(Re)lecture archéologique de la justice en Europe médiévale et moderne
1. Les espaces et les équipements de la justice
La tour de l’horloge du parlement de Toulouse1
Note de l’éditeur
Fabien Callède
Henri Molet
Texte intégral
- 1 Cet article a été rédigé en collaboration avec Fabien Callède et Henri Molet de l’Institut Nation (...)
- 2 Trois interventions successives ont été réalisées sous l’égide du Service Régional de l’Archéolog (...)
1Le palais de justice de Toulouse a fait l’objet de plusieurs opérations successives d’archéologie préventive2 (fig. 1). Elles ont permis la découverte du site emblématique du château des comtes de Toulouse puis du pouvoir royal, dénommé le château Narbonnais, et devenu celui du parlement à l’époque moderne. Les résultats de ces fouilles archéologiques ont suscité une véritable relecture documentaire d’une partie de l’emprise du parlement de Toulouse et de son évolution.
Fig. 1. Localisation des emprises archéologiques sur le site du palais de justice.

F. Callède Inrap.
2Deux éléments du site illustrent particulièrement cette transformation de la forteresse royale. D’une part, la grande salle d’assemblée a pu être identifiée au rez-de-chaussée de l’aile méridionale du château originel. La vétusté de la citadelle comtale avait pourtant provoqué la construction d’un nouvel espace qui restera la Grand-chambre du parlement. D’autre part, les vestiges de la tour dite de l’Horloge qui avait remplacé la tour maîtresse du château médiéval comme symbole architectural du pouvoir du parlement, référence du temps judiciaire et site d’incarcération spécifique, ont été mis au jour.
- 3 Arch. dép. Haute-Garonne, B 6.
- 4 Arch. dép. Haute-Garonne, B 2, 27 à 29, juillet 1457 : Emprisonnement de Castellan, ex-trésorier, (...)
- 5 Arch. dép. Haute-Garonne, B 8, 102, juillet 1489.
- 6 Rocacher 1991
3La constitution d’un parlement permanent à Toulouse par le dauphin Charles en mars 1420 s’est inscrite dans l’enceinte même du palais royal fondé au xiiie s. Après quelques péripéties en 1426, 1444 et 1467-1471, sa véritable installation date de 1469. Elle est complétée par l’institution de la Chambre des Enquêtes en 1451, par l’auditoire des généraux embryon de la cour des Aides avant 14833, et par la chambre criminelle dite de la Tournelle créée en 1491. La création du parlement a induit le transfert de compétence de la Sénéchaussée en matière de justice, et par le fait une réorganisation topographique à l’intérieur même du palais royal. Les prisons du Sénéchal restées un temps à l’angle sud-ouest du palais, sont appelées “prisons de la Conciergerie” en 1453. Ces prisons s’étendaient contre le rempart du palais jusqu’à une tour engagée mais non émergeante. La chambre basse de cette tour est citée comme lieu d’incarcération en 14574. Ces cellules, à nouveau mentionnées en 1489 “en sous-sol de la salle neuve”5, sont encore celles du plan général du parlement levé par l’ingénieur Garipuy en 17786 : “De cette pièce, on passe au vestibule de la grande tour […]. La tour qui se trouve faire partie de cette pièce renferme deux cachots les plus obscurs sans aucune espèce de jour ny air”.
- 7 Prin & Rocacher 1991, 54 et 60-61. En particulier notes de 31 à 35, on peut suivre les informatio (...)
- 8 Arch. dép. Haute-Garonne, B 3, 477, avril 1473 : 100 livres résultant d’une amende employés à “ha (...)
- 9 Prin & Rocacher 1991, 110, note 10.
4En 1492, la nouvelle “salle neuve” est inaugurée pour les assemblées du parlement, qui n’est autre que la Grand-chambre encore utilisée de nos jours7. Une “grand-chambre ou auditoire de la cour” est pourtant mentionnée avant 14738. Il ne faut pas confondre ces “salles neuves” avec la “Aula nova” des origines lors de l’extension du site au xiiie s., ou même avec la désignation collective des bâtiments du palais royal9. Après l’inauguration, les travaux se sont succédés pour aménager et agrandir ce parlement qui regroupait les cours de justice et les prisons à la conciergerie. La vétusté du château comtal a ensuite provoqué le processus de sa démolition entre 1549 et 1556. Les projets de reconstruction n’ayant pas aboutis en 1563, son emplacement est alors concédé à des particuliers en 1576. La partie sud du parlement a, pour sa part, conservé sa fonction de chancellerie et de prisons jusqu’à la fin du xviiie s.
- 10 Catalo éd. 2007, Catalo 2009, Catalo & Cazes, dir. 2010.
5Bien que réalisé en 1778, le plan Garipuy (fig. 2) est un document précieux sur la topographie générale du palais royal. Combiné avec les vestiges de l’emprise archéologique, il permet une hypothèse de restitution du château royal à la fin du xve s.10 (fig. 3). Nous n’aborderons ici que l’évolution de deux des bâtiments de l’ensemble dévolu au parlement et aux administrations royales : ceux destinés aux assemblées de justice, et celui des cachots de la chancellerie. Le point commun de ces constructions est de cumuler, à terme, matérialité et symbolique du pouvoir judiciaire parlementaire.
Fig. 3. Hypothèse de restitution du plan du palais royal de Toulouse vers 1450-1480.

F. Callède, Inrap.
De la grande salle à la Grand-chambre
La création de la grande salle
6Dans un premier temps, la mutation progressive d’une partie du palais royal en palais parlementaire réside dans les travaux qui touchent l’aile méridionale de l’ancien château comtal. Les données archéologiques indiquent un rez-de-chaussée jusque là dévolu à une vocation domestique qu’indiquaient un puits intérieur et sa subdivision en plusieurs pièces. Les dallages successifs en briques sur lit de pose d’argile ont montré une évolution vers la distribution d’une grande salle ouverte sur la cour du château. La salle d’assemblée, la “camera aule nove”, est encore située à l’étage dans la documentation manuscrite en 1369.
7On assiste alors à une véritable reconstruction de l’aile méridionale du château : un élargissement et un allongement vers l’est sont réalisés par la reprise des contreforts extérieurs et la création d’imposantes fondations transversales (fig. 4). Cet état du bâti présente une façade rééquilibrée par la volonté d’établir un angle sud-est du château moins instable que la juxtaposition de maçonneries anciennes. Cette grande salle de 30 m sur 10 m, ou éventuellement cette suite de trois espaces de mêmes dimensions (environ 10 m x 10 m), était sans doute voûtée, à en juger par les fondations des contreforts et les retombées aux angles connus.
Fig. 4. Hypothèse d’évolution de l’aile méridionale du château à la fin du xve s.

F. Callède, Inrap.
Le vestibule
8Dans un deuxième temps, un bâtiment de 4,50 m de large (ouest-est) et 9 m de longueur (nord-sud) a été adossé au mur oriental de la nouvelle grande salle du château (fig. 4). Cette adjonction se présente comme un vestibule de liaison entre le secteur sud-est du palais royal et la nouvelle grande salle de l’aile méridionale du château. Le passage entre les deux se faisait directement dans le mur commun, face à l’entrée orientale du vestibule, grâce à un dallage sur une largeur identique à l’arase de ce mur d’environ 4 m (fig. 5). La différence de niveau de 0,60 m entre le dallage du vestibule et celui de cette entrée pouvait être compensée par un escalier.
Fig. 5. Dallage de l’entrée, posé sur le mur occidental de la grande salle, vue vers le sud, le vestibule se situait à gauche.

© O. Dayrens, Inrap.
9La postériorité de ce vestibule est démontrée par la fondation de son mur méridional qui prend appui contre la face externe du contrefort d’angle construit pour l’extension de la grande salle. Son mur oriental est encore en élévation puisqu’il s’agit de l’actuel édifice de la Grand-chambre (fig. 6). Construites en briques et mortier, leurs fondations sont communes et chaînées, alors que l’élévation méridionale a été bûchée plus récemment. Son mur septentrional était en partie masqué par la chapelle du xviiie s. de la Grand-chambre. Cette configuration est le résultat de la succession chronologique entre les deux bâtiments. En effet, la Grand-chambre actuelle en élévation n’était pas chaînée à son mur occidental, mais simplement adossée. Ce défaut de liaison était d’ailleurs parfaitement visible sur l’édifice non restauré, et la cause des problèmes de stabilité des façades qu’il a fallu agrafer entre elles par des tirants avant les travaux de rénovation.
Approche chronologique
- 11 Catalo, dir. 2007.
- 12 N° 4777-01-M, identification par V. Geneviève (Inrap) : Charles viii, Karolus, Toulouse, à partir (...)
10Il faut se tourner vers l’espace extérieur à l’aile méridionale pour disposer d’une approche chronologique des agrandissements de la grande salle. En effet, une grande fosse obturée par la construction du vestibule offre un lot de céramiques assez fiable. On y retrouve les formes et un pourcentage de poteries glaçurées du début du xve s.11 Le vestibule lui-même livre un mobilier plus tardif, antérieur toutefois à la démolition du sol de cet espace après 1488 comme l’indique une monnaie de Charles viii12. La destruction totale des niveaux de circulation postérieurs à cette date, avec celle du château ancien entre 1549 et 1556, ne permet pas de précisions.
- 13 Arch. dép. Haute-Garonne, B 10, 195, 14 novembre 1496 : désignation de commissaires pour visiter (...)
- 14 Arch. dép. Haute-Garonne, B 10, 207, 14 décembre 1496 : application de la confiscation des gages (...)
- 15 Arch. dép. Haute-Garonne, B 12, 199, 5 septembre 1503 : ordre pour les réparations à faire au pa (...)
11Aménagé contre son mur oriental avant 1480, le vestibule apparaît conçu comme une entrée créée sur la cour extérieure par un palier intermédiaire. La Grand-chambre, encore en élévation aujourd’hui, a été adossée au mur de ce vestibule, ce qui la présente aussi comme un prolongement de la nouvelle aile méridionale édifiée précédemment. Cette extension progressive vers l’est et les espaces encore libres de l’“Aula nova”, pose la question d’une continuité de fonction. En effet, cette Grand-chambre est l’héritière de la “camera nova”, salle d’assises et d’assemblée pour le représentant du roi devenu la salle du Parlement appelée “salle du palays” ou “Grand-chambre” lors de son inauguration célébrée par une inscription gravée de 1492 sous Charles viii. Or, c’est également sous Charles viii, après 1488, que le vestibule est détruit. Pourtant en 1473, la Grand-chambre doit être rehaussée et réparée, les murs sont ruinés en 149613. On affecte des fonds pour les réparer en 1496, 1500 et 150314 ; et encore en 1503, année durant laquelle un ordre est donné pour les réparations à faire au palais : “la muraille de la grant sale d’icelui, du cartier de la conciergerie, sera abattue et de nouveau bastie”15. Il en ressort que deux salles ont coexistées sous le terme de Grand-chambre du Parlement à la fin du xve s. : une première au rez-de-chaussée de l’aile méridionale, en constante réparation, puis démolie avec le château ; la seconde, encore en élévation, d’abord extension puis Grand-chambre définitive. Ni l’une, ni l’autre ne peuvent être confondue avec la Salle neuve du xive s.
12Il est ainsi possible de proposer la chronologie d’une création de la grande salle dans l’aile méridionale sûrement après qu’un parlement définitif soit institué à Toulouse (1420-1426). La grande salle transfère la fonction d’assemblée délibérative en rez-de-chaussée. L’adjonction d’un vestibule d’entrée à cette salle est peut-être ensuite réalisée lors du retour du Parlement du Languedoc à Toulouse en 1469. Dès lors, la salle d’audience dispose d’une entrée indépendante desservie par la basse cour méridionale du palais. L’extension orientale de l’actuelle Grand-chambre construite avant 1492 cause enfin la destruction du vestibule d’entrée, puis rend possible la suppression des salles du château à partir de 1549.
Création d’un cachot dans une tour du rempart
13Les prisons du palais représentent la deuxième expression architecturale du pouvoir judiciaire du parlement. Il s’agit encore à cette époque de lieux de rétention en attente de jugement, et non d’incarcérations pénales.
Les prisons
- 16 Arch. dép. Haute-Garonne, 3 E Pailhès, 12/12.
- 17 Arch. nat., K 499, Extraits des comptes de la Sénéchaussée pour l’exercice 1336-1337 ; compte de (...)
- 18 BnF, ms fr 25993, fol. 169 : “pro domorum carcerum”.
- 19 Arch. dép. Haute-Garonne, B 3, 485, avril 1473 : l’évêque de Lectoure, prisonnier à la concierger (...)
- 20 Rocacher 1991, 247-250.
14Alors que les prisons de la viguerie, administration royale locale, étaient encore à l’étage de la tour du château jusqu’à sa démolition16, un autre édifice du palais abrite la salle basse des détenus dépendants de la justice de la sénéchaussée, administration royale régionale, et la salle où le “châtelain” réside17. Les prisonniers sont mentionnés en ce lieu dès 1293-1294, et en 131218. Ces bâtiments sont séparés de l’aile méridionale du château Narbonnais puis des salles d’assemblées du parlement par une cour distincte. Il est possible de les identifier comme ceux des prisons de la conciergerie à partir du xve s., puis de la chancellerie. L’endroit semble particulièrement rude puisque certains prisonniers malades ont été transférés de la conciergerie à la chambre du portier du palais au-dessus de l’entrée principale du château en 1473 ou 148019. En 1778, la visite de cet édifice qui ferme l’enclos royal à sa jonction avec la porte de la ville, désigne encore les mêmes fonctions : incarcération en rez-de-chaussée, logements et audience à l’étage20. à cet emplacement, le “châtelain” contrôlait le portail du palais royal, appelé le portanel, qui donnait sur la rue de l’entre-deux-portes.
15De ces prisons de la sénéchaussée, l’emprise archéologique n’a concerné que son extension aux dépens d’une tour engagée du rempart du xiiie s., et le secteur au nord de cette tour, dans la seconde moitié du xve s.
La salle basse
16La fonction carcérale a transformé la simple avancée à contreforts du rempart du palais royal du xiiie s., espace exclusivement défensif jusque-là. Les traces d’occupation de cette tour durant la période royale sont peu nombreuses en raison de l’arasement, tardif mais profond, des prisons en 1788 (fig. 7). Le sol en mortier retrouvé, couvert d’une couche d’environ dix centimètres d’épaisseur très riche en matières organiques et restes alimentaires, a permis de définir l’emprise d’une véritable salle basse. L’espace interne de celle-ci était conservé sur 3 m de hauteur maximale, et mesurait environ 6,10 m sur 4,25 m. L’ensemble de la construction était bâti en briques, souvent entières (39 cm x 25 cm) pour les parements, en morceaux pour le blocage.
17Cette occupation avait succédé à l’installation d’une voûte postérieure au premier état de la tour. En effet, une voûte en berceau d’axe transversal ouest-est est apparue partiellement conservée (jusqu’à 1,50 m d’élévation) à l’intérieur de la salle (fig. 8). Contre la paroi nord, la retombée de la voûte avait été adossée alors que, côté sud, elle était fortement ancrée dans le mur.
Fig. 8. Partie orientale l’intérieur de la salle basse de la tour, sol de mortier et parois latérales de la voûte ajoutée.

© O. Dayrens, Inrap.
18La voûte était également simplement en appui sur le sol de mortier et la paroi orientale. Un remblai avait complété la construction en comblant l’espace entre l’extrados de la voûte et les parois latérales. En considérant que les murs de la voûte s’appuient sur le sol de mortier, on peut supposer que l’état premier avait été modifié, peut-être par la suppression d’un dallage. En revanche, la couche d’occupation tenait compte de la voûte, et paraissait donc postérieure. Le sol avait été ensuite refait par l’installation d’une couche d’argile sur les déchets antérieurs. Cette recharge était, elle aussi, couverte d’une couche d’occupation très organique. Au terme de cette évolution, un épais remblai de démolition, issu de la voûte elle-même, avait définitivement obturé la salle basse de la tour.
L’ouverture de la salle basse
19Le changement de voûtement de la tour semble avoir entraîné une autre modification dans la salle basse. Une ouverture a été aménagée dans la face méridionale de la tour, c’est-à-dire celle donnant sur le fossé (fig. 9). Pour la réaliser, le mur de façade a été détruit sur toute son épaisseur juste à côté et à l’ouest du contrefort central. Le creusement irrégulier atteignait les 2,20 m de haut sur 1,60 m de large à l’extérieur.
20Malgré une destruction partielle de la face intérieure (fig. 10), la maçonnerie reconstruite après ce percement était en grande partie conservée. Vers le fossé, elle se présente sous la forme de l’installation d’une ouverture rectangulaire (0,40 m de haut x 0,30 m de large), ménagée à l’aide de quatre grands blocs calcaire parallélépipédiques. Une pierre de 1,32 m de long sur 0,44 m de haut forme la base sur laquelle reposent deux blocs plus courts (0,68 m et 0,26 m). Au-dessus, le sommier est constitué de deux linteaux superposés de dimensions presque identiques (1,48 m sur 0,26 m et 1,40 m sur 0,28 m). Ces blocs occupent la partie basse de la trouée dans le mur, et sont liés au mortier dans un blocage de fragments régularisant grossièrement le parement externe. Six barreaux en fer forgé de 1,13 m de long scellés au plomb reliaient le linteau sommital et la base. Installés tous les vingt centimètres environ dans le sens de la hauteur, seuls quatre d’entre eux sont apparus en place. De la même manière, six autres barreaux cramponnaient le linteau inférieur à la maçonnerie supérieure. Les deux séries de barreaux se croisaient donc alternativement sur le sommier.
21À l’intérieur de la paroi de la tour, la reconstruction a consisté en l’aménagement d’un canal maçonné de la taille de l’ouverture dans l’épaisseur du mur, mais seulement conservé sur 1,40 m de longueur (fig. 11), avec une pente de l’intérieur de la tour vers le fossé extérieur. Cette pente pourrait éventuellement servir à évacuer l’eau qui ne devait pas manquer d’envahir la salle basse de la tour dont l’altitude au sol est équivalente au toit de marne où s’écoule la nappe phréatique. Cependant, cet objectif apparaît secondaire puisque l’ouverture se situait à au moins 0,60 m au-dessus. La volonté d’obtenir un jour dans la salle basse semble donc la raison principale de cet aménagement pour une ouverture somme toute modeste. Cette fragilisation de la tour, côté fossé, explique sans doute la volonté de protection de cette ouverture non seulement par les crampons extérieurs, mais aussi à l’intérieur même de l’ouverture. Des trous d’ancrage, aux deux extrémités de l’aménagement signalent l’emplacement de quatre autres barreaux associés deux à deux. Un seul d’entre eux, côté extérieur, était conservé en place (fig. 12).
22Il est difficile d’être totalement catégorique quant à la contemporanéité de l’installation de la nouvelle voûte et de la création de l’ouverture. Cependant, ces deux aménagements paraissent aller de concert avec un éventuel changement de fonction de la salle basse. L’effondrement de la voûte qui participe du comblement définitif de la salle dans la phase suivante implique que l’ouverture était en fonction durant toute la durée d’usage de la voûte.
La grille de la tour
23Après la destruction de la voûte pour le comblement du cachot, l’ouverture qui donnait le jour à la salle a fait l’objet d’une reprise particulière. Afin d’en assurer la fermeture complète, une large grille a été installée par-dessus les barreaux extérieurs déjà existants (fig. 13).
Fig. 13. Grille en fer forgé posée devant l’ouverture de la salle basse de la tour.

© O. Dayrens, Inrap.
24Cette grille en fer forgé composant un treillis de barres résulte manifestement d’une récupération, scellée en position secondaire dans la construction. Les interstices entre les barreaux et l’espace entre la grille et le mur ont été bouchés par un bourrage maçonné. Ce curieux bouchage a été masqué à toute récupération postérieure par la fondation d’une construction plus tardive installée entre deux contreforts de la tour.
Approche chronologique
25Le secteur de la tour était le plus riche en mobilier tardif, période à laquelle semble s’être opérées de profondes transformations. En premier lieu, la tour elle-même est réaménagée puisque l’ouverture de la salle basse semble contemporaine de la construction de la nouvelle voûte. Grâce à cet élément architectural, nous disposons d’une bonne chronologie relative avec la datation par archéomagnétisme des briques, le matériel contemporain de l’utilisation de la salle pris sous l’effondrement, le mobilier du remblai de comblement de la salle. Le faciès céramique à fort pourcentage de poteries glaçurées (lèchefrite, pichet à bec pincé, marmite à col haut) conforte cette approche sur la fin du xve s. En second lieu, l’aménagement de la voûte dans la tour apparaît contemporain des bâtiments adossés à cette dernière dans la cour extérieure du château. Un dépotoir retrouvé le long de ce mur, postérieur à lui, fournit un mobilier très comparable à celui de la tour. La gobeleterie de verre et des céramiques d’importation confirment une datation homogène sur le dernier quart du xve s.
26La création d’un cachot dans la salle basse de la tour du rempart apparaît ainsi parfaitement contemporaine des transformations de la salle d’assemblée du parlement. De fait, le nouvel espace carcéral se trouve en vis-à-vis du vestibule d’entrée et de la Grand-chambre.
- 21 Analyse réalisée par l’Atelier d’Archéomagnétisme Université Rennes 1 (référence laboratoire : 31 (...)
27Dans le comblement du cachot, deux monnaies découvertes en contexte affirment une datation sur le règne de François Ier : 1515-1540 pour 4251-01-M, à partir de 1541 pour 4107-01-M. Ces éléments affinent à rebours la datation de la voûte de la tour donnée 1463-1543 p.C. à 95 % de confiance par l’analyse de l’archéomagnétisme des briques21. Les niveaux contemporains de sa construction et de son utilisation correspondraient plus probablement à la première moitié de cette fourchette. Sa destruction et son ensevelissement seraient plutôt de la seconde partie.
La tour des cachots devient la tour de l’horloge
La tour des cachots
- 22 Arch. dép. Haute-Garonne, B 13, 59, 11 février1506.
- 23 Arch. dép. Hérault, C 4879, dossier 202, pièces des 11 et 14 janvier 1744 : Devis et ordonnances (...)
28La tour du rempart faisait déjà partie des prisons avec la mention en 1506 de “fonds de fosse”22 qui correspondent aux cachots noirs du palais de 1778. L’utilisation de cette prison est attestée par la longue liste des réparations en tous genres réalisées à la conciergerie et à la chancellerie. On y relève un devis d’adjudication concernant ces cachots. Il témoigne des tentatives d’évasion des prisonniers : “Les prisonniers enfermés dans le grand cachot qui est sous la tour de l’Horloge ont creusé sous le pavé du cachot joignant le mur qui regarde le Levant et ont travaillé a percer ledit mur au dessous du revêtement de plancher qui recouvre le trou […] (qui a deux pieds et demi en quarré sur environ cinq pieds de profondeur). Dans le petit cachot qui est au-dessus du grand cachot, il faut réparer un trou commencé par les prisonniers. Dans la chambre appellée Lagrille au-dessus de la porte de la Ville, il faut boucher une bresche faite dans le mur de six pans de hauteur sur quatre pans de largeur et environ six pans de profondeur. Les réparations doivent estre effectuées avec de la brique biscuites, bonne chaux et sable de rivière”23. Comme on l’a vu, ces deux cachots se situaient au-dessus des vestiges conservés.
Le transfert de l’horloge
- 24 Prin & Rocacher 1991, 104 et 144-145.
29Lors de sa visite de “la tour de l’Horloge”24, l’ingénieur Garipuy signale les deux cachots noirs au rez-de-chaussée, la présence de l’horloge, des cloches et du domillon qui les protège au sommet (fig. 14). C’est bien cette “tour de l’Horloge” qui émerge sur les représentations iconographiques des xviie-xviiie s. Pourtant la situation de la “tour de l’Horloge” est tout autre avant les démolitions de 1549-1556 qui touchent toute la partie nord du palais royal, c’est-à-dire l’ancien château comtal.
Fig. 14. Hypothèse de restitution de l’élévation de la tour de l’Horloge au xviiie s., extrait du plan Garipuy.

F. Callède, Inrap.
- 25 Arch. dép. Haute-Garonne, B 21, 409/495/511/621.
- 26 Arch. dép. Haute-Garonne, B 47, 440, 21 mai 1554.
- 27 Arch. dép. Haute-Garonne, B 46, 198, février 1553 : désignation de Dominique Bertin et Nicolas B (...)
30L’horloge avait été installée sur une tour en 1527, puisqu’un ordre au receveur de payer le maçon qui a fait les travaux sur l’une des tours de la viguerie a été établi25. La cloche pour l’horloge, elle aussi, est dite “mise sur la tour estant à l’entrée de la viguerie”. L’ordre est réitéré en 1530 pour le solde de “la construction de l’horloge du palais, placée sur l’une des tours de la viguerie”. Il en ressort que la tour de l’Horloge est alors à la viguerie et non à la chancellerie. Lors de la démolition de la partie septentrionale du château, une adjudication du travail de démolition de “l’horloge du palais” de 155426 montre que la cloche et l’horloge ont été déplacées à ce moment-là. Si la date de réinstallation manque encore, il est clair que la tour de la chancellerie ne devient “la tour de l’Horloge” qu’après les travaux de démolition27.
Symbolique de la “tour de l’Horloge”
31Bien que la tour du château qui portait tour et horloge soit déjà démolie quand la tour du rempart devient la deuxième “tour de l’Horloge”, il faut noter ce choix pour le transfert de ces symboles du pouvoir judiciaire. La Grand-chambre, lieu d’assemblée depuis au moins 1506, pouvait apparaître comme devoir recevoir ces éléments fondamentaux du temps judiciaire. Pourtant, le site d’incarcération le plus sévère, celui des cachots noirs, reçoit une élévation pour se substituer à une tour du château. Ce choix met non seulement l’accent sur le rôle judiciaire du parlement, mais aussi sur le lien organique entre les prisons et les lieux du jugement lui-même. La topographie générale du parlement, où la Grand-chambre et la tour de l’Horloge se font face, en ressort unifiée et renforcée. Il renouvelle aussi la manifestation architecturale du pouvoir judiciaire qui existait déjà sous les comtes de Toulouse. En effet, les prisons du château Narbonnais se trouvaient alors dans la tour maîtresse, soit au cœur même de la forteresse des comtes. Avec la destruction du château ancien, il a semblé nécessaire d’ériger une tour équivalente possédant les mêmes attributs : prisons, cloche et horloge.
Conclusion
32L’identification archéologique de la tour de l’horloge, sa fonction de prison à cachots noirs superposés, son intégration au sein d’une nouvelle topographie du parlement, fait partie des nouvelles informations révélées par les fouilles archéologiques du palais de justice de Toulouse. La salle d’assemblée du palais royal toulousain a subi une lente migration topographique durant tout le xve s., jusqu’à la construction de la Grand-chambre en dehors de l’ancien château des comtes de Toulouse. À terme, elle forme avec “la tour de l’Horloge”, fondée à partir du rempart du xiiie s., un nouvel ensemble architectural achevé à la destruction du château en 1556. Ce processus de mutation préserve pourtant l’éminence des symboles du pouvoir judiciaire hérité du passé médiéval : cachots dans une tour portant horloge et cloche. Cet exemple de l’implantation du deuxième parlement royal de France permet de saisir les évolutions de l’espace judiciaire dans lequel lieu d’assemblée et lieu d’incarcération participent ensemble à la manifestation du pouvoir de justice.
Bibliographie
Bibliographie
Catalo, J., éd. (1999) : Toulouse La Cité Judiciaire 1, DFS de fouille préventive, Toulouse.
Catalo J., éd. (2007) : Toulouse Cité judiciaire, RFO, Inrap Grand Sud-Ouest, 3 vol.
Catalo, J. (2009) : “La création du palais royal de Toulouse”, in : Toulouse, une métropole méridionale : vingt siècles de vie urbaine, colloque Toulouse 2000 ans d’histoire, 58e congrès de la fédération historique de Midi-Pyrénées, Toulouse juin 2007, vol. 1, 257-267.
Catalo, J. et Cazes, Q., dir. (2010) : Toulouse au Moyen Âge, 1000 ans d’histoire urbaine 400-1480, Toulouse.
Prin, M., et Rocacher, J., (1991) : Le château narbonnais, Le parlement et le palais de justice de Toulouse, Toulouse.
Rocacher, J. (1991) “La description du palais du parlement de Toulouse par l’ingénieur François Garipuy (31 août 1778)”, Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, 51, 223-250.
Notes
1 Cet article a été rédigé en collaboration avec Fabien Callède et Henri Molet de l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives Midi-Pyrénées. Tous mes remerciements à Laurent Macé, Yan Laborie, Quitterie Cazes et Patrice Conte pour leur soutien.
2 Trois interventions successives ont été réalisées sous l’égide du Service Régional de l’Archéologie de Midi-Pyrénées en 1999, en 2002-2003 et en 2005-2006 (Catalo, éd. 1999 et Catalo, éd. 2007), par l’Association pour les Fouilles Archéologiques Nationales (AFAN), puis par l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP), Maîtrise d’ouvrage AMOTMJ.
3 Arch. dép. Haute-Garonne, B 6.
4 Arch. dép. Haute-Garonne, B 2, 27 à 29, juillet 1457 : Emprisonnement de Castellan, ex-trésorier, dans la chambre basse de la tour de la conciergerie.
5 Arch. dép. Haute-Garonne, B 8, 102, juillet 1489.
6 Rocacher 1991
7 Prin & Rocacher 1991, 54 et 60-61. En particulier notes de 31 à 35, on peut suivre les informations de A. Duboul et A. Viala pour les deux derniers états de la Grand-chambre.
8 Arch. dép. Haute-Garonne, B 3, 477, avril 1473 : 100 livres résultant d’une amende employés à “haulcer et réparer la grand-chambre ou auditoire de ladite cour”.
9 Prin & Rocacher 1991, 110, note 10.
10 Catalo éd. 2007, Catalo 2009, Catalo & Cazes, dir. 2010.
11 Catalo, dir. 2007.
12 N° 4777-01-M, identification par V. Geneviève (Inrap) : Charles viii, Karolus, Toulouse, à partir du 11 novembre 1488.
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+KAROLVS:FRAnCORVm:ReX ; grand K oncial couronné, cantonné de deux lis. Point 5e sous le L.
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+ SIT:nOmen:DnI:BeneDICTVm ; croix couronnée cantonnée de quatre lis. Ponctuation par annelets. Point 5e sous le O. Pds 2,48 ; axe 5 ; diam. 24‐23 ; D. 593.
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Le cinquième point secret appartient à l’atelier de Toulouse.
13 Arch. dép. Haute-Garonne, B 10, 195, 14 novembre 1496 : désignation de commissaires pour visiter les “murailles ruyneuses de la Grand-chambre du Parlement”.
14 Arch. dép. Haute-Garonne, B 10, 207, 14 décembre 1496 : application de la confiscation des gages de plusieurs conseillers “aux réparations des murailles de la Grand-chambre”. Arch. dép. Haute-Garonne, B 11, 141 et 161, 20 janvier 1500 : désignations de commissaires pour visiter le palais et pourvoir aux réparations. Arch. dép. Haute-Garonne, B 12, 55, 22 février 1503 : condamnation à 4000 £ d’amende de Roger de Foix “de ladite amende sera appliquée 1000 £ à la réparation de la salle du palais”.
15 Arch. dép. Haute-Garonne, B 12, 199, 5 septembre 1503 : ordre pour les réparations à faire au palais “la muraille de la grant sale d’icelui, du cartier de la conciergerie, sera abattue et de nouveau bastie”.
16 Arch. dép. Haute-Garonne, 3 E Pailhès, 12/12.
17 Arch. nat., K 499, Extraits des comptes de la Sénéchaussée pour l’exercice 1336-1337 ; compte de Mathieu Gayte junionis, receptoris Tholose, “pro postanda aula inferiori ubi tenentur incarcerati et aula in qua moratur castellanus”.
18 BnF, ms fr 25993, fol. 169 : “pro domorum carcerum”.
19 Arch. dép. Haute-Garonne, B 3, 485, avril 1473 : l’évêque de Lectoure, prisonnier à la conciergerie, étant malade, est transféré et “mis en la chambre du portier du Palais estant sur la porte d’iceluy”. Arch. dép. Haute-Garonne, B 5, février 1480 : transfert d’un prisonnier des prisons de la conciergerie à la chambre du portier du Palais.
20 Rocacher 1991, 247-250.
21 Analyse réalisée par l’Atelier d’Archéomagnétisme Université Rennes 1 (référence laboratoire : 31555L.AMD Lot étudié : US 3045), Catalo, éd. 2007, annexe 2.
22 Arch. dép. Haute-Garonne, B 13, 59, 11 février1506.
23 Arch. dép. Hérault, C 4879, dossier 202, pièces des 11 et 14 janvier 1744 : Devis et ordonnances pour l’adjudication des réparations à faire aux prisons du palais à Thoulouse.
24 Prin & Rocacher 1991, 104 et 144-145.
25 Arch. dép. Haute-Garonne, B 21, 409/495/511/621.
26 Arch. dép. Haute-Garonne, B 47, 440, 21 mai 1554.
27 Arch. dép. Haute-Garonne, B 46, 198, février 1553 : désignation de Dominique Bertin et Nicolas Bachelier, maîtres expert en architecture, pour conduire l’œuvre de construction du palais.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1. Localisation des emprises archéologiques sur le site du palais de justice. |
Crédits | F. Callède Inrap. |
URL | http://books.openedition.org/ausonius/docannexe/image/18248/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 162k |
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Titre | Fig. 2. Plan du Palais du Parlement en 1778 par François Garipuy (Prin Rocacher 1991, 112-113). |
URL | http://books.openedition.org/ausonius/docannexe/image/18248/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 150k |
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Titre | Fig. 3. Hypothèse de restitution du plan du palais royal de Toulouse vers 1450-1480. |
Crédits | F. Callède, Inrap. |
URL | http://books.openedition.org/ausonius/docannexe/image/18248/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 144k |
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Titre | Fig. 4. Hypothèse d’évolution de l’aile méridionale du château à la fin du xve s. |
Crédits | F. Callède, Inrap. |
URL | http://books.openedition.org/ausonius/docannexe/image/18248/img-4.jpg |
Fichier | image/jpeg, 91k |
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Titre | Fig. 5. Dallage de l’entrée, posé sur le mur occidental de la grande salle, vue vers le sud, le vestibule se situait à gauche. |
Crédits | © O. Dayrens, Inrap. |
URL | http://books.openedition.org/ausonius/docannexe/image/18248/img-5.jpg |
Fichier | image/jpeg, 410k |
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Titre | Fig. 6. Partie orientale et mur du vestibule. |
Crédits | © O. Dayrens, Inrap. |
URL | http://books.openedition.org/ausonius/docannexe/image/18248/img-6.jpg |
Fichier | image/jpeg, 190k |
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Titre | Fig. 7. Vue isométrique sud-ouest de la tour de l’horloge. |
Crédits | Relevé et dessin F. Callède, Inrap. |
URL | http://books.openedition.org/ausonius/docannexe/image/18248/img-7.jpg |
Fichier | image/jpeg, 105k |
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Titre | Fig. 8. Partie orientale l’intérieur de la salle basse de la tour, sol de mortier et parois latérales de la voûte ajoutée. |
Crédits | © O. Dayrens, Inrap. |
URL | http://books.openedition.org/ausonius/docannexe/image/18248/img-8.jpg |
Fichier | image/jpeg, 209k |
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Titre | Fig. 9. Aménagement extérieur de l’ouverture de la salle basse de la tour. |
Crédits | © O. Dayrens, Inrap. |
URL | http://books.openedition.org/ausonius/docannexe/image/18248/img-9.jpg |
Fichier | image/jpeg, 355k |
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Titre | Fig. 10. Emprise de la salle bassede la tour, ouverture sur le fossé à droite. |
Crédits | © O. Dayrens, Inrap. |
URL | http://books.openedition.org/ausonius/docannexe/image/18248/img-10.jpg |
Fichier | image/jpeg, 168k |
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Titre | Fig. 11. Intérieur de l’ouverture de la salle basse de la tour. |
Crédits | © O. Dayrens, Inrap. |
URL | http://books.openedition.org/ausonius/docannexe/image/18248/img-11.jpg |
Fichier | image/jpeg, 462k |
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Titre | Fig. 12. Barreau dans l’ouverture de la salle basse de la tour. |
Crédits | © O. Dayrens, Inrap. |
URL | http://books.openedition.org/ausonius/docannexe/image/18248/img-12.jpg |
Fichier | image/jpeg, 316k |
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Titre | Fig. 13. Grille en fer forgé posée devant l’ouverture de la salle basse de la tour. |
Crédits | © O. Dayrens, Inrap. |
URL | http://books.openedition.org/ausonius/docannexe/image/18248/img-13.jpg |
Fichier | image/jpeg, 295k |
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Titre | Fig. 14. Hypothèse de restitution de l’élévation de la tour de l’Horloge au xviiie s., extrait du plan Garipuy. |
Crédits | F. Callède, Inrap. |
URL | http://books.openedition.org/ausonius/docannexe/image/18248/img-14.jpg |
Fichier | image/jpeg, 115k |
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