THÉÂTRE DES NOUVEAUTÉS (1827-1832)

1Le premier Théâtre des Nouveautés eut une existence très brève. Il s’ouvrit le 1^er mars 1827 et le 16 février 1832, son directeur déposait son bilan.

2Cyprien Bérard avait obtenu du ministre de l’Intérieur l’autorisation de faire construire une salle en face de la Bourse, au coin de la rue des Filles-Saint-Thomas. Cette faveur entraîna la réprobation des théâtres principaux, l’Opéra, l’Opéra-Comique et la Comédie-Française, qui estimaient que cette décision allait à l’encontre de la législation de 1807 qui, par mesure de protection, avait réduit le nombre des théâtres parisiens à huit. Bien plus, qu’elle était dangereuse pour l’art puisque le Théâtre des Nouveautés était autorisé à donner des vaudevilles, le genre « le plus funeste à l’existence des théâtres royaux » selon l’expression du vicomte de La Rochefoucauld.

3Bérard avait visé haut. Il sut s’entourer d’une équipe respectée par les autorités. Dans son comité de lecture, on remarquait les noms de Charles Nodier, de Delaforest qui allait devenir Inspecteur du Bureau de censure en 1828. Il marqua un goût pour la provocation en montant des pièces qui faisaient appel à la musique « nouvelle ». Malgré les protestations de l’Opéra-Comique qui craignait la concurrence, Bérard et ceux qui lui succédèrent s’obstinèrent et surent tenir tête aux autorités en faisant appel à des musiciens comme Adolphe Adam et Casimir Gide.

4Ciceri, considéré comme le plus grand décorateur sous la Restauration, fut sollicité à plusieurs reprises par le Théâtre des Nouveautés. Mis à part les décors qui sont recensés ici, nous avons retrouvé, à l’aide de la presse, la trace d’autres ouvrages pour lesquels il a prêté son concours : Angiolina (1829), Henri V et ses compagnons, Rafaël (1830), les Sybarites ou les Francs-maçons de Florence (1831).

5En 1832, l’immeuble fut vendu et l’Opéra-Comique y fut transféré le 24 septembre de la même année.

Bibl. : L. Henry-Lecomte, les Nouveautés, Paris, 1907 ; La Musique à Paris en 1830-1831, Paris, B. N., 1983.

LE BANDIT

Pièce en 2 actes mêlée de chants d’Emmanuel Théaulon de Lambert, Théodore Anne, Charles Nombret Saint-Laurent.

Création au Th. des Nouveautés (salle de la Bourse) le 12 septembre 1829

1. Esquisse de décor par Pierre-Luc-Charles Ciceri

Acte I : Sommet d’une haute montagne. Indic. en haut à dr. : Nouveautés.

Aquarelle signée en bas à dr. au crayon : Ciceri. S. d.

H. 285 x L. 430 mm. [Esq. Ciceri 30

Montagne recouverte de neige. À droite, un bloc de rocher. Sapins. Limpidité du ciel annonçant l’Italie. Réf. : Liv. impr. R. Riga, 1829 (B. N. 8^o Yth. 1671)

LA CHATTE BLANCHE

Pantomime anglaise en 14 tableaux.

Musique arrangée par Adolphe Adam et Casimir Gide.

Création au Th. des Nouveautés (salle de la Bourse) le 25 juillet 1830

2. Esquisse de décor par Pierre-Luc-Charles Ciceri

Indic. à l’encre en haut à dr. : Théâtre des Nouveautés. Pantomime anglaise, chambre rustique et jardin.

Crayon et lavis d’aquarelle. Signé à dr. au crayon : Ciceri. S. d.

H. 300 x L. 410 mm. [Esq. Ciceri 32

Au v^o, esquisse avec sculpture de femme entourée de colonnes et de vasques de fleurs dans un paysage montagneux.

« Parade à trucs où virevoltaient, dans des décors de Ciceri, les premiers sujets des théâtres de Londres. Elle amusa et obtint un succès de curiosité » (L. Henry-Lecomte, Les Nouveautés, 1907, p. 110).

LE COUREUR DE VEUVES

Opéra en 2 actes de Mathurin-Joseph Brisset.

Musique de Felice Blangini.

Création au Th. des Nouveautés (salle de la Bourse) le 1^er mars 1827

3. Esquisse de décor par Pierre-Luc-Charles Ciceri

Détail : Un arbre mort et creux, et un indigène.

Indic. en bas à g. : Th. des Nouveautés.

Crayon, aquarelle. Signé au crayon en bas à g. : Ciceri. S. d.

H. 340 x L. 205 mm. [Esq. Ciceri 31

Donné pour l’ouverture du Théâtre des Nouveautés en même temps qu’une autre pièce de Brisset, Quinze et Vingt ans ou les Femmes.

Réf. : Liv. impr. Barba, 1827 (B. N. Yth. 4136)

PARIS ET LONDRES

Comédie imitée de l’anglais en 4 tableaux d’Armand d’Artois, Mathurin-Joseph Brisset et Joly.

Création au Th. des Nouveautés (salle de la Bourse) le 21 avril 1827

4. Esquisse de décor par (ou d’après) Léger-Larbouillat

Tableau 4 : Intérieur d’un paquebot.

Crayon et mise au carreau. Non signé, s. d.

H. 235 x L. 302 mm. [B. 257

Fol. 9. Réplique de la gravure reproduite dans le Recueil de décorations théâtrales, composé par Léger-Larbouillat, 1830.

Réf. : Liv. impr. Barba, 1827 (B. N. Yth. 13445)

DÉCOR NON IDENTIFIÉ

5. Esquisse de décor par Pierre-Luc-Charles Ciceri

« Rideau de jardin du Théâtre des Nouveautés ».

Au centre, un bassin rectangulaire bordé d’arbres. À dr., une demeure italienne.

Au fond, paysage montagneux.

Crayon et aquarelle. Non signé, s. d.

H. x L. 267 mm. [Rés. 1018

Fol. 46, n^o 132.

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THÉÂTRE DES NOUVEAUTÉS (1878-1911)

6Cet autre théâtre du même nom était situé 28, boulevard des Italiens. Il fut construit sur l’emplacement des Fantaisies-Parisiennes et des Fantaisies-Oller par l’architecte Delalande. La salle avait été décorée par Rubé et Chaperon. Elle fut inaugurée le 12 juin 1878 et comme spectacle d’ouverture on donna un Prologue de Clairville et Coco.

COCO

Comédie-Vaudeville en 5 actes de Clairville, Eugène Grangé et Alfred Delacour.

Airs nouveaux de Clairville, Auguste Coédès, H. Cellot, Lindheim.

Création au Th. des Nouveautés le 12 juin 1878

Décors de Henri Robecchi (A. I, II, IV, V), Jasseret (A. III).

1. Esquisse de décor par Henri Robecchi

Acte II : Place d’un village. À dr., une baraque de saltimbanques avec une estrade.

Fusain sur papier teinté (beige) et mise au carreau. Non signé, s. d.

H. 320 x L. 535 mm. [Esq. Robecchi 23

Identifié au v^o.

2. Esquisse de décor par Henri Robecchi

Acte V : Chez Chamberlan. Un jardin élégant. Au centre, une fontaine.

Fusain sur papier teinté (beige) et mise au carreau. Non signé, s. d.

H. 325 x L. 580 mm. [Esq. Robecchi 22

Réf. : Liv. impr. A. Allouard, 1878 (B. N. Yth. 19956)