Table des matières
Pierre-Michel Menger
Préface
Chapitre I. Alliances et transactions entre marchands d’art : un marché au sein du marché
- I. Genèse de la structuration de la profession
- 1. Des karamonoya aux bijutsushô
- Les pionniers japonais du commerce de l’art
- Nouveaux enjeux, nouveaux statuts : les bouleversements de l’ère Meiji
- 2. L’union fait la force : un fonctionnement en réseau
- L’émergence des grandes associations de marchands
- Au cœur des syndicats, les « réunions d’échanges »
- Un marché fermé et hiérarchisé : les barrières à l’entrée
- II. Le fonctionnement actuel des transactions entre professionnels
- 1. Une surreprésentation de l’art figuratif traditionnel
- 2. Les différents modes d’adjudication
- Des ventes par adjudication au plus offrant mais non publiques
- Le système du « retournement de bol » : wan-buse
- La vente sous pli scellé et l’enchère orale ascendante avec tirage au sort
- 3. Un marché hautement solidaire, mais en perte de vitesse
- Financements et soutiens mutuels
- Les limites d’un tel marché
Chapitre II. Les grands magasins, vecteurs privilégiés de la diffusion des œuvres d’art
- I. Une vocation ancienne de diffusion de la culture aux classes moyennes
- 1. Un engagement ancien dans le monde artistique
- Monde de l’étoffe traditionnelle contre monde du rail
- L’univers de l’habillement traditionnel
- Le monde du rail
- Entre mission sociale et désir de prestige
- 2. Le devoir de s’adapter au client roi
- La clientèle des galeries des grands magasins
- Genre et statut social
- Âge et lieu de résidence
- La tyrannie du « goût majoritaire » ?
- Des expositions courtes, pour une préparation très en amont
- 3. Atouts et contraintes sur le plan structurel
- Les atouts de la proximité
- Coûts fixes et personnel
- Un personnel largement autodidacte
- Un partage des coûts avec le reste du grand magasin
- Un fonctionnement en réseau
- II. Une ferveur muséale en dents de scies
- 1. Un rapprochement fructueux avec les organes de presse
- L’âge d’or des années 1970
- La poursuite des partenariats aujourd’hui
- 2. Le temps éphémère des musées
- Des établissements globalement modestes
- L’exception Seibu
- Des fermetures en chaîne
- 3. Une collection bon gré mal gré
- Dans le cadre des supports publicitaires
- Dans le cadre des envois ritualisés de cadeaux
- III. L’action directe sur le marché de l’art
- 1. Les aléas de l’art classé
- À l’épreuve des caprices de la conjoncture
- La délicate authentification des œuvres
- 2. Le soutien aux artistes vivants
- Une action à deux vitesses selon la notoriété
- Art traditionnel vs art contemporain
- 3. Relations de compétition avec les galeries
- « Nos rivaux sont nos alliés »
- Rivalité et compétition
- Complémentarité
- La question cruciale du contrôle des cotes
- Un avenir incertain : vers la disparition des galeries de grand magasin ?
Chapitre III. Portrait socio-économique des galeries : stratégies de développement et formation de la valeur marchande
- I. La place globale des galeries sur le marché de l’art : un milieu polarisé, mais fragile
- 1. Deux types de galeries
- Galeries de négoce et galeries de promotion
- Galeries programmatrices et galeries locatrices
- 2. Des revenus instables quoique parfois conséquents
- Des chiffres d’affaires contrastés
- La part des importations : le poids de l’Europe
- 3. Évolution dans le temps : une grande sensibilité à la conjoncture
- Déclin démographique
- 4. Les atouts de la concentration spatiale
- Une polarisation très forte
- Les bénéfices socio-économiques retirés d’un regroupement
- Création de galeries autour de nouveaux centres
- II. Une étude de cas : le fonctionnement au quotidien des galeries tokyoïtes
- 1. Formation de l’échantillon : choix et méthode
- 2. Des « micro-entreprises » à l’existence éphémère
- Caractéristiques juridiques et gestion des coûts fixes
- Un équilibre financier précaire
- L’omniprésence de la direction
- 3. La relation aux œuvres et aux artistes : des négociations effectuées dans l’incertitude
- Tendances artistiques : des choix conservateurs ?
- Enjeux autour de la fixation des prix
- Quand l’absence de contrats constitue la règle
- Modes de découverte et d’approvisionnement : une prise de risque en amont, compensée par des actions de solidarité
- Un faible degré d’internationalisation
- 4. À la rencontre de la clientèle
- Dépendance à l’égard d’une poignée de collectionneurs
- Facilités de paiement et formation mutuelle du goût
- Des modes de diffusion plutôt timides
- L’impact contrasté des foires japonaises
- III. Hiérarchie et mécanismes de prédation dans la construction de la valeur économique des œuvres : les enseignements de l’analyse factorielle
- 1. Une hiérarchie en cinq branches distinctes
- La classe A
- La classe B
- La classe E
- La classe D
- La classe C
- 2. Le renforcement d’une structure sous forme d’oligopole à franges : vers une fragilisation à terme
Chapitre IV. L’art japonais en ventes publiques : marché domestique vs marché internationalisé
- I. L’art japonais sur la scène internationale
- 1. Le Japon en marge ?
- Art et nationalité
- Artisanat d’art et japonisme dans les ventes internationales : une place minime mais stable
- Les aléas de la peinture moderne et contemporaine
- 2. Être entrepreneur avant d’être artiste ? Vers de nouvelles stratégies
- Quelques trajectoires…
- L’exemplarité du cas Murakami
- 3. Carrière domestique vs carrière internationalisée
- S’expatrier, clé de la réussite ?
- Vers la production de nouvelles « idoles »
- II. L’entrée en jeu des ventes aux enchères japonaises
- 1. Un développement dynamique, mais récent
- Le rôle moteur de Shinwa auction et Mainichi auction
- Contenu des ventes : le poids de l’art moderne japonais
- 2. Portée et limites de la transparence
- 3. L’empiètement sur le terrain des galeristes
- Une action à la limite du premier marché
- Le risque lié à la variation des prix
- Des galeries plus compétentes sur le terrain mais fragilisées
Chapitre V. La bulle spéculative de la fin des années 1980 : de l’euphorie au retrait des acteurs japonais
- I. L’élargissement du marché : de nouveaux outils pour de nouveaux acteurs
- 1. Essor du marché de l’art dans le sillage de la croissance économique
- D’une croissance tournée vers l’exportation à une prospérité soutenue par la demande intérieure
- Les prémices de la spirale spéculaire
- Le marché de l’art comme refuge, suite à l’éclatement de la bulle foncière et immobilière
- 2. Un goût marqué pour les œuvres impressionnistes
- Un marché largement dominé par les peintres impressionnistes et modernes
- Le marché des artistes domestiques dynamisé par le marché international
- Vers une diversification en fin de bulle
- 3. Des collectionneurs entre philanthropie et mégalomanie
- La troisième vague de construction de musées et la vogue du mécénat
- Les Tournesols de Van Gogh : le cas d’un investissement décrié, mais réussi
- La mystérieuse disparition du Portrait du Dr Gachet
- II. Le mélange explosif entre actifs boursiers, fonciers et « artistiques »
- 1. Investir dans l’art comme on investirait dans l’immobilier
- Émergence des « prêts garantis par des œuvres d’art » (art loans)
- L’achat en copropriété dans un but de revente à court ou moyen terme
- 2. La déferlante de « l’argent japonais »
- Les ambitions démesurées de l’entreprise Autopolis
- Les investissements artistiques d’EIE International
- 3. Le marché de l’art japonais face à ses zones d’ombre
- L’affaire Mitsubishi : les œuvres en tant qu’achat « sans traces »
- L’affaire Itôman : le plus important scandale artistique du Japon
- III. Le reflux généralisé des œuvres
- 1. L’effondrement des galeries : des « faillites retentissantes »
- La fin d’Aska International, fleuron du groupe Aichi
- La faillite spectaculaire de la galerie Urban
- Témoignages de marchands d’art : de douloureux souvenirs
- 2. Un écoulement différé sur le marché des ventes publiques
- Le naufrage des établissements financiers
- Un reflux massif d’œuvres à l’étranger entre 1995 et 1999
- 3. Les musées publics comme bouées de sauvetage
- Fermeture en chaîne des petits musées privés
- Absorption des créances artistiques par les musées départementaux et nationaux
Chapitre VI. Une demande éparse mais passionnée, clé de voûte du marché de l’art
- I. Les difficultés à se repérer dans une offre pléthorique
- 1. Évaluation globale du nombre d’artistes professionnels
- 2. Degré de participation aux associations d’artistes et aux salons
- 3. Apprentis artistes et artistes en devenir
- II. Des achats publics restreints
- 1. Faiblesse générale des institutions culturelles étatiques
- Cadre et budget de l’Agence pour les Affaires culturelles
- L’action des fonds gouvernementaux et des collectivités locales
- 2. Restriction de la demande muséale
- Le cas exemplaire du Musée métropolitain d’Art contemporain de Tôkyô
- Vers le statut d’« institution administrative autonome »
- III. Une tradition de soutiens privés encore vivace mais fragmentaire
- 1. Journaux, experts et revues au centre de la formation de la valeur
- Le rôle historique des journaux dans la diffusion de la culture
- Vers une spécialisation et un émiettement de la critique d’art
- Lieux et développement des métiers de la critique d’art au Japon
- Les risques de collusion avec la sphère marchande
- Une nouvelle génération dans l’art contemporain ?
- De l’influence constrastée des triennales japonaises
- Le poids des revues spécialisées
- 2. À la rencontre des collectionneurs
- Des chefs d’entreprise aux « collectionneurs salariés »
- Des incitations fiscales pourtant défavorables aux collections et au mécénat
