1Plusieurs dimensions caractérisent le processus de transition vers la vie adulte : la décohabitation, l’autonomie financière, la parentalité. Le processus d’intégration dans le monde du travail s’articule avec ces différentes composantes. Or ce dernier, en mutation, est de plus en plus long et complexe et enchevêtre états d’activité, de chômage et de formation (Rose, 1996). L’intégration dans la vie professionnelle s’avère « laborieuse », marquée par la précarité et représente un espace « flottant » entre formation et emploi (Vendramin, 2020). Les travaux du Céreq confirment la diminution des parcours linéaires au profit de parcours plus discontinus, qui intègrent notamment des retours en formation de plus en plus nombreux (Mora, 2018 ; Robert, 2020).

2Ainsi, 15 % des jeunes de la Génération 2010 sortis du système éducatif en dessous du niveau bac ont repris des études dans les cinq premières années de vie active, pour 18 % des jeunes au moins bacheliers (#1 - Les jeunes de la Génération 2010 en reprise d’études). Parmi ces derniers, 56 % considèrent cette reprise d’études comme correspondant à une nouvelle orientation par rapport à la formation initiale : une réorientation partielle pour 26 % d’entre eux et totale pour 30 %¹. Pour les individus préparant un diplôme représentant une réorientation partielle, 41 % affirment en avoir déjà eu l’idée à la fin de leur formation initiale. C’est le cas pour 31 % des jeunes dont la réorientation est totale. Si le niveau et les conditions de sortie de la formation initiale (arrêt subi ou échec) et l’existence de difficultés d’insertion déterminent les reprises d’études, le phénomène est cependant généralisé à tous les profils de jeunes entrants sur le marché du travail.

3Redevenir étudiant influe-t-il sur le processus de passage à l’âge adulte ? Est-ce un retour en arrière ou une mise en suspens de ce processus habituel ? Des entretiens biographiques réalisés auprès de 21 jeunes de la Génération 2010 ayant un niveau de diplôme supérieur ou égal au baccalauréat (Annexe) dévoilent le sens et l’impact de ces reprises d’études dans « ce moment particulier de la vie active » (Rose, 1996). Ce retour précoce en formation prend place dans des parcours variés, différentes motivations en sont à l’origine. L’analyse des récits révèle qu’il est avant tout un moment d’affirmation de son identité sociale et professionnelle, les jeunes se détachant des attentes de l’institution scolaire et des parents, afin de construire leur propre projet. Il se déroule également dans un espace flou entre formation initiale et formation continue. Ni tout à fait étudiants, ni tout à fait adultes salariés, les individus ne font pas face aux mêmes conditions d’études et aux mêmes risques en fonction de leur situation individuelle.

Plusieurs chemins vers la reprise d’études

4Différentes circonstances conduisent les jeunes à reprendre des études en début de vie active. Les entretiens permettent ainsi de distinguer quatre processus types de reprise d’études. Le premier vise à finaliser un parcours de formation initiale inachevé. Plusieurs motifs expliquent cette interruption précoce des études : un échec en formation, mais aussi des raisons financières ou encore personnelles. Dans le deuxième, l’objectif est de développer son employabilité face à des difficultés sur le marché du travail, comme l’impossibilité de trouver un emploi stable, un poste correspondant à ses ambitions ou encore dans sa région d’origine.

5Si dans ces deux cas, la reprise d’études est principalement impulsée par le contexte (c’est-à-dire les conditions de sortie de formation initiale ou la situation sur le marché du travail), le troisième processus relève davantage d’un registre identitaire, le principal objectif de la reprise étant le développement d’une identité professionnelle en correspondance avec ses aspirations. La réalisation de soi au travail est ici centrale. Ce processus se retrouve parfois dans des parcours « sans histoire », marqués par la réussite aux études et une insertion professionnelle de qualité. Mais les expériences professionnelles vont conduire les individus à se réorienter, car elles ne correspondent pas ou plus à leurs aspirations. Dans d’autres cas, la reprise d’études intervient dans des parcours plus complexes de recherche de la bonne orientation et participe alors de l’expérimentation de différentes possibilités.

6Enfin, dans un quatrième processus, le retour en formation concerne des personnes insérées sur le marché du travail, dans le « premier métier qui compte » (Manifet, 2021). Les reprises d’études s’effectuent ici dans le cadre de la formation professionnelle continue et relèvent alors plutôt d’une logique de carrière.

7En fonction de ces différents contextes, la reprise d’études va nécessiter un travail de projection professionnelle lorsque le projet est faible ou absent, la confirmation de son projet initial ou la réorientation, la révision de ses ambitions à la hausse ou à la baisse… Mais, quelles que soient les situations, ce retour en formation signe une décision qui intègre davantage les choix et aspirations des individus qu’au moment de la poursuite d’études après le baccalauréat.

Une mise à distance des projections scolaires et parentales

8Les jeunes décrivent en effet une orientation post-bac le plus souvent réalisée en fonction de leurs résultats scolaires ; ils se dirigent vers les spécialités dans lesquelles ils réussissent. Ils se laissent aussi guider par les avis émanant de leur entourage, les enseignants, les pairs, les parents… : « J’étais à l’aise en maths, en physique, en chimie, je suis parti dans cette filière pour me garder les portes ouvertes, c’est ce qu’on me disait quoi à l’époque » (Valentin). Certaines orientations sont même marquées par les injonctions parentales. Amélie se voit ainsi contrainte de s’inscrire en BTS, filière propice à une insertion professionnelle rapide pour ses parents : « Moi je voulais m’orienter soit en philosophie, soit en art (…) En gros, [mes parents] m’ont dit tu feras un BTS et après moi il a fallu que je choisisse entre tous les BTS celui qui pourrait éventuellement me correspondre. ». Anna, qui pratique l’art du cirque et le théâtre, souhaite poursuivre dans cette voie, mais se heurte elle aussi à une fin de non-recevoir : « Comme pas mal de jeunes, j’étais confrontée au non-souhait de mes parents de me suivre dans cette voie. Donc j’ai dû choisir quelque chose de bien plus terre-à-terre. ». Elle s’inscrit en BTS commerce, expliquant s’être orientée en suivant les aspirations que ses parents avaient pour elle : « Si je ne peux pas faire ce que je souhaite, autant faire confiance à mes parents. »

9La reprise d’études va alors de pair avec une mise à distance de ces assignations de formation et d’emploi qui renvoient à une projection de l’institution scolaire et/ou des parents : « Tous ces gens qui ont un peu plus d’expérience et qui m’ont un peu tous dit que… même les enseignants (…) qu’on avait son bac, qu’il fallait continuer sur son BTS, après du coup, selon le BTS, il fallait continuer, trouver une entreprise, se former un peu parce que ça changeait tellement vite. J’ai suivi un petit peu ces conseils, mais au final, c’est vrai que là on prend cette voie et puis on oublie la petite voie qu’on voulait prendre au début » (Maurice). Elle intervient donc dans un processus d’autonomisation, notamment vis-à-vis des parents, où les individus revendiquent leur identité sociale et professionnelle, en prenant en compte leurs aspirations : « Je me suis dit, bon j’ai fait ce que voulait papa, j’ai fait ce que voulait maman, il est peut-être temps que je fasse ce que je veux » (Anna).

10Plus largement, la reprise d’études apparaît comme un moyen de reprendre sa vie en main, afin de ne pas rester enfermé dans des situations qui ne conviennent pas. Elle représente un moment où l’individu se repositionne dans son parcours. Contrairement à la sortie du lycée, elle s’appuie sur les expériences vécues par les jeunes. Leurs aspirations se dévoilent à l’épreuve de la réalité, des contraintes et des opportunités, des expériences d’études et professionnelles mais aussi personnelles. Les choix sont désormais plus mûrs, comme l’explique Chloé qui, dans un premier temps, avait décidé de ne pas poursuivre ses études pour rester avec son petit ami : « À l’époque je croyais en l’amour, jeune et inconsciente que j’étais, et mon copain de l’époque me disait qu’il ne me suivrait pas si j’allais faire des études à droite ou à gauche et donc j’ai commencé à entrer dans la vie active, à enchaîner des petits boulots. »

Des choix davantage construits et assumés

11Aux orientations premières faites « par défaut » ou évoquées comme des « non-choix », aux sentiments d’être « un peu perdue » ou « dans la confusion », font écho des retours en formation fruits de « réflexion », de « maturation ». Lina par exemple, après un échec à l’université, décide de travailler pour, dit-elle, « prendre le temps de me poser, de réfléchir à ce que je veux faire ». Guérin, qui a raté le concours de médecine à deux reprises, se situe dans la même logique : « J’ai trouvé un boulot (…) c’était travailler à l’usine (…) pendant cette année j’ai un peu réfléchi à ce que je voulais faire, sachant que déjà pendant la deuxième tentative de médecine, j’avais commencé à me dire ouais, c’est peut-être pas fait pour moi les études longues (…) j’ai un peu maturé cette réflexion (…) j’ai commencé à me dire ben je vais essayer infirmier. » Il prend ensuite un emploi d’aide-soignant pour gagner sa vie, mais aussi avoir une expérience dans le domaine de la santé et tester sa motivation, tout en suivant une prépa au concours.

12Les projets apparaissent donc davantage construits et les individus témoignent d’un plus grand sentiment de maîtrise de leur parcours. Ils n’hésitent d’ailleurs pas à repousser leur insertion professionnelle, à renoncer parfois à des emplois durables, pour mener à bien leurs projets. Valentin, lors de son stage de fin d’études en école d’ingénieurs, prend la décision de ne pas exercer dans son domaine de formation. Il décide d’enseigner, mais son véritable souhait est de s’installer un jour en maraîchage. Avant de concrétiser ce projet, il va être enseignant contractuel dans le secondaire pendant six années, avec une parenthèse d’un an de formation pour préparer le brevet professionnel Responsable d’exploitation agricole : « J’avais besoin moi personnellement de me former pour m’installer à terme en maraîchage en me disant (…) : je sais que c’est quelque chose qui me plaît et que je ferai par la suite, je ne sais pas quand. Et d’avoir un diplôme en poche, c’était mieux quoi. Donc voilà, j’ai fait cette année de formation, en me disant bah je me laisse le temps pour m’installer, je vais retourner dans l’enseignement après mon BP REA, et jusqu’à saisir l’opportunité quoi, le moment où je me sentais prêt à m’installer. »

13Justine, ingénieure en technologies de l’information pour la santé se rend compte après trois années d’exercice qu’elle est « loin de [ses] goûts initiaux qui étaient plus tournés vers les sciences de la vie et de la terre ». Après une rupture conventionnelle avec son entreprise, elle passe un master spécialisé en gestion des ressources naturelles, avant de partir s’installer en outre-mer. Quant à Jules, il persévère dans sa volonté de travailler dans l’urbanisme en refaisant un master pour compléter sa formation, après trois années de recherches d’emploi infructueuses. Au cours de celles-ci, il refuse un CDI comme chargé d’affaires en infrastructures urbaines, qui ne correspond pas au métier qu’il souhaite exercer.

14Moment d’affirmation de soi, la reprise d’études apparaît donc comme une dimension du processus de passage vers l’âge adulte. Les jeunes ne l’abordent pas de la même manière qu’après le baccalauréat : « J’étais plus vraiment dans le trip étudiant parce que, même si j’avais 26 ans, j’avais connu le monde professionnel et c’était plus la même chose » (Jules). Mais reprendre des études pose aussi la question de leur financement et des conséquences sur les conditions de vie et la prise d’autonomie dans cette période transitoire.

Entre formation initiale et continue, de nouvelles conditions d’études

15Au moment du retour en formation, une majorité des jeunes ont décohabité, certains vivent en couple. Tous ont commencé à prendre une certaine autonomie financière vis-à-vis des parents. Dépendre totalement de ces derniers pour reprendre des études n’est, à ce stade de leur parcours, plus envisageable : « Je me refusais de redemander de l’aide à mon père parce que voilà… il m’avait financé les formations de médecine, donc voilà, cette formation-là je me débrouille tout seul, c’était un peu… une volonté de ma part (…) de montrer aux autres que j’en suis capable et aussi de me montrer à moi-même que j’en étais capable aussi » (Guérin). Salomé, qui avait débuté ses études en alternance, tient à poursuivre selon cette même modalité : « Je me suis dit que l’indépendance financière, c’était important. Et que je pouvais gérer à la fois le travail et l’école donc pourquoi ne pas continuer. »

16Ainsi, même lorsque les parents apportent une contribution, les jeunes revendiquent leur volonté de continuer à s’autonomiser. Si les parents d’Alice lui financent la prépa au concours d’entrée à l’école d’infirmière, elle prend néanmoins un emploi à côté : « Je commençais quand même à être grande et mes parents me payaient quand même beaucoup de trucs (…) Je gagnais ma vie, c’était quand même satisfaisant. » Jeanne vit chez ses parents, mais explique avoir financé ses trois années de reprise d’études : « j’avais réussi à mettre des sous de côté parce que mon BTS je l’ai fait en établissement privé, donc c’est moi qui ai payé ma formation, toujours en vivant chez ma mère (…) Et pareil ma troisième année de communication, il me restait quelques sous, j’avais retravaillé un petit peu les étés donc j’avais remis quelques sous de côté. Mais j’ai dû prendre, j’ai dû faire un prêt bancaire quand même. »

17Le plus souvent, le financement de la reprise d’études dépend de la situation professionnelle au moment du retour en formation. Entre une et quatre années se sont écoulées depuis la sortie de formation initiale en 2010, durant lesquelles les individus ont vécu des expériences différentes, d’emplois, de chômage, mais aussi de séjours à l’étranger, etc. Certains reprennent des études dans des conditions proches de celles de la formation initiale, d’autres perçoivent des allocations liées à leur statut de demandeur d’emploi. D’autres encore voient leur formation financée après la réussite à un concours ou sont salariés en formation continue. Ce sont ces derniers qui connaissent les conditions les plus favorables. Ils perçoivent en effet un salaire et ne connaissent aucune rupture dans leur parcours, comme l’explique Maurice dont la formation en licence pro est financée par son employeur : « C’est resté sur mon contrat normal de travail (…) donc j’avais le même salaire. Et je faisais une semaine par mois [à l’école], trois semaines en entreprise. »

18Certains ont entrepris des démarches auprès de Pôle emploi et perçoivent des allocations durant leur formation : « Vu que je terminais mon CDD et que j’avais cumulé plusieurs années de travail, je suis partie m’inscrire au Pôle emploi (…) Et la conseillère vraiment géniale, elle a compris mon projet, ma motivation, puis elle m’a accordé mon chômage, en m’actualisant tous les mois. » (Lina). Les périodes de chômage sont aussi parfois mises à profit pour préparer un concours, comme c’est le cas de Victor qui passe en candidat libre le concours de professeur des écoles : « je me suis mis à réviser un petit peu mon concours pendant l’été 2012 (…) J’ai eu des écrits en septembre, j’ai été admissible pour les oraux en juin. Et entre-temps (…) je gardais mon fils et je révisais pour les oraux. » Néanmoins, les montants perçus sont le plus souvent insuffisants pour vivre. La situation familiale fait alors la différence, les personnes en couple soulignant l’importance du soutien financier du conjoint : « Je percevais les indemnités chômage (...) pas plus de 600 euros (…) Mon copain travaillait, donc voilà. Lui était à temps plein, en CDI. » (Liane)

19Les autres doivent en revanche trouver des solutions pour compléter leur revenu. Guérin, en reprise d’études pour devenir infirmier, raconte devoir travailler lors de ses mois de congés : « Ils [Pôle emploi] me donnaient 650 euros par mois mais pas les mois de vacances, c’est-à-dire juillet-août, on ne touchait rien, juillet-août, on mange des pâtes, on se serre la ceinture (…) Je travaillais en tant qu’aide-soignant (…) Et donc j’avais des contrats à chaque fois que j’étais en vacances. » Plusieurs expliquent avoir contracté un emprunt, comme Lina, qui suit une formation artistique dont les frais d’inscription sont très élevés : « C’était tellement cher que j’ai dû faire un crédit pour ça. L’entrée à l’école, c’était 8 000 euros. » Plusieurs enfin ne perçoivent aucun financement et se retrouvent dans les mêmes conditions que la formation initiale. Ils jonglent le plus souvent entre études et jobs divers, avec le soutien des parents.

20Ces situations ont une influence sur les conditions de vie. Guérin raconte trois années d’études financièrement « sur le fil », Lina une année de formation très compliquée : « 900 euros à Paris, (…) je ne vivais pas, je survivais. Vraiment. Je ne mangeais même pas à ma faim, j’ai perdu… en six mois je crois que j’ai perdu huit kilos parce que je ne mangeais pas tous les jours quoi, une catastrophe ». Cela impacte aussi parfois le déroulement des études. C’est le cas de Sophie qui vit chez ses parents afin de les aider à prendre soin de son frère handicapé. De milieu modeste, elle doit travailler et a le statut d’étudiante salariée, ce qui ralentit son parcours. Elle se dit peu soutenue par l’université et certains enseignants pas très conciliants. Allant à l’université avec « la boule au ventre », elle ne se « sent pas du tout » de poursuivre en master dans les mêmes conditions et ne va pas au bout de son projet professionnel.

Conclusion

21Ces récits autour de reprises d’études en début de vie active illustrent comment « l’entrée dans la carrière » correspond « à une phase d’apprentissage dans laquelle l’identité de l’individu se construit, où la personne a besoin de se faire une place dans la société en obtenant un statut » (Giraud & Roger, 2011). Cette construction identitaire est plus ou moins constitutive du retour en formation. Elle apparaît ainsi au cœur du troisième processus type de reprise d’études identifié, où la recherche de la réalisation de soi au travail est centrale. Dans les trois autres processus, la reprise d’études est davantage poussée par la nécessité, en réponse à des difficultés rencontrées durant la formation initiale, sur le marché du travail, suite à un événement relevant de la vie personnelle ou encore dans une perspective d’évolution de carrière. Mais les choix réalisés par les individus à ce moment de leur parcours intègrent plus qu’avant leurs attentes et leurs priorités de vie.

22Quelles que soient sa nature, continuité avec la formation initiale ou réorientation, et son issue, réussite ou abandon, la reprise d’études offre en effet un espace d’affirmation de soi, d’émancipation vis-à-vis des attentes parentales et des voies toutes tracées par le système scolaire. Elle apparaît alors comme un ultime palier de l’orientation scolaire et professionnelle permettant de trouver sa voie. Mais contrairement aux précédents paliers de l’orientation, se pose la question du financement. Car cette quête identitaire se situe à un moment particulier de transition vers l’âge adulte caractérisé par un besoin affirmé d’indépendance. Or, selon les parcours, les reprises d’études se déroulent dans des conditions matérielles plus ou moins facilitantes. Si certaines sont entièrement financées par un employeur ou l’assurance chômage, d’autres sont peu voire pas du tout financées, obligeant les personnes à travailler en parallèle, à emprunter, à solliciter les soutiens familiaux, du conjoint ou des parents, à repousser la décohabitation et à surmonter des conditions de vie éprouvantes.

23Aujourd’hui, le compte personnel de formation constituerait une aide supplémentaire, même si elle peut sembler relativement limitée pour des jeunes avec une courte expérience sur le marché du travail et reprenant des études parfois longues. En revanche, la question des conditions de vie durant ce retour en formation demeure problématique pour ceux s’assumant seuls. La quête identitaire a parfois un prix élevé.