Introduction. Économies morales de la vie et de la mort
p. 9-18
Texte intégral
1Comment traite-t-on les vies ? Que fait-on des morts ? Ou plutôt, que dit d’une société la manière dont elle considère certaines vies, vies de travailleurs, vies d’exilés, vies de prisonniers, vies rendues vulnérables, inégales ? Et que révèlent de ses valeurs la façon dont meurent certains de ces travailleurs, certains de ces exilés ou certains de ces prisonniers, la façon dont on les laisse mourir ou dont on les expose à la mort, la façon dont on détourne les yeux de leur condition ou dont on se mobilise pour les protéger ? Au fond, comment se définissent les économies morales de la vie et de la mort dans le monde contemporain1 ? Telles sont les questions posées dans ce livre à propos de trois objets au regard desquels elles s’avèrent particulièrement pertinentes : le travail, l’exil et la prison.
2Ce choix n’est pas neutre. Il vise à éclairer des lieux où, souvent, la précarité des vies est rendue invisible et la douleur des morts indicible. Que sait-on des 50 000 vies altérées par les maladies professionnelles et des 700 vies perdues par accidents du travail chaque année, à l’exception des deux ou trois, en moyenne, qui sont celles de policiers tués pendant leur service et que déplorent pendant des jours les médias et le gouvernement ? Quelle identité peut-on donner aux 1 426 personnes officiellement disparues en Méditerranée en 2020 et aux plus de 40 600 femmes et hommes morts sur le chemin de l’exil en seulement six ans selon l’Organisation internationale des migrations, hormis celle du petit garçon syrien, Alan Kurdi, dont le corps sur une plage turque a ému le monde entier ? Qui évoque les 130 suicides de personnes détenues qu’enregistrent annuellement en silence les établissements pénitentiaires français, et s’interroge-t-on même sur les raisons qui conduisent à ces gestes et sur ce qui explique que la France soit le pays d’Europe où l’on se donne le plus la mort en prison ? En filigrane de ces tragédies, dont les statistiques égrènent des faits rarement présents dans l’espace public, c’est la question de l’inégalité devant la vie et devant la mort qui se trouve posée.
3Pour impressionnants qu’ils soient, ces chiffres ne livrent pourtant qu’une dimension de la vie et de la mort, la plus immédiatement évidente, celle qui se situe précisément à la frontière entre l’une et l’autre, là où la mort vient prématurément conclure une vie à cause des conditions de travail, de l’exil ou de la prison. C’est la composante biologique de l’existence qui s’éteint. C’est le vivant qui n’est plus. Mais qu’en est-il de la composante biographique, du récit qu’il devrait être possible de faire d’une vie, et même d’une mort, et qui, pour certains, s’annihile dans l’oubli, sur un lit d’hôpital, dans la panique d’un naufrage ou au bout d’un drap accroché aux barreaux d’une cellule ? Qu’en est-il du vécu, des épreuves qui l’ont traversé et des désirs qui l’ont animé, de la réalisation de soi et de la relation aux autres qui lui ont donné du sens ou, au contraire, ont été empêchées ? C’est une autre voie qui s’ouvre dès lors que l’on formule ces interrogations en s’attachant au biographique plutôt qu’au biologique, pour prolonger Hannah Arendt, au vécu plutôt qu’au vivant, pour faire référence à Georges Canguilhem2. Il est question de la souffrance des travailleurs exposés à des produits toxiques ou à des supérieurs oppressants, de l’endurance des exilés soumis aux dangers de leur périple et aux brutalités des forces de l’ordre, du désespoir des prisonniers contraints par la violence du monde carcéral. Il est également question de solidarités et d’espoirs, de mobilisations syndicales pour faire reconnaître et indemniser des risques professionnels, d’initiatives pour redonner un nom, une famille, une sépulture à des restes humains retrouvés dans la mer, dans la neige ou dans le désert, ainsi que de combats pour défendre les droits des détenus et améliorer les modalités de leur détention. L’inégalité ne s’exprime plus alors en termes de longévité, mais en termes de dignité, et l’espérance de vie n’est plus seulement une durée moyenne de vie, elle est aussi ce qu’il est légitime d’attendre d’une vie3. C’est à cette part élusive et fragile d’existences que la société traite comme si elles n’avaient guère de valeur qu’est consacré cet ouvrage collectif.
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4Parler d’économies morales de la vie et de la mort vise à rendre compte de ce traitement. Mais qu’est-ce qu’une économie morale ? Même s’il est possible d’en retrouver des traces avant le xxe siècle, le concept est apparu de manière indépendante sous la plume de deux auteurs travaillant dans des domaines très éloignés. Pour Edward Palmer Thompson, il renvoie à une volonté de résister à la lecture strictement matérialiste des révoltes de paysans et de la condition des ouvriers dans l’Angleterre des xviiie et xixe siècles, en montrant que l’économie de ces catégories dominées reposait sur des systèmes de normes et d’obligations auxquels s’est heurtée l’économie de marché4. Ce concept rétablit donc une dimension relationnelle et valorise un système traditionnel de transactions. Selon Lorraine Daston, il correspond à un réseau de valeurs saturées d’affects et reliées les unes aux autres propre à la pratique scientifique telle qu’elle s’est développée au xviie siècle, en Europe, à travers l’investissement émotionnel et intellectuel des savants, en particulier dans l’objectivité, l’empirisme et la quantification5. Il sert de contrepoint aux analyses des sciences dans des termes idéalistes ou purement stratégiques. Pour Thompson, le mot économie se rapporte aux biens et aux services échangés ; pour Daston, il est à entendre au sens plus ancien d’arrangement, quels qu’en soient les éléments. De plus, l’expression « économie morale » caractérise un groupe, pour le premier, et une activité, pour la seconde. Deux approches bien différentes, donc, presque incompatibles même, qui ont inspiré deux corpus distincts : l’un de science politique et d’anthropologie, l’autre d’histoire des sciences et de la médecine.
5On peut cependant tenter de donner à ce concept une signification plus générale, moins temporellement circonscrite et susceptible de conférer une intelligibilité nouvelle à des faits de nature différente, en considérant qu’une économie morale est la production, la circulation, l’appropriation, voire le détournement ou la contestation de valeurs et d’affects autour de réalités socialement constituées6. On peut ainsi parler d’économie morale des maladies professionnelles, de l’immigration ou du châtiment, pour conserver les exemples discutés dans ce livre. Il s’agit dans chaque cas de comprendre comment, dans un contexte donné, des valeurs et des affects se cristallisent pour appréhender une question de société et y répondre. Outre son élargissement à une diversité d’objets, dès lors qu’ils donnent lieu à ce que Michel Foucault appelle une « problématisation », l’intérêt de cette redéfinition est de deux ordres7. Elle permet, d’une part, de montrer comment s’agencent des conflits de valeurs et d’affects selon les institutions et les groupes concernés, et, d’autre part, de révéler la manière dont les positions des unes et des autres évoluent dans le temps, en l’occurrence au sujet de l’indemnisation des maladies professionnelles, de l’accueil des migrants ou de la nature des châtiments. Autrement dit, elle introduit une double dimension agonistique et dynamique. Il est possible d’étendre le concept aux différents domaines abordés dans ce livre en parlant plus largement d’économies morales de la vie et de la mort, c’est-à-dire des valeurs et des affects impliqués dans la façon dont on traite l’une et l’autre, notamment dans le monde du travail, dans les politiques de l’immigration et dans l’univers de la prison.
6Nul moment n’aura mieux dévoilé ces économies morales que celui de la pandémie de Covid-19, tout particulièrement dans les temps initiaux, lorsque l’incertitude était la plus grande, les décisions les plus hâtives et l’inconscient des sociétés le plus brutalement mis à nu. Des mesures extrêmes ont été déployées pour lutter contre la progression de l’infection, incluant une suspension temporaire de libertés fondamentales et de droits civiques, un confinement presque généralisé accompagné de mesures répressives en cas de violation et une interruption de la plupart des activités économiques, hormis celles considérées comme essentielles. Ces mesures avaient une seule justification : protéger la vie, notamment celle des personnes les plus fragiles en raison de leur âge ou de leur état de santé. Jamais peut-être la valeur accordée à la vie n’avait été aussi explicitement affirmée, fût-ce au prix d’un renversement des normes juridiques et budgétaires. Jamais les affects, de la peur de la contagion à la compassion pour les victimes, n’avaient été aussi collectivement exprimés. La protection de la vie allait d’ailleurs jusqu’à refuser l’accompagnement des mourants, qui se trouvaient abandonnés dans une ultime solitude, et à imposer le renoncement à la socialisation des rites funéraires, afin d’éviter la contamination des personnes visitant leurs parents malades ou honorant leurs défunts. Dans les établissements pour personnes âgées, les résidents se voyaient privés de tout contact physique avec leurs proches, situation générant des réactions d’anxiété et de dépression, en particulier chez ceux souffrant déjà de troubles cognitifs. La pandémie produisait ainsi une déconnexion radicale entre la vie comme phénomène biologique qu’il fallait à tout prix épargner et la vie comme phénomène biographique dont les derniers moments étaient vécus dans un isolement presque complet8. La société privilégiait la longévité sur la dignité des existences.
7Cette proposition trop générale mérite d’être examinée plus attentivement. En particulier, dans le contexte des trois domaines étudiés ici, on note des variations et des inflexions. S’agissant du monde du travail, les métiers de première ligne ont fait l’objet de traitements différenciés. Les soignants ont eu droit aux honneurs pendant la première vague et, plus tard, aux primes versées par l’État. En revanche, les caissières, les transporteurs, les éboueurs, les aides à domicile sont le plus souvent demeurés dans l’ombre, et la possibilité de primes a été laissée à l’appréciation des employeurs. De plus, nombre d’ouvriers ne relevant pas des besoins essentiels, notamment dans le bâtiment, ont pourtant été contraints de continuer à travailler, ce qui n’est probablement pas sans lien avec le fait que ces activités employaient surtout des personnes étrangères, parfois sans titre de séjour, donc juridiquement vulnérables. Pour ce qui est des exilés, et justement de ceux en situation irrégulière, le traitement a varié. Si une partie des personnes vivant dans la rue ont bénéficié d’un hébergement social, d’autres ont été provisoirement placées dans des gymnases où le risque de contamination était plus grand qu’à l’extérieur. Parallèlement, celles enfermées dans des centres de rétention administrative se sont trouvées dans une situation absurde puisque, d’un côté, elles ne pouvaient être expulsées en raison de la fermeture des frontières et, de l’autre, on refusait de les libérer pour les mettre à l’abri de la dangereuse promiscuité des lieux où elles étaient confinées. Quant aux prisonniers, après une phase initiale de durcissement des modalités de leur incarcération par la fin des parloirs – donc des visites de proches – et par l’arrêt de toutes les activités collectives – du sport à l’éducation –, la réduction sans précédent des effectifs, notamment dans les maisons d’arrêt, a permis de diminuer sensiblement la suroccupation des cellules. Ce phénomène s’explique en partie par la diminution de l’activité des tribunaux, et donc des condamnations, et par la décision de faire sortir les personnes détenues en fin de peine, sous bracelet électronique. L’amélioration observée n’a cependant été que transitoire car, dès la fin de la première vague, l’augmentation de la population carcérale a repris, sans tenir compte des conditions dégradées d’emprisonnement. Dans ces trois domaines, on relève ainsi la priorité accordée à la dimension biologique sur la dimension biographique, à la santé des corps sur le respect des personnes, mais on découvre aussi des hiérarchies morales subrepticement intégrées dans les pratiques sociales – les soignants placés au-dessus des ouvriers, les détenus au-dessus des étrangers – qui se traduisent par des variations implicites des valeurs des vies et par une distribution fluctuante des affects, de l’admiration à l’indifférence.
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8Chacune des contributions de ce livre apporte un éclairage spécifique, tantôt historique, tantôt anthropologique ou sociologique, sur les économies morales de la vie et de la mort à partir d’enquêtes archivistiques ou ethnographiques qui nourrissent l’élaboration théorique.
9Dans la première partie, consacrée au monde du travail, Judith Rainhorn, remontant aux premières observations sur les effets délétères des métaux utilisés dans certaines activités professionnelles dès avant l’ère industrielle, parle des « vies amputées des artisans et des ouvriers ». Elle s’attache plus particulièrement à la manière ambiguë dont, au xixe siècle, la médecine clinique et l’hygiène publique scrutent, mesurent, analysent les conséquences sur les corps de ces produits dangereux, sans que les études ne débouchent sur une prise de conscience publique et une réglementation plus stricte. La maladie professionnelle, qui n’a d’ailleurs pas encore cette appellation, demeure « le parent pauvre de la description des classes laborieuses ». Même lorsqu’elle est reconnue, elle ne bénéficie que rarement d’une indemnisation, le patronat s’employant à limiter le périmètre de ce qui peut faire l’objet de réparations. À partir d’une série de recherches conduites au milieu du xixe siècle sur la condition ouvrière en Angleterre et en France, Pascal Marichalar prolonge cette réflexion en examinant les différentes formes de « violence » exercées sur les ouvrières et les ouvriers, des coups administrés pour punir les esclaves aux blessures résultant des conditions de travail. Il s’interroge notamment sur le cas des accidents et, constatant la rareté des poursuites pénales jusqu’à une période récente, se demande « par quel agencement social le scandale moral classiquement attaché à l’idée d’une violence exercée sur le corps d’autrui [parvient] à se dissoudre ». À l’origine de ce décalage entre le fait et sa sanction, il y a la loi de 1898 sur l’indemnisation des accidents du travail qui, considérant que le risque professionnel est inhérent à l’activité laborieuse, dissocie la réparation et la faute, réduisant fortement la possibilité de criminaliser l’employeur.
10La deuxième partie traite de l’exil. Dans les Hautes-Alpes, Anne-Claire Defossez analyse comment le périple de quelques milliers d’exilés, qui tentent d’entrer sur le territoire français au terme d’éprouvantes tribulations de plusieurs années sur la route des Balkans ou à travers le Sahara, s’inscrit dans la longue chronique des migrations de tous ordres qui se sont succédées au fil des siècles au col de Montgenèvre. Le franchissement de cette frontière les expose d’autant plus à des risques que la présence policière et militaire les oblige à emprunter des voies dangereuses, surtout l’hiver, ce à quoi des hommes et des femmes qui se nomment simplement des « solidaires » essaient de remédier en leur épargnant des aléas et en leur proposant un hébergement transitoire. « Affirmation de la souveraineté de l’État » par le contrôle des frontières ou « devoir de secourir » des personnes en détresse, autour de la vie des exilés se confrontent ainsi deux logiques : celle des forces de l’ordre qui leur interdisent le passage et celle des volontaires qui leur portent assistance dans la montagne ou leur offrent une hospitalité inconditionnelle. Au sud de l’Europe, dans l’enclave de Melilla et dans la ville de Catane, Carolina Kobelinsky sonde, elle, « ces formes de vie que les politiques migratoires et le régime contemporain des frontières produisent lorsqu’ils exposent à la mort ». Les exilés africains qu’elle rencontre de part et d’autre de la Méditerranée évoquent ces morts noyés dont le souvenir les hante, ces disparitions en mer qui ne laissent pas de traces, ces corps retrouvés qui restent anonymes. Pour que quelque chose demeure de ce qui fut leur vie, des citoyennes et des citoyens italiens s’emploient à leur redonner à la fois une existence, en repêchant les cadavres, une identité, en glanant les plus petits indices, une histoire, en retraçant leur trajectoire, et une proximité, par des récits qui « soulignent l’humanité partagée ».
11C’est de prison qu’il est question dans la troisième partie. À partir d’une enquête conduite dans deux établissements pénitentiaires de la région parisienne, Yasmine Bouagga déplace le problème des disparités en matière punitive depuis la chaîne pénale vers l’univers carcéral, affirmant que le moment du jugement d’aménagement de peine présente un point de vue éclairant sur l’inégalité des vies incarcérées. En effet, c’est au cours d’une audience appelée « débat contradictoire » que le juge de l’application des peines va devoir décider d’une éventuelle mesure permettant une transition entre le dedans et le dehors. Il le fait sur la base d’une évaluation de la personne incarcérée et de son projet de réinsertion, deux éléments à travers lesquels se manifestent les dispositions et les ressources sociales du prisonnier, de sa façon de se comporter, de sa connaissance du système, de sa capacité à trouver une assistance extérieure et de sa proximité culturelle avec le magistrat, tous facteurs qui désavantagent la majorité des personnes détenues qui sont d’origine immigrée et en situation précaire. Toutefois, la part d’ombre la plus méconnue de l’univers carcéral concerne la mort en prison, dont je montre qu’il existe deux modalités distinctes. La première est la « mort physique », qu’elle résulte d’un suicide, d’un homicide ou d’une maladie. La seconde est la « mort sociale », qu’elle se traduise par une condamnation à perpétuité, un isolement dans une cellule disciplinaire ou un enfermement dans un couloir de la mort. Dans une perspective comparative, un fait remarquable est que la France est le pays européen où l’on se suicide le plus en prison, tandis que les États-Unis sont celui où l’on recourt le plus au confinement punitif dans le monde occidental. D’un côté, la personne détenue se donne la mort, geste qui représente une forme ultime, au moins minimale, de résistance. De l’autre, elle est privée de vie sociale, coercition à travers laquelle s’exprime une volonté radicale d’assujettissement. Ce contraste invite à penser les diverses modalités d’exercice de la violence sur les corps dans l’univers carcéral.
12Dans sa conclusion, Marielle Macé annote en quelque sorte l’ensemble de l’ouvrage, donnant à en lire autrement les chapitres et tirant des fils pour les lier à sa manière. Elle souligne comment l’enjeu du livre, comme du reste celui d’un de ses précédents9, est de passer, face au tragique du monde, de la sidération à la considération. Non que la sidération ne soit pas légitime face à des ouvriers qu’on expose sciemment à des risques, face à des exilés qu’on laisse mourir dans la montagne ou en mer, face à des prisonniers qu’on prive de bien plus que de leur liberté. Mais afin de transformer l’émotion en pensée et la paralysie en action, la considération, qui mêle attention, estime et respect, est nécessaire pour connaître autant que reconnaître les femmes et les hommes exposés à ces épreuves sans les enfermer dans un statut de victimes, sans négliger non plus les formes multiples de solidarité qu’ils permettent de faire naître.
Notes de bas de page
1 D. Fassin, La Vie. Mode d’emploi critique, Paris, Seuil, 2018.
2 H. Arendt, Condition de l’homme moderne [1958], trad. de G. Fradier, Paris, Calmann-Lévy, 1983 ; G. Canguilhem, « La nouvelle connaissance de la vie », in : Études d’histoire et de philosophie des sciences concernant les vivants et la vie [1968], Paris, Librairie philosophique J. Vrin, 1994, p. 335-364.
3 D. Fassin, De l’inégalité des vies, Paris, Collège de France/Fayard, coll. « Leçons inaugurales », no 293, 2020 ; édition numérique : Collège de France, 2020, https://doi.org/10.4000/books.cdf.10078.
4 E. P. Thompson, « The moral economy of the English crowd in the Eighteenth Century », Past & Present, no 50, 1971, p. 76-136.
5 L. Daston, « The moral economy of science », Osiris, vol. 10, 1995, p. 2-24.
6 D. Fassin, « Les économies morales revisitées », Annales. Histoire, sciences sociales, 64e année, no 6, 2009, p. 1237-1266.
7 M. Foucault, « Le souci de la vérité », in : Dits et écrits, tome II : 1976-1988, Paris, Gallimard, 2001 [1984], p. 1487-1497.
8 D. Fassin, « The moral economy of life in the pandemic », in D. Fassin et M. Fourcade (dir.), Pandemic Exposures. Economy and Society in the Time of Coronavirus, Chicago, Hau Books, 2021, p. 155-175.
9 M. Macé, Sidérer, considérer. Migrants en France, 2017, Lagrasse, Verdier, 2017.
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