Table des matières
- I. — D’une revue à l’autre : bornes chronologiques et constitution du corpus
- II. — Une enquête documentaire et par entretiens
- III. — Un groupe peu étudié, un positionnement littéraire gommé
- IV. — Définir le jeu : son essence paradoxale
- V. — Littérature et sciences sociales : une démarche pluridisciplinaire
- VI. — Des origines à la disparition du soupçon ludique : organisation de la démonstration
Première partie. Les enfants terribles de la révolution (1966-1970)
Chapitre premier
Aux origines (extra)textuelles du jeu- I. — De 1709 à 1958 : histoire de l’espace littéraire, genèse du soupçon ludique
- Misère et inconstance du marché littéraire pendant la période coloniale
- De l’instable souscripteur au lecteur soupçonneux. Origine d’un pacte de lecture fondé sur la méfiance
- Littérature engagée et littérature autonome : les deux pôles de l’espace littéraire pendant la période républicaine
- II. — Entre cage dorée et « champ du doute » : l’autonomie ambiguë des écrivains
- Bâtir un espace puissant pour les écrivains : leur donner les moyens de leur autonomie ?
- Ambiguïtés, doute et soupçon. Du discours de Castro aux poèmes du Caimán
Chapitre II
En être ?Les paradoxes d’une avant-garde institutionnelle et la naissance d’un ethos joueur
- I. — De la brigade de jeunes écrivains à l’avant-garde officielle : la création de la revue El caimán barbudo
- Récits contrastés de la formation du groupe. Un rapport dissymétrique à l’institution littéraire
- Dans le giron de l’Union des jeunes communistes : la création du Caimán barbudo
- Un groupe à succès… mal partagé
- En être ou pas ? La « collaboration et la critique »
- II. — Jouer au jeune rebelle, une identité légitime dans l’espace politique des années 1960
- « Des gamins barbus, mais des gamins quand même ! »
- Du jeune au nouveau : la réfraction de la jeunesse dans l’univers littéraire
- Haro sur la jeunesse : la privatisation ludique d’une catégorie
- III. — Jeux agonistiques : de la bataille militaire à l’arène littéraire
- « Prêts pour la bagarre, avec la plume et avec les armes »
- Déréalisation du combat et soupçon ludique
- L’arène littéraire : jouer en équipe
- IV. — Jouer avec les dents. Le poète nouveau : un homme blanc, viril et hétérosexuel
- Une vision du monde masculine
- Des poètes « mâles alpha » ? La femme, ciment de la bande de poètes
- Les poètes du Caimán barbudo, une police poétique ?
Chapitre III
Marx et la lyreLe suspect tiraillement du cœur et de la tête
- I. — Conjuguer raison marxiste et émotion lyrique, une injonction contradictoire faite aux poètes
- Orphée au pays des barbus. Valorisation de l’affect et de la raison froide : les bases d’une injonction paradoxale
- Que la poésie devienne maïeutique, maïeutique marxiste
- II. — Des caïmans bipolaires : la tête et le cœur sur le ring
- La division du travail rationnel et émotionnel dans la revue
- Darwin sur l’oreiller
- Le nonsense ou le divorce du cœur et de la tête
- III. — Éclats de raison et éclats d’émotion : une mythologie ludique de la révolution
- L’émotion discrète de l’enfance
- Le sujet douteux de la raison : le lyrisme marxiste, un lyrisme du soupçon
Chapitre IV
Les poètes limogésDe l’identité littéraire turbulente à l’identité politique censurée
- I. — Fin de partie. Quand l’UJC renvoyait ses écrivains
- Le mystérieux dix-septième numéro : gommage de l’identité littéraire et invasion du sérieux ?
- Le Caimán déplumé
- Trouble de la personnalité littéraire borderline : le dangereux jeu de tirer sur la corde
- Le jeune rebelle : une identité en cours de péremption
- II. — L’antichambre du cas Padilla : non pas les œuvres mais l’identité politique des écrivains en question
- Le texte de Padilla et son commentaire par la rédaction de la revue
- Renvoi des poètes mais maintien du nom Caimán barbudo
- III. — 1971. Le procès des poètes
Deuxième partie. Censure et répression. Ne pas devenir les veuves du Caimán (1971-1990)
Chapitre V
Le jeu réprimé- I. — Les fils de Saturne ? La décennie 1970, l’hiver des écrivains cubains
- Dogme et silence, un quatuor déchiré. Trois perdants et un tricheur
- Les effets inégaux du Quinquennat gris en fonction du capital des auteurs
- II. — 1977-1985. Le jeu est-il l’apanage des forts ?
- Scission dans le corpus : du jeu pour les écrivains les plus dotés, du sérieux pour les moins dotés
- Le soupçon ludique : entre risque politique et autonomie littéraire
- III. — La mort de Nogueras. Resserrement des liens et regain de jeu dans le groupe
- Resserrement du groupe à la mort de Nogueras, poète ludique
- Regain de ludique dans les poèmes du groupe
- La centralité de Nogueras
Chapitre VI
Trouble dans l’engagementBarbes postiches et révolution travestie
- I. — Le repli du ludique dans la bagatelle ?
- Des poèmes politiques sérieux
- Badinage et bagatelles. Des jeux si peu sérieux
- Virilité et identité révolutionnaire : deux sphères cloisonnées ?
- II. — Trouble dans le genre et troubles politiques
- Parodies et hyperboles virilistes : le mâle mis à mal
- La révolution travestie ?
Troisième partie. Le jeu perdu de la révolution. Du soupçon ludique à la dénonciation politique (1991-2002)
Chapitre VII
Exporter l’histoire du groupe : Las palabras perdidas de Jesús DíazDes jeux qui dénoncent
- I. — Du ludique au jeu. La transformation d’un ethos en thème dans Las palabras perdidas
- La mise en scène documentée du « jeu des épitaphes »
- Chez Coppelia. Une longue scène de jeux littéraires au cœur du roman
- II. — Du soupçon à l’accusation : clarté de la critique politique dans Las palabras perdidas
- Disparition partielle du soupçon à Cuba : la critique officielle des « erreurs » de jeunesse de la révolution
- La dissidence : une valeur littéraire positive en Espagne et en France
- La réécriture critique de Las palabras perdidas
Chapitre VIII
Quand les poètes se mettent hors-jeuLa disparition du soupçon ludique dans le corpus poétique
- I. — La révolution littéraire trahie. Perte de foi dans le champ éditorial cubain
- J’accuse… ma maison d’édition. Le cas de Félix Contreras
- Félix Guerra : d’inoffensifs jeux d’enfants
- Le désamour des poètes. Sigifredo Á. Conesa et Helio Orovio
- II. — Silence ou sensure. L’essoufflement de Guillermo R. Rivera et de Víctor Casaus
- La « sensure » chez Víctor Casaus
- III. — Disparition du soupçon ludique et levée de la hache de guerre : l’exil intérieur de Raúl Rivero
- Entre fantôme et fantasme, une situation d’énonciation sérieusement paradoxale
- Le poète au tribunal. L’émergence d’un sujet poétique accusateur
- Le perdant : nouveau sujet poétique et politique
Chapitre IX
Du jeu à revendreUn symbole de désintéressement
- I. — Le jeu comme immunité littéraire de l’écrivain dissident
- Quand Jesús devient Judas. Le plat de lentilles et l’a(r)gent de l’impérialisme
- Les mots à perte. Un plaidoyer pour l’autonomie littéraire
- Raúl Rivero, le perdant du marché
- Jeux de vertige : la nouvelle vision du monde de Jesús Díaz
- II. — Le jeu comme valeur centrale du sous-champ littéraire cubain en Espagne
- Les structures d’un sous-champ littéraire cubain en Espagne
- Le jeu, indice de référence de la littérature cubaine en Espagne ?
- Un sous-champ internationalisé
- Une internationalisation qui bénéficie au roman
Chapitre X
La revue Encuentro de la cultura cubana : la dernière réunion du groupeLa littérature au service de la démocratie cubaine
- I. — Les longues ombres des vieux poètes. Le groupe, ciment littéraire d’un nouveau projet politique
- Que reste-t-il de nos caïmans ?
- Ni caïmane ni barbue : Encuentro de la cultura cubana
- Jesús Díaz, convertisseur virtuose du capital littéraire en capital politique
- II. — Littérature et réunion prédémocratique de la nation cubaine
- L’influence de la transitologie
- La plume et le territoire : un nationalisme littéraire