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La communication environnementale

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Thierry Libaert

Permanences et mutations dans la mise en récit médiatique du changement climatique

Ferenc Fodor e Valérie Brunetière

Testo integrale

1Au début des années 2000, le changement climatique est une réalité constatée et commentée dans les médias : le ton assertif, déclaratif et également dysphorique est majoritaire dans les journaux, les discours climatosceptiques sont, eux, très minoritaires (Fodor et Brunetière, 2011). Les discours sont souvent dramatisants et le changement climatique, phénomène global et avéré, est présenté comme d’origine anthropique mettant en cause les modes de vie et de production traditionnels. L’inéluctabilité du phénomène et l’importance d’actions nationales, européennes et internationales sont des éléments évoqués de façon récurrente dans les médias. L’analyse de l’évolution des thématiques montre que nous passons, pendant la première décennie du siècle, des interrogations sur les causes à celles sur les conséquences des bouleversements climatiques et les moyens pour lutter contre ce phénomène (Fodor, 2010).

2Dans le présent article, nous nous intéressons à l’évolution des représentations socio-discursives du changement climatique dans les médias français à partir de la COP15 qui s’est tenue à Copenhague en 2009 jusqu’à la Conférence de Paris fin 2015 (COP21). Nous portons une attention particulière à la conférence de Copenhague qui constitue un moment discursif intéressant à analyser, notamment du point de vue du rejaillissement et du renforcement momentané des discours climatosceptiques. La période de l’après-Copenhague se caractérise par une certaine forme de désillusion quant à l’efficacité des grandes conférences internationales. De nouvelles thématiques émergent ou se renforcent, comme celles de l’adaptation face à l’inéluctabilité du phénomène et l’incapacité de la sphère politique à trouver des solutions pour l’atténuer efficacement à travers des politiques internationales volontaristes de réduction des émissions des gaz à effet de serre. Contrairement à la dysphorie et la déception qu’a représentée la conférence de Copenhague, la COP21 constitue dans le récit climatique un moment de tension avec un dénouement plutôt positif, et des moments d’euphorie, mis en mots et en scène par les médias.

La Conférence de Copenhague entre attentes fortes, soupçons et désillusions

Mise en cause des résultats du GIEC par les climatosceptiques

  • 1 Nous utilisons dans cet article certains résultats de recherches menées dans le cadre de collabora (...)

3L’événement international le plus important de la fin de la première décennie du xxie siècle concernant la question climatique est celui de la COP15 à Copenhague1. L’analyse des corpus montre la montée en puissance du soupçon à l’égard du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) pendant cette période. Sur Internet, celui-ci est remis en cause selon plusieurs catégories d’accusation : à travers sa difficulté à remettre en question ses propres conclusions, on pointe sa malhonnêteté intellectuelle (visant à garder la haute main sur la scène scientifique) ; des malversations d’ordre éthique (entrave à la publication d’écrits climatosceptiques ; refus de partage des informations) ; manipulation des résultats. Des erreurs de résultats sont en effet pointées et tour à tour qualifiées par les experts du GIEC de simples « coquilles », d’accusations sans véritable fondement, ou de manipulations, du fait de leur perduration.

4La question de l’intelligibilité et de l’accessibilité mêmes des discours scientifiques pour les publics profanes, autant que pour les instances politiques, se pose de façon récurrente : complexité des vocabulaires techniques, obscurité et subtilité des unités de mesures, contradictions, contribuent largement à un phénomène d’exclusion des citoyens et des responsables. Dès lors, un détournement d’attention s’opère. Il ne s’agit plus tant d’une quête de connaissances d’informations, de savoirs, que d’une attitude révélant une psychologisation du débat autour de questions de confiance en la sincérité et la véracité des partis pris des protagonistes. Par ailleurs, outre ce frein à la compréhension, c’est aussi la paralysie de l’action politique qui est pointée et suspectée d’être l’objectif même du surgissement des arguments climatosceptiques.

5Au fil des débats se fait jour une vive réaction des tenants du réchauffement climatique sur le modèle d’une « défense et illustration » de la légitimité et de la crédibilité des résultats et conclusions du GIEC. La causalité anthropique du réchauffement est à plusieurs reprises fermement exposée sous le registre d’un triple argument d’autorité scientifique : le nombre d’études déjà réalisées, la vaste somme de connaissances mobilisées, le nombre, la qualité et l’objectivité des scientifiques travaillant sur la question. Les erreurs ou omissions sont alors banalisées et présentées au nom de la cohérence scientifique elle-même.

6Les climatosceptiques, au-delà du déni des causalités anthropiques du réchauffement, vont plus loin et remettent en cause la gravité du réchauffement climatique par sa banalisation historique et, partant, son caractère récurrent, susceptible de relativiser sa dramatisation.

7L’argumentation climatosceptique s’organise autour de deux éléments discursifs principaux :

  • d’une part, le déni des causalités anthropiques du réchauffement climatique par l’institution d’une causalité naturelle (comme le soleil, les tâches solaires) ;
  • d’autre part, le déni de gravité de ce réchauffement, par sa dédramatisation et sa banalisation au regard de l’histoire climatique.

8Les climatosceptiques font à leur tour l’objet de virulentes remises en question et d’attaques quant à leur légitimité et leur crédibilité, en lien avec une démarche médiatique de contre-enquête quant à leurs affiliations. Ils sont ainsi taxés d’être des « négationnistes », ce qui pose le double problème d’une perversion de la langue des débats chez certains protagonistes, et du rôle des médias qui entérinent à l’envi le vocable sans en interroger la valeur connotative et la confusion de registres qu’elle induit. Quoi qu’il en soit, cette nomination fait indice de violence des discours.

Changement de vocabulaire : du champ lexical du « débat » à celui de la « guerre »

9Les discours médiatiques passent très rapidement, dans la séquence temporelle observée, d’un lexique du débat (argumentation, arguments, polémique, question, explication), au lexique proprement guerrier et militaire du combat (armes, attaque, offensive, assaut, guerre, violence, etc.). Dès lors, c’est un véritable glissement du champ sémantique de l’« intellectualité » (fût-elle polémique) à celui de la « matérialité physique » (fût-elle fictive et discursive), qui se construit à l’échelle du corpus. Un déni de scientificité est fermement opposé aux climatosceptiques, tant au motif de leurs affiliations économiques et idéologiques « suspectes », qu’à celui de leur légitimité elle-même, au regard de l’éthique scientifique. Par-delà ces critiques, les climatosceptiques comme Claude Allègre ou Vincent Courtillot sont encore présentés littéralement comme les acteurs d’un show-business médiatique, avant tout en quête d’audience et de visibilité. Entre déni de légitimité des experts du GIEC et déni de légitimité des climatosceptiques, l’énonciation médiatique semble peu « éclairer le débat ». On peut alors se demander en quoi les médias peuvent être, pour leur part, incriminés dans les difficultés de clarification de la question climatique.

10L’observation du corpus ouvre également, de manière périphérique, à la question politico-économique des enjeux de modèles de société que soulève la question du changement climatique : modes de vie, système d’approvisionnement énergétique, modèles de développement sont autant de problématiques que les prélèvements effectués laissent souvent dans l’ombre de la polémique, tandis que certains observateurs les considèrent comme les véritables enjeux sous-jacents.

Mise en doute de la figure de l’expert

11Le GIEC est également suspecté, tant dans sa rigueur scientifique que dans son mode de fonctionnement et du fait de sa dépendance structurelle à la sphère du politique, d’être source possible de non-objectivité. La climatologie est présentée par certains scientifiques eux-mêmes comme une non-science du fait de l’imprécision de son objet, de l’indétermination et de la diversité de ses méthodes, du caractère non universel de ses connaissances et de leur caractère invérifiable le plus souvent.

12Les relevés médiatiques montrent que l’expert du climat peut être tout à la fois expert et non-expert : c’est à une double aporie que nous avons affaire, qui conduit à dissoudre la figure même de l’expert, un élément ne pouvant être à la fois vrai et faux. La modification, voire la dissolution de la figure de l’expert peut être alors expliquée par une sortie du cadre imparti. De fait, les experts climatologues (notamment du GIEC) ne se voient plus seulement assignés à la place de conseillers techniques ou scientifiques, mais aussi aux places de sociologues, d’économistes, de prescripteurs de règles de conduite, voire de moralistes.

13Le prisme de la science révèle donc de nouveaux paradoxes et de nouvelles contradictions. D’une part, la climatologie est en effet posée comme une non-science par certains scientifiques eux-mêmes ; d’autre part ses études et résultats sont réaffirmés comme scientifiques par d’autres auteurs, au motif que leur déni de scientificité constituerait un véritable danger. Enfin, de l’impossible arbitrage avoué entre les positions, c’est toute la science elle-même qui se trouve discréditée, en tant que telle, selon certains commentateurs, dès lors qu’elle est devenue un enjeu économique.

Science vs dogme, connaissance vs croyance : des champs sémantiques opposés

14Exit la science, place à l’irrationalité de la controverse, à l’irrationalité pointée pour chacun des partis en présence, c’est ainsi que pourrait se conclure l’examen de certains des items relevés. Exit la science, et bienvenue à la croyance. C’est ce phénomène que dénoncent de nombreux intervenants climatosceptiques du débat. Le réchauffement climatique y est en effet taxé de croyance collective, d’idéologie régnante. Deux champs sémantiques sont alors mis au jour et opposés : celui du croire vs celui du savoir.

15Certains discours s’apparentent à une véritable croyance d’ordre religieux, et l’on trouve ainsi, dans les prélèvements opérés, toute une panoplie de figures discursives qui vont du discours liturgique à celui des rituels et bonnes pratiques, jusqu’aux prophéties d’apocalypse en passant par les figures des théologiens et des martyrs de la cause. Les contempteurs du réchauffement climatique parlent alors d’une véritable idéologie de l’alarmisme et du catastrophisme.

  • 2 L’incident des e-mails, ou climategate, est une affaire résultant de la divulgation, après un pira (...)

16Les notions de croyance versus incroyance, ainsi que l’emploi pléthorique du verbe croire, introduisent la thématique de la religiosité du phénomène climatique. De ce fait, le réchauffement climatique devient une véritable religion et toutes les controverses se transforment en vraie guerre de(s) religion(s) entre croyants et non-croyants. Aussi peuvent-ils être qualifiés d’incroyants, d’incrédules, voire d’athées climatiques, de sceptiques. Dès lors, les causes anthropiques, les conséquences désastreuses se définissent comme la profession de foi du réchauffement climatique. L’incident des e-mails2 (climategate*) a conduit à une mise en doute de la crédibilité des experts scientifiques (croire ou ne pas/plus croire ?) notamment du GIEC et à une augmentation des incertitudes sur la réalité du changement climatique. Cette croyance en la science du climat, telle que relayée par les médias, sonne dans le camp des sceptiques comme un dogme, un mythe, une fiction. À la réception, le lecteur a toutes les raisons d’être dans l’expectative : il peut, par exemple, se demander si la science du climat prônée par les experts est ou non de la science-fiction, ou encore si le religieux « fait vendre » la thèse pro-changement climatique.

L’après-Copenhague : entre nécessité des luttes et défiance dans les négociations mondiales

17Après la conférence de Copenhague, nous observons l’apparition d’un consensus quant aux doutes par rapport aux possibilités réelles de lutte contre le changement climatique au niveau mondial, européen ou français.

  • 3 Le corpus d’analyse de la période de l’après-Copenhague regroupe 34 textes dont 33 articles de pre (...)

18Un certain nombre d’articles3 manifestent en effet un important scepticisme quant aux négociations 137 en cours, et aux volontés mondiales ou européennes de lutter contre le changement climatique et, partant, à leur efficacité :

01/10, Le Monde, Rubrique « Planète », « Les négociations sur le climat au bord du coma » ;
10/10, L’Humanité, Rubrique « Monde », « Climat : le fossé se creuse à l’ONU » ;
11/10, Les Échos, « International » : « Climat : l’Europe ne se fait pas d’illusions » ;
14/10, Le Monde, « Climat “On ne peut pas négocier avec la nature” » ;
21/10, Le Figaro, Rubrique « Politique », « Le Grenelle de l’environnement, un essai à transformer ».

19Relevons les thématiques nouvelles :

  1. la défiance et même plus la dénonciation, quant à la volonté des pays, quels qu’ils soient, d’intervenir réellement, efficacement. Dénonciation constamment réaffirmée dans plusieurs articles ;
  2. l’amalgame pays riches et pays émergents tous semblables du point de vue de l’action ainsi que l’énonce par exemple le président des Maldives (dans un article du Monde du 14 octobre 2010), en les renvoyant « dos à dos » et en les mettant « face à leurs responsabilités » ;
  3. le repérage de la méconnaissance en matière d’actions efficaces. Le discours choisi l’indique clairement, « aucune thérapie n’est à ce jour disponible » bien que le problème soit connu : la pollution, « les émissions de gaz à effet de serre ».

20Outre l’équivalence des pays riches et émergents devant la lutte contre le changement climatique, se renforce la thématique, relativement nouvelle, de l’adaptation à construire en anticipant les effets du changement climatique. Il ne s’agit pas de la lutte par réduction des émissions de CO2, et partant des économies d’énergie à faire de diverses façons (habitats, consommation d’eau, d’électricité, nouveaux carburants, etc.) mais par l’adaptation aux conséquences de la modification du climat. Il faut innover et transformer nos visions et notre système économique.

21Dans les articles, l’enjeu financier prend de plus en plus d’importance quand il s’agit de développer les énergies nouvelles, dites énergies vertes, puisqu’elles coûtent cher. C’est sans doute pourquoi une certaine hétérogénéité thématique se rencontre dans le corpus, en même temps qu’un fort consensus sur l’existence inéluctable du changement climatique. D’où la thématique de l’adaptation, face à la défiance quant aux engagements mondiaux, à leur inefficacité et le désir, voire la nécessité de transformer nos habitudes mais aussi nos visions du monde et surtout nos systèmes économiques. Maints relevés renvoient à la nécessité d’interroger notre modèle de développement, à la nécessité d’une reconversion écologique de notre économie, soit une véritable mutation écologique de la société.

22Sur le plan stylistique, on constate l’arrêt des tonalités discursives dysphoriques, autrefois rencontrées, l’absence des accumulations de causalités, hormis la thématique de la nécessité de réduction des émissions des gaz à effet de serre. On relève aussi des thématiques nouvelles dues notamment à la conjoncture : celle du rapport entre la crise financière et la crise écologique, la première faisant régresser la prise en compte (financière) de l’autre. Ou celle de la politique verte, créatrice d’emplois.

La COP21 de Paris : de nouvelles thématiques et tensions mais une vision plus optimiste

  • 4 Le corpus de 2015 se compose de 97 articles de presse issus des médias nationaux, régionaux et éco (...)

23La question climatique se charge pendant les mois qui précèdent la Conférence de Paris de nombreux sujets dont l’environnement, l’énergie, l’agriculture, la question migratoire, les inégalités, la sécurité alimentaire, la santé ou le développement. Plus que jamais la question du changement climatique incarne la métaphore des problèmes du monde. De multiples acteurs se sont approprié la question climatique, ont reconnu la gravité du problème et sont cités par les médias. Les discours climatosceptiques sont très peu présents dans les médias traditionnels4, l’origine anthropique du changement climatique ne fait quasiment plus débat.

24C’est au début du mois de septembre, avec la cérémonie de lancement officielle à l’Élysée et la réunion ministérielle visant à accélérer les négociations, que les médias commencent véritablement à s’intéresser à la COP21. Mais même pendant le troisième trimestre 2015, ce sont davantage les crises européennes, notamment les migrations et les réfugiés, qui occupent l’espace médiatique et qui créent parfois des liens entre les effets du changement climatique et les migrations. Après les deux semaines quasi exclusivement consacrées aux attentats de Paris, le sommet s’ouvre le 29 novembre avec une très forte médiatisation.

25Les médias soulignent le travail remarquable de la diplomatie française pendant de nombreux mois avant la conférence ce qui a permis, en amont, de nouer des alliances et de connaître les lignes rouges des grands pays émergents et des États-Unis. Ils reconnaissent également les difficultés liées au fait qu’à 195 pays, obtenir un Accord est un exercice compliqué (notamment avec les États-Unis qui ne voulaient pas d’un accord contraignant pour éviter de devoir le faire ratifier par le Sénat où il risquait d’échouer en raison de la majorité républicaine).

  • 5 « Climat : les négociations proches du blocage malgré des réunions nuit et jour » (Le Figaro, 11/1 (...)

26Nous repérons des tensions discursives dans les médias surtout pendant les derniers jours de la conférence5 : nous suivons une sorte de thriller environnemental dont l’issue est la possible disparition ou au contraire le sauvetage de l’humanité. Plus le travail avançait, plus la tension montait et plus il était difficile d’introduire de nouveaux éléments dans le projet d’Accord. Cet Accord était un pari qui a subi de multiples tensions jusqu’au dernier jour comme en témoignent les éléments du corpus médiatique.

  • 6 De ce point de vue, l'annonce quasi simultanée début septembre 2016 de la ratification de l'Accord (...)

27Reste à savoir, soulignent les médias, si et comment chaque pays va le ratifier. En effet, malgré les imperfections de l’Accord, ce dernier constitue une réelle avancée même si, pour qu’il prenne effet officiellement et devienne juridiquement contraignant, il faut d’une part qu’au moins 55 des parties présentes à Paris le ratifient, et que ces 55 parties représentent au moins 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre6. Compte tenu de la compétition mondiale, les forces d’obstruction sont nombreuses en particulier de la part des pays producteurs de pétrole. Dans ce contexte et à 195 pays, l’Accord de Paris est souvent présenté comme le meilleur compromis possible qui représente un cadre que chacun va devoir s’approprier.

28Après l’adoption du texte final et les longs applaudissements accompagnés, dans les médias, d’images de joie, de soulagement, d’embrassades, voire de pleurs, les journaux ont des positions mitigées mais plutôt optimistes. Le chemin reste long mais un consensus se dégage des discours médiatiques : une page importante dans la lutte contre le changement climatique a été écrite à Paris en décembre 2015. Le récit climatique continue.

Bibliografia

Références et suggestions bibliographiques

Aykut, Stefan et Dahan, Amy, Gouverner le climat ? 20 ans de négociations internationales, Paris, Presses de Sciences Po, 2015.

Aykut, Stefan et Dahan, Amy, « Copenhague : la crise durable du régime climatique ou la fin d’un cycle », Natures, Sciences, Sociétés, vol. 19, no 2, 2011, p. 144-157.

Aykut, Stefan, Comby, Jean-Baptiste et Guillemot, Hélène, « Climate Change Controversies in French Mass Media 1990-2010 », Journalism Studies, special issue on environmental journalism, vol. 13, no 2, 2012, p. 157-174.

Comby, Jean-Baptiste, « Controverse et disqualification médiatique des “climato-sceptiques” en France », Hermès, no 73, « Controverses et communication », 2015, p. 31-38.

Fodor, Ferenc et Brunetière, Valérie, Climat d’angoisse. L’imaginaire du changement climatique, Montmoreau, Les Deux Encres, coll. « Sciences Humaines », 2011.

Ferenc, Fodor, « Le récit climatique raconté par les médias », Politique de l’image, no 3, septembre 2010.

Scotto DApollonia, Lionel, « Ce que parler des controverses climatiques veut dire », Hermès, no 73, « Controverses et communication », 2015, p. 129-136.

Note

1 Nous utilisons dans cet article certains résultats de recherches menées dans le cadre de collaborations scientifiques entre l’Université Paris Descartes (l’équipe de chercheurs du laboratoire DYNALANG, aujourd’hui LASCO), l’association Sémiologie actuelle et EDF R & D (Groupe de Recherche GRETS). L’étude est conduite à partir de corpus de plusieurs centaines d’articles de presse (2009-2015) homogénéisés par la thématique du changement climatique traité médiatiquement en France (presse grand public et presse spécialisée – économique, scientifique). Le corpus presse sur Copenhague comporte 181 éléments :
• de presse quotidienne nationale : Le Monde, Libération, Le Figaro, L’Humanité, La Croix, France soir ;
• de presse quotidienne régionale : Aujourd’hui en France ;
• de presse spécialisée : Les Échos, La Tribune ;
• de presse hebdomadaire nationale : L’Express, Le Nouvel Observateur, Courrier international, L’Humanité Dimanche, La Gazette ;
• de presse hebdomadaire spécialisée : L’Usine Nouvelle, Challenge ;
• de presse mensuelle spécialisée : Sciences et Avenir, Alternative économique.
Le corpus des sites internet comporte 4 éléments :
• <http://effetsdeterre.fr/> ; <http://www.mondialisation.ca/> ; <www.mediapart.fr/> ; <www.rue89.com/>.

2 L’incident des e-mails, ou climategate, est une affaire résultant de la divulgation, après un piratage, dans la seconde moitié du mois de novembre 2009, d’un ensemble de courriels et de fichiers, datés entre 1996 et le 12 novembre 2009, attribués à des responsables du Climatic Research Unit (CRU) de l’Université d’East Anglia et à leurs correspondants. Les scientifiques sont accusés par leurs détracteurs d’avoir refusé de communiquer certaines de leurs données scientifiques ou administratives, voire tenté de les détruire.

3 Le corpus d’analyse de la période de l’après-Copenhague regroupe 34 textes dont 33 articles de presse et une émission de radio sur France Info, s’étendant du 1er octobre au 10 novembre 2011, donc avant le sommet de Durban. Avec 28 articles pour le mois d’octobre et 6 pour novembre et regroupant 5 types de support :
– 11 articles de journaux grand public (Le Monde 4, le Figaro 2, Aujourd’hui 2, France Soir 1, l’Humanité 1, 20 minutes 1) ;
– 4 articles de magazines (Le Nouvel Observateur, Le Figaro magazine, Le Journal du Dimanche, La Vie) ;
– 16 articles de journaux spécialisés (La Tribune 6, Les Échos 7, AGEFI 1, L’Usine Nouvelle 1, Alternative économique 1) ;
– 2 articles provenant de l’AFP et l’émission de France Info retranscrite.

4 Le corpus de 2015 se compose de 97 articles de presse issus des médias nationaux, régionaux et économico-financiers.

5 « Climat : les négociations proches du blocage malgré des réunions nuit et jour » (Le Figaro, 11/12/2015), « Report de la finalisation de l’accord » (Les Echos, 11/12/2015), « Un ultime texte “à prendre ou à laisser” » (Le Figaro, 12/12/2015), « COP21 : les prochaines heures s’annoncent décisives » (Le Figaro, 12/12/2015), « COP21 : un succès à confirmer » (Le Monde, 12/12/2015).

6 De ce point de vue, l'annonce quasi simultanée début septembre 2016 de la ratification de l'Accord de Paris par la Chine et les États-Unis est une excellente nouvelle puisque ces deux pays totalisent à eux deux 42 % des émissions mondiales de CO2.

Autori

Docteur habilité en linguistique et sémiologie. Il travaille sur les représentations socio-discursives de problématiques environnementales et sociopolitiques. Chercheur-expert et chef d’un projet pluridisciplinaire en sciences humaines et sociales sur les risques sociétaux (projet VERSO) à EDF R & D-GRETS, responsable scientifique d’un partenariat avec le CERI-Sciences Po, il est aussi expert associé au CERI-Sciences Po Paris et chercheur associé au laboratoire LASCO de l’Institut Mines-Télécom.

Professeure en sciences du langage à l’Université Paris Descartes et travaille, au sein de l’équipe PHILéPOL (EA 4569 – Philosophie, Épistémologie, Politique), sur des problématiques actuelles (changement climatique, crises alimentaires) mobilisant l’analyse du langage dans les discours médiatiques.

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