Glossaire
p. 207-216
Texte intégral
1Les termes qui figurent dans le glossaire sont écrits en gras et précédés d’un* dans le texte
2Architexte : le terme apparaît pour la première fois dans un ouvrage du critique et théoricien de la littérature Gérard Genette, pour définir l’ensemble des modes dont le texte relève (genres littéraires, types de discours…) : « L’ensemble des catégories générales, ou transcendantes – types de discours, modes d’énonciation, genres littéraires, etc. – dont relève chaque texte singulier ». Par extension, il qualifie dans les humanités numériques l’ensemble des métadonnées informatiques qui cadrent et permettent l’accès et la pratique du texte écrit et lu (cf. par exemple les travaux sur les « écrits d’écran » : Souchier, E., Jeanneret Y., Le Marec, J., Lire, écrire, récrire : objets, signes et pratiques des médias informatisés, Paris, Éditions de la BPI, Centre Pompidou, 2003.
3Avatar (n.m.) : un avatar, en jeu vidéo comme en réseau, est un personnage virtuel contrôlé par l’utilisateur. Cette représentation de l’utilisateur dans un environnement virtuel peut être plus ou moins fidèle aux traits de l’utilisateur. C’est-à- dire que ce dernier peut, particulièrement en contexte d’interaction avec d’autres usagers, construire cette représentation de façon à atteindre ses objectifs d’interaction plutôt que pour dépeindre la réalité.
4Biométrie (biométrique) : la technologie biométrique consiste à transformer une caractéristique biologique, morphologique ou comportementale en une empreinte numérique. Au-delà de certaines applications censées favoriser une sécurisation de l’accès à certaines zones ou à certains services, le développement de cette technologie d’identification s’inscrit dans un contexte de lutte contre le terrorisme à l’échelle internationale, où l’attentat terroriste manifeste la disparition de la distinction entre le front et l’arrière, voire de la frontière elle-même, et où l’auteur d’un éventuel attentat se confond avec une capacité de se dissimuler dans une population locale, pouvant être lui-même citoyen du pays dans lequel il commet un attentat.
5Care : hérité de la pensée féministe américaine, le concept du care est apparu en France sous la plume de philosophes (Sandra Laugier), psychologues (Pascale Molinier) et sociologues (Patricia Paperman) contemporains, au sens du « prendre soin » des humains et de la terre selon une éthique et une écologie politique de la responsabilité. La visée pragmatique du concept l’associe à une activité ou une pratique active du care, un « travail du care » dont la singularité réside dans une combinaison de compétences techniques et émotionnelles : le soin, la sollicitude, le souci des autres (et de soi), la compassion, le dévouement, etc. Voir par exemple : Pascale Molinier, Le travail du care, Paris, La Dispute, 2013.
6Cloud et cloud computing : par opposition au stockage et traitement de l’information en local, typiquement sur un PC, cloud computing désigne le stockage, le traitement et la mise à disposition des données et des applications logicielles via un réseau privé (par exemple un réseau d’entreprise), public (Internet), ou leur combinaison. Une des caractéristiques essentielles de ce modèle est la distribution des ressources et de la puissance du calcul ; les applications sont donc conçues pour et exécutées via Internet. Ce modèle comporte des difficultés intrinsèques quant à la gestion des données à caractère personnel ou sensibles. En effet, ces données sont hébergées, en raison même de l’architecture cloud, chez le prestataire de service.
7Cnil : créée par la loi no 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée dite « Informatique et libertés », la Commission nationale de l’informatique et des libertés est chargée de veiller à ce que l’informatique soit au service du citoyen et qu’elle ne porte atteinte ni à l’identité humaine, ni aux droits de l’homme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques. Elle exerce ses missions conformément à la loi Informatique et libertés qui la qualifie d’autorité administrative indépendante.
8Darknet : Le « Web profond » ou « Darknet » est une collection de pages non-indexées. Une sorte de web caché (en anglais deep web) dont les pages des sites hébergés ne sont pas accessibles par les moteurs de recherche classiques généralistes. Seul certains moteurs, tels que BASE ou TOR, prennent en compte cette partie du réseau regroupant tout les sites Web dont l’extension se termine par « .oignon ».
9Digital Humanities : voir humanités numériques.
10Économie de l’attention : défend l’idée qu’à l’ère numérique, ce qui donne de la valeur à l’information et aux biens culturels, c’est la somme d’attention et d’interaction qu’ils peuvent attirer. Son corolaire est le marché de la recommandation, basé sur les réseaux sociaux dans lesquels les informations et biens culturels circulent selon le taux de clics qu’ils ont reçus sur Internet, ou selon le taux de liens partagés entre les internautes qui renvoient vers ces mêmes informations et biens culturels. Le but étant d’accroître la rentabilité ou la visibilité en fonction de la logique de l’échange marchand (on pense au système de recommandation d’Amazon) ou du partage désintéressé (par exemple le système de recommandation d’articles de Wikipédia).
11Extimité : selon Serge Tisseron (psychiatre et psychanalyste), l’extimité définit le désir de rendre visible ce qui est de l’ordre de l’intime : L’Intimité surexposée (Éditions Ramsay, réédition 2003 aux Éditions Hachette). À la différence de l’exhibitionnisme (pathologique et morbide), l’extimité – qui semble plus appropriée aux émissions de télé-réalité et par la suite à la blogosphère – renvoie au désir qu’aurait tout être humain, consciemment ou inconsciemment, de rendre visible tout ou partie de ce qui est de la sphère de l’intime : « un désir de communiquer sur son monde intérieur », constitutif de la personne humaine et nécessaire à son développement psychique – notamment à une bonne image de soi.
12Fansubbing, fansub ou fan-sub : (contraction de l’anglais fan et subtitle pour « sous-titre ») consiste à intégrer des sous-titres réalisés par des amateurs sur des productions audiovisuelles en version originale (films, films d’animation, séries, etc.). Le sous-titrage est fait de manière bénévole par des fans (et pour des fans) formant un groupe de fansubber qui s’organise et se repartit le travail en fonction des capacités de chacun. Cette pratique est jugée illégale car elle ne respecte pas les droits d’auteur.
13Fanfilm : film réalisé par un fan d’une série télévisée, d’un film, d’un jeu vidéo, d’un livre ou d’une bande dessinée à partir du monde imaginé dans l’œuvre originale. Les fanfilms se déclinent en plusieurs formats et tonalités.
14Hacker : le terme provient du verbe anglais hack qui signifie bidouiller, modifier, bricoler. Désignant initialement les passionnés d’informatique et du numérique, bricolant les systèmes pour souvent les détourner de leurs fonctions originelles, le mot est parfois utilisé pour désigner les pirates informatiques. Mais on peut aussi désigner par le terme hacker un spécialiste de la sécurité informatique, leur dénominateur commun étant leur appétence et aptitude à comprendre et pénétrer le cœur des systèmes informatiques.
15Humanités numériques (Digital Humanities) : désignent une transdiscipline, porteuse des méthodes, des dispositifs et des perspectives heuristiques liés au numérique dans le domaine des sciences humaines et sociales.
16Industries culturelles : expression utilisée par Adorno et Horkheimer (La dialectique de la raison, 1947) dans le sillage des réflexions ouvertes par Marx et Benjamin, pour désigner et dénoncer l’application des processus et logiques économiques du capitalisme (standardisation, planification, rentabilité) au monde de la création et de la culture. L’appauvrissement des contenus ôte selon eux toute capacité critique et émancipatrice à ces produits qui deviennent ainsi des biens de consommation ordinaire et contribuant par leur conformisme à l’aliénation des masses et à leur adhésion aveugle à la réalité et à un ordre social conservateur. Vivement critiquée dans cet emploi théorique (Katz, Lazarsfeld, Morin, Wolton), cette notion est aujourd’hui en proie au danger de la banalisation pour ne servir essentiellement qu’à décrire factuellement le fonctionnement, les circuits et les instances de l’économie de la culture.
17Masses de données (big data) : appelées également grandes masses de données, elles désignent des ensembles de données extrêmement volumineux qui se comptent en téraoctets et ne permettent plus des méthodes de traitement et d’analyse classiques, posant des problèmes de stockage et de gestion de l’information.
18Métadonnées : informations contenues dans un document numérique (page web, document pdf, image, donnée) et donnant des renseignements sur ce dernier (date de création, licence, nom de l’auteur, mots-clés, etc.). Ces informations sont notamment utilisées par les moteurs de recherche pour classer et évaluer la pertinence des contenus disponibles sur le Web ou dans des bases de données. Les métadonnées portant des informations sur les droits afférents à un document prennent de plus en plus d’importance.
19Peer to peer (Pair-à-pair) : technologie de réseau qui permet de reconstruire un document en allant puiser des parties sur les ordinateurs des autres usagers connectés (les pairs). Cela évite le goulot d’étranglement et la surcharge d’un serveur central. C’est un modèle informatique prometteur pour mieux répartir la bande passante. Il est notamment utilisé pour le partage non-marchand de fichiers entre utilisateurs.
20Podcasting : moyen de diffusion de fichiers audiovisuels (podcasts) sur le Net. Le podcast, une fois publié en ligne, est téléchargé automatiquement et transféré vers un ordinateur ou un baladeur numérique.
21Privacy : du latin privatus, « séparé du reste » ou « privé de quelque chose », terme qui renvoie à la capacité d’un individu ou d’un groupe à s’isoler et à s’exprimer de manière autonome, en délimitant ainsi une sphère du propre. Ce terme recouvre plus largement la protection des données personnelles et renvoie à un droit de ne pas subir l’intrusion d’autrui. Ce droit est lié à des juridictions spécifiques selon les pays. Parallèlement à cette dimension juridique, on voit se développer la notion de « Privacy by Design » qui part du principe que le cadre légal ne saurait être suffisant pour assurer la protection de la sphère privée. Il conviendrait donc d’intégrer le respect de la vie privée directement dans la conception et le fonctionnement des systèmes informatiques.
22Sérendipité : fait de trouver la bonne information par hasard, de faire une trouvaille, une découverte par chance, par erreur, en tout cas sans l’avoir prévu ainsi. La sérendipité repose aussi sur un état d’esprit sagace, propice à la curiosité, à l’ouverture, capable de saisir ce hasard.
23Single sign-on : l’objet du single sign-on, noté SSO, dite authentification ou identification unique, est de centraliser l’authentification afin de permettre à l’utilisateur d’Internet d’accéder à toutes les ressources (machines, systèmes, réseaux, applications informatiques ou sites web sécurisés) auxquelles il est autorisé à accéder, en s’étant identifié une seule fois sur le réseau. L’objectif du SSO est ainsi de propager et partager l’information d’authentification entre différents services du réseau, voire aux autres réseaux et d’éviter ainsi à l’utilisateur de multiples identifications par mot de passe. Toute la difficulté de l’exercice réside dans le niveau de confiance entre les entités d’une part et la mise en place d’une procédure de propagation commune à toutes les entités à fédérer d’autre part.
24Syndication : consiste à intégrer sur un site, de manière automatique, tout ou partie du contenu d’un autre site. Ce procédé repose sur l’usage de différents flux d’information auxquels les sites et les particuliers s’abonnent.
25Tag (taggage, taguer, tagging) : par analogie avec le catalogage et l’indexation dans le domaine bibliothécaire, les tags se rapprochent des mots-clés qui décrivent, sous forme d’un mot ou d’une courte expression, une des caractéristiques saillantes d’un objet numérique (texte, image, vidéo, application, etc.). Le taggage permet le regroupement de ces objets selon les caractéristiques souhaitées, et la visualisation des collections d’objets selon différents critères, par exemple la fréquence des tags dans la collection (tag cloud ou nuage des tags). Les tags sont en général définis par l’utilisateur et représentent donc un système « ouvert ». Ils sont en cela différents des mots-clés qui sont utilisés par les moteurs de recherche pour l’indexation du Web.
26Twitt ou tweet : (marque déposée par la société Twitter Inc), nom masculin d’origine anglaise qui est un court message comportant 140 caractères maximum, posté sur le site de microblogage Twitter dont l’application permet à un utilisateur d’envoyer gratuitement et en temps réel de brefs messages appelés tweets (ou « gazouillis ») sur Internet, par messagerie instantanée ou par SMS.
27Web profond : voir Darknet
28Wiki : issu d’un terme hawaïen qui signifie vite, ce mot a été choisi par Ward Cunningham en 1995 pour son wiki dénommé WikiWikiWeb. Si le plus connu des wikis est aujourd’hui indéniablement Wikipedia, le terme peut désigner tout site web dont les pages sont modifiables au moyen d’un navigateur web par les visiteurs afin de permettre une écriture collaborative.
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