Archéologie de sauvetage dans la vallée du Río Chixoy 3
| ,Chapitre III. Fouille du centre cérémoniel (groupe A)
Texte intégral
1 – La structure A-1
Description
1C’est la pyramide-temple caractéristique du Postclassique tardif, dotée d’un escalier sur chacun de ses côtés.
2À notre arrivée, la str. A-1 est, avec la str. A-4, la plus abîmée du site (fig. 7). Elle a été en effet coupée en deux dans son axe nord-sud par une tranchée de plus de 2 m de largeur, profonde de près de 2 m, dont les déblais ont été repoussés à l’extérieur vers le nord et vers le sud. Au centre, cette tranchée atteint à peu près la moitié de la hauteur du monticule ; elle est plus profonde vers le nord, atteignant le niveau de la deuxième marche de l’escalier, alors qu’au sud l’escalier n’est détruit qu’à partir de la 6e marche ; sur cette face, les rampes sont aussi conservées sur 1,50 m de hauteur.
3La pyramide a subi deux autres fouilles moins dramatiques. L’une, à l’ouest, a détruit l’escalier entre les deux rampes ; l’autre, plus grave, dans l’angle sud-est, a pénétré profondément dans la substructure, détruisant toute la partie sud-est de celle-ci. Sur la face est, les rampes, sur 1 m de hauteur, et l’escalier – les deux premières marches – sont seuls conservés.
4Indépendamment de ce saccage, la partie supérieure de la structure et les parties verticales des rampes se sont peu-à-peu effondrées sous l’effet de l’érosion. Il ne reste pas de trace de la superstructure sauf sur la face sud : la base du mur du temple, avec son contrefort en talus, est encore visible sur une faible longueur (fig. 8).
5Ces dommages sévères nous ont cependant permis de faire, dès notre arrivée, deux observations intéressantes : dans la tranchée centrale, il n’y a aucune trace de superposition entre les niveaux + 1,50 et + 3,50 (niveau de la plateforme de la pyramide) ; et dans l’angle sud-est, à l’intérieur de la substructure tardive, on distingue nettement le mur de soutènement vertical et la rampe inclinée d’une substructure plus ancienne, qui était plus courte d’environ 2 m que la structure tardive (fig. 9).
6La pyramide-temple A-1 d’El Jocote obéit en tous points aux canons architecturaux de ce type de constructions que nous avons pu étudier à Cauinal (Ichon et al, 1980 : 53) et sur les autres sites contemporains. Les éléments encore en place sont donc suffisants pour nous permettre une reconstitution de la str. A-1 avec une précision suffisante (fig. 10 à 12). Les murs sont faits de dalles de talpetate ou de tuf taillées ; ces dernières, plus soigneusement équarries, sont utilisées de préférence dans les angles. L’ensemble était revêtu de stuc, sans trace de peinture.
7La substructure est un bloc rectangulaire à trois corps superposés, sur lequel ont été plaqués les escaliers et leurs rampes en talud et tablera, et qui repose sur un trottoir de 30 à 40 cm de largeur, de 10 à 20 cm de hauteur, entourant complètement la base.
8Les escaliers – un sur chaque face, mais seul l’escalier nord était fonctionnel – sont à forte pente, avec une dizaine de marches d’environ 30 cm de hauteur moyenne ; la onzième, plus haute (50 cm), délimite la plateforme supérieure, à 3,50 m du niveau de la place, qui supportait le temple. La largeur des escaliers, avec leurs rampes, diffère sur les façades principales nord et sud (6,50 m) et sur les deux autres (2,90 m). La proportion talud/tablero est voisine de 1.
9Le temple, dont les murs sont en pierre – l’adobe ne semble pas avoir été utilisé à El Jocote, sauf peut-être pour l’annexe de la longue maison A-2 – devait mesurer environ 3,50 x 8 m et être doté sur la face nord de deux piliers formant trois ouvertures. La façade principale donne en effet sur la place ; de ce côté, la base de la pyramide et de l’escalier a été bien conservée grâce à l’accumulation des déblais provenant de l’érosion et du pillage. On distingue sur la fig. 13 les deux marches conservées, en retrait la base du mur de soutènement de la pyramide, et, au pied de l’escalier, un galet calcaire roulé qui a été encastré dans le stuc du trottoir (fig. 14). Ce galet, qui s’appuie sur la première marche, a été sommairement travaillé par bouchardage pour représenter une tête de mort ; il était sans doute entièrement stuqué.
10Par contre, il n’y a pas d’autel circulaire à la base de l’escalier comme dans les pyramides de Cauinal.
11La str. A-1 est orientée 29° à l’est du nord magnétique.
La fouille
12Les travaux sur la str. A-1 ont comporté les phases suivantes :
-
dégagement de la base de la substructure sur tout son pourtour, nettoyage des escaliers et des rampes sur la hauteur conservée (op. A, B et F) ;
-
nettoyage de la fouille clandestine dans l’angle sud-est pour mettre au jour la partie conservée de la substructure ancienne (op. B) ;
-
fouille de la partie centrale dans l’axe nord-sud, en profitant de la tranchée clandestine (op. C, X et FF).
Fig. 9 – L’angle sud-est de la pyramide A-1. La fouille clandestine a mis au jour une rampe de la structure ancienne.

131/Le dégagement de la base a été particulièrement ardu sur les faces nord et sud étant donnée l’épaisseur des déblais provenant de l’intérieur de la str. A-1. Au sud, le couloir étroit séparant les str. A-1 et A-5 avait été entièrement comblé par les déblais provenant de la fouille sauvage de ces deux structures, sur une hauteur de près de 2 m. Ce dépôt était en réalité formé de trois couches successives, bien visibles sur la coupe nord-sud :
-
le plus ancien forme une couche jaune clair qui correspond sans doute à la base du remblai de la str. A-5 ou à l’affaissement naturel de celle-ci ;
-
le niveau intermédiaire, de terre humique noire (20 à 40 cm d’épaisseur) est un dépôt naturel qui a suivi l’abandon du site ;
-
le niveau le plus récent, en superficie, terre blanchâtre mélangée à de nombreuses pierres, provient de la fouille clandestine.
14Le matériel trouvé dans ces déblais (op. B : couloir) est abondant ; il comprend des tessons de trois périodes différentes : préclassique, classique tardif et postclassique tardif. De plus, quelques objets classés : 3 fragments de statuettes préclassiques (fig. 87), un sceau cylindrique (fig. 87), 2 grands couteaux d’obsidienne noire translucide veinée (fig. 105), une pierre calcaire sculptée en forme de tête d’animal (fig. 90a), une pierre gris-vert en forme de phallus (fig. 104b) et un petit disque de jade. Ces objets proviennent soit de l’intérieur des monticules 1 et 5, soit de la pente nord de ce dernier (les couteaux d’obsidienne).
15Le dégagement du couloir a permis de mettre au jour la base de l’escalier sud de la pyramide-temple, mais non de déterminer la limite nord de la str. A-5, qui paraît avoir été coupée net pour permettre la construction de la pyramide-temple (nous en aurons plus tard la confirmation).
16Un ensemble inattendu est apparu sur l’escalier de la str. A-1, au niveau de la 4e marche (fig. 8) : une dalle de tuf en forme de petite stèle a été dressée contre l’escalier ; une autre dalle est placée debout dans l’angle de la rampe, au même niveau, et l’on distingue d’autres dalles de tuf taillé, en position verticale, amorçant une sorte de cercle vers le sud ; au centre, il y a une grande zone de charbon et de cendre. Nous avons là les vestiges évidents d’une réutilisation de la str. A-1 à l’époque récente (ou coloniale) sous forme d’un autel de costumbre ou quemadero. Le niveau de cet autel – environ 1 m au-dessus de la place – nous indique le niveau atteint par l’effondrement naturel des deux structures 1 et 5 à cette époque. Le quemadero a ensuite été recouvert par les déblais du pillage. Nous trouverons sur le site d’autres preuves de ce culte récent.
172/ Nettoyage des deux fouilles clandestines, au centre (op. C) et dans l’angle sud-est (op. B) de la str. A-1.
18Les parois de la tranchée nord-sud, régularisées, nous ont montré qu’il n’y a pas eu surélévation d’une pyramide A-1 ancienne. Les niveaux visibles, de + 1,80 à + 3,50, correspondent à de simples phases de remblaiement de la substructure, avec cependant vers le niveau + 1,60 ce qui pourrait être un sol d’argile (correspondant peut-être, comme nous le verrons, à une plateforme avancée de la str. A-5).
19Par contre, la fouille clandestine dans l’angle sud-est montre que la pyramide définitive a été précédée d’une structure plus ancienne, qui avait la même hauteur, mais était plus courte d’environ 2,25 m. L’architecture était la même, avec gradins et rampes en talud/tablero.
203/ Enfin, la fouille de la partie centrale dans les limites de la tranchée clandestine (op. X) nous a permis de mettre au jour une structure plus ancienne que la pyramide-temple, structure qui avait été entièrement recouverte par celle-ci (fig. 12b). Il s’est avéré par la suite que cette structure n’est en réalité que la partie nord de la str. A-5, celle-ci ayant été coupée en deux et sa partie nord recouverte au moment de la construction de la pyramide A-1. Nous la décrirons plus loin en même temps que la str. A-5.
21En résumé : La str. A-1 est la pyramide-temple de l’ensemble cérémoniel postclassique (plus précisément protohistorique). Elle fait face à la place, c’est-à-dire au nord, avec une déviation proche de 30° vers l’est (égale à celle de la grande pyramide de Cauinal).
22La pyramide a été construite en utilisant comme “noyau” la partie nord d’une structure plus ancienne (A-5 : classique), qui a été entièrement recouverte, sans doute amputée de sa partie est, et isolée par un couloir de 1,50 m de largeur de la partie sud du monticule.
23La fouille de la str. A-1 révèle, comme à Cauinal, deux phases de construction : la seconde a consisté à agrandir latéralement la pyramide, de 2,25 m vers l’est, sans modifier sa hauteur.
2 – La structure A-5
24Elle se trouve immédiatement au sud et dans l’alignement de la pyramide A-1 (fig. 15).
Description
25A notre arrivée, la str. A-5 se présente comme un monticule de terre informe, d’environ 3 m de hauteur, avec quelques portions de murs visibles faits de galets bruts, contrastant avec la construction de dalles taillées et stuquées de la pyramide voisine.
26Une fouille clandestine a entamé la plateforme supérieure sur environ 1,50 x 2 m et 1,60 m de profondeur (fig. 16). Les dégâts sont cependant moins importants qu’il n’y paraît au premier abord (plus gênante pour nous sera la présence d’un arbre jocote dont les racines s’enfoncent jusqu’au bas de la substructure) ; de plus, cette fouille, nettoyée, révèle un mur de pierre vertical, orienté nord-sud, noyé dans un remplissage de pierre ponce – trait intéressant que nous avons noté dans les autels et les blocs centraux d’autres sites datant du Classique tardif (Los Encuentros) et du Postclassique (Cauinal).
27Les limites de la substructure sont imprécises, et ce n’est qu’après avoir dégagé la base des murs de soutènement que nous pourrons avoir une idée de ses dimensions et de son orientation.
La fouille
28Elle a comporté les phases suivantes :
-
Nettoyage général et dégagement des murs sud, est et ouest, le mur nord ayant disparu (op. D et I) ; ainsi que du gradin supérieur (op. G), le monticule étant sans doute à deux gradins ou “corps” superposés.
-
Fouille de la plateforme supérieure sur 4 x 7 m au départ, surface correspondant sensiblement à toute la partie plane ; la fouille sera ensuite réduite à 2 x 3,50 m (op. K, puis V) et abaissée jusqu’à 2 m au-dessous du niveau de la place.
-
Dégagement de la face nord jusqu’au couloir séparant les str. 5 et 1 (op. T et CC : cistes).
-
Fouille de la partie nord recouverte par la pyramide tardive A-1 (op. X et FF).
291/ Dégagement des murs de soutènement et du gradin supérieur.
30Le mur sud, le mieux conservé bien qu’il ait tendance à s’affaisser vers l’extérieur, mesure encore par endroits plus de 1 m de hauteur (fig. 17). Les murs est et ouest sont par contre en très mauvais état et disparaissent progressivement à faible distance des angles : 7,50 m pour le premier, 9 m pour le second. Il faut encore noter une légère différence d’orientation entre ces deux murs (AZM = 20,7 et 13,5° respectivement) due peut-être en partie à l’affaissement du mur ouest. Plus au nord, les limites de la str. A-5 sont imprécises, par suite probablement de la destruction de toute cette partie de la substructure pour construire la pyramide A-1.
31La longueur du mur sud est de 14,50 m, son orientation de 112° à l’est du nord magnétique.
32Exactement au centre et à la base du mur sud, nous avons mis au jour une sépulture presque à fleur de terre. Il s’agit d’un adulte en décubitus dorsal, tête vers l’ouest, placé parallèlement au mur. Le bras droit est replié sur le ventre, le gauche allongé contre le corps. Les os sont en très mauvais état. Nous considérons cette sépulture (D/5) comme datant soit du Préclassique tardif, soit plus probablement du Classique tardif. Il n’y avait pas d’offrande associée.
33Deux dépôts rituels ont été découverts en outre au pied des murs. L’un (D/4) est un amas de 4 à 5 kg de petits blocs de calcite, peut-être utilisés comme dégraissant pour les poteries, avec un fragment de molette et un bloc de serpentine qui pourrait avoir servi de pilon. Une vingtaine de tessons accompagnaient ce dépôt ; l’un d’eux porte une belle impression de natte qui permet de dater cette cache du Postclassique tardif.
34L’autre cache (D/3) a été trouvée au pied du mur est, à 2,40 m de l’angle sud-est. Il s’agit de 24 petits objets hétéroclites, dont beaucoup ne sont que des fragments, datant de plusieurs périodes (fig. 18). Ces objets se répartissent ainsi :
-
Céramique
-
-
Datant du Classique tardif :
-
-
-
-
un sceau cylindrique (préclassique ?) (fig. 87a).
-
un pied de bol tripode, creux et formant sonnaille.
-
8 fragments provenant d’effigiés ayant orné de grands encensoirs.
-
4 têtes d’animaux modelées (oiseaux, singe) qui devaient orner des poteries.
-
-
-
-
Datant du Classique terminal ou du Postclassique :
-
-
-
-
2 supports de bols tripodes, zoomorphes moulés, représentant sans doute des têtes de chien.
-
-
-
-
Datant du Postclassique tardif :
-
-
-
-
un sceau plat (motif d’oiseau) (fig. 118a).
-
une extrémité d’encensoir moulée représentant le dieu Ek Chuah (fig. 120b).
-
un moule de statuette féminine (fig. 119a).
-
-
-
-
Datant de l’époque coloniale ou récente :
-
-
-
-
une tête de statuette modelée ou moulée (santon de crèche ?).
-
-
-
Pierre
-
-
un petit cristal de roche.
-
une rondelle de pierre verte (serpentine ?) en forme de calotte sphérique.
-
un galet naturel brun-rouge foncé strié de blanc.
-
une petite boule de pierre non identifiée, avec ébauche de visage : bouche et oeil ?
-
35Nous pensons que la cache D/3 contient les “idoles”, c’est-à-dire les objets sacrés et le matériel de divination d’un sorcier ou zahorín (chuchkajaw en quiché), qui auraient été enterrés là, peut-être à l’occasion de la mort de leur propriétaire. Le matériel du zahorín comprend en effet généralement des objets archéologiques (statuettes, fragments décorés...), des pierres bizarres ou des fossiles, ainsi que des objets modernes, statuettes de saints catholiques, pièces de monnaie, etc.., en plus des objets périssables dont les plus importants sont les graines de haricot rouge servant à la divination. Comme nous l’avons écrit ailleurs (Ichon, 1973), ces idoles représentent les divinités principales, assimilées aux saints catholiques, et les “maîtres” des différentes espèces animales et végétales. Le dépôt D/3 peut être mis en relation avec l’autel de costumbre découvert au sud de la pyramide A-1.
36Nettoyage des pentes et du gradin supérieur.
37Nous verrons que la plate-forme supérieure est limitée par un mur de pierres, fait de dalles de talpetate taillées, lui-même bordé d’un mur de galets de 60 cm de hauteur formant gradin. C’est contre ce dernier, sur les faces sud et est, qu’ont été découverts divers objets qui ont dû glisser de la plateforme au moment de son abandon, ou être entraînés par l’érosion qui ‘provoquait l’affaissement progressif des bords de la plateforme. Ils dateraient donc tous de la dernière période d’utilisation de cette plateforme.
38Vers le centre et contre le mur sud du gradin ont été mis au jour :
-
un vase cylindrique tripode intact (fig. 20 et 94b) ;
-
4 grands couteaux d’obsidienne.
39Contre le mur est, s’étendant sur une longueur de 2,50 m à partir de l’angle sud-est du gradin, les fragments de 4 poteries incomplètes (fig. 99) :
-
un grand bol à base plane, décor incisé ;
-
2 vases tripodes dont un à décor modelé et appliqué, cannelures verticales, qui devait être stuqué et peint (G/5) ;
-
un encensoir en sablier.
40Le fait curieux est que ces poteries, décrites au Ch. 6, semblent dater de périodes différentes.
41Les “offrandes” découvertes sur la face nord du monticule ne seraient pas tombées, elles, de la plateforme : elles seraient au contraire in situ. Nous les décrirons plus loin.
422/ Fouille centrale (op. K et V).
43La plateforme de la str. A-5, à 3 m au-dessus du niveau de la place, se présente après nettoyage comme une surface rectangulaire plane, affaissée sur les bords, d’environ 5 x 10 m, de grand axe est-ouest. Le dernier sol d’occupation ayant disparu, on voit le remblai du monticule, formé de nodules de pierre ponce, de dimensions variables, et des alignements de dalles et de gros galets calcaires constituant comme un cloisonnement intérieur, encore peu net (fig. 21), mais qu’un premier décapage va nous permettre de préciser.
44Il s’agit des murs d’une structure rectangulaire à laquelle furent accolées vers l’est, sans doute à une époque ultérieure, deux petites “chambres” annexes (fig. 22). Durant la dernière phase d’utilisation du monticule, les trois pièces furent comblées par un mélange de sable et de pierre ponce pour surélever de 1,15 m la plateforme ; il est possible qu’un autre temple, dont il ne reste rien, ait alors été construit sur celle-ci.
45Niveau + 300 à + 185.
46Les murs visibles en surface (dont nous ne pouvions savoir à l’origine s’il s’agissait d’une superstructure enfouie, ou d’un “caisson” ayant servi de tombe) délimitent un espace intérieur de 1,90 x 3,50 m que nous avons utilisé pour définir notre fouille centrale (op. K). Celle-ci a été abaissée de 1 m sans découvertes notables, si ce n’est deux fragments de grands encensoirs à effigie anthropomorphe ou zoomorphe dans les 50 premiers cm.
Fig.- 19 Plan de la str. A-5 montrant le temple, les cistes 1 et 2, et les caches et sépultures extérieures.

Fig. 20 – Le gradin supérieur de la str. A- 5, au sud. Un vase cylindrique tripode a glissé de la plate-forme supérieure.

47Au niveau + 185, nous avons mis au jour un sol d’argile battue sur lequel reposaient différentes offrandes ou instruments du culte, placés là avant le remblaiement de l’avant-dernière structure. Nous sommes maintenant en mesure de décrire celle-ci comme une superstructure, c’est-à-dire un édifice rectangulaire mesurant 3,25 x 4,75 m, aux murs de pierre épais de 60 à 70 cm. Ces murs sont faits de deux épaisseurs de dalles de talpetate taillées avec quelques galets naturels, liés par de l’argile ; ils étaient entièrement revêtus d’une couche d’argile lissée, dont de grandes plaques sont encore en place. Cet édifice, que nous appellerons désormais temple puisque sa fonction religieuse n’est plus douteuse, est bien conservé sur une hauteur de 1 m, sauf dans l’angle nord-est détruit par la fouille clandestine. Curieusement, il était doté de deux portes (fig. 23 et 27), l’une sur la face nord, l’autre sur la face sud, qui ne sont pas dans l’alignement l’une de l’autre. Ces deux ouvertures ont été murées, sans doute au moment où l’on a surélevé le monticule. La porte située au centre du mur nord est large de 1,25 m, avec un seuil un peu surélevé se raccordant au trottoir extérieur. Elle a été condamnée assez sommairement à la base par quelques dalles taillées et un amoncellement de gros galets.
48La porte sud, plus proche de l’angle sud-est du temple, n’a que 1,10 m de largeur ; elle forme un seuil légèrement surélevé (13 cm) et le sol d’argile se poursuit à l’extérieur, entre deux banquettes conservées sur une trentaine de cm de hauteur. Vers l’extérieur, sol d’argile et banquettes ont été coupés net, à 80 cm de l’ouverture, pour la construction du gradin tardif. On note aussi que le seuil a été surélevé de 14 cm par un autre sol de terre cuite, avant que l’ouverture ne soit condamnée par un muret bien construit, formant avec les jambages de la porte une sorte de niche (que nous avons prise d’abord pour un recoin-autel).
49Le temple est entouré d’un trottoir large d’une vingtaine de cm, limité par des dalles placées de champ et revêtues d’un enduit d’argile ; elles forment un gradin de 25 cm de hauteur, bien visible sur la face ouest et une partie de la face nord. Vers le sud, par contre, ce trottoir est masqué par le gradin tardif, fait de gros galets de rivière, de la dernière construction.
50Sur le sol du temple ont été retrouvés in situ différents objets qui peuvent, soit être contemporains du temple lui-même, soit dater de la dernière période de construction : ils auraient été déposés sur le sol comme offrandes au moment de la surélévation de la structure. Ce sont :
-
Dans la partie est du temple, une grande dalle calcaire, de forme rectangulaire (66 x 87 cm), épaisse de 29 cm ;
-
À proximité de celle-ci, une pierre calcaire de forme bizarre, naturellement sculptée par la rivière, de 36 cm de hauteur, évoquant un champignon (fig. 26). La base plane assure une bonne stabilité à cet objet qui, choisi pour sa forme, était peut-être placé sur la dalle plate comme sur un piédestal.
-
Contre les deux pierres que nous venons de décrire, on trouve côte à côte deux grands encensoirs, complets et presque intacts
(K/4 et 5 : fig. 101-102), à effigie de divinité solaire faisant face au nord ; deux petits vases cylindriques, dichrome et trichrome, à décor incisé et pastillage, écrasés entre les encensoirs et la grande dalle (K/7 et 10 : fig. 97) ; le second contenait un pendentif de pierre verte représentant une tête d’animal, serpent ou monstre (fig. 108a). -
Dans le recoin de la porte sud, deux autres poteries : un grand encensoir décoré d’une effigie de divinité, sans mandibule, deux volutes sortant de la bouche (K/16), faisant elle-même face au nord ; un couvercle d’encensoir à excroissances, en forme d’entonnoir (K/8 : fig. 100 et 103).
-
- 1 Il s’agit d’une perruche à tête jaune (Amazona cf ochrocephala) identifiée par le laboratoire de pa (...)
Près de l’ouverture nord, 3 poteries (fig. 28) : un bol à base annulaire (K/9), recouvrant les os longs d’un oiseau ; et 2 bols grossiers, l’un servant de couvercle à l’autre, qui contenaient le reste du squelette du même animal.1
-
Enfin, près du bol K/9, un fragment de perle de jade.
51Le problème qui se pose, nous l’avons vu, est de savoir si ces objets font partie du matériel du temple, ou sont des offrandes plus tardives datant de sa surélévation. Les deux grandes pierres entrent sans nul doute dans la première catégorie ; on peut même supposer que le “champignon”, posé sur la dalle rectangulaire, constituait l’élément central du culte. Par contre, toutes les poteries seraient tardives, conclusion que l’on peut tirer de leur position dans le temple, et de leur comparaison avec les poteries découvertes dans l’une des “chambres” annexes qui est, elle, certainement tardive.
52La vue générale de la str. A-5, prise du sommet de la pyramide A-1 (fig. 22) montre que le temple est flanqué, vers l’est, de deux pièces plus petites et de niveaux différents, dont la partie nord a été détruite. Il est douteux que ces pièces, ou “chambres” II et III, constituent vraiment des annexes du temple I. La plus proche de ce dernier est excessivement étroite (1,18 m) et limitée à l’est par un mur de gros galets simplement entassés qui s’est affaissé vers l’extérieur ; elle présente cependant quelques traces d’un sol d’argile, à un niveau (+ 235) supérieur de 50 cm à celui du temple. Cette chambre II ne contenait aucune offrande, en dehors d’un grand encensoir à excroissances brisé, presque en surface (fig. 100a).
53La chambre extérieure III est plus vaste (largeur intérieure : 1,85 m), limitée à l’est par un mur de dalles bien construit, qui atteint 1,20 m d’épaisseur dans sa partie sud et forme le gradin tardif au pied duquel ont été trouvées les 4 poteries incomplètes sans doute tombées de la plateforme supérieure. Ceci prouve que la chambre III date de la dernière phase et doit être considérée comme un agrandissement tardif de l’avant-dernière plateforme, précédant sa surélévation (ce qui est confirmé par l’absence de sol dans cette chambre).
54Avant qu’elle ne soit comblée, 12 poteries en très mauvais état ont été déposées au pied du mur ouest (elles ont été en partie écrasées par l’effondrement de ce mur). Ces poteries comprennent :
-
2 grands encensoirs à effigie, de même type que l’encensoir K/6 du temple (fig. 103a) ;
-
5 bols tripodes rouges à rebord basal, avec ou sans cannelures horizontales, caractéristiques du Classique tardif (K/24 à 29 : fig. 93) ;
-
1 bol commun à fond plat, non décoré (K/21 fig- 97a) ;
-
1 petit bol rouge à décor géométrique incisé (K/17, fig. 96a) ;
-
1 vase brun foncé à base annulaire et cannelures verticales (K/23, fig. 96b) ;
-
1 vase tripode rouge, cylindrique, à décor incisé en panneaux (K/18, fig. 95a) ;
-
1 vase cylindrique tétrapode à supports triangulaires aplatis et décorés de deux cupules (K/19, fig. 98b).
55Plusieurs de ces poteries contenaient du charbon, dont des échantillons ont été prélevés pour analyse C-14.
563/ Avec la description du temple et de ses annexes se termine l’étude de la str. A-5 dans son avant-dernier stade. Il nous restait à poursuivre vers le bas le sondage central afin de dater cette phase et de voir s’il n’existe pas d’autres superpositions. Il est cependant plus logique de décrire auparavant la fouille – réduite à un nettoyage – de la face nord de la str. A-5, dont les vestiges doivent être datés soit de la dernière, soit de l’avant-dernière phase de construction.
57Ces vestiges comprennent deux caches (offrandes, contenues dans de petits bols) et deux sépultures en ciste.
58Les caches G/7 et G/9 ont été découvertes de part et d’autre de la porte du temple, au pied du mur nord, entre celui-ci et le gradin.
59G/7 est un petit bol commun qui contenait 6 grands couteaux d’obsidienne (fig. 91b) ;
Fig. 29 – Coupes ouest-est et nord-sud de la str. A-5 montrant l’emplacement des fouilles et les superpositions.

60G/9 (fig. 91a) comprend un petit vase cylindrique contenant deux pierres (dont une de péridotite brûlée) et une soixantaine de fragments de lames et de minuscules éclats d’obsidienne, le tout enrobé de cendre ; un bol retourné, lui-même recouvert d’un autre bol un peu plus grand, servait de couvercle au premier.
61Les deux offrandes sont in situ et doivent être contemporaines du temple.
62Les deux sépultures en ciste s’étagent entre le mur nord du temple et le couloir séparant les str. A-1 et A-5.
63La plus haute (ciste 1) est un caisson cubique de 80 cm de côté (fig. 30), fait de deux dalles placées de champ, recouvertes de deux autres dalles servant de toit ; il est ouvert vers l’avant, c’est-à-dire vers le nord. Le ciste contenait une sépulture secondaire : un adulte d’âge indéterminé, dont le crâne reposait sur les os longs, brisés et en désordre. Le mobilier, dispersé à l’intérieur du ciste, comprend de très fins objets de parure en coquillage, en os, ainsi qu’une demi-perle de jade et les fragments d’un os travaillé (fig. 32, 112 et 113).
64Le ciste 1 se trouve à un niveau de + 85 à + 105, soit 1 m plus bas que le sol du temple ; il est intégré au gradin qui limite le trottoir bordant le temple au nord. De plus, étant placé exactement dans l’axe de l’ouverture nord du temple, il est certain qu’il doit être mis en relation avec ce dernier. Sans doute formait-il un bloc central dans la partie supérieure de l’escalier, ou une sorte d’autel face à la porte du temple.
65Le ciste 2 (fig. 31) est un peu plus bas et légèrement décalé vers l’ouest. Il a été coupé en deux longitudinalement, sans doute au moment de la construction de la pyramide 1, dont il n’est distant que de 1,50 m. Le caisson, rectangulaire, de 1,93 m de longueur, est fait de dalles placées de champ et recouvertes de dalles horizontales, seulement conservées dans la partie est. La hauteur est de 43 cm. Le ciste contient les restes de deux individus : un adulte réduit à la partie gauche du squelette, en décubitus dorsal, crâne à l’est, qui a été, comme le ciste, coupé en deux dans le sens de la longueur ; et quelques os longs regroupés entre le premier squelette et la paroi intérieure du ciste. Le mobilier comprend seulement les fragments d’un bol tripode sur la jambe gauche du squelette, et un petit pendentif de coquillage à l’endroit où devait être le crâne. Le style de la poterie confirme que le ciste date du Classique tardif. Il est toutefois difficile de préciser s’il date de la dernière ou de l’avant-dernière phase d’occupation, cette partie de la str. A-5 ayant été détruite à tel point qu’aucun détail de l’architecture (gradins, escalier, murs de soutènement...) n’est plus visible. Nous sommes donc dans l’impossibilité de préciser les limites et la forme de la str. A-5 vers le nord. Il est à peu près certain, néanmoins, comme nous le verrons, qu’elle continuait vers le nord à l’endroit ultérieurement occupé par la pyramide A-1, qui l’a partiellement détruite.
664/Fouille de la str. A-5 ancienne à l’intérieur de la str. A-1 (op. X et FF).
67Cette opération a été entreprise dans le but de découvrir d’éventuelles superpositions à l’intérieur de la pyramide A-1 en profitant de la tranchée clandestine nord-sud qui avait atteint le niveau + 180 sans révéler de superposition dans la partie supérieure du remblai.
68Elle a mis presque aussitôt au jour, vers + 160, un escalier descendant vers le nord, dont l’orientation, différant légèrement de celle du mur nord de la str. A-1, est plus proche de celle de la str. A-5 (105° environ). Les 5 marches de cet escalier imposant, bien que de construction assez grossière, ont en moyenne 40 cm de hauteur et une cinquantaine de cm de largeur (fig. 33). La base de l’escalier se trouve ainsi un peu au-dessous du niveau de la place, et à 1 m du mur de soutènement nord de la pyramide tardive qui est venue le recouvrir.
69Il y avait une petite perle de jade au niveau de la troisième marche ; et, enterrée au pied de la première marche, une offrande constituée d’un bol grossier recouvert d’un bol plus petit servant de couvercle ; il contenait une grande quantité de charbon (qui a été daté), 3 petits galets brûlés, 2 perles de pierre verte, 4 perles et un petit pendentif de coquillage (fig. 110).
70Nous devons inclure ici les résultats du sondage (op. 00) effectué par V. Fialko au cours de la reconnaissance “au centre de la str. A-1”, en partant du niveau de la tranchée clandestine. Ce sondage, nous l’avons vu plus haut, a livré au niveau + 100 les restes d’une offrande comprenant 2 petits bols incomplets et 2 disques de pierre avec traces de pyrite. Si l’on regarde le profil de la str. A-1 (fig. 12), on constate que ce sondage n’a pu toucher ni la plateforme ancienne, qui est plus au sud, ni l’escalier ancien, que nous avons trouvé intact. Cette “offrande” ne pouvait donc se trouver qu’entre l’escalier ancien et le mur de soutènement de la structure tardive, c’est-à-dire dans un remblai tardif. Nous en concluons qu’elle n’était pas in situ, mais provient d’une structure classique antérieure à la construction de la pyramide A-1.
71La structure ancienne découverte dans la pyramide A-1 est une plateforme haute d’environ 1,60 m. Elle n’est certainement pas postclassique : tout prouve au contraire, et la datation C-14 le confirmera, qu’elle date du Classique tardif, comme la str. A-5. S’agit-il d’une seule et même structure, ou de deux structures voisines ? La première hypothèse semble la plus plausible, compte tenu de plusieurs facteurs : l’orientation de l’escalier, qui correspond en gros à celle des murs de la str. A-5 ; la distance surtout du haut de l’escalier ancien au ciste 2 (qui marque pour nous l’extrême limite connue vers le nord de cette structure) est inférieure à 4,50 m. Si nous supposons qu’il existait deux structures séparées, cela ne laisserait pour la plateforme nord qu’un espace très réduit – et ceci d’autant plus que la str. A-5 étant orientée vers le nord aurait dû être dotée d’un escalier sur cette face.
Fig. 33 – L’escalier nord de la str. A-5 recouvert par la pyramide A-1. Offrande au pied de L’escalier.

72Nous en concluons que la str. A-5 et celle découverte à l’intérieur de la str. A-1 sont une seule structure, qui comprenait en fait deux parties (fig. 37) : l’une plus haute au sud, supportant le temple (?) ; l’autre plus basse au nord, avec un escalier donnant sur la place.
73Cette disposition nous rappelle la structure complexe A-13-16 du site de Chitomax, qui constitue l’un des côtés du jeu de balle, l’autre étant délimité par une plateforme basse et rudimentaire. Un autre exemple est le jeu de balle de Los Encuentros (Ichon, 1979 : 17), dont le couloir est bordé à l’est d’une simple plateforme basse, et à l’ouest d’un monticule beaucoup plus important, qui abritait des tombes et des caches. Notre str. A-5 étant sans doute contemporaine de ces jeux de balle, on pourrait émettre l’hypothèse qu’il s’agit aussi d’un jeu de balle, dont le monticule parallèle se serait trouvé soit à l’ouest, soit à l’est, cette dernière localisation étant la plus probable ; ce monticule bas aurait alors été détruit – ou réutilisé ? – pour la construction du jeu de balle tardif, qui aurait occupé le même emplacement.
74Rien cependant, dans la fouille du jeu de balle postclassique, ne viendra confirmer cette hypothèse.
Fouille de la plateforme ancienne (op. FF)
75Elle va mettre au jour, à 40 cm de profondeur (niveau + 110), un caisson fait de 4 grandes dalles de tuf verticales, et de 3 autres horizontales qui les débordent, servant de couvercle (fig. 34). Ce caisson mesure 62 x 85 cm, son grand axe est nord-sud ; le fond est également fait d’une grande dalle placée à mi-hauteur des parois, ce qui donne au ciste une profondeur de 30 cm seulement pour l’étage supérieur.
76Le ciste 3 se trouve proche de l’escalier nord, à une quarantaine de cm au sud de la première marche. Vers l’avant, des dalles de tuf plus petites dessinent une sorte d’avancée au pied de laquelle se trouve une offrande (FF/2) constituée d’un petit bol tétrapode contenant 3 lames d’obsidienne translucide irrégulières ; d’autres lames et des éclats d’obsidienne seront trouvés à proximité.
77Une fois enlevées les dalles recouvrant le ciste, et ce dernier vidé de son contenu sablonneux, nous constatons qu’il contient seulement un grand phallus de pierre calcaire reposant sur la dalle du fond (fig. 35). Long de 76 cm, il a un diamètre moyen de 16 cm. La partie avant est sommairement sculptée pour représenter une tête d’animal, avec ses yeux protubérants et sa bouche. Il s’agit sans doute d’une représentation de serpent (bien que la tête ressemble plus à celle d’une tortue) comme le soulignent aussitôt nos travailleurs, qui baptisent l’objet Kumatz (“serpent” en quiché).
78Sous la dalle supportant le phallus, la partie inférieure du caisson est remplie de terre brune sablonneuse contenant des tessons et, dans l’angle sud-est, un pendentif de jade représentant une tête de vieillard barbu (fig. 108b) ; dans la partie avant, le squelette d’un tout petit enfant (16 mois environ), partiellement engagé sous la dalle verticale fermant le ciste.
79Enfin, un peu plus bas et toujours en avant du ciste, c’est-à-dire à la verticale de l’offrande FF/2, est mis au jour un dernier ciste (4) qui abritait le squelette d’un adulte en décubitus dorsal, tête à l’est, le bras droit replié sur l’épaule droite (fig. 36) : position déjà notée dans plusieurs sépultures datant du Classique tardif à Los Encuentros et à Chitomax.
805/ Fouille centrale de la str. A-5, niveaux + 185 à – 200 (op. V).
81La fouille V a été abaissée jusqu’à – 200 dans les limites du temple, et jusqu’à +15 dans les annexes II et III.
Fig. 36 – Plan des cistes 3 et 4, str. A-5 -Cistes 3 & 4
Fouille centrale
82Partant du niveau du sol du temple (+185), et dans ses limites intérieures (environ 3 x 2 m), elle trouve un remblai fait de terre sablonneuse mélangée de galets, relativement homogène ; il n’y a plus de pierre ponce. Les tessons sont assez abondants et de grande dimension.
83Au niveau +137 apparaît, à la verticale de la grande dalle du temple, une offrande V/2 (fig. 38), constituée de 2 bols à fond plat reposant sur de gros galets, l’un recouvrant l’autre, et entourés de 10 vases miniatures (ollitas). A l’intérieur des bols, 2 autres ollitas de même type contenant l’une une perle de jade et une de coquillage, l’autre 10 perles de jade et 5 petits coquillages gastéropodes (jutes). Les ollitas extérieures sont vides. Le type le plus commun (fig. 86) est une petite jarre brune polie, à col assez haut, dont la base est décorée de deux pastilles perforées figurant des anses, et parfois d’un bourrelet appliqué à la base du col ; la panse est exceptionnellement en “côtes de melon”. Pas de changement de remblai jusqu’au niveau + 20, où apparaissent : à l’ouest, une sorte de sol d’argile, irrégulier et discontinu, ainsi qu’à l’est plusieurs poteries dont certaines recouvertes d’une pierre ou d’un tesson taillé. La fouille, abaissée de quelques dizaines de cm, révèle un ensemble de pierres, d’offrandes et de sépultures (fig. 39) dont il est difficile de dire si elles se trouvaient au-dessus ou au-dessous du sol + 20 qui a été bouleversé par les racines du jocote. La fouille est traversée par une double rangée de gros galets de rivière orientés nord-sud. A l’ouest, une sépulture (V/24) bordée d’une ligne de galets vers le nord : un adulte jeune, en décubitus ventral, très détérioré (les jambes ont été recouvertes par la rangée centrale de galets). Aucune des poteries ne peut être spécialement attribuée à cette sépulture. On distingue d’autres os longs dans l’angle sud-est de la fouille.
84La plupart des offrandes se trouvent dans la moitié est, entre ou sur les pierres, à l’exception du petit vase V/26, qui apparaît non loin de l’angle sud-ouest. Au total 26 poteries et les fragments de 3 ou 4 autres, que l’on peut classer en plusieurs types (voir ch. 6) :
-
le plus fréquent (13 exemplaires) est une ollita à 4 anses courtes partant du bord, et décor rouge sur brun naturel, du type Corinthian Daub ;
-
il y a 5 poteries du type : vase cylindrique, à décor incisé ou à fines cannelures verticales. Le décor stylisé de la poterie V/10 (fig. 82b) représentant l’“animal quadrupède” (un crapaud ?) est typique de la phase Miraflores à Kaminaljuyu. Le petit bol V/11, très fin, présente sur une face une fissure qui a été réparée à l’aide sans doute d’un fil passant par deux trous forés de part et d’autre de la cassure (fig. 82a).
-
3 des poteries sont des bols bas ou des plats, l’un très simple (fig. 83a), l’autre rouge poli décoré de cannelures (fig. 83b), le dernier orange lustré (glossy).
-
enfin 3 exemplaires uniques : un petit vase brun à deux anses, décor ponctué à la base du col et côtes de melon (V/25 : fig. 84a) ; un petit vase en forme de soulier, à décor ponctué en zones (V/27, fig. 84b) ; et une ollita perforée de 4 trous à la base du col (V/14, fig. 80c).
85La plupart des poteries du premier type étaient recouvertes d’un tesson plus ou moins bien régularisé servant de couvercle ; plusieurs d’entre elles contenaient une offrande généralement constituée d’une perle de jade ou de pierre verte micacée, et d’une perle de coquillage. L’offrande la plus riche se trouvait dans un vase cylindrique recouvert d’un bol : 1 perle de jade, 4 perles vertes micacées, et 10 perles de coquillage.
86Le niveau de ces offrandes va de +20 à – 30 environ. Elles peuvent toutes être datées du Préclassique tardif d’après leur style. Reste à savoir si elles ont été déposées sous le sol +20 – c’est-à-dire à l’intérieur de la structure préclassique – ou sur ce sol au moment de la surélévation du monticule (ce qui pourrait prouver que celui-ci, entre les niveaux +20 et +185, est encore préclassique). Cependant, l’offrande découverte au niveau +137, bien qu’elle présente des traits communs avec celles du niveau +20 (perles de pierre verte et de coquillage dans des vases miniatures) nous paraît plus tardive : la coutume de placer une offrande (statuettes de pierre verte dites camahuiles, galets de quartz roulés, perles de jade...) à l’intérieur de deux bols dont l’un sert de couvercle à l’autre est courante au Classique ancien ou moyen (par exemple à La Lagunita ; cf. Ichon 1977 : 14). À El Jocote, l’offrande V/2 pourrait bien dater du Classique ancien. Nous verrons cependant que le matériel céramique contenu dans ce remblai est entièrement préclassique.
87Au-dessous du sol préclassique du niveau +20, le remblai est fait de couches alternées de gravier et de sable brun, avec de rares tessons et un seul éclat d’obsidienne. A – 130 apparaît une séparation tranchée entre la couche de sable jaune foncé au nord et le sable gris au sud, formant une sorte de marche. On atteint à – 200 le gravier du río sans avoir rencontré la couche de talpetate, comme dans les autres sondages. Les derniers niveaux sont stériles.
Fouille des annexes II et III
88Elle n’a été abaissée que jusqu’au niveau +15 sans mettre au jour de sol. A ce niveau, on trouve dans la chambre II un squelette d’adulte réduit à la partie supérieure, sans crâne ; les humérus sont sectionnés au-dessus du coude. La position était en décubitus dorsal, tête au sud. Dans la chambre III, une rangée de galets nord-sud pourrait être en relation avec cette sépulture.
Conclusion sur la str. A-5
89Nos fouilles ont prouvé que cette structure est passée par au moins trois phases de construction.
90La plus ancienne date certainement du Préclassique tardif, bien que El Jocote ait probablement été occupé dès le Préclassique moyen. Il existait à cette époque une structure de faible hauteur : 20 cm environ au-dessus du niveau actuel de la place. Il faut souligner que le niveau d’occupation préclassique était certainement plus bas, car la place a été complètement réaménagée et aplanie au Postclassique.
91Nous ne connaissons pas les dimensions de cette structure préclassique, dont la plateforme était d’argile battue (et peut-être durcie au feu) et dont le remblai contenait, à faible profondeur, des sépultures et des dépôts rituels de poteries.
92Sur cette structure primitive a été construite la structure ultérieure, qui avait, elle, 1,85 m de hauteur, et supportait un temple de pierre orienté vers le nord (mais doté de deux ouvertures, vers le nord et vers le sud). Ce temple rectangulaire de 4 x 5 m, entouré d’un trottoir bas, reposait sur une plateforme de 5,50 x 8 m, limitée par des murs de soutènement de galets. L’espace compris entre le temple et le mur est de la plateforme peut être considéré comme une pièce annexe dont le sol d’argile était à un niveau supérieur à celui du temple. Vers le nord, le ciste 1, incorporé au mur de la plateforme, servait d’autel ou de bloc central, saillant au milieu de l’escalier qui devait exister sur cette face de la structure.
93Si nous considérons, ce qui est probable, que les objets trouvés in situ sur le sol du temple – mises à part les deux grandes pierres, qui révèlent l’existence d’un culte lithique – datent d’une phase ultérieure, nous n’avons, pour dater cette phase intermédiaire, que les tessons provenant du remblai (des niveaux +20 à +185), qui sont tous préclassiques, et l’offrande V/2, qui nous paraît être “dans la tradition” du Classique ancien ou moyen. Ici, comme dans plusieurs autres sites de la vallée du Chixoy, la présence de vestiges – sépultures, caches – qui paraissent dater de cette période (ou du Protoclassique), sans aucun contexte céramique qui lui soit attribuable, pose un problème que nous ne sommes pas encore en mesure de résoudre. Dans le cas d’El Jocote, l’offrande V/2 n’est d’ailleurs pas le seul vestige “incohérent” dans notre séquence céramique : l’une des poteries (G/5) trouvées sur la pente est de la str. A-5, pourrait bien dater elle aussi du Classique ancien. Il est possible néanmoins qu’il s’agisse là de pièces réutilisées, et nous devons admettre, au moins provisoirement, que la structure A-5 intermédiaire, avec son temple et son champignon de pierre, – qui annonce peut-être le culte phallique postérieur – date bien du Classique tardif.
94Dans une troisième phase, la plateforme de la str. A-5 a été élargie de 2,60 m vers l’est (ce qui a créé un troisième compartiment, sans doute immédiatement comblé), puis surélevée de 1,15 m pour atteindre son niveau définitif de 3 m au-dessus de la place. La partie supérieure des murs du temple a été rasée, on a muré les deux ouvertures et bourré de pierres le couloir existant au sud entre le mur du temple et celui de la plateforme ; avant de remplir de pierre ponce et de sable les compartiments formés par le temple et ses deux annexes, des offrandes (poteries, encensoirs, jade) ont été déposées sur le sol du temple et de la chambre III, ainsi que, dans le couloir extérieur au nord, des petits bols contenant de l’obsidienne, des pierres brûlées.
95A ce stade, les murs de soutènement ouest et sud de la structure A-5 n’ont pas été modifiés, mais le mur est a été déplacé de plus de 2 m vers l’extérieur. La principale modification a sans doute affecté la partie nord : en effet, le monticule a été agrandi de 5 m dans cette direction ; la partie ajoutée, dont la hauteur est à peu près celle de la structure A-5 intermédiaire (1,60 m), vient recouvrir l’escalier ancien (aucune trace de ce dernier...). De cette extension doivent dater les cistes 2, 3 et 4 ; un grand escalier de 5 marches descendait au nord vers la place.
96Nous pensons que la structure A-5 définitive était donc à deux niveaux, et sensiblement carrée : 15 x 16 m. Il est possible qu’elle ait constitué alors la partie ouest d’un jeu de balle orienté vers le nord (avec une déviation de quelque 15° à l’est).
97Il n’est pas certain que la plateforme de la str. A-5 ait alors supporté un temple : comme à Los Encuentros et à Chitomax, elle paraît bien exiguë pour cela.
98La datation de cette troisième phase, basée sur un abondant matériel, est du Classique tardif, sans rien apparemment du Classique terminal (Epiclassique).
99Dans un quatrième temps, au Postclassique tardif, sans doute après une période d’abandon, c’est l’ensemble du groupe cérémoniel qui a été profondément remanié. La partie est du jeu de balle (s’il existait...) aurait alors été détruite pour la construction d’un nouveau jeu de balle de forme et d’orientation différentes. Pour rester sur un terrain plus solide, nous savons que la str. A-5 a été coupée en deux par une tranchée ouest-est (amputant de sa partie nord le ciste 2) pour permettre la construction de la pyramide-temple A-1, qui entraînait aussi la disparition des angles nord-est et nord-ouest de la structure antérieure ; cependant, la partie basse de celle-ci, au nord, était conservée pour servir de noyau à la nouvelle pyramide.
100Il semble bien que, durant cette période tardive, la partie sud de la str. A-5, qui seule restait visible, ait été abandonnée ; la plateforme supérieure s’était affaissée, entraînant des offrandes que nous avons trouvées à fleur de terre sur les pentes sud et est. On peut donc penser que, lorsque la pyramide A-1 fut construite, la str. A-5 était déjà abandonnée depuis un certain temps – ce qui semble confirmé par le fait que le monticule ouest du jeu de balle postclassique a été construit sur des déblais qui ne peuvent provenir que de la face est de la str. A-5.
101De cette époque daterait le dépôt de calcite près de l’angle sud-est, et d’une époque encore plus récente celui des “idoles” trouvées sur la face est, ainsi que la construction de l’autel de costumbre entre les structures A-1 et A-5.
Le jeu de balle : str. 6 et 7 (fig. 41)
102En forme de I et doté de zones terminales, il est typique du Postclassique tardif. Le couloir central est bordé de deux monticules parallèles, bas et allongés, les str. 6 à l’ouest, et 7 à l’est.
103Au début de la reconnaissance, seule une légère dépression signalait l’existence du couloir. J.P. Courau l’avait remarquée et son sondage confirmait la présence d’une banquette et d’une zone terminale probable au sud.
104Nos fouilles ont comporté les opérations suivantes :
-
Dégagement du couloir, des banquettes, des murs des zones terminales et du mur ouest de la str. 6 (op. E).
-
Tranchée transversale au centre du jeu de balle (op. M).
-
Sondage dans la str. 6 (op. Y).
1051/ Dégagement du couloir central, des zones terminales et des murs de soutènement des str. 6 et 7 (op. E).
106Le couloir central, large de 4,25 m et long de 13,80 m est limité par deux banquettes larges de 70 à 80 cm, hautes de 50 cm, faites de grandes dalles de talpetate ou de tuf soigneusement taillées ; les banquettes contrastent ainsi avec les murs de soutènement des monticules 6 et 7, qui sont faits de galets non retouchés. Ce dernier mode de construction, peu commun durant le Postclassique tardif pour les structures cérémonielles, nous a suggéré la réutilisation d’un jeu de balle classique, auquel seules les banquettes auraient été ajoutées. Cependant, les zones terminales, qui n’auraient pas existé au Classique, sont construites de la même façon. De plus, l’orientation du jeu de balle – 30° à l’est du nord magnétique – est la même que celle de la pyramide A-1 et diffère sensiblement de celle de la str. A-5, qui aurait constitué le monticule ouest du jeu hypothétique. Il est donc certain que la str. 6-7 est entièrement tardive.
107Les murs de soutènement du côté du couloir sont en mauvais état ; le monticule 6 devait avoir 1,05 m de hauteur. Quant au monticule 7, il est possible qu’il ait été construit simplement en utilisant la pente montante de la colline : nous n’avons trouvé aucune trace d’un mur de soutènement à l’est.
108Les zones terminales ont 8 m de largeur et sont limitées par des murs en superstructure larges de 1 m. Il devait y avoir un petit escalier central donnant accès au couloir, mais nous n’en avons pas trouvé trace. La longueur totale intérieure du jeu est de 19 m.
109Des traces de stuc au pied de la banquette prouvent que celle-ci et le couloir étaient entièrement stuqués.
110Le monticule A-6 mesure 3 m de largeur. Comme nous l’avons dit plus haut, le mur de soutènement extérieur, très bas, repose dans sa partie sud sur un remblai provenant apparemment de la str. A-5. Dans sa partie nord, il s’élargit légèrement et la méthode de construction est quelque peu différente, utilisant, avec les galets, de grandes dalles de tuf qui pourraient indiquer l’existence d’un escalier (fig. 43).
111Un autre détail à signaler est l’existence d’un petit mur en superstructure (baptisé str. A-10) partant de l’extrémité nord du monticule A-6 en direction de la pyramide A-1, sans atteindre celle-ci. Le rôle de ce muret de 3,30 m de long, 85 cm de large et seulement 40 cm de hauteur, ne s’explique pas en relation avec le jeu de balle. On pourrait imaginer qu’il s’agit d’un prolongement de la str. A-5 (dont il a à peu près l’orientation), constituant par exemple la limite nord du couloir de l’hypothétique jeu de balle classique. Cependant, la base de ce muret n’atteint pas le niveau de la place, ce qui rend peu plausible cette explication. Nous avons pratiqué à la base nord du mur A-10 une tranchée de 50 cm de largeur (op. EE) qui a mis au jour, à 60 cm de profondeur – niveau du talpetate – un squelette d’adulte très incomplet, en décubitus dorsal, tête à l’est, parallèle au mur. Le matériel de la tranchée, très abondant, est essentiellement préclassique, et nous attribuons cette sépulture à la même période.
112Au centre exact du couloir du jeu de balle, et au pied de la banquette ouest fut mise au jour une pierre sculptée qui servait sans doute de marqueur (fig. 44 et 123). C’est une dalle de pierre volcanique de 89 cm de longueur, dotée d’un tenon. L’extrémité représente une tête d’animal, la gueule ouverte, difficile à identifier (sans doute un serpent si l’on en juge par les rainures qui strient le palais de l’animal). La facture de cette sculpture est très grossière.
1132/ Tranchée centrale ouest-est (op. M).
114Abaissée jusqu’à 1 m de profondeur, elle n’a mis au jour aucune trace du sol du couloir. Le matériel, classique et surtout postclassique, est abondant.
1153/ Puits stratigraphique dans la partie nord de la str. A-6 (op. Y).
116Ce puits de 2 x 3 m a été pratiqué à environ 4 m de l’extrémité nord du monticule. Commencé au niveau +105 (sommet de la str. A-6), il a rencontré un remblai de terre sablonneuse mêlée à de gros galets, qui devient plus homogène à partir du niveau 0. À – 40, dans une couche de sable brun-jaunâtre, apparaît un squelette en décubitus dorsal, tête au sud. Il est très incomplet : ne sont visibles que le bras droit allongé contre le corps, quelques côtes et les jambes ; la tête, dans la paroi de notre fouille, n’a pas été dégagée. Sur le ventre, il porte un collier fait de 13 cylindres d’os, d’une longueur totale de 40 cm (Y/3 : fig. 113a). Cette sépulture peut être préclassique ou dater du Classique tardif ; nous penchons pour cette dernière datation : les offrandes d’os travaillé sont en effet caractéristiques de cette période, aussi bien à El Jocote (ciste 1) que dans d’autres sites de la vallée (Los Encuentros, Chicruz).
4/ La structure A-2 (fig. 45)
117Cette structure allongée, de dimensions imposantes, occupe toute la face est de la place et utilise en partie la pente naturelle de la colline à laquelle elle s’adosse.
118A notre arrivée, murs et escaliers étaient invisibles ; le centre avait été éventré par une fouille clandestine dont les déblais formaient un vaste tumulus au pied du mur.
119Après nettoyage cependant, l’état d’ensemble est relativement satisfaisant. Si la partie supérieure des rampes s’est partout écroulée, les escaliers sont bien conservés dans leur partie basse. Sur la plateforme, la base de la superstructure est encore en place et l’effondrement de la partie haute a protégé la banquette. Une étude détaillée de cette structure est donc possible.
120La construction, soignée, utilise surtout des dalles de talpetate taillées et revêtues extérieurement de stuc.
121La str. A-2 est la typique “maison longue” dont nous avons au moins 4 exemplaires à Cauinal. La plateforme, très allongée, orientée un peu plus à l’est que le jeu de balle et la pyramide A-1 (azimut magnétique = 33°) mesure 35 m de longueur et 9,60 m de largeur. Elle est dotée de 6 escaliers à rampes inclinées (les tableros ont disparu) : un escalier de 7 marches au sud, et un au nord (ce dernier, très abîmé, n’a pas été dégagé), qui tous deux ont dû tenir compte de la pente naturelle (fig. 46) ; quatre escaliers de 9 marches sur la façade ouest donnant sur la place. Ces escaliers ont la même largeur que leurs rampes : environ 4 m. L’ensemble était entouré d’un trottoir de 40 cm de largeur.
122La face est, adossée à la colline, n’a pas d’escaliers mais un simple mur de soutènement haut de 66 cm, stuqué ; un mur de contention parallèle (non mis au jour), devait limiter les effets de l’érosion et former avec le mur est un couloir, lui aussi stuqué (fig. 47). Sur la façade principale, à peu près au centre et au pied de la rampe centrale, nous avons mis au jour un socle stuqué en forme d’anneau d’une quarantaine de cm de diamètre, qui devait supporter un gros galet rond analogue à celui de la str. A-1, mais probablement non sculpté (fig. 48). Le détail le plus notable de la plateforme est que la superstructure de pierre, la “maison longue”, n’occupe pas toute sa longueur, mais seulement les 3/4 de celle-ci, au nord ; elle est flanquée au sud d’une annexe en L qui devait être de matériau périssable car seules les banquettes sont en partie conservées.
123La grande superstructure de pierre, faite de dalles de talpetate, mesurait 25,60 x 8,60 m et s’ouvrait vers l’ouest par plusieurs portes délimitées par des piliers (aujourd’hui disparus). La base de cet édifice est encore conservée par endroits sur plus de 1 m de hauteur, par exemple dans l’angle nord-est (fig. 49) ; il s’est en général affaissé vers l’intérieur, recouvrant – et protégeant – la banquette. Celle-ci, en forme de U, est large de 1,90 m et haute de 45 cm ; elle ne s’interrompt pas au centre pour former le petit autel encastré commun à Cauinal. La base extérieure du mur de la superstructure, comme dans toutes les constructions de ce type, est entourée d’un contrefort incliné de 70 cm de hauteur.
124Nos fouilles dans la str. A-2 ont consisté en :
-
Un sondage dans la plateforme, en un point correspondant au centre de la superstructure de pierre (op. R).
-
Le dégagement de la plateforme sud, structure en L (op. P) et un sondage au centre de celle-ci (op. KK). De plus, nous avons dégagé la base du monticule au sud et à l’ouest (op. L et U).
1251/ Sondage central (op. R, fig. 50).Ce puits stratigraphique de 2 x 2 m a été abaissé jusqu’au sol stérile, atteint au niveau +66 par suite de la pente montante vers l’est. Il a rencontré une succession de couches plus ou moins sablonneuses, plus ou moins homogènes, la quantité de galets et leur dimension variant d’une couche à l’autre ; avec un changement net au niveau +110 : la dernière couche, de 45 cm d’épaisseur, contient des galets abondants, dont certains très gros, et des fragments de stuc qui doivent provenir d’une structure ancienne. Cependant, il n’y a aucune évidence de superposition. Le sondage effectué dans la partie sud de la plateforme donnera le même résultat négatif.
1262/ Dans la partie sud de la plateforme, seules étaient visibles, après décapage de la surface, des zones de galets abondants dessinant les branches d’une structure en L (fig. 51). Le sol stuqué du patio a été mis au jour 40 cm plus bas. La largeur des deux branches, et leur hauteur, correspondent sensiblement à celles de la banquette de la “grande maison” : 2,20 et 0,40 m) ; il est donc probable qu’il existait là un édifice contigu, de même largeur, et doté intérieurement d’une banquette en L. Mais cet édifice était fait, lui, de matériaux périssables : adobe ou bahareque. Du côté de la colline, le mur n’est pas doté d’un contrefort (fig. 52) ; la base est faite de petites dalles de schiste jaune clair particulièrement soignées sur lesquelles devait s’appuyer le mur d’adobe ou de torchis.
127La superstructure sud était collée au mur de la “grande maison”, qui est à cet endroit vertical et non doté d’un contrefort en talus. On peut en tirer deux conclusions : il ne s’agit pas d’un agrandissement tardif, mais de deux édifices datant de la même période ; et il n’y avait pas de communication directe entre les deux superstructures, si ce n’est à l’ouest, par le gradin supérieur.
128La superstructure sud est à peu près carrée, de 8 m de côté. Nous n’avons trouvé aucune trace de foyer ou autre aménagement domestique. Les tessons provenant de cette partie de la str. A-2, peu abondants, sont aussi bien utilitaires que rituels. Le couloir qui borde la façade est n’a, lui non plus, livré aucun matériel qui puisse indiquer une utilisation domestique (cuisine...) de l’annexe de la “maison longue”.
129Le sondage KK au centre de l’annexe a donné la même stratigraphie que le sondage nord, avec lui aussi d’abondants fragments de stuc au niveau + 110.
Fig. 51 – L’annexe de la maison longue A-2. Les banquettes en L sont révélées par leur remblai de galets.

1303/ Sépulture au sud de la str. A-2.
131À 1 m au sud de la rampe droite de l’escalier sud et à peu près au niveau de la base de cette rampe a été mis au jour une sépulture. Il s’agit d’un adulte âgé, en décubitus dorsal, tête au sud ; le bras droit est allongé le long du corps (le bras gauche a disparu). L’offrande, un bol tripode à rebord latéral, était placée sur les cuisses du mort. Elle permet de dater cette sépulture du Classique tardif.
Conclusion sur la str. A-2
132Nos fouilles ont permis de vérifier que la str. A-2 d’El Jocote présente toutes les caractéristiques de la “maison longue” protohistorique, avec cependant quelques traits originaux, qui ne sont d’ailleurs pas particuliers à notre site : absence d’autel encastré dans la banquette principale, occupation partielle de la plateforme par une superstructure de pierre, l’autre partie étant occupée par un édifice annexe construit en même temps, dont la fonction ne semble pas avoir été domestique.
133La str. A-2 paraît avoir été construite en une seule fois, sans superposition ni agrandissement latéral. Cependant les morceaux de stuc découverts dans le remblai, aussi bien au centre qu’au sud, prouvent qu’il existait à cet endroit, ou à proximité, une structure antérieure, également postclassique, qui fut détruite avant l’érection de la structure définitive.
5/ La structure A-4
134Elle occupe, face à la “maison longue”, le côté ouest de la place, en bordure de la falaise dans laquelle une partie de sa façade ouest s’est effondrée.
135La str. A-4 est la plus ruinée du site (fig. 54) : toute la partie centrale a été saccagée. La structure était recouverte de déblais, l’angle sud-est étant seul visible, avec un mur bien appareillé et stuqué indiquant une date tardive.
136Notre travail sur la str. A-4 s’est limité à un nettoyage des façades est et nord, au nettoyage de la fouille centrale (op. W) et à un sondage (op. MM).
137Il s’agit d’une structure rectangulaire de 7,40 x 15,60 m, ayant la même orientation que la pyramide A-1 (29°). La hauteur devait être d’environ 1,60 m.
138Les trois façades conservées sont dotées d’escaliers à rampes : un au nord, un au sud, trois vers la place. La fouille clandestine a mis à découvert un sol d’argile durcie au feu qui prouve l’existence d’une plateforme antérieure ne dépassant pas 60 cm de hauteur. Date-t-elle, elle aussi, du Postclassique tardif ? On pourrait présumer qu’elle est plus ancienne, compte tenu de sa faible hauteur et du fait que le matériel provenant de notre sondage central est, semble-t-il, entièrement préclassique. Il faut noter cependant que la substructure tardive a subi, dans sa partie nord-est, des modifications qui pourraient indiquer un agrandissement latéral, et peut-être une surélévation simultanée. La structure ancienne serait alors elle aussi postclassique.
Conclusion sur la str. A-4
139Cette structure correspond au type que nous avons baptisé “maison du conseil” à Cauinal, et qui fait partie de l’ensemble civico-religieux traditionnel durant la période protohistorique, avec la pyramide-temple et la “maison longue”.
140Elle a été surélevée et sans doute agrandie vers le nord, ce qui pourrait correspondre aux deux phases de construction de la pyramide A-1, toutes deux postclassiques. Il reste cependant un doute quant à la datation de la structure ancienne, dont le remblai ne contient que des tessons préclassiques.
6/ La structure A-3 (fig. 56)
141C’est une plateforme basse, allongée, qui limite au nord la place cérémonielle. Dès l’abord, sa construction rudimentaire la signalait comme étant probablement plus ancienne que les structures postclassiques A-1, 2 et 4.
142La str. A-3 mesure 7 x 18,30 m pour une hauteur maximale de 1,50 m. L’orientation de son grand axe – 120° – correspond exactement à celle des structures postclassiques, mais non à celle des structures plus anciennes.
143Nos travaux ont comporté trois opérations :
-
Dégagement complet de la base de la structure sur ses quatre faces (op. Q).
-
Sondage dans la partie est (op. AA).
-
Sondage central (op. BB).
1441/ Dégagement des murs (op. Q).
145Les murs de soutènement sont faits de galets irréguliers. La structure primitive, longue de 10 m, a été agrandie latéralement, de 4 m à l’est, de 4,30 m à l’ouest, à une époque ultérieure. Le raccord des murs est bien visible sur la façade sud, et les limites de la plateforme ancienne sont également visibles en surface à l’est et à l’ouest de celle-ci. On note de plus les restes d’un gradin ouest-est délimitant la plateforme supérieure, qui mesurait environ 4 x 10 m.
146Il y a trois escaliers en saillie, étroits (1,70 à 2,20 m) et sans rampes, sur les faces sud, est et ouest. L’escalier sud est fait de galets superposés appuyés sur un gros rocher de dolomite (fig. 58). Près de l’angle de cet escalier ont été mises au jour deux urnes funéraires, sans couvercle, contenant chacune un squelette incinéré.
147Au total, 4 urnes à crémation ont été trouvées au pied du mur sud. Elles sont toutes percées de 3 trous approximativement orientés vers le nord. La plus à l’ouest, recouverte d’un fond de olla en guise de couvercle, n’était pas exactement au pied du mur, mais à 1,50 m de lui, non loin d’une rangée de blocs de tuf bien taillés, alignés sur 2 m de longueur ; ce mur d’une seule assise pourrait indiquer l’existence d’une structure tardive qui aurait été entièrement détruite.
148La quatrième urne se trouve au pied du mur, dans la partie agrandie vers l’est. A cet endroit, le sol de la place, sur une largeur de 2 m environ, est jonché de tessons provenant de 3 ou 4 énormes jarres, décorées de filets ponctués, qui ont été apparemment écrasées et réparties pour former une sorte de dallage (fig. 59).
1492/ Le sondage est (op. AA).
150Ce puits de 1,50 x 1,50 m, dans la partie ajoutée à l’est de la plateforme, n’a pas dépassé le niveau de la place. Il montre, sur 1 m de profondeur, un remblai homogène de terre sablonneuse grise avec des galets très gros ou moyens. Les tessons, assez abondants, datent du Classique tardif, avec cependant un Tohil Plumbate.
1513/ Le sondage central (op. BB, fig. 60).
152Ce puits de 2 x 2 m a été fait au centre exact de la plateforme ; partant du niveau +150, on l’a abaissé jusqu’au niveau stérile correspondant à la surface du talpetate, qui apparaît ici à – 60. Un premier sol d’argile mal conservé a été mis au jour à faible profondeur (+143), puis un deuxième sol au niveau +83, avec un trou de poteau qui s’enfonce de 20 cm seulement et appartiendrait donc plutôt à la phase tardive. Pas de changement très net ensuite dans le remblai jusqu’au niveau du talpetate jaunâtre dont la surface irrégulière est semée de trous informes. Ce niveau, où l’on trouve un fragment de metate et, dans la paroi sud, les os longs d’un squelette humain, est préclassique. Ceci est confirmé par l’étude du matériel qui est entièrement préclassique jusqu’au niveau du deuxième sol (+83), puis classique tardif entre celui-ci et le premier sol (+143).
Conclusion sur la str. A-3
153La structure A-3 a été construite au-dessus d’une zone d’occupation, peut-être même d’un monticule préclassique, dont nous ignorons les dimensions mais qui devait avoir moins de 1 m de hauteur.
154Son histoire s’est déroulée ensuite en deux phases : la plus ancienne date du Classique tardif ; la plateforme avait alors 6 x 10 m et 80 cm de hauteur (ou 1,40 m si l’on admet le monticule préclassique). Par la suite, elle fut surélevée et agrandie latéralement ; cette opération se fit en deux temps : 1,20 m, puis 2,20 m, soit au total un peu plus de 4 m de chaque côté. Le dernier agrandissement pourrait dater du Classique terminal (Epiclassique) compte tenu de la présence du tesson Plumbate, bien que cette période ne semble guère représentée sur le site.
155Les grandes jarres utilisées pour former le dallage au sud-est dateraient de la même époque.
156La str. A-3 ne semble pas avoir été modifiée au Postclassique ; elle aurait simplement été utilisée comme monticule funéraire, les urnes à crémation étant enterrées au pied du mur, sur la façade donnant sur la place.
157Cette reconstitution de l’histoire de la str. A-3 paraît logique, mais ne rend pas compte de l’orientation, beaucoup plus postclassique que classique, de la dernière plateforme.
7/ La structure A-8
158Elle est située au sud du jeu de balle et de la str. A-5, en bordure d’un petit barranco dans lequel elle s’est partiellement effondrée ; aussi les limites en sont-elles assez imprécises. Seuls quelques alignements de galets étaient visibles en surface, signalant des murs, des gradins ou des limites de plateformes (fig. 61).
159La construction est grossière et, compte tenu des divers remaniements qu’elle a subis, plusieurs points sont restés douteux.
160L’orientation générale est de 106° à l’est du Nm. La structure mesure 8 x 18 m. Elle comprend nettement deux parties : l’une à l’est, haute d’environ 1,75 m, l’autre à l’ouest, plus basse. La largeur des deux parties est la même, encore que le mur de soutènement nord, très détruit, soit difficile à suivre.
161Les opérations ci-dessous ont été entreprises :
-
Recherche des murs de soutènement nord, est (le mur ouest a disparu), des gradins sud et des escaliers (op. H).
-
et 3/ Sondages au centre des plateformes est et ouest (op. N et S).
1621/ Recherche des murs et des escaliers (op. H).
163Le mur de soutènement nord, fait de galets, n’est conservé qu’à ses deux extrémités. Au-delà de l’angle nord-est de la structure, il se poursuit encore sur une longueur de 7 m, puis tourne à angle droit vers le nord ; ce grand mur (str. A-11), que nous allons suivre sur près de 20 m, protège alors la place de l’érosion de la colline ; il devait continuer en direction de la str. A-2.
164Un escalier extérieur étroit, fait de galets non retouchés, comparable aux escaliers de la str. A-3, correspond à la plateforme la plus haute ; un deuxième escalier, lui aussi extérieur et plus grossier, à la plateforme basse. Dans l’angle de ce dernier, nous avons trouvé une urne funéraire recouverte d’un gros galet (fig. 62), qui contenait le squelette, non incinéré, d’un tout petit enfant.
1652/ Fouille de la plateforme est (op. N).
166Le sondage de 2 x 3 m a été fait au centre. Un sol d’argile cuite, assez bien conservé dans la partie la plus haute, est mis au jour sous 10 cm de terre végétale. Il forme une dépression en fer-à-cheval de 50 cm de diamètre et une dizaine de cm de profondeur, limitée à l’est par une rangée de gros galets (fig. 65). Cette sorte de cuvette est emplie de nodules de stuc ou de chaux ; elle pouvait servir à la préparation du maïs, que l’on met à tremper dans de l’eau de chaux pour l’amollir (des cuvettes analogues ont été mises au jour dans plusieurs sites datant du Classique tardif, par exemple à Los Cerritos-Chijoj – municipio de Canilla – et à Zacualpa : cf. Wauchope 1948 : 87). Nous trouvons à proximité un broyeur à écorce (fig. 125b). Immédiatement à l’ouest de la cuvette, il y a une zone circulaire remplie de pierres anguleuses et de cendre : il ne peut s’agir ici que d’un foyer.
167En résumé, la partie haute de la plateforme est nous a donné tous les vestiges d’une habitation : sol de terre durcie, cuvette à nixtamal (?) et foyer.
168La fouille va être poursuivie un peu à l’est pour ne pas détruire ces vestiges, sur 2 x 3 m (op. N, fig. 66). On note un changement dans le remblai à 1 m de profondeur (niveau +65), signalé par une mince couche de terre noire mêlée à de petits cailloux. A partir du niveau + 35 apparaît dans la partie nord de la fouille ce qui paraît être une fosse emplie de pierres et de cendre, contenant divers objets : un bord de metate apode, deux blocs de pierre ponce taillés dont l’un vaguement zoomorphe (fig. 90b), un éclat d’obsidienne retouché, un fragment de grand plat à décor incisé. Nous avons l’impression d’une décharge en relation avec le “sol” du niveau +65 ; ce dépotoir serait préclassique (bien que les seules sculptures de pierre ponce trouvées jusqu’ici – à Cauinal – soient postclassiques).
1693/ Fouille de la plateforme ouest (op. S).
170Au centre de cette plateforme se dessine un rectangle de 2 x 3,15 m limité par une seule rangée de galets, qui pourraient être la base d’une petite construction annexe de l’habitation principale.
171Notre fouille comprend dans un premier temps un sondage à l’intérieur de cette plateforme, qui met au jour, presque à fleur de terre, une série de 3 marches de galets constituant sans doute l’escalier d’une structure plus ancienne (fig. 67). Trois manos incomplètes sont trouvées sur les marches. Nous continuons le sondage au sud de la petite plateforme et découvrons, à 45 cm de profondeur, une zone ovale de terre noire charbonneuse remplie de pierres à arêtes vives, avec un gros morceau de bois calciné. Ce foyer est identique à celui de la plateforme ouest.
172Cette fouille S, bien que très limitée, nous a donc donné trois superpositions : la structure la plus ancienne est signalée par son foyer, la structure intermédiaire par son escalier, la structure tardive par sa plateforme de galets en surface. Il s’agit sans doute dans les trois cas de structures d’habitation.
Conclusion sur la str. A-8
173La str. A-8 est sans nul doute une substructure d’habitation. Elle daterait du Classique tardif et n’aurait été utilisée au Postclassique, comme la str. A-3, que pour le dépôt d’une urne funéraire – à moins que celle-ci ne soit plus ancienne : l’enterrement d’enfants en urne date déjà du Classique tardif.
174La structure est faite de deux monticules accolés, dont l’un, à l’est, plus important ; ils devaient supporter l’habitation principale et son annexe. La fouille de ces deux structures montre qu’il y eut plusieurs phases de construction : deux dans la structure principale, trois dans la structure annexe. La plus ancienne occupation était sans doute préclassique ; c’est du Classique tardif que doit dater la surélévation du monticule est, et peut-être son extension vers l’ouest.
7/ Les structures A-9, 10, 11 et divers
175La str. A-9 est une petite plateforme située au sud-ouest de la grande place, sur le bord du barranco, entre les str. A-1 et A-4 ; elle a été presque entièrement emportée par le ravinement. Les dimensions probables sont de 2 x 4 m. La datation est impossible.
176La str. 10 (op. EE) est le petit mur en superstructure qui semble unir la partie nord du jeu de balle et la str. A-1 ; il a été décrit plus haut. La fonction de ce mur reste problématique.
177La str. A-11 (op. 0) est le grand mur de contention dont nous avons parlé plus haut, qui se raccorde au sud au mur de la str. A-8, ou plutôt à son prolongement. Ayant subi la pression des terres de la colline, ce mur s’est déformé, a pris un tracé sinueux, et finit par disparaître au bout d’une vingtaine de m. On le retrouve néanmoins plus au nord, et c’est lui sans doute qui rejoint l’angle sud-est de la “maison longue” A-2. Le mur A-11, long au total de 32 m, serait donc postclassique et aurait eu pour fonction de protéger vers l’est l’ensemble cérémoniel du jeu de balle des éboulements ou glissements de terrain provenant de la colline.
178La str. A-12 est un petit mur qui a été mis au jour un peu au nord de la str. A-8. Il s’agit d’une plateforme d’habitat antérieure à cette dernière ; mais la partie conservée est minime, et le matériel associé peu caractéristique.
L’autel J (fig. 68)
179A 3 m de l’angle nord-ouest de la pyramide A-1, cette grosse pierre, que nous avons prise tout d’abord pour un affleurement calcaire, est en réalité un monument monolithique dont la forme, ellipsoïdale, évoque un autel. Ses dimensions sont de 95 cm (grand axe) x 48 environ, son épaisseur de 39 cm. Elle est brisée et incomplète, à demi enterrée en position inclinée.
180Ce monument est difficile à dater. Nous avons trouvé à la base un fragment d’encensoir à manche moulé postclassique, qui prouverait qu’il était encore utilisé pour le culte durant cette période tardive.
181Cependant, nous ne connaissons aucun exemple d’un autel circulaire monolithique au Postclassique, et l’association de notre “autel” avec la pyramide A-1 reste douteuse. Nous pencherions donc plutôt pour une datation du Classique tardif, par comparaison avec un autel, plus rustique il est vrai, mis au jour en face de la structure principale du centre cérémoniel de Chitomax.
Fouille au centre de la grande place (op. Z, Photo de couverture)
182Pour ce sondage central, nous nous sommes basés sur le point d’intersection de deux axes presque parfaitement perpendiculaires : l’un reliant les str. A-1 et A-3 (plus précisément le centre de la façade nord de la pyramide A-1 et le centre de l’escalier sud de la str. A-3) représente l’axe nord-sud de la place, avec une orientation de 31° ; l’autre reliant les centres de la structure est (A-2) et de la structure ouest (A-4), a une orientation de 121,5°. C’est, à quelques dizaines de cm près, l’endroit occupé par l’offrande centrale de la place. Notre fouille Z, de 2 x 2 m au départ, n’a été agrandie que de 1 m vers le nord pour dégager entièrement l’une des sépultures découvertes.
183Offrandes et sépultures se trouvent à 50 cm de profondeur, dans une couche de sable blanc-jaunâtre recouverte de 10 cm de terre noire humique (fig. 69). On trouve du nord au sud :
-
une olla (Z/1) appuyée à deux pierres dressées, sans couvercle et à panse non perforée, contenant un squelette non incinéré. Le décor est à zones rouge sur crème limitées par une fine incision ;
-
1 m plus au nord, une sépulture (Z/3) d’adulte jeune, en position repliée sur le dos, tête à l’est ; le squelette est écrasé sous deux gros galets, contre lesquels a été placée l’offrande : un bol à supports zoomorphes moulés, contenant un petit vase rouge à effigie humaine moulée (fig. 70 et 114).
-
une cinquantaine de cm plus au nord, une deuxième sépulture, sans offrande, est contenue dans un caisson rudimentaire fait de deux dalles de champ supportant un bloc de caliche horizontal. Le squelette d’adulte, qui devait être en position accroupie face au nord, est en très mauvais état ;
-
un peu plus au nord, on trouve un autre amas de pierres, sans sépulture ni offrande associée.
184Nous serions tentés de voir dans cet ensemble un dépôt rituel entièrement tardif, en tenant compte du fait que le point choisi correspond au centre précis de la place protohistorique, et qu’offrandes et sépultures, se trouvant au même niveau, ont certainement été déposées en même temps. La olla dichrome date évidemment du Postclassique tardif ; mais le cas des deux poteries de la sépulture Z/3 est moins net. En effet, la technique du moulage, pour les supports des bols tripodes en particulier, apparaît dès le Classique terminal (Epiclassique). On peut alors supposer : soit que ce type de poterie a subsisté au Postclassique tardif (nous en avons trouvé quelques rares exemplaires à Cauinal), soit qu’il s’agit de pièces héritées, c’est-à-dire d’objets anciens qui ont été conservés et réutilisés dans un contexte cérémoniel.
185Le problème est en fait celui de l’occupation d’El Jocote à l’Epiclassique. Or, les seules preuves de cette occupation seraient, en dehors de l’offrande centrale, sept tessons de type Tohil Plumbate, dont un provient du remblai de la str. A-3 (voir ci-dessus), un de la str. A-1, un de la zone d’habitat E, les quatre autres ayant été trouvés dans des déblais. Ce matériel est notoirement insuffisant pour que l’on puisse parler d’une “phase d’occupation épiclassique”. Nous admettrons donc que, contrairement à d’autres sites de la vallé – Los Encuentros, Chitomax –, l’occupation du Classique tardif à El Jocote ne s’est pas poursuivie jusqu’à l’Epiclassique ; ou encore que l’influence épiclassique n’a atteint notre site que très superficiellement.
Sondages divers
186Op. DD : à environ 6 m au sud-ouest de la str. A-5, ce sondage a été abaissé jusqu’à – 64 cm. Il a livré des ossements appartenant à une sépulture sans doute préclassique. Le matériel relativement abondant (110 tessons) est surtout classique en surface ; le préclassique augmente ensuite et devient exclusif à partir du niveau – 22.
187Cette partie de la place ne semble pas avoir été occupée au Postclassique.
188Op. II : à une dizaine de m au nord-est de la str. A-3, ce sondage a mis au jour un mur de contention qui devait limiter la terrasse du centre cérémoniel vers le nord. Le matériel est essentiellement classique tardif et postclassique.
Notes de fin
1 Il s’agit d’une perruche à tête jaune (Amazona cf ochrocephala) identifiée par le laboratoire de paléozoologie de l’Instituto Nacional de Antropologia e Historia de México, que nous remercions ici.
Table des illustrations
![]() | |
---|---|
Titre | Fig. 7 – La pyramide-temple A-1 à notre arrivée. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 161k |
![]() | |
Titre | Fig. 8 – La face sud de la str. A-1 : escalier, base du temple et autel de costumbre récent. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 133k |
![]() | |
Titre | Fig. 9 – L’angle sud-est de la pyramide A-1. La fouille clandestine a mis au jour une rampe de la structure ancienne. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 190k |
![]() | |
Titre | Fig. 10 – La pyramide-temple A-1 vue du nord-est. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-4.jpg |
Fichier | image/jpeg, 197k |
![]() | |
Titre | Fig. 11 – La str. A-1 : élévation de la face sud. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-5.jpg |
Fichier | image/jpeg, 33k |
![]() | |
Titre | Fig. 12 – La str. A-1 : a/ élévation de la face est. b/ coupe nord-sud montrant la superposition. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-6.jpg |
Fichier | image/jpeg, 38k |
![]() | |
Titre | Fig. 13 La face nord de la str. A-1 : base de l’escalier et galet encastré. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-7.jpg |
Fichier | image/jpeg, 131k |
![]() | |
Titre | Fig. 14 – Galet sculpté représentant une tête de mort. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-8.jpg |
Fichier | image/jpeg, 64k |
![]() | |
Titre | Fig. 15 – Les str. A-1 et A-5 ; au premier plan le jeu de balle. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-9.jpg |
Fichier | image/jpeg, 142k |
![]() | |
Titre | Fig. 16 – La face nord de la str. A-5. La fouille clandestine révèle un mur intérieur vertical. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-10.jpg |
Fichier | image/jpeg, 92k |
![]() | |
Titre | Fig. 17– Dégagement du mur sud de la str. A-5. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-11.jpg |
Fichier | image/jpeg, 94k |
![]() | |
Titre | Fig. 18 – “Idoles” découvertes dans une cache à l’est de la str. A-5. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-12.jpg |
Fichier | image/jpeg, 130k |
![]() | |
Titre | Fig.- 19 Plan de la str. A-5 montrant le temple, les cistes 1 et 2, et les caches et sépultures extérieures. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-13.jpg |
Fichier | image/jpeg, 50k |
![]() | |
Titre | Fig. 20 – Le gradin supérieur de la str. A- 5, au sud. Un vase cylindrique tripode a glissé de la plate-forme supérieure. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-14.jpg |
Fichier | image/jpeg, 85k |
![]() | |
Titre | Fig.- 21 La plate-forme de la str. A-5 après nettoyage. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-15.jpg |
Fichier | image/jpeg, 104k |
![]() | |
Titre | Fig. 22 – La str. A-5 vue du sommet de la pyramide-temple A-1. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-16.jpg |
Fichier | image/jpeg, 340k |
![]() | |
Titre | Fig. 23 - L’intérieur du temple : ouverture sud et angle sud-est. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-17.jpg |
Fichier | image/jpeg, 94k |
![]() | |
Titre | Fig. 24 - L’intérieur du temple : ouverture sud et angle sud-ouest. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-18.jpg |
Fichier | image/jpeg, 79k |
![]() | |
Titre | Fig. 25 – Plan de temple et des “chambres” latérales, avec leurs offrandes. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-19.jpg |
Fichier | image/jpeg, 108k |
![]() | |
Titre | Fig. 26 – “Champignon” en pierre calcaire du temple de la str. A-5. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-20.jpg |
Fichier | image/jpeg, 86k |
![]() | |
Titre | Fig. 27 – L’ouverture nord du temple, murée ; pierres et offrandes sur le sol du temple. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-21.jpg |
Fichier | image/jpeg, 69k |
![]() | |
Titre | Fig. 28 – Poteries trouvées in situ sur le sol du temple. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-22.jpg |
Fichier | image/jpeg, 173k |
![]() | |
Titre | Fig. 29 – Coupes ouest-est et nord-sud de la str. A-5 montrant l’emplacement des fouilles et les superpositions. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-23.jpg |
Fichier | image/jpeg, 79k |
![]() | |
Titre | Fig. 30 – Le ciste 1, sur la face nord de la str. A-5. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-24.jpg |
Fichier | image/jpeg, 111k |
![]() | |
Titre | Fig. 31 – Le ciste 2 après enlèvement du ciste 1. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-25.jpg |
Fichier | image/jpeg, 129k |
![]() | |
Titre | Fig. 32 – L’intérieur du ciste 1. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-26.jpg |
Fichier | image/jpeg, 104k |
![]() | |
Titre | Fig. 33 – L’escalier nord de la str. A-5 recouvert par la pyramide A-1. Offrande au pied de L’escalier. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-27.jpg |
Fichier | image/jpeg, 115k |
![]() | |
Titre | Fig. 34 – Le ciste 3, dans la partie nord de la str. A-5. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-28.jpg |
Fichier | image/jpeg, 105k |
![]() | |
Titre | Fig. 35 – Le ciste 3 ouvert, contenant un phallus de pierre. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-29.jpg |
Fichier | image/jpeg, 89k |
![]() | |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-30.jpg |
Fichier | image/jpeg, 48k |
![]() | |
Titre | Fig. 37 – Coupe nord-sud de la str. A-5 reconstituée, montrant l’emplacement des cistes. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-31.jpg |
Fichier | image/jpeg, 30k |
![]() | |
Titre | Fig. 38 – La cache V/2, sous le sol du temple de la str. A-5. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-32.jpg |
Fichier | image/jpeg, 103k |
![]() | |
Titre | Fig. 39 – La fouille V à l’intérieur de la str. A-5, niveau +20 (préclassique). |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-33.jpg |
Fichier | image/jpeg, 66k |
![]() | |
Titre | Fig. 40 - Poteries préclassiques du niveau +20 de la str. A-5. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-34.jpg |
Fichier | image/jpeg, 73k |
![]() | |
Titre | Fig. 41 – Le jeu de balle vu du nord. Dans le fond la str. A-8. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-35.jpg |
Fichier | image/jpeg, 165k |
![]() | |
Titre | Fig. 42 – Plan et profil du jeu de balle. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-36.jpg |
Fichier | image/jpeg, 29k |
![]() | |
Titre | Fig. 43 – La partie nord du jeu de balle. Au premier plan la str. A-6. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-37.jpg |
Fichier | image/jpeg, 87k |
![]() | |
Titre | Fig. 44 – La marqueur ouest du jeu de balle in situ. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-38.jpg |
Fichier | image/jpeg, 84k |
![]() | |
Titre | Fig. 45 – La “longue maison” A-2, face ouest. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-39.jpg |
Fichier | image/jpeg, 159k |
![]() | |
Titre | Fig. 46 – L’angle sud-ouest de la str. A-2. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-40.jpg |
Fichier | image/jpeg, 218k |
![]() | |
Titre | Fig. 47 - Le mur est de la str. A-2, annexe au premier plan. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-41.jpg |
Fichier | image/jpeg, 127k |
![]() | |
Titre | Fig. 48 – Socle stuqué ayant supporté un galet rond, au pied de la str. A-2. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-42.jpg |
Fichier | image/jpeg, 111k |
![]() | |
Titre | Fig. 49 – L’angle nord-est de la superstructure A-2 avec sa banquette. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-43.jpg |
Fichier | image/jpeg, 236k |
![]() | |
Titre | Fig. 50 – Coupe ouest-est de la str. A-2 et puits stratigraphique (opération R). |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-44.jpg |
Fichier | image/jpeg, 38k |
![]() | |
Titre | Fig. 51 – L’annexe de la maison longue A-2. Les banquettes en L sont révélées par leur remblai de galets. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-45.jpg |
Fichier | image/jpeg, 92k |
![]() | |
Titre | Fig. 52 – Jonction des murs est de la maison longue A-2 et de son annexe. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-46.jpg |
Fichier | image/jpeg, 98k |
![]() | |
Titre | Fig. 53 — La partie sud (annexe) de la str. A-2. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-47.jpg |
Fichier | image/jpeg, 34k |
![]() | |
Titre | Fig. 55 – Coupes ouest-est et nord-sud de la str. A-4. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-48.jpg |
Fichier | image/jpeg, 28k |
![]() | |
Titre | Fig. 54 – La str. A-4 avant la fouille. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-49.jpg |
Fichier | image/jpeg, 93k |
![]() | |
Titre | Fig. 56 – La str. A-3 vue du nord de la str. A-2. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-50.jpg |
Fichier | image/jpeg, 206k |
![]() | |
Titre | Fig. 57 – Plan et profils de la str. A-3. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-51.jpg |
Fichier | image/jpeg, 67k |
![]() | |
Titre | Fig. 58 – L’escalier sud de la str. A-3 et deux des urnes funéraires. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-52.jpg |
Fichier | image/jpeg, 168k |
![]() | |
Titre | Fig. 59 – “Dallage” de tessons sur la face sud de la str. A-3. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-53.jpg |
Fichier | image/jpeg, 147k |
![]() | |
Titre | Fig. 60 – Profil du puits stratigraphique BB au centre de la str. A-3. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-54.jpg |
Fichier | image/jpeg, 79k |
![]() | |
Titre | Fig. 61 - La str. A-8 vue du nord-est. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-55.jpg |
Fichier | image/jpeg, 113k |
![]() | |
Titre | Fig. 62 - Urne funéraire près de l’escalier de la str. A-8 Ouest. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-56.jpg |
Fichier | image/jpeg, 85k |
![]() | |
Titre | Fig. 63 – La str. A-8 : plan et localisation des fouilles. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-57.jpg |
Fichier | image/jpeg, 36k |
![]() | |
Titre | Fig. 64 – La str. A-8 : profils des monticules est et ouest. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-58.jpg |
Fichier | image/jpeg, 43k |
![]() | |
Titre | Fig. 65 – Foyer et cuvette d’argile sur la plate-forme de la str. A-8 Est. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-59.jpg |
Fichier | image/jpeg, 166k |
![]() | |
Titre | Fig. 66 - Profil du sondage central (opération N) de la str. A-8 Est. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-60.jpg |
Fichier | image/jpeg, 55k |
![]() | |
Titre | Fig. 67 – La fouille de la str. A-8 Ouest met au jour un escalier ancien. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-61.jpg |
Fichier | image/jpeg, 86k |
![]() | |
Titre | Fig. 68 – L’“autel” J. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-62.jpg |
Fichier | image/jpeg, 167k |
![]() | |
Titre | Fig. 69 Les sépultures du centre de la place. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-63.jpg |
Fichier | image/jpeg, 63k |
![]() | |
Titre | Fig. 70 - Poteries accompagnant la sépulture Z/2 au centre de la place. |
URL | http://books.openedition.org/cemca/docannexe/image/8257/img-64.jpg |
Fichier | image/jpeg, 77k |
© Centro de estudios mexicanos y centroamericanos, 2021