Avant 1945, les chemins de Ludwig Erhard et des ordolibéraux se croisent sans jamais se superposer : ces rencontres se font en pleine dictature nationale-socialiste dans le milieu des affaires, sans prendre immédiatement une dimension intellectuelle. Ludwig Erhard, bien que d’obédience libérale, s’associe en effet pleinement à la fin des années 30 aux pratiques d’économie dirigée dans l’espoir de sauvegarder les intérêts de l’industrie légère. Puis, à partir de 1943, Ludwig Erhard prône le retour à l’équilibre budgétaire dans le cadre d’une économie dirigée. Ce n’est qu’à partir de 1947-1948 que Ludwig Erhard intègre magistralement les leçons politiques de Walter Eucken et emprunte au discours de Wilhem Röpke le vocabulaire et la verve idéologique qui lui vaudront d’emporter l’adhésion d’une CDU plus qu’hésitante au retour à l’économie de marché.
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Extrait du texte
Ludwig Erhard et quelques ordolibéraux
En 1950, Wilhem Röpke fait paraître, à la demande de Konrad Adenauer, un opuscule qui plébiscite la politique économique libérale de Ludwig Erhard1. C’est à la suite de ce soutien officiel que la politique économique poursuivie par le ministre de l’Economie en RFA dans les années 50 est apparue publiquement comme la mise en pratique concertée et volontaire des principes ordolibéraux : la réforme monétaire et la libéralisation des prix de 1948, la loi anti-cartels de 1957 n’avaient-elles pas été appelées de leurs vœux par les ordolibéraux ? L’ardeur que met L. Erhard dans les années 50, d’une part à défendre les principes ordolibéraux dans ses interventions publiques, d’autre part à se réclamer de W. Röpke2 confirme l’idée d’une influence revendiquée. Par ailleurs, le poste de conseiller politique occupé par Walter Eucken dans le conseil scientifique de l’administration économique bizonale en 1947-48 conforte également la thèse d’une influence du...
Maître de conférences en études germaniques à l’université de Cergy-Pontoise. « La contribution d’Alfred Müller-Armack à l’initiation d’un ordre économique libéral en Europe de 1958 à 1963 », in M.-T. Bitsch (dir.), Le Couple France-Allemagne et les institutions européennes. Une postérité pour le plan Schuman ?, Bruxelles, Bruylant, 2001. communpat@wanadoo.fr
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COMMUN, Patricia. La conversion de Ludwig Erhard à l’ordolibéralisme (1930-1950) In : L'ordolibéralisme allemand : Aux sources de l'Économie sociale de marché [en ligne]. Cergy-Pontoise : CIRAC, 2003 (généré le 19 mars 2024). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/cirac/821?mobile=1>. ISBN : 978-2-905518-54-5. DOI : https://doi.org/10.4000/books.cirac.821.
Commun, P. 2003. La conversion de Ludwig Erhard à l’ordolibéralisme (1930-1950). In Commun, P. (Ed.), L'ordolibéralisme allemand : Aux sources de l'Économie sociale de marché. CIRAC. doi :10.4000/books.cirac.821
Commun, Patricia. “La conversion de Ludwig Erhard à l’ordolibéralisme (1930-1950)”. Commun, Patricia. L'ordolibéralisme allemand : Aux sources de l'Économie sociale de marché. Cergy-Pontoise : CIRAC, 2003. (pp. 175-199) Web. <http://books.openedition.org/cirac/821?mobile=1>.
COMMUN, Patricia (dir.). L'ordolibéralisme allemand : Aux sources de l'Économie sociale de marché. Nouvelle édition [en ligne]. Cergy-Pontoise : CIRAC, 2003 (généré le 19 mars 2024). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/cirac/790?mobile=1>. ISBN : 978-2-905518-54-5. DOI : https://doi.org/10.4000/books.cirac.790.
Commun, P. (Ed.) 2003. L'ordolibéralisme allemand : Aux sources de l'Économie sociale de marché. CIRAC. doi :10.4000/books.cirac.790
Commun, Patricia, ed. L'ordolibéralisme allemand : Aux sources de l'Économie sociale de marché. Cergy-Pontoise : CIRAC, 2003. Web. <http://books.openedition.org/cirac/790?mobile=1>.
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