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Hippolyte Carnot - 1801-1888

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Rémi Dalisson

Conclusion

Texte intégral

1Hippolyte Carnot est bien un acteur majeur de son siècle et un bâtisseur d’école. Il prend part à tous les combats pour la liberté, la République et l’éducation populaire et tente de théoriser sa pensée avant de la mettre en pratique. Car il y a bien chez lui une dialectique permanente entre l’action et la réflexion, entre la théorie et la pratique qui le bâtit en tant qu’homme et acteur politique.

2D’un point de vue théorique, la longue vie du ministre de 1848 est d’abord une métaphore philosophique et politique du siècle. À l’égal de Victor Hugo, le génie de l’écriture en moins, encore que sa plume ne soit pas si mauvaise, il participe activement aux évolutions du libéralisme, du christianisme, du républicanisme, de la libre-pensée, du positivisme, du rationalisme, de la philanthropie, de l’idée européenne et du nationalisme. Mais, à travers ce cheminement spirituel, Carnot conserve des certitudes inébranlables, et d’abord sa foi en l’homme, fruit de son éducation des Lumières, de son initiation franc-maçonne et de sa spiritualité. Puis il se convertit au libre-arbitre, inséparable de l’éducation et, plus généralement, au progrès des sociétés humaines incarné par son combat pour l’abolition de l’esclavage.

3Chaque gouvernement, chaque révolution nationale ou internationale, chaque loi ou querelle scolaire, chaque rencontre consolide son corpus idéologique. La Monarchie de Juillet et son antithèse de la Restauration posent les fondements de sa croyance dans le libéralisme, tout en lui révélant que les inégalités de la société capitaliste rendent la réforme sociale indispensable. Le Second Empire conforte sa méfiance envers l’homme providentiel et lui révèle la nécessité d’éduquer les masses avant de voter. Il lui fait aussi prendre conscience de la cruauté du capitalisme industriel et financier. Enfin, les ravages et l’efficacité de la propagande impériale démontrent l’impérieuse nécessité d’une politique culturelle et artistique démocratique.

4Les expériences étrangères, et d’abord allemande et suisse, tout comme les différentes lois scolaires ont aussi leur rôle. Les projets révolutionnaires, y compris ceux de son père et des Lumières, sont le point de départ de sa réflexion éducative. Tous voulaient changer l’homme en le confiant à l’État, ce qu’il n’accepta jamais totalement et ne crut en partie possible qu’après son « abandon » du christianisme. Mais il n’oublia jamais qu’ils voulaient aussi garantir la liberté humaine par l’égalité sociale. Puis les lois Guizot et surtout Duruy confirment la justesse de ses projets. De même les réticences religieuses au progrès social lui démontrent l’importance d’une claire distinction entre le privé et le public, en une sorte de « primolaïcité », voire de prémonitoire séparation de l’Église et de l’État.

5Enfin, quelques-unes de ses rencontres sont fondatrices. Ce sont d’abord les visiteurs qu’il rencontre chez son père, puis les libéraux de la Restauration comme Guizot ou l’insubmersible Thiers qu’il dépasse vite. Puis viennent Auguste Comte pour son positivisme et surtout Saint-Simon pour l’action sociale de grande ampleur. C’est ensuite l’heure de l’abbé Grégoire, ami respecté de son père qui le marque par ses combats abolitionnistes et religieux autant pour que l’héritage de 1789. Sous la Seconde République ses fidèles compagnons Durieu, Charton et Reynaud le soutiennent indéfectiblement et lui proposent de nombreuses idées. Pendant cette République, nombre de ses rencontres, devenues des amitiés, l’orientent vers le républicanisme comme Cavaignac, Crémieux, Garnier-Pagès, Martin, Arago, Schœlcher qui le convertit à l’abolition de l’esclavage, et Ledru-Rollin. Enfin, parmi les républicains, Ferry, Grévy, Floquet voire Gambetta sont les plus influents qui lui permettent de marier républicanisme, laïcité et action.

  • 1 Ils traversèrent tous deux le siècle et se croisèrent souvent. Ils correspondirent régulièrement. (...)

6Pour l’école c’est bien sûr Jules Simon qui ressort, avec Duruy et, un peu moins, Guizot, sans oublier les théoriciens de la seconde moitié du siècle comme Barni, Bert, Buisson voire Waddington. Nous y ajouterons les pédagogues français Cochin, Pape-Carpantier ou Gréard et les étrangers tels Pestolazzi, Fröebel, Bell ou Lancaster qui nourrissent sa réflexion éducative. On classera à part Victor Hugo, son double1 de lumière, qui n’a ni sa constance et ni sa précocité en manière de lutte sociale. Chacun de ces personnages joue son rôle dans l’évolution de Carnot, y compris les écrivains Eugène Sue et Georges Sand, les théoriciens du civisme comme Henri Martin et Charles Renouvier et les étrangers épris de liberté. Même ses opposants comme Dupanloup ou Falloux, voire, pour un bord opposé, Blanc ou Raspail, le poussent à adapter ses idéaux et à théoriser sa voie moyenne.

7Tous enrichissent le fils du Grand Carnot et lui permettent d’appliquer concrètement ses idéaux, d’en faire une praxis. Elle passe tôt par une écriture foisonnante qui aborde tous les genres, la poésie, le théâtre, la nouvelle, la vie quotidienne, la philosophie et s’attaque aux sujets les plus brûlants. Ils forment un corpus qui aboutit à une conception méthodique et rationaliste de l’Histoire nationale autant qu’européenne. Ces écrits et influences se traduisent dans le travail qu’il mène dans de nombreuses sociétés représentatives du siècle et des sociabilités de réseaux de la bourgeoisie éclairée. Ces rencontres ont aussi forgé ses thématiques, essentiellement l’école, les prisons, l’esclavage, le travail des enfants, les femmes et le patriotisme magnifié par le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

8Sa pratique, ce sont ses textes législatifs sur l’instruction, y compris les programmes scolaires, aussi variés que novateurs, comme ceux de son École d’administration ou de « l’école maternelle ». Ils font de Carnot l’incontestable précurseur de Jules Ferry et du projet éducatif et civique de la Troisième République. Ses lois et décrets veulent, tout autant que le régime né de Sedan, émanciper les enfants et en faire des citoyens actifs et critiques dans une démocratie apaisée, modérée et socialement fluide, sous l’égide d’instituteurs restaurés, symboles des temps nouveaux.

9Sa pratique, ce sont ses combats et ses engagements, et d’abord dans l’opposition à laquelle il appartient longtemps. Retenons ses écrits précoces contre la peine de mort, sa participation aux événements de 1830, son rôle en 1848 à l’Assemblée, son combat pour les instituteurs pour lesquels il dépense sans compter et son exil volontaire. On y ajoutera tous les procès auxquels il participe, depuis celui de 1835 jusqu’à celui de 1863 et son triple refus du Serment.

10On n’oubliera pas ses engagements d’élu et d’abord à l’Assemblée, pendant plus de trente ans. Député, il y mène une action locale, à travers ses innombrables campagnes électorales et la campagne des banquets, autant que nationale avec ses propositions puis ses votes. Il est aussi un actif maire du VIIIe arrondissement, un élu local en Seine-et-Oise qui défend sa circonscription et reste vigilant au Sénat, notamment concernant les lois scolaires et la laïcité.

11On retiendra son action en faveur de la mémoire de guerre après 1870 avec les sociétés patriotiques, son engagement pour de nouvelles écoles, des bibliothèques et en faveur d’expériences pédagogiques aux écoles Monge ou Sainte-Geneviève-des-Bois, voire dans les écoles maternelles. Il tente de mettre sur pied l’instruction civique et républicaine qui aboutira sous Ferry et se bat pied à pied pour toutes les formes de liberté et d’éducation, y compris à l’Académie française. Ces combats, qui associent toujours son épouse Claire, se retrouvent dans l’éducation de ses enfants qu’il sait stimuler, suivre et former pour renouer avec les Lumières et la Révolution et appliquer ses idéaux.

12La mise en pratique de ses principes permet à Hippolyte Carnot d’être, dans le camp des « progressistes », un acteur majeur de son siècle, y compris dans ses contradictions, notamment sur la religion, le rôle de l’État et les limites acceptables à la liberté. Ce perpétuel balancement entre progrès social et doutes philosophiques, entre améliorations des révolutions et régressions du coup d’État ou de l’Ordre moral, caractérise parfaitement ce xixe siècle fondateur.

13Mais à travers ces aléas, Carnot reste exemplaire grâce à l’éthique de service public qu’il forge peu à peu et qui le résume. Elle passe par l’éducation, le primat de l’intérêt général et un État au service de tous, garant de la fraternité et appuyé sur la liberté des consciences comme des individus. Sa conception de la liberté, individuelle et collective, évolue aussi, passant d’une liberté quasi absolue au début du siècle sous l’égide de Dieu, à une liberté tempérée et garantie par un État actif et impartial, sanctifié par le suffrage universel et affranchi d’une religion par ailleurs respectée. Et, bien entendu, c’est cette éthique incarnée par le gouvernement des élus et qu’il nomme République, qu’il appelle de ses vœux à partir des années quarante pour garantir l’égalité. Ce principe, chimérique dans l’absolu, mais dont il faut s’approcher grâce à une école ouverte à tous, doit rendre à chacun sa place et son utilité sociale, prélude au bonheur et à l’accomplissement de tous.

14Mais le personnage, comme le siècle, est complexe et parfois contradictoire. Il se révèle vite d’une « Lazarophilie » forcenée, qui renvoie au poids écrasant du père et à son histoire familiale dont il ne put, et ne voulut sans doute jamais, s’émanciper totalement. De même, sa trop grande rigueur morale, perceptible sur la question de la famille ou de la femme, le freine parfois sous l’Empire autoritaire, voire en 1848. En outre, son modérantisme réaliste l’empêche dans certains cas de prendre clairement parti, surtout sous la Monarchie de Juillet ou en 1848 quand il rejette la Commission du Luxembourg. Son modérantisme, cette rigueur et ce légalisme incarnés par son approbation mal comprise de la répression menée par Cavaignac au nom de la légitimité absolue du vote, peuvent le faire passer pour naïf ou, à l’inverse, retors. Mais ils l’empêchent aussi de commettre l’irréparable, de céder aux sirènes de l’action violente que prêchent certaines sociétés secrètes. Ils le poussent à toujours préférer la persuasion à la coercition et lui permettent de rester dans le jeu politique. Il ne connaît ni la prison, ni un trop long exil pendant le siècle qui voit la démocratie, ou l’aspiration à une expression libre, progresser au gré des événements politiques.

15Enfin, son profil psychologique est assez ambivalent. Carnot est bien plus que l’idéaliste un peu naïf auquel on le réduit souvent, et il se révèle même fin manoeuvrier. Ainsi, il part seul à Paris après son exil allemand, mais sait pouvoir compter sur les réseaux de son père, de son frère ou de la franc-maçonnerie. Il est certes exilé, mais volontairement, il est souvent accusé, mais sait que son nom le protège et il se révèle mauvais perdant, voire pétri d’orgueil, face à Gambetta. Ses déclarations réitérées de modestie sont toujours accompagnées d’offres de services, ses écrits tiennent parfois de la posture, comme s’il n’avait jamais oublié de vouloir bâtir lui-même sa propre légende. Et a-t-il jamais surmonté son échec, qui n’est pourtant pas de son fait, à la candidature présidentielle de 1852, lui qui est devenu, à l’inverse de son père, un homme de parti voire d’appareil, toujours proche des cercles dirigeants républicains, sous l’Empire comme sous les Républiques.

16Peut-être a-t-il simplement voulu exister face au souvenir d’un père, célèbre héros aux talents multiples, face à la mémoire d’un frère, génial scientifique à la destinée tragique, puis face à un fils en pleine ascension. Peut-être n’est-il finalement qu’un homme de son milieu, bourgeois éclairé aux goûts de son temps comme le spiritisme, la photographie ou l’éthnographie, républicain modéré au refoulé chrétien et aux pratiques maçonniques, que l’histoire et les circonstances ont sublimé, au point d’en faire un combattant inlassable de la liberté et de l’école plus que de la République. Une réelle monarchie constitutionnelle, sociale et éducative, dotée d’un suffrage universel encadré, lui aurait sans doute tout autant convenu que le régime républicain comme le montrent ses hésitations récurrentes sur le vote qui durèrent jusqu’à la veille de la Troisième République.

  • 2 Rapport d’Hippolyte Moysset à l’Assemblée générale de 1911 dans Bulletin de la société d’histoire (...)
  • 3 Près de la moitié des ouvrages publiés avec le PUF furent des biographies de quarante-huitards. Vo (...)

17Il n’en reste pas moins qu’il est une mémoire du xixe siècle trop vite oubliée, ce qui en dit long sur notre rapport à l’Histoire. Certes, quand la Société d’Histoire de la Révolution de 1848 décida de publier des documents inédits sur l’histoire de la Révolution de 1848 dans une « Bibliothèque de 1848 », elle songea à son Mémorial de 1848. Le manuscrit fut donné par Adolphe Carnot, le second fils du Sénateur et sa publication préparée par Georges Renard pour 1909. Mais sa parution, toujours annoncée, fut sans cesse repoussée puis ajournée. Le secrétaire général de la Société s’en expliqua : « Il aurait déjà paru, si le Comité n’avait jugé utile de le faire précéder d’une introduction historique qui a nécessité d’assez longues recherches. Elle fera voir par le menu détail psychologique la formation intellectuelle et politique d’un homme représentatif de l’idéal de 18482. » Le Mémorial ne parut donc jamais, à l’exception d’un extrait dans le Bulletin de la révolution de 1848 racontant la journée du 24 février, et il dort toujours aux Archives nationales. Quarante ans plus tard, pour le centenaire de 1848, les Presses universitaires de France publièrent des petits ouvrages sur la Révolution. Ce furent vingt-trois livres, essentiellement des biographies3, dont une sur Carnot uniquement présenté comme ministre de l’Instruction. Son petit-fils Paul, né en 1869 et qui fréquenta beaucoup Presles et son illustre hôte, l’écrivit sans beaucoup élargir son propos ni faire œuvre d’historien, ce qu’il ne prétendit jamais être.

18Puis, plus rien sur lui, encore moins sur son action éducative, jusque et y compris pour le cent cinquantenaire de 1848. Le grand colloque tenu à l’Assemblée nationale du 23 au 25 février 1998 évoque rapidement l’Instruction publique en des termes généraux, mais ne le cite guère et ne présente pas, ou presque, son action pour l’Instruction populaire. Depuis, le ministre de 1848 n’est que rapidement cité dans les traités d’histoire de l’école ou dans les livres sur la Seconde République. Jamais la richesse de sa vie et la subtilité de sa pensée ne sont évoqués. Que l’histoire ne se souvienne guère du sénateur Carnot et que son action scolaire reste éclipsée par l’ombre tutélaire de Jules Ferry est révélateur. En effet, si l’école se résume encore trop souvent au seul père des lois de 1881-1882, c’est aussi par volonté, peut-être inconsciente, d’oublier les pages les plus polémiques de notre histoire que furent la Seconde République, l’année 1851 et son coup d’État. Et, à l’inverse de la Commune de Paris magnifiée par la mémoire communiste voire anarchiste, la courte et contradictoire révolution de 1848 n’eut jamais l’aura tragique du siège de Paris et de la « semaine sanglante ».

  • 4 Les nouveaux programmes d’Histoire de lycées pour la période 2009-2011 ignorent ainsi presque tota (...)
  • 5 Voir par exemple les rapports internationaux sur l’école comme les enquêtes PISA qui montrent depu (...)
  • 6 Voir ainsi les nombreux livres sur la crise de l’école qui paraissent à chaque rentrée scolaire de (...)
  • 7 Voir par exemple la succession récente de la « commissions Stasi » sur la laïcité (2003), de la lo (...)
  • 8 Ainsi la baisse régulière des recrutements dans l’enseignement public depuis dix ans. Surtout la d (...)

19Dans un siècle écrasé par le souvenir de deux guerres mondiales, par l’effacement de la République sous Vichy puis par la décolonisation et la chute du communisme, l’oubli de 1848 et de ses espoirs sociaux et éducatifs en dit long sur nos structures mentales et notre mémoire. Cette sorte d’amnésie, qui n’empêche d’ailleurs pas la sacralisation, souvent anachronique, du corpus républicain, a fait tomber Hippolyte Carnot et l’ensemble du xixe siècle dans un bien triste oubli. La période n’évoque plus grand-chose, hormis quelques coups de projecteurs ponctuels. Elle est même à présent sacrifiée dans l’enseignement4, comme si seul le vingtième siècle était digne d’étude. Certes, le récent anniversaire du coup d’État en 2001, la recherche universitaire et les travaux locaux tentent de revenir sans tabous sur ces pages controversées. Mais, à l’heure où le modèle scolaire français est remis en cause5, où l’école républicaine doute de ses missions6, où la laïcité est elle aussi discutée7 et où les enseignants se sentent abandonnés8, il est plus que jamais nécessaire de connaître les racines d’un système éducatif intimement lié au régime républicain. Pour cela, à l’aube du vingt-et-unième siècle, la réévaluation de la vie et de l’œuvre d’Hippolyte Carnot, défenseur acharné de la liberté, de l’école, de Clio et de la République peut poser les bases d’une réflexion renouvelée et civique sur la chose scolaire.

Notes

1 Ils traversèrent tous deux le siècle et se croisèrent souvent. Ils correspondirent régulièrement. (Voir AFP/HC/V). Hugo, né comme tout le monde le sait quand « ce siècle avait deux ans » mourut à 83 ans et Hippolyte à 87 ans.

2 Rapport d’Hippolyte Moysset à l’Assemblée générale de 1911 dans Bulletin de la société d’histoire de 1848, 1911-1912, p. 6. La Société d’histoire de 1848 fut fondée en 1904.

3 Près de la moitié des ouvrages publiés avec le PUF furent des biographies de quarante-huitards. Voir la liste dans Raymond Huard, « Un siècle de publications de la Société d’histoire de la révolution de 1848. Politique éditoriale et évolution des thèmes de recherche », Revue d’histoire du XIXe siècle, 31, 2005.

4 Les nouveaux programmes d’Histoire de lycées pour la période 2009-2011 ignorent ainsi presque totalement le xixe siècle autrement que par quelques coups de projecteurs partiels sur la IIIe République. Voir le site du ministère : http://www.education.gouv.fr/cid81/les-programmes.html (Consulté le 12 juin 2010).

5 Voir par exemple les rapports internationaux sur l’école comme les enquêtes PISA qui montrent depuis 10 ans l’inadaptation de l’école française aux nouveaux défis et son recul régulier dans les classements de l’OCDE. Voir le site consulté le 7 mars 2011, http://www.educpros.fr/uploads/media/PISA-2009-Enquete-volume_1.pdf.

6 Voir ainsi les nombreux livres sur la crise de l’école qui paraissent à chaque rentrée scolaire depuis 30 ans.

7 Voir par exemple la succession récente de la « commissions Stasi » sur la laïcité (2003), de la loi Fillon sur les signes religieux à l’école (2004), de la notion de « laïcité positive » (2007), de la loi sur le voile intégral (2010) et l’organisation d’un débat sur ladite laïcité en 2011.

8 Ainsi la baisse régulière des recrutements dans l’enseignement public depuis dix ans. Surtout la disparition en 2010 d’une formation professionnelle de qualité pour les enseignants à travers la « masterisation » et la mort programmée des IUFM [Instituts universitaires de formation des maîtres], héritières des écoles normales de Paul Bert et Jules Ferry.

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