L’euro-méditerranée sous la plume des bloggeurs
p. 167-179
Texte intégral
Introduction
1La perspective euro-méditerranéenne a fait l’objet d’un certain nombre de discours, intentions, engagements qui traduisent une volonté des acteurs publics. Notre objectif est d’étudier la façon dont ces intentions sont reprises par les acteurs locaux et par les citoyens de l’arc euro-méditerranéen. Pour étudier cette question, nous avons retenu le prisme de la blogosphère en choisissant d’étudier un corpus de textes, parus dans des blogs, qui contiennent le terme euro-méditerranéen. Les textes disponibles sur les blogs sont en effet le reflet d’expressions spontanées des internautes, acteurs du web 2.0. L’étude des genres de pages web permet de distinguer les textes présents sur les blogs à caractère engagés ou informatifs, des textes à polarité positive, neutre ou négative. Ces textes abordent chacun la perspective euro-méditerranéenne en privilégiant selon le cas une logique économique, culturelle, politique, etc. Enfin, il est intéressant d’étudier l’évolution du discours sur l’euro-méditerranée au fil du temps.
2Pour aborder ces questions et tenter d’y répondre, nous allons déployer une approche « webométrique » qui met en œuvre une méthode d’analyse quantitative dans une perspective statique puis dynamique. Dans un premier temps, nous présenterons le corpus que nous avons constitué et les variables que nous avons retenues. Nous présenterons ensuite les principaux résultats de l’étude.
Constitution du corpus et variables retenues
3Notre travail a consisté à étudier les posts publiés sur le thème de l’euro-méditerranée et disponibles sous le moteur de blog de Google. Le nombre total de posts sur le sujet était de 1 830 lorsque l’analyse a été conduite en avril 2009. Toutefois, une analyse exhaustive de ces posts aurait été coûteuse en temps et difficile à conduire en raison de la difficulté d’accéder à l’exhaustivité de l’information de Google. Nous avons donc choisi de raisonner sur un échantillon de 396 posts écrits dans des blogs et abordant le thème de l’euro-méditerranée. On observe que les posts sur ce thème apparaissent à partir de 2005. Afin d’autoriser par la suite la conduite d’une analyse dynamique, nous constituons notre corpus à partir d’un échantillon de posts pour chacune des années depuis 2005. Chaque post du corpus est ensuite caractérisé par un certain nombre de dimensions. Cette caractérisation est réalisée, selon le cas, manuellement ou grâce à des routines semi automatiques. Voici les principales dimensions retenues :
- la date de dépôt du post. Cette information est toujours disponible dans les blogs à la différence de ce qui peut se produire sur le web ;
- la nature du bloggueur. La sphère des blogs est au départ une sphère occupée par des personnes individuelles. On observe toutefois que le bloggeur peut être une émanation d’une entité plus institutionnelle. Parfois, il est impossible d’identifier l’acteur qui se trouve derrière le blog. Le tableau 1 fournit la répartition des auteurs des posts étudiés.
4La nature du bloggueur, le caractère anonyme de l’auteur du blog ontils une incidence sur le contenu du message exprimé ? ;
Type de blog | % |
non identifié | 31 % |
communication média | 29 % |
association | 13 % |
organisation | 6 % |
personnel | 21 % |
TOTAL | 100 % |
Tableau 1 : répartition des posts en fonction de la nature du bloggueur.
5– le thème du post. Cette information a pour objectif d’identifier le ou les sujet(s) abordé(s) dans le post. Cette information est définie à partir du contenu du texte du post. Elle est obtenue par une approche manuelle de caractérisation par un expert. Les posts peuvent aborder plusieurs sujets qui ont été refermés autour de plusieurs dimensions (économie, culture, justice, éducation, émigration, terrorisme) ;
6– la polarité du post. Il s’agit d’estimer la polarité du discours du post étudié. On a distingué polarité positive, négative ou neutre. Un texte à polarité positive est un texte qui comporte des termes ou expressions positives, alors qu’un texte à polarité négative exprime au contraire des idées critiques. Cet indicateur a été construit par l’expertise humaine à partir d’un indicateur semi-automatique. La polarité d’une page web est déterminée à partir de la polarité des mots du texte qui la constituent. Un certain nombre de travaux antérieurs se sont attachés à qualifier la valence de termes, constituant ainsi des dictionnaires de valence à disposition du chercheur. Le Whissell’s dictionary of affect in langage (Whissell 19891) fournit, pour la langue anglaise, une liste de 8 242 termes qualifiés de façon continue avec spécification pour chaque terme de sa valence, de son niveau d’activation et du caractère plus ou moins imagé du terme. Cette qualification a été réalisée manuellement par des étudiants volontaires, chaque terme ayant fait l’objet en moyenne de huit évaluations. Le département de psychologie de l’université Catholique de Louvain a conçu, pour la langue française, un dictionnaire qui comporte 5 744 entrées ce qui correspond à 35 459 termes non lemmatisés de la langue française. Une fois la valence des termes d’une page connue, il est possible d’agréger les résultats pour obtenir la valence de cette page. Toutefois, cette agrégation doit être précédée d’un traitement linguistique et lexical du corpus prenant en compte par exemple la négation. Nous avons défini un indicateur de valence de manière semi-automatique pour chacun des posts étudiés ;
7– le pays. Cet indicateur consiste à rechercher dans le contenu du post le nom des divers pays de l’espace euro-méditerranéen. Un post peut citer plusieurs pays. Le tableau 2 fournit le nombre de post dans lequel chaque pays apparaît. Le 35 % sur la ligne France signifie par exemple que le terme France figure dans 35 % des posts.
Nombre de posts | % | |
Algérie | 67 | 17 % |
France | 140 | 35 % |
Italie | 63 | 16 % |
Maroc | 122 | 31 % |
Tunisie | 80 | 20 % |
Espagne | 41 | 10 % |
Turquie | 46 | 12 % |
Liban | 59 | 15 % |
Israël | 9 | 2 % |
627 |
Tableau 2 : répartition des posts par pays.
8L’occurrence du nom d’un pays est interprétée comme une marque de rattachement dudit pays aux questions euro-méditerranéennes. Les réponses sont biaisées par le fait que le mot clé recherché (euroméditerranée) est en langue française ;
- le caractère factuel ou engagé du post. Cet indicateur a été défini par l’expert humain assisté par un outil automatique. Un post factuel est un post qui décrit des faits (exemple : annonce d’un colloque). Un post engagé est un post qui exprime une opinion sur un sujet. Il est possible en reprenant Wiebe de distinguer une information factuelle par opposition à une information qui exprime une opinion ou une évaluation. La mesure du caractère engagé d’une page web est délicate (Moens2). Il est important de disposer de marqueurs de cet engagement. Une étude préalable de la littérature sur le sujet nous conduit à identifier différents éléments susceptibles d’entrer en jeu dans la détermination d’un indicateur de mesure de la subjectivité d’une page web. Ces éléments n’ont pas tous été validés dans le cas de pages web ni dans le cas de la langue française mais on peut penser qu’il y a là un socle permettant de définir un indicateur de mesure de la subjectivité d’une page web francophone. Ces éléments sont listés ci-dessous :
- Une page exprimerait d’autant plus une opinion ou une évaluation qu’elle posséderait un grand nombre d’adjectifs, Wiebe (2000)3,
- l’emploi d’un verbe au conditionnel prédisposerait une page à présenter plus une opinion que des faits,
- l’emploi de la première personne du singulier prédisposerait davantage à une page engagée, Beaudouin et al. (2003)4,
- l’emploi de termes à polarité extrême (termes très positifs ou très négatifs) prédisposerait davantage une page à présenter des opinions,
- certains éléments de ponctuation (!) se retrouvent volontiers dans unepage exprimant des opinions, Stamatatos (2000)5,
- enfin, les posts sont caractérisés en ce qu’ils permettent ou non à des internautes de laisser des messages, d’exprimer des votes, d’envoyer le post à un ami. Ces fonctionnalités du web 2.0 permettent de démultiplier l’effet d’un post en favorisant l’expression de liens vers d’autres espaces web. La question est de savoir si ces fonctionnalités sont possibles sur le thème qui nous intéresse, si elles sont exploitées par les internautes.
9Voilà le résultat de la caractérisation d’un post dans l’interface que nous avons construite.

Figure 1.
10Notre travail de caractérisation de chaque post débouche donc sur l’identification de diverses variables étudiées : date, auteur, thème, polarité, pays, caractère factuel, orientation web 2.0.
11Il est intéressant d’étudier ces variables de façon disjointes mais également de les croiser deux à deux. Nous avons réalisé chacun de ces croisements. Nous allons présenter ci-dessous les principaux résultats observés qui ont une validité statistique.
Vers une mesure de l’impact du discours sur l’euro-méditerranée dans la sphère des blogs
12Cette étude d’impact est réalisée en mettant en œuvre trois analyses successives.
13Tout d’abord, lorsqu’on interroge le moteur de recherche Google grâce à l’onglet blog pour la requête « euro-méditerranéen », on obtient un ensemble de 1 830 réponses. Pour chacune de ces réponses, il est possible de savoir quand elles ont été postées. Ces informations temporelles permettent ainsi de représenter l’évolution des pages de blogs sur ce sujet dans une perspective diachronique. Assiste-t-on à une montée en puissance des textes sur ce sujet ? Pour répondre à cette question, il faut mettre en perspective l’évolution naturelle des blogs dans les dernières années avec l’évolution du nombre de messages postés sur le thème de l’euro-méditerranée.
14Ensuite, ces 1 830 réponses ne sont pas le fait de 1 830 acteurs différents mais d’un nombre plus restreint de bloggeurs, certains d’entre eux ayant réalisé plusieurs posts successifs sur une thématique liée à l’euro-méditerranée. De combien de blogs différents sont issus ces 1 830 posts ?
15Enfin, chacune des interventions dans les blogs sur le thème euro-méditerranéen est reprise mais de manière diverse par la communauté des bloggeurs à travers les commentaires, votes, rétroliens, envois à un ami qu’ils peuvent faire. Qu’en est-il vis-à-vis du sujet qui nous préoccupe ?
Assiste-t-on à une augmentation au fil du temps du nombre de textes sur l’euro-méditerranée ?
16Le tableau 3 comporte le nombre d’interventions par an depuis 2000 dans des blogs sur le sujet « euro-méditerranéen ». Ces données ont été collectées à partir de l’onglet blog du moteur de recherche Google en utilisant la commande avancée de recherche d’information pour un intervalle de date.
« Euro-méditerranéen » | |
2000 | 1 |
2001 | 0 |
2002 | 0 |
2003 | 0 |
2004 | 1 |
2005 | 51 |
2006 | 136 |
2007 | 433 |
2008 | 974 |
2009 | 234 |
Total | 1 830 |
Tableau 3 : intervention dans les blogs sur le thème euro-méditerranéen.
17Ce tableau permet d’observer que ce sujet est surtout présent dans les blogs à partir de 2005. On peut observer également une augmentation très forte des interventions sur le sujet. Ces deux observations sont à mettre en perspective avec le développement de la blogosphère depuis 2005. Ainsi, l’augmentation des réponses pour la thématique qui nous intéresse s’inscrit dans une logique d’expression de plus en plus forte dans les blogs. Pour le démontrer, nous avons mis en perspective (figure 2) l’évolution des messages postés sur cette thématique avec l’évolution de la blogosphère sur la même période, estimée en considérant le nombre moyen de réponses à des requêtes adressées au moteur de blog de Google et correspondant à des termes du langage français courant.

Figure 2 : comparaison du thème euro-méditerranéen et de requêtes courantes.
18Les données ont été représentées, en ordonnées, sur une échelle semi-logarithmique. On s’aperçoit qu’à compter de 2005, les deux courbes sont quasi parallèles. Cela suggère le fait que le taux de croissance des posts sur le sujet de l’euro-méditerranée a suivi l’augmentation de l’activité de la blogospère. Il n’y a donc pas d’engouement particulier pour l’euro-méditerranée comme aurait pu le laisser penser les statistiques décontextualisées.
Combien de bloggeurs se cachent derrière ces posts ?
19Derrière ces 1 830 interventions se cachent 1 403 blogs différents. La répartition des posts par blog est représentative d’une courbe zipfienne, représentée (figure 3) dans laquelle un petit nombre de blogs s’expriment de façon récurrente sur le sujet alors qu’un très grand nombre ne s’expriment qu’une fois.

Figure 3 : courbe zipfienne exprimant le nombre de posts par blog.
20Il n’y a que 34 blogs ayant déposé plus de trois posts sur le thème de l’euro-méditerranée.
Blogosphère et logique virale sur le thème de l’euro-méditerranée
21Nous aimerions caractériser les mécanismes par lesquels une idée nouvelle va réussir à se diffuser dans la blogosphère. Trois mécanismes peuvent être identifiés, dont un spécifique aux blogs. Le premier mécanisme de diffusion est le lien hypertexte qui permet de pointer vers une autre ressource web et donc de faire évoluer l’internaute. La seconde caractéristique du blog est le commentaire qui peut prendre aussi la forme de vote et qui va donner la possibilité à d’autres internautes de devenir acteurs. Enfin, la particularité des blogs tient à la notion de rétrolien, lien hypertexte « à l’envers » qui permet de pointer vers les ressources qui disposent d’un lien hypertexte vers vous. Le rétrolien permet donc la bidirectionnalité. Liens hypertextes, rétroliens et commentaires se conjuguent pour permettre une circulation facilitée entre des blogs, et encouragent une logique d’expression des internautes-acteurs. La communication virale, si elle doit avoir lieu, trouve ici un terrain favorable.
22Il serait intéressant d’étudier la façon dont cette logique d’expression et de navigation est utilisée dans les posts de notre corpus. Le tableau 4 reprend les manifestations principales du web 2.0 dans notre corpus. Dans certains blogs, le lecteur peut laisser des commentaires, faire des rétroliens, exprimer un vote ou envoyer le post à un ami. Ces outils du web 2.0 ne sont pas toujours disponibles et quand ils le sont, ils ne sont pas toujours utilisés par les internautes. On peut dégager quelques statistiques du tableau 4.
oui | non | |
Commentaires possibles | 232 posts | 163 posts |
Commentaires effectifs | 62 posts | 333 posts |
Rétroliens possibles | 96 posts | 299 posts |
Rétroliens effectifs | 3 posts | 392 posts |
Envoi à un ami possible | 111 posts | 284 posts |
Vote possible | 14 posts | 381 posts |
Vote effectif | 5 posts | 390 posts |
Tableau 4 : manifestation du web 2.0 sur notre sujet.
23Les internautes déposent des commentaires dans 15 % des messages et effectuent un vote dans moins de 2 % des messages. Il semble donc y avoir un fossé entre les possibilités technologiques ouvertes par les blogs et la réalité.
24Étudions l’évolution dans le temps de la mise à disposition et de l’utilisation par l’internaute des outils du web 2.0.
25Le test du chi deux réalisé entre les variables « année de publication du post » et « capacité de l’internaute à déposer un commentaire » est significatif. En 2006, les posts sont beaucoup moins ouverts à l’expression des internautes qu’ils ne devraient l’être. Cette tendance s’infléchit graduellement au fil des trois années suivantes.
26Une autre fonctionnalité du web 2.0 concerne la possibilité de créer un rétrolien. Le test du chi deux entre opportunité de créer un rétrolien et date du post est significatif, puisqu’on observe une tendance graduelle à partir de 2006 à offrir de plus en plus la possibilité de rétroliens aux autres internautes.
27Lorsqu’on croise le nombre de posts ou de commentaires déposés avec la date de dépôt du post, on observe des résultats significatifs au test du chi deux. Ceci marque une tendance régulière des internautes à partir de 2006 à déposer plus volontiers des commentaires dans les blogs.
28On peut dégager de ces quelques résultats que le bloggeur acquiert depuis 2005 une culture d’usage des blogs qui le pousse au fil du temps à commenter les blogs des autres.
29Le test du chi deux réalisé à partir du croisement entre le thème du post et le dépôt de commentaire est significatif. L’analyse du résultat montre que les posts traitant de thèmes religieux ou militaires reçoivent significativement plus de commentaires que ce qu’ils devraient s’il y avait répartition au prorata des effectifs de chaque classe. Certains sujets semblent donc plus populaires que d’autres.
Étude des genres de pages web sur le thème de l’euro-méditerranée
30Le croisement de la variable polarité du discours et l’année de publication du post apporte des informations significatives. Le chi deux permet d’établir une différence entre les années 2005-2006 d’une part et 2009 de l’autre. En 2005-2006, on observe une tendance à avoir beaucoup moins de posts positifs par rapport aux observations théoriques et beaucoup plus de posts neutres. En 2009 au contraire, la tendance est inversée et les posts sont beaucoup plus positifs que ce qu’ils devraient être. Cette évolution pourrait être interprétée comme un certain eurooptimisme récent.
31Le croisement entre la polarité du discours et le dépôt de commentaires est aussi significatif. Des commentaires sont significativement beaucoup plus souvent déposés lorsque le message initial est négatif et beaucoup moins lorsque le message est neutre.
32Le croisement de la variable information factuelle ou engagée et le champ date de publication du post donne lieu à des résultats significatifs au test du chi deux. On observe une tendance régulière depuis 2006 vers des textes de moins en moins engagés et de plus en plus factuels.
33Le croisement du caractère factuel ou engagé des informations avec l’auteur du blog est également significatif. Les bloggueurs individuels perso ou associatifs ont tendance à aller vers une communication plus engagée et moins factuelle que ce qui devrait être le cas s’il y avait équirépartition entre ces deux variables.
Conclusion
34Dans ce travail de terrain, nous avons étudié un corpus composé des posts rédigés par des bloggeurs sur le thème de l’euro-méditerranée. Cette étude a été réalisée sur un échantillon de textes postés sur le sujet depuis 2005. Une des limites de ce travail est qu’il est très difficile de conduire une analyse diachronique qui révélerait une évolution des comportements d’écriture spécifique sur ce thème. En effet, depuis le développement de la blogosphère, on assiste à une plus grande maturité des internautes. Leur expression a changé. Ils sont par exemple plus nombreux à commenter les posts des autres. Ainsi, il est possible de dégager des grandes tendances mais il faut être prudent lorsqu’on interprète les résultats en les imputant à un comportement spécifique des internautes qui s’exprimeraient sur le thème euro-méditerranéen.
Bibliographie
Bibliographie
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E. Boutin et P. Liu, 2009, “From Chinese Philosophy to Knowledge Discovery in Databases. A case study : scientometric analysis”, Encyclopedia of Database Technologies and Applications, in L. C. Rivero, J. H. Doorn et V. E. Ferraggine (dirs), États-Unis, Idea Group Reference, vol. 2, chapitre LXVIII.
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Notes de bas de page
1 C. Whissell, 1989, “The dictionary of affect and language”, in R. Plutchik and H. Kellerman (eds), Emotion : Theory, Research, and Experience, New York, Academic Press, vol. 4 : The measurement of emotions : 113-131.
2 M. F. Moens, 2009, Mining opinions in blogs, the Good, the Bad and the Ugly, 6e Conférence francophone en recherche d’information, 5-7 mai 2009.
3 J. Wiebe, 2000, “Learning Subjective Adjectives from Corpora”, in Proceedings of the AAAI-00, disponible en ligne :
http://www.cs.pitt.edu/~wiebe/pubs/papers/aaai2000.pdf.
4 V. Beaudouin, S. Fleury, M. Pasquier, B. Habert et C. Licoppe, 2003, « Décrire la Toile pour mieux comprendre les parcours », Paris, Réseaux, 116 : 19-51.
5 E. Stamatatos, N. Fakotakis et G. Kokkinakis, 2000, “Text Genre Detection Using Common Word Frequencies”, in The Proc. of the 18th International Confernece on Computational Linguistics (COLING2000).
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