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Les chemins de la décolonisation de l’empire colonial français, 1936-1956

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Charles-Robert Ageron

Troisième partie. Les prodromes de la décolonisation en Indochine et à Madagascar

Les malgaches et l’idée d’indépendance de 1945 à 1956

Lucile Rabearimanana

Volltext

1Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’aspiration à l’indépendance s’affirme comme la principale revendication du peuple malgache. Le surcroît de souffrances occasionné par l’intensification de l’exploitation coloniale due à l’« effort de guerre » a, en effet, contribué à une prise de conscience chez bon nombre de Malgaches. Ceux-ci s’orientent vers l’indépendance et abandonnent l’égalité des droits entre Malgaches et citoyens français, revendication des politiciens d’avant 1939. En outre, le contexte international, ainsi que l’ambiance politique régnant dans les T.O.M. à partir de 1945, se prêtent à cette nouvelle orientation des revendications. L’indépendance intégrale et immédiate devient le mot d’ordre répandu à travers tout le pays. Adhèrent au mouvement les populations des diverses régions, sans distinction de classes sociales, ni d’origine ethnique.

2Cependant, la décolonisation est traversée par une insurrection en 1947, véritable lutte de libération nationale, lourde de conséquences pour le nationalisme malgache. La base géographique et sociale du mouvement se rétrécit par suite de la répression consécutive à l’insurrection. La lutte n’en continue pas moins, même si la conception du statut revendiqué s’oriente vers une certaine modération et que seule la voie légale est envisagée pour y parvenir. Les nationalistes doivent se contenter de réclamer l’application de la Constitution de la IVe République et de revendiquer le statut d’Etat libre au sein de l’Union française.

3Avec l’application de la loi-cadre en 1956, le mouvement nationaliste s’étoffe et gagne même des groupes politiquement modérés à l’origine et qui s’étaient contentés du statu quo colonial. A nouveau, de larges couches sociales de la population se réclament de l’indépendance. Mais dans la floraison des tendances favorables au nouveau statut, les conceptions diffèrent sensiblement et la lutte se fait en ordre dispersé. D’une manière générale, les revendications sont bien éloignées de celles formulées en 1945.

I. UNE INDÉPENDANCE INTÉGRALE ET IMMÉDIATE (1945-1947)

A. L’AMBIANCE DE LIBERTÉ ET LES INSTITUTIONS NOUVELLES

  • 1 La Conférence de Brazzaville de 1944 stipule, en particulier, la nécessité pour la France de chang (...)

4Les résolutions politiques de la Conférence de Brazzaville de 19441 et les principes énoncés par la charte de San Francisco – signée par la France – reçoivent un début de réalisation dans les territoires d’outre-mer par l’abolition des mesures coloniales les plus vexatoires et les plus impopulaires. C’est ainsi que des décrets promulgués en décembre 1945 et en février 1946 mettent fin au régime de l’indigénat, tandis que le travail forcé est aboli en avril 1946. Enfin, l’Office du riz chargé à partir de 1944 de l’organisation des exportations et du ravitaillement de la population en riz mais qui est source d’arbitraire, doit arrêter ses activités la même année.

5En outre, la rénovation des structures traditionnelles ou la création d’institutions nouvelles vont dans le sens d’une certaine participation des Malgaches à la gestion des affaires de leur pays. A partir de 1944, les collectivités de base, les fokonolona, sont rénovées, tandis que sont créées en octobre 1946 des assemblées provinciales délibérantes, contribuant à instituer une certaine forme de décentralisation. Au niveau du territoire se trouve l’Assemblée représentative née en octobre 1946, munie de certains pouvoirs délibératifs.

6Enfin, les Malgaches sont appelés à se faire représenter en France, aux Assemblées constituantes par deux députés, puis à l’Assemblée législative par trois députés.

  • 2 Rabearimanana (Lucile), La presse d’opinion à Madagascar de 1947 à 1956 – Contribution à l’histoir (...)

7L’ambiance politique est alors marquée par une certaine liberté dont profite en particulier la presse de langue malgache. Les journaux nationalistes, qui ont dû interrompre leur parution pendant la guerre, renaissent. D’autres journaux nationalistes viennent grossir les rangs des premiers. Tous se diffusent non seulement dans la capitale, mais encore dans les villes de province et même dans les campagnes. Des centres urbains remarquables par la vitalité de leurs luttes nationalistes et syndicales comme Diégo Suarez et Tamatave possèdent aussi leurs organes de presse2. L’application de ces différentes mesures auxquelles s’ajoute cette ambiance politique nouvelle contribuent à un certain relâchement de l’emprise de l’administration sur les populations. Et ce desserrement de l’étau colonial, sur le plan politique et administratif, favorise l’essor d’une vie politique active en particulier à l’occasion des élections, nombreuses pendant la période. Celles-ci constituent pour les Malgaches l’occasion de manifester leurs points de vue sur le futur statut de l’île. Parmi ceux-ci, le désir d’émancipation s’avère dominant.

B. LES TENDANCES POLITIQUES ET LEURS INFLUENCES RESPECTIVES

8Si les élections à la première Assemblée constituante en 1945 voient la formation de simples comités électoraux, l’année suivante se créent les premiers partis politiques malgaches, dominés par ceux des partisans de l’indépendance.

1. Les tendances nationalistes

9Elles recherchent l’indépendance du pays mais diffèrent quant aux voies à emprunter pour y parvenir et quant à leur base sociale.

10Le Parti démocratique malgache est créé en janvier 1946 par des membres de la hiérarchie protestante comme le pasteur Ravelojaona et des fils de la bourgeoisie tananarivienne. Il recrute aussi ses membres parmi les intellectuels, les hommes d’affaires et les milieux protestants originaires de la capitale, qu’ils y résident ou soient éparpillés dans tout le pays. L’éducation protestante reçue ainsi que les milieux sociaux d’origine des militants font du P.D.M. un parti recherchant l’indépendance nationale mais empruntant des voies quelque peu modérées : ce statut est réclamé suivant la charte de San Francisco et ne serait donc obtenu qu’à plus ou moins long terme et seulement après que les Malgaches aient accompli des progrès au plan économique et social. Seule, la voie légale doit être empruntée pour y parvenir et l’avènement de l’indépendance ne signifie nullement le rejet de la civilisation française, tant il est vrai que les dirigeants comme les membres du P.D.M. ont adopté et fait leur cette civilisation.

  • 3 Le PA.NA.MA. est créé en 1941 et le Jiny en 1943, donc en pleine guerre, alors que les Malgaches s (...)

11Ce n’est pas le cas de la grande masse des nationalistes malgaches dont le mot d’ordre est l’indépendance intégrale et immédiate. Encadrés pendant la guerre par deux sociétés secrètes, le Parti nationaliste malgache (PA.NA.MA.) et le Jiny3, ils militent en 1945 dans le cadre des comités électoraux formés pour soutenir la candidature aux élections à la première Assemblée constituante de Joseph Raseta et Joseph Ravoahangy, puis à partir d’avril 1946 dans le M.D.R.M.

  • 4 Boiteau (Pierre), Contribution à l’histoire de la nation malgache, Paris, Editions sociales (1re é (...)
  • 5 Le projet de loi qu’ils déposent sur le bureau de l’Assemblée nationale le 21 mars 1946 propose l’ (...)
  • 6 La société secrète Jiny a été étudiée par Benjamina Ramanantsoa-Ramarcel dans le cadre d’un mémoir (...)

12Le Mouvement démocratique de la rénovation malgache (M.D.R.M.) est fondé à Paris en février 1946, mais très vite, ses sections se répandent à travers tout Madagascar. Contrairement au P.D.M., le M.D.R.M. bénéficie d’une large base, se diffusant dans toutes les classes sociales de la population. « 300 000 Malgaches y adhèrent en quelques mois..., ses dirigeants locaux appartiennent aux différentes tribus, ce qui montre son caractère représentatif de toutes les régions de la grande île »4. L’obtention de cette indépendance intégrale et immédiate pourrait nécessiter l’utilisation de la force et les sociétés secrètes s’apprêtent à cette éventualité. Mais les députés malgaches abandonnent cette revendication pour réclamer, en mars 1946, le statut d’Etat libre au sein de l’Union française5. Il se produit alors un divorce entre le sommet du M.D.R.M. décidé à utiliser les institutions existantes pour accéder au statut réclamé, quitte à consentir des concessions, et la base dont une partie est encadrée dans les sociétés secrètes et qui est prête à utiliser la force pour obtenir l’indépendance6. Concernant les structures de l’Etat à créer une fois le nouveau statut mis en place, les nationalistes de cette tendance marquent une évolution dans leur conception. Si en 1945, La Nation malgache, hebdomadaire porte-parole des comités de soutien à Joseph Raseta et Joseph Ravoahangy, propose un « Etat fédéral des 18 tribus de Madagascar », par la suite, ce principe de la division des Malgaches en tribus est abandonné. La phraséologie officielle du M.D.R.M. et celle des nationalistes tananariviens après 1947 mettent en exergue l’existence d’une nation malgache une et indivisible et prônent l’unité de tous les Malgaches face au colonisateur. Le succès de cette tendance du nationalisme malgache auprès des masses urbaines et rurales et l’élection des candidats qu’elle a soutenus inquiètent les opposants à l’indépendance, lesquels s’organisent à leur tour, bénéficiant du soutien actif de l’administration et des colons.

2. Les opposants à l’idée d’indépendance

  • 7 Remarquons qu’au milieu du xixe siècle, les princes de ces mêmes régions ont accepté la domination (...)
  • 8 Télégramme d’Amado Mohamady Tsialaina de Nossi-Bé du 18 novembre 1946. Direction des affaires poli (...)

13Ces derniers sont constitués en premier lieu par des membres des structures socio-politiques précoloniales de la côte ouest et nord-ouest7 et des notables venant des mêmes régions. Ils constatent avec amertume que, dans l’ambiance de liberté qui règne au lendemain de la guerre, leurs sujets deviennent de moins en moins dociles, et s’inquiètent du succès des nationalistes auprès de ces derniers. Raisonnant en termes de tribus, ils voient dans cette montée du nationalisme non une aspiration naturelle de leurs sujets à l’émancipation, mais des manœuvres des Hova, c’est-à-dire des habitants de la région de Tananarive, pour restaurer leur ancienne hégémonie. Pour eux, les intérêts des Hova dans leur ensemble sont donc opposés à ceux des populations côtières en général. Aussi proposent-ils une division politique claire à l’intérieur de Madagascar, « la côte ouest devant devenir une colonie autonome relevant directement de la métropole... »8, et ne faisant donc plus partie du reste du pays. En effet, ils pensent que la présence française n’a apporté que bienfaits aux populations côtières. Cette opinion des notables de la côte n’est guère étonnante dans la mesure où c’est sur eux que s’appuie l’administration pour asseoir la domination coloniale et qu’ils profitent relativement de cette situation. Aussi proclament-ils tout haut leur volonté de préserver le statut quo colonial.

  • 9 Voromahery, n° 4 du 6 août 1946.

14Parmi les partisans de ce statut, certains ont créé le parti des déshérités de Madagascar (PA.DES.M.), dirigé par des intellectuels originaires de la côte. Pour ce parti, comme pour les notables des mêmes régions, le tribalisme fait partie intégrante de l’idéologie, et il s’adresse aux « côtiers et à ces côtiers déracinés que sont les maintienindreny (les serfs royaux) et les affranchis »9. Le PA.DES.M. qui ne cesse de proclamer son « indéfectible attachement à la mère-patrie » est activement soutenu par l’administration, notamment lors des élections. Cependant, malgré les interventions en faveur des candidats présentés par le PA.DES.M., malgré les manœuvres perpétrées contre les candidats et propagandistes du M.D.R.M., on assiste, entre 1945 et 1947, au triomphe des partisans de l’indépendance intégrale et immédiate.

3. Les succès électoraux des nationalistes

15En effet, les postes de députés aussi bien aux deux Assemblées constituantes en novembre 1945 et juin 1946 qu’à l’Assemblée législative en novembre 1946 sont obtenus par les candidats du M.D.R.M., Joseph Raseta et Joseph Ravoahangy, auxquels s’ajoute en 1946 Jacques Rabemananjara. De même tous les sièges des assemblées provinciales de Tamatave et de Diégo Suarez reviennent en janvier 1947 aux membres du même parti, et la majorité dans celles des trois autres provinces.

16Le succès triomphal remporté par le M.D.R.M. se justifie dans la mesure où l’aspiration à l’indépendance, à partir de 1945, n’est pas le fait d’une minorité de Malgaches, encore moins d’une seule ethnie, mais bien de larges couches sociales de la population, surtout dans les campagnes qui ont subi les effets de l’« effort de guerre » et qui continuent d’être victimes d’une situation économique de pénurie engendrant le développement d’un marché parallèle. Mais on remarque, dès mai-juin 1946, la volonté de l’administration de mater le mouvement nationaliste, ce qui est fait au lendemain de l’éclatement d’une insurrection, le 29 mars 1947.

II. UNE AUTONOMIE DANS LE CADRE DE L’UNION FRANÇAISE (1947-1956)

A. L’INSURRECTION DE 1947 ET SES CONSÉQUENCES SUR LE MOUVEMENT NATIONALISTE

1. Les événements et les différentes interprétations

  • 10 L’insurrection de 1947 a été étudiée par Jacques Tronchon : L’insurrection malgache de 1947, Paris (...)

17L’insurrection est déclenchée dans les districts de Manakara et de Moramanga dans la nuit du 29 mars 1947. Ailleurs, le mouvement est désamorcé au dernier moment, notamment à Tananarive, Diégo-Suarez, Fianarantsoa. Mais l’insurrection s’étend progressivement à toute la région orientale jusqu’en juillet 1947, où le pouvoir colonial reprend le dessus grâce à l’arrivée de renforts extérieurs10. Les insurgés s’organisent dans la zone occupée mais sont victimes de leur isolement international et sont soumis à un véritable blocus sur le plan intérieur. En décembre 1948, les troupes françaises anéantissent pratiquement l’insurrection, causant la mort de 90 000 Malgaches selon les sources officielles.

  • 11 Allocution à l’Assemblée représentative du 14 avril 1947.
  • 12 Rajerison (Maurice), « Provocation ou lutte de libération nationale ? Le 29 mars 1947 », Tananariv (...)

18Le problème est d’établir les responsables du mouvement ; les thèses divergent à ce sujet. Peu de temps après son déclenchement, les autorités coloniales, le Haut-commissaire De Coppet en particulier pensent que « le rôle du M.D.R.M. dans cette machination préparée de longue date... ne peut faire de doute à personne »11. A leur suite, les colons français et les membres du PA.DES.M. attribuent la responsabilité des événements au M.D.R.M., lequel, pensent-ils, projette de restaurer l’ancienne monarchie merina et auraient déclenché cette « rébellion ». Cette thèse de la responsabilité du M.D.R.M. est à l’origine de la répression infligée aux membres de ce parti en particulier et au mouvement nationaliste en général. De ce fait, ces événements sont lourds de conséquence sur celui-ci. Quant aux responsables du M.D.R.M., ils se défendent énergiquement de toute participation à la préparation comme au déclenchement de cette « rébellion ». Pour eux comme pour les nationalistes malgaches ainsi que les organisations démocratiques françaises qui prennent leur défense par la suite, celle-ci est une provocation due à l’administration destinée à mater le mouvement en faveur de l’indépendance. A ces deux thèses qui s’affrontent depuis 1947, s’ajoute actuellement celle de certains dirigeants du mouvement qui parlent d’une lutte de libération nationale authentique et d’insurrection12. Quoi qu’il en soit, le déclenchement du mouvement est suivi d’une répression politique sévère.

2. La répression du mouvement nationaliste

19S’abattant d’abord sur le M.D.R.M., elle entraîne l’arrestation des députés et des conseillers de la République. Tous les responsables de ce parti, même dans les zones restées calmes, subissent ce sort. La dissolution du M.D.R.M. est prononcée par décret le 10 mai 1947, ainsi que celles des deux sociétés secrètes. L’état de siège est décrété le 3 avril dans la zone insurgée.

  • 13 Rabearimanana (Lucile), op. cit., pp. 97-136.

20La répression s’abat aussi sur la presse malgache, et par là même sur les nationalistes. Par le « décret De Coppet » d’octobre 1947, la Direction des affaires politiques a « pleins pouvoirs pour suspendre et interdire administrativement toute publication sans en indiquer les motifs ». La censure est aussi rétablie, de sorte qu’on assiste à un recul des activités journalistiques. Les journaux pro-M.D.R.M. cessent l’un après l’autre de paraître, tandis que les journaux qui survivent doivent modérer leurs revendications et le ton utilisé13. En outre, les fonctionnaires peu sûrs aux yeux de l’administration peuvent être frappés d’« incapacité morale » par un arrêté de juin 1947, et suspendus de leurs fonctions. Tout cela instaure le régime de l’arbitraire dans le pays. Enfin, la répression devant être exemplaire, le tribunal militaire d’octobre 1948 jugeant les hauts responsables M.D.R.M. prononce, en particulier, 6 condamnations à mort. Cette ambiance politique entraîne une détérioration des relations entre Français et Malgaches et un recul du mouvement nationaliste.

B. UN ÉCHIQUIER POLITIQUE RESTREINT

1. Les nationalistes et l’Union française

21Devant la mort ou l’arrestation des principaux leaders du mouvement nationaliste, devant la reprise en mains des populations rurales par l’administration coloniale et l’inexistence de toute liberté, on constate que les activités politiques sont pratiquement inexistantes et que les nationalistes sont réduits au silence.

22Alors que l’aspiration à l’indépendance s’exprimait avant l’insurrection à travers tout le pays, à partir de 1947, la lutte pour ce statut n’est plus entreprise que dans la capitale. Ce n’est pas que les masses rurales aient abandonné cette revendication, c’est qu’elles ne peuvent que se taire face à la répression. Dans la capitale par contre, aguerrie aux combats politiques, loin des notables omnipotents, la lutte continua.

  • 14 Rabearimanana (Lucile), « Les journalistes autonomistes tananariviens de 1945 à 1956 », in Omaly s (...)
  • 15 La nation malgache, n° 1 du 17 novembre 1945.

23Ainsi, au lendemain de l’insurrection et jusqu’en 1956, le statut réclamé est celui de l’Etat libre au sein de l’Union française. Toute référence à la charte de San Francisco est abandonnée, et les journalistes autonomistes s’efforcent d’obtenir l’application de la Constitution de la IVe République. Même si l’indépendance reste le but suprême de l’action, les revendications deviennent plus modérées qu’auparavant14. Les nationalistes insistent sur la nécessité pour les Malgaches de rester dans l’orbite française et mettent en exergue les bienfaits apportés par la France à Madagascar. La recherche de l’indépendance ne signifie donc nullement le renvoi des Français, ni le rejet de leur civilisation. Dans ce domaine, on voit l’évolution par rapport à la période précédente où les membres et certains dirigeants du M.D.R.M. insistaient sur l’inadaptation de cette civilisation occidentale à Madagascar où vit un « peuple foncièrement oriental »15. Cette évolution de l’opinion des nationalistes sur les liens entre Malgaches et Français est certainement due à la détérioration de l’ambiance politique, avec la répression consécutive à l’insurrection. Mais au-delà de ce changement de la conjoncture, il faut y voir l’attitude d’intellectuels et d’hommes d’affaires éduqués dans le cadre de cette civilisation occidentale et qui profitent dans une certaine mesure des institutions mises en place par le colonisateur.

  • 16 Ny Fandrosoam-Baovao, n° 217 du 2 décembre 1949.
  • 17 Rabearimanana (Lucile), « Un grand journal d’opinion malgache, Ny Fandrosoam-Baovao – II – Un nati (...)

24En outre, l’idéologie de ces journalistes autonomistes se caractérise par un anticommunisme qui ne s’est jamais démenti par la suite, anticommunisme qui les pousse aussi à reconnaître la nécessité pour le pays de rester dans le sillage de la France : un pays dépendant émancipé est menacé par le communisme : l’Indochine est ainsi qualifiée de « plaie purulente » par Frandrosoam-Baovao16. Quant au Malgache « de par sa nature, de par son tempérament, il se place aux antipodes du communisme »17. Cette position vis-à-vis du communisme s’explique elle aussi par le milieu social de ces nationalistes : un milieu occidentalisé fortement influencé par les convictions protestantes. Et si nationalisme et protestantisme sont intimement liés à Madagascar, il s’agit d’un nationalisme modéré rejetant tout bouleversement des structures économiques et sociales. Les influences occidentales sur ce nationalisme expliquent aussi que le statut envisagé pour le pays, une fois l’indépendance obtenue, soit une démocratie libérale à l’occidentale.

25Quant aux voies préconisées pour parvenir au statut demandé, elles dénotent la volonté de ces nationalistes autonomistes de rester dans la légalité. Tout recours à la force, tout moyen illégal se trouvent formellement bannis des méthodes de lutte. L’exemple des événements de 1947 leur apparaît suffisant pour montrer que l’emploi de la violence ne peut conduire qu’à l’échec du mouvement. Pour parvenir à l’autonomie donc, ils comptent sur des négociations entre le gouvernement français et les représentants du peuple malgache.

26Ce n’est pourtant pas l’avis de tous ceux qui militent pour une amélioration du statut de Madagascar. Un petit groupe de communisants, inlassablement pourchassé par les autorités et critiqué par les autres nationalistes mais particulièrement actif, pense que l’indépendance doit être obtenue par l’union avec les autres peuples opprimés et par un rapprochement des pays de l’Est. Mais la conjoncture politique les incite à la prudence et ils n’osent trop insister sur les bienfaits qu’apporterait un régime socialiste dans le pays.

  • 18 Le dépouillement du courrier des lecteurs des hebdomadaires comme Kintan’i Madagasikara, Gazetin’n (...)
  • 19 Gazetin’ny Malagasy, « Les voix des Tanala », n° 86 du 7 février 1951.
  • 20 Gazetin’ny Malagasy, « Nous autres Tsimihety et l’indépendance », n° 89 du 28 février 1952.

27En dehors des nationalistes de Tananarive, les seuls qui puissent faire entendre leurs voix s’expriment dans les colonnes des journaux de la capitale18. Originaires pour la plupart des différentes régions de la côte est et du pays betsileo, ils insistent sur le caractère national de la revendication d’indépendance. Celle-ci concerne tous les Malgaches en général et non les Merina seulement, comme prétendent l’administration coloniale et ceux qui la servent. Les populations côtières, les premières touchées par l’exploitation coloniale aspirent donc elles aussi à l’indépendance. Seulement, « elles n’ont pas les moyens de se plaindre, ni de faire part de leurs doléances, aussi semblent-elles laisser aux seuls Merina le devoir de militer dans ce sens »19. Là, il est intéressant de remarquer l’accent mis par ces lecteurs de province sur les conceptions tribalistes. Tout comme les partisans du statu quo colonial, ils raisonnent en termes de tribus, de relations entre Merina et côtiers surtout. Ils sont convaincus du rôle des premiers en tant que dirigeants de la lutte nationaliste tandis que les populations côtières devraient les suivre20. De leur côté, les nationalistes tananariviens ont abandonné cette analyse de la situation fondée sur des arguments tribalistes. Ils insistent, au contraire, sur l’existence d’une nation malgache. La confusion volontaire entre Merina, M.D.R.M. et « rebelles », entretenue par l’administration, les colons et le PA.DES.M. et, de ce fait, les poursuites dont étaient victimes les Merina, expliquent cet abandon, au moins dans les écrits, de ces idées tribalistes.

  • 21 Les professions de foi des candidats aux élections législatives de 1964. Direction des affaires po (...)

28Quelle que soit la modération que les nationalistes malgaches ont dû adopter après l’insurrection, l’administration fait tout pour leur barrer la route, notamment lors des rares élections qui sont organisées pendant la période. Ainsi, ce sont les politiciens partisans du statu quo et soutenus par elle, qui occupent le devant de la scène politique. Ils ne réclament de la métropole que des améliorations sur le plan économique et social et ne voient guère la nécessité de l’octroi de l’amnistie aux condamnés d’après l’insurrection21. Ils s’abstiennent, en outre, de toute critique à l’encontre du régime colonial. Pourtant l’immobilisme qui caractérise la politique coloniale française depuis 1946 est ébranlé par divers événements se passant dans l’Union française ou en dehors. L’attitude des différentes tendances politiques change aussi à cause de cela.

III. LA LOI-CADRE ET L’ADHÉSION GÉNÉRALE À L’IDÉE D’INDÉPENDANCE (1956-1958)

29La guerre d’Indochine et surtout son issue en 1954, le début de la guerre d’Algérie ne manquent pas d’influencer le nationalisme malgache qui, vers 1955, reprend de la vigueur. A cela s’ajoute la Conférence de Bandoeng qui suscite l’enthousiasme des journalistes autonomistes. Ils sont convaincus, devant les différentes luttes de libération nationale à travers le monde et cette résolution de pays anciennement colonisés, de la fin proche du régime colonial partout où il subsiste encore. En France même, la politique immobiliste prévalant depuis 1946 est abandonnée avec l’installation au pouvoir des socialistes. Ceux-ci débloquent la situation en adoptant une loi – la loi-cadre ou loi-Defferre – qui apporte une libéralisation du régime politique dans les territoires d’outre-mer.

A. L’AMBIANCE POLITIQUE ET LES INSTITUTIONS NOUVELLES

30La loi-cadre accorde une plus large autonomie aux T.O.M. dans la mesure où les autochtones peuvent participer, plus qu’auparavant, à la gestion de leurs affaires intérieures. Les pouvoirs des assemblées locales sont élargis, tandis que bon nombre de villes deviennent des communes de plein exercice. Une décentralisation administrative est rendue effective par la mise en place de conseils de province. Enfin, l’innovation la plus importante apportée par la loi-cadre est certainement l’instauration du suffrage universel lors des élections qui se déroulent alors pour la mise en place des structures nouvelles. Amenant aux urnes les masses rurales peu habituées aux élections, cette mesure ne manque pas d’influencer les résultats de ces dernières, dans le sens de la modération.

  • 22 La presse malgache compose en 1958 18 quotidiens et 17 hebdomadaires contre 2 quotidiens et 12 heb (...)

31Cette plus large autonomie accordée aux populations des T.O.M. s’accompagne d’un retour à une ambiance plus libre, et à une plus grande détente dans les relations entre Français et Malgaches. A nouveau, comme avant 1947, Madagascar est le théâtre d’une vie politique active, d’autant plus que les élections touchent tous les Malgaches et que l’idée d’un changement de statut les atteint dans leur ensemble. Même ceux qui, jusque-là, s’opposaient à l’éventualité d’une autonomie et d’une indépendance, suivent le mouvement et entendent en profiter. Cette ambiance nouvelle favorise donc la renaissance de la presse nationaliste22 qui s’étoffe et qui jouit d’une plus grande liberté d’expression. Tananarive n’est plus le seul centre de parution de cette presse. Tamatave, Tuléar, Fianarantsoa ont aussi leurs journaux nationalistes.

32En outre, le renouveau apporté à la vie politique engendre la création d’une multitude de partis, disséminés à travers tout le pays. Ces partis n’ont, en général, qu’une audience limitée, recrutant souvent leurs membres au niveau d’une ville et de ses environs ; ils n’ont pas non plus d’idéologie propre, la plupart étant souvent créés à l’occasion des élections, nombreuses avec l’application de la loi-cadre. Entre eux, il n’y a d’ailleurs pas de divergence politique de fond, mais seulement des conflits personnels et des ambitions individuelles, l’engouement pour les postes électifs gagnant bon nombre de politiciens. Le thème principal développé lors des campagnes électorales reste l’indépendance du pays. Mais alors les conceptions de cette indépendance divergent suivant quelques grandes tendances : il y a en particulier les politiciens modérés, « nouveaux venus » dans la lutte nationaliste, prêts à composer avec le colonisateur d’une part, et d’autre part ceux qui militent pour une véritable indépendance.

B. LES « NOUVEAUX VENUS » A L’IDÉE D’INDÉPENDANCE

  • 23 Spacensky (Alain), Madagascar : cinquante ans de vie politique, Paris, Nouvelles éditions latines, (...)
  • 24 Article premier modifié du statut du P.S.D. en décembre 1957.
  • 25 Correspondance Georges Ramamy-André Resampa (archives privées).

33Avec l’évolution de la conjoncture politique, l’élargissement de l’autonomie du pays, on assiste à un éclatement du PA.DES.M. : son aile gauche dirigée par Philibert Tsiranana se rapproche des nationalistes tananariviens modérés comme le Front national malgache (F.N.M.), puis fonde en décembre 1956 le Parti social démocrate (P.S.D.). Ce parti fait « référence à un socialisme très réformiste, respectant l’individu, la propriété privée et la religion »23. Concernant l’indépendance du pays, le P.S.D. montre bien son adaptation à la conjoncture nouvelle, sa volonté de ne pas être dépassé par les nationalistes. En décembre 1957, il se propose « de travailler pour l’évolution et l’indépendance de Madagascar et des Comores au sein de la Communauté française »24. Le P.S.D. parle donc d’indépendance, mais ne suit pas la ligne de la plupart des nationalistes tananariviens puisqu’il se fait soutenir par l’administration25. En outre, il se réjouit des innovations apportées par la loi-cadre, jugées satisfaisantes pour les aspirations politiques des Malgaches. Créé à Majunga, le P.S.D. recrute d’abord ses membres parmi les notables de la région, puis son audience s’étend à tout l’Ouest et au Nord du pays.

34L’aile droite du PA.DES.M., peu décidée à suivre le mouvement vers l’indépendance, se regroupe dans l’Union des démocrates sociaux de Madagascar (U.D.S.M.) créé par Antoine Zafimahova. Avec un regroupement à base régionale, l’U.D.S.M. s’étend à l’origine dans le sud-est et la région de Fianarantsoa où il est dirigé par les éléments les plus réactionnaires de la population. Sa base sociale s’élargit vite grâce au soutien actif de l’administration. La perspective d’une indépendance n’est pratiquement pas évoquée par l’U.D.S.M. : pour ses dirigeants, l’analyse de la situation n’a guère évolué depuis les premiers temps du PA.DES.M., l’indépendance signifie le retour à l’hégémonie merina et l’éviction des Français sur lesquels ils ont toujours compté pour asseoir leur propre influence et qu’ils ont toujours aidés. Mais puisque la France a instauré la loi-cadre, l’U.D.S.M. approuve la réforme et s’en accommode bien, prête à occuper les places à acquérir par l’installation des institutions nouvelles.

  • 26 Litalien (Raymonde), Madagascar 1956-1960. Une étape vers la décolonisation. Etude d’opinion à tra (...)

35Les élections consacrent la victoire de ces politiciens modérés, « largement soutenus par les dirigeants socialistes au pouvoir en France en 1956 »26. Le suffrage universel permet, en effet, à l’administration de noyer le vote pro-nationaliste des villes dans la masse des suffrages accordés, bon gré mal gré, aux partisans du statu quo par les électeurs des campagnes. Les grands vainqueurs des batailles électorales de 1956 et de 1957 sont donc les responsables du P.S.D. et de l’U.D.S.M. Les effets de l’application du suffrage universel et le soutien de l’administration expliquent en partie ce succès. Mais il y a aussi le manque d’unité dans les rangs de ceux qui ne peuvent se contenter de la loi-cadre.

C. LES PARTISANS D’UNE VÉRITABLE INDÉPENDANCE

36L’application de la loi-cadre profite aussi aux nationalistes dont les activités témoignent d’un regain de dynamisme. Les élections municipales de 1956 sont l’occasion de la création d’une multitude de partis à Tananarive comme en province. Les tendances les plus importantes et qui émergent sont celle des communisants et celle qu’influence la hiérarchie catholique. La première groupée dans l’Union du peuple malgache (U.P.M.) recrute ses militants dans les milieux sociaux les plus divers et se répand progressivement dans la province de Tananarive et dans les principales villes de province. La seconde crée l’Union des indépendants de Tananarive (U.I.T.) pour barrer la route aux communistes.

37L’appui des responsables catholiques permet à cette tendance de se diffuser dans toute la province. A côté naissent des partis comme le Rassemblement du peuple malgache (R.P.M.), le Front national malgache (F.N.M.), etc. Certains se créent spécialement pour toucher les masses rurales comme la Société des amis des paysans (S.A.P.) ou l’Association travailliste et paysanne (A.A.T.). Tamatave, Diégo-Suarez et Tuléar sont aussi le siège de petits partis débordant d’activités à la veille des campagnes de propagande électorale. Mais le trait caractéristique de ces partis est l’absence d’analyse politique et idéologique, leur existence étant surtout motivée par des fins électorales.

  • 27 Résolution du congrès de l’U.P.M. de juin 1957.

38Se distinguant cependant du lot, l’U.P.M. se prononce pour l’obtention d’une indépendance véritable, la loi-cadre ne pouvant apporter une solution à l’aspiration des Malgaches à prendre en mains la destinée de leur pays. Madagascar devrait donc être une République démocratique, et ce statut doit être négocié entre le gouvernement français et les parlementaires malgaches de 1946 (du M.D.R.M. donc) renforcés par les représentants des divers partis politiques27. (Les députés M.D.R.M. continuent à influencer le nationalisme malgache.) L’avènement de la République malgache en 1958 est considéré par les nationalistes comme un événement d’importance secondaire puisqu’elle n’apporte pas de véritable indépendance.

39Mais ces nationalistes, qui combattent en ordre dispersé et ne parviennent guère à former d’union durable, sont supplantés dans les institutions nouvelles par les modérés. S’ils gagnent quelques municipalités comme Tamatave et Diégo-Suarez et quelques sièges à Tananarive, ils ne parviennent guère à profiter des structures apportées par la loi-cadre, puisque les places à l’Assemblée nationale et au Conseil de gouvernement reviennent au P.S.D. et à l’U.D.S.M. Le Congrès de Tamatave de mai 1958 est la première sinon la seule occasion où ils ont manifesté une certaine cohésion. Ils se prononcent alors pour une République malgache unitaire et démocratique. Mais l’union préconisée ne dure pas longtemps. Le Parti du Congrès de l’indépendance fondé en novembre 1958 ne regroupe qu’une partie des congressistes de Tamatave. Et finalement, ils n’ont pu atteindre leur objectif : une indépendance véritable obtenue par des négociations d’égal à égal avec la France.

40La lutte pour l’indépendance rencontre dès 1945 l’adhésion de bon nombre de Malgaches, quelles que soient leur région, ethnie, classe sociale d’origine. Mais la décolonisation est traversée par une lutte de libération nationale qui a échoué, entraînant une régression des activités nationalistes. Finalement, ce sont les modérés, partisans de la présence française, de la collaboration avec la puissance colonisatrice qui triomphent. Le mouvement nationaliste, divisé, démantelé par le régime colonial, doit rester en dehors des institutions officielles créées par suite de la loi-cadre et de l’avènement de la République malgache en 1958. Et lorsque l’indépendance est proclamée en 1960, elle profite à ces politiciens modérés acceptant la collaboration avec la France. Ceux qui réclamaient une indépendance véritable depuis le lendemain de la guerre sont obligés de se cantonner dans un rôle d’opposants.

Anmerkungen

1 La Conférence de Brazzaville de 1944 stipule, en particulier, la nécessité pour la France de changer sa conception de l’Empire français, reconnaissant que les autochtones devraient participer à la gestion des affaires intérieures de leur pays. Cependant la même conférence écarte toute idée d’autonomie, à plus forte raison d’indépendance des colonies.

2 Rabearimanana (Lucile), La presse d’opinion à Madagascar de 1947 à 1956 – Contribution à l’histoire du nationalisme malgache du lendemain de l’insurrection à la veille de la loi-cadre, Tananarive, Libr. mixte, 1980.

3 Le PA.NA.MA. est créé en 1941 et le Jiny en 1943, donc en pleine guerre, alors que les Malgaches souffrent de l’effort de guerre. Le Jiny est un oiseau nocturne, ce nom est adopté par les fondateurs de la société secrète pour montrer que ses membres militent dans la clandestinité.

4 Boiteau (Pierre), Contribution à l’histoire de la nation malgache, Paris, Editions sociales (1re édition, 1959), p. 364.

5 Le projet de loi qu’ils déposent sur le bureau de l’Assemblée nationale le 21 mars 1946 propose l’abrogation de la loi d’annexion et l’instauration d’un Etat libre ayant son gouvernement, son parlement, son armée, ses finances, au sein de l’Union française.

6 La société secrète Jiny a été étudiée par Benjamina Ramanantsoa-Ramarcel dans le cadre d’un mémoire de maîtrise soutenu à l’U.E.R. d’histoire de Tananarive en 1980.

7 Remarquons qu’au milieu du xixe siècle, les princes de ces mêmes régions ont accepté la domination française et cédé l’Ile de Nossi-Bé aux Français.

8 Télégramme d’Amado Mohamady Tsialaina de Nossi-Bé du 18 novembre 1946. Direction des affaires politiques, D-484 (archives de la R.D.M.).

9 Voromahery, n° 4 du 6 août 1946.

10 L’insurrection de 1947 a été étudiée par Jacques Tronchon : L’insurrection malgache de 1947, Paris, François Maspéro, 1974.

11 Allocution à l’Assemblée représentative du 14 avril 1947.

12 Rajerison (Maurice), « Provocation ou lutte de libération nationale ? Le 29 mars 1947 », Tananarive, in Tantara, n° 4-5, 1976.
Cette thèse est aussi celle des chercheurs actuels comme Jacques Tronchon, (op. cit.).

13 Rabearimanana (Lucile), op. cit., pp. 97-136.

14 Rabearimanana (Lucile), « Les journalistes autonomistes tananariviens de 1945 à 1956 », in Omaly sy Anio, n° 15, janvier-juin 1982.

15 La nation malgache, n° 1 du 17 novembre 1945.

16 Ny Fandrosoam-Baovao, n° 217 du 2 décembre 1949.

17 Rabearimanana (Lucile), « Un grand journal d’opinion malgache, Ny Fandrosoam-Baovao – II – Un nationalisme modéré, Tananarive, in Omaly sy Anio, n° 11, janvier-juin 1980.

18 Le dépouillement du courrier des lecteurs des hebdomadaires comme Kintan’i Madagasikara, Gazetin’ny Malagasy et Fandrosoam-Baovao, permettent dans une certaine mesure d’appréhender les idées des populations sur l’indépendance.

19 Gazetin’ny Malagasy, « Les voix des Tanala », n° 86 du 7 février 1951.

20 Gazetin’ny Malagasy, « Nous autres Tsimihety et l’indépendance », n° 89 du 28 février 1952.

21 Les professions de foi des candidats aux élections législatives de 1964. Direction des affaires politiques, D-486 (A.R.D.M.).

22 La presse malgache compose en 1958 18 quotidiens et 17 hebdomadaires contre 2 quotidiens et 12 hebdomadaires en 1951.

23 Spacensky (Alain), Madagascar : cinquante ans de vie politique, Paris, Nouvelles éditions latines, 1970.

24 Article premier modifié du statut du P.S.D. en décembre 1957.

25 Correspondance Georges Ramamy-André Resampa (archives privées).

26 Litalien (Raymonde), Madagascar 1956-1960. Une étape vers la décolonisation. Etude d’opinion à travers la presse malgache francophone, Paris, E.P.H.E., (6e section), 1975, p. 30-31.

27 Résolution du congrès de l’U.P.M. de juin 1957.

Autor

Université d’Antananarivo

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