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Olympie

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Philippe de Carbonnières

Olympie au fil du temps

Texte intégral

Un phénomène social, culturel et artistique

  • 1 Prytanée Plan, 15
  • 2 Alphée Plan, 8
  • 3 Kladéos Plan, 1

1Olympie, sanctuaire et capitale du sport, est aussi le cadre du plus formidable rassemblement que connaisse le monde grec. On afflue de toutes parts, par terre ou par mer, à dos de cheval ou de mule, le plus souvent à pied. Aux élégants aristocrates se joignent dans une même ferveur les innombrables pèlerins de toutes conditions – y compris servile –, auxquels il faut ajouter les marchands et même des Barbares qui sont venus en simples spectateurs. Où loge cette multitude ? Seuls les privilégiés, ambassadeurs, proxènes, délégations, notables locaux, bénéficient d’un toit (peut-être le Léonidaion, du moins jusqu’à l’Empire ?), et sont nourris au Prytanée1. Mais l’immense majorité doit camper dans la plaine, sur les bords de l’Alphée ou les collines environnantes, soit dans des tentes plus ou moins riches, soit le plus souvent à la belle étoile. N’oublions pas que le festival se déroule au cœur de l’été et une simple couverture peut suffire. L’Alphée2, le Kladéos3 et les multiples sources de l’endroit permettent de se laver et de se désaltérer. Pour les repas, de nombreuses échoppes en plein vent fournissent pain, viandes et poissons frits, légumes, fruits, etc. Des marchands ambulants proposent aux visiteurs des étoffes, des céramiques, des petits bronzes de divinités, de héros et d’athlètes – innombrables ex-voto dont beaucoup seront retrouvés par les archéologues, en particulier au stade. Des bateleurs, saltimbanques, diseurs de bonne aventure, conteurs, montreurs d’animaux, ajoutent encore à l’animation bigarrée du sanctuaire et de ses abords. Toute cette « foire » est placée sous la surveillance de magistrats éléens, les agoranomes.

Doryphore ou porteur de lance
L’une des nombreuses copies romaines du célèbre chef d’œuvre de Polyclète, illustration des théories consignées dans son traité, le Kanon. C’est aussi une parfaite image athlétique, certainement inspirée par une observation assidue dans les gymnases. (Musée national, Naples.)

2Certes, les Grecs présents à Olympie sont d’abord des pèlerins, qui commencent par faire leurs dévotions aux dieux, accompagnées de sacrifices sur les autels. Mais ils sont aussi des curieux, heureux de se trouver là, impatients d’emplir leurs yeux et leurs oreilles d’images et de récits, dont ils feront la relation un jour dans leur cité. Des guides éléens spécialement affectés au site – les périégètes – leur présentent les merveilles d’Olympie, temples, autels, édifices, statues, dans des conférences où se mêlent légendes, interprétation religieuse et réalité historique. Des philosophes exposent leurs théories, disputant avec leurs contradicteurs ; des poètes essayent de se faire connaître, tandis que les rhapsodes récitent en s’accompagnant de la lyre les textes épiques que les Grecs aiment tant ; enfin des historiens lisent en public leurs ouvrages : c’est le cas par exemple d’Hérodote, dont une partie de l’Enquête est lue à Olympie.

Combat d’un Lapithe et d’un centaure
L’intérêt de ce magnifique relief (métope du Parthénon) réside dans les gestes des antagonistes qui sont, à la lettre, ceux d’un assaut de pancrace : influence – une fois de plus vérifiée mais trop rarement soulignée – de l’athlétisme sur le grand art. (British Museum.)

Le site aux alentours du portique d’Echo
Les nombreux arbres qui ombragent l’Olympie actuelle évoquent bien l’atmosphère antique où ils constituaient, avec les portiques, des zones d’ombre bien appréciables lors des festivals qui se déroulaient en plein été.

  • 4 Portique sud Plan, 9
  • 5 Portique d’Echo Plan, 11
  • 1 Pausanias, Élide I, 21, relate à son propos que « lorsqu’on crie, le son de la voix est répété sep (...)

3Cette foule curieuse et sans doute bruyante se bouscule au milieu de l’entassement des bâtiments et des statues, l’espace exigu étant en outre encombré par les nombreux platanes qui procurent fraîcheur et ombre. L’abri contre le soleil brûlant est également fourni par de vastes portiques, où l’on peut précisément imaginer que se tiennent beaucoup d’orateurs. Au ive siècle av. J.-C, on en élève deux. Celui du sud4, long de 80 mètres, présente du côté qui regarde vers l’Alphée un décrochement en son centre. C’est probablement la proedria d’où, selon Pausanias, les Hellanodices assistent aux cortèges qui empruntent l’ancienne voie sacrée. Le portique5 situé à l’est est connu sous le nom de stoa d’Écho, du fait de son acoustique1. Long de 98 mètres, il est scandé par 44 colonnes et ses murs sont ornés de peintures. Il est bien placé pour offrir de l’ombre aux assistants des cérémonies qui ont lieu devant le temple de Zeus. Sous ces portiques les Grecs se retrouvent, fraternisent, échangent des idées, parlent de leur cité, des pays d’où ils viennent. Ces contacts accentuent en eux le sentiment d’appartenir à une communauté de langue de foi, de pensée, de coutumes. De retour dans leur patrie ils évoqueront ces instants d’union, où les inimitiés sont momentanément oubliées, dans la trêve de Zeus et l’amour de la beauté. Olympie n’est donc pas seulement le « sanctuaire du muscle », mais aussi un haut lieu culturel. D’ailleurs, cette exaltation de la force – que d’aucuns reprochent tant aux Grecs – n’a pas été sans influence sur l’art plastique. L’admiration pour les athlètes, et leur observation rigoureuse, ont favorisé l’exactitude du rendu anatomique ; leur beauté influencera de façon décisive les artistes de tout ordre et de tout niveau, qui la traduiront, selon un mode plus ou moins idéalisé, dans la peinture ou la sculpture. Au point que l’on peut se demander si, sans le sport (en général) et les Jeux (en particulier), l’art plastique antique aurait atteint ce degré de perfection. Car sans parler d’œuvres célèbres, comme le Discobole de Myron ou le Doryphore de Polyclète – infime partie de ce qui fut réalisé et, hélas, détruit –, les le geste est, à la lettre, celui d’un lanceur de javelot. Il convient de mentionner aussi les nombreuses représentations de héros, dont la morphologie est directement inspirée par les concurrents du stade. Enfin, il n’est pas jusqu’aux princes hellénistiques ou aux empereurs et dignitaires romains qui n’aient tenu à être peints ou sculptés avec les « divines proportions » des athlètes.

Zeus ou Poséidon
Bronze découvert au fond de la mer au cap Artémision. Qu’il s’agisse du dieu des eaux brandissant son trident ou de Zeus lançant le foudre, ce chef d’œuvre du style sévère traduit exactement le geste d’un lanceur de javelot. (Musée d’Athènes.)

4Les images de l’athlétisme, ou celles influencées par lui, sont de deux ordres : celles qui se rattachent à ce qu’il est convenu d’appeler le « grand art » ; celles qui s’apparentent à l’artisanat, dont la production est en série. Dans cette seconde catégorie on peut placer la peinture sur vase ou les petits bronzes : si certaines créations, dans ces domaines, sont pour nous de véritables œuvres d’art, elles n’étaient pas considérées comme telles dans l’Antiquité. Il s’y trouve du meilleur comme du pire. Les vases – principal reflet, avec les textes antiques, de ce que fut la grande peinture – ont le mérite d’offrir une relative spontanéité. C’est ainsi que les productions attiques d’époque classique fournissent une abondante somme d’informations concernant le sport – comme pour les autres aspects de la vie et des croyances helléniques. Il ne faut toutefois pas prendre à la lettre les scènes peintes sur les coupes, les cratères ou les amphores des vie-ive siècles. Hautement signifiantes, elles le sont aussi par leurs silences, leurs choix, leur part de convention. L’idéalisation y est le plus souvent la règle (malgré la violence des coups, les pugilistes gardent un visage régulier, le plus souvent inexpressif) ; certains aspects ne sont jamais évoqués (par exemple le jet, en lui-même, du disque ou du javelot) ; des disciplines sont beaucoup plus représentées que d’autres.

L’atelier de Phidias
Emplacement de l’atelier de Phidias, ultérieurement transformé et aménagé en église, à l’époque paléo-chrétienne.

  • 2 Ph. de Carbonnières, Les représentations athlétiques grecques d’après les vases attiques des ve-iv(...)

5Notre étude des vases du musée du Louvre a en effet révélé une prééminence écrasante du pentathlon – plus de 50 % des scènes athlétiques, 75 % si l’on y intègre les scènes de course du stade ou de lutte2. Cette proportion est confirmée par les collections d’autres musées. On retrouve, dans la sculpture, la même prédilection pour les pentathlètes, du moins à l’époque classique, où ce modèle athlétique suscite de véritables chefs-d’œuvre. Plus tard, aux époques hellénistique et romaine, lorsque l’expression et la vérité seront davantage recherchées par les sculpteurs que la beauté idéale, la proportion des autres catégories d’athlètes augmentera sensiblement. C’est le cas, en particulier, des pugilistes, dont la violence contenue et le visage stigmatisé fournissent aux artistes (et au goût du public), un sujet de choix, les exemples les plus saisissants étant le « Satyros » d’Olympie et le pugiliste au repos du musée des Thermes, à Rome.

Statue d’un jeune athlète
Copie antique d’après un original du ive siècle. L’éphèbe, svelte et vigoureux, était peut-être en train de poser sur sa tête la couronne de la victoire. (Musée national, Athènes.)

  • 6 Atelier de Phidias Plan, 5

6À leur tour, ces athlètes statufiés qui, vivants, avaient fasciné les sculpteurs, en impressionnèrent d’autres, qui purent les étudier et les admirer pendant des siècles, dans cet extraordinaire « musée de sculpture » qu’était aussi Olympie. Musée, mais aussi lieu de création, où les plus grands travaillèrent : on sait que Phidias réalisa sur place la statue monumentale du temple de Zeus. Son atelier6, situé à proximité (à l’ouest), a été identifié par la découverte, dans les fondations du bâtiment, d’une petite œnochœ des années 440-430 portant son nom, gravé au stylet sur le fond. Cet édifice, qui a la dimension du naos du temple de Zeus, a probablement été construit pour abriter la réalisation de la grande statue. On y a retrouvé des outils, des moules pour fondre des draperies, des bijoux, des fragments de bronze, de fer, d’os, d’ivoire, d’obsidienne et d’électrum, ingrédients nécessaires à la fabrication d’une œuvre de ce type.

Statue d’un jeune athlète
Ce superbe bronze montre un athlète faisant une libation – à moins qu’il ne s’agisse d’un pentathlète qui tenait un disque. Incontestablement, le jeune homme présente l’harmonie de proportions des adeptes du pentathlon. (Musée du Louvre.)

Jeux et politique

7Tant qu’un conquérant étranger ne lui eut pas imposé la paix, le monde grec ne cessa d’être déchiré par des guerres. Le particularisme des cités, accentué par le morcellement de la terre grecque et par un esprit tribal extrêmement développé, se traduit par des alliances changeantes et des luttes incessantes, où la paix n’est qu’une pause entre deux conflits. Olympie témoigne de ce phénomène, par le très grand nombre d’armes que l’on y a retrouvées. Ce sont des ex-voto déposés par les cités ou les individus, en hommage à Zeus qui donne la victoire aux guerriers comme aux athlètes. Casques, cuirasses, cnémides, boucliers, épées, pointes de lance, le plus souvent d’époque géométrique et archaïque, constituent une source d’enseignements concernant l’histoire de l’armement, mais aussi celle des conflits, notamment locaux.

  • 3 Pausanias, Elide, I, 20.

8En effet, les deux premiers siècles de l’histoire des Jeux ont été perturbés par le « bras de fer » entre Pise – soutenue par les populations autochtones d’Arcadie – et Élis – appuyée par Sparte – pour le contrôle du sanctuaire. Cet affrontement, à caractère régional malgré les alliances plus lointaines, ne prend fin qu’en 572 av. J.-C. avec la destruction de Pise par les Eléens. Il s’ensuit pour Olympie une longue période de calme d’environ un siècle et demi. La guerre du Péloponnèse va rompre cet équilibre : en 420 av. J.-C, l’alliance d’Élis avec Athènes a pour conséquence la guerre avec Sparte et des affrontements terribles jusque dans l’Altis. Un peu plus tard, c’est avec les Arcadiens que renaît la guerre, et là encore, des combats se déroulent parfois dans l’enceinte sacrée, le caractère infrangible de la trêve olympique étant violé à l’occasion. Finalement ce n’est qu’à partir de 360 av. J.-C. qu’Elis reste maîtresse incontestée d’Olympie, gardant l’administration du sanctuaire et du festival jusque sous la domination romaine. Un surprenant récit de Pausanias évoque le souvenir de ces troubles qui agitèrent l’Élide, cinq siècles auparavant. Il s’agit d’une étonnante découverte archéologique, au début du iie siècle apr. J.-C : « […] les Éléens voulant réparer le temple d’Héra qui était endommagé, on trouva, entre le plafond intérieur […] et la charpente destinée à supporter les tuiles, le cadavre d’un hoplite […]. C’était un de ces Eléens qui combattirent les Lacédémoniens dans l’Altis même, car pour se défendre ils montèrent sur les temples et sur tous les endroits élevés. Il paraît que cet homme, sur le point d’expirer à cause de ses blessures, se glissa dans cet endroit et que, lorsqu’il fut mort, son corps se trouvant à l’abri des grandes chaleurs de l’été et des gelées de l’hiver se conserva parfaitement3. »

Statuette de guerrier
Statuette en bronze, découverte dans l’Altis, qui ornait probablement le bord d’un récipient. Œuvre d’un artiste laconien, vers 550 av. J.-C, elle montre un combattant simplement armé de son épée – peut-être tenait-il une lance de la main droite – sans casque, cuirasse, jambières, ni bouclier. (Musée d’Olympie.)

Deux casques provenant d’Olympie
Des centaines d’éléments d’armement, offerts en ex-voto, ont été découverts à Olympie. Le casque de gauche, du type illyrien, s’ouvre sur le visage sans protéger le nez ; il est finement orné, notamment sur le couvre-joue d’une tête de bélier ; les rails visibles au sommet servaient à fixer le cimier. L’autre est le fameux casque corinthien : à la fois résistant et esthétique, il constitue pendant des siècles le modèle le plus répandu dans les troupes hoplitiques. (viie-vie siècle, musée d’Olympie).

Plastron d’une cuirasse de bronze
Le modelé de la musculature est souligné par des incisions linéaires évoquant les pectoraux et le bas de la cage thoracique. Les ex-votos d’armes étaient généralement déposés dans les portiques, mais les boucliers pouvaient aussi être accrochés aux murs des temples, (viie siècle, musée d’Olympie).

Elément d’armure équestre
Cette belle plaque de bronze martelé et incisé, représentant un guerrier casqué, protégeait la tête du cheval. (Musée d’Olympie.)

9Malgré les guerres pour le contrôle du sanctuaire, ou celles liées aux conflits du monde grec, Olympie reste tout de même devant l’Histoire synonyme d’union entre les Hellènes. Nous ne reviendrons pas sur la trêve, l’ékécheiria, dont le respect a permis le développement du pèlerinage et des Jeux. Rappelons seulement la formule de Lysias, dans son « Discours olympique » (338 av. J.-C) : « Héraclès fonda ce concours pour marquer le début de l’amitié mutuelle entre tous les Grecs. » Face au péril barbare, le sentiment de l’hellénisme fondé sur une religion, une langue et des coutumes communes, trouva aussi un renforcement de vigueur dans les compétitions panhelléniques. C’est à Olympie qu’est prononcé le Panégyrique d’Isocrate, plaidoyer pour l’union contre l’ennemi perse. C’est au Zeus de l’Altis que Miltiade dédia son casque en 490 av. J.-C, après la victoire de Marathon. En 476 av. J.-C, c’est dans le stade d’Olympie que Thémistocle est longuement ovationné par la foule, et cette gloire, recueillie , le récompense de tous ses efforts pour la liberté de la Grèce. Les Jeux Olympiques sont fréquemment l’occasion de contacts officieux entre les délégués des cités, se soldant parfois par des traités qui, gravés sur des plaques de bronze ou de marbre, sont exposés dans l’Altis. Il arrive aussi que l’on y fasse des proclamations officielles, à caractère politique, comme celle par laquelle Alexandre le Grand fait publier l’amnistie pour tous les exilés.

Pointes de lance
Ces pointes de lance de deux types illustrent les différentes manières de s’en servir : arme de jet (à gauche) et armes de choc (au centre et à droite). (Musée d’Olympie.)

  • 7 Terrasse des Trésors Plan, 21

10Olympie est le lieu privilégié où les cités, les tyrans ou les riches particuliers (comme Alcibiade) tiennent à affirmer leur puissance ou leur fierté. Les « trésors » en sont un exemple concret. Ce sont des ex-voto ayant la forme de petits temples doriques in antis, comportant une pièce rectangulaire précédée par un vestibule. Ils sont richement ornés de sculptures et de peintures, à l’extérieur comme à l’intérieur. Les entablements polychromes sont rehaussés par la beauté des acrotères – le beau groupe en terre cuite de Zeus et Ganymède (musée d’Olympie) est un exemple de leur qualité. Les frontons sont sculptés, comme en témoigne la gigantomachie du trésor de Mégare. Ces petits édifices, dont le nom vient de ce que l’on y entrepose des objets votifs précieux (sculptures en ivoire, vases et ustensiles en or, argent ou bronze), sont alignés sur une terrasse7 au nord-est de l’Altis, au pied du Kronion, peu avant l’entrée du stade. Il subsiste les fondations de douze bâtiments, mais Pausanias n’en mentionne que dix, en majorité financés par les puissantes colonies de Grande Grèce. A part ceux de Syracuse et de Sicyône (ve siècle), tous datent de la période archaïque, et illustrent le développement du site au vie siècle et l’élargissement du prestige des Jeux, après la victoire d’Élis sur Pise.

Le Métrôon
Le Métrôon, ou temple de Cybèle, fut élevé au ive siècle av. J.-C. Sur cette restitution figure en arrière-plan, à gauche, la terrasse des Trésors, et, à droite, le portique d’Echo. (D’après E. Curtius, Olympia).

  • 8 Philippeion Plan, 14

11Les cités ne sont pas seules à vouloir affirmer leur puissance à Olympie. Philippe de Macédoine, après sa victoire de Chéronée (338 av. J.-C.) fait élever au nord-ouest du sanctuaire un bâtiment circulaire, le Philippeion8. C’est à la fois un ex-voto en souvenir de ses victoires – tant militaires que sportives – et un hérôon à la gloire de sa famille. Sur une base de marbre de 15,30 mètres de diamètre, 18 colonnes ioniques supportent le toit abritant une cella dont les murs sont ornés de neuf demi-colonnes corinthiennes engagées. Ce bâtiment, seul exemple connu de tholos ionique d’époque classique tardive, abrite cinq statues chryséléphantines du sculpteur Léocharès, représentant les membres de la famille royale.

12Princes hellénistiques, puis magistrats et empereurs romains rivaliseront dans l’ostentation. En 270 av. J.-C, Ptolémée II fait dresser sa statue colossale et celle de son épouse Arsinoé sur des colonnes ioniques de 9 mètres de haut.

L’empreinte romaine

  • 9 Temple de Zeus Plan, 12
  • 10 Métrôon Plan, 20
  • 4 Elle sera bientôt accompagnée par d’autres statues d’empereurs.
  • 11 Léonidaion Plan, 7

13Après le pillage du site par Sylla, Olympie semble somnoler pendant quelques décennies, les Jeux redevenant pour quelque temps purement régionaux. La renaissance a lieu avec Auguste. La visite d’Agrippa est suivie par un vaste programme de travaux de restauration – en particulier au temple de Zeus9 – et par l’érection, dans le Métrôon10 remanié, d’une imposante statue d’Auguste4. Le temple lui est désormais dédié comme le proclame l’inscription « au fils de dieu, sauveur des Grecs et de l’ensemble du monde civilisé ». Au ier siècle de notre ère, le festival olympique reprend une dimension « internationale », l’empreinte des Romains – qui y participent – se traduisant dans de nombreuses réalisations architecturales : arc monumental a trois baies au sud-est ; somptueuse villa de Néron juste à côté ; bâtiment à péristyle orné de mosaïques près du Prytanée. L’époque des Antonins (iie siècle) est marquée par de vastes travaux : des thermes sont construits sous Trajan près du Kladéos. Sous Hadrien, on restaure le Léonidaion11 détruit par un incendie : il est transformé en villa palatiale avec luxueuses salles de réception, appartements privés à atrium, jardin avec canaux et îlots. Pausanias le présente comme le logement des « magistrats Romains qui gouvernent la Grèce », mais sans doute est-il prévu d’en faire la résidence impériale lors des visites du souverain.

Antinoos
L’une des nombreuses statues réalisées après sa mort. Certains pensent qu’il s’agit d’un athlète cultivant la ressemblance avec le favori d’Hadrien ; mais on retrouve, sur ce visage beau et grave, la douce mélancolie du jeune Grec qui illumina la vie de l’empereur philhellène. (Musée d’Olympie.)

Le Philippéion
Tholos bâtie sur l’ordre de Philippe de Macédoine à la gloire de sa dynastie, pour signifier la volonté de ce prince de marquer sa présence à Olympie et d’intégrer sa dynastie – que certains Grecs considéraient comme d’origine barbare – dans le grand rassemblement panhellénique que constituaient les Jeux. A gauche, le mur d’enceinte de l’Altis et, derrière, l’entrée du gymnase ; à droite, le Prytanée et l’extrémité occidentale du temple d’Héra. (D’après E. Curtius, Olympia)

Les triomphes de l’hippodrome
Mosaïque du cirque de Piazza-Armerina (environs de 300 ap. J.-C). Outre le fait qu’elle évoque bien l’atmosphère des triomphes de l’hippodrome qu’ont toujours recherchés les princes, cette œuvre souligne, par son caractère tardif, la longue vogue de ces courses qui perdureront longtemps après l’abandon d’Olympie.

  • 12 Nymphée d’Hérode Atticus Plan, 17

14De riches évergètes tiennent aussi à manifester leur générosité dans l’enceinte sacrée de Zeus. Le plus fameux est l’Athénien Hérode Atticus12 qui, vers 150, fait élever le nymphée portant le nom de son épouse, Regilla, près du temple d’Héra, au nord. C’est une construction de 30 mètres de long sur 15 mètres de haut, consistant en deux réservoirs, l’un rectangulaire en bas, surplombé par un autre semi-circulaire. Une exèdre à deux étages est placée derrière le bassin supérieur dont elle épouse la forme. Chaque étage est orné de onze niches abritant des statues de marbre : en bas la famille impériale, en haut Hérode, son épouse et les membres de leur clan. Le nymphée porte également des statues de Zeus et d’un taureau sacrificiel. L’eau est acheminée par canalisations depuis les nombreuses sources émergeant à l’est du sanctuaire.

Nymphée d’Hérode Atticus
Détail de ce qui reste de cette superbe fontaine monumentale offerte par le riche athénien au iie siècle de notre ère. C’est dans cette vasque que, depuis les Jeux Olympiques de 1936, est allumée la flamme transportée par des athlètes qui se relaient jusqu’au lieu où se déroulent les compétitions.

15Au iiie siècle, à la suite de tremblements de terre répétés, on effectue de nombreuses réparations, et l’on construit de nouveaux thermes. La multiplication de ce type d’édifice à Olympie fait problème. Certes, on connaît le goût des Romains pour les bains, mais leur importance est peut-être à mettre en rapport avec le nombre grandissant des corporations d’athlètes professionnels, ou encore avec la présence d’habitats permanents, à l’ouest de l’Altis, depuis le iie siècle. En 267, la menace des Hérules, qui ravagent la Grèce, va entraîner la fortification du sanctuaire : de nombreux bâtiments sont détruits pour élever un mur d’enceinte de 3 mètres d’épaisseur, long de 400 mètres. Les catastrophes naturelles s’ajoutant à ces démolitions, le site n’est plus que l’ombre de lui-même. Les Jeux continuent pourtant, selon leur rythme immuable. Sous Dioclétien, on effectue des réparations au temple de Zeus, au gymnase, au stade, aux thermes. Le jeune empereur Julien (dit l’Apostat) essaie de lutter contre le déclin d’Olympie, mais trente ans après sa mort ont lieu les derniers Jeux (393).

L’évolution des Jeux

16À proportion de l’impact des potentats politiques, au gré des événements relatés par la chronique, la vie du festival olympique a connu, elle aussi, dans la longue durée, des mutations tant dans la forme que dans l’esprit. Certes, les principales règles demeurent, telle la régularité du calendrier des olympiades qui scande pendant près de douze siècles la vie de l’Antiquité, à laquelle elle fournit un repère de prédilection. La date de 776 av. J.-C. (Olympiade I) constitue – malgré toutes les discussions possibles sur son bien-fondé – le premier jalon tangible d’une chronologie régulière dans l’histoire de l’Occident.

17Nous avons évoqué l’apparition successive de la majorité des épreuves agonistiques, certaines n’ayant qu’une durée éphémère. Le cas des compétitions hippiques est significatif de ces fluctuations du programme : objet de l’enthousiasme délirant des foules, elles semblent tomber en désuétude à l’époque impériale, ne se déroulant que lorsqu’un prince ou un haut dignitaire envoie ses chevaux à Olympie. La chose est d’autant plus étonnante que, dans la partie occidentale de l’Empire – à Rome surtout – les courses du cirque provoquent un engouement extraordinaire.

Le site vu du mont Kronion au début du siècle
Au loin, l’Alphée et ses nombreux bancs de sable. L’intérêt majeur de cette vue de l’Altis, peu boisé, réside dans la présence de hautes bermes de terre qui le recouvrent encore en partie, notamment près du Kladéos, et qui donnent une idée de l’épaisseur des alluvions accumulées depuis l’Antiquité.

18Par ailleurs, peu avant l’époque hellénistique – et jusqu’à la fin des Jeux en 393 apr. J.-C. –, la règle consistant à n’admettre que des Grecs aux concours n’est plus strictement appliquée. Le processus commence avec les Macédoniens, qui sont des Hellènes, mais que ces derniers ont tendance à considérer comme des semi-barbares. Philippe II remporte une victoire hippique qu’il commémore par une monnaie frappée à cette occasion. Plus tard, les Romains eux-mêmes participent aux compétitions comme en témoignent les victoires, dans l’hippodrome, de Tibère (4 av. J.-C.) ou de Germanicus (17 de notre ère). Mais les succès douteux de Néron jettent une ombre sur l’objectivité des juges stipendiés par le pouvoir. Un fait significatif illustre l’élargissement de l’accès aux jeux d’Olympie : le dernier vainqueur connu est, en 385 apr. J.-C, un Arménien de sang royal, Varazdatès, qui triomphe au pugilat.

Olympie christiannisé
Eglise paléo-chrétienne, bâtie sur l’emplacement de l’atelier de Phidias.

  • 5 C’est précisément à dater du ive siècle av. J.-C. que sont mentionnées les premières sanctions pou (...)

19Un autre facteur, beaucoup plus grave, avait déjà transformé l’esprit des agonismata : la professionnalisation des concurrents. Nous savons que le phénomène était apparu assez tôt chez les cavaliers ou les auriges, courant pour une écurie. Dans le domaine athlétique, dès le ve siècle, les prix en argent que les cités ajoutent à la simple couronne d’olivier de leurs vainqueurs (et aux avantages en nature) sont des dérogations aux principes. Mais à l’époque hellénistique et durant toute la période romaine, les athlètes professionnels vont être de plus en plus nombreux, puis largement majoritaires5, constituant de véritables corporations.

20Ce « mercenariat » athlétique a de multiples explications. Il est lié à l’augmentation, dans toute la partie orientale (hellénique) de la Méditerranée, du nombre des concours, auxquels seuls des professionnels peuvent participer à longueur d’année. Ces jeux sont de moins en moins religieux – même si, souvent, la religion en est le prétexte – et, de plus en plus, la dimension spectaculaire prime. Certes l’idéal athlétique demeure, se réfugiant dans les gymnases qui n’ont jamais été si nombreux. Mais plus que jamais est sensible la différence entre le citoyen qui s’y entraîne pour lui-même et le professionnel qui ne recherche que la victoire lucrative. Certains champions accumulent même de véritables fortunes.

21Il va sans dire que ces professionnels sont des spécialistes. Déjà, autrefois, celui qui se présentait dans le stade d’Olympie en était un, cultivant ses capacités. Mais généralement il pouvait être polyvalent, du moins en tant qu’athlète léger ou athlète lourd. Désormais, on n’est plus que coureur, de sprint ou de fond, ou pugiliste, ou lutteur, etc., et l’entraînement en subit le contrecoup, par une accentuation excessive d’un certain type d’exercice, ou d’un régime diététique approprié au but. Rien d’étonnant alors à ce que l’image des athlètes soit moins séduisante qu’à l’époque classique, beaucoup présentant l’atrophie ou l’hypertrophie de certains muscles, en raison de leur spécialité. En outre, la professionnalisation a pour corollaire un changement de statut social chez les athlètes, ces derniers étant de plus en plus souvent d’origine modeste. Aux aristocrates de l’époque archaïque ont succédé des « mercenaires », que les satiristes associeront fréquemment aux gladiateurs, dans un même mépris moralisant.

« J’appartiens à Phidias »
Fond de la cruche découverte dans l’atelier de Phidias, avec cette inscription, probablement de la main de l’artiste (Musée d’Olympie.)

Notes

1 Pausanias, Élide I, 21, relate à son propos que « lorsqu’on crie, le son de la voix est répété sept fois et même plus ».

2 Ph. de Carbonnières, Les représentations athlétiques grecques d’après les vases attiques des ve-ive siècles du musée du Louvre, DEA., Paris IV Sorbonne, 1992, pp. 74-76.

3 Pausanias, Elide, I, 20.

4 Elle sera bientôt accompagnée par d’autres statues d’empereurs.

5 C’est précisément à dater du ive siècle av. J.-C. que sont mentionnées les premières sanctions pour fraudes…

Notes de fin

1 Prytanée Plan, 15

2 Alphée Plan, 8

3 Kladéos Plan, 1

4 Portique sud Plan, 9

5 Portique d’Echo Plan, 11

6 Atelier de Phidias Plan, 5

7 Terrasse des Trésors Plan, 21

8 Philippeion Plan, 14

9 Temple de Zeus Plan, 12

10 Métrôon Plan, 20

11 Léonidaion Plan, 7

12 Nymphée d’Hérode Atticus Plan, 17

Table des illustrations

Légende Doryphore ou porteur de lanceL’une des nombreuses copies romaines du célèbre chef d’œuvre de Polyclète, illustration des théories consignées dans son traité, le Kanon. C’est aussi une parfaite image athlétique, certainement inspirée par une observation assidue dans les gymnases. (Musée national, Naples.)
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Légende Combat d’un Lapithe et d’un centaureL’intérêt de ce magnifique relief (métope du Parthénon) réside dans les gestes des antagonistes qui sont, à la lettre, ceux d’un assaut de pancrace : influence – une fois de plus vérifiée mais trop rarement soulignée – de l’athlétisme sur le grand art. (British Museum.)
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Légende Le site aux alentours du portique d’EchoLes nombreux arbres qui ombragent l’Olympie actuelle évoquent bien l’atmosphère antique où ils constituaient, avec les portiques, des zones d’ombre bien appréciables lors des festivals qui se déroulaient en plein été.
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Légende Zeus ou PoséidonBronze découvert au fond de la mer au cap Artémision. Qu’il s’agisse du dieu des eaux brandissant son trident ou de Zeus lançant le foudre, ce chef d’œuvre du style sévère traduit exactement le geste d’un lanceur de javelot. (Musée d’Athènes.)
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Légende L’atelier de PhidiasEmplacement de l’atelier de Phidias, ultérieurement transformé et aménagé en église, à l’époque paléo-chrétienne.
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Légende Statue d’un jeune athlèteCopie antique d’après un original du ive siècle. L’éphèbe, svelte et vigoureux, était peut-être en train de poser sur sa tête la couronne de la victoire. (Musée national, Athènes.)
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Légende Statue d’un jeune athlèteCe superbe bronze montre un athlète faisant une libation – à moins qu’il ne s’agisse d’un pentathlète qui tenait un disque. Incontestablement, le jeune homme présente l’harmonie de proportions des adeptes du pentathlon. (Musée du Louvre.)
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Légende Statuette de guerrierStatuette en bronze, découverte dans l’Altis, qui ornait probablement le bord d’un récipient. Œuvre d’un artiste laconien, vers 550 av. J.-C, elle montre un combattant simplement armé de son épée – peut-être tenait-il une lance de la main droite – sans casque, cuirasse, jambières, ni bouclier. (Musée d’Olympie.)
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Légende Deux casques provenant d’OlympieDes centaines d’éléments d’armement, offerts en ex-voto, ont été découverts à Olympie. Le casque de gauche, du type illyrien, s’ouvre sur le visage sans protéger le nez ; il est finement orné, notamment sur le couvre-joue d’une tête de bélier ; les rails visibles au sommet servaient à fixer le cimier. L’autre est le fameux casque corinthien : à la fois résistant et esthétique, il constitue pendant des siècles le modèle le plus répandu dans les troupes hoplitiques. (viie-vie siècle, musée d’Olympie).
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Légende Plastron d’une cuirasse de bronzeLe modelé de la musculature est souligné par des incisions linéaires évoquant les pectoraux et le bas de la cage thoracique. Les ex-votos d’armes étaient généralement déposés dans les portiques, mais les boucliers pouvaient aussi être accrochés aux murs des temples, (viie siècle, musée d’Olympie).
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Légende Elément d’armure équestreCette belle plaque de bronze martelé et incisé, représentant un guerrier casqué, protégeait la tête du cheval. (Musée d’Olympie.)
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Légende Pointes de lanceCes pointes de lance de deux types illustrent les différentes manières de s’en servir : arme de jet (à gauche) et armes de choc (au centre et à droite). (Musée d’Olympie.)
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Légende Le MétrôonLe Métrôon, ou temple de Cybèle, fut élevé au ive siècle av. J.-C. Sur cette restitution figure en arrière-plan, à gauche, la terrasse des Trésors, et, à droite, le portique d’Echo. (D’après E. Curtius, Olympia).
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Légende AntinoosL’une des nombreuses statues réalisées après sa mort. Certains pensent qu’il s’agit d’un athlète cultivant la ressemblance avec le favori d’Hadrien ; mais on retrouve, sur ce visage beau et grave, la douce mélancolie du jeune Grec qui illumina la vie de l’empereur philhellène. (Musée d’Olympie.)
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Légende Le PhilippéionTholos bâtie sur l’ordre de Philippe de Macédoine à la gloire de sa dynastie, pour signifier la volonté de ce prince de marquer sa présence à Olympie et d’intégrer sa dynastie – que certains Grecs considéraient comme d’origine barbare – dans le grand rassemblement panhellénique que constituaient les Jeux. A gauche, le mur d’enceinte de l’Altis et, derrière, l’entrée du gymnase ; à droite, le Prytanée et l’extrémité occidentale du temple d’Héra. (D’après E. Curtius, Olympia)
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Légende Les triomphes de l’hippodromeMosaïque du cirque de Piazza-Armerina (environs de 300 ap. J.-C). Outre le fait qu’elle évoque bien l’atmosphère des triomphes de l’hippodrome qu’ont toujours recherchés les princes, cette œuvre souligne, par son caractère tardif, la longue vogue de ces courses qui perdureront longtemps après l’abandon d’Olympie.
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Légende Nymphée d’Hérode AtticusDétail de ce qui reste de cette superbe fontaine monumentale offerte par le riche athénien au iie siècle de notre ère. C’est dans cette vasque que, depuis les Jeux Olympiques de 1936, est allumée la flamme transportée par des athlètes qui se relaient jusqu’au lieu où se déroulent les compétitions.
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Légende Le site vu du mont Kronion au début du siècleAu loin, l’Alphée et ses nombreux bancs de sable. L’intérêt majeur de cette vue de l’Altis, peu boisé, réside dans la présence de hautes bermes de terre qui le recouvrent encore en partie, notamment près du Kladéos, et qui donnent une idée de l’épaisseur des alluvions accumulées depuis l’Antiquité.
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Légende Olympie christianniséEglise paléo-chrétienne, bâtie sur l’emplacement de l’atelier de Phidias.
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Légende « J’appartiens à Phidias »Fond de la cruche découverte dans l’atelier de Phidias, avec cette inscription, probablement de la main de l’artiste (Musée d’Olympie.)
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