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De la volatilité comme paradigme

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Thomas Cavanna

Partie 3. Une nouvelle ligne d'horizon idéaliste ? Les intenables promesses de l'administration Carter

Une nouvelle ligne d’horizon idéaliste ?

Les intenables promesses de l’administration Carter

Texte intégral

  • 1 « I don’t ever want to do anything as president that would be a contravention of the moral and ethi (...)

« En tant que président, je ne souhaite pas faire quoi que ce soit qui contreviendrait aux standards éthiques et moraux que je souhaite appliquer dans ma vie personnelle ou qui violerait les principes et le caractère du peuple américain »
– Jimmy Carter (novembre 1976)1

1Survenant après une période d’égarement symbolisée entre autres par la guerre du Vietnam et le scandale du Watergate, le mandat présidentiel de Jimmy Carter se distingua nettement de celui de ses prédécesseurs par son insistance très marquée sur le besoin d’opérer un retour aux vertus profondes de l’Amérique (liberté, intégrité…). Ce nouveau cap se déclina dans la sphère diplomatique à travers deux objectifs principaux, la défense des droits de l’Homme et la non-prolifération nucléaire, ainsi qu’une philosophie visant à appréhender le tiers-monde autrement qu’à travers le prisme déformant de la Guerre Froide. L’arrivée au pouvoir de l’administration démocrate coïncida par ailleurs avec de profonds soubresauts politiques dans le sous-continent indien, où New Delhi put rétablir son modèle démocratique après l’état d’urgence tandis qu’Islamabad bascula à nouveau sous l’emprise d’une dictature militaire. Or, cette redistribution générale des cartes augurait de nouvelles lignes de convergence et de fracture, semblant notamment dessiner l’avènement d’un rapprochement stratégique indo-américain.

2Dans quelle mesure la volonté de rupture et l’exigence morale exprimées par le président Carter pouvait-elle être assumées ? De quelle manière les bouleversements politiques observés à New Delhi et Islamabad s’intégrèrent-ils dans le nouveau cap stratégique de Washington ? Quelle fut l’ampleur réelle de la redéfinition de la politique américaine en Asie du Sud ? Dans un premier temps, nous passerons en revue les objectifs, forces et faiblesses du gouvernement de Jimmy Carter et évoquerons les premières difficultés rencontrées par ce dernier dans le sous-continent. Le chapitre suivant décrira les résultats mitigés de la relance des relations indo-américaines et la brutale dégradation des relations américano-pakistanaises. Enfin, nous verrons comment, en parallèle, les racines mêmes de l’édifice géostratégique américain en Asie du Sud furent progressivement fragilisées par la volatilité des relations avec l’U.R.S.S., le déclin apparent des États-Unis dans le tiers-monde et les difficultés traversées par l’administration Carter sur le plan intérieur.

Notes

1 « I don’t ever want to do anything as president that would be a contravention of the moral and ethical standards that I would exemplify in my own life as an individual or that would violate the principles or character of the American people »; Playboy, « Conversations with Carter », Robert Scheer, Nov. 1976, p. 45.

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