Délos
| , , ,Le commerce à Délos
Volltext
- 1 Port Plan, I
1Accostant sur un môle constitué par les déblais de la « grande fouille », le visiteur ne peut apercevoir les limites du bassin qui borde à l’ouest le sanctuaire et que l’on appelle traditionnellement le Port1 sacré. Il s’en représente mal les quais, en partie enfouis, recouverts par une couche de ciment moderne ou submergés. Pourtant, le commerce à Délos l’emportait de beaucoup sur la production, en particulier à l’époque de la seconde colonie athénienne. Les auteurs anciens sont nombreux à souligner la double vocation de Délos, autant place de commerce que sanctuaire : de cette ville sainte Pausanias fait « l’emporion commun de la Grèce » et Strabon rapporte ce proverbe que le marchand n’a pas grand mal à faire fortune dans l’île, il lui suffit d’y débarquer. A partir de 167, Délos était en effet un port franc.
L’équipement : le port, les magasins, les boutiques
- 2 Portique de Philippe V Plan, 3
2Les quais ont été en partie reconnus en dépit d’une remontée récente du niveau marin. La ligne de rivage connut de profondes modifications dès l’Antiquité. Les Déliens ont, d’une part, gagné sur la mer au moment de la construction du Portique de Philippe V2 de Macédoine. Ils ont aménagé et unifié la ligne des quais au sud de la Pointe des pilastres. D’autre part, depuis l’époque hellénistique, l’élévation relative du niveau marin qui a affecté ailleurs la Méditerranée, est manifeste à Délos aussi. Au nord du Port sacré, plusieurs fondations antiques sont aujourd’hui à près d’un mètre sous l’eau, même à mer exceptionnellement basse. Un phénomène identique de submersion est visible en divers points de l’île et de sa voisine Rhénée où plusieurs sépultures sont immergées.
3Bien que nombreuses, les recherches sur le commerce délien ont le plus souvent négligé l’étude de l’aménagement du littoral. Reprise aujourd’hui, elle montre que l’emprise des docks est moins importante qu’on ne le supposait. On a eu tendance à faire de tout bâtiment non identifié en bord de mer un entrepôt. Les aménagements portuaires de Délos n’ont d’ailleurs pas été imposés par les seules exigences du commerce, mais par des conditions naturelles défavorables. Au nord de l’île, la baie de Skardhana - à la différence de celles de Fourni au sud, bien abritée, et de Ghourna, au nord-est - est impropre à la navigation dès le moindre souffle d’air. L’anse du Port sacré n’est guère meilleure. Très tôt, dès l’époque archaïque, elle dut être protégée par un môle de blocs granitiques gigantesques. L’accueil des pèlerins imposait cet ouvrage d’art qui eut à terme pour effet le comblement du bassin. A l’époque hellénistique, il fallut remblayer ce bourbier : Théophrastos, épimélète de l’emporion en 126/5, s’attacha à ces travaux.
- 3 Monuments aux hexagones Plan, 44
- 4 Agora des Déliens Plan, 84
4Il semble qu’on ait d’abord débarqué dans le secteur du Monument aux hexagones3 et de ce qu’une inscription appelle la Porte du débarcadère, mais qu’on l’ait fait ensuite devant l’Agora des Déliens4, peut-être déjà en raison de l’envasement de la partie nord du Port sacré. Une borne des vaisseaux longs, trouvée aux abords du Portique de Philippe, témoigne du fait que ce bassin, dans le premier tiers du iie siècle, ne recevait pas seulement pèlerins et marchands, mais aussi des flottes de guerre demandant l’asile.
Le paysage au sud de la « Pointe des pilastres »
Le long du quai aujourd’hui submergé s’alignent les bittes d’amarrage pour les bateaux et les ruines des magasins et entrepôts.
- 5 Magasin à la baignoire Plan, 122
5Au nord du Port sacré, les aménagements du temps de la colonie athénienne, peut-être dans son époque la plus récente si l’on se fie à certaines particularités des sols de mosaïque, n’ont pas eu non plus des visées commerciales. Ils appartiennent à la construction de maisons sur le front de mer. Au-delà de l’Agora des Compétaliastes, s’étend au sud un vaste quartier marchand. Mais il est peu homogène. Le secteur de la Pointe des pilastres mélange locaux utilitaires et demeures Drivées Au point qu’il n’est pas facile de déceler la vocation commerciale de tous les édifices sur cette partie du rivage. Jouxtant le Magasin aux colonnes, le Magasin à la baignoire5 avait une indubitable fonction de stockage. Ce grand édifice, de plus de trente mètres en façade, ne comporte pas d’étage et s’adapte par une série de paliers à la déclivité naturelle. Des couloirs parallèles déterminent la distribution des aménagements intérieurs. Ces passages dallés ouvrent sur des pièces disposées latéralement, munies chacune d’un système de clôture plus ou moins complexe. L’ensemble, qui rappelle les « horrea » (greniers) romains, comme ceux d’Ostie, a connu au moins deux états dont le plus ancien date du iie siècle avant notre ère. La façade de granit est en effet un habillage de la structure initiale au moment d’un agrandissement des locaux et d’une extension du quai, un phénomène qui se retrouve tout au long de ce littoral sud.
- 6 Agora des Déliens Plan, 84
- 7 Portique sud Plan, 4
- 8 Monument de granit Plan, 54
- 9 Agora des Italiens Plan, 52
6La documentation épigraphique fait connaître, pour la période de l’Indépendance et dès le premier quart du iiie siècle, quelques noms de négociants liés à la vente au détail. Ces mentions apparaissent au hasard de la location - au profit du dieu - de maisons, magasins, entrepôts ou ateliers. Certains de ces locaux sont situés « sur le port », mais il est vain de préciser davantage et de chercher à accorder textes et vestiges. Des boutiques ont été repérées aux abords du sanctuaire ; on les trouve autour de l’Agora des Déliens6, au Portique sud7, au Monument de granit8 ou à l’Agora des Italiens9. Mais c’est dans le Quartier du Théâtre que les boutiques sont les plus nombreuses. On en compte plus de quatre-vingts. La majorité d’entre elles se réduisent à une seule pièce. Plusieurs comportent une arrière-boutique qui a pu servir d’atelier. Certaines disposent d’un étage ou d’une soupente. De dimension modeste, 18 m2 en moyenne, elles sont majoritairement regroupées le long des rues dallées du quartier la Rue du Théâtre et la Rue 5 Ouvertes sur l’extérieur par une ou plusieurs baies, ces pièces indépendantes n’ont pas de communication avec les maisons auxquelles elles sont attenantes et sont exceptionnellement alimentées en eau. Trop pauvre, le matériel recueilli empêche de déterminer leur usage. Dans certaines boutiques des jarres sont enfouies dans le sol. Outre leur rôle dans le commerce de grains ou de liquides, ces lieux ont aussi abrité des activités de transformation : des boulangeries ont été identifiées dans le Quartier du Théâtre.
Une boulangerie du Quartier du Théâtre
C’est la présence d’un dallage disposé circulairement autour d’une aire en terre battue qui incite à interpréter ce local comme une boulangerie : il entourait à l’origine un gros moulin en pierre volcanique servant à la fabrication de la farine.
L’emporion délien : statut, réglementation, taxes et prix
7Il faut attendre le milieu du ive siècle pour découvrir une première mention de l’emporion. Elle figure dans un fragment d’un discours d’Hypéride, prononcé vers la fin de 343. L’orateur, qui défend les intérêts de l’île dans un procès l’opposant à ses maîtres athéniens, rappelle une affaire criminelle. Lorsque des Étoliens, naufragés, furent retrouvés morts à Rhénée, les Déliens accusèrent leurs voisins. Ces derniers dégagent leur responsabilité : ils « n’ont, eux, ni ports, ni emporion, ni aucune autre raison de séjour ». Cette allusion, malheureusement isolée, souligne cependant le degré des équipements portuaires - ils ne se limitent pas à ceux du Port sacré - et le rôle commercial de Délos.
8Chargés de son approvisionnement, des commissaires au grain, sitônai, figurent dans les comptes des hiéropes à partir de 209. Entre 239 et 229, un certain Aristoboulos est envoyé dans l’île par Démétrios II pour y acheter du grain. Des cens d’Histiée font de même vers 230. Cinquante ans plus tôt, les Athéniens réceptionnent à Délos une cargaison de grain promise par Ptolémée II. Ces témoignages épigraphiques servent à apprécier l’importance de la place dans le commerce des céréales pendant l’Indépendance délienne A la même époque trois agoranomes sont les détenteurs officiels des poids et mesures Siégeant dans un lieu non identifié, ce collège de magistrats est chargé de veiller les prix et de faire respecter les règlements commerciaux de l’île. La loi sur la vente du bois et du charbon exposée vers 230 là où abordent les navires, au voisinage du Portique de Philippe donne une idée de cette réglementation - les importateurs sont obligés de déclarer aux agoranomes et aux pentékostologi le montant qu’ils espèrent retirer de leurs marchandises Ces percepteurs prennent en fermage après vente aux enchères la taxe du « cinquantième » soit 2 % sur les importations et exportations Pour deux années successives 279 et 278, on a conservé le montant de la pentékoste 14 200 rapporte 5 200 drames en 250. Mais l’on ne sait rien des Deliens occupes a son recouvrement ni de leur groupe social. Installes dans un local a plusieurs pièces ils disposent du droit de saisir les marchandises des fraudeurs et des débiteurs insolvables.
9A l’époque de l’Indépendance, le sanctuaire, sans rompre avec d’anciennes pratiques, lève pour son compte des taxes portuaires, qu’il met en adjudication, sur le déchargement des marchandises, le fonctionnement du cabestan et la sortie des navires ; l’on peut citer le nom de quelques-uns des adjudicataires qui, tout en exerçant un autre métier, complètent de la sorte leurs revenus. Durant cette période, les habitants de l’île se montrent soucieux de l’entretien de leurs installations portuaires : entre 217 et 171, ils engagent régulièrement des fonds - modestes - pour des travaux sur le chôma (terme d’interprétation délicate qui peut désigner un môle mais plus génériquement un remblai). La vie des marchands à Délos nous échappe pourtant presque complètement. On sait que des citoyens déliens ont été armateurs, mais les inscriptions ne font connaître ni emporoi, ni entrepositaires. Un dossier de prêt laisse penser que la fortune du dieu a servi à monter des opérations commerciales. Il se peut que soient liées variations sur les prix de certaines marchandises et histoire politique en Égée. Ainsi, la poix utilisée en quantité dans l’île pour enduire boiseries, autels et statues, aurait été payée plus ou moins cher selon l’état des relations avec la Macédoine qui l’exportait.
10Devenue colonie athénienne par décision des sénateurs romains, l’île qui jouit de privilèges fiscaux se trouve administrée par le peuple d’Athènes et ses magistrats. Dans un premier temps, selon Strabon, ils « s’occupèrent suffisamment des affaires religieuses et commerciales ». Délos profite de l’affaiblissement de la puissance rhodienne, de la ruine de Carthage, de la destruction de Corinthe en 146 et de la création de la Province d’Asie en 133 qui favorisa le développement des échanges entre l’Italie et la Méditerranée orientale. Au vu des textes épigraphiques les félicitant pour leurs bons services, les épimélètes de l’emporion délien s’apparentent à ceux de Rhodes ou de Milet. Ils ne semblent pas se distinguer de ceux du Pirée ou d’autres emporia que les Athéniens ont contrôlés comme à Amphipolis où, assistés d’un secrétaire, ils sont trois.
11C’est leur nombre à Délos peu après 157/6 dans un décret où on leur consacre des couronnes d’or. Ils sont toujours trois sous l’archontat de Métrophanès en 146/5. Mais, dès 124/3, une dédicace est faite à un seul épimélète de l’emporion. Par la suite, tous les textes mentionnant cette magistrature ne citent qu’un épimélète de l’emporion que ce soit dans une dédicace, dans une formule éponymique, sur des mesures officielles ou dans une liste de souscripteurs. Cela démontre pour le moins un affaiblissement du lien collégial et vraisemblablement une transformation de la charge avant le début du ier siècle. Car un phénomène identique affecte le corps des agoranomes dont le nombre se réduit aussi au cours du iie siècle, même si le processus ne se fait pas à la même vitesse. Le nombre des agoranomes chute plus vite, mais se stabilise ensuite à deux. Ce dépérissement des magistratures peut correspondre à un déclin des activités marchandes, en sorte que, n’étaient les témoignages formels de Strabon et de Pausanias on serait tenté de croire la décadence de l’entrepôt avait commencé bien avant la catastrophe de 88.
Quatre amphores d’époque hellénistique
Ces quatre vases servant au transport de l’huile et du vin témoignent de la diversité des origines d’importation dans la Délos du ier siècle : de g. à d., Afrique du Nord, Cos, Italie du Sud, Apulie.
12Ces gens du commerce s’organisant en compagnies se distinguent par l’origine de leurs membres et leurs cultes. Dans ce groupe hétérogène de marchands syriens, phéniciens, italiens, la différence de statut s’établit en définitive sur l’opposition entre ceux qui résident dans l’île et ceux qui sont de passage.
Trafics déliens
13A l’époque archaïque le sanctuaire a sans doute favorisé le développement du commerce délien, les grandes fêtes religieuses étant l’occasion de foires. Mais c’est dans la ville hellénistique, durant la seconde moitié du iie et surtout le premier tiers du ier siècle, que les importations apparaissent les plus nombreuses. Il n’est guère de maisons qui n’aient livré des dizaines d’amphores dont le timbre indique souvent la provenance, Rhodes, Cos ou Cnide, ainsi qu’une abondance de matériel céramique, entre autres vaisselle et lampes dont les progrès des études céramologiques permettent peu à peu d’établir plus ou moins précisément l’origine : en dépit de la domination politique d’Athènes la céramique attique est très minoritaire ; c’est d’Asie Mineure que pro viennent des centaines de lampes dites d’Éphèse ou de Cnide ainsi que la vaisselle fine de table ; et la recherche récente Fait mieux apparaître la part des importations italiennes attestées par de nombreux timbres latins. Ce sont, pour la majorité, des marques d’amphores vinaires en provenance d’Aquilée et d’Apulie, et d’amphores à huile de Brindes.
Timbres amphoriques grec et latin
Ces marques imprimées sur l’anse de l’amphore permettent d’identifier son origine et parfois sa date de fabrication.
14La vocation marchande du port de Délos est donc tardive. Les prélèvements sur le trésor du dieu par le biais de prêts et les dépenses des pèlerins améliorent à l’époque de l’Indépendance le quotidien d’une modeste bourgade. Point d’ambition de négoce international dans cette communauté pourvoyant mal à sa subsistance. C’est ce qui semble ressortir des décrets en l’honneur de personnes originaires de la mer Noire et des détroits : ces textes épigraphiques, rappelant en effet au long du iiie et de la première moitié du IIe siècle des octrois de grain à la cité, comme ceux du roi numide Massinissa en 180, ou des ventes à bas prix, comme celle que consentit vers 250 un certain Dionysios, fils de Hiéronymos, de Byzance, ne témoignent pas, comme on l’a cru, de l’existence d’un port de transit. Ces inscriptions n’attestent pas une fonction économique de Délos redistribuant les céréales entre les pays riverains de la Méditerranée, mais plus prosaïquement des difficultés d’approvisionnement d’un centre de consommation. Même les centaines de timbres amphoriques rhodiens recueillis dans l’île ne sauraient persuader à eux seuls d’un grand commerce du vin avec la Méditerranée orientale. La rédaction des dédicaces faites alors par des entrepositaires n’implique jamais qu’ils aient eu leurs entrepôts à Délos. Quant aux trafiquants venus approvisionner le sanctuaire en matières précieuses de faible volume, comme l’encens, ils n’avaient pas besoin de vastes zones de stockage.
15Bien que d’interprétation discutable, les chiffres de la pentékosté connus pour la période de l’Indépendance fixent un ordre de grandeur. Lorsque Rhodes se plaint d’être ruinée par le statut de franchise que le Sénat romain vient d’octroyer aux Déliens, l’ambassade rhodienne reconnaît que sa cité touche encore 150 000 drachmes de taxes annuelles sur les marchandises en transit. Or, c’est environ dix fois la somme à laquelle ces mêmes droits étaient affermés à Délos dans les années 279-278 !
16Monuments et inscriptions ne permettent donc pas d’avancer que Délos indépendante fut la rivale île Rhodes ou un entrepôt de céréales de première importance. De fragiles indices ont fait croire que la place de commerce s’était développée en diversifiant ses activités dès la fin du iiie siècle. Des commissaires au grain y viennent alors conclure affaire. Dès le premier quart du iie siècle, les Orientaux commencent à affluer. L’Établissement des Poseidoniastes de Bérytos, à la fois bourse de commerce, sanctuaire et hôtellerie, souligne la puissance du regroupement de ceux qui se désignent comme « négociants, armateurs et entrepositaires ». Mais comment assurer que les travaux sur le chôma, entrepris à partir de 217, sont autre chose que l’entretien des installations portuaires existantes ? De même, le rachat par Sémos, fils de Kosmiadès, de citoyennes captives de Théangéla de Carie ne prouve nullement que l’île d’Apollon était un marché aux esclaves dès la seconde moitié du iie siècle. Rien ne dit dans ce décret fragmentaire que ce Délien généreux, hiérope en 216, ait agi à Délos. Sa mansuétude s’est exercée « après un coup de main », « une fois le butin réuni ». On est loin d’un commerce organisé dans le cadre de l’emporion délien. Cette libération de prisonnières est à rapprocher du décret d’Amorgos, lui aussi du iiie siècle, qui honore deux citoyens avant payé de leur fortune leur liberté et celle de leurs compagnons, hommes et femmes, enlevés comme eux par des pirates.
17Tout change lorsque Délos, après 167, est devenue colonie athénienne. Inscriptions, dédicaces, textes littéraires soulignent que l’île entretient des relations commerciales -difficiles à quantifier - non seulement avec l’Asie Mineure, la Syrie et l’Égypte, mais aussi avec l’Italie. Elle voit arriver sur ses marchés céramique, verrerie, étoffes, parfums, onguents et produits orientaux. Des associations religieuses et professionnelles, comme celles de marchands d’huile et de vin connues par des inscriptions, soulignent l’influence romaine. Pour Strabon, l’île prospéra grâce au commerce des esclaves. Le géographe rappelle l’ancrage géographique de Délos sur la route entre la Cilicie et l’Occident rattache la réussite délienne à un moment donné — fruit d’un contexte politique et économique marqué par la double destruction de Carthage et de Corinthe - et définit les acteurs de ce trafic des aventuriers conciliant brigandage et commerce.
18La concurrence des ports italiens et l’essor de relations directes entre l’Orient et l’Italie provoqua la décadence de Délos. La prospérité dura peu. Si la lex Gabinia Calpur-nia dispense en 58 les Déliens d’une dîme sur le stockage du blé public, cette faveur ne signifie pas que l’île était encore une plaque tournante dans le domaine des céréales. Les États dégagent souvent de leurs obligations ceux qui ne peuvent les tenir. Et le privilège politique de l’exemption d’une taxe ne traduit pas forcément une réalité économique.
19Si l’on revient, pour conclure, sur la médiocrité du mouillage de Délos et de ses installations portuaires ou marchandes -telles que l’archéologie les révèle aujourd’hui -, il faut supposer que les activités bancaires jouaient un grand rôle dans les échanges. Sous la garantie de son dieu, Délos, point de contact universel, a pu être un emporion où l’on signait des contrits et où l’on négociait des chargements sans être obligé de les y faire venir.
Anmerkungen
1 Port Plan, I
2 Portique de Philippe V Plan, 3
3 Monuments aux hexagones Plan, 44
4 Agora des Déliens Plan, 84
5 Magasin à la baignoire Plan, 122
6 Agora des Déliens Plan, 84
7 Portique sud Plan, 4
8 Monument de granit Plan, 54
9 Agora des Italiens Plan, 52
Abbildungsverzeichnis
Titel | Le paysage au sud de la « Pointe des pilastres » |
---|---|
Bildunterschrift | Le long du quai aujourd’hui submergé s’alignent les bittes d’amarrage pour les bateaux et les ruines des magasins et entrepôts. |
URL | http://books.openedition.org/editionscnrs/docannexe/image/3935/img-1.jpg |
Datei | image/jpeg, 2,6M |
Titel | Une boulangerie du Quartier du Théâtre |
Bildunterschrift | C’est la présence d’un dallage disposé circulairement autour d’une aire en terre battue qui incite à interpréter ce local comme une boulangerie : il entourait à l’origine un gros moulin en pierre volcanique servant à la fabrication de la farine. |
URL | http://books.openedition.org/editionscnrs/docannexe/image/3935/img-2.jpg |
Datei | image/jpeg, 1,3M |
Titel | Quatre amphores d’époque hellénistique |
Bildunterschrift | Ces quatre vases servant au transport de l’huile et du vin témoignent de la diversité des origines d’importation dans la Délos du ier siècle : de g. à d., Afrique du Nord, Cos, Italie du Sud, Apulie. |
URL | http://books.openedition.org/editionscnrs/docannexe/image/3935/img-3.jpg |
Datei | image/jpeg, 1,3M |
Titel | Timbres amphoriques grec et latin |
Bildunterschrift | Ces marques imprimées sur l’anse de l’amphore permettent d’identifier son origine et parfois sa date de fabrication. |
URL | http://books.openedition.org/editionscnrs/docannexe/image/3935/img-4.jpg |
Datei | image/jpeg, 1,3M |
Der Text und andere Elemente (Illustrationen, importierte Anhänge) stehen unter OpenEdition Books License, sofern nicht anders angegeben.