De la situation du métier

Avant d’aborder les questions de détail – nous nous bornerons ici aux considérations de fond concernant la Klangkomposition –, il y a, au départ, cette question, la plus essentielle de toutes, car de sa réponse dépendent toutes les autres : pourquoi s’applique-t-on, avec une logique imperturbable, à rendre consciente chaque étape du processus qui conduit de la conception jusqu’au son isolé –, à la remettre en question et à la soumettre à un examen critique ? Il ne suffit pas d’en donner une explication négative, selon laquelle on agirait en réaction contre une musique qui aurait été chargée, jusqu’à saturation, de métaphores ; d’une musique qui n’aurait pu être comprise en définitive que de façon symbolique ; d’une musique réduite à des associations, des états névrotiques et des excitations inconscientes des sens, au point que ses ultimes avatars trouvent aujourd’hui leur place, à juste titre, dans le « bruitage de scène et la musique de film ». Il ne suffit pas non plus d’expl