Économie de l’attention et vie privée
p. 171-186
Note de l’éditeur
Revue Hermès no 531, Traçabilité et réseaux, 2009.
Texte intégral
1Le concept de privacy* emprunté à l’anglais désigne usuellement le lien entre la personne et les technologies de l’information. Son apparition remonterait au développement de la photographie dans la presse écrite au xixe siècle (Warren et Brandeis, 1890). En France, le terme correspond assez largement au concept de « donnée à caractère personnel » au centre de la loi Informatique et libertés de 19782. La qualification d’une donnée à caractère personnel, son traitement et sa connexion à d’autres bases de données deviennent trois enjeux centraux de l’informatisation. Aujourd’hui, alors que la communication électronique a connu de nombreuses évolutions, c’est le même dispositif juridique, révisé pour tenir compte de la directive européenne 95/46 du 24 octobre 1995, qui traite de la question de la privacy. Avec la diffusion massive d’Internet et des usages qui lui sont associés, on peut néanmoins légitimement se demander si la notion est encore adaptée. La finalité de cet article est de montrer que les transformations en cours dans la communication réinterrogent fortement le concept de privacy3 et invitent à repenser de manière radicalement différente notre manière de définir et de protéger la vie privée.
Le passage d’une économie de stock à une économie de flux d’informations
2Nous commencerons par dégager deux caractéristiques de l’économie numérique. La première concerne l’économie d’abondance informationnelle dans lequel l’utilisateur connecté au World Wide Web est plongé. Pendant longtemps, détenir une information privilégiée était une source de pouvoir et d’asymétrie dans les relations sociales. Cela ne semble plus être tout à fait le cas aujourd’hui. L’un des principaux problèmes auxquels est confronté l’utilisateur du Web n’est pas l’accès à l’information, mais sa capacité à traiter cette information (c’est-à-dire à la qualifier, à l’analyser et à faire des recoupements). Ce syndrome, que le mouvement Computer Supported Cooperative Work (CSCW) a depuis longtemps repéré dans la communication au travail sous l’appellation de surcharge informationnelle – ou information overload – (Eppler et Mengis, 2004), prend une nouvelle dimension avec la multiplication d’informations de toutes sortes dans les univers numériques. Certains auteurs, redécouvrant une intuition d’Herbert Simon dans les années 1970 (Simon, 1971), parlent à ce propos d’« économie de l’attention* » (Goldhaber, 1997) : c’est désormais l’attention et non plus l’information qui devient le « bien rare » en présence d’une économie d’abondance informationnelle.
3La seconde caractéristique concerne la croissance du Web relationnel que, de plus en plus souvent, l’on qualifie de Web 2.0 en suivant Tim O’Reilly (2007). Pour créer et alimenter des liens dans un contexte d’économie de l’attention, il est nécessaire non seulement de produire de l’information, mais de renouveler cette information en continu. Cette production peut être minimaliste : il peut s’agir de la diffusion d’une vidéo, de l’URL d’un site intéressant, d’un commentaire posté sur le blog ou sur l’album photos d’un ami, ou du renouvellement de la petite phrase signalant « son état émotionnel » dans des applications comme Facebook, MSN ou Twitter. Certaines personnes, notamment les plus jeunes, peuvent renouveler cette opération plusieurs fois par jour. Ces informations alimentent le « news feed » d’applications comme Facebook et permettent de se signaler aux autres. Les personnes conservent ainsi un lien virtuel avec leurs connaissances proches ou lointaines, les news constituant autant d’opportunités à de nouveaux contacts (Kessous, 2012). La communication de certains sites souligne d’ailleurs les bénéfices de la publicisation des informations personnelles (Larose et Rifon, 2006). Dans une économie de l’attention, le contact est, en quelque sorte, plus important que le contenu. Le processus d’activation des liens n’incite d’ailleurs pas au peaufinage ni au stockage de l’information, celle-ci devenant rapidement obsolète. Le flux, lui, doit rester continu.
Les traces ont une valeur d’usage et une valeur marchande
4Une troisième caractéristique concerne la collecte de l’information par les entreprises commerciales. Dans les modèles de captation, centraux dans les postures dénonçant la société de consommation (Galberait, 1989), l’entreprise recueille un certain nombre d’informations sur les consommateurs, quasiment à leur insu, de manière à parfaire ses segmentations de clientèle et sa stratégie commerciale. La régulation de cette collecte passe notamment par un principe d’opt-in (autorisation préalable à la collecte de données explicitement exprimée) ou d’opt-out (autorisation par défaut, l’individu intervenant a posteriori pour demander la suppression de données le concernant). Dans la mesure où elle redonne l’initiative de la collecte au consommateur, cette forme de régulation peut donc sembler adaptée. Elle l’est pourtant de moins en moins. L’une des raisons est que les internautes délivrent de plus en plus spontanément des informations sur eux, sans que cela semble leur poser de problèmes existentiels.
5La plupart des sites relationnels n’acquièrent de la valeur pour les individus que parce que ces derniers collaborent à leur fonctionnement. À tire d’exemple, des sites comme iLike ou Facebook acquièrent une utilité parce que les utilisateurs partagent un certain nombre de leurs préférences. Sur iLike, il s’agit de mettre en commun ses goûts musicaux, de manière à se voir proposer, par inférences statistiques, des nouveautés à découvrir. Ce principe se généralise à d’autres usages, comme par exemple la recherche d’un compagnon amoureux (pointcommuns.com), ou le suggestionneur d’achats déjà utilisé par des sites de commerce électronique comme Amazon. Le site Facebook, quant à lui, est moins apprécié pour ses fonctions de communication (initialement une messagerie électronique, à laquelle un chat a été ajouté) que pour les contenus qui sont mis en ligne par les usagers (informations postées, ou activité ludique via les compléments que permet l’ouverture des API).
6Bien entendu, ces données personnelles concernant l’identité et les préférences culturelles (voire sexuelles et politiques pour des sites comme Facebook) ont également une valeur marchande pour les entreprises qui les collectent. Ces dernières visent essentiellement une valorisation de type publicitaire, mais une revente des fichiers n’est pas à exclure. D’ailleurs, la politique des sites en la matière n’est pas toujours transparente. Les rubriques relatives à la confidentialité et aux données personnelles ne sont pas toujours consultées ni comprises par les utilisateurs4. Or il faut parfois regarder attentivement les conditions d’utilisation du service pour déceler des clauses pouvant engendrer le soupçon. À titre d’exemple, Facebook prévoit dans ses conditions d’utilisation la possibilité de conserver les données d’un utilisateur, y compris lorsque ce dernier a supprimé définitivement son compte5.
Deux types de contamination de la réputation
7Cette question de la pérennité des traces devient de plus en plus importante dans cette économie de l’attention où produire de nombreuses informations est nécessaire.
8Le conflit entre logiques de flux et de stockage des informations prend une place centrale dans les débats, au même titre que l’interconnexion des fichiers. Il atteint son paroxysme dans les nœuds du réseau que constituent les moteurs de recherche6. L’affaire AOL en témoigne. En août 2006, une équipe d’AOL Research a mis en ligne par erreur une base de données contenant des milliers de requêtes effectuées sur le moteur de recherche. Bien que l’entreprise ait rapidement réparé son erreur, la base dupliquée reste encore aujourd’hui accessible sur différents sites. Chaque requête est rattachée à un identifiant numérique. Le recoupement des requêtes d’un même identifiant dévoile une part importante de l’intimité des personnes les ayant produites (préoccupations personnelles, informations d’adresse ou de patronyme par exemple).
9D’autres types de « connexion » sont également problématiques et agissent sur la réputation des personnes. La première, que nous appellerons contamination par réseau concerne les agissements des connaissances connectées sur les sites relationnels. La seconde, la contamination par activités, trouve son existence dans la mise en relation de sphères de vie auparavant disjointes. La contamination par le réseau prend une part croissante avec l’essor des sites de réseaux sociaux. Les contenus publiés par les « amis » et « contacts » d’un utilisateur sont susceptibles d’influer sur son propre capital réputationnel. Des photos de vacances ou de soirées peuvent, par exemple, être publiées par des tiers sur Facebook, sur Flickr, ou sur un blog. Même si cette publication ne se fait pas à l’insu de l’utilisateur, ce contenu peut ainsi devenir accessible à des tiers. L’individu perd ainsi une part de contrôle sur son identité numérique. La pratique du tagging*, c’est-à- dire le fait de pouvoir nommer les éléments et les personnes d’une photo, mais aussi la diffusion dans un avenir proche des systèmes de reconnaissance d’image, rendent cet enjeu d’autant plus important.
10Cette forme de contamination par le réseau peut aussi être liée à l’activité propre de chaque contact d’un utilisateur. Ainsi, si l’un des membres de son réseau a des activités excentriques, cela peut devenir problématique pour la réputation d’un individu, dans la mesure où sont englobés dans un même ensemble de contacts des personnes issues de différents cercles de relation (différents cercles intimes, des collègues de travail, de vagues connaissances…). L’évolution des « tableaux de bord » comme celui de Facebook (permettant d’ajuster les informations que l’on montre à chacun) vise à répondre à ce second type de problème. Il nécessite néanmoins une forme d’expertise inégalement distribuée.
11Une autre source de contamination par le réseau est liée au marketing viral, sur lequel s’appuie la promotion commerciale de nombreux sites. Cela consiste pour un utilisateur à laisser le site utiliser son carnet d’adresses de messagerie électronique de manière à envoyer automatiquement une invitation à l’ensemble de ses contacts. L’adresse e-mail d’un individu peut par ce biais se retrouver dans des bases marketing qu’il n’a pas lui même sollicitées.
12La contamination par les activités concerne la mise en relation d’informations relevant de deux sphères de vie auparavant disjointes. Les utilisateurs de sites comme Facebook, qui visent à hybrider les cercles de connaissances, le font en connaissance de cause. Mais d’autres activités sur Internet (par exemple, celles consistant à tenir un blog, à avoir une activité associative émettant ses propres publications, à publier ses photos sur un compte Flickr ouvert, etc.) peuvent être connectées alors que leurs acteurs ont organisé ces espaces de manière totalement différenciée.
13Le cas de « Petite Anglaise » est éclairant à cet égard (Rey, 2012). Licenciée suite à la découverte par son employeur de son blog personnel, « Petite Anglaise » (c’est le pseudo adopté par l’auteure pour son blog) n’y traitait pourtant que marginalement de son cadre professionnel. Son blog était constitué essentiellement de billets sur sa vie de Parisienne anglophone. L’auteure se sentait protégée par l’anonymat que lui conférait son pseudo et par le fait qu’elle ne mentionnait ni le nom de son entreprise ni celui de ses collègues dans les quelques billets où elle traitait de son activité professionnelle. Si « Petite Anglaise » a su retourner la situation à son avantage, menant aujourd’hui sous son identité patronymique sa vie de bloggeuse et d’essayiste, son cas est exemplaire d’une contamination par les activités. Plus généralement, c’est dans les opérations de recrutement que la recherche d’information via les moteurs de recherche est la plus répandue, faisant intervenir dans le jugement des recruteurs des informations ayant peu à voir avec les compétences du candidat ou son adéquation au poste7.
14L’individu ne montre qu’une partie de lui-même dans chacun des espaces sociaux dans lesquels il s’inscrit. Les interférences entre sphères restaient jusqu’à présent marginales (quelques collègues qui deviennent des amis, quelques amis qui connaissent la famille). Mais l’essor des nouveaux services numériques met de plus en plus à l’épreuve cette gestion compartimentée des différentes formes du privé.
Un apprentissage dans la gestion de l’identité numérique
15Face aux nouvelles pratiques des espaces numériques, les utilisateurs se sont adaptés. Ainsi selon un rapport de l’institut Pew Internet (Madden et al., 2007), 47 % des internautes américains auraient recherché des informations sur eux-mêmes via un moteur de recherche, contre 22 % cinq ans auparavant. En outre, 53 % déclarent avoir déjà fait des recherches sur d’autres personnes qu’ils connaissent et 60 % affirment ne pas être inquiets de la présence d’informations en ligne les concernant. Pour 10 % des internautes, disposer d’informations en ligne est nécessaire à la promotion de leur activité professionnelle. Ceux qui ont déjà fait des recherches sur eux-mêmes sont également ceux qui ont le plus souvent mis en place des dispositifs pour limiter les informations disponibles. Un apprentissage s’opère, dans lequel les utilisateurs développent quatre grands types de comportements destinés à se protéger.
16Une premier type d’apprentissage consiste à limiter la diffusion des informations : les utilisateurs aguerris remplissent de façon minimaliste les questionnaires d’inscription à un service, voire avec des informations volontairement erronées, et ce surtout lorsque le service convoité est jugé de moindre importance. La protection « à la source » passe aussi par une gestion des traces par les navigateurs, qui permettent désormais une gestion fine des cookies (valable pour une session seulement).
17Un deuxième apprentissage consiste à gérer plusieurs boites e-mail, chacune d’entre elles étant destinée à une activité spécifique (e-commerce, amis proches, sites de rencontre, etc.). De surcroît, cette gestion différenciée permet de mieux tracer les courriers non sollicités (spam).
18Un troisième apprentissage accompagne l’usage des sites narratifs (comme les journaux intimes en ligne, également connus par le terme anglais de lifeblogging) où les utilisateurs ont conscience de dévoiler des aspects de leur intimité. Afin de conserver une visibilité en clair-obscur (Cardon, 2008 ; Cohen-Tanugi, 2001) ils ont recours aux pseudonymes de manière à protéger leur identité patronymique, et à éviter les recoupements avec leur identité civile.
19Enfin, un dernier type d’apprentissage consiste à « tester » sa visibilité dans un moteur de recherche et à multiplier les occurrences, de manière soit à mettre en avant une activité, soit à faire redescendre un lien gênant en créant par exemple des pages personnelles, la plupart des utilisateurs des moteurs se contentant de regarder les premiers résultats. On le voit, la question de la privacy ne doit pas seulement être perçue sous l’angle de la surveillance des personnes au moyen d’un système technique. Elle permet aussi une réflexivité sur le contour de leur identité publique que les individus apprennent désormais, en connaissance de cause, à façonner.
20Au terme de ce rapide parcours, revenons sur notre interrogation première : le concept de privacy tel qu’il découle de l’interprétation du droit actuel est-il encore totalement adapté aux nouvelles pratiques d’exposition de soi dans la communication numérique ? De notre point de vue, la réponse est négative. S’il est indéniable que la garantie des libertés individuelles passe par un contrôle de la constitution et de la connexion des bases de données (dans l’administration comme dans la sphère privée), cela ne saurait suffire à résoudre les problèmes que nous avons évoqués dans cet article. C’est un droit moins substantiel (définissant les données sensibles qu’il convient de protéger) et plus procédural (délivrant des moyens aux individus soucieux de gérer leur capital numérique) qu’il convient de généraliser (Lenoble, 1994). La question du stockage est au cœur de la régulation procédurale que met en place l’Europe à destination des moteurs de recherche et autres portails mondialisés. Mais il convient également d’obliger ces derniers à fournir aux individus les moyens de gérer leur capital numérique. Chacun pourrait ainsi choisir pour les multiples facettes de son identité le niveau d’exposition qui lui convient. Il n’y a pas de raison de penser que ce dernier doit être le même pour tous, ni d’ailleurs qu’un même niveau d’exposition doit être maintenu dans la durée. L’exposition de soi doit pouvoir être différenciée et ne pas créer d’irréversibilité sur la renommée des personnes concernées.
Bibliographie
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Références bibliographiques
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Notes de bas de page
1 Reprise actualisée de l’article paru sous le titre « Économie numérique et vie privée », p. 49-54.
2 Loi no 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés.
Disponible sur le site de la Cnil (www.cnil.fr).
3 Sans pour autant focaliser la critique sur la question « des moyens » dont dispose la Cnil, nous qualifierons cette analyse de critique interne. C’est une critique externe – invitant à réinterroger le couple données à caractère personnel/capacité de traitement – que nous proposons.
4 Privacy Leadership Initiative, 2001.
5 Extraits des conditions d’utilisation : « En publiant un contenu utilisateur sur tout ou partie du site, vous concédez expressément à la société [...] une licence irrévocable [...]. Si vous choisissez de supprimer votre contenu utilisateur, la présente licence prendra fin automatiquement mais vous acceptez que la société puisse conserver des copies archivées du contenu utilisateur supprimé ». Le contenu utilisateur est défini comme « les photos, profils (y compris vos nom, photos et ressemblances), messages, notes, textes, informations, musiques, vidéos, annonces, listes et autre contenu que vous chargez ou affichez [...], ou que vous transmettez ou partagez avec d’autres utilisateurs ». Disponible en ligne sur <http://www.facebook.com/terms.php> (consulté le 5 mai 2008). Lorsqu’il est conduit à se justifier sur cette conservation d’archives malgré la suppression de son compte par un utilisateur, le site explique qu’il s’agit de permettre à chaque utilisateur de revenir sur sa décision sans perte sur son profil.
6 Même si, à la suite d’une demande d’information du groupe de l’article 29 (de la directive européenne), les principaux moteurs ont annoncé de manière unilatérale une réduction de la durée de conservation des requêtes.
7 Ce qui pose de nombreux problèmes de discrimination. Rappelons que, dans une logique d’égalité d’accès à l’emploi, des organismes publics comme l’ANPE, désormais Pôle Emploi, promeuvent des standards dans l’énoncé même des annonces permettant une juste adéquation de l’offre et de la demande (Mellet, 2004). Les nouvelles pratiques des recruteurs invitent à repenser le cadre du CV comme résumé des compétences.
Auteurs
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Emmanuel Kessous
ORCID : 0000-0003-1763-8724
Professeur de sociologie à l’Université de Nice-Sophia Antipolis, chercheur au GREDEG et chercheur associé au GEMASS. Il a travaillé pendant treize ans au centre de recherche et développement de France Télécom (Orange labs). Il a coordonné de nombreux ouvrages collectifs et numéros de revue, notamment sur La consommation et la protection de l’environnement (l’Harmattan, 2011, avec S. Barrey), Le travail ordinaire de la sécurité (Réseaux, 2012, avec J. Denis), La fabrique de la vente (Presses des Mines, 2014, avec A. Mallard). En 2012, il publie aux éditions Armand Colin, L’attention au monde. Sociologie des données personnelles à l’ère numérique. À Nice, il est co-responsable de la double licence de sociologie et d’économie et de la spécialité de master 2 « Sociologie et ergonomie des technologies numériques ».
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Bénédicte Rey
Maître de conférences en sociologie à l’Université Technologique de Belfort-Montbéliard depuis 2011. Après une thèse interrogeant la vie privée à l’ère des informations numériques publiée chez Hermès-Lavoisier en 2012, « La vie privée à l’ère du numérique », elle poursuit ses recherches au sein du laboratoire IRTES-RECITS (EA 7274) en s’intéressant à la mobilité et aux nouvelles technologies de l’énergie, champs qui rejoignent désormais celui des technologies numériques de l’information et de la communication.
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