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Juvenes - The Middle Ages seen by Young Researchers

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André Filipe Oliveira da Silva
, 
André Madruga Coelho
, 
José Simões
, 
et al.

Le château de Walhain-Saint-Paul (Duché de Brabant, XIIe-XIXe s.), une haute-cour entre fonctions résidentielle et artisanale

Alizé Van Brussel

Résumé

Le château en ruines de Walhain-Saint-Paul (Brabant Wallon, Belgique), implanté sur l’ancienne frontière entre le Duché de Brabant et le Comté de Namur, fait l’objet de recherches conjointes entre l’UCLouvain (Belgique) et l’Eastern Illinois University (USA) depuis 1998. L’étude interdisciplinaire du site ainsi que les campagnes de fouilles successives permettent aujourd’hui de documenter l’organisation des bâtiments internes à la haute-cour, dont le phasage et les articulations ont été investigués au sein d’un mémoire de master en 2019. Après l’édification du donjon au début du 12ème siècle, des remparts au cours du 13ème siècle, de grands travaux de réaménagement au 16ème siècle semblent pérenniser les fonctions des différents espaces de la haute-cour. Les structures internes à ces bâtiments, telles que des fours, documentées tant par l’archéologie que par les sources historiques, principalement connues dans leur phase moderne, permettent de postuler la spécialisation des espaces, suivant des fonctions résidentielles, de services et artisanales, au sein de la haute-cour du château.

Note de l’auteur

Cet article, écrit en 2020 à la suite d’une conférence présentée en novembre 2019, doit aujourd’hui être nuancé et complété par l’article suivant et les découvertes effectuées en 2020 et 2021 : Van Brussel, avec la coll. de Verslype, sous presse.

Texte intégral

Introduction

  • 1 Partiellement éditée dans Ubregts, 1976, p. 49-144 ; documents originaux : A.G.R., G.S.N., n° 5050, (...)
  • 2 Classement des ruines du château et des alentours comme monument, le 10 novembre 1955 (section F, p (...)
  • 3 Classement de l’ensemble formé par les ruines du château médiéval de Walhain comme site, le 16 octo (...)

1Le château de Walhain-Saint-Paul est situé sur l’ancienne frontière entre le duché de Brabant et le comté de Namur, dans l’actuelle province du Brabant Wallon en Belgique (fig. 1 et 2). Ce château fait l’objet d’un programme de recherches pluridisciplinaires depuis 1998, conduit par l’Université Catholique de Louvain (UCLouvain, Belgique) et l’Eastern Illinois University (Etats-Unis). Ce projet allie archéologie du bâti et du sous-sol, études du paléo-environnement, par le biais d’analyses palynologiques et de carottages pédologiques, ainsi que l’étude des documents iconographiques et textuels. Parmi ces derniers, la comptabilité du château, conservée partiellement entre 1521 et 17881, est l’une des sources principales éclairant les travaux menés dans le château et dans ses fermes. Ces sources sont précieuses car le monument et le site font l’objet de deux arrêtés de classement, le premier en 19552 et le second en 19803. Ceux-ci impliquent que les niveaux modernes ne peuvent pas être démontés pour atteindre les niveaux médiévaux, créant des lacunes dans la compréhension de l’articulation des vestiges au fil des investigations menées.

Figure 1 - Vue vers le Nord du donjon et des ailes sud-est et sud-ouest. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Figure 1 - Vue vers le Nord du donjon et des ailes sud-est et sud-ouest. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Cliché d’Anne-Michel Herinckx, juillet 2015 (CRAN)

Figure 2 - Localisation de Walhain-Saint-Paul

Figure 2 - Localisation de Walhain-Saint-Paul

Infographie de Véronique Clarinval (CSSA – CRAN), 2013

  • 4 Van Brussel, 2019. Ce mémoire a été réalisé sous la direction de Laurent Verslype et de Philippe Br (...)

2Ces recherches ont permis la réalisation d’un travail de fin de master sur l’étude des vestiges archéologiques de la haute-cour4, visant à l’établissement d’une synthèse archéologique préalable à la restauration. Les investigations précédentes ont principalement mené à des communications au sein de colloques et à des notices de résultats préliminaires, mais un travail de synthèse de l’ensemble des données stratigraphiques et planimétriques n’avait jusqu’alors pas pu voir le jour pour la haute-cour, contrairement à la basse-cour. Ce mémoire avait donc pour objectif de pallier ce manque et d’apporter un éclairage complémentaire préalable aux travaux de valorisation du site.

  • 5 Verslype [et al.], 2008, pp. 252-260.
  • 6 Colling, 2011.

3Il s’agira ici de présenter quelques résultats de cette étude, en mettant en avant la spécialisation des espaces et fonctions au fil de l’occupation de cette haute-cour, dont les premiers vestiges matériels datent de la fin du 12ème siècle, l’évolution de la basse-cour qui lui est associée ayant fait l’objet d’une étude antérieure5 et le bâti ruiné d’un premier bilan, également au sein d’un mémoire de master6. Les comparaisons formelles et architecturales, dépassant le cadre du mémoire précité, sont en cours, tandis que les datations, majoritairement proposées à partir d’un aperçu général du matériel archéologique ainsi que grâce à la comptabilité, pourront être affinées dans les années prochaines par le biais d’un mémoire de master commencé en 2020 à l’UCLouvain sur le matériel découvert.

Histoires de familles, histoire du château

  • 7 Verslype [et al.], 2004, pp. 20-21.
  • 8 Verslype [et. al.], 2005 A, pp. 33-36 ; Verslype [et. al.], 2006, pp. 197-200 ; Verslype et Herinck (...)
  • 9 Aksakow, 1989, p. 14.
  • 10 Aksakow, 1989, p. 15.

4Les premiers niveaux d’occupation du site sont antérieurs aux phases monumentales encore préservées actuellement et uniquement documentés dans la zone de la basse-cour. Ils ne sont connus qu’au moyen de forages pédologiques et de coupes stratigraphiques, les situant à environ 2,50m sous le niveau actuel de la terrasse de la basse-cour7. Ces prélèvements ont permis l’identification d’une section de fossé limitrophe associée à des rejets organiques, ainsi que les indices d’un élevage de bovidés associé aux alluvions du ruisseau adjacent, le Radas8. Cette occupation pourrait être mise en lien avec les mentions d’une villa Walaham attestées dans diverses chartes des 10ème et 11ème siècles. à cette époque, la villa Walaham faisait partiellement partie des possessions de l’abbaye de Gembloux, partiellement du pagus Darnau9. La confirmation par le Pape Célestin III de la possession des terres de l’abbaye fait, entre autres, mention d’un alleu localisé à Walhain10. Il est cependant difficile d’associer avec certitude ces mentions et les traces d’occupation relevées jusqu’à présent.

  • 11 Verslype et Herinckx, 2016, p. 10.
  • 12 Aksakow, 1989, p. 20 et p. 22.
  • 13 Aksakow, 1989, p. 26.
  • 14 Verslype [et al.], 2004, pp. 20-21 ; Verslype [et al.], 2005, pp. 379-381.

5À la fin du 12ème siècle, un donjon sur motte de plan circulaire et profil tronconique est édifié sur le site. La construction de cette tour est liée à la montée en puissance de la famille de Walhain11, premiers propriétaires du site qui soient clairement identifiés. À l’époque de sa construction, le seigneur local, Arnould II, est mentionné à plusieurs reprises en tant que témoin et garant de chartes édictées par le duc de Brabant12, et y est qualifié à plusieurs reprises de membre de la familia ducale, d’abord en tant que miles en 1194, puis baron du duc en 1195 et enfin dominus en 120113. La date d’édification du donjon, située au tournant du 11ème au 12ème siècle, pourrait être mise en lien avec cette présence marquée d’Arnould II de Walhain dans l’entourage du duc Henri I de Brabant. Les terres marécageuses accueillant le donjon étant situées sur la frontière avec le comté de Namur, il s’agissait de fait d’une position défensive importante14. Formé par au moins trois étages, la porte initiale était située au premier niveau et donnait accès au rez-de-chaussée via un escalier intra-mural, qui servait de lieu de stockage et de défense au moyen de ses quatre archères. Le premier niveau servait probablement de lieu de réception, tandis que le niveau supérieur devait accueillir une chambre. Un dernier niveau a pu servir de défense également.

  • 15 Verslype [et al.], 2004, pp. 20-21 ; Verslype, Young et Best, 2008, pp. 26-27.

6Au début du 13ème siècle, deux courtines, sud-est et nord-est sont établies, ainsi qu’un châtelet d’entrée, probablement sous l’autorité de Guillaume, frère d’Arnould II et/ou d’Arnould III, le fils de Guillaume. Il faudra attendre le dernier quart du 13ème siècle voire le début du 14ème siècle, sous Arnould IV ou Arnould V, pour que soient érigées les murailles nord-est et nord-ouest. L’arrêt du chantier dans le second tiers du 13ème siècle pourrait être mis en relation avec des difficultés financières, peut-être liées aux obligations militaires des Walhain à Woeringen et aux éperons d’Or à Courtrai. Le terminus ante quem de la clôture de la haute-cour nous est donné par la mention du castrum dans une charte de 131415. Un niveau de préparation de chaux dense et compact sur le sommet de la motte primitive, pouvant être mis en lien soit avec la phase finale de la construction de l’enceinte castrale au début du 14ème siècle, soit avec l’établissement d’un mur de terrassement antérieur à la clôture de la cour et établi dans le courant du 13ème siècle, a pu être mis en évidence dans la zone nord-est au sein de sondages profonds.

  • 16 Verslype [et al.], 2004, pp. 20-21 ; Verslype, Young et Best, 2008, pp. 26-27 ; Godding, 1989, pp. (...)
  • 17 Extrait du registre des dénombrements du quartier wallon Brabant de l’an 1440 reposant au greffe de (...)
  • 18 Extrait du registre des dénombrements de l’an 1440 reposant au greffe de la souveraine cour féodale (...)
  • 19 Une charte datée du 05 mai 1460, fait état de l’investissement d’Antoine, fils naturel de messire A (...)
  • 20 Cf. Verzymelen, Young, 2002, p. 75, n° 20, contra Berckmans, 1975, p. 262; Pirlot, Genicot, 1974, p (...)
  • 21 van Ham, 1980, p. 108-110 ; Les premières synthèses historiques, outre Aksakow 1989, ont fait l’obj (...)

7En 1304, l’exécution du testament d’Arnould V conduit au passage de la seigneurie aux mains de la famille de Looz d’Agimont, par absence d’héritier masculin encore en vie16. Il reste en leur possession jusque 1374 environ. Ceux-ci n’engagent que peu de frais pour le maintien de la résidence, la priorité étant placée sur le château d’Agimont. à la suite du décès de Jean II d’Agimont, le château passe successivement aux mains de différentes familles et est finalement racheté en 1430 ou 1435 par Antoine de Glimes, quatrième frère de Jean II de Glimes, seigneur de Glimes, de Bergen-op-Zoom et de Melin17. En 1440, il fait établir un dénombrement des possessions de la seigneurie qui comprend alors une douzaine de villages et hameaux. Ce document contient la première description du domaine de Walhain, qui recense 9 pleins fiefs et 26 petits fiefs et dans lequel « ay ung chasteil a tours, mares et fosses doubles, basse court, jardins, cortils joindant le dit fosseis de dite chastiel »18. Cette description est cohérente avec les sources historiques et iconographiques postérieures conservées. Antoine n’ayant pas d’enfant légitime19, le domaine de Walhain entre en possession de son neveu : Jean III de Glimes. Au fil des héritages au sein de cette famille, c’est finalement à Antoine de Glimes, également dit Antoine de Berghes, comte puis, à partir de 1533, marquis de Bergen-Op-Zoom20, qu’échoit la seigneurie de Walhain, unie avec Bergen-Op-Zoom dès 149421.

  • 22 Gramaye, 1708, p. 30.
  • 23 A.G.R., C. T., I 218 (164), f° 30.
  • 24 Butkens [et al.], 1726, p. 191 ; Martin, 1986, p. 32 ; Ubregts, 1976, p. 51.

8Sous les de Glimes, le château connait de nombreux travaux de réaménagement et la construction de la grande résidence. Les premières modifications, datées de la seconde moitié du 15ème, conduisent à l’édification d’une première aile monumentale. Celle-ci sera ensuite remaniée à deux reprises, dont les indices sont particulièrement perceptibles au sein des sous-sols conservés. La première consiste en un élargissement des baies pour former les grandes arcades aujourd’hui conservées, tandis que la seconde correspond principalement à un réagencement des accès et des circulations entre les différentes composantes de cette aile, travaux dont l’évocation et la nécessité transparaissent dans les sources textuelles et iconographiques : « Castrum Valhainii vetus est duplici cinctum fossam, à Marchione Berghensi magnifico opere coeptum reparari »22. Même si ces travaux sont d’envergure, le château ne remplit plus le rôle de résidence principale pour le marquis – seul le bailli y vit à temps plein23. –, mais plutôt la fonction d’un centre de gestion du comté, attesté entre autres par la remise en état de fonctionnement de la brasserie24.

  • 25 Martin, 1986, p. 32 ; van Ham, 1980, p. 108-110.
  • 26 Martin, 1986, p. 32 ; Tarlier, Wauters, 1865, p. 21.
  • 27 Martin, 1986, p. 32.
  • 28 Meuwissen, 2010, pp. 194-228.

9En 1533, Antoine de Berghes obtient l’élévation de Bergen-Op-Zoom au rang de marquisat par Charles Quint et, dès 1532, l’attribution à la seigneurie de Walhain du titre de comté. Celui-ci restera uni à la maison de Bergen-Op-Zoom jusqu’au passage des biens à Ernestine van Wittem en 1663, date à laquelle le comté se fond dans les possessions de la maison de Lotharingie de Rohan, alors que les différents fiefs s’en détachent. Le château est de moins en moins entretenu, et les propriétaires n’investissent plus dans de grands travaux car ils n’y résident plus. Il perd progressivement sa fonction de centre de gestion, ses pouvoirs et ses revenus, auparavant constitués par des droits de mortemain sur le territoire de l’abbaye de Gembloux ; des droits banaux sur les moulins de l’Escaille à Gembloux, de Sauch à Walhain et de Thorembais25 ; ainsi que cinq franches tavernes à Walhain, Baudecet, Thorembais, Tourinnes-Saint-Lambert et Al Haise à Nil-Saint-Martin, qui devaient obligatoirement se fournir à la brasserie du château26 ; par l’exploitation des bois et des viviers ; et enfin par l’affermage de biens tels que la ferme de la basse-cour, de Baudecet, de la cense Delstanche à Lérinnes, de celle de Limelette et des prés de Boscailles, Viveroux et Prodondbroux27. La terre de Walhain est finalement vendue le 28 février 1804 pour 2 000 000 francs à la maison de commerce Piat-Lefèbvre établie à Tournai28.

  • 29 Verslype [et al.], 2005, p. 379-381 ; A.G.R., G.S.N., n° 7041, Litt. C. État général des biens dépe (...)
  • 30 Verslype, Young, Best, 2007, pp. 172-173; Verslype, Young et Best, 2008, pp. 26-27; Young et Verzym (...)

10Les quatre derniers siècles de l’histoire de Walhain sont donc marqués par un lent délabrement, commencé dès la désaffectation de la résidence, puis à la suite d’une tempête survenue entre 1790 et 180429 alors que la haute-cour est encore utilisée à des fins agricoles, comme l’attestent les différentes cartes et plans cadastraux30, délabrement qui s’accélère durant le 19ème et le 20ème siècle. Le bien, finalement classé en 1955 et en 1980 comme site, est racheté en 2009 par l’Institut du Patrimoine Wallon (IPW), puis cédé par bail emphytéotique pour l’euro symbolique à la Commune de Walhain qui assume désormais la charge de sa conservation, de son aménagement et de sa valorisation auprès du public.

Spécialisation des espaces : de l’agencement des bâtiments aux fonctions exercées

11Le château, ou complexe castral, remplit diverses fonctions, amenées à évoluer au cours du temps. Parmi celles-ci, les rôles résidentiel, défensif ou militaire, symbolique ou encore administratif et économique sont fréquemment mis en exergue.

  • 31 Bragard, 1999, pp. 141-143. 

12Ceux-ci sont bien représentés pour le château de Walhain-Saint-Paul (fig. 3). La fonction défensive est présente dès les débuts du site, avec un donjon éventuellement emmotté, ensuite intégré dans un système performant du point de vue militaire31. Ces deux éléments assurent également un rôle symbolique pour la famille des Walhain d’un côté, démontrant leur montée en puissance politique, mais aussi pour le duc de Brabant, par la position stratégique de l’édifice sur la frontière entre duché de Brabant et comté de Namur. L’aspect militaire est supplanté dès le 16ème siècle en faveur de l’amélioration des conditions de vie sur le site, caractérisée par d’importantes modifications dans l’aile résidentielle. Cette dernière bénéficie également des espaces dits de service situés dans la partie septentrionale de l’aile sud-est et dans la partie orientale de l’aile nord-est.

  • 32 Ce rôle économique et administratif n’est que peu documenté par l’archéologie. Seuls les vestiges d (...)

13Enfin, l’aspect économique du site, principalement connu par les textes qui attestent de prélèvement de droits divers et de l’encadrement des facilités telles que les moulins et tavernes, est conforté par les vestiges archéologiques pouvant être mis en lien avec ceux-ci, comme le four de brasserie32. Ce dernier n’est pas le seul vestige de ce type conservé dans la haute-cour : plusieurs autres bases de fours ont pu être identifiées, attestant d’une activité artisanale persistante au fil du temps.

Figure 3 - Plan général du château. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Figure 3 - Plan général du château. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Infographie d’Alizé Van Brussel (CRAN), 2021

14Du donjon au plan philippien, une fonction défensive assumée aux confins du Duché de Brabant

  • 33 Cortembos, 1972, p. 56.

15Le château de Walhain-Saint-Paul prend place sur la frontière entre le duché de Brabant et le comté de Namur, s’intégrant dans une ligne de fortifications composées tant de châteaux que de donjons ou tours d’habitation situées de part et d’autre de cette frontière, sur une bande de territoire plus ou moins large33.

  • 34 Berckmans, 1975, p. 262 ; Verslype et Herinckx, 2016, p. 11.
  • 35 Debord, 1996, pp. 3-17.
  • 36 Châtelain, 1991, p. 133 ; Debord, 2000, p. 190 ; Héliot, 1969, p. 441.
  • 37 Châtelain, 1991, p. 132.

16Cet outil de défense du duché de Brabant se manifeste en premier lieu sous la forme du donjon tronconique établi sur le site à la fin du 12ème siècle. Celui-ci est composé de trois niveaux dont le dernier est partiellement conservé, et mesure onze mètres de diamètre à sa base pour une épaisseur de murs de un à deux mètres34. Il est probable que le donjon de Walhain ait été érigé sur une motte castrale, phénomène se répandant rapidement entre ca 980 et 107035, au vu de sa localisation au sein d’une plaine marécageuse. Son terre-plein de fondation, entaillé et rehaussé au pied des coteaux limoneux qui versent au point de confluence de deux ruisseaux dans la vallée marécageuse, et sa forme tronconique, le placent cependant dans la phase d’adoption du plan circulaire promu par Philippe Auguste pour ses avantages en termes de défense passive36. Walhain se situe dans la moyenne basse en termes de dimensions, pour les ouvrages similaires de la période, tout en adoptant la mise en œuvre la plus répandue, constituée de moellons de calcaire et de grès37.

  • 38 Verslype [et al.], 2005 B, pp. 379-381.
  • 39 Debord, 2000, p. 27.

17L’utilisation du donjon isolé à Walhain est attestée par la présence de trois archères, qui seront partiellement mises hors d’usage par la construction des courtines sud-est et sud-ouest, toutes deux accolées au donjon dans la première moitié du 13ème siècle38, et complétées par un châtelet d’entrée édifié dans la courtine sud-ouest L’existence de bâtiments en pans de bois n’est cependant pas exclue sur la terrasse primitive, bien qu’aucun vestige de cette nature n’ait encore été découvert. L’addition d’une basse-cour à la motte castrale préfigure traditionnellement le complexe castral, formé de la haute-cour enceinte et d’une basse-cour attenante39, schéma appliqué à Walhain.

  • 40 Bragard, 1999, pp. 141-142.
  • 41 Bragard, 1999, p. 142 ; Héliot, 1969, p. 444.
  • 42 Bragard, 1999, pp. 141-142 ; Châtelain, 1991, p. 141.
  • 43 Bragard, 1999, p. 155 ; Châtelain, 1991, p. 138 et p. 142 ; Debord, 2000, p. 145 ; Mesqui, 1991, p. (...)

18C’est à la fin du 12ème siècle que se développe en île de France le modèle du château philippien. Sa diffusion est accélérée par Louis IX au milieu du 13ème siècle, et le modèle s’implante alors dans les terres lotharingiennes40. Ils y sont érigés par les princes territoriaux ou sur leur autorisation par des feudataires. Ce modèle d’édification se caractérise par un château à plan géométrique adaptable au relief, idéalement de forme carrée, flanqué de tours circulaires aux angles et éventuellement hémisphériques au milieu des courtines, généralement talutées à leur base41. La tour maîtresse, aussi appelée donjon, se démarque des autres tours par des dimensions plus importantes et peut se trouver soit à l’un des angles, soit au centre du château. Un châtelet d’entrée flanqué de deux tours marque l’entrée de la haute-cour42. En ce qui concerne l’organisation interne, les bâtiments se répartissent le long des courtines, permettant d’optimiser l’espace et les zones de circulation, en laissant un vaste espace au milieu de la haute-cour43.

19À Walhain cependant, le château reste largement ouvert sur deux de ses flancs pendant une cinquantaine d’années, la construction des courtines ayant été interrompue probablement à la suite de problèmes financiers dans le deuxième et le troisième quart du 13ème siècle. L’édification des deux dernières, situées au nord-est et au nord-ouest, ainsi que de la tour nord, est terminée au plus tard en 1314 d’après les textes. La construction en deux étapes est bien documentée archéologiquement et architecturalement parlant. Ainsi, les pierres d’attente encore visibles sur les tours est et ouest ne seront pas employées, et les courtines infléchies afin de réduire la superficie totale de la haute-cour (fig. 3). La tour nord, opérant la jonction, est la seule initialement adaptée à l’artillerie avec la présence, au rez-de-chaussée, de trois canonnières bien conservées, tandis que les autres tours possèdent des archères. La courtine nord-est et la tour nord sont construites en même temps que la terrasse de terre formant la haute-cour est complétée, achevant le quadrilatère à l’économie.

20Le donjon, l’aile sud-est et la partie orientale de l’aile nord-est : les résidences et leurs espaces de services

21La fonction résidentielle du château est marquée par quatre phases monumentales principales : l’occupation du donjon isolé, la résidence primitive, celle de l’époque tardo-médiévale ou moderne, et enfin celle liée aux grands travaux du 16ème siècle, avant sa désaffectation. Deux hypothèses peuvent être présentées pour la première période d’occupation : soit le donjon est le seul bâtiment présent en marge de la future haute-cour et a une fonction de tour d’habitation, soit le donjon était accompagné par un ou plusieurs bâtiments contigus, en matériaux périssables, dont les vestiges n’auraient pas été conservés ou atteints. La position des archères du rez-de-chaussée et celle de l’accès au premier étage ainsi que l’absence de tout vestige explicite rendent cette hypothèse peu probable. Des indices probants d’au moins une première implantation agricole à proximité immédiate du donjon, à l’emplacement de la future basse-cour, ne doivent cependant pas être négligés pour cette période.

  • 44 Debord, 1981, p. 16.
  • 45 Genicot, 2005, p. 7 ; Mesqui, 1991, p. 110 et p. 112.

22Durant les premières phases d’occupation du site et suivant une disposition récurrente, le rez-de-chaussée du donjon est aveugle à l’exception des archères, la porte d’entrée du bâtiment se trouvant au premier étage (fig. 1 et 4)44. Ce niveau, voûté en berceau simple, est accessible par un escalier intra-mural et servait probablement de lieu de stockage45.

Figure 4 - Vue depuis la haute-cour vers le Sud, sur le donjon et l’aile sud-est. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Figure 4 - Vue depuis la haute-cour vers le Sud, sur le donjon et l’aile sud-est. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Cliché de juillet 2010, CRAN

  • 46 Mesqui, 1991, p. 120.
  • 47 Corvisier, 1998, pp. 115-120 ; Mesqui, 1991, p. 114.
  • 48 Verslype [et al.], 2005 B, pp. 379-381.
  • 49 Mesqui, 1991, p. 114.
  • 50 Debord, 2000, p. 172 ; Mesqui, 1993, p. 54.

23Les premiers étages des donjons prenaient généralement la fonction de pièce d’habitation semi-publique. Suivant la taille de la tour, la pièce pouvait servir uniquement d’espace d’accueil et l’appartement privé se trouve alors à l’étage ; dans d’autres cas, les deux éléments, appartement privé et espace public, sont combinés dans cet étage. À cette fin, des cloisons ont pu être installées, en plâtre ou en bois pour les tours de plus petites dimensions, maçonnées pour les plus grandes46. Cet étage est généralement chauffé par une cheminée et est éclairé par des baies47. Il s’agit, dans le cas de Walhain, de trois fenêtres à coussiège, dont l’une, donnant vers le châtelet d’entrée, a été rebouchée ultérieurement48. Lors de la construction de la résidence, la fonction de réception sera déplacée de l’étage public de la tour49 à l’aula, placée dans l’aile contigüe au donjon et utilisée dans le plan philippien50. Il est également fréquent que les pièces résidentielles soient placées dans un bâtiment annexe.

  • 51 Debord, 2000, p. 153.

24Le dernier étage est généralement réservé à la défense du bâtiment51. L’étage supérieur, le deuxième et dernier niveau conservé intégralement à Walhain, possédait un plancher ainsi que cinq petites ouvertures carrées. La maçonnerie se prolonge plus haut, mais il est difficile de dire s’il s’agit d’un demi-étage, d’un parapet ou encore de l’espace réservé à un toit primitif situé plus bas à l’origine. Le deuxième niveau aurait donc pu fonctionner comme chambre seigneuriale, consacrant entièrement le niveau inférieur aux fonctions de représentation, ou comme espace de défense sous toit, combinant les espaces privés et publics au sein du premier niveau.

  • 52 Voir à ce sujet Van Brussel avec la coll. de Verslype, sous presse, et le document A.G.R, G.S.N., n (...)
  • 53 Debord, 2000, p. 144 ; De Meulemeester, 1995, p. 89 et p. 106 ; De Meulemeester et O’Conor, 2007 ; (...)

25Deux des trois espaces fondamentaux constitutifs d’un château ou d’une résidence élitaire sont donc identifiés dans le donjon de Walhain. Le premier est la salle ou aula, qui sert de grande pièce de réception ; le second, la camera ou chambre, c’est-à-dire l’appartement privé ; le dernier, la capella qui est la chapelle, seul espace qui n’a pas été formellement reconnu jusqu’à présent, ni dans le donjon, ni dans les bâtiments postérieurs52. À eux trois, ces espaces rassemblent les fonctions résidentielles, religieuses et de représentation, existantes depuis l’époque carolingienne53.

26La résidence primitive, dont l’existence est reflétée dans les stratigraphies profondes partiellement excavées dans la partie centrale de l’aile sud-est, ne livre que peu de vestiges et aucun mobilier caractéristique ne lui est associé (fig. 3 et 4). Sa datation demeure donc imprécise. D’anciennes fondations en pierres sèches, la fondation profonde d’un imposant pilier quadrangulaire disposé au centre des états successifs de cette résidence (fig. 4 ; A, B et C), ainsi qu’une tranchée de fondation profonde pour la façade antérieure, probablement liée au démontage de la courtine initiale sur laquelle devait s’appuyer cette résidence, attestent de plusieurs niveaux de chantier et de remaniements profonds de la zone.

Figure 5 - Plan de la partie septentrionale de l’aile sud-est, phase 1 à 4. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Figure 5 - Plan de la partie septentrionale de l’aile sud-est, phase 1 à 4. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Infographie d’Alizé Van Brussel (CRAN), 2021

27Les vestiges d’une cave voûtée orientée nord‑est – sud-ouest et datée au plus tôt du 15ème siècle semblent postérieurs à cette phase, sans pouvoir être placés avec certitude dans le phasage de cette zone

Figure 6 - Plan de la partie méridionale de l’aile sud-est, phase 1 à 3. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Figure 6 - Plan de la partie méridionale de l’aile sud-est, phase 1 à 3. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Infographie d’Alizé Van Brussel (CRAN), 2021

28La troisième phase est celle de la résidence moderne (fig. 6). Elle est composée par la façade à arcades décalée vers les douves, postérieure à l’éventuelle courtine primitive, ainsi qu’un vaste sous-sol dans lequel s’insère la première cave. Ces travaux effacent donc dans ce secteur les vestiges de la première aile résidentielle. La pièce excavée est établie transversalement, au pied de son pignon sud. On y accède de l’intérieur par un escalier creusé au revers du mur de la façade monumentale méridionale (fig. 6 : B ; fig. 9), et, de l’extérieur, par une large baie sous arc surbaissé percée au pied du pignon (fig. 7 : C). Cette porte est donc placée à l’angle étroit qu’il forme avec la fondation de la tour maîtresse.

29Une circulation composée d’un escalier donnant vers la cour centrale et un bâtiment annexe à l’aile placé en façade, est introduite lors d’une reprise en sous-œuvre de l’angle nord des caves (fig. 7). Elle relie en vis-à-vis ces espaces à l’arc surbaissé susmentionné. Ce dispositif indique que plusieurs niveaux de circulation coexistent dans la haute-cour : de plain-pied au rez-de-chaussée, et au niveau de la cave.

Figure 7 - Plan de la partie méridionale de l’aile sud-est, phase 1 à 4. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Figure 7 - Plan de la partie méridionale de l’aile sud-est, phase 1 à 4. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Infographie d’Alizé Van Brussel (CRAN), 2021

30Les travaux principaux du 16ème siècle, caractérisant la dernière grande phase de l’aile sud-est, remanient cependant à nouveau ces caves. Lors de la voûtaison de la grande cave (fig. 8 : M, L et N ; fig. 9), l’arche est rebouchée et l’escalier intérieur, condamné, est déplacé au revers de la façade intérieure (fig. 8 : J ; fig. 9). Il s’y articule un temps avec le couloir intérieur de l’entrée et la cage d’escalier extérieure qui sont maintenus côté cour, avant d’être finalement condamnés.

Figure 8 - Plan de la partie méridionale de l’aile sud-est, phase 1 à 5. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Figure 8 - Plan de la partie méridionale de l’aile sud-est, phase 1 à 5. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Infographie d’Alizé Van Brussel (CRAN), 2021

Figure 9 - Vue sur les caves modernes de la partie méridionale de l’aile sud-est depuis la porte primitive du donjon. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Figure 9 - Vue sur les caves modernes de la partie méridionale de l’aile sud-est depuis la porte primitive du donjon. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Cliché d’Erika Weinkauf (CRAN), juillet 2015

  • 54 Sosnowska, 2005, p. 82.

31Ces réaménagements en sous-sol nous renseignent aussi sur les transformations des niveaux supérieurs de la résidence. L’aula initiale ne possédait pas les grandes baies encore partiellement conservées actuellement, qui sont incompatibles avec la fonction défensive du complexe. Avec l’éradication de la courtine primitive, la construction de la nouvelle résidence consacre la modification des fonctions du château : de la défense, on passe à la résidence de plaisance. Ces changements semblent répondre à une tendance générale née des deux siècles précédents, intégrant davantage de confort et d’ostentation au sein des corps de logis, dont la multiplication des points de lumières et de chauffage ou encore des espaces séparant l’aula des camerae54. Ainsi, les parties centrale et méridionale de la résidence moderne sont composées de l’aula, dont la cheminée monumentale est très partiellement conservée, et d’une petite pièce surplombant l’espace des caves, dont des mentions dans les comptes pourraient suggérer qu’il s’agisse de la « salette ».

  • 55 A.G.R., C. T., I 218 (164), f° 29 bis et suivants.
  • 56 Deshoulières, 1926, p. 208.
  • 57 Crozet, 1952, pp. 119-124.
  • 58 Mesqui, 2014, p. 248 ; Robin, 2001, pp. 87-95.
  • 59 Les découvertes faites en octobre 2021 à l’occasion du chantier de restauration apporteront un rega (...)

32Le tiers septentrional de l’aile sud-est, lui aussi surmonté par les chambres, accueille des pièces de service, équipées d’une citerne et d’un lavabo ainsi qu’un escalier percé dans son pignon, à travers la fondation de la tour d’angle est, dont le rez-de-chaussée servait probablement de cellier (fig. 5). Ces pièces ouvrent côté méridional sur l’aula et côté septentrional sur une petite cour au pied de la tour. À proximité immédiate de ces espaces, on trouve la bouteillerie mentionnée dans les textes55, local dans lequel on transvasait le vin destiné au repas mis en évidence lors des fouilles par une densité anormale de tessons de bouteilles du 17ème ou du 18ème siècle56. On constate généralement que la bouteillerie est placée à proximité immédiate de la grande salle, des cuisines, et, pour les châteaux en possédant une, de la cave à vin d’où sont remontées les bouteilles57. Il s’agit d’une des composantes essentielles des pièces de service liées à l’aula58. Enfin, cette tour est est remaniée à plusieurs reprises, avec l’ajout de niveaux de sols, petits escaliers d’accès et bouchage in fine de l’accès depuis l’aile résidentielle, témoignage des modifications de circulation entre les deux bâtiments59.

  • 60 Ubregts, 1976, p. 87-95. Ces travaux sont menés sous l’égide de Jacqueline de Croÿ, la veuve d’Anto (...)

33Ces premiers espaces dits de service, situés dans l’aile abritant la résidence, donnent sur d’autres installations du même type, logées dans la partie orientale de l’aile nord-est (fig. 3 et 10). La fouille y a entre autres révélé un bâtiment en colombage, également mentionné dans la comptabilité, qui s’appuyait sur la courtine et couvert par un toit en paille, et dont l’achèvement est probablement à dater vers 1539 – 1540. Cette toiture est finalement remplacée par de l’ardoise en 1543 – 1544, lors d’une seconde phase de travaux dans l’aile60. Ce bâtiment accueillait également des bases de fours à fonction indéterminée. Agrandies au fil du temps et des nécessités vers les deux tours, ces constructions ont condamné la poterne médiévale qui ouvrait un passage de la cour vers les douves à la mi-courtine durant les 14ème et 15ème siècles.

Figure 10 - Plan de la partie orientale de l’aile nord-est, phase 1 à 6. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Figure 10 - Plan de la partie orientale de l’aile nord-est, phase 1 à 6. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Infographie d’Alizé Van Brussel (CRAN), 2021

  • 61 Levalet, 1978, pp. 225-244.

34Ces bâtiments contenaient en outre deux éléments particulièrement bien documentés dans la comptabilité, à savoir les cuisines et la maison du bailli. Si les premières ont pu se situer dans la partie septentrionale de l’aile sud-est dans les premières phases d’occupation de la zone résidentielle, elles se trouvent dès le 16ème siècle dans l’aile nord-est. Les indications, bien que lacunaires, tendent à situer la maison du bailli à proximité immédiate des cuisines car ces deux édifices partageraient le même conduit de cheminée. Or, la fouille a révélé que le conduit de cheminée du mur de refend d’un édifice construit contre la courtine nord-est, servait à deux foyers adossés (fig. 10 : âtres 2 et 3). Ceux-ci desservaient probablement simultanément deux pièces distinctes, conduisant à les interpréter comme les cuisines et la maison du bailli. Il semblerait que la disposition en bâtiment indépendant de la cuisine devienne progressivement la norme jusqu’à la fin du Moyen Âge, isolement pouvant être dicté par la volonté d’éviter les fumées et odeurs de cuisine au sein de l’aile résidentielle, mais surtout par la crainte des incendies61.

  • 62 Voir infra le point « La partie occidentale de l’aile nord-est et l’aile nord-ouest : des espaces l (...)

35Un couloir pavé relie les équipements de l’angle oriental de la cour à l’aile nord-est, où se succèdent donc, de la tour est à la tour nord, une courée, diverses bases de foyer, l’âtre de la cuisine, la maison du bailli, ainsi qu’un puits et une brasserie (fig. 3 et 10)62.

  • 63 A.G.R., G.S.N., n° 5051.

36La comptabilité du château permet encore quelques observations sur l’organisation des étages aujourd’hui disparus. La majorité des données disponibles est datée des travaux de modification de l’aile résidentielle de 1535 à 1545, suivant de peu l’élévation de la seigneurie au titre de Comté. Des dispositions antérieures, on ne sait que peu de choses. En 1524, la chapelle castrale, oratoire dit du Saint-Sépulchre où est dite la messe deux fois par semaine, est à l’étage : le toit est alors couvert d’ardoises, comme celui de la grande salle, régulièrement réparé et entretenu entre 1527 et 153763.

  • 64 Ubregts, 1976, pp. 109-113.
  • 65 Alexandre-Bidon, 2003, pp. 19-37.

37À l’étage de la résidence, des chambres, dont celle de Monsieur et celle dite des filles, ainsi que de la chambre d’en hault, devaient être accessibles au moyen d’un escalier menant à un couloir de distribution64. Elles sont séparées entre elles par des cloisons en pans de bois, dont l’usage fréquent est entre autres démontré par l’iconographie médiévale65, et ne sont donc pas maçonnées. Elles étaient accessibles par un couloir ou une galerie qui devait les longer. Cet étage consacré aux chambres est surmonté d’un dernier niveau formé des combles puis de la toiture en ardoise.

38D’autres chambres sont vraisemblablement situées dans le donjon, la tour est et le châtelet d’entrée, ainsi qu’au-dessus de l’aile nord-est. Celle du donjon possède une cheminée dont le manteau conservé porte les traces de sa transformation mentionnée dans les comptes. La porte d’accès du premier étage est vraisemblablement reliée aux circulations de l’aile résidentielle, afin de permettre un accès depuis ces chambres vers celle réaménagée du donjon. La chambre située au-dessus du châtelet d’entrée a pu être facilement identifiée : elle est dite « de Bolloingne », celui-ci étant identifié comme le portier du château. Sa présence au-dessus du pont-levis répond à la fonction exercée par ce personnage.

39Séparés, mais contigus, les espaces fonctionnels de la résidence, des cuisines et de leurs annexes – cellier, bouteillerie – sont reliés aux espaces résidentiels par des circulations aisées. Ces espaces seront maintes fois remaniés, mais jamais délocalisés.

La partie occidentale de l’aile nord-est et l’aile nord-ouest : des espaces liés à l’artisanat et à l’économie de la seigneurie

40Si la partie orientale de l’aile nord-est est occupée par des espaces de service, les cuisines et l’habitat du bailli, la partie occidentale, elle, comprend deux structures importantes, le puits et la brasserie (fig. 3 et 11). Ils semblent établis dans un bâtiment à bâtière simple appuyée sur le mur de courtine et sans pignon oriental. Il s’ouvre sur un puits à ciel ouvert, à l’opposé de la gueule du foyer enterré auquel on accède depuis le pied de la tour nord. Cette disposition facilite la circulation et le travail, puisque le bâtiment ne semble pas intégralement fermé et donne dès lors tant vers les bâtiments de la cuisine que vers la cour centrale.

Figure 11 - Plan de la partie orientale de l’aile nord-est, phase 1 et 2. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Figure 11 - Plan de la partie orientale de l’aile nord-est, phase 1 et 2. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Infographie d’Alizé Van Brussel (CRAN), 2021

41Situé entre la brasserie et les cuisines, le puits possède une margelle carrée et un départ de cuvelage circulaire en briques, mais n’a pas pu être plus profondément fouillé pour des raisons de sécurité. Son état actuel est précisément daté de sa rénovation en 1759, après que la courtine médiévale, alors vétuste, s’y soit effondrée, tandis que ses phases primitives doivent remonter au début du 14ème siècle, où il aurait été construit en même temps que la courtine et du comblement de la terrasse de la haute-cour.

  • 66 Martin, 1986, p. 32 ; Tarlier et Wauters, 1865, p. 21.
  • 67 Carte du village de Walhain-Saint-Paul dressée le 7 août 1782 par J. Bodumont, géomètre juré et (...)
  • 68 Leman, 2000, pp. 87-90 ; Ingels, 2012, pp. 102-105.

42La brasserie, quant à elle, est précisément mentionnée dès 1526, probablement à son emplacement actuel. Elle est constamment réparée jusqu’en 1572-1573 puis n’est plus mentionnée dans la comptabilité, qui présente néanmoins une importante lacune entre 1619 à 1700, période durant laquelle le château se délabre inexorablement. Les cinq franches tavernes qui en débitent la production par monopole au sein du domaine seigneurial durant les 17ème et 18ème siècles, témoignent cependant de son fonctionnement continu66. Sa désignation cartographique approximative en 1847-1848 par P. Vandermaelen témoignerait de la pérennité de l’activité dans l’environnement immédiat du château67. Néanmoins, contrairement à d’autres sites, aucune aire de séchage du grain n’a actuellement été identifiée68.

43L’aile nord-ouest, à l’opposé des espaces résidentiels et de réception, est également distante des cuisines de l’aile septentrionale. Cette répartition caractérise la dévolution des secteurs de la haute-cour à des activités précises, n’entrant pas ou peu en contact les unes avec les autres. Adossé à la courtine, le bâtiment possède initialement trois pièces (fig. 12). La première, étroite et disposée au pied de la tour ouest, abrite un premier four quadrangulaire à sole en pierre et voûte en briques, aujourd’hui ruinée. La deuxième, plus longue, abrite un second four circulaire entièrement en briques.

Figure 12 - Aile nord-ouest, phase 1 à 3. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Figure 12 - Aile nord-ouest, phase 1 à 3. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Infographie d’Alizé Van Brussel (CRAN), 2021

44Le mur de refend les séparant sera bientôt démonté, autorisant la construction d’une nouvelle structure circulaire en briques sur base de schiste, contiguë au four quadrangulaire (fig. 12 : F et structure 3). Affaissée, elle porte des traces de chauffe.

45La structure 2 est, quant à elle, associée à plusieurs niveaux de sol cendreux superposés et à une probable pierre de pose d’enclume. Un banc de fer, probablement du 19ème siècle, y a encore été découvert, indiquant une utilisation à la fin de l’époque moderne de cette base de four comme une forge. Bien qu’il ne soit pas possible d’affirmer que cette utilisation soit antérieure au 19ème siècle, les données comptables indiquent la présence d’un forgeron au château, œuvrant principalement aux menues réparations et travaux d’huisserie, de petit mobilier et sans doute d’outillage. L’existence d’une forge au sein de la haute-cour est également assez courante, afin de procéder à des travaux de charronnerie et de ferrage des chevaux. Sa proximité immédiate avec les écuries et autres étables est usuelle, bien qu’elles n’aient pas encore été identifiées, nonobstant leurs mentions dans les comptes. Vaches et chevaux seront parqués dans la haute-cour jusqu’au 20ème siècle, et le bâtiment de l’aile nord-ouest encore cadastré au 19ème siècle.

Figure 13 - Aile nord-ouest, vue vers la tour ouest des structures 1 et 3. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Figure 13 - Aile nord-ouest, vue vers la tour ouest des structures 1 et 3. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique

Cliché d’Erika Weinkauf, juillet 2013

Conclusions

46Établi au courant du 13ème siècle autour d’un donjon remontant à la fin du 12ème siècle, le château de Walhain est construit sur le schéma du plan philippien classique. Les bâtiments de sa haute-cour sont agencés le long des courtines et accueillent plusieurs fonctions spécifiques. Ces dernières, une fois établies, semblent se maintenir dans les mêmes espaces spécialisés, moyennant quelques remaniements. Le château répond ainsi à plusieurs attentes : rôle défensif et résidentiel, artisanat, espaces de services, fonction symbolique et centre de gestion s’entremêlent dans ses murs. Concernant ce dernier aspect, les revenus générés par plusieurs activités au sein même de la haute-cour ne sont pas négligeables, subvenant partiellement aux besoins propres, tandis que la gestion des terres, des cultures et de l’élevage, ainsi que les revenus fiscaux de la seigneurie, permettent de diversifier les approvisionnements, en matériaux de construction, matières premières et biens de consommation.

47Le donjon est le dernier vestige en élévation conservé de la première phase d’implantation du château. Témoin de la montée en puissance de la famille des Walhain, et symbole du pouvoir du duc de Brabant dans cette zone de frontière, le donjon possède également un rôle défensif par son implantation géographique au sein d’un marécage et la présence d’archères au moins à son rez-de-chaussée, ainsi que les fonctions de résidence et d’apparat typiques de ces constructions.

48Son intégration au sein du complexe castral philippien ne modifie pas fondamentalement, au 13ème et début du 14ème siècle, ces différents rôles. Les fonctions symboliques et militaires tendent même à se renforcer, tandis que celles résidentielles, de réception, de stockage et liées à la chapelle se maintiennent au sein du donjon puis de l’aile résidentielle qui y est accolée, principalement dans la partie méridionale et centrale de celle-ci. La grande salle au rez-de-chaussée, ou aula, répond à cette fonction ostentatoire, tandis que les caves permettent le stockage des denrées, quand les chambres sont situées à l’étage de cette aile sud-est.

49À son extrémité septentrionale, n’occupant pas moins d’un tiers de sa surface, prend place une zone de service avec un lavabo et une citerne, aménagée de manière à donner un accès direct à la bouteillerie, au cellier de la tour est et surtout aux cuisines, grâce à une courette liant les deux espaces, et à un couloir en façade. Les fonctions de service, essentielles au bon fonctionnement de l’aile résidentielle, se trouvent donc annexées à celles rejetées dans l’aile nord-est.

50Les rôles de résidence et d’apparat étant rapidement délaissés dès le 17ème siècle, les deux ailes le plus longuement exploitées sont celles situées au nord-ouest et au nord-est. La première, multifonctionnelle, présente des espaces de services liés aux bases de fours découvertes et aux zones de cuisines, ainsi qu’une zone d’habitat secondaire pour le bailli et enfin d’une zone d’artisanat avec la brasserie, tandis que la seconde, présente exclusivement des éléments d’artisanat. Les foyers de l’époque moderne, notamment de forge et de brasserie, répondent par exemple chacun au déterminisme fonctionnel, optimisant, par leur localisation rapprochée, les circulations entre les secteurs d’habitat, de service, d’entrepôt – probablement situées dans l’aile nord-est – et d’artisanat. Une gestion efficace de l’eau s’impose également au sein de la haute‑cour, mise en évidence par la citerne, le lavabo et l’évacuation des eaux usées et pluviales vers les douves du château. De même, la position du puits à proximité immédiate des cuisines et de la brasserie dénotent de la volonté de rendre fonctionnel cet espace, mais aussi de minimiser les déplacements à effectuer entre la brasserie et le puits, et entre ce dernier et les cuisines.

51Le souci de maintenir des circulations efficientes à chaque étape de la transformation architecturale du château dicte également l’articulation des escaliers intérieurs latéraux, notamment vers les différents celliers, des galeries, trottoirs et couloirs, reliant les différents niveaux de circulation dans la cour et les espaces de travail périphériques.

52La haute-cour du château de Walhain-Saint-Paul est donc exemplative, en particulier pour l’époque moderne, d’une organisation réfléchie et pérenne de l’espace et de la réflexion menée sur les accès aux différents bâtiments. Nous avons souhaité livrer ici la caractérisation préliminaire de ces espaces, dont des comparaisons formelles et typologiques, ainsi que la fouille de certaines zones encore inexplorées, affineront la compréhension et les datations, récemment permise par la reprise et l’étude complète de la documentation de fouilles de ces quinze dernières années.

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Sources

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Young, Bailey K. ; Verzymelen, David (1999) – Walhain-Saint-Paul. Basse-cour du château. Archaeologia Medievalis. Gand. 22, pp. 40.

Notes

1 Partiellement éditée dans Ubregts, 1976, p. 49-144 ; documents originaux : A.G.R., G.S.N., n° 5050, 5051, 5227, 5228, 5229, 7039, 7040.

2 Classement des ruines du château et des alentours comme monument, le 10 novembre 1955 (section F, parcelle 423a).

3 Classement de l’ensemble formé par les ruines du château médiéval de Walhain comme site, le 16 octobre 1980 (section F, parcelles 422a, 422b, 422c, 423a et 426a).

4 Van Brussel, 2019. Ce mémoire a été réalisé sous la direction de Laurent Verslype et de Philippe Bragard (CRAN, UCLouvain).

5 Verslype [et al.], 2008, pp. 252-260.

6 Colling, 2011.

7 Verslype [et al.], 2004, pp. 20-21.

8 Verslype [et. al.], 2005 A, pp. 33-36 ; Verslype [et. al.], 2006, pp. 197-200 ; Verslype et Herinckx, 2016, p. 11.

9 Aksakow, 1989, p. 14.

10 Aksakow, 1989, p. 15.

11 Verslype et Herinckx, 2016, p. 10.

12 Aksakow, 1989, p. 20 et p. 22.

13 Aksakow, 1989, p. 26.

14 Verslype [et al.], 2004, pp. 20-21 ; Verslype [et al.], 2005, pp. 379-381.

15 Verslype [et al.], 2004, pp. 20-21 ; Verslype, Young et Best, 2008, pp. 26-27.

16 Verslype [et al.], 2004, pp. 20-21 ; Verslype, Young et Best, 2008, pp. 26-27 ; Godding, 1989, pp. 105-136. À ce sujet, les interprétations émises par Jean Martin (Martin, 1986) sont nuancées par les autres auteurs.

17 Extrait du registre des dénombrements du quartier wallon Brabant de l’an 1440 reposant au greffe de la souveraine cour féodale de Brabant sous la capitulation Walhain, fol. 25 : Dénombrement la seigneurie de Walhain-Saint-Paul par Antoine de Glimes le 04 août 1440, dans d’Hoop, 1929, p. 272, n° 14879.

18 Extrait du registre des dénombrements de l’an 1440 reposant au greffe de la souveraine cour féodale de Brabant sous la capitulation Walhain, fol. 25 : Dénombrement la seigneurie de Walhain-Saint-Paul par Antoine de Glimes le 04 août 1440. Également mentionné dans : D’Hoop Alfred, 1929, p. 272, n° 14879.

19 Une charte datée du 05 mai 1460, fait état de l’investissement d’Antoine, fils naturel de messire Antoine, seigneur de Walhain et de son épouse d’une rente héréditaire en seigle.

20 Cf. Verzymelen, Young, 2002, p. 75, n° 20, contra Berckmans, 1975, p. 262; Pirlot, Genicot, 1974, p. 572.

21 van Ham, 1980, p. 108-110 ; Les premières synthèses historiques, outre Aksakow 1989, ont fait l’objet de retours préliminaires, sélectifs et ciblés aux sources dont les comptes modernes par D. Verzymelen et I. Leroy, présentés dans Verslype, 2004.

22 Gramaye, 1708, p. 30.

23 A.G.R., C. T., I 218 (164), f° 30.

24 Butkens [et al.], 1726, p. 191 ; Martin, 1986, p. 32 ; Ubregts, 1976, p. 51.

25 Martin, 1986, p. 32 ; van Ham, 1980, p. 108-110.

26 Martin, 1986, p. 32 ; Tarlier, Wauters, 1865, p. 21.

27 Martin, 1986, p. 32.

28 Meuwissen, 2010, pp. 194-228.

29 Verslype [et al.], 2005, p. 379-381 ; A.G.R., G.S.N., n° 7041, Litt. C. État général des biens dépendant de la recette de Walhain avec leur produit en argent pour l’an 1804, comparé à celui de 1792. Consulter sur cette phase tardive de l’histoire de la seigneurie : Meuwissen, 2010, pp. 194-228.

Deux dates sont principalement mises en exergue par les auteurs pour cette tempête : 1790 pour Pirlot, Genicot, 1974, p. 572 ; Berckmans, 1975, p. 262 ; d’Ursel [et al.], 2000, p. 98 ; contra 1794 pour Tarlier, Wauters, 1865, p. 32 ; Martin, 1986, p. 34-35 ; Aksakow, 1988, p. 85.

30 Verslype, Young, Best, 2007, pp. 172-173; Verslype, Young et Best, 2008, pp. 26-27; Young et Verzymelen, 1999, p. 40.

31 Bragard, 1999, pp. 141-143. 

32 Ce rôle économique et administratif n’est que peu documenté par l’archéologie. Seuls les vestiges de la basse-cour dénotent d’une fonction agricole, et donc économique, marquée, tandis que les textes donnent un aperçu lacunaire des possessions et terres liées à la seigneurie.

33 Cortembos, 1972, p. 56.

34 Berckmans, 1975, p. 262 ; Verslype et Herinckx, 2016, p. 11.

35 Debord, 1996, pp. 3-17.

36 Châtelain, 1991, p. 133 ; Debord, 2000, p. 190 ; Héliot, 1969, p. 441.

37 Châtelain, 1991, p. 132.

38 Verslype [et al.], 2005 B, pp. 379-381.

39 Debord, 2000, p. 27.

40 Bragard, 1999, pp. 141-142.

41 Bragard, 1999, p. 142 ; Héliot, 1969, p. 444.

42 Bragard, 1999, pp. 141-142 ; Châtelain, 1991, p. 141.

43 Bragard, 1999, p. 155 ; Châtelain, 1991, p. 138 et p. 142 ; Debord, 2000, p. 145 ; Mesqui, 1991, p. 57.

44 Debord, 1981, p. 16.

45 Genicot, 2005, p. 7 ; Mesqui, 1991, p. 110 et p. 112.

46 Mesqui, 1991, p. 120.

47 Corvisier, 1998, pp. 115-120 ; Mesqui, 1991, p. 114.

48 Verslype [et al.], 2005 B, pp. 379-381.

49 Mesqui, 1991, p. 114.

50 Debord, 2000, p. 172 ; Mesqui, 1993, p. 54.

51 Debord, 2000, p. 153.

52 Voir à ce sujet Van Brussel avec la coll. de Verslype, sous presse, et le document A.G.R, G.S.N., n° 5220.

53 Debord, 2000, p. 144 ; De Meulemeester, 1995, p. 89 et p. 106 ; De Meulemeester et O’Conor, 2007 ; Dixon et Lott, 2016, p. 61-78.

54 Sosnowska, 2005, p. 82.

55 A.G.R., C. T., I 218 (164), f° 29 bis et suivants.

56 Deshoulières, 1926, p. 208.

57 Crozet, 1952, pp. 119-124.

58 Mesqui, 2014, p. 248 ; Robin, 2001, pp. 87-95.

59 Les découvertes faites en octobre 2021 à l’occasion du chantier de restauration apporteront un regard neuf sur ces structures et les circulations ad hoc.

60 Ubregts, 1976, p. 87-95. Ces travaux sont menés sous l’égide de Jacqueline de Croÿ, la veuve d’Antoine de Glimes qui avait commencé la modernisation du complexe dès 1536-1537.

61 Levalet, 1978, pp. 225-244.

62 Voir infra le point « La partie occidentale de l’aile nord-est et l’aile nord-ouest : des espaces liés à l’artisanat et à l’économie de la seigneurie ».

63 A.G.R., G.S.N., n° 5051.

64 Ubregts, 1976, pp. 109-113.

65 Alexandre-Bidon, 2003, pp. 19-37.

66 Martin, 1986, p. 32 ; Tarlier et Wauters, 1865, p. 21.

67 Carte du village de Walhain-Saint-Paul dressée le 7 août 1782 par J. Bodumont, géomètre juré et Matériaux réunis par Philippe Vander Maelen pour le dictionnaire géographique de la Province de Brabant (MS II 386, t.VI), intégrés à ses Documents pour la statistique de la province de Brabant recueillis par Philippe Vander Maelen, carte de 1847 – 1848.

68 Leman, 2000, pp. 87-90 ; Ingels, 2012, pp. 102-105.

Table des illustrations

Titre Figure 1 - Vue vers le Nord du donjon et des ailes sud-est et sud-ouest. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique
Crédits Cliché d’Anne-Michel Herinckx, juillet 2015 (CRAN)
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Titre Figure 2 - Localisation de Walhain-Saint-Paul
Crédits Infographie de Véronique Clarinval (CSSA – CRAN), 2013
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Titre Figure 3 - Plan général du château. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique
Crédits Infographie d’Alizé Van Brussel (CRAN), 2021
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Titre Figure 4 - Vue depuis la haute-cour vers le Sud, sur le donjon et l’aile sud-est. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique
Crédits Cliché de juillet 2010, CRAN
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Titre Figure 5 - Plan de la partie septentrionale de l’aile sud-est, phase 1 à 4. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique
Crédits Infographie d’Alizé Van Brussel (CRAN), 2021
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Titre Figure 6 - Plan de la partie méridionale de l’aile sud-est, phase 1 à 3. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique
Crédits Infographie d’Alizé Van Brussel (CRAN), 2021
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Titre Figure 7 - Plan de la partie méridionale de l’aile sud-est, phase 1 à 4. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique
Crédits Infographie d’Alizé Van Brussel (CRAN), 2021
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Titre Figure 8 - Plan de la partie méridionale de l’aile sud-est, phase 1 à 5. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique
Crédits Infographie d’Alizé Van Brussel (CRAN), 2021
URL http://books.openedition.org/cidehus/docannexe/image/19612/img-8.png
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Titre Figure 9 - Vue sur les caves modernes de la partie méridionale de l’aile sud-est depuis la porte primitive du donjon. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique
Crédits Cliché d’Erika Weinkauf (CRAN), juillet 2015
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Titre Figure 10 - Plan de la partie orientale de l’aile nord-est, phase 1 à 6. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique
Crédits Infographie d’Alizé Van Brussel (CRAN), 2021
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Titre Figure 11 - Plan de la partie orientale de l’aile nord-est, phase 1 et 2. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique
Crédits Infographie d’Alizé Van Brussel (CRAN), 2021
URL http://books.openedition.org/cidehus/docannexe/image/19612/img-11.png
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Titre Figure 12 - Aile nord-ouest, phase 1 à 3. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique
Crédits Infographie d’Alizé Van Brussel (CRAN), 2021
URL http://books.openedition.org/cidehus/docannexe/image/19612/img-12.png
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Titre Figure 13 - Aile nord-ouest, vue vers la tour ouest des structures 1 et 3. Château de Walhain-Saint-Paul, Brabant Wallon, Belgique
Crédits Cliché d’Erika Weinkauf, juillet 2013
URL http://books.openedition.org/cidehus/docannexe/image/19612/img-13.png
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Auteur

UCLouvain (Belgique), Institut des Civilisations, Arts et Lettres (INCAL), Centre de recherches d’archéologie nationale (CRAN) – alize.vanbrussel@uclouvain.be

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