Jabal Aḥram
p. 211-223
Texte intégral
1Au nord de la ville de Radā‘ un groupe d’inselbergs abrite plusieurs panneaux gravés ; ils se répartissent sur trois sites en bordure d’une plaine aujourd’hui intensivement cultivée, au pied du Jabal Aḥram, petite montagne pyramidale qui la domine de quelques centaines de mètres (actuellement terrain militaire, les flancs et le sommet n’ont pu en être prospectés). Deux profonds puits aujourd’hui désaffectés ont été creusés dans un petit cirque s’ouvrant sur la plaine ; il est aussi possible que ces puits aient été des carrières d’argile.
Al-Ḥarya
2Situé à l’entrée du cirque sur un grand bloc rocheux, anciennement détaché et s’appuyant sur la roche-mère au niveau de la plaine (fig. 157), un panneau (L=2 m ; l=3 m), orienté vers le S-O, a été gravé sur sa face cachée, tournée vers la pente rocheuse et protégée par d’autres blocs écroulés qui forment comme une petite grotte (1 personnage schématique tenant un objet qui pourrait être interprété comme une hache, et 3 serpents).
3Au pied de ce panneau, dans une grande carrière à ciel ouvert, on extrait le sédiment riche en carbonate utilisé comme fertilisant. Les coupes ont livré quelques éléments lithiques et des restes fossilisés de faune quaternaire.
Al-Ḥajfa
4Le petit cirque d’al-Ḥajfa se creuse dans le plateau qui domine la plaine de quelques dizaines de mètres. Sa crête culmine à une cinquantaine de mètres au nord-ouest en un petit amoncellement rocheux occupé actuellement par une habitation. Toutes les parois de ce sommet (H.J. A) et quelques très gros blocs écroulés (H.J. C et H.J D) présentent des gravures rupestres, ainsi que la paroi verticale d’un petit défilé qui permet d’accéder au plateau au‑delà de la crête, à quelques dizaines de mètres de là (H.J. B). Le style et la technique de ces gravures témoignent de plusieurs phases de réalisation, incluant également des inscriptions sudarabiques plus récentes. Leur thématique est cependant dominée par la présence d’animaux (bouquetins, chiens, asiniens, autruches, serpents, gazelles) et un personnage aux bras levés.
5Le plus grand panneau de H.J. A occupe une falaise verticale de plusieurs mètres sous le sommet du promontoire, du côté de la plaine. Des figures animales de différents styles se superposent sur plusieurs niveaux. On y remarque particulièrement des représentations d’autruches dont le corps est entièrement piqueté (fig. 167), ainsi que des serpents à grosse tête dressés verticalement (fig. 165 et 166), comparables à ceux du Jabal Ghubayr à Saada (cf. fig. 152 et 153).
6Une série de figures ont été gravées sous un surplomb qui, fermé artificiellement, sert actuellement de bergerie dans la falaise sous la maison, du côté dominant la plaine. Elles sont de style I, à patine semblable à celle de la roche (fig. 168).
7Il s’agit essentiellement de figures animales juxtaposées et de scènes de chasse de style filiforme, qui ne sont pas nécessairement contemporaines les unes des autres, d’après les différences de patines qui les caractérisent.
8Certaines figures anciennes, à patine très foncée, ont été regravées exactement sur le même tracé à une époque ultérieure et présentent maintenant une patine beaucoup plus claire (fig. 176 et 179).
9Un panneau gravé en hauteur, découvert sur les indications d’un villageois, comporte 2 figures anthropomorphes comparables à celles trouvées à Saada et au wādī Ḍahr. Elles sont associées à des bouquetins.
Aḥram
10Cet ensemble de figures occupe une vaste surface presque horizontale qui constitue la base extrême de l’affleurement rocheux, à la limite de la pente et de la plaine cultivable, sur le flanc oriental du Jabal Aḥram, à mi-chemin entre Radā‘ et le cirque rocheux où sont visibles les groupes 1 et 2.
11Les figures sont gravées horizontalement à même le sol dans le rocher qui affleure, et verticalement sur les parois de petits ressauts ne dépassant pas 1 mètre de hauteur (fig. 174).
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