Une position d’extériorité et des intérêts convergents de recherche

1Pour bien situer mon propos, je dois clarifier ma position au sein du projet de recherche-intervention qui a fédéré notre collectif de travail et préciser également les raisons pour lesquelles la Bibliothèque publique d’information s’est engagée dans ce projet. De ces précisions peuvent émerger des rappels qui me semblent utiles pour la suite. Je pourrais dire pour commencer que je suis un acteur à la fois « engagé » et « désengagé » dans le dispositif qui a été mis en place. Je parle ici volontairement de désengagement plutôt que de distanciation, comme on le fait pourtant souvent en sociologie1, pour qualifier une posture qui tient moins à la recherche d’une attitude de neutralité (distance avec l’objet) qu’à l’acceptation d’un état de fait conditionné par les aléas de l’étude de terrain. Je m’explique : sans occuper une place centrale dans le projet de recherche, j’ai été associé très tôt aux réflexions qui ont été amorcées au sein du comité opérationnel de l’étude, j’ai eu l’occasion d’assister à une séance de travail au sein du comité de pilotage réunissant toutes les instances, un rôle d’enquêteur de terrain était par ailleurs prévu pour moi pour réaliser des entretiens collectifs et des séances d’observation (j’ai pu conduire un entretien avec une partie de l’équipe de l’une des bibliothèques annexes du réseau), de même qu’une fonction d’analyste des matériaux recueillis puisque j’étais censé participer au travail collectif de traitement des données avec l’ensemble des membres du comité de pilotage. L’interruption de la recherche sous la forme initiale qui lui avait été prévue a évidemment contrarié cet agencement, et le basculement d’une recherche-intervention à une intervention psychosociologique en bonne et due forme m’a logiquement placé à la périphérie, sans que je perde véritablement le contact avec ce qui se passait grâce aux comptes rendus réguliers des personnes plus impliquées (les représentantes de la direction de la médiathèque et la chercheuse en psychosociologie). Mon témoignage, par conséquent, repose en partie sur un sentiment de frustration (abandon du projet initial, distance prise avec le terrain), un sentiment qui n’a pas eu que des conséquences négatives puisqu’il s’est transformé en aiguillon pour tenter de bien comprendre ce qu’il s’était passé – à la place qui était la mienne – et pour tenter de tirer profit malgré tout de ce qui avait été amorcé au début de la recherche, à commencer par la mise en place d’un collectif de réflexion très stimulant, aussi bien sur le plan théorique que sur le plan personnel.

2Du côté des intérêts de recherche, trois éléments me semblent importants à signaler : d’abord, la thématique « bibliothèque en milieu urbain/jeunes/conflits » ; ensuite, la curiosité à l’encontre de la démarche psychosociologique et le principe de la recherche-intervention que je connaissais mal ; et enfin, la question de la bibliothèque troisième lieu et de ses incidences concrètes (question qui peut se trouver incluse dans la première rubrique mais qui ne la recouvre pas entièrement). Le thème des relations parfois conflictuelles que les jeunes, en particulier les adolescents et les jeunes adultes, entretiennent avec les institutions culturelles et les bibliothèques publiques en particulier, m’intéresse depuis longtemps. Je ne suis pas le seul d’ailleurs, si j’en juge le nombre d’articles, de journées d’étude ou de formations consacrés à cette question au cours des dernières décennies2. Cette préoccupation ancienne s’est notamment matérialisée à la Bpi à travers des recherches pilotées par le service Études et recherche, que j’ai parfois eu l’occasion de suivre, ou diverses formes de collaboration à des études. Je peux citer à ce propos un ouvrage publié en 2003, aux Éditions du Centre Pompidou, intitulé Des jeunes et des bibliothèques, faisant notamment état d’une recherche conduite en banlieue parisienne et en région ainsi que d’un autre travail de terrain conduit à Marseille3. L’objectif de ces travaux consistait à étudier les interactions parfois problématiques entre certains groupes de jeunes préadolescents et adolescents et les bibliothécaires (notamment dans les établissements de quartier). Les enquêtes de terrain détaillées dans l’ouvrage auront notamment permis de mettre au jour des modes de représentations différenciés de la bibliothèque conduisant parfois à des incompréhensions entre professionnels et jeunes usagers, elles auront été l’occasion également de souligner le caractère parfois « co-construit » de certaines interactions difficiles et auront montré l’intérêt heuristique que peut présenter une lecture « en positif » de certaines situations difficiles. Une convention de partenariat de recherche signée en 2008 entre la Bpi, Denis Merklen et Numa Murard mérite également d’être citée. Cette convention donnera notamment lieu plus tard, en 2013, alors que la recherche s’est déployée sur d’autres terrains avec d’autres partenaires, à la publication d’un livre qui aura un grand retentissement, aussi bien en France qu’à l’étranger : Pourquoi brûle-t-on des bibliothèques ?4. À nouveau, il sera question dans ce travail de l’existence d’un fossé culturel et idéologique entre certains jeunes habitants du quartier (usagers ou pas des bibliothèques) et les bibliothèques perçues comme des institutions porteuses de formes de pouvoir et notamment de pouvoir livresque : qu’il s’agisse du pouvoir des municipalités et de l’État en matière de programmation du territoire et des activités culturelles, ou simplement de celui des personnes lectrices, diplômées, souvent extérieures au territoire local mais « habilitées » à y intervenir. On peut noter que la question sensible de « l’irruption » d’une bibliothèque au sein d’un quartier donné (sa programmation, son chantier, son ouverture au public) sera posée et analysée de manière critique dans l’ouvrage de Denis Merklen, question qui, d’une certaine façon, reviendra au cours de notre propre recherche-intervention. On peut signaler aussi enfin que les phases exploratoires associées à l’ensemble de ces travaux, notamment les phases de recherches bibliographiques, auront déjà permis de prendre connaissance d’une partie des travaux de Joëlle Bordet, en particulier son ouvrage « Les jeunes de la cité »5.

3On pourrait s’étonner de l’intérêt que la Bpi porte à la question des publics préadolescents ou adolescents des bibliothèques, alors que ces publics ne sont habituellement pas nombreux au sein de ses espaces6. La Bpi ne dispose plus d’une section jeunesse (sa « Bibliothèque des enfants » a été fermée au milieu des années 1990), mais elle fait tout de même l’objet d’une fréquentation forte par un public lycéen à une certaine période de l’année, c’était du moins le cas avant la crise sanitaire. À partir de 2008 environ, comme dans de nombreuses bibliothèques, un public lycéen parisien et banlieusard a commencé à fréquenter massivement l’établissement au moment des révisions pour le bac, quelques semaines à peine avant l’examen national. Devenant majoritaire début juin et occupant en grands groupes les espaces de la bibliothèque, une partie importante de ces jeunes publics a commencé à poser problème à l’institution du fait de ses comportements : élévation importante du niveau sonore, chahut permanent, conflits avec les autres usagers et le personnel, etc. Cet état de fait a incité la Bpi à travailler dans plusieurs directions pour maintenir son principe d’ouverture au plus grand nombre tout en tentant de pacifier ses espaces sur la période de mi-mai à mi-juin : études sur les lycéens réviseurs7, modification du dispositif d’accueil (renforcement des équipes, formation du personnel, appel à des médiateurs extérieurs, rappels des règles par flyers, etc.), collaboration avec des spécialistes du monde lycéen8. Cette expérience a bien sûr contribué à renforcer l’intérêt que la Bpi pouvait porter à la recherche-intervention qui se mettait en place sous la direction de Joëlle Bordet, d’autant qu’il était question à cette occasion de déplacer le questionnement sur un autre type de terrain puisqu’il s’agissait cette fois d’une bibliothèque municipale récente située à proximité d’un quartier prioritaire et non plus d’un établissement de statut national installé au cœur de la capitale. À travers la Bpi, c’est non seulement le service Études et recherche qui s’impliquait, mais aussi la Délégation à la coopération nationale et internationale, sachant que la participation à la recherche-intervention devait par la suite faire l’objet d’une valorisation au sein de la communauté professionnelle. L’un des rôles du service Études et recherche de la Bpi consiste à tenter d’établir des ponts entre le monde de la recherche et celui des professionnels de la lecture publique. À titre personnel, il m’arrive régulièrement d’intervenir dans des cycles de formation initiale ou continue des bibliothécaires et conservateurs d’état ou territoriaux, ce qui a tendance à susciter de ma part une forme de curiosité intellectuelle : la recherche-intervention envisagée par Joëlle Bordet était intéressante à ce titre pour moi, d’autant qu’il s’agissait de suivre le travail d’une chercheuse expérimentée, spécialiste des études en milieu urbain ouvert et des logiques d’appropriation du territoire par les jeunes, mais qui n’avait pas nécessairement d’expérience spécifique concernant les bibliothèques et leurs publics. La rencontre avec Joëlle Bordet pouvait se révéler d’autant plus fructueuse que l’expérience des études en milieu ouvert dont elle disposait était susceptible de nous apprendre beaucoup, nous qui étions plutôt centrés sur l’observation d’un milieu relativement fermé et somme toute un peu clos sur lui-même : celui de la bibliothèque9. Le prisme de la Bpi, s’il permet d’observer beaucoup de choses (le volume des espaces, des collections et des services, l’amplitude horaire importante d’ouverture de l’établissement permettent en effet d’accueillir des publics abondants et assez hétérogènes), n’est pas toujours opératoire pour comprendre des logiques d’appropriation qui relèvent d’autres configurations et qui ont beaucoup plus à voir avec la sociologie urbaine et l’étude des milieux populaires. Les ancrages du service Études et recherche de la Bpi sont quant à eux essentiellement situés du côté de la sociologie de la culture, en particulier la sociologie des pratiques culturelles (lecture) et celle des publics des établissements culturels (bibliothèques). Cet enracinement particulier ne nous empêche évidemment pas de nous intéresser à d’autres disciplines et à d’autres traditions méthodologiques : anthropologie, psychologie, etc. Et s’il existe aussi un courant « d’intervention sociologique » en France, je n’ai pour ma part jamais mis en pratique ce type de méthode qui propose de combiner analyse du fait social et conduite du changement ; une méthode beaucoup moins courante aujourd’hui d’ailleurs que par le passé, signe sans doute d’un changement aussi bien scientifique que politique (l’intervention sociologique, comme l’intervention psychosociologique, est beaucoup plus impliquante, plus longue et surtout moins finalisée qu’une simple étude appliquée). L’accompagnement d’une recherche-intervention en psychosociologie était donc une opportunité à saisir pour découvrir les spécificités de cette approche et observer ses effets dans le cadre d’un travail de terrain concret.

4Si je ne connaissais pas directement Joëlle Bordet, je connaissais déjà Raphaële Gilbert, Marion Moulin et Hélène Beunon, ce qui a bien sûr facilité mon implication dans l’étude. J’avais notamment déjà eu l’occasion, à la demande de Raphaële Gilbert, d’intervenir auprès de ses équipes, avant l’ouverture de la nouvelle médiathèque dont elle avait pris la direction, pour faire une conférence sur l’évolution des pratiques culturelles et en particulier sur les changements survenus en France en matière d’usages des bibliothèques et d’attentes des publics. Il est important de préciser ici que mon intervention avait eu lieu à l’époque dans l’ancienne bibliothèque centrale, appelée à disparaître, et qu’elle s’inscrivait dans un programme de formation du personnel destiné à accompagner le passage d’une proposition traditionnelle de bibliothèque (très centrée sur le livre, avec des espaces contraints, des services limités, notamment sur le plan numérique) à une offre beaucoup plus innovante reposant sur le principe de la bibliothèque troisième lieu. La notion de bibliothèque troisième lieu a commencé à circuler en France à partir de 2009, je m’y suis intéressé assez tôt ayant eu l’occasion de participer au jury de soutenance du mémoire de Mathilde Servet, en portant un regard à la fois curieux, bienveillant, mais aussi critique sur le sujet : j’ai rédigé à ce propos un article, dans un ouvrage professionnel édité par l’ABF et consacré à la question, dont le titre était « jusqu’où peut-on désinstitutionnaliser la bibliothèque ? »10. La mise en œuvre de la recherche-intervention me permettait par conséquent de poursuivre des discussions déjà entamées avec Raphaële Gilbert ou d’autres bibliothécaires, mais aussi de suivre le cours des choses à l’occasion de l’ouverture de la nouvelle bibliothèque. L’ambition au départ était bien, pour la Bpi et pour le service Études et recherche, de renouveler notre regard, nos savoirs et nos pratiques sur les rapports que les jeunes entretiennent avec les bibliothèques en milieu urbain. Notre cheminement nous a conduits un peu plus loin puisqu’il nous a permis également de questionner les fondements des nouveaux modèles de bibliothèques qui se sont diffusés à partir des années 2010-2020, en particulier les bibliothèques troisième lieu.

La bibliothèque comme institution, dispositif et organisme social

5Mes travaux sur les bibliothèques m’ont conduit à identifier trois niveaux d’analyse à la fois singuliers mais aussi étroitement imbriqués l’un à l’autre : la bibliothèque comme institution, la bibliothèque comme dispositif et la bibliothèque comme organisme11. Le premier niveau renvoie plutôt à la dimension symbolique et historique dont toutes les bibliothèques me semblent hériter, quels que soient leurs modèles et leurs tailles. Un imaginaire collectif des bibliothèques en quelque sorte – souvent positif pour celles et ceux qui y adhèrent – qui s’enracinerait dans une culture du livre, du savoir, de la culture au sens large (non pas une conception restrictive ou élitiste de la culture mais avec tout de même l’idée d’une sélection parmi un ensemble très vaste de biens et produits culturels), et qui serait également associé à des thématiques telles que les notions de mutualisation, d’émancipation, et même de réparation, notamment pour les milieux sociaux défavorisés. Les institutions sont souvent décrites aujourd’hui sur le mode de la crise, du déclin, ou de la coupure, voire du rejet dans certains cas de la part des populations qu’elles sont censées servir. L’institution bibliothèque serait pour sa part un peu épargnée par cette tendance, plus facile à s’approprier que d’autres établissements relevant du secteur culturel ou éducatif, accessible au plus grand nombre malgré ses modes d’organisation spécifiques (classement, règlement intérieur, etc.), et ceci grâce à la modicité de ses coûts, la grande variété de ses collections et services (une institution généreuse en quelque sorte) et enfin sa relative permissivité (avec le temps, on peut dire que le corset des bibliothèques s’est considérablement desserré, en particulier dans les bibliothèques troisième lieu). On critique aujourd’hui facilement l’école ou même l’hôpital, moins la bibliothèque publique ; on peut rapprocher cette forme de bienveillance de l’effet « apple pie » dont profitent les bibliothèques et que décrit bien Joseph Matthews à propos des biais des enquêtes de satisfaction (les bibliothèques publiques renverraient à un imaginaire heureux lié à l’enfance et la tarte aux pommes maternelle)12. J’ai recours au conditionnel dans les phrases qui précèdent pour rappeler évidemment le caractère partiel, sinon hypothétique ou en tout cas discutable (au sens positif du terme), de mes assertions. Il n’est pas question ici de produire une vision enchantée des bibliothèques qui consisterait à dire qu’il s’agit par nature d’institutions susceptibles de plaire systématiquement au plus grand nombre et qui sont à même de surmonter toutes les contradictions, clivages sociaux, etc. Il reste que l’institution bibliothèque actuelle ne semble pas apparaître comme étant une institution autoritaire, ou du moins fortement autoritaire, c’est sans doute l’une de ses forces, c’est peut-être aussi dans certaines situations l’une de ses faiblesses, notre recherche-intervention me semble pouvoir en témoigner.

6Le second niveau auquel je fais référence est justement moins généraliste et moins œcuménique puisqu’il est quant à lui relié aux dispositifs matériels et techniques qui organisent chaque bibliothèque et leur donnent leurs contours spécifiques (la dimension symbolique n’est pas absente mais ce sont plutôt les aspects physiques qui l’emportent ici). Quelques éléments empruntés au terrain d’étude qui a été le nôtre peuvent être convoqués pour expliciter ma conception de la notion de dispositif : l’implantation physique de la médiathèque au sein de la ville et du quartier où elle était située était tout à fait signifiante, son architecture moderne soignée, et la distribution interne de ses espaces envoyaient des signaux forts à l’extérieur, son entrée surélevée induisait un retrait de son seuil et accentuait la forme de repli sur elle-même déjà évoquée plus haut (hors-sol par rapport au quartier). N’oublions pas enfin le principe organisationnel du troisième lieu qui avait vocation, lui aussi, à produire des effets pratiques sur la façon dont la bibliothèque pouvait être utilisée et, par conséquent, sur le type de publics qu’elle allait pouvoir attirer. Le dispositif peut donc être considéré ici comme une partition que les usagers mettent en musique : il ne produit pas à lui seul le « recrutement social » de la bibliothèque, même s’il y participe grandement, ce sont les populations desservies qui « disposent » (ou pas).

7Avec le temps, un troisième niveau d’analyse m’a semblé utile à la bonne compréhension du « système bibliothèque », et c’est ce niveau qui s’est justement trouvé grandement renforcé par la recherche-intervention en psychologie sociale que nous avons entreprise, c’est celui de la bibliothèque comme organisme social ou, pour éviter une métaphore peut-être trop bio-déterministe, la bibliothèque produite et reproduite par le jeu des interactions sociales dont elle est le théâtre. Il s’agit cette fois de mettre l’accent sur les interactions entre les différents acteurs qui se mobilisent au sein de la bibliothèque et sur ce que provoquent ces interactions. Les usagers, bien sûr, constituent un ensemble d’acteurs très important (l’essentiel de mes travaux ont d’ailleurs jusqu’à maintenant plutôt porté sur cette population), ainsi que les personnels de l’établissement (partenaires et intervenants extérieurs compris) auxquels il convient d’ajouter les partenaires et les responsables institutionnels : je pense ici aux élus ainsi qu’aux personnes ayant la charge administrative de la bibliothèque et qui sont décisionnaires. Le facteur humain joue évidemment un rôle considérable dans cette dimension « organique » de la bibliothèque, au niveau individuel comme au niveau collectif, c’est-à-dire au sein des différents groupes et sous-groupes qui sont représentés dans ou à proximité de la bibliothèque et qui entrent en interaction les uns avec les autres. De ces interactions entre ces groupes, plus ou moins harmonieuses et productives, naissent des « configurations » spécifiques, pour reprendre une autre image chère à Norbert Elias13, qui ont des incidences fortes sur le vécu et le devenir des institutions, des dispositifs et des organisations sociales. L’orientation résolument psychologique ou psychosociologique de la recherche qui était entreprise ne pouvait évidemment que permettre de souligner l’importance du facteur humain dans le phénomène bibliothèque. C’est peut-être d’ailleurs l’oubli relatif de ce facteur humain (malgré tous les discours, notamment programmatiques, qui entendaient pourtant remettre le public au centre) qui aura entraîné des conséquences négatives ; c’est peut-être également une incompréhension ou une mauvaise lecture des interactions en cours qui auront entraîné une analyse erronée de la situation : l’écart était d’autant plus grand que, comme souvent dans ce type de situation, l’intention initiale était louable et généreuse (donner accès à un établissement culturel richement doté et très accessible), et la réussite était au rendez-vous en termes de fréquentation et de mixité sociale tandis que les difficultés s’accumulaient.