La politique énergétique après Fukushima : controverses franco-allemandes et compromis européens

Michel Cruciani et Sabine von Oppeln

p. 119-133


Extrait

1L’accident nucléaire de Fukushima en mars 2011 a réactivé à l’échelle mondiale les débats portant sur la sûreté des installations nucléaires. En Europe, c’est non seulement la sûreté des installations nucléaires qui a été interrogée, mais aussi la place du nucléaire dans le mix énergétique. La France et l’Allemagne ont réagi à l’accident de Fukushima de manière diamétralement opposée, rappelant ainsi leurs différences de priorités en matière de politique énergétique. En France, on a estimé qu’une nouvelle évaluation de la sûreté des centrales était nécessaire après l’accident de Fukushima et que des mesures de renforcement de cette sûreté se révèleraient peut-être indispensables au vu des résultats, mais qu’il n’y avait pas lieu dans l’immédiat de condamner le recours à l’énergie nucléaire. En Allemagne, au contraire, il a été décidé au lendemain de l’accident de désactiver les huit centrales nucléaires les plus anciennes dans le cadre d’un moratoire de trois mois. Dans le mêm

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