1Un paradigme nouveau s’est imposé sur la scène sociale, celui de « l’humain augmenté », construction contemporaine analysée dans ce livre à travers la problématique du corps réparé et/ou augmenté par une prothèse.

2La prothèse, cet appareil destiné à « reproduire et à remplacer aussi fidèlement que possible dans sa fonction, sa forme ou son aspect extérieur un membre, un fragment de membre ou un organe partiellement ou totalement altéré ou absent1 », ne constitue plus seulement un élément de remédiation, mais est aussi présenté actuellement comme un instrument de réparation, de reconstruction, voire de régénération du corps humain. Ce qui n’est pas sans provoquer un trouble chez les praticiens ayant recours à ce type d’exercice, et une symptomatologie nouvelle chez ceux qui y sont soumis.

3L’opportunité et la nécessité pour la médecine d’appareiller l’être humain à l’aide d’outils parmi les plus sophistiqués, dont le champ d’action excède celui de la maladie, permettent aujourd’hui un mode de production de savoirs et de pratiques sur le corps qui ont une incidence sur l’expérience intime du sujet avec lui-même. Cette omniprésence technique s’appuie sur l’image actuelle d’un médecin technicien, non seulement capable de remodeler, réparer, mais aussi d’augmenter la « performativité » corporelle.

4Grâce au progrès technique, il est possible aujourd’hui de remplacer une jambe2 ou un bras manquant, une articulation du genou ou de la hanche, voire même de réparer un organe aussi vital que le cœur. Ces techniques prothétiques peuvent aussi être utilisées dans le domaine sensoriel en « ressuscitant » la vue, et l’ouïe. Le cerveau est également concerné par ces prouesses techniques, au moyen d’« implants cérébraux » insérés dans sa profondeur et capables d’agir sur les symptômes parkinsoniens. Et ce progrès technologique n’a pas fini de nous surprendre, puisque le séquençage du génome et l’introduction dans les recoins les plus inimaginables de notre corps de nano robots témoignant/témoins des avancées actuelles de la robotisation appartiennent désormais au champ des possibles. Cette technologisation inédite va de pair avec une prétention de mutation anthropologique, que porte à l’expression le mouvement « trans-humaniste » dont il est important d’examiner les présupposés idéologiques. Ce mouvement philosophique et spéculatif annonce l’avènement d’une ère prétendant à terme rectifier la réalité humaine.

5Or, entre le corps propre et sa prothèse, entre l’acte de greffer en soi un objet mécanique et le monde subjectif de chaque sujet, se dessinent, bien souvent, une oscillation des frontières et un vacillement que les personnes appareillées expriment parfois par une forme de malaise ou une acceptation relative, recouvrant alors une douloureuse reconnaissance d’un corps perçu comme défaillant, incomplet, ou décevant. Comment comprendre ces vécus, laissés souvent sur le bord du chemin par une société que la performance et la perfectibilité corporelle obsèdent, et où le sujet tend à être réduit à un corps/objet modifiable ?

6Même s’il ne s’agit pas de méconnaître, ni de mésestimer le gain de techniques offrant aux sujets un accès à des traitements qui leur restituent un espace d’autonomie, force est de constater que ces mêmes techniques les engagent simultanément dans un mouvement de « dépendance technologisée ». Ce qu’illustre la clinique, puisque nous observons l’apparition croissante de symptômes non prévus par ces transformations, que les avancées technologiques s’autorisent à légitimer. Comme si cet état « hybride » entraînait le sujet dans un corps à corps avec la technique, provoquant des expériences corporelles, fantasmatiques et sexuelles nouvelles, dont nous ne connaissons pas tous les enjeux. C’est dire combien ce contexte d’une apparente clarté technique soulève un flot de questions complexes.

7Ainsi, dans le cas d’un cœur artificiel implanté, quels fantasmes une telle situation sera-t-elle susceptible de convoquer ? Ce cœur prothétique ne risque-t-il pas de précipiter celui qui en a bénéficié dans la dynamique imaginaire de porter une machine dénuée de tout sentiment ? Avec ce glissement potentiel vers un fantasme de toute puissance, où l’humain n’a plus rien à voir avec ce qu’il est actuellement, mais devient le lieu de cette métamorphose magique qui le transfigure en super héros ou en homme bionique, actualisant de ce fait le mythe du cyborg toujours présent ? Ou, dans un autre registre, comment comprendre les modes de subjectivation des enfants agénésiques (malformation congénitale) appareillés par une prothèse ? Il faut savoir que dans l’appareillage d’un membre, la douleur et d’autres sensations corporelles occupent une place prépondérante et exerceront une influence directe sur la façon dont l’enfant va investir son corps, ainsi que sur les modalités de construction de sa sexualité. Quand la douleur et le déplaisir ne sont plus le signe de quelque chose qui ne va pas, mais deviennent des éléments constitutifs de l’économie libidinale du sujet, comment pourrait-il concevoir de s’en passer ? La pratique analytique nous apprend que lorsque des manipulations corporelles précoces envahissent brutalement le processus d’instauration de la psycho sexualité, cette dernière voit son organisation ultérieure être fortement compromise par la douleur.

8En prenant acte de cet arsenal de nouvelles techniques et des idéologies qu’elles accréditent, il s’agira dans le présent ouvrage de s’interroger sur le statut du sujet plongé au cœur de cette transformation radicale de son rapport au corps propre, ainsi que de questionner ces finalités sociales.

9Nous savons que le désir de l’homme de maîtriser sa condition humaine, de la dépasser, voire d’en finir avec sa vulnérabilité corporelle (la vieillesse, la maladie ou encore la mort) n’est pas nouveau. Cependant, ces connexions « hybrides » de prothèses directement intégrées au corps s’inscrivent dans un changement de paradigme, car si l’homme est habité par une volonté immémoriale d’assujettir l’environnement, son désir s’inscrit à présent dans cette perspective décalée et nouvelle de se modifier lui-même. Dans le contexte présent d’extrême performance technologique, ce désir d’emprise paraît reprendre un autre élan. La psychanalyse, en tant que pratique et théorie du sujet inconscient et de ses incidences sur le collectif, est sollicitée là pour appréhender la dialectique actuelle entre le corps pulsionnel et ses modes de subjectivation d’une part, et le corps organique « augmenté » d’autre part. Cependant, cela ne pourra se faire que par la mise en débat et une confrontation active, interdisciplinaire, de chacune des dimensions impliquées dans ce phénomène clé de la condition contemporaine.

10S’il est vrai que tout savoir scientifique se construit selon des modalités qui lui sont propres, une réflexion sur les conditions de la possibilité de son instauration est nécessaire. L’approche des discours et des pratiques permettant de saisir le travail complexe qui noue innovation et aliénation, scientificité et illusion est un des objectifs de ce livre.

11La symbiose humain-technologie est devenue incontournable, alliée à une intégration de plus en plus prégnante de la technologie dans notre vie quotidienne. Ce qui présente un certain intérêt pour la psychanalyse puisque ces expériences innovantes, inscrites au cœur de cet idéal néo-prométhéen, font resurgir de nombreuses questions.

12On rencontre ainsi l’énoncé du créateur de la psychanalyse qui, dès 1930, avance dans son texte « Malaise dans la culture » que l’homme du futur deviendra, à travers ses connaissances scientifiques et ses performances technologiques, « une sorte de dieu prothétique3 ». Et même si l’expression « angoisse de castration » n’apparaît pas explicitement dans le texte, on ne saurait être dupe de sa présence sensible dans le souci de l’homme de perfectionner ses organes jusqu’à faire « disparaître les limites de leurs performances » par la voie du progrès technique. Cela dit, se dépêche de rajouter Freud, comme les prothèses ne feront jamais corps avec le sujet, elles « lui donnent à l’occasion encore beaucoup de mal ». Autrement dit, passé le temps de l’illusion vient celui de la rencontre avec le malaise anthropologique fondamental qui tient à l’humain tout autant qu’il lui appartient. Sauf, bien entendu, si on s’installe dans une névrose ou dans la psychose, se laissant prendre au leurre d’une politique du semblant en imaginant qu’un objet collé à soi pourrait faire l’affaire. Or, la psychanalyse est précisément la pratique qui invite le patient à s’affranchir de ses fraudes. Le recours actuel aux prothèses nous questionne.

13C’est la raison pour laquelle nos discussions viennent réinterroger la problématique de l’hystérique, reine dans l’art du « faire semblant ». Prenons l’exemple d’Aimee Mullins, ce mannequin agénésique qui s’en sort par une sorte d’hystérisation du risque d’un destin mélancolique lié au handicap. Elle dira : « les personnes autrefois appelées “handicapées” peuvent dorénavant être architectes de leur propre identité et même continuellement réinventer leur identité en concevant leur corps4 ». Ainsi, se déplace-t-elle avec ses différentes jambes prothétiques tout en se vantant, telle une réponse à l’égard de sa condition de handicapée, d’un corps malformé.

14Ce recours aux prothèses soulève également la question du fétiche, objet du semblant par excellence.

15L’attention que je porte aux enjeux psychiques du fétiche dans le contexte prothétique actuel m’a amenée à développer l’hypothèse qu’à la naissance d’un enfant agénésique, cette situation de malformation ouvre une brèche dans laquelle des éléments opérants de la vie fantasmatique des parents viennent s’immiscer5. À la question que posent les mères, « Est-ce de ma faute, celle de mes organes défectueux ? », s’agrègent la problématique de la castration et la logique inconsciente de réparation du corps féminin. Tout se passe comme si la malformation corporelle de son bébé rendait visible la déception de la petite fille d’avant. Les fantasmes et l’angoisse de castration se voient alors réactivés par la situation et le primat du phallus, soigneusement soutenu par le discours social, fait son entrée et prend le devant de la scène. L’enfant est ainsi capturé au sein de la problématique de la castration de la mère et pourra, dans certains cas, s’inscrire dans un fantasme de réparation imaginaire du corps maternel. Il se crée ainsi en arrière-plan du couple mère-enfant un secret de dédommagement. C’est donc dans cette configuration et dans la logique de ce fantasme que les prothèses s’inscrivent comme des objets fétiches. C’est aussi dans cette politique phallique, que le discours et la pratique technoscientifique tiennent les protagonistes par le truchement d’une promesse de réparation. Cette reprise concernant la problématique hystérique et la question du fétiche nous permet d’attirer l’attention sur la sexualité infantile, noyau de la doctrine métapsychologique, à l’œuvre dans ces situations. Autrement dit, nous pouvons entendre par là un rapport entre la prothèse et un certain désir de création de l’humain, qui finalement aimerait ignorer la castration.

16Cela dit, il existe également une version psychotique s’appuyant sur l’idéologie transhumaniste, telle que l’illustre le cas de Dennis Avner dont la métamorphose en « homme tigre » signe le passage à l’acte sur un corps dont les limites sont sans arrêt augmentées. Cet homme s’engage dans cette transformation avec obsession suite à sa rencontre avec un chef indien qui lui conseille de « suivre la voie du tigre ». Les mots ainsi pris au pied de la lettre le conduisent à se faire refaire les lèvres, les dents, les oreilles, à tatouer son visage et ses bras, pour devenir le félin. Transmutation sans fin à laquelle il ne pouvait mettre un terme, jusqu’à l’issue ultime de se donner la mort. Si j’invoque ici sommairement la psychopathologie psychanalytique, c’est parce que du côté de la pratique, nous observons également une mise à l’épreuve des limites poussées à bout en lien avec ces événements inédits qui envahissent le champ clinique et social.

17Enfin, en rappelant ces questions, ce livre s’inscrit dans la poursuite de la démarche de l’anthropologie psychanalytique dont l’objectif est une lecture de la subjectivité de notre époque, relançant ainsi la question posée par Freud : pourquoi et comment l’homme de la modernité joue-t-il au dieu prothétique ?

18Selon la psychanalyse, les transformations, ces augmentations proposées par la technique actuelle, sont en définitive liées au sentiment d’impuissance originelle du nourrisson (Hilflosigkeit) et à son expérience du manque localisé dans certaines parties de son corps, au cours de l’édification de sa sexualité. C’est à partir de cet état de détresse originelle, prologue du complexe de castration, que le sujet fonde sa position subjective, même si celle-ci se voit corrigée de manière illusoire par la mise en place de ce que nous appelons le « narcissisme ». Position anthropologique fondamentale, donc, qui fonde la dynamique pulsionnelle du petit d’homme du fait de sa naissance inachevée et de son inadaptation primordiale à affronter l’excitation. Ce qui signifie que la cause fondamentale du sentiment d’impuissance dans lequel se trouve le nourrisson réside dans son impuissance à faire face à la force du pulsionnel, qui le tient tout autant qu’elle le constitue. Du point de vue de la dynamique pulsionnelle, même si un autre secourable, nommé par Freud Nebenmensch, peut apporter un certain apaisement à cet état de détresse, il n’en demeure pas moins au sein du sujet un reste assimilable à un corps étranger encombrant qui exerce une force permanente et n’arrête pas de faire retour. La pulsion sexuelle est précisément cette « chose » permanente et insistante qui force le passage en quête de satisfaction. On la croise sans détour à certains moments de la vie, comme en témoignent la puberté, la ménopause ou la jouissance de l’acte sexuel, venant manifester des circonstances particulières de rencontre avec cet excès pulsionnel – moments qui amènent le sujet à éprouver également des angoisses. Les fantasmes s’avèrent alors d’une grande utilité, et faisant probablement le lit des fantasmes de toute-puissance. C’est d’ailleurs dans cette atmosphère fantasmatique que gravitent les promesses technologiques auxquelles nous nous attachons comme dans un état d’ivresse.

19Au fond, la démarche de vouloir réparer et/ou augmenter son corps a toujours existé et nous pouvons dire que, pour l’humain, la première prothèse est le corps maternel. C’est sur ce terrain infantile que s’organise une politique technique, basée sur la promesse de guérir l’humain de ce défaut fondamental. Et c’est en appui de cette hypothèse que je soutiens l’idée selon laquelle les techniques, malgré leur finalité d’autonomiser le sujet, maintiennent in fine celui-ci dans une position de dépendance régressive et infantile. D’ailleurs, nous ne pouvons pas oublier que l’idéologie transhumaniste se fonde sur le désir de nous guérir des défaillances d’un corps encombrant voué aux vicissitudes de la sénescence et de la maladie, visant ainsi à nous débarrasser d’un corps castré parce que marqué du sceau d’une fragilité essentielle qui le condamne au déclin – « maladie, vieillissement, mort ». Il ne faut cependant pas y voir là l’unique marque d’une lutte contre la finitude et les limites de l’humain, car il s’agit aussi de lutter tout simplement contre la mort que Freud rapproche dans « Dostoïevski et la mise à mort du père6 » de cette « petite mort » relative à la jouissance orgasmique. Or, le ver est dans le fruit. C’est justement la rencontre avec l’altérité, le sexuel, l’épreuve de la castration, qui participe à la constitution de la psyché humaine.

20Voilà, un des enjeux majeurs d’un phénomène qui constitue la clé de voûte de la condition contemporaine.

21L’utilisation contemporaine de la prothèse dans le domaine de la santé contribue ainsi à relancer la réflexion sur le « Malaise de la culture » inscrit dans les modalités des souffrances actuellement renouvelées. N’y aurait-il pas lieu de contribuer à écrire un nouveau chapitre des « techniques du corps » dont parlait Marcel Mauss ? Des « techniques du corps » appropriées à l’ère de la science et de la technologie ?

22À cela s’ajoute le fait que si le malaise attire autant l’attention freudienne c’est que, au-delà de remobiliser la réflexion sur la détresse originale et son destin angoissant, il porte en germe une autre version du pulsionnel, le germe de tout ce qui s’oppose à la domination narcissique infantile. En effet, dans « L’avenir d’une illusion7 » le ton freudien était encore à un certain optimisme : celui de l’avènement du registre intellectuel, de la raison scientifique, où « grâce au travail scientifique d’apprendre quelque chose sur la réalité du monde par quoi nous augmentons notre puissance », il était possible d’afficher une certaine espérance. Mais le désenchantement ne se fit pas attendre puisque l’espoir s’effiloche dans le texte « Malaise dans la culture », où les deux adversaires redoutables de la culture, Éros et la pulsion de mort, incitent Freud à se demander : « qui peut présumer du succès et de l’issue ? » Serions-nous à nouveau face à cette question ?

23Nous savons qu’une condition imposée au petit d’homme est le renoncement pulsionnel. Cependant, il ne faut pas surestimer ce terme de « renoncement » dont l’usage est à considérer comme une simple façon de parler. Car la pratique analytique nous enseigne que l’homme ne renonce jamais à rien dans la mesure où il engage ses pulsions dans des destins. Dans le meilleur des cas, la pulsion subit un détour vers d’autres buts socialement plus acceptables, comme ceux de la sublimation, ou s’inscrit dans des solutions de compromis dont les manifestations symptomatiques signent la tentative de faire face aux exigences pulsionnelles qui lui imposent satisfaction. Le malaise dans la culture est en définitive la transposition à une échelle collective de la dynamique pulsionnelle constitutive du malaise individuel.

24Il ne faut pas oublier que la présence de cette autre version du pulsionnel, là même où on le croirait absent, s’impose comme une hypothèse essentielle pour penser l’individuel et son lien avec le collectif. La destructivité, élément si présent sous forme d’auto destructivité dans la pratique du psychanalyste, apparaît dans les enjeux du malaise actuel tout aussi incontournable. Il faut noter également cette remarque tout aussi saisissante de Freud lorsqu’il écrit à Marie Bonaparte le 27 mai 1937 : « On pourrait schématiquement imaginer qu’au début de la vie toute la libido serait dirigée vers l’intérieur et toute l’agressivité vers l’extérieur et que ceci changerait graduellement au cours de la vie. Mais c’est peut-être faux8. » Les pulsions agressives refoulées, que le père de la psychanalyse désigne par l’expression « bruit de fond », sont susceptibles de nous amener vers le meilleur lorsqu’elles s’attachent à Eros, ou vers le pire quand elles se lient à Thanatos. Autrement dit, les forces pulsionnelles qui poussent l’homme à créer sont les mêmes à avoir la capacité de le conduire à s’autodétruire.

25C’est dire combien les prouesses techniques actuelles éveillent chez nous notre enthousiasme, en même temps que nos craintes et nos fantasmes. Ce livre, fruit d’un colloque sur le thème de « L’humain et ses prothèses », permet de renouveler notre intérêt pour le « Das Unheimliche », pour ce sentiment d’inquiétante étrangeté à l’origine de ces phénomènes actuels qui nous engagent, bien souvent, dans une logique défensive binaire, à la fois exclusive et antagonique, ainsi que l’illustre la double polarité des positions opposant ceux qui sont pour et ceux qui sont contre.

26Pour le moment, posons-nous la question : le malaise, ce symptôme chronique et incurable qui est voué à revenir sans cesse – puisque le sexuel fait toujours symptôme quelle que soit l’époque-, ne trouverait-il pas en définitive, dans le paradigme de l’humain « augmenté » et de son correspondant matériel l’humain « prothétique », son nouveau visage ?