À la recherche du temps libéré

I

Exemple 1. Quatuor à cordes no 15 en sol majeur, op. 161 (1826), 1^er mouvement : Allegro moderato, mes. 11-24

1Une musique dans laquelle sans cesse un son compact se met à papilloter ; et qui donc s’écoule en tremblant, qui même se perd dans le temps, de sorte que sa vibration se communique jusqu’à des phases plus calmes ; là, les fluctuations sont internes et d’autant plus subtiles. Une telle musique donne à entendre ce qu’elle est d’après sa substance – de l’air en oscillation, du temps dessiné, et comme la sismographie de la vie intérieure ; raison précise pour laquelle elle émeut immédiatement. Ensuite (dans le second mouvement du quatuor), la musique retrouve un caractère plus verbal : elle entame le chant comme une plainte. Toutefois, ici aussi le balbutiement continue de se faire entendre sous la surface, mais il est vrai beaucoup plus lentement, avec des battements délicats, comme le son d’une pulsation cardiaque.