Italie du Nord : anonymes
p. 174-181
Texte intégral
377. Allégorie politique relative à rencontre du pape Paul II et de l’empereur Frédéric III
Le pape, signalé par l’inscription PAPA, au-dessus de sa tiare, tient l’empereur, désigné par l’inscription IMPERATOR, sur son épaule. Ils sont tous deux sur le mât d’un navire où sont inscrits les mots : CIVITATES I[M]-PATORIE. Un serpent, enroulé autour d’une banderole portant l’inscription DVX MEDIOLANI, attaque le pape, qui, de son pied g., actionne une roue d’où s’échappe une banderole portant l’inscription PATRIARCE ROME. L’empereur tient dans sa main dr. l’axe brisé de la roue, où s’enroule une banderole portant l’inscription REX BOEMIE. Dans la main g. du pape, une balance et un écusson à trois fleurs de lis, surmontés par l’aigle impérial bicéphale : I[M]PERIV[M]. En dessous de la balance, une petite banderole porte l’inscription ROMA ; une autre, à g. de l’écusson, REX FRA[N]CIE ; une troisième part de l’aile g. de l’aigle avec les mots : SVM q[VOD] ERAM NEC ERAM q[VOD] SVM ET TACITOS VERVMQ[VE]. À g. du mât, un lion et un tronc d’arbre, avec l’écusson aux trois fleurs de lis, d’où part une banderole portant l’inscription DVX BORGO[N]DIE. Dans l’angle sup. g., une comète, avec, à sa dr., l’inscription SVB SATVRNO / I[N]DOMO I[N]FIRMITATIS. En dessous et à g. : SVRCVLVS E[ST] ILLA / STELLA DE QVA SI / BILLA PROFETA / VIT HOC P[RE]SAGIV[M]/ Q[VE] REAVIT. Sur la coque du navire : DVCES AVSTRIE ; sur l’échelle, de bas en haut : RAGO[S]A, VENE / CIA, BOSI / NA, SICI / LIA. Dans la m. inf., trois lignes : PROFECIA DELA SIBILLA TIBVRTINA[…]AVENECIA.
Burin. 216 x 145. Épr. rognée.
Venise (?), vers 1470.
Hist. : K. E. von Liphart, vente, Leipzig, 1876, no 135 ; acquis de Clément le 9 février 1880, 500 F.
Fil. : fragment de cercle, illisible. Cl. B A 1388. Non reproduit.
Ea 19 rés. Cl. 96 A 76228.
H. I, E. III p. 251, 6 (2 épr. connues ; 1 épr. également dans la coll. Rothschild, Louvre) ; P. V, p. 10 et 190, 106. Ye 88 rés., Acquisitions 1848-1907, no 4212.
1Cette gravure, l’une des premières estampes politiques satiriques, fait allusion à l’entrevue qui eut lieu à Rome, entre le pape Paul II et l’empereur d’Allemagne Frédéric III, du 24 décembre 1468 au 9 janvier 1469. Le but de cette rencontre devait être le règlement de la couronne de Bohême. Le serpent représente un des ennemis du pape, le duc de Milan (le serpent est l’emblème des Visconti).
2Le pape, avec ses nombreux alliés, semble maîtriser l’empereur qui a perdu le contrôle de la Bohême. Paul II a promis la couronne à Matthias Corvin. Frédéric III et ses alliés, représentés par l’aigle bicéphale des Habsbourg, le lion du duc de Bourgogne et les armes du roi de France, essaient de tenir le gouvernail brisé. La comète, dont l’un des rayons vient frapper le lion de Bourgogne, est probablement celle de l’automne 1468.
3Cette estampe connut une grande popularité. Une gravure italienne, en taille douce, et quatre gravures sur bois, allemandes, avec des variantes, en sont conservées.
378. Les Deux Vaisseaux et la Mort
Sur le vaisseau de g., au mât brisé par la tempête, la Mort tient les cordages. Sur la proue de celui de dr., un animal est assis.
Burin. 80 x 160. Épr. rognée.
Venise (?), vers 1470-1490.
Fil. : ancre. Briquet, vers 582. Non reproduit.
Ea 19 rés. Cl. 56 C 11656.
H. I, E. III, p. 255, 12 (2 épr. connues) ; P. V, p. 193, 112.
379. Mendiant aveugle avec son chien
Appuyé sur un bâton, il tend son écuelle dans laquelle semble tomber une feuille de lierre.
La technique, le papier et l’impression donnent à cette gravure l’aspect d’un dessin à l’estompe. Les tailles, souvent parallèles et très serrées, se distinguent à peine par endroits.
218 x 105 au tr. c.
Ferrare, vers 1470 x 1480.
Fil. : balance à plateaux circulaires dans un cercle. Briquet, vers 2489. Cl. B A 1021.
Hist. : acquis de Hennin le 3 janvier 1844, 100 F.
Ea 19 rés. Cl. 62 B 22257.
H. I, E. III, p. 259, 23 (unicum) ; P. V, p. 132, 32. Ye 84 rés., Entrées 1830-1847, no 5824.
380. Deux hommes dans un paysage, l’un jouant du luth
Burin. 155 x 214 au c. de pl.
Nord de l’Italie, vers 1470-1485. Ferrare (?).
1er état : sans les fleurs et les touffes d’herbe ajoutées sur le sol, ni l’avancée de terre, à dr., au niveau des deux troncs d’arbre. Avant que, derrière le dôme, un toit et un campanile ne viennent compléter l’église, qu’un drapeau soit ajouté au-dessus du château, à dr., et que la manche g. du personnage assis ne soit élargie.
Hist. : coll. Bégon, acquise en 1770 ; marque de la coll. (Bég.) au recto, en haut, à g. (Lugt, 360).
Ea 19 rés. Cl. 96 A 76229.
H. I, E. III, p. 262, 39-1 (2 épr. connues) ; P. V, p. 189, 102.
381. Deux aigles
Inscription à rebours en haut de l’estampe : INICIVM·SAPIENCIE·E·S·T·TIMOR·DOMINI.
Burin. 95 x 147. Épr. rognée.
Nord-Est de l’Italie (?), vers 1470-1480.
Ea 19 rés. Cl. 96 A 76230.
H. I, E. III, p. 263, 43 (unicum).
4Max Geisberg y voit une gravure d’un maître des écoles du Nord, le Maître des cartes à jouer ou un artiste sous son influence.
382. La basilique Saint-Antoine de Padoue, saint Antoine et une vue de la ville à vol d’oiseau
Inscription en haut à dr. : PADOA·B·E·B·.
Burin. 226 x 300. Épr. rognée.
Nord-Est de l’Italie. École de Padoue (?).
Vers 1500-1510.
Hist. : acquis de C. G. Boerner, Düsseldorf, en juin 1997, 100 000 F (marque au verso d’un collectionneur flamand du xxe s., non identifié).
Ea 19 rés. Cl. 98 B 153691.
H. I, E. III, 55 (épr. de la planche usée, conservée au British Museum, avec un texte imprimé au verso, non identifié). L’épr. acquise par le département des Estampes ne comporte pas de texte au verso et semble d’un tirage bien antérieur. Ye 88 rés., Acquisitions 1997, no 277.
5La vue de la ville de Padoue représentée sur la gravure serait la plus ancienne vue de ville à vol d’oiseau gravée sur cuivre. Elle s’inspire de la monumentale Vue de Venise de Jacopo de’ Barbari, gravée sur bois (inv. 625-630).
383. Saint Ange de Jérusalem
Agenouillé, une épée lui traversant la tête et un poignard plongé dans l’épaule, devant le Christ en demi-figure lui donnant sa bénédiction.
Au bas de l’estampe : S. Angelus de ierusalem carmelita martir et virgo ex tirpe david / sancte fidei orator assiduus. ora pro nobis deum. amen.
Deux autres banderoles portant une inscription, l’une en haut de l’estampe, l’autre descendant des mains jointes du saint.
Burin. 146 x 110 au tr. c.
Milan (?), vers 1490.
Ea 19 rés. Cl. 96 A 76231.
Copie de H. I, E. III, p. 271, 67.
384. La Vierge et l’Enfant sur un trône, adorés par saint Jean Baptiste enfant
L’enfant Jésus désigne une inscription : I[N]TER NATOS MVLIERV[M] NON / SVRESIT MAIOR IOHANE[M] BAPA.
Burin. 160 x 120 au c. de pl. Épr. moderne d’une pl. usée.
Milan (?), vers 1490.
Ea 19 rés. Cl. 96 A 76232.
H. I, E. III, p. 271, 69 (unicum).
385. La Vierge et l’Enfant sur un trône, entourés de dix scènes de la vie de la Vierge
Agenouillés aux pieds de la Vierge et de l’Enfant, un pape et des ecclésiastiques, à g., et un couple impérial de donateurs avec des princes, à dr. Sous cette scène, cinq saints en demi-figures, parmi lesquels, au centre : saint Dominique ; à g., saint Pierre martyr.
Burin. 222 x 138. Épr. moderne.
Milan (?), vers 1490.
Hist. : acquis de Clément le 9 février 1880, 50 F.
Ea 19 rés. Cl. 88 C 180469.
H. I, E. III, p. 272, 71 (3 épr. modernes connues) ; P. V, p. 14, 8 b et I, p. 360, 837. Ye 88 rés., Acquisitions 1848-1907, no 4213.
6La gravure aurait été exécutée lors de la célébration du mariage de l’empereur Maximilien Ier et de Bianca Maria, fille de Galeazzo Maria Sforza, le 30 novembre 1493. Le pape serait Alexandre VI.
386. La Nativité
Dans une grotte d’aspect mantegnesque, la Vierge est agenouillée devant l’Enfant adoré par trois anges et un berger. À dr., presque de dos, saint Joseph. Dans un ciel aux nuages fantastiques, deux anges musiciens.
Burin. 254 x 180 au tr. c. Épr. à l’encre brunâtre, très tachée.
Milan (?), vers 1490.
Ea 19 rés. Cl. 96 A 76233.
H. I, E. III, p. 273, 75 (2 épr. connues) ; P. V, p. 115, 79.
387. Saint Paul et saint Antoine ermites
Saint Paul, debout à g., contemple saint Antoine qui, vu de dos, semble dormir, assis devant sa grotte. Au-dessus, au flanc du rocher, un petit ermitage. Dans le fond, la mer avec des embarcations.
Burin. 194 x 171. Épr. rognée.
Italie du Nord, vers 1500.
Fil. : trois monts. Briquet, vers 11661. Cl. B A 694.
Ea 19 rés. Cl. 96 A 76234.
H. I, E. III, p. 274, 78 (5 épr. connues) ; B. XV, p. 482, 32 (Reverdino) ; P. V, p. 156, 42 (Montagna) et p. 189, 101.
388. Saint Antoine de Padoue
Le saint, vêtu de la robe franciscaine serrée par la cordelière à trois nœuds, tient l’Enfant Jésus sur un livre, son attribut privilégié, et une fleur de lis. Il est dans une église. Sur une tablette posée sur un chapiteau : AN / TON / IVS·D / E PAD / VA·.
Burin. 230 x 166. Épr. rognée.
Italie du Nord, vers 1500.
Ea 19 rés. Cl. 98 A 76235.
H. I, E. III, p. 274, 80 (unicum) ; P. V, p. 187, 95 a.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Dessins français du XVIIe siècle
Inventaire de la collection de la Réserve du département des Estampes et de la Photographie
Damien Chantrenne, Pascale Cugy et Maxime Préaud Barbara Brejon de Lavergnée (dir.)
2014
Les premières gravures italiennes
Quattrocento-début du cinquecento. Inventaire de la collection du département des Estampes et de la Photographie
Gisèle Lambert
1999