1 On estime le trésor initial à 1 180 monnaies : 70 d’entre elles n’ont pas été retrouvées car dispersées par les différents protagonistes entre 1998 et 2000, en particulier auprès de collectionneurs étrangers, parfois de bonne foi, mais aussi pour certains d’entre eux particulièrement peu scrupuleux. Cette publication et les analyses caractéroscopiques vont désormais rendre délicate toute nouvelle tentative de revente de celles-ci sur le marché officiel de la numismatique.

2 Sur ce point la législation est très claire. Si la découverte n’est pas de caractère fortuit, l’inventeur ne dispose d’aucun droit de revendication. Seul le propriétaire du fonds, qu’il s’agisse d’une personne publique ou privée, en est détenteur. Dans le cas de l’affaire du trésor de Cuts, c’est donc ce dernier qui est entré en possession de l’intégralité de celui-ci à l’issue du procès.

3 Il s’agit d’une première pour ce type d’objet numismatique et ce succès est à mettre au crédit de l’équipe du département des Monnaies, médailles et antiques de la BNF et de sa directrice qui se sont particulièrement impliqués pour permettre que cet ensemble soit aujourd’hui conservé et étudié dans le cadre des collections nationales. Il suscitera sans nul doute, après cette publication initiale, de nouveaux travaux de la part d’autres chercheurs.

4 Lambert 1963, p. 122.

5 Evergates, Constable 1990, n^o 44-Cap. 17, p. 100.

6 Une présentation de trésor a été faite devant la Société nationale des Antiquaires de France en 2015 : Bompaire, Foucray, Kind 2015.

7 Lafaurie 1952, p. 130-131, n^os 14 et 15.

8 On connaît un autre denier de Lothaire pour Laon, lui aussi inspiré du monogramme radulfien (Gariel 1884, pl. LIII n^o 23 ; Morrison, Grunthal 1967, n^o 1276), d’un style différent et manifestement plus ancien que celui retrouvé dans le trésor de Fécamp (975-980).

9 35 coins de droit pour 62 de revers.

10 Cf. supra : « Le trésor du x^e siècle de Maffliers (Val d’Oise). Deniers et oboles d’Hugues Capet duc », catalogue n^os 223 à 267. Poey d’Avant 1858, n^o 25 ; Ciani 1926, n^o 5 ; Legros 1984, n^os 44-45 ; Duplessy 2004, n^o 6.

11 Dumas-Dubourg 1971, p. 138-139. À cet égard, les déformations de légendes sont bien plus importantes sur les deniers à légende bilinéaire de Meaux (MELDIS CIVITAS) aussi bien à Maffliers qu’à Fécamp.

12 Sauf une obole connue pour cet atelier et attribuée à Charles le Chauve, obole vendue sur internet en mai 2008 par la société Troie Numismatique : <http://numisclub.beauvais.free.fr/obolsenlis.htm>. Elle porte une légende SILVANECTIS CI.

13 Cf. supra « Le trésor du x^e siècle de Maffliers (Val d’Oise). Deniers et oboles d’Hugues Capet duc ».

14 Duplessy 1988, 20 et 21, p. 27.

15 Lot 1891, p. 4.

16 On signalera, parmi les rares documents datant de cette période, un acte de confirmation par le duc Hugues Capet en faveur de l’abbaye d’Homblières (Aisne) (Cartulaire de l’abbaye d’Homblières, BNF, Manuscrits latins, 13911, folio 14), daté de 981 « in castro Sylvanectensi ».

17 Guadet 1845, Livre IV, V, p. 146-147

18 Probablement la forêt de Halatte.

19 Voillemier 1863, Michaux 1880, Maxe-Werly 1884.

20 Hourlier, Dhénin 1998.

21 Hourlier, Dhénin 2000, p. 238-241.

22 Gariel 1885, pl. XLVIII, n^os 50 et 51.

23 Morrison, Grunthal 1967, n^os 1377 et 1378.

24 Gariel 1885, pl. LIV, n^os 45 et 46.

25 Dumas-Dubourg 1971, p. 150-153, n^os 6636-6641. Le n^o 6635 est de toute évidence une médiocre imitation du type de Lothaire au temple.

26 Guy de Soissons fut fait prisonnier par Charles de Basse-Lorraine en 989 à Reims, puis libéré après avoir prêté allégeance au Carolingien. Il n’avait donc pas fait défection au roi Hugues Capet en 988 lors du coup de main du Carolingien qui ne manqua pas de dévaster son comté entre 988 et 989.

27 Hourlier, Dhénin 1998, p. 274.

28 Sur les exemplaires de trésor de Fécamp, la lettre du droit affecte parfois la forme d’un C ouvert (Fécamp 6636) ou même d’un G qui semble s’étirer comme un S (Fécamp 6637 et 6638), voire disparaître (Fécamp 6639 et 6640 ainsi que l’obole 6641).

29 Hourlier, Dhénin 1998, p. 262-265 n^o 23-24.

30 Nous n’avons pas retenu le denier au monogramme O/S/S et croisettes, son attribution à Soissons étant loin d’être assurée et moins encore à Saint-Médard – Poey d’Avant 1862, pl. CLI, n^o 18. Hourlier, Dhénin 1998, p. 275, n^o 46.

31 Poey d’Avant 1862, pl. CLI, n^o 21 à 24.

32 Maxe-Werly 1884, pl. III, n^o 9 ; Poey d’Avant 1862, pl. CLI, n^o 20 ; Hourlier, Dhénin 1998, p. 276-277, n^o 50.

33 Maxe-Werly 1884, pl. III, n^o 10 ; Hourlier, Dhénin 1998, p. 276 n^o 49 et 49a.

34 Duplessy 1985a, n^o 89, p. 48.

35 La proportion entre coins de droit et de revers et le fait qu’apparaisse le nom du roi devraient inciter à inverser l’identification des coins comme droit et revers, même si, par exception, la croix figurerait alors au droit du côté de la pile.

36 Nous avons privilégié cette hypothèse qui ne doit pas cependant être tenue pour exclusive. On peut aussi envisager qu’il puisse s’agir d’une nouvelle phase de la même émission au cours de laquelle aurait été engagée une nouvelle paire de coins.

37 Bretagne 1854, p. 122.

38 On sait l’hostilité d’Hugues Capet à cette union avec la maison de Blois qui allait à l’encontre des alliances traditionnelles avec celle d’Anjou, son ennemie jurée. Les multiples actions d’Eudes I^er de Blois contre son suzerain, duc de France puis roi de France, sont bien connues : probable soutien à Charles de Basse-Lorraine lors de sa prise de Laon en 988, chantage à la neutralité auprès d’Hugues dans son conflit sans issue avec le même Charles en échange de la place de Dreux vers 990-991, attaque des possessions de Bouchard le Vénérable, fidèle entre les fidèles d’Hugues en 991, complot avorté pour renverser les Capétiens avec l’évêque Adalbéron de Laon en 993, etc. En mars 996, Eudes I^er sortait défait d’un ultime conflit avec Foulques d’Anjou, conflit dans lequel le roi Hugues avait prêté main-forte à ce dernier.

39 De fait, ce monnayage de Robert II pour Soissons s’intercalerait après les décès successifs du comte Guy I^er (entre 991 et 993), puis de ceux d’Eudes I^er en mars 996, d’Hugues Capet en octobre de la même année et celui de Thibault II en 1004.

40 CGB Vente sur Offre n^o 20 du 18 juin 2004, lot 0284, <http://www.cgb.fr/raoul-denier,v20_0284,a.html>. Foucray 2006 ; Gendre, Dhénin 1974.

41 Dumas-Dubourg 1971, p. 148-149.

42 Duplessy 1988, n^o 3, p. 20.

43 Il est ainsi le cousin germain de l’évêque Adalbéron de Verdun et le cousin de l’évêque Adalbéron de Metz.

44 Guadet 1845, Livre IV, XCVI et XCVII, p. 284-289.

45 Les motivations des deux protagonistes ne sont pas claires. Il n’est pas impossible qu’Eudes ait envisagé de se faire élever à la dignité de duc de France, et Adalbéron d’obtenir l’archevêché de Reims dont le titulaire, Gerbert d’Aurillac, venait d’être excommunié par le pape.

46 Guadet 1845, Livre IV, XCVII, p. 286-289.

47 Guadet 1845, Livre IV, XCVIII, p. 289-291.

48 Le même qui, après avoir trahi son serment de fidélité au roi Hugues, avait rejoint Charles de Basse-Lorraine et qui fut fait prisonnier et livré aux Capétiens en 991 par Adalbéron de Laon. Il fut destitué au concile tenu à Saint-Basle en 991.

49 Ces deniers et oboles (Duplessy 1988, n^os 8 et 9) ne sont pas rares, mais aucun n’a été découvert dans des trésors du début du xi^e siècle. Ils sont en revanche présents dans ceux du règne d’Henri I^er et du début du règne de Philippe I^er, comme celui de Vignacourt qui en contenait deux exemplaires.

50 Ilisch 2014b.

51 Moesgaard 2006.

52 Crinon 2000.

53 Moesgaard 2014.

54 Dhénin, Leclercq 1982.

55 Hourlier 2003.

56 Dhénin, Leclercq 1982, p. 106.

57 Hourlier 2003.

58 Hawkins 1843, Pl. VII, n^o 95 = Poey d’Avant 1862, t. III, pl. 154, 9.

59 Ilisch 2014b.

60 Lauer 1905, p. 69 : restaurare… castrum… portum supra mare quem dicunt Guisum.

61 Moesgaard 2014, p. 43-44.

62 Dhondt 1962, p. 221.

63 Lebecq 1993, p. 151.

64 Lebecq 1993, p. 158.

65 Lebecq 2011 p. 94, n. 103.

66 Lebecq 2011 p. 106-107.

67 Ilisch 2014a, p. 33-34.

68 Ce n’est pas la seule lecture ni l’identification que nous pouvons en faire sur la base du cliché à la légende incomplète « …NONINE DAMIN… » qui pourrait tout aussi vraisemblablement faire référence à l’atelier de Boulogne-sur-Mer, « BONONIA / BONONIAE » au x^e siècle. Quant à la lecture HVGO REX, elle est encore plus incertaine puisque seules subsistent de la légende les lettres « +H bien éloignées de…O REX …).

69 L’hypothèse de la pointe du compas qui aurait laissé son empreinte dans le coin semble ici ne pas devoir être retenue.

70 La légende du denier d’Adèle de Hamaland est la suivante : D/+DOIE AVENE OTT et R/ADMLM COMETISSA.

71 Ilisch 2014a, p. 90-93, 17.4, 17.5, 17.6, 17.7, 17.8, 17.9 et 17.11.

72 Le type monétaire le plus ancien du milieu du xi^e siècle à Louvain est celui du buste à l’épée (Ilisch 2014a, p. 81-83), à Mons celui de l’épée (Ilisch 2014a, p. 106-108) ; quant à Bruxelles, c’est un monnayage au nom des Ottonides assez bien connu et qui adopte systématiquement la légende linéaire (Ilisch 2014a, p. 122-128).

73 Ilisch 2014a, 34.1 p. 219 et 34.8 p. 222.

74 Les évêques et archevêques Adalbéron en constituent un remarquable exemple : Adalbéron de Laon est le neveu d’Adalbéron de Reims qui lui-même est aussi l’oncle d’Adalbéron de Verdun, cousin d’Adalbéron de Metz, tous étant issus de la puissante famille d’Ardenne, fidèle à la dynastie ottonienne.

75 Lot 1891, p. 375-376.

76 Trésor de Vignacourt (cf. infra Saint-Quentin denier anonyme n^o 1520).

77 Ilisch 2014a, 2.2, p. 15.

78 Ilisch 2014a, p. 15 : il s’agit des trésors de Mosgau, Lilla Haltarve, Digeråkra ou Klockarebacken.

79 Rigollot 1845, pl. 10, n^o 21.

80 Hirsch, Munich, Auktion 187 du 19/09/1995. Voir dans ce volume sa présentation en annexe à l’étude des monnaies d’Amiens du trésor de Vignacourt.

81 Rigollot 1845.

82 Yvon 1969; Metcalf 1965 p. 250; Duplessy, Metcalf 1962, p. 203.

83 Mallet, Rigollot 1841, pl. 4, n^o 48.

84 Dumas 1971, p. 134.

85 Crinon 2008.

86 Dhénin 2008b.

87 Dhénin 2008a.

88 Dhénin 2008a.

89 Bompaire 2012.

90 Catalogue du trésor n^os 268 et 269.

91 Poey d’Avant 1862, n^o 6003.

92 Morrison, Grunthal 1967, n^o 1661.

93 Dumas-Dubourg 1971, p. 159.

94 La question se pose aussi pour les deniers au buste de Lothaire et Herbert qui, bien qu’ils ne portent aucune marque d’atelier, pourraient être issus de l’atelier de Troyes. Dumas-Dubourg 1971, p. 167-168.

95 Sur l’évolution de ces deux cités où l’évêque-pair se substitue au comte, voir Guyotjeanin 1987.

96 Duplessy 1988, 1, p. 19-20.

97 Dans ce volume, Foucray, Bompaire, « Le trésor monétaire double de Vignacourt (Somme). Monnaies et circulation monétaire dans l’Amiénois et l’Orléanais au début du règne de Philippe I^er ».

98 Dumas-Dubourg 1971, 6595, p. 135.

99 Caron 1882, Pl. 25, 11.

100 Dans ce volume, Achache, Bompaire, Castelas, « Le trésor du Loiret ».

101 Dans ce volume, Foucray « Le trésor du x^e siècle de Maffliers (Val-d’Oise). Deniers et oboles d’Hugues Capet duc ».

102 Le trésor du Puy contenait quatre deniers au nom de Robert II et de « Sainte-Marie », attribués par J. Lafaurie à Sainte-Marie du Puy. Cette attribution repose plus sur la localisation du trésor que sur l’iconographie de ces monnaies, qui n’a rien à voir avec les autres productions de l’atelier du Puy. Compte tenu du caractère très dispersé des ateliers présents dans ce trésor, on peut légitimement s’interroger sur cette attribution qui pourrait tout aussi bien être parisienne et s’inscrire dans la continuité typologique et chronologique des émissions désormais identifiées de l’atelier de Notre-Dame.

103 Charles Basse-Lorraine est le frère du roi Lothaire, et Arnoul le fils bâtard de Lothaire.