999, 16, p. 215-223.
32 RAZ, A. et al., « Hypnotic suggestion reduces conflict in the human brain », PNAS, 12 juillet 2005, 102, 28, p. 9978-9983.
33 Ibid., p. 9982.
34 Ibid., p. 9982.
35 Ibid., p. 9982.
36 METZINGER, T., « The Subjectivity of Subjective Experience : A Representationalist Analysis of the First-Person Perspective », in Neural Correlates of Consciousness : Empirical and Conceptual Questions, T. Metzinger (dir.), Cambridge, MIT Press, 2000, p. 285-306.
37 RAINVILLE, Pierre, « Neurophénoménologie des états et des contenus de conscience dans l’hypnose et l’analgésie hypnotique », Théologiques, 2004, 12, 1-2, p. 22.
38 Ibid., p. 26.
39 POSNER, M.I. et DEHAENE, S., « Attentional networks », Trends Neurosci., février 1994, 17, 2, p. 75-79.
40 RAINVILLE, Pierre, « Neurophénoménologie des états et des contenus de conscience dans l’hypnose et l’analgésie hypnotique », op. cit., p. 23.
41 BLAKEMORE, S.-J., OAKLEY, D. A. et FRITH, C. D., « Delusions of alien control in the normal brain », op. cit., p. 1058-1067.
42 RAINVILLE, Pierre, « Neurophénoménologie des états et des contenus de conscience dans l’hypnose et l’analgésie hypnotique », op. cit., p. 28.
43 Ibid., p. 33.
44 MAQUET, P. et al., « Functional neuroanatomy of hypnotic state », Biol. Psychiat., 45, p. 327-333.
45 RAINVILLE, P., HOFBAUER, R. K. et al., « Cerebral mechanisms of hypnotic induction and suggestion », J. Cogn. Neurosci., janvier 1999, 11, 1, p. 110-125.
46 RAINVILLE, P., HOFBAUER, R. K., « Hypnosis modulates activity in brain structures involved in the regulation of consciousness », J Cogn Neurosci., 15 août 2002, 14, 6, p. 887-901.
47 RAINVILLE, Pierre, « Neurophénoménologie des états et des contenus de conscience dans l’hypnose et l’analgésie hypnotique », op. cit., p. 24.
48 VARELA, F, THOMPSON, E. et ROSCH, E., L’inscription corporelle de l’esprit, Paris, Éditions du Seuil, 1993, p. 177.
49 Ibid., p. 177.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Lucien Lévy-Bruhl
Entre philosophie et anthropologie. Contradiction et participation
Frédéric Keck
2008
Modernité et sécularisation
Hans Blumenberg, Karl Löwith, Carl Schmitt, Leo Strauss
Michaël Foessel, Jean-François Kervégan et Myriam Revault d’Allonnes (dir.)
2007
La crise de la substance et de la causalité
Des petits écarts cartésiens au grand écart occasionaliste
Véronique Le Ru
2004
La voie des idées ?
Le statut de la représentation XVIIe-XXe siècles
Kim Sang Ong-Van-Cung (dir.)
2006
Habermas et Foucault
Parcours croisés, confrontations critiques
Yves Cusset et Stéphane Haber (dir.)
2006
L’empirisme logique à la limite
Schlick, le langage et l’expérience
Jacques Bouveresse, Delphine Chapuis-Schmitz et Jean-Jacques Rosat (dir.)
2006