URL originale : https://books.openedition.org/editionsbnf/851
Dresde
p. 259-262
Texte intégral
1Tous les décors qui sont présentés ici ont été faits pour le nouvel Opéra qui s’ouvrit à Dresde le 13 avril 1841 et qui avait été construit par l’architecte Gottfried Semper. Il fut détruit par un incendie le 21 septembre 1869.
2Dresde qui, à la suite du congrès de Vienne, devint la capitale du royaume de Saxe et le siège de la cour royale, connut un nouvel essor sur le plan artistique par l’importance donnée à la musique profane et religieuse. C’est pour l’« Opéra allemand » fondé en 1817 que Weber écrivit la plupart de ses œuvres scéniques. Mettant en pratique ses idées sur la défense d’un art allemand en opposition au répertoire italien qui sévissait alors dans la plupart des grandes villes européennes, il dirigea des œuvres de Mozart et de Beethoven.
3Dix-sept ans après la mort de Weber, Wagner succédait à celui auquel il vouait un véritable culte. Après son séjour parisien, Wagner vint à Dresde pour la création de son Rienzi le 20 octobre 1842. Carl Gottlieb Reissiger dirigeait l’orchestre, Wilhelm Fischer était à la tête des chœurs et Ferdinand Heine avait dessiné les costumes. Le 2 janvier 1843, on y créait Der Fliegende Holländer. Certaines réserves de la presse furent en partie attribuées à l’insuffisance de la mise en scène. Pour les décors, on fit essentiellement des emprunts. Ainsi, pour l’acte I, on utilisa la toile de fond d’Obéron. Les bateaux furent empruntés au ballet le Pirate. Pour l’acte II, on eut recours à la chambre de Marguerite du Faust de Goethe. À l’acte III, on fit des emprunts à Guillaume Tell de Schiller et à nouveau au Pirate.
4En février 1843, Wagner obtint la charge de maître de la chapelle royale et du théâtre de la cour. Renouant avec les préoccupations de Weber, il s’attacha à développer un répertoire allemand.
5Le 19 octobre 1845, il donnait la première représentation de Tannhäuser avec ses interprètes favoris, Tichatscheck et Wilhelmine Schröder-Devrient.
6Après l’insurrection de Dresde, Wagner, impliqué dans les événements politiques, prit la fuite et quitta définitivement la ville en mai 1849.
7Dans son ouvrage autobiographique, Wagner insiste sur la qualité des décorateurs français et notamment sur le talent de Despléchin auquel il fit appel pour la création de Tannhäuser à Dresde. Cependant, les esquisses et les maquettes conservées à la bibliothèque de l’Opéra prouvent que la contribution des décorateurs français est antérieure à l’arrivée de Wagner en 1842 et que dès l’ouverture de l’Opéra de Semper, l’atelier de Séchan, Feuchère et Cie travailla pour Dresde.
Bibl. : M. Gregor-Dellin, Richard Wagner, Paris, 1981 ; R. Wagner, Ma vie, Paris, Buchet-Chastel, 1878.
LES HUGUENOTS
Opéra en 5 actes d’Eugène Scribe et Émile Deschamps.
Musique de Giacomo Meyerbeer.
Création à Paris, au Th. de l’Opéra (salle Le Peletier) le 29 février 1836
Première représentation à Dresde le 23 mars 1838.
1. Esquisse de décor par Édouard Despléchin pour le Th. de Dresde, entre 1838 et 1841
Acte III : « Vue de Paris ». Le Pré aux Clercs.
Plume et lavis d’encre brune, aquarelle et rehauts de gouache sur papier teinté (beige). Signé au crayon bleu en bas à g., sur le support : Despléchin. S. d., indic. de lieu : Dresde.
H. 210 x L. 280 mm. [Esq. Despléchin 9
2. Maquette construite par Charles Séchan, ca 1841
Acte III : Vue de Paris.
1 toile de fond.
5 éléments divers portant le tampon : « Séchan, Feuchère et Cie ».
Plume, sépia et rehauts d’aquarelle. [Maq. A 133
Identifié sur l’ancienne pochette : « Dresde Huguenots. Vue de Paris ».
La société Séchan, Feuchère et Cie fut dissoute en 1841 après le départ de Feuchère.
LE JARDIN DU SEIGNEUR (?)
3. Esquisse de décor par Édouard Despléchin pour le Th. de Dresde en 1845
Terrasse surplombant un jardin à la française et une pièce d’eau. Au fond, un château. Plume, aquarelle et rehauts de gouache (blanc) sur papier teinté (beige). Signé et daté en bas à g. : E. Despléchin 1845.
H. 305 x L. 515 mm. [Esq. Despléchin 11
4. Projet de maquette construite par Édouard Despléchin pour le Th. de Dresde (non exécuté)
Jardins.
2 esquisses au crayon où à la plume, sur calques.
2 fermes dont 1 datée : 1845. [Maq. A 138
LE PARDON DE PLOERMEL
Opéra-Comique en 3 actes de Jules Barbier et Michel Carré.
Musique de Giacomo Meyerbeer.
Création à Paris, au Th. de l’Opéra-Comique (salle Favart) le 4 avril 1859
5. Maquette construite par Édouard Despléchin pour le Th. de Dresde
Acte I : Chaumière de Corentin dans un site sauvage de Bretagne.
1 toile de fond.
4 fermes à jour.
2 éléments divers.
Crayon, aquarelle (lavis gris). [Maq. A 185
Identifié sur l’ancienne pochette : « Pardon de Ploermel. 1er acte. Dresde ».
6. Maquette construite par Édouard Despléchin pour le Th. de Dresde
Acte II, tableau 2 : Lande déserte s’étendant jusqu’à la mer.
1 plantation du Th. de Dresde.
1 toile de fond.
1 esquisse (crayon).
4 croquis (plume sur calques).
4 principales et fermes.
11 éléments divers.
Plume, aquarelle et rehauts de gouache. [Maq. A 187
Identifié sur l’ancienne pochette : « Pardon de Ploermel. 2e acte Dresde ».
LE SONGE D’UNE NUIT D’ÉTÉ
Comédie en 5 actes de William Shakespeare.
Musique de Félix Mendelssohn.
Première représentation à Dresde le 9 février 1844
7. Esquisse de décor par Édouard Despléchin pour le Th. de Dresde
Parc et pièce d’eau.
Plume, aquarelle (bleu) sur papier teinté (beige). Mise au carreau.
Signé en haut à g. : Despléchin. Identifié à dr. : Le Songe d’une nuit d’été. S. d.
H. 272 x L. 322 mm. [Esq. Despléchin 19
8. Projets de maquettes construites par Édouard Despléchin pour le Th. de Dresde.
2 plantations du Th. de Dresde identifiées : « Décors de Un rêve d’une nuit d’été de Shakespeare ».
Acte I : Palais et parc.
Acte II : « Forêt ».2 esquisses.
8 éléments divers (plume, aquarelle). [Maq. A 249
TANNHÄUSER
Opéra en 3 actes de 4 tableaux.
Poème et musique de Richard Wagner.
Création à Dresde le 19 octobre 1845
Au sujet des décors, voir la notice consacrée à Tannhäuser dans le tome I, p. 260.
Les décors commandés à Paris arrivèrent au dernier moment. Selon Wagner, « la vallée de la Wartbourg était parfaitement réussie. Par contre, l’intérieur du Vénusberg me déçut : le peintre ne m’avait pas compris ; dans une caverne sauvage, il avait introduit des bosquets et des statues dans le goût français ; il n’avait pas su comment marier l’horreur et la séduction ; repeindre les bosquets et les statues prit du temps. Il fallut mettre au point un procédé de mon invention pour plonger cette caverne dans le brouillard rose d’où la vallée de la Wartbourg émerge à la fin. Mais c’est le retard apporté à la livraison du décor de la salle des poètes qui constitua le contretemps le plus grave. Chaque jour, je me rendais à la gare, fouillant ballots et caisses : la salle des poètes n’arrivait pas. Pour ne pas retarder davantage la première représentation qui était annoncée depuis longtemps, je finis par me laisser convaincre de remplacer la salle des chanteurs par la salle de Charlemagne d’Obéron que M. von Lüttichau m’avait proposé au début. Ce fut pour moi un gros sacrifice. Effectivement, quand le rideau se leva au deuxième acte sur la salle impériale que l’on avait déjà tellement exhibée pour Obéron, la déception fut grande dans le public qui attendait de cet opéra les surprises les plus étonnantes dans tous les domaines » (R. Wagner, op. cit., p. 208).
9. Projets de maquettes construites par Édouard Despléchin
3 plantations du Th. de Dresde.
Acte I, tableau 1 : « Grotte de Vénus ».
Acte I, tableau 2 : « Vallée de la Wartburg ».
Acte II : « Salle du château ». [Maq. A 256
10. Projet de maquette construite par Édouard Despléchin
Acte I, tableau 2 : Vallée de la Wartburg.
Croquis de l’ensemble du décor, portant l’indic. : « Théâtre de Dresde. Thannhäuser 2e tableau du 1er acte et 3e acte ».
Crayon et lavis d’aquarelle (gris) sur calque.Même décor (crayon).
Même décor (plume, aquarelle).
3 principales et fermes (crayon, plume, aquarelle).
1 détail d’arbres et de rochers. [Maq. A 256
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Décors et costumes du XIXe siècle. Tome II
Ce livre est cité par
- Langer, Arne. (2013) Verdi Handbuch. DOI: 10.1007/978-3-476-05186-8_18
Décors et costumes du XIXe siècle. Tome II
Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://freemium.openedition.org/oebooks
Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org
Référence numérique du chapitre
Format
Référence numérique du livre
Format
1 / 3