1Les décors qui sont recensés ici ne concernent que la troisième salle du Cirque Olympique qui avait été construite par l’architecte Bourla en 1827, 66, Boulevard du Temple, et qui disparut en juillet 1862 avec les travaux d’urbanisme du baron Haussmann.

2Jusqu’à l’ouverture de l’Opéra National en novembre 1847, le Cirque se spécialisa dans les pièces militaires, les pantomimes, les drames historiques consacrés à l’histoire de France.

3Les exercices équestres qui y tenaient une place primordiale, nécessitaient un agencement particulier de la salle. Moynet nous en donne une description dans son ouvrage, L’Envers du théâtre : La salle construite sur un plan circulaire n’avait ni orchestre, ni parterre ; l’un et l’autre étaient remplacés par un grand cirque qui prenait une partie de l’avant-scène et qui « était disposé de façon à ce que les spectateurs des galeries, même les plus élevées, pussent voir les exercices [équestres] qui s’y faisaient ». L’orchestre était placé sur la scène et les exercices des chevaux qui constituaient la première partie du spectacle se déroulaient autour d’une barrière circulaire.

4« Après ce spectacle équestre, l’entr’acte était occupé par un travail qui, lui-même, était un spectacle intéressant. Le rideau d’avant-scène avait été baissé et l’orchestre enlevé ; alors, au moyen de treuils et de coulisseaux, l’avant-scène, placée sous le plancher du théâtre, s’avançait dans le cirque. Deux rampes, une à droite, l’autre à gauche, étaient ajustées aux parois du cirque, au moyen d’entretoises et de planchers mobiles. Ces rampes établissaient une communication entre la scène et le cirque ; elles donnaient aussi accès à une grande ouverture pratiquée dans cette partie architecturale appelée loge d’avant-scène. Cette ouverture, assez élevée pour donner passage à des cavaliers, se trouvait sous l’avant-scène des deuxièmes galeries. » L’orchestre prenait place entre les deux rampes, sur un plancher mobile posé sur le sol même du cirque. De cette manière, l’orchestre restait au centre de l’action.

5Le mimodrame qui occupait la seconde partie du spectacle était d’un grand effet « lorsque l’action militaire s’engageait, et qu’une bataille se préparant, les portières d’avant-scène s’ouvraient et faisaient place, de chaque côté, à une légion de tambours conduits par un gigantesque tambour-major […]. Venaient ensuite la musique militaire, puis les bataillons français, cavalerie, artillerie, infanterie. Une partie passait par une rampe, sortait par l’autre ; cela composait un défilé de cinq à six cents comparses ».

6« On voyait bientôt, dans le fond du théâtre, l’ennemi faire son apparition. L’action s’engageait non seulement sur la scène, mais dans le cirque, sur les rampes, à l’entrée des corridors, de chaque côté ; pour terminer, les masses inférieures s’ébranlaient, se précipitaient en avant, et, gravissant les rampes, s’emparaient des positions ennemies ; la cavalerie accourait à toute bride […]. Des flammes de Bengale de toutes couleurs mêlaient leurs lueurs étranges à la fumée de l’artillerie ; le rideau tombait sur le tableau, toujours le même et toujours applaudi. » (pp. 244-247.)

7Après la courte expérience de l’Opéra National (nov. 1847 – mars 1848), le Cirque reprit ses activités sous sa nouvelle appellation, Théâtre National puis Théâtre Impérial du Cirque à partir de 1853. Mais le mimodrame militaire s’effaça progressivement au profit du drame historique et de la féerie, spectacles que la famille impériale honorait parfois de sa présence.

8Parmi les décorateurs qui travaillèrent pour le Cirque, l’ancienne génération est représentée par Gué, Moench, Blanchard et Ciceri. La nouvelle n’est pas moins riche avec les trois principaux fournisseurs, Dumay, Philastre et Cambon, mais aussi Thierry, Ricquier, Martin, Devoir, Poisson, Daran, Fromont, Wagner, J.-L. Chéret.

LA CHATTE BLANCHE

Féerie en 3 actes et 22 tableaux d’Hippolyte et Théodore Cogniard.

Musique d’Alexandre Fessy.

Création au Théâtre National (ancien Cirque) le 13 août 1852

Ballet d’Émile Lerouge.

Décors de Devoir, Wagner, Jean-Louis Chéret.

Machines de Bullot.

Costumes de Ballue.

1. Maquette construite par Jean-Louis Chéret

Acte II, tableau 10 : La fontaine du dragon ornée de statues au milieu d’un parc.

• 10 éléments.

Crayon, plume, lavis d’aquarelle et rehauts de blanc. [Maq. A 559

2. Maquette construite attribuée à Devoir

Acte II, tableau 14 : « Jardin et terrasse. Treille vénitienne (jaune) », ouvrant sur la mer.

• 1 rideau.

• 4 éléments (principales et fermes).

Gouache. [Maq. A 558

Identification sur l’ancienne pochette : Cirque. Chatte blanche. La presse souligna l’importance donnée aux trucs, « supérieure à tout ce qui a été donné en ce genre même dans Les Pilules du Diable », aux décors (29 neufs) et aux costumes (plus de 600).

« La mise en scène est riche et splendide ; elle passe en magnificences tout ce que nous avons vu de plus éblouissant en fait de féerie » (L’Entr’Acte, 13 et 16 août 1852).

Voir aussi le Th. de la Gaîté pour la reprise de 1869.

Réf. : Liv. impr. Lévy, 1852 (BN. 8° Yth. 3184).

LE CHEVAL FANTÔME

Légende du temps de la guerre de l’Indépendance en 5 actes et 10 tableaux d’Anicet

Bourgeois et Ferdinand Dugué.

Musique d’Adolphe de Groot.

Création au Th. Impérial du Cirque le 28 avril 1860

Ballets de Blasis.

Décors de Jean-Louis Chéret, Émile Daran, Poisson, Chanet.

Machines de Bullot.

3. Maquette construite non attribuée

Acte I, tableau 2 : Le Pont du Diable. Entassements de rochers.

• 16 éléments.

Gouache. [Maq. A 560

C’est sur un pont volant jeté sur l’abîme entre deux escarpements à pic que devait apparaître Stello, le fameux cheval des légendes indiennes surnommé le Cheval-Fantôme.

Réf. : liv. impr. Barbré, 1860 (BN. 4° Yth. 777)

L’ÉLÉPHANT DU ROI DE SIAM

Mimodrame en 9 tableaux de Léopold et Ferdinand Laloue.

Musique de Sergent.

Mise en scène d’Adolphe Franconi.

Création au Cirque Olympique le 4 juillet 1829

4. Esquisse de décor par Charles Cambon pour la création (ou une reprise ?)

Les jardins du palais de Siam.

Mine de plomb non signée, s. d.

H. 325 x L. 555 mm. [Esq. Cambon 35

C’est précisément pour le Cirque Olympique, le Th. Molière, le Th. des Folies-Dramatiques que Cambon brossa ses premiers décors en association avec Philastre.

Pour la reprise du 4 mai 1861, les décors étaient de Fromont et de Robecchi.

Réf. : Liv. impr. de Debuisson, 1861 (BN. 4° Yth. 1359)

HENRI IV

Drame historique en 3 actes, 16 tableaux et un prologue d’Amable Villain de Saint-Hilaire et Michel Delaporte.

Musique de Francastel.

Création au Cirque Olympique le 17 octobre 1846

Ballets de Laurent.

Décors de Pierre-Luc-Charles Ciceri, Hugues Martin, Wagner.

5. Maquette construite par Hugues Martin

Tableau 10 : « Entrée d’Henri IV » dans Paris.

• 1 toile de fond.

• 1 châssis.

• 8 éléments divers.

Crayon, fusain, gouache. [Maq. A 74

Identification sur la pochette.

Le livret précise que cette entrée doit être conforme au tableau de Gérard.

Réf. : Liv. impr. de Boulé, 1846 (BN. 4° Yth. 1943)

LES MASSACRES DE LA SYRIE

Drame en 5 actes et 8 tableaux de Victor Séjour.

Création au Th. Impérial du Cirque le 28 décembre 1860

6. Maquette construite provenant du fonds Émile Couder

« Pont de bateaux » de nuit. Au loin, un lac dans un paysage montagneux. Clair de lune. (Maquette non utilisée).

• 1 plantation portant l’indic. au v° : Cirque, Pont de l’Arcole.

• 14 éléments divers.

Gouache. [Maq. A 562 (1)

7. Maquette construite provenant du fonds Émile Couder

« Le Pont d’Arcole » de jour (autre version) : Final.

• 1 plantation.

• 1 toile de fond.

• 15 éléments divers.

Gouache. [Maq. A 562 (2)

Se situait probablement dans le dernier tableau représentant une place publique à Damas.

Prov. : Don Lucien Souchon en 1962.

Réf. : Liv. impr. J. Barbré, 1861 (BN. 4° Yth. 2701)

LES PILULES DU DIABLE

Féerie en 3 actes et 20 tableaux de Ferdinand Laloue, Anicet Bourgeois et Laurent.

Création au Cirque Olympique le 26 février 1839

8. Une maquette de costume par Saint-Ange

Aquarelle préparatoire à la gravure. Non signée, s. d.

H. 261 x L. 184 mm. – Pl. 4. [C. 214

Reproduite dans la Petite Galerie dramatique, t. XIII, pl. 1282 : Henry, rôle d’Albert.

LE PRINCE EUGÈNE ET L’IMPÉRATRICE JOSÉPHINE

3 actes et 14 tableaux de Ferdinand Laloue et Fabrice Labrousse.

Création au Cirque Olympique le 17 décembre 1842

9. Deux maquettes de costumes par Saint-Ange

Aquarelles préparatoires à la gravure. Non signées, s. d.

H. 261 x L. 184 mm. [C. 214

Reproduite dans la Petite Galerie dramatique, t. XVI :

Pl. 47. Chéri-Menau, rôle de Sarti (pl. 1577).

Pl. 56. Une danseuse (pl. 1578).

LA PRISE DE PÉKIN

Drame militaire à grand spectacle en 5 actes et 11 tableaux d’Adolphe Dennery.

Musique d’Adolphe de Groot.

Création au Th. Impérial du Cirque le 27 juillet 1861

Ballets d’Honoré.

Mise en scène d’Hippolyte Hostein.

Décors de Jean-Louis Chéret, Charles Cambon, Joseph Thierry, Chanet, Émile Daran et Poisson.

Machines de Claude Riotton.

Costumes d’Alfred Albert.

10. Maquette construite provenant du fonds Émile Couder, pour le « Cirque lyrique »

Acte II, tableau 2 : Une place publique de la ville de Yen-Taï.

• 24 éléments divers.

Plume, lavis d’aquarelle, rehauts de blanc. [Maq. A 595

Titre porté sur l’ancienne pochette : Pékin, puis modifié d’une autre main, plus tardive : Le Voyage à Pékin. C’est dans cette pièce que Chéret utilisa un effet de glace qui fut particulièrement remarqué. Le tableau 8 de l’acte IV mettait en scène le rêve d’un fumeur d’opium. « Ce petit décor n’occupait qu’un plan ; le fond s’ouvrait de toute la largeur de la scène, et le spectateur assistait au rêve d’un fumeur, endormi sur le premier plan figurant un lac limpide, ayant pour bornes des montagnes roses à l’horizon, avec des îlots d’une végétation puissante et fantastique. Des plantes d’eau et des fleurs couvraient la surface des eaux représentées par de grandes glaces placées selon un plan légèrement incliné vers les spectateurs ; les joints étaient adroitement dissimulés par des nénuphars, des sagittaires et autres végétations aquatiques. La réfraction des glaces reproduisait la décoration en la renversant ; des groupes de femmes émergeaient de l’eau, portées par des coraux. Le tout se reflétait avec une grande pureté et donnait, par cet effet de réfraction, une dimension inaccoutumée à la scène. » (J. Moynet, op. cit., pp. 237-238.)

Prov. : Don Lucien Souchon.

Réf. : Liv. impr. M. Lévy [1861] (ARS. Rf 406 96)

DÉCORS NON IDENTIFIÉS

Ensemble d’esquisses de décors par Hugues Martin, non datées.

11. Ruines antiques avec pont

Au 1^er plan, un sphinx.

Gouache signée en bas à dr. : M. H.

H. 300 x L. 410 mm. [Esq. Martin 19

12. Un pont à arches et monuments antiques

Au fond, la montagne.

Gouache non signée.

H. 312 x L. 485 mm. [Esq. Martin 20

13. Architecture mauresque ouvrant sur la mer

Crayon, aquarelle. Signé milieu dr. : M. H.

H. 220 x L. 277 mm. [Esq. Martin 22

14. Bassin avec jets d’eau

Colonnes ornées de guirlandes et de statues de femmes.

Gouache signée en bas à dr. : M. H.

H. 340 x L. 487 mm [Esq. Martin 23

15. Parc et pièce d’eau

Au fond, un pavillon.

Crayon, plume, aquarelle. Signé en bas à g. : M. H.

H. 350 x L. 507 mm [Esq. Martin 24

16. Même décor sous un angle différent

2 statues.

Crayon, aquarelle. Signé en bas à dr. et à g. : M. H.

H. 345 x L. 475 mm. [Esq. Martin 25