Forme

I.

1La pulsion qui pousse à définir, fixer et circonscrire semble aussi ancrée en nous que la pulsion contraire visant à défaire et à délier. Les définitions rassurent en même temps qu’elles contraignent. On y tient et on les craint. Si cela a un sens de parler de forme-sonate et de forme statistique en musique, qu’est-ce que la forme musicale ? J’ai bien peur que ce ne soit qu’un mot et une masse confuse de faits dont on ne sait pas si on peut les réduire à une seule notion.

2« Forme » est un terme aussi respectable qu’ambigu. On peut donc l’employer dans un mot de ralliement qui est moins déterminé par son contenu que par sa fonction. Il est frappant d’observer qu’en littérature la forme correspondrait plutôt à un mot de ralliement critique et en musique à un mot de ralliement positif. Qui adhère au formalisme littéraire peut espérer se voir admis au sein de l’avant-garde ; mais on se méfie de l’apologiste de la forme musicale : ne va-t-il pas se mêler de dicter des normes à la