Utilisation des réseaux socionumériques par les jeunes Européens
Nouveaux résultats sur la vie privée, l’identité et les connexions sociales1
p. 107-125
Note de l’éditeur
Revue Hermès no 592, Ces réseaux numériques dits sociaux, 2011.
Texte intégral
1L’utilisation des réseaux socionumériques est sans doute l’activité en ligne qui connaît actuellement la croissance la plus rapide auprès des jeunes. Elle suscite un fort intérêt de la part des enfants et des jeunes, des décideurs et du grand public. En tant que plateforme technologique, les réseaux socionumériques illustrent la notion de culture de convergence : en intégrant discussions en ligne, messagerie, contacts, albums photo et fonctions de gestion de blog, les réseaux socionumériques intègrent potentiellement toutes sortes de modes de communication en ligne et hors ligne de façon plus transparente que jamais auparavant (Jenkins, 2006). En tant que médias sociaux, les réseaux socionumériques modifient potentiellement les relations sociales de la vie quotidienne : à mesure que les enfants deviennent adolescents, puis adultes, la gestion d’un équilibre entre intimité et vie privée (ce qu’il faut révéler de soi et à qui, quand et avec quel risque personnel) devient une préoccupation absorbante, de plus en plus largement exprimée et visible aux yeux de tous, sur ces nouvelles plateformes destinées aux communications sociales et aux activités en réseau.
2Dans cet article article, nous présentons les nouvelles conclusions du projet EU Kids Online, réalisé à l’échelle de l’Europe, sur la façon dont les enfants et les jeunes exploitent les possibilités des réseaux peerto-peer* offertes par les réseaux socionumériques. Dans ce projet axé sur les expériences vécues par des enfants et des parents européens dans l’utilisation à risque ou plus sûre d’Internet et des nouvelles technologies en ligne, plus de 25 000 enfants âgés de 9 à 16 ans d’un échantillon aléatoire stratifié composé d’environ 1 000 enfants de chaque pays ont été interrogés en face à face, à leur domicile, entre le printemps et l’été 2010.
3Cette contribution examine la façon dont les enfants négocient et gèrent l’équilibre entre vie privée et exposition de soi au travers de leur autoreprésentation en ligne, qui leur permet de maintenir et d’élargir leurs réseaux sociaux. Elle s’interroge sur ce qui explique cet essor spectaculaire d’une nouvelle forme de communication – et sur ce qui la rend si attrayante pour les adolescents en particulier.
De nouvelles possibilités d’identité et de connexions sociales
4Si une discussion en ligne peut sembler vide de sens pour l’observateur extérieur (une répétition sans fin de « comment vas-tu ? », « que fais-tu ? », « tu as l’air en forme »), pour ceux qui y participent, c’est une activité sociale très prisée. Comme l’écrit Clark (2005) c’est la « génération du contact permanent ». Mais ce n’est pas seulement une communication phatique. Drotner affirme que « pour les jeunes, les médias font partie d’une gamme de signes culturels disponibles pour des processus d’interprétation qui sont situés dans le temps et l’espace et dépendent de contraintes de production, de distribution et de ressources pour la réception » (Drotner, 2000, p. 59). En ce qui concerne les réseaux socionumériques, il semble que le travail d’interprétation soit fortement axé sur le soi en développement (developing self) pour emprunter les termes de Mead (1934), à la fois le « je » comme dans « qui suis-je ? » et pour moi-même, et le « moi », comme dans « la façon dont les autres me voient et me répondent », et « à quelle communauté j’appartiens ? ».
5Dans la négociation d’un équilibre entre la volonté de reconnaissance d’un soi unique et le besoin d’être identifié avec d’autres (Buckingham, 2008), le processus de construction de l’identité se fait en pratique dans des contextes particuliers. Ces contextes permettent d’instaurer une dialectique entre la mise en scène, encadrée par les conventions sociales et les codes particuliers de l’autoreprésentation, et la réflexivité développée grâce aux retours attendus ou réels des publics.
6Les affichages de son identité sur les réseaux socionumériques, et la conception particulière des sphères publiques et privées qu’ils favorisent, dépendent du type de public qui a été imaginé par le sujet (Boyd, 2006), et sont ensuite influencés par la conception du site web (Livingstone, 2008). Ainsi, pour comprendre les pratiques culturelles du développement de soi mises en œuvre sur les réseaux socionumériques, une première étape consiste à analyser l’« écologie » spécifique aux connexions sociales au sein desquelles interagissent les utilisateurs, en se concentrant sur la gestion active par les utilisateurs des frontières de leur réseau social. C’est ce que nous explorons ci-dessous.
Utilisation par les enfants des réseaux socionumériques
7Dans les 25 pays étudiés par le programme EU Kids Online, 59 % des jeunes internautes européens âgés de 9 à 16 ans disposent de leur propre profil de réseau social (Livingstone et al., 2010). L’utilisation des réseaux socionumériques varie peu selon le sexe (60 % des filles, 58 % des garçons) ou le statut socioéconomique (de 57 % pour les enfants de ménages à faible statut socio-économique, à 61 % pour ceux qui sont issus de ménages à statut socio- économique élevé). Les résultats en fonction de l’âge sont très différenciés. Même si de nombreux réseaux socionumériques populaires (par exemple Facebook, MySpace) imposent une limite d’âge, 26 % des enfants âgés de 9 à 10 ans signalent qu’ils ont leur propre profil, et c’est aussi le cas de 49 % des enfants âgés de 11 à 12 ans, de 73 % des enfants de 13 à 14 ans et de 82 % des jeunes âgés de 15 à 16 ans. On peut en conclure que les réseaux socionumériques englobent maintenant la totalité de ce groupe d’âge. Deux questions se posent pour poursuivre cette recherche : Quel est le déclencheur social qui amène les enfants à s’inscrire, à un certain âge ? Pourquoi certains ne s’inscrivent-ils pas ?
8L’utilisation varie aussi considérablement selon les pays3. Bien que l’utilisation des réseaux socionumériques ait tendance à être inférieure à la moyenne dans les pays du sud de l’Europe, il n’y a pas de division claire entre Europe du Nord et Europe du Sud. Il semble que ce soit aux Pays-Bas (80 %), en Lituanie (76 %) et au Danemark (75 %) que les réseaux socionumériques sont les plus populaires et en Roumanie (46 %), en Turquie (49 %) et en Allemagne (51 %) qu’ils sont les moins utilisés. Pourtant, même dans ces derniers pays, environ la moitié de la population âgée de 9 à 16 ans affirme disposer de son propre profil. Ce chiffre atteint les trois-quarts de la population concernée dans les pays « leaders ». Les chiffres sont comparables aux États- Unis, où 73 % des internautes adolescents américains âgés de 12 à 17 ans utilisaient des réseaux socionumériques en 2009 (Lenhart et al., 2010).
Cercles de contacts en ligne
9Les principales idées reçues sur les réseaux socionumériques sont souvent critiques vis-à-vis des jeunes : la notion d’amitié se serait vidée de sens, les jeunes auraient des centaines d’amis et ne feraient guère de distinction entre leurs contacts en ligne. Pourtant, l’enquête a révélé que la moitié d’entre eux ont moins de cinquante amis sur leur profil de réseau social, et qu’environ un cinquième en a moins de dix. Toutefois, près d’un tiers signalent en avoir plus de cent, et ce chiffre présente d’importantes variations selon les pays.
10Ces contacts sont-ils en train de remplacer les relations en face à face, comme on le craint fréquemment ? Les résultats4 montrent que la majorité des contacts en ligne maintenus grâce aux réseaux socionumériques ainsi qu’à la messagerie électronique et instantanée sont présents dans des cercles sociaux hors ligne. Dans l’ensemble, 87 % des utilisateurs d’Internet sont en contact avec des gens qu’ils ont d’abord rencontrés en personne, 39 % sont en contact avec des gens qu’ils ont d’abord rencontrés sur Internet, mais qui font partie de leur cercle familial/ amical, et 25 % sont en contact avec des personnes qu’ils ont seulement connues par le biais d’Internet. Mais un tel comportement varie selon les enfants. Sensiblement plus de garçons (31 %) que de filles (20 %) communiquent en ligne avec des personnes qu’ils ont connues seulement en ligne, peut-être parce qu’ils trouvent les contacts face à face plus difficiles, ou parce qu’ils prennent plus de risques, ou parce que ces contacts sont entretenus par le biais de jeux multi-joueurs, qui sont aussi plus fréquemment utilisés par les garçons. Des différences d’une ampleur similaire sont observées entre différents niveaux d’âges et de statut socio-économique.
11Bien que la plupart des liens d’amitié soient des relations sociales « multimédia » (Baym et al., 2004 ; Mascheroni, 2010), certains sont exclusivement permis par un accès en ligne. En effet, 40 % des internautes européens disent qu’ils ont cherché de nouveaux amis sur Internet et 34 % ont ajouté des contacts qu’ils ne connaissent pas personnellement. Nous ne pouvons déterminer si cela remplace les communications hors ligne, et de nouvelles études seraient nécessaires pour déterminer si cette situation est associée à des contacts « à risque ».
Situations de communication en ligne et hors ligne
12On peut se demander pourquoi les enfants complètent leur communication en face à face par une communication en ligne. L’enquête invitait les enfants à comparer les communications en ligne et hors ligne. Elle a établi que 50 % des jeunes internautes âgés de 11 à 16 ans dans toute l’Europe ont un peu ou beaucoup plus de facilité à être eux-mêmes sur Internet que lorsqu’ils sont en face à face avec d’autres personnes. En outre, 45 % des jeunes disent qu’ils parlent sur Internet de choses différentes de celles dont ils discutent avec des gens en face à face. 32 % affirment que, sur Internet, ils parlent de choses privées dont ils ne pourraient pas discuter avec des gens en face à face. La plupart des enfants ne font pas vraiment de distinction entre les communications en face à face et en ligne, mais pour près de la moitié, Internet offre des possibilités de communication plus variée, plus intime ou plus authentique, ce qui, selon des études qualitatives, serait quelque chose que les adolescents gèrent particulièrement difficilement dans des situations en face à face (Livingstone, 2009).
13Trois applications fournissent les principaux moyens qui permettent aux enfants de communiquer en ligne avec des gens qu’ils connaissent déjà en personne. Dans le groupe des 11 à 16 ans qui utilisent la messagerie électronique, 84 % l’utilisent pour contacter des gens qu’ils connaissent personnellement. Pour la messagerie instantanée, le chiffre est de 82 %, et pour les réseaux socionumériques, le chiffre est un peu inférieur, à 78 %. Pour ceux qui utilisent les mondes virtuels, jouent à des jeux en ligne ou participent à des discussions en ligne, environ six sur dix sont en contact avec des gens qu’ils connaissent en personne (58 %, 63 % et 61 %). Chaque application est utilisée par un quart à un tiers des jeunes pour communiquer avec des gens qu’ils n’ont jamais rencontrés en personne mais qui font partie de leur cercle social hors ligne. En ce qui concerne les mondes virtuels, les jeux en ligne et les forums de discussion en ligne, plus d’un tiers des jeunes utilisent ces applications pour communiquer avec des gens avec lesquels ils n’ont aucune relation en dehors de leurs contacts par Internet. Pour la messagerie électronique, la messagerie instantanée et les réseaux socionumériques, ces contacts sont beaucoup moins nombreux. Toutefois, que 12 % de ceux qui utilisent des réseaux socionumériques soient en contact de cette manière avec des personnes avec qui ils n’ont aucun autre lien, n’est pas une donnée négligeable.
Vie privée et exposition de soi
14On fait facilement l’hypothèse, dans le débat populaire, que les enfants n’ont pas vraiment de sens de la vie privée, et qu’ils sont susceptibles de poster tout et n’importe quoi sur leur profil. Pourtant, l’étude vient confirmer des constats qualitatifs qui indiquent que les enfants sont très soucieux de la confidentialité de certains types d’informations. Elle montre que la plupart gardent leur profil soit privé (limité aux amis) soit partiellement privé (amis, amis des amis, réseaux). Moins d’un tiers (26 %) ont un profil public, le chiffre étant plus élevé chez les garçons et les enfants de foyers à statut socio-économique plus élevé, et plus faible chez les filles et les enfants de ménages à statut socio-économique inférieur.
15L’âge entraîne étonnamment peu de différence. Le fait de se faire de nouveaux amis entraîne des risques particuliers pour la vie privée et la sécurité. Les décisions sur les paramètres d’identification à révéler sur un profil de réseaux socionumériques peuvent donc être particulièrement difficiles. En moyenne, les enfants mentionnent environ trois des cinq paramètres d’identification demandés, et un sur sept indique son adresse ou son numéro de téléphone. La fraction d’un jeune sur six qui donne un âge incorrect révèle une tension similaire : certains enfants se disent plus âgés qu’ils ne le sont réellement pour accéder à des sites où des limites d’âges sont imposées, mais leurs camarades sauront, bien sûr, leur âge réel.
16Une simple matrice de corrélation des variables présentées, réalisée au niveau de chaque pays, révèle que dans les pays où les enfants ont plus de contacts à travers les réseaux socionumériques, les profils ont aussi tendance à indiquer plus de paramètres d’identification. Ces pays sont la Belgique, la Hongrie, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. C’est la situation inverse en Bulgarie, en Roumanie et en Allemagne5. On ne sait pas encore si cela implique que dans certains pays, dotés de plus vastes réseaux et d’une divulgation plus large des informations personnelles, les enfants profitent d’une culture en ligne d’amusement et d’amitié ou si, au contraire, cela entraîne une culture de contacts à risque ou même dangereux.
17Un deuxième modèle est révélé par les relations entre trois variables6. Lorsqu’il y a plus d’enfants avec des profils publics dans un pays, ceci s’accompagne d’une divulgation plus fréquente de l’adresse/du numéro de téléphone de l’enfant, et d’une plus grande probabilité de mention de l’âge réel. On peut citer à titre d’illustration la Hongrie, la Roumanie et la Pologne. En revanche, dans les pays où les profils privés sont plus fréquents, les enfants ont tendance à mentir sur leur âge mais affichent moins souvent leur adresse/numéro de téléphone. On peut citer ici le Royaume-Uni, l’Irlande et l’Espagne. En d’autres termes, si les personnes qui font de la sensibilisation espèrent que, dans une culture où les profils des enfants sont publics, ces derniers n’affichent pas leur adresse ou leur numéro de téléphone, c’est en fait le contraire qui se produit. Dans les cultures de réseaux socionumériques « publics », les enfants ont plus tendance à donner leur âge réel et d’autres informations d’identification, alors que dans les cultures à réseaux socionumériques « privés », les enfants ont tendance à mentir sur leur âge et à ne pas divulguer d’autres éléments d’identification.
18En conclusion, les réseaux socionumériques sont devenus des lieux privilégiés pour la gestion des relations sociales (Baym, 2010) qui sont pleinement intégrés, tout comme la messagerie électronique et la messagerie instantanée, dans les répertoires de la communication en ligne chez les jeunes. Cependant, contrairement à la messagerie électronique et instantanée, ce sont aussi des lieux de création de nouvelles relations sociales. Selon nous, cette différence est inhérente aux affordances des réseaux socionumériques, prônant le modèle identitaire dominant de la « connexion par intermédiaire » avec d’autres personnes (Livingstone, 2008), en particulier dans la façon dont les amitiés sont créées et affichées. La façon dont les réseaux socionumériques, plus que toute autre plateforme, permettent d’entretenir les connexions avec des « liens latents », « amis d’amis » par exemple, ou avec des contacts déjà connus personnellement, est particulièrement remarquable (Haythornthwaite, 2005).
19L’interprétation des pratiques de rencontres de nouvelles personnes en ligne, en particulier lorsqu’il n’y a pas de lien avec un cercle social existant, devra faire l’objet d’une recherche plus approfondie. S’il s’agit, en effet, d’une pratique à risque, alors les efforts de sensibilisation doivent se concentrer sur les garçons, les adolescents plus âgés et les jeunes de foyers à statut socio- économique élevé. En revanche, la communication avec d’autres personnes qui n’ont pas été rencontrées personnellement permet d’avoir des réseaux plus étendus et/ou plus spécialisés, ce qui passerait donc par une meilleure culture numérique et une plus grande confiance en soi, qu’on peut s’attendre à trouver chez les garçons, les adolescents plus âgés et les enfants des classes moyennes au capital culturel et social plus étoffé. Si l’on prolonge cette supposition, les études qualitatives menées sur des adolescents plus âgés ont mis en évidence que certains préfèrent une exposition de soi précisément libérée de contextes sociaux hors ligne afin de parvenir à une expérience en ligne de participation et d’expression plus « pure » ou « authentique » (Murru, 2010).
20Il est également intriguant de voir dans quelle mesure les pratiques de communication observées varient selon les pays en Europe. Par exemple, les relations observées entre les variables vie privée/exposition de soi suggèrent deux situations distinctes dans lesquelles les enfants divulguent des informations personnelles sur les réseaux socionumériques, au niveau national : une culture caractérisée par de multiples contacts en ligne, et/ou une culture privilégiant les profils publics. Même si certains pays peuvent avoir un profil distinct dans les deux cas de figure, par exemple la Hongrie, où les cercles de contacts sont larges et où la plupart des profils sont à la fois publics et divulguent beaucoup d’informations, il n’y a pas de corrélation significative entre le nombre de contacts et l’utilisation de profils publics ou privés par les enfants.
21Il semble plutôt que dans un type de culture réseaux socionumériques, les enfants cherchent à profiter du potentiel des réseaux socionumériques en construisant de larges cercles de contacts et en divulguant des informations personnelles. Dans un autre type, les enfants semblent avoir appris à la fois à conserver leur profil privé et à ne pas poster d’informations d’identification. Toutefois, ils paraissent avoir plus tendance à mentir sur leur âge, probablement en premier lieu pour profiter de l’accès à ces mêmes sites. Ces différentes cultures en ligne peuvent s’expliquer par des contextes sociaux hors ligne. Elles peuvent aussi dépendre des affordances spécifiques des réseaux socionumériques utilisés par les enfants dans chaque pays, car elles sont variables, un site dominant les autres dans un pays donné, et chacun permettant certaines pratiques plus que d’autres. En somme, la vie privée est loin d’être morte, mais elle est modulée de façon variable selon différents types de culture numérique.
22En faisant le lien entre ces différents éléments, une hypothèse commence à se dessiner selon laquelle il existerait une certaine relation entre différents styles de gestion de la vie privée et le type de public que l’on attend lorsque l’on divulgue son identité, comme l’indique le type de relations entretenues au travers des affordances spécifiques des différentes plateformes en ligne (Robinson, 2007). Même s’il est communément admis que les communications plus authentiques sont réservées aux contacts plus approfondis également appelés « hors ligne », la recherche d’une intimité en ligne mise en évidence ici suggère des hypothèses plus complexes qui devront faire l’objet d’autres études.
Bibliographie
Des DOI sont automatiquement ajoutés aux références bibliographiques par Bilbo, l’outil d’annotation bibliographique d’OpenEdition. Ces références bibliographiques peuvent être téléchargées dans les formats APA, Chicago et MLA.
Format
- APA
- Chicago
- MLA
Références bibliographiques
Baym, Nancy K., Personal Connections in the Digital Age, Cambridge, Polity Press, 2010.
10.1177/1461444804041438 :Baym, Nancy K., Zhang, Yan Bing et Lin, Mei-Chen, « Social Interactions Across Media : Interpersonal Communication on the Internet, Telephone and Face-to- face », New Media & Society, volume 6, no 3, 2004, p. 299-318.
Disponible sur : <http://www.uk.sagepub.com/ciel/study/articles/Ch12_Article.pdf>.
Boyd, Danah, « Friends, Friendsters, and Top 8 : Writing Community Into Being on Social Network Sites », First Monday, no 11-12, 2006.
Disponible sur : <http://firstmonday.org/ojs/index.php/fm/article/view/1418/1336>.
Boyd, Danah, « Why Youth Heart Social Network Sites : the Role of the Networked Publics in Teenage Social Life », in Buckingham, David (dir.), Youth, Identity and Digital Media, Cambridge, MIT Press, 2008, p. 119-142.
Disponible sur : <http://www.danah. org/papers/WhyYouthHeart.pdf>.
Buckingham, David, (dir.), Youth, Identity and Digital Media, Cambridge, MIT Press, 2008. (Voir en particulier « Introducing Identity », p. 1-24).
Clark, Lynn, « The Constant Contact Generation », in Mazzarrella, Sharon (dir.), Girl Wide Web. Girls, the Internet, and the Negotiation of Identity, New York, Peter Lang, 2005, p. 203-221.
10.1177/016344300022002002 :Drotner, Kirsten, « Difference and Diversity : Trends in Young Danes’Media Use », Media, Culture and Society, volume 22, no 2, 2000, p. 149-66.
10.1080/13691180500146185 :Haythornthwaite, Caroline, « Social Networks and Internet Connectivity Effects », Information, Communication & Society, volume 8, no 2, 2005, p. 125-147.
Disponible sur : <http://www.looooker.com/wp-content/uploads/2013/05/Social-networks-and-Internet-connectivityeffects_13691180500146185.pdf>.
Jenkins, Henry, Convergence Culture, New York, New York University Press, 2006.
Lenhart, Amanda, Purcell, Kristen, Smith, Aaron et Zickuhr, Kathrin, « Social Media & Mobile Internet Use Among Teens and Young Adults, Washington », Pew Internet and American Life Project, 2010. [En ligne]
Disponible sur : <http://www.pewinternet.org/files/old-media/Files/Reports/2010/PIP_Social_Media_and_Young_Adults_Report_Final_with_toplines.pdf>.
Livingstone, Sonia, « Taking Risky Opportunities in Youthful Content Creation : Teenagers’Use of Social Networking Sites for Intimacy, Privacy and Self-Expression », New Media & Society, volume 10, no 3, 2008, p. 393-411.
Livingstone, Sonia, Children and the Internet, Cambridge, Polity Press, 2009.
Livingstone, Sonia, Haddon, Leslie, Görzig, Anke et Ólafsson, Kjartan, « Risks and Safety on the Internet : The Perspective of European Children », Full Findings, Londres, LSE, EU Kids Online, 2010.
Disponible sur : <http://www.lse.ac.uk/media%40lse/research/EUKidsOnline/EU%20Kids%20II%20(2009-11)/EUKidsOnlineIIReports/D4FullFindings.pdf>.
Mascheroni, Giovanna, « Reti sociali e connettività ubiqua », in Pasquali, Francesca, Scifo, Barbara et Vittadini, Nicoletta (dir.), Crossmedia Cultures. Giovani e pratiche di consumo digitali, Milan, Vita e Pensiero, 2010, p. 45-62.
Mead, George Herbert, Mind, Self and Society: From the Standpoint of a Social Behaviourist, Chicago, University of Chicago Press, 1934.
Murru, Maria Francesca, « Il mosaico delle identità. User generated contents e prodotti mediali a servizio della costruzione del sé », in Pasquali, Francesca, Scifo, Barbara et Vittadini, Nicoletta (dir.), Crossmedia Cultures. Giovani e pratiche di consumo digitali, Milan, Vita e Pensiero, 2010, p. 97-114.
10.1177/1461444807072216 :Robinson, Laura, « The Cyberself : The Self-ing Project Goes Online, Symbolic Interaction in the Digital Age », New Media & Society, volume 9, no 1, 2007, p. 93-110.
Tous les liens vers les articles web ont été consultés le 6 mars 2015.
Notes de bas de page
1 Cet article s’appuie sur les travaux du réseau EU Kids Online, financé par le Programme Safer Internet (code de projet SIP-KEP-321803) de la Commission européenne (DG Société de l’information). Les trois auteurs ont travaillé à part égale à la préparation de cet article, en s’appuyant également sur les travaux plus généraux de leurs collègues du réseau EU Kids Online. Pour plus de détails sur la méthodologie de l’enquête, voir <www.eukidsonline.net>.
2 Reprise actualisée de l’article paru p. 89-97, traduit de l’anglais par Annike Thierry.
3 Pour visualiser ces résultat sous forme de tableau et de diagramme, se rapporter à Livingstone, Sonia, Haddon, Leslie, Görzig, Anke et Ólafsson, Kjartan, « Risks and Safety on the Internet : The Perspective of European Children », Full Findings, Londres, LSE, EU Kids Online, 2010.
Disponible sur : <http://www.lse.ac.uk/media%40lse/research/EUKidsOnline/EU%20Kids%20II%20(2009-11)/EUKidsOnlineIIReports/D4FullFindings.pdf>, consulté le 06/03/2015.
4 Ibid.
5 Pour cette corrélation au niveau des pays (N = 25), r = 0,494, p <0,012.
6 Corrélation entre le pourcentage de profils publics et le pourcentage d’âge incorrect, r = - 0,499, p <0,011. Corrélation entre le pourcentage de profils publics et le pourcentage d’adresses/numéros de téléphone, r = 0,584, p <0,002. Corrélation entre le pourcentage d’âge incorrect et le pourcentage d’adresses/numéros de téléphone, r = 0,558, p <0,004.
Auteurs
Professeure au Département Média et communication de la London School of Economics and Political Science (LSE). Elle est l’auteure ou la coordinatrice de dix-neuf livres et nombreux articles ou chapitre d’ouvrages scientifiques dont Digital Technologies in the Lives of Young People (Oxford Revue of Education, 2014), and Children, Risk and Safety Online : Research and policy challenges in comparative perspective (Policy Press, 2012). Adoptant une approche comparative, critique et contextualisée, ses recherches portent sur les conditions changeantes de la médiation qui remodèlent les pratiques quotidiennes et les possibilités d’action pour les droits, l’identité et la communication. Elle conduit le projet Preparing for a Digital Future, qui fait suite au projet The Class, en lien avec la Fondation MacArthur et financé par le Connected Learning Research Network. Elle dirige l’EU Kids Online, réseau d’initiatives de trente-trois pays, financé par le programme de la Commission européenne Better Internet for Kids, ayant des impacts aux Royaume-Uni et en Europe.
Maître de conférences en sociologie de la communication, au Département de sociologie de l’Université catholique de Milan et chercheure invitée au Département Média et communication de la London School of Economics and Political Science (LES). Depuis 2007, elle s’intéresse aux relations des jeunes avec Internet, en tant que référente du projet EU Kids Online et coordinatrice pour le Net Children Go Mobile project (www.netchildrengomobile.eu). Elle est membre du comité de gestion de COST Action IS1410 – Alphabétisation numérique et pratiques multimodales de jeunes enfants (DigiLitEY). Elle dirige aussi, avec Cristian Vaccari et Lorenzo Mosca, le WebPolEU (comparaison des médias sociaux et de la participation politique dans l’UE (www.webpoleu.net). Ses recherches portent sur les adolescents et Internet, la participation en ligne, l’alphabétisation numérique et la citoyenneté numérique.
Post-doctorante à l’Université catholique de Milan, à la faculté de sciences politiques. Elle travaille actuellement à l’OssCom, centre de recherche sur les médias et la communication de cette même université. Ses principaux thèmes de recherche portent sur la participation civique dans les sphères publiques en ligne, la médiation de l’éducation civique, les médias et les enfants. Parmi ses récentes publications, on peut citer : « The Intersection Between “Obvious” and “Catalyzed Public” Through the Mediating Domain of Civic Cultures », (Communication and Society, 2013) ; « The Responsibility of Knowledge. Critique and Social Relevance in Research on Communication and Culture » (avec N. Carpentier, Comunicazioni Sociali, 3/2013).
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.