Annexe 12 : recommandations issues des deux groupes de discussion
Texte intégral
1Les quatre conseils suivants adressés aux bibliothécaires abordent les grands axes de réflexion et de mise en œuvre d’une présence des bibliothèques sur les réseaux sociaux numériques : la nécessité d’une stratégie en amont, la mise en place des modalités opérationnelles, l’effort sur les relations avec les publics et l’organisation du travail en bibliothèque1.
Dessiner une stratégie
2Les deux groupes de praticiens et de théoriciens du livre conseillent de commencer par définir les objectifs de la communication sur les réseaux sociaux numériques.
Les publics :
3Quels sont les publics visés ? Celui qui fréquente déjà l’établissement ou celui qui ne le connaît pas encore ? Autrement dit : s’agit-il d’informer le public usager de la bibliothèque ou bien de chercher à élargir le périmètre de son public ?
Les objectifs :
4Accroître sa notoriété ?
5Offrir de nouveaux services ?
6Ces interrogations initiales sont d’autant plus importantes qu’elles détermineront ensuite le choix des réseaux sociaux numériques et, partant, les contenus eux-mêmes.
Adapter les publications
7Le deuxième impératif déterminé par les experts comme par les booktubeurs concerne les publications elles-mêmes sur le fond comme dans la forme : créer du contenu « dynamique et passionné » et adapter ses contenus aux codes des réseaux et aux spécificités de chacun d’entre eux.
8« On ne parle pas de la même façon sur tous les réseaux. Ils ont chacun leur grammaire et leur intérêt particulier. Rien de plus maladroit que l’“astuce” qui consiste à multiposter le même contenu sur tous les réseaux. Facebook sera plus approprié pour communiquer sur un événement à venir, qui pourra être “live-tweeté”, et documenté ensuite sur Instagram, par exemple2. »
9« Nourrir une réflexion préalable pour choisir et utiliser les réseaux sociaux les plus simples et adaptés au public visé : Facebook (grand public), Twitter (professionnels et interprofessionnels3. »
10Pour cela, quelques règles les rassemblent tous :
11De l’humour avant tout.
12Privilégier l’image, de préférence animée (gif et vidéo).
13Inciter l’interaction ; utiliser le teasing.
14« Informer les internautes/usagers sur la vie de la bibliothèque, les événements et les expositions, sur les métiers de la bibliothèque : informer pour donner envie de se rendre en bibliothèque4. »
Privilégier l’échange et la connaissance de ses publics de façon soutenue
15Pour tous, la réussite réside dans l’échange avec les usagers. Celui-ci doit être régulier (répondre aux messages et commentaires) et à double sens : ne pas faire que de la diffusion. Il s’agit aussi de réagir aux productions similaires sur les réseaux et de créer des liens sociaux numériques avec d’autres établissements.
16« Impliquer les internautes/usagers dans la vie de la bibliothèque. En organisant des événements Facebook, des questionnaires, des quiz de culture générale. Afin de susciter l’intérêt des lecteurs pour leur donner envie de se rendre en bibliothèque5. »
17Le groupe des booktubeurs conçoit cet échange avec comme corollaire la connaissance : l’identification des caractéristiques des usagers selon les réseaux leur apparaît essentielle tout comme la prise en compte du potentiel d’engagement (like, commentaires, partages) pour concevoir les publications. L’atteinte de cet objectif repose sur une veille permanente et une pratique régulière (sans être pour autant préétablie et figée).
Investir toute l’équipe de façon progressive
18Pour servir une communication dynamique et passionnée, l’implication de toute l’équipe apparaît indispensable : « Les réseaux sociaux ne doivent pas être l’affaire d’un responsable isolé – ou, pire encore, d’une succession de stagiaires6. » De même, il convient d’établir des liens entre l’activité sur les réseaux et la bibliothèque physique : « Faire comprendre à tous les bibliothécaires les bénéfices qu’ils peuvent retirer des réseaux pour leurs missions d’animation et de prescription7. »
19Enfin, les experts sont attentifs à un investissement progressif, plus que les booktubeurs (solitaires et passionnés) : « Commencez par concentrer vos efforts. Je recommanderais de ne pas se lancer tous azimuts sur cinq réseaux différents. C’est risquer de saupoudrer les efforts. Commencez par une page Facebook, par exemple, testez des idées, trouvez votre voix et votre rythme, et une fois que les choses sont rôdées, lancez-vous sur un autre réseau8. »
20Notons qu’à l’exception du conseil sur l’analyse nécessaire des publics pour mieux y adapter les publications, toutes les recommandations de ces deux groupes de réflexion rejoignent les expériences et les souhaits des bibliothécaires.
Notes de bas de page
1 Cette dernière production – « Les quatre conseils à donner à la bibliothèque désireuse de se lancer sur les réseaux sociaux numériques » – a été réalisée sur place par le groupe des booktubeurs et en différé, à domicile, par celui des experts.
2 Expert 5.
3 Expert 3.
4 Expert 2.
5 Expert 2.
6 Expert 5.
7 Expert 5.
8 Expert 5.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Des jeunes et des bibliothèques
Trois études sur la fréquentation juvénile
Martine Burgos, Nassira Hedjerassi, Patrick Perez et al.
2003
Les bibliothèques municipales en France après le tournant Internet
Attractivité, fréquentation et devenir
Bruno Maresca, Françoise Gaudet et Christophe Evans Bruno Maresca (dir.)
2007
Un laboratoire de littératures
Littérature numérique et Internet
Serge Bouchardon, Evelyne Broudoux, Oriane Deseilligny et al. Serge Bouchardon (dir.)
2007
Les bibliothèques municipales et leurs publics
Pratiques ordinaires de la culture
Anne-Marie Bertrand, Martine Burgos, Claude Poissenot et al.
2001
La BPI à l’usage
1978-1995 : analyse comparée des publics de la Bibliothèque publique d’information du Centre Pompidou
Christophe Evans
1998
Les nouvelles technologies à l’épreuve des bibliothèques
Usages d’Internet et des cédéroms
Emmanuel Pedler et Olivier Zerbib
2001
Publics à l’œuvre
Pratiques culturelles à la Bibliothèque publique d’information du Centre Georges Pompidou
Jean-François Barbier-Bouvet et Martine Poulain
1986
Lire, écrire, récrire
Objets, signes et pratiques des médias informatisés
Emmanuël Souchier, Yves Jeanneret et Joëlle Le Marec (dir.)
2003