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Gaeta. Rinchiusa (Fondo). Magna Mater
p. 70-71
Texte intégral
1Sur la route provinciale qui mène de Formies à Gaète, à environ 2 kms de l’agglomération de Formies, à 300 m de la route transversale dite de la Canzatora, se trouve le domaine dénommé « Rinchiusa » ou « Arcella ». Là, durant des travaux de fouilles, fut retrouvée en 1892 une statue de femme portant une couronne crénelée sur la tête, identifiée comme la déesse Magna Mater (fig. 70). La statue est aujourd’hui conservée à Copenhague (Ny Carlsberg Glyptotek, C. Jacobsen, n. inv. : 480). L’année suivante, le propriétaire du domaine, poursuivant les travaux en vue de la plantation d’un vignoble, retrouva à proximité du lieu où était enterrée la statue, deux petits lions de marbre blanc1. Des vestiges d’un sacellum furent aussi découverts la même année dans cette zone.
Sources archéologiques
Structures
2Selon le témoignage de H. Graillot2 qui vit les ruines, le sacellum était un édifice d’ordre ionique, pourvu de petites colonnes de marbre et décoré de marbres polychromes et de stucs colorés. Le rouge et le bleu constituaient les couleurs dominantes. Ce petit sanctuaire devait posséder un caractère privé : il appartenait sans doute à une riche villa côtière, comme on en rencontre tant dans cette zone3.
Sculptures
3La statue retrouvée en 1892 dans le Fondo Rinchiusa fut aisément identifiée comme la déesse Magna Mater. Haute de 1,72 m, en marbre blanc italique, la divinité apparaît assise sur un trône, la tête coiffée d’une couronne crénelée. L’abondante chevelure ondulée qui retombe sur ses épaules est divisée à la manière classique par une raie au milieu. La main gauche devait être appuyée sur un tambourin, attribut classique de la déesse, tandis que la droite repose sur ses genoux (peut-être tenait-elle une patère). La jambe droite est un peu plus fléchie que la gauche. La déesse porte un chiton noué sous la poitrine, un manteau jeté sur l’épaule gauche ainsi que des sandales4 (NSA 1893, 361).
4La statue était composée de diverses parties qui ont ensuite été montées ensemble : la tête et la chevelure constituaient un même bloc, le corps et le trône un autre, tandis que les bras et le pied droit étaient isolés. Cette technique nous renvoie à un usage très répandu de l’époque tardo-hellénistique (fin iie-ier s. av. J.-C.).
5La statue, si l’on en croit H. Graillot5, devait être peinte – en particulier la robe en bleu – et parée de bijoux puisque ses oreilles sont percées et que son cou porte la trace d’un collier.
6Selon certains commentateurs6, la sculpture du Fondo Rinchiusa pourrait dater du milieu du ier s. av. J.-C., en raison de sa ressemblance avec une statue de Magna Mater découverte à Rome, qui ornait probablement le théâtre de Pompée. Pour d’autres, elle daterait de l’époque de Trajan et serait marquée par un certain éclectisme dans la manière qu’a le sculpteur d’exploiter les modèles grecs et hellénistiques. Cette basse datation pourrait être corroborée par le fait qu’à l’époque impériale, la popularité de Magna Mater semble avoir supplanté à Formies celle des autres divinités7.
7D’après le témoignage de l’inspecteur A. Rubini qui participa aux fouilles (NSA 1893, 361-362), les lions retrouvés plus tard dans la même zone que la statue sont assis sur l’arrière-train et dressés sur leurs pattes antérieures, la tête haute. De hauteur identique, ils mesurent 0,70 m. Dans leur dos apparaissent deux trous, qui laissent supposer qu’ils devaient être fixés au moyen de quelque attache (H. Graillot dit avoir remarqué aussi des « traces de crampon de fer » sur la statue : Graillot 1912, 430 nt 1). Leur facture laisse beaucoup à désirer, le travail est beaucoup plus négligé que celui de la statue. Ils ont par ailleurs subi une détérioration assez importante qui les a défigurés et privés pour l’un d’une partie de la face, pour l’autre d’une partie du corps. Il est fort probable que la statue et les lions (qui selon H. Graillot entouraient le trône) faisaient partie de l’équipement du sacellum dont on découvrit des vestiges en ces lieux.
Bibliographie
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Cassieri 2001a: N. Cassieri, Il Museo archeologico di Formia, Marina di Minturno, 2001.
Fuchs 1982: M. Fuchs, «Ein Bildnis der Kybele aus Formiae», in B. Von Freytag Gen. Loringhoff et alii, Praest.
Graillot 1912: H. Graillot, Le Culte de Cybèle, mère des dieux, à Rome et dans l’Empire romain, Paris, 1912.
Laaksonen 1996: H. Laaksonen, «Ordo et populus Formianus», in H. Solin (éd.), Studi storico-epigrafici sul Lazio antico, Acta Instituti Romani Finlandiae, 15, Rome, 1996, 129-153.
Vermaseren 1977: M.J. Vermaseren, Corpus Cultus Cybelae Attidisque, 3 (Italia-Latium), Études préliminaires aux religions orientales dans l’Empire romain, Leyde, 1977.
10.1163/9789004293809 :Notes de bas de page
1 Fuchs 1982, 72-78 ; Cassieri 2001a, 76-77.
2 Graillot 1912, 430.
3 Graillot 1912, 430 ; Vermaseren 1977, 155 ; Laaksonen 1996, 142.
4 Vermaseren 1977, 155-156.
5 Graillot 1912, 430.
6 Cassieri 2001a, 77.
7 Laaksonen 1996, 142.
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Fana, templa, delubra. Corpus dei luoghi di culto dell'Italia antica (FTD) - 4
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