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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral A) Première étape : construire une séance B) Seconde étape : promouvoir la séance du séminaire C) Troisième étape : présenter la séance aux personnes réunies D) Quatrième étape : analyser la séance Notes de bas de page

    La communication, point aveugle du métier de chercheur

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Annexe 2. Les quatre étapes de la préparation d’une séance du séminaire : l’exemple de l’Intermittence

    p. 201-219

    Texte intégral A) Première étape : construire une séance Texte no 1 Texte no 2 Texte no 3 Périodique/apériodique Prévisible/imprévisible B) Seconde étape : promouvoir la séance du séminaire Résumé court Séminaire « Épistémologie de la communication scientifique » de l’ISCC Lundi 7 Juin 2010, 14 heures, Pôle physique des Cézeaux Résumé long Séminaire « Épistémologie de la communication scientifique » de l’ISCC Lundi 7 Juin 2010, 14 heures, Pôle physique des Cézeaux C) Troisième étape : présenter la séance aux personnes réunies Introduction 1 – Le chercheur vu comme un « acteur-réseau », épistémologiquement délocalisé 2 – Le chercheur en train de trouver est un acteur-réseau quasi autiste 3 – Le chercheur en train de rechercher un problème à résoudre est un « puits » d’information (communication asymétrique) 4 – Deux définitions du mot « intermittence » 5 – Trois exemples d’intermittence « analogue » (à un certain niveau) 6 – Similitudes entre les deux observations physiques, nuages et flux de message de recherche. Conclusion de cette introduction : la relation forte entre intermittence et existence d’un processus hiérarchique caché D) Quatrième étape : analyser la séance Impressions subjectives de Christophe Duroure sur le séminaire du groupe « épistémologies en Auvergne » (ISCC) du 20 octobre 2011 à l’IREM sur Intermittence et modèles sociologiques » par Alex Esbelin et Patrick Bourgne Impression 1 Impression 2 Impression 3 Impression 4 Impression 5 Notes de bas de page

    Texte intégral

    Pour le lecteur intéressé nous avons voulu donner les éléments que nous utilisons pour :
    a) construire une séance du séminaire ;
    b) la promouvoir auprès des collègues et du public averti ;
    c) la présenter aux personnes venant assister au séminaire ;
    d) analyser la séance du séminaire venant de se dérouler.

    A) Première étape : construire une séance

    Suite à notre séance mensuelle de travail où il avait proposé ce thème, Christophe a envoyé aux autres membres du groupe d’animation plusieurs petits textes qui nous ont permis d’échanger et de caler les intervenants.

    Texte no 1

    1« En passant en revue le plus grand nombre d’utilisations du mot « intermittence » dans un cadre scientifique au sens large le but de cette séance est de montrer que « intermittence » est un exemple de « capture » (prédation) et de « digestion » (innovation) puis « d’excrétion » (le retour à un sens commun du terme) d’un sémantème courant et toujours relativement bien compris (et sans inversion de sens) depuis plusieurs siècles et par tous les milieux sociaux.

    • En linguistique, intermittent, à travers le discours, convoque une large stéréotypie, qui s’appuie sur un motif de//discontinuité//, mais qui focalise diversement certains aspects socio-historiques, idéologiques ou politiques ;
    • en mécanique des fluides, le premier sens d’intermittence est en fait négatif ou mieux, problématique. La rencontre fructueuse entre le concept d’intermittence technique et l’idée mathématique de cascade, récurrence, récursivité, a abouti à de nombreuses avancées en modélisation de la turbulence et en théorie des systèmes dissipatifs, en inventant le chaos déterministe et les attracteurs étranges ;
    • en mécanique quantique et physiques des hautes énergies, son usage est apparu après l’usage en physique des fluides, et l’idée « d’invariance d’échelle (ou auto-similitude) » était déjà prégnante.

    2Afin de corréler ces usages scientifiques à une expérience concrète de l’intermittence, un intermittent du spectacle (E. Chanal) participera aux échanges et proposera sa définition de l’intermittence. »

    Texte no 2

    Remarques sur le contenu épistémologique du sémantème « intermittent »
    C. Duroure, LaMP CNRS, université Blaise-Pascal

    « La panne intermittente, c’est la pire, quand on veut la réparer elle n’apparaît plus. »
    Un ingénieur électronicien.

    « L’ascenseur c’est intermittent, des fois cela marche normalement, mais des fois c’est des soucis à n’en plus finir »
    Une concierge.

    « Un intermittent il intervient, mais à mi-temps »
    Une anonyme à brûle pourpoint.

    3En sciences physiques, qu’elles soient « dures » (par exemple la physique des particules) ou « molles » (par exemple la météorologie), le sémantème « intermittent » est souvent associé à d’autre sémantèmes (et ce en proportion variable suivant le type de publications). Les cinq premiers sont (sur un nombre restreint de références) « apériodique », « imprévisible », « non purement aléatoire », « invariant d’échelle » et « auto-organisé », dans des sens précis mais très génériques que nous allons expliciter.

    1. L’intermittence n’est pas périodique.
    2. L’intermittence n’est pas prévisible.
    3. L’intermittence n’est pas purement aléatoire, elle ne se résume pas à un (ou plusieurs) tirage de dés.
    4. Certaines mesures intermittentes sont invariantes d’échelle, et la plupart des phénomènes invariant d’échelles peuvent être qualifiés d’intermittents.
    5. Certains phénomènes intermittents sont interprétables en termes de modèles auto-organisés (c’est-à-dire où des formes à grandes échelles apparaissent spontanément grâce à la syntaxe (les équations) du modèle).

    4En épistémologie, les définitions négatives (X n’est pas Y) et les définitions positives avec exclusion (certains X sont Y, mais pas tous) n’ont pas le même usage pratique et théorique.

    5Dans les trois premiers cas (périodique, prévisible, aléatoire) il s’agit de décrire la façon de s’éloigner d’un Idéal, de faire une classification (presque une entomologie vu leurs variabilités) de toutes les mesures qui ne sont pas exactement périodiques, ou prévisibles, ou aléatoires. Ces insectes sont-t-ils « périodiques avec dérive », « multi-périodiques », « quasi-périodiques », « pseudo-périodiques », ou « chaotiques », et cetera ? Comment les différencier ?

    6Dans les deux derniers cas il s’agit de travailler sur un « concept » (au sens de Deleuze), qui rapproche des objets de recherche a priori très éloignés (l’ensemble de Cantor et les pluies à Clermont-Ferrand) ou bien (intermittence, structure cohérente, viscosité négative, amplification de la vorticité locale). Quoi de commun entre ces objets ?

    7Après une introduction sur la polysémie (utilement incompréhensible), ce séminaire doit initier une discussion ouverte puis un travail de recherche a posteriori sur l’usage du sémantème « intermittent » dans le plus grand nombre de disciplines possibles.

    Texte no 3

    8Annexes, citations et remarque diverses

    Périodique/apériodique

    9Un phénomène intermittent ne se répète pas périodiquement, c’est même une de ses définitions en négatif…

    10Les mesures exactement périodiques sont une des bases de la physique. Le modèle de l’oscillateur harmonique est présent dans toutes les branches de la physique et au-delà (dans la chimie, la biologie, et même dans les sciences humaines avec ses modèles de « cycles »).

    11Bien sûr, aucun système physique n’est exactement périodique (mais presque pour la longueur d’onde d’un photon, ou, autre exemple d’oscillateur presque parfait, l’atome d’hydrogène).

    12Les mots utilisés dans les articles scientifiques pour décrire les phénomènes « pas exactement périodiques » sont nombreux et épistémologiquement intéressants, car il y a de nombreuses façons de s’éloigner de la périodicité idéale.

    • « Oscillateur dérivant », par exemple un pendule amorti, ou un cœur en bonne santé.
    • « Multi-périodicité », par exemple l’heure du lever du soleil, le mouvement des planètes, les marées.
    • « Quasi périodicité » (les cycles solaires, les saisons, certains cycles biologiques) – « Pseudo-périodicité » (El Niño, l’évolution du climat, d’autres cycles biologiques)
    • « A-périodicité » (les tremblements de terre, la turbulence, les systèmes dynamiques non linéaires)

    Prévisible/imprévisible

    13Un phénomène intermittent surprend toujours, c’est la seconde définition en négatif, elle aussi très prégnante.

    14Un phénomène est physiquement imprévisible dès lors que les modèles formels ne sont plus efficaces, soit parce que le phénomène est trop « compliqué », car de multiple causes sont enchevêtrées, soit parce que le phénomène est trop « complexe » ou non linéaire

    15– Absence d’échelles caractéristiques et invariance d’échelle.

    B) Seconde étape : promouvoir la séance du séminaire

    Une fois la problématique actée, les intervenants trouvés et la salle réservée l’organisateur de la séance (Christophe Duroure en l’occurrence) envoie un résumé aux membres du groupe et à Camille Rivière (chargée de communication de l’UFR LACC) qui diffuse le résumé sur le site de l’université Blaise-Pascal et envoie un communiqué de presse aux médias locaux. Pour cette séance, Christophe a choisi de diffuser deux résumés : un court et un long (seul le premier est utilisé par Camille Rivière)

    Résumé court

    Séminaire « Épistémologie de la communication scientifique » de l’ISCC

    Lundi 7 Juin 2010, 14 heures, Pôle physique des Cézeaux

    16La polysémie du sémantème « intermittent » en sciences « dures », « molles » et humaines

    17Dans cette séance nous voulons passer en revue le plus grand nombre d’utilisations du mot intermittence, en physique, en mathématique, en linguistique, en biologie et (pourquoi pas) en musique grâce à des exemples de mélodies intermittentes.

    18Un résumé long est disponible sur le site et nous invitons toute personne intéressée à nous envoyer par mail des remarques, ajouts et corrections sur ce texte, en particulier si elle souhaite présenter un autre point de vue sur l’intermittence durant la séance.

    19Remarquons que l’un des buts de ce séminaire est de fabriquer un corpus de textes décrivant les processus de préparation, de relevé de la réalisation et de commentaires a posteriori concernant la séance. De la qualité et la quantité des réponses à ce mail dépendra l’intérêt de ce travail, merci pour votre curiosité.

    Résumé long

    Séminaire « Épistémologie de la communication scientifique » de l’ISCC

    Lundi 7 Juin 2010, 14 heures, Pôle physique des Cézeaux

    20La polysémie du sémantème « intermittent » en sciences « dures », « molles » et humaines. Trois interventions

    211-Le sémantème « intermittent » en linguistique, J. Longhi, université Cergy-Pontoise…

    22Le rôle des schémas en sciences humaines et plus particulièrement en sciences du langage : communiquer sur des systèmes dynamiques et des objets problématiques, relier des disciplines.

    23L’exemple de intermittent et de l’intermittence

    24Les sciences humaines ont longtemps souffert du caractère peu dynamique des recherches menées. L’influence du structuralisme n’y est probablement pas étrangère : à partir de l’idée que les éléments constitutifs de la langue appartiennent à un système, et que les éléments de ce système n’ont de sens qu’à l’intérieur de ce système (Saussure, 1916), une analogie a pu être développée dans d’autres champs que la linguistique, appuyant l’idée que des systèmes éclairent les éléments qui le composent. Ce systématisme, qui s’est ensuite développé dans le structuralisme, a cependant contribué à un certain figement de ses objets d’étude, et a contribué à une limitation des moyens d’analyse en sciences humaines. L’utilisation de travaux prônant le dynamicisme (René Thom, Gestalttheorie, Phénoménologie de la perception) ont permis de concevoir ce qui relève des sciences humaines comme résolument dynamique. À cet égard, l’utilisation de schémas permet au chercheur de représenter ses avancées sur le mode dynamique, et de diffuser cet aspect, difficilement saisissable par discours, à la communauté.

    25Un exemple rendra plus claire l’utilité d’une schématisation, ici en sciences du langage. Les travaux que nous avons mené en sémantique et en analyse du discours sur le mot « intermittent » ont permis de montrer la profusion des sens attestés par Le Monde et Le Figaro, et également les disparités d’usages et de répartitions temporelles (sur un corpus de mai à octobre 2004) et des cooccurrences (intermittent du spectacle/statut des intermittents/régime des intermittents/intermittent). De plus, des processus discursifs ont permis l’apparition de néologismes (permittents, interluttants) qui témoignent de la productivité d’un tel sujet. À partir de 2006, la prise en compte de la complexité de cette forme sémantique nous a invité à concevoir la constitution du sens de cet élément comme élaborée sur un socle chaotique et instable, dont la mise en discours, par l’insertion dans des configurations syntaxiques, assure l’individuation et la stabilisation. Il a alors été montré que tous les emplois de intermittent, y compris ceux qui sortent du corpus de presse (sur les intermittents du spectacle) s’élaborent sur le motif//discontinu// : c’est l’appréhension de ce motif, et son interaction avec les éléments de l’environnement textuel, qui profilent cet élément vers tel ou tel sens bien déterminé : en particulier, selon les sous-motifs/métier/, /métier/statut/, /statut/métier/ et /statut/. Longhi (2008) synthétise ces travaux, et des articles ont permis de les diffuser largement aux linguistes (dans la revue Langages notamment). Nous proposons de schématiser ce dynamisme sémantique, et finalement le caractère apparemment problématique de la pluralité de sens d’un objet, sur le schéma suivant :

    Image

    26Le caractère dynamique de la constitution du sens, peu perceptible dans une description linéaire des phases de sens, se saisit mieux lorsqu’elle est projetée sur un schéma. Nous suivons en cela Merleau-Ponty en considérant les unités linguistiques comme des formes, montrant que chaque forme constitue un champ de force caractérisé par une loi qui n’a pas de sens hors des limites de la structure dynamique considérée, et qui par contre assigne à chaque point intérieur ses propriétés, si bien qu’elles ne seront jamais des propriétés absolues, des propriétés de ce point. On peut opposer à la démarche scientifique mécanique (qui remonte à Descartes) une démarche dynamique. Elle mettrait au premier plan les capacités de croissance, d’autorégulation, et d’adaptation des êtres vivants : le système est une forme qui se transforme et s’individue en permanence. Le nouvel horizon qui s’ouvre à l’explication scientifique consisterait à diminuer la part des précontraintes rigides et indispensables à la conception machinique pour les résorber progressivement dans la structure générale de dynamiques auto-entretenues. Grâce à la schématisation, il ne s’agit évidemment pas de quantifier l’apport de chacun des paramètres, mais plutôt de représenter le processus de constitution d’une forme sémantique et la réception/perception qui en découle. Un « champ de force » agit lors de la microgenèse sémantique, envisageable à différents niveaux (morphèmes, lexèmes, etc.). Ce dynamisme, vu ici en sciences du langage mais applicable à d’autres objets d’étude des sciences humaines, permet de diffuser le caractère dynamique et processuel des résultats obtenus dans ces disciplines. Il permet également de rendre accessible un phénomène complexe (ici la pluralité de sens d’un même mot, c’est-à-dire la polysémie lexicale).

    27Le second aspect de ce travail est qu’il permet de penser la difficulté de communiquer entre disciplines. En effet, la pluralité des sens évoquée plus haut dans un même domaine est d’autant plus problématique qu’elle s’accroît lorsque l’on change de champ d’analyse. On parlerait finalement avec les mêmes mots d’une discipline à l’autre, mais ces mots n’auraient pas le même sens. Selon les cas, on en viendrait à penser que les langues de spécialité constituent des barrières plus importantes que les langues elles-mêmes. Ainsi, une analyse linguistique de l’utilisation du mot intermittence dans la littérature spécialisée en mécanique des fluides, en turbulence, en systèmes non linéaires et en géophysique, pourrait se révéler insoluble dans une conception fixiste de la linguistique et de la communication. Le caractère dynamique revendiqué plus haut permet néanmoins de repenser ces limites en proposant un autre regard sur le langage, et sur son rôle dans la communication. Ainsi l’intermittence d’un phénomène ou d’une émergence physique bénéficiera du sémantisme décrit plus haut, et le sens du mot « intermittence » se spécifiera ensuite selon les effets de genre et les collocations (environnement du mot). Le caractère « ouvert » de cette approche permet de ne marginaliser aucun sens, et de rapporter ces sens à un même « motif » qui se spécifie ensuite. En retour, l’analyse des différents usages (ici en physique par exemple) peut inviter le chercheur à affiner ses analyses, par la contribution de nouveaux traits sémantiques. Un vent intermittent ou une pluie intermittente par exemple seront bien liées à ce motif//discontinu//, mais leur individuation se fera selon un autre genre (météorologique par exemple), et les sens ne développeront pas un potentiel très poussé, à l’inverse d’un usage socialisé comme pour intermittent du spectacle. Cependant, dans d’autres domaines plus spécialisés, le caractère intermittent sera une spécification très précise et fine d’un phénomène, intermittent n’étant alors pas équivalent à discontinu, irrégulier, etc. La socialisation et la spécification des usages guident donc le sens du terme, et en définissent la dynamique propre. Cette dynamique ne rend cependant pas impossible l’acte de communiquer entre disciplines, puisque la conscience linguistique laisse entrevoir une possibilité d’interprétation réussie.

    282) L’intermittence en mécanique des fluides, micro-histoire d’une capture sémantique (C. Duroure, LaMP CNRS, université Blaise-Pascal)

    29Le sémantème « intermittence » (« mettre entre », du latin inter et miterre) a une longue histoire (1559 pour une fièvre, 1759 pour une source, au xixe siècle pour les pluies), mais son sens a été précisé et approfondi par la physique de la turbulence. Il est apparu dans cette littérature scientifique entre 1941 et 1961. Ces deux dates arbitraires correspondent à deux articles d’A. Kolmogorov, l’un des fondateurs des théories modernes de la turbulence. Il est en fait apparu bien avant dans le domaine expérimental. Dès qu’une expérience est réalisée pour étudier les propriétés de la turbulence forte, les mesures deviennent instables, avec de longues phases de stabilité entrecoupées de phase « chaotique » ou une mesure stable n’est plus possible. Le premier sens d’intermittence est en fait négatif ou mieux, problématique. Dans les souffleries de recherche l’intermittence a toujours été un problème technique qui doit être corrigé, mais l’existence d’un « vrai » problème théorique n’a été reconnu (publié) que dans les années 1960.

    30L’intermittence est un « mot-problème », lié aux observations, mais proche de la définition du concept par G. Deuleuze « problème mal défini, autour duquel on tourne, comme dans une ritournelle ».

    31Indépendamment de cette histoire, l’idée mathématique (et artistico-platonicienne) de cascade, récurrence, récursivité a une histoire encore plus longue (Hénon, De Vinci, Cantor, Poincaré, Richardson, Mandelbrot).

    32La rencontre fructueuse entre les deux concepts d’intermittence technique et de cascade théorique, et la communication entre les deux communautés concernées a abouti à de nombreuses avancées en modélisation de la turbulence et en théorie des systèmes dissipatifs, en inventant le chaos déterministe et les attracteurs étranges (E. Lorenz, Ruelle et Takens). De nombreux domaines de la physique utilisent depuis ce concept, la mécanique quantique et la physique des particules (voir résumé de F. Vazeille), la physique des matériaux, la géophysique, l’astrophysique et (un peu) la biologie (via la cladistique).

    33Cela nous semble être un exemple de capture (prédation) et de « digestion » (innovation) puis « d’excrétion » (le retour à un sens commun du terme) d’un sémantème peu fréquent mais courant (c’est une de ses définitions possibles) et qui est toujours relativement bien compris (et sans inversion de sens) depuis plusieurs siècles et par tous les milieux sociaux (voir le résumé de J. Longhi).

    343) L’intermittence en mécanique quantique et physiques des hautes énergies (François Vazeille, LPC, CNRS)

    35Cette notion est plutôt récente (1986) dans ce domaine. Elle s’intéresse à des phénomènes qui impliquent l’observation d’un grand nombre de particules produites lors de collisions de particules à très haute énergie.

    36Elle fait appel concrètement à un traitement mathématique des résultats expérimentaux via l’utilisation de paramètres (les moments factoriels d’échelle) qui mettent en évidence des invariances d’échelle qui s’affranchissent de la précision des mesures sur les observables choisies (Observables ayant un caractère continu, telles que les quantités de mouvement, angles, etc.).

    37Ces paramètres permettent d’éliminer les fluctuations purement statistiques (donc d’origine mathématique) et de mettre en évidence des fluctuations dynamiques (si elles existent), c’est-à-dire ayant une origine physique.

    38Cela se traduit par des lois de puissance qui permettent d’extraire des coefficients appelés indices d’intermittence, dont l’existence ou la variation brutale sont en relation avec des phénomènes physiques attendus ou non.

    39Ces propriétés d’auto-similitude correspondent souvent à des phénomènes de cascade (dont l’intermittence est la dernière étape) et sont liées à la théorie fractale.

    C) Troisième étape : présenter la séance aux personnes réunies

    Pour présenter la séance, Christophe a choisi de faire une présentation de vingt minutes, intitulée « Intermittence de la communication entre chercheurs : Une nécessité mal comprise » dont nous reproduisons le texte.

    Introduction

    40Deux opinions, l’une consensuelle, l’autre moins :

    • L’importance d’une communication fiable et rapide à toute échelle pour le bon fonctionnement d’une « machine à trouver » (une organisation de recherche « efficace ») ;
    • L’importance de la liberté pour les acteurs de ne communiquer que de façon « rare » et/ou intermittente.

    41Cette seconde opinion, tout à fait compatible avec la première (malgré l’opposition apparente entre « efficace » et « rare ») mérite d’être mieux argumentée et outillée au sens épistémologique.

    1 – Le chercheur vu comme un « acteur-réseau », épistémologiquement délocalisé

    42Pour parler comme Calon et Latour, un chercheur est un acteur-réseau très particulier. Il importe peu qu’il sache bien ou mal communiquer, et sa communication est très souvent intermittente, dans des sens (au moins deux) que nous allons définir.

    43Dans la plupart des activités humaines, la communication est essentielle et largement sous-estimée par les épistémologies classiques (Popper). Dans « la machine à trouver » scientifique le rôle de la communication à toute échelle (dans l’équipe, le laboratoire, la discipline et au-delà) est, à tort, considérée comme idéalement « naturelle » et donc inintéressante.

    44Callon et Latour ont montré l’importance de la prise en compte du réseau de communication autour du chercheur pour définir l’acteur social « chercheur ». Ils ont également généralisé la notion de réseau de communication en y incluant – avec le même statut d’acteur – les artefacts, comme les appareils de mesure.

    45Ces auteurs ont cependant relativement peu étudié (à ma connaissance) l’aspect dynamique (l’évolution dans le temps) de la communication d’un ensemble d’« acteur chercheurs » en fonctionnement (c’est-à-dire en train de trouver quelque chose de nouveau).

    2 – Le chercheur en train de trouver est un acteur-réseau quasi autiste

    46Le chercheur n’est utile que lorsqu’il trouve une petite chose nouvelle, qui par définition ne circule pas encore dans le réseau. Dans cette activité sociale (hyper-spécialisée) la capacité à « bien » communiquer n’a que très peu d’importance. Ceci, paradoxalement, parce que l’acteur réseau « trouveur » est au centre d’un réseau de communication fiable et dense (construit sans doute pour cela – le réseau de la communauté scientifique). Il suffit qu’il dise à un collègue : « Salut, j’ai peut-être trouvé un truc sur notre problème, je te fais un petit dessin », pour que cela circule très rapidement. Cette circulation peut se propager de façon beaucoup plus formelle dans la communauté scientifique, jusqu’à y être (de plus en plus soigneusement) évalué comme « trouvaille ». Notons que cette facilité de reconnaissance sociale ressemble au statut des artisans (les bons boulangers, les bons horlogers, les bons luthiers), mais pas à celui des bons artistes !

    3 – Le chercheur en train de rechercher un problème à résoudre est un « puits » d’information (communication asymétrique)

    47Bien sûr un trouveur est la plupart du temps (hormis les périodes où il trouve) un « simple » chercheur qui communique efficacement, mais souvent de façon asymétrique. Il reçoit plus qu’il n’émet (exemple du réseau « arête de poisson » du « trouveur » ; J. Nash demandant à tous ses collègues si le problème X est vraiment dur et intéressant avant de décider de travailler dessus. C. Villani, Tangente, Novembre 2010, p. 17).

    4 – Deux définitions du mot « intermittence »

    48Trop souvent l’efficacité réelle du réseau de communication entre les acteurs est confondue avec le concept de flux d’information optimale (et donc régulier, homogène) entre émetteur et récepteur (Shannon). Cependant, l’observation, même superficielle, des flux de communication entre chercheurs montre que l’irrégularité et l’hétérogénéité sont omniprésentes même si le réseau est quasi optimal.

    49Le mot « intermittent » permet de mieux préciser cet aspect dynamique des flux d’informations. Un flux peut être constant ou périodique. C’est une bonne approximation des flux de beaucoup de réseau de communication : les échanges quotidiens de reconnaissance (comment ça va ?), la presse, les échanges administratifs, économiques, logistiques… Si le flux n’est pas de ce type alors il est au moins « intermittent », au premier sens du terme (le sens « naïf » dans le texte d’A. Esbelin). Ce n’est là qu’un sens exclusif (on définit X comme ce qui n’est ni Y, ni Z, ni A…) très riche mais guère opérationnel. C’est un aveu de non prédictibilité. Ce qui est intermittent est, in fine, ce qui est « surprenant », et pas seulement aléatoire ou hasardeux. Dans les publications de physique des fluides, ce sens est apparu très tôt (1960) comme définition négative (l’intermittence était un problème « technique » qui perturbait l’étude des écoulements turbulents en soufflerie ou dans l’atmosphère).

    50Le second sens est apparu en même temps que les notions de chaos déterministe et d’objet fractal. C’est un mini-retournement épistémologique, le mot passant de négatif (un ennui de mesure) à positif (une piste théorique pour mieux comprendre la nature de la turbulence). Dans ce second sens, l’intermittence est définie comme quantificateur d’une invariance d’échelle sous-jacente, qui crée pour l’observateur des mesures « surprenantes ». C’est une définition inclusive, certes schématique, mais qui permet de quantifier le premier sens du mot.

    5 – Trois exemples d’intermittence « analogue » (à un certain niveau)

    51Un exemple local de communication intermittente : le flux de mails dans une petite équipe interdisciplinaire (la nôtre).

    Image

    Figure 1 : Observation d’un flux d’information concret en situation de recherche.

    52Sur ces figures sont représentées à trois échelles imbriquées (zoom) le nombre de communication à l’intérieur du réseau « Epistémologies en Auvergne » durant plus de deux années à partir du 20 mars 2010 (c’est en fait les messages entre un centre (ED) et l’un des membres (CD), mais cela est représentatif de l’activité de ce petit réseau).

    53Il n’y a pas de cycle détectable (un message par jour ou par semaine) mais des « bouffées » de messages (dans ce cas, dues en partie à la préparation des séminaires mais également à la communication d’une information « hétérogène » venant d’un autre réseau). C’est un exemple typique d’intermittence de communication, probablement très fréquente pour les activités de recherche des acteurs (ce n’est évidemment pas le cas pour les activités d’enseignement ou d’organisation, en général cycliques).

    54Deuxième exemple : Ensemble de Cantor aléatoire

    Image

    Figure 2 : Suites d’événements modélisées pour simuler un flux d’information.

    • En haut, un modèle strictement « hiérarchique » (ou fractal, ou invariant d’échelle). C’est l’ensemble de Cantor, bien sûr totalement « irréaliste » pour simuler un flux de communication.
    • Au milieu, l’ensemble de Cantor aléatoire, définissable comme « hétérogène » au sens ou l’existence du processus hiérarchique « caché » reste détectable avec des outils statistiques adaptés (le plus simple restant la visualisation d’agrandissements successifs). Ce modèle présente certaines propriétés statistiques d’un flux réel, et est, de ce fait, partiellement « réaliste ».
    • En bas, un ensemble d’événements ou la hiérarchie des positions est totalement détruite (processus de Poisson). C’est une suite définissable comme « homogène », même si l’exemple montré peut sembler hétérogène. Cela est dû au faible nombre d’événements représentés sur cette dernière figure (dans le cas d’un nombre égale aux deux premières figures le graphique serait complètement rempli d’événements).

    55Un exemple physique bien documenté : la présence et l’absence de nuage dans l’atmosphère, cas d’une couche de strato-cumulus.

    56Il existe de nombreuses situations physiques ou la distribution des événements a les mêmes propriétés que notre exemple de flux de communication.

    57Un exemple tiré de la météorologie est celui de la distribution des régions nuageuses à l’intérieur d’un nuage. Vu de loin le nuage semble homogène, plus on le regarde de près (à l’aide de mesures avion) plus il apparaît des vides. Le nuage (on retrouve ce même phénomène avec le brouillard) aussi apparaît comme plein de « trous » d’air clair à toutes les échelles, d’une façon équivalente à un ensemble de Cantor. Dans la littérature spécialisée de géophysique externe (concernant en particulier la physique des nuages) on peut noter une transition entre l’usage du terme général « hétérogène » et celui des termes plus précis « intermittent » ou « fractal » autour des années 19801.

    6 – Similitudes entre les deux observations physiques, nuages et flux de message de recherche.

    58Le flux de communication de recherche de la figure 1 ressemble à la traversée d’un nuage, ils arrivent par bouffées, ils sont « intermittents » au premier sens du terme, c’est-à-dire non réguliers (à la Shannon) ni même périodiques (ce qui est le régime de base de la communication humaine, contact amical quotidien, presse, rapport hiérarchique régulier). Les deux sont intermittents au simple et premier sens de « toujours surprenant ».

    59Quelles sont les différences entre les deux observations ? La première grande différence est de nature statistique. Dans le premier cas le nombre d’observation de messages est faible (quelques mois pour une mesure horaire, soient quelques milliers de point de mesure). Dans le second cas (les mesures à l’intérieur d’un nuage), il s’agit de plusieurs millions de points de mesures. De ce fait, le sens actuel (en physique des fluides) de l’intermittence, c’est-à-dire l’existence (ou non) d’une « invariance d’échelle » dans la répartition des bouffées d’activité est détectable dans le deuxième cas et ne l’est pas dans le premier, faute d’un nombre suffisant d’observations.

    Conclusion de cette introduction : la relation forte entre intermittence et existence d’un processus hiérarchique caché

    60Très généralement en physique mais aussi en biologie et en sciences humaines, une série de mesure qualifiée d’intermittente au premier sens du terme (donc « surprenante ») peut être réinterprétée comme possiblement issue d’un processus simple mais hiérarchique, concernant une gamme d’échelle plus importante que la série étudiée. Par exemple, le concept de cascade inertielle en turbulence s’est avéré très fructueux, bien que n’ayant (pour l’instant) absolument aucune justification physico-mathématique (c’est-à-dire que la cascade n’apparaît pas dans l’étude des équations de Navier-Stokes). Cette démarche heuristique, du type « si une mesure vous surprend, essayez de trouver un arbre derrière » a été généralisée à d’autres branches de la physique, avec plus ou moins de succès (en hydrologie, croissance cristalline, géologie). Cette démarche n’en reste pas moins utile et épistémologiquement respectable.

    D) Quatrième étape : analyser la séance

    61Chaque séance est analysée à chaud, lors du pot convivial qui suit la séance, lorsqu’il ne reste plus que les organisateurs autour des jus de fruits. Mais elle est aussi débriefée lors de la réunion de travail mensuelle qui suit la séance. Elle est aussi étudiée par les participants qui sont invités à envoyer un compte rendu subjectif. Travail auquel se livre ici C. Duroure. Attention ce travail réflexif ne concerne pas directement la séance « Intermittence » qu’il a organisée (cf. les points A et B de cette annexe) mais une séance qui aurait dû reprendre cette étude un an plus tard.

    Impressions subjectives de Christophe Duroure sur le séminaire du groupe « épistémologies en Auvergne » (ISCC) du 20 octobre 2011 à l’IREM sur Intermittence et modèles sociologiques » par Alex Esbelin et Patrick Bourgne

    62Prévu sur le thème de la polysémie du sémantème « intermittent » en mathématiques (à la suite du séminaire de 2010 consacré à l’intermittence en sciences physiques), ce séminaire a également permis une présentation rapide d’une « école épistémologique » atypique (proche d’une approche sociologique des sciences) qui n’a jamais été discutée dans les précédents séminaires.

    63Malgré le (trop) faible nombre de participants (dix !) cela me semble un séminaire utile car jugé globalement comme « difficile à comprendre mais intéressant » (voir sur le site les commentaires des participants), en particulier pour les concepts de Callon et Latour, utilisés par les deux orateurs.

    Impression 1

    64Alex Esbelin a présenté une description de l’imbrication de plusieurs épistémologies (la « naïve », la « classique (Popper et al.) et la « sociale » (Callon, Latour et al.) en la reliant de façon originale à des niveaux de langages dans le milieu de la recherche mathématique : un langage formel, implicite car jamais explicitement utilisé, un langage « interne » et un langage « métaphorique ». Le mot « intermittence » est utilisé comme un exemple de concept à la frontière entre deux niveaux de langage (interne et métaphorique) ou la notion de définition pose problème. L’intermittence n’est pas définie en tant que telle mais de nombreuses définitions de « facteurs » et/ou de « coefficients » d’intermittence le sont.

    65L’exposé d’Alex nous a résumé des idées qu’il est en train de mettre en forme pour un projet de publication dans le cadre de notre groupe (travail en cours).

    Impression 2

    66Patrick Bourgne nous a présenté un résumé passionnant car « tous publics » des idées de Callon et Latour.

    67Passionnant car explicitant bien la nature contre-intuitive de ces idées (dans l’épistémologie « courante » de nos laboratoires), en mathématiques, en physique et même en linguistique (par exemple en mettant le concept de traduction au-dessus du concept de langage) et ce avec des exemples simples ;

    68– La culture des coquilles Saint-Jacques ET des pécheurs de coquilles » comme un exemple d’acteur-réseau et du rôle centrale de la communication dans la science « en train de se faire » (et pas seulement dans la science faite, où il s’agit seulement de communiquer des résultats « vrais » à d’autres communautés).

    69– L’exemple de la voiture, objet simple quand ça marche, et usine pleine de petites machines problématiques en cas de panne comme exemple de la ponctualisation d’un objet/acteur/actant et son redéploiement en cas de controverse, de conflit ou de panne de la « machine à trouver » (la science en train de se faire) ;

    70– Pas d’exemples mais des références à des philosophes classiques (Leibnitz, Serres, Deleuze) pour faire passer deux idées très contre-intuitives ;

    71– La difficile distinction entre sciences et croyances :

    72En effet, une frontière « floue » entre science et croyance est considérée comme nécessaire au fonctionnement de la science en train de se faire alors que l’épistémologie classique est (à juste titre) construite sur la dichotomie entre ces deux concepts.

    73La science « faite » c’est-à-dire « l’acteur réseau » concernée par la diffusion des résultats scientifiques consensuels (la communication aux publics, grand public, petit (éducation) ou curieux (interdisciplinaire) est en situation schizophrénique, doit-elle se baser sur le caractère absolu des vérités mathématiques et des théories (et mesures) physiques associées, qui sont totalement et philosophiquement hors des croyances ou des opinions ? Ou bien doit-t-elle rendre compte de la réalité du travail de recherche ou le chercheur de base oscille toujours entre la croyance la plus arbitraire sur la vérité (potentielle) de sa solution et sa croyance mûrement réfléchie en la logique mathématique (à l’épistémologie classique)

    74– La définition d’un « fait scientifique » comme « séries de traductions relativement stables » plutôt que comme « mesure la plus exacte possible ». Cela me semble être l’une des hypothèses les plus dérangeantes (au bon sens) du travail de Callon et Latour.

    Impression 3

    75Dommage qu’il n’y avait pas de biologistes ! Sans en être sûr j’ai l’impression que les « épistémologies biologiques » (E. Mayr, J. Lovelock, R. Thom ?) sont plus compatibles que l’épistémologie classique (logico-physique, K. Popper et al.) avec les concepts de Callon et Latour ? (à discuter une prochaine fois avec les personnes concernées).

    Impression 4

    76La manière de penser de Callon et Latour est sans doute importante pratiquement pour réfléchir à l’émergence des « idées nouvelles » en science. L’apparition d’une nouvelle théorie n’est pas totalement explicable avec la seule vision « cognitiviste » du milieu scientifique (l’exploration de l’arbre des théories possibles par des acteurs « intelligents » donc humains), sans parler des visions « ontologiques » qui résument l’émergence (du nouveau) par les « génies » et/ou les « miracles ». Elle reste cependant difficile à communiquer peut-être car elle nécessite une sorte de « renversement à la Spinoza » et qu’elle est trop souvent associée (par son coté « holiste ») avec d’autres approches « relativistes » clairement en désaccord avec l’approche scientifique en général.

    Impression 5

    77Nous avons peu discuté de l’aspect dynamique (évolution dans le temps) des réseaux de recherche, est-ce un problème abordé par Callon et Latour ? Par rapport à beaucoup de réseaux de communication courants qui sont en général périodiques et donc quasi homogènes en flux temporels d’informations, les réseaux de recherche (comme les réseaux artistiques) sont extrêmement intermittents et/ou hétérogènes (flux d’information très variables dans le temps).

    78Nous devrions peut être discuter dans le groupe sur un lien possible entre le concept « d’hétérogénéité » de l’acteur-réseau présenté comme essentiel par Callon et Latour et le concept d’intermittence turbulente au sens physique le plus large tel que nous en discutons depuis l’apparition du groupe.

    Notes de bas de page

    1 Référence : “analyse de l’hétérogénéité horizontale d’une couche de stratocumulus », C. Duroure & B. Guillemet, Atmospheric research, V10, 1990.

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    • (2020) Défaire le capitalisme, refaire la démocratie. DOI: 10.3917/eres.dache.2020.01.0321

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    Dacheux, Éric, et Élise Aspord, éditeurs. « Annexe 2. Les quatre étapes de la préparation d’une séance du séminaire : l’exemple de l’Intermittence ». La communication, point aveugle du métier de chercheur, CNRS Éditions, 2015, https://doi.org/10.4000/books.editionscnrs.25030.

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