La France savante
En France, le CTHS est depuis 1834 expert dans la détermination de ce qui est ou non « savant », c’est-à-dire, dans l’esprit de François Guizot, ici présenté par Simone Mazauric, ce qui doit être fondé en raison et conduit par des méthodes indiscutables. Pourtant, on n’a pas attendu 1834 pour mettre sur le devant de la scène des « savants » reconnus comme tels de leur temps et se regroupant pour mieux appréhender des questions complexes. Si l’érudit peut être solitaire, le « savant » ne l’est ...
Note de l’éditeur
Les articles de cet ouvrage ont été validés par le comité de lecture des Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques dans le cadre de la publication des actes du 140e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques tenu à Reims en 2015.
Éditeur : Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques
Lieu d’édition : Paris
Publication sur OpenEdition Books : 13 novembre 2018
ISBN numérique : 978-2-7355-0875-4
DOI : 10.4000/books.cths.2532
Collection : Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques
Année d’édition : 2017
Nombre de pages : 379
Nicole Lemaitre
IntroductionTradition et culture
Jean-Claude Bonnefont
L’Académie de Stanislas après la Révolution française (1802-1830) : rupture ou continuité ?Claude-Isabelle Brelot
Les réseaux d’une société savante : la Société d’émulation du Jura (1818-1939)Christiane Demeulenaere-Douyère
Écrire l’histoire de Paris en réseau : les relations de la Société de l’histoire de Paris et de l’Île de France avec les autres sociétés d’histoire parisiennesPatrick Demouy
L’Académie Nationale de Reims, une institution de mémoireArnaud Dhermy
Les auteurs des petites revues de patrimoine, réseau pionnier ou circonstanciel ? 1880-1930Thierry Lefebvre
La Société d’histoire de la pharmacie d’un siècle à l’autreFrançois Lefèvre
La Société d’Agriculture, Commerce, Sciences et Arts du département de la Marne (1798-2015) : deux siècles d’existence d’une société savanteSimone Mazauric
François Guizot et la création du CTHS : les sociétés savantes, la politique et l’histoireCaroline Niess-Guerlet
Le torque gaulois en Champagne septentrionale au xixe siècle : un objet d’échangesJean-Paul Rothiot
De la Société d’émulation des Vosges à la Fédération des sociétés savantes des Vosges : de l’un au multipleJean-Roger Wattez
La création de la Société linnéenne du Nord de la France et le premier demi-siècle de son existence (1865-1914)Sciences et techniques en réseau dans la société
Marianne Altit-Morvillez
Le réseau épistolaire d’Émile Espérandieu dans la controverse de GlozelBernard Delaunay
Un réseau newtonien : l’académie royale des sciences, la ville de Reims et une école de « mathématiques pratiques » au xviiie siècleBruno Delmas et Diane Dosso
Positivistes et sociétés positivistes : réseaux et divisions (1830-1944)Ginette Gablot
Le bref enseignement d’Yvette Cauchois au CNAM au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : forces en présenceJean-François Guillot
La Société française des urbanistes et l’Institut d’urbanisme : deux usages du réseau pour une même cause ?Cécile Parmentier
Le réseau au cœur de la méthodologie de Théodore de MayerneSandra Péré-Noguès
Le réseau européen de Joseph Déchelette au cœur d’une archéologie protohistoriqueFrancis Tourneur
Le réseau du marbre entre les Pays-Bas méridionaux et la France avant les grands travaux de Versailles ou les prémices d’une apothéoseNadine Vivier
L’insertion sociale des réseaux des sociétés d’agriculture et des comices (France, vers 1835- vers 1890)Les érudits et leurs réseaux
François Gasnault
L’inlassable quête aux chansons des associations de musiques et danses traditionnelles : une érudition en roue libre et à perdre haleineYanick Lasica et Dominique Tritenne
Le Conservatoire National des Pierres et des marbres (CNPM), réseau interdisciplinaire d’érudits au xxie siècleMichel Mieussens et Claude Bouhier
Un réseau qui doit s’organiser : les 170 musées de l’école en France
En France, le CTHS est depuis 1834 expert dans la détermination de ce qui est ou non « savant », c’est-à-dire, dans l’esprit de François Guizot, ici présenté par Simone Mazauric, ce qui doit être fondé en raison et conduit par des méthodes indiscutables. Pourtant, on n’a pas attendu 1834 pour mettre sur le devant de la scène des « savants » reconnus comme tels de leur temps et se regroupant pour mieux appréhender des questions complexes. Si l’érudit peut être solitaire, le « savant » ne l’est jamais, car porté par un groupe d’amis, de collègues, de correspondants…, il répond à une requête sociale et travaille en réseau. Guizot a voulu s’appuyer sur les sociétés locales plutôt que sur les universités comme en Allemagne ; ce choix est révélateur d’une volonté de porter l’esprit scientifique partout dans les élites provinciales en s’appuyant sur des associations volontaires en plein essor au moment où il est au pouvoir. Pour Guizot en effet, il n’y a pas de savants sans réseaux scientifiques, sans groupes permanents ou non qui portent des questions et travaillent en émulation. Même si l’on sait que les Grecs les premiers ont su grouper les compétences, il n’est pas évident de décrypter qui appartient au cercle, au groupe d’amis, qui participe à la conversation et à l’élaboration en commun des solutions.
Les historiens peuvent suivre ces réseaux dès lors qu’ils ont une documentation qui leur permet d’en cerner l’existence et d’en distinguer les participants : correspondances, échanges de manuscrits puis éditions, voire procès… Bien entendu, tout devient plus simple avec la multiplication de la documentation, c’est pourquoi la base de données collaborative du CTHS commence au XVIe siècle. Mais qu’est-ce qu’une science, qu’est-ce qu’un « savant », quels sont ses objets ? C’est cette interrogation qu’explorent tous les auteurs de ce volume.
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Signes et communication dans les civilisations de la parole
Olivier Buchsenschutz, Christian Jeunesse, Claude Mordant et al. (dir.)
2016