Conclusion du titre 1
p. 155
Texte intégral
402. L’expertise institutionnelle des régimes méditerranéens offre, à une échelle géographique réduite, une vision de l’incroyable diversité de l’activité experte. Les organes experts et les processus auxquels ils prennent part sont tous les résultats des circonstances juridiques, politiques et historiques propres à chaque régime de la région. Les conclusions de l’IPBES, que celles-ci soient des recommandations concrètes concernant des mesures environnementales efficaces ou des méthodologies pour l’action publique, connaîtront donc un traitement nécessairement différent au sein de chaque régime.
403. Mais dès lors, n’existe-t-il pas un risque que les recommandations des régimes méditerranéens, pourtant issues de conclusions uniques, soient divergentes ? Par exemple, il est envisageable que le PAM et l’ACCOBAMS sur des questions relevant de leurs champs d’action communs aient une expertise au ton différent. Une telle hypothèse peut conduire à une fragmentation du droit applicable à la biodiversité et aux écosystèmes méditerranéens.
404. Dans le prochain titre, nous verrons que plusieurs mécanismes existent pour éviter une pareille issue. Plus précisément, l’expertise méditerranéenne telle que nous l’avons décrite au fil de ce titre a connu un décloisonnement important. En permettant la participation d’acteurs représentants, la société civile, ainsi qu’en dressant des ponts entre les processus d’expertise de la région, les États et institutions méditerranéens ont établi un cadre juridique à même de faire face au risque d’un traitement incohérent des conclusions de l’IPBES.

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