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    Plan détaillé Texte intégral Les tombes à habitacle : entre héritage mycénien et originalité locale Les tombes à fosse Les vases funéraires Notes de bas de page

    Les pratiques funéraires de l'âge du Fer en Grèce du Nord : étude d'histoires régionales

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Chapitre II - Typologie des tombes : miroir d’une diversité

    p. 89-125

    Texte intégral Les tombes à habitacle : entre héritage mycénien et originalité locale Les tombes à chambre et les tombes à tholos Caractéristiques morphologiques Un héritage mycénien direct ou indirect ? Les tombes à habitacle en tertre : l’exception almopienne Caractéristiques morphologiques Les tombes d’Almopie : entre “pseudo-tholoi” et tombes mégalithiques Les tombes à fosse Les tombes à fosse simple Les fosses simples sans contenant mobile identifiable Les fosses pour les sépultures en vase Les fosses aménagées Les cistes à orthostates Les cistes simples Les cistes dans des fosses étagées Les cistes compartimentées ou avec coffre ajouté, et les cistes monumentales Les matériaux utilisés et la question du remploi de stèles anthropomorphiques Les cistes à blocs de pierre Les cistes à parement de briques de terre crue et à parement d’argile Les fosses à blocage de pierres Fermer la tombe : les multiples choix de couvertures Du confort pour les défunts : les aménagements intérieurs des tombes Les sols aménagés Les coussins funéraires Les vases funéraires Les formes céramiques utilisées pour les enchytrismes Les pithoi Les pyraunoi, une spécificité de la Grèce du Nord Les autres types de vases utilisés pour les enchytrismes Les couvercles des enchytrismes : du dispositif simple à la tombe en double vase Les urnes cinéraires et leurs couvercles Variété des contenants Variété des couvercles Les aménagements autour et dans les vases Synthèse L’enchytrisme en Grèce du Nord, un phénomène égéen La crémation secondaire en urne : discontinuité géographique et hétérogénéité des types de tombes Notes de bas de page

    Texte intégral

    1Pour l’analyse des différents types de tombes rencontrés dans les nécropoles de Grèce du Nord à l’âge du Fer, nous allons nous fonder sur le principe d’une classification formelle. La fonction des tombes, individuelles ou collectives, est essentielle pour comprendre la manière dont sont gérés les défunts et les espaces funéraires par les communautés et les familles. A. Snodgrass l’avait déjà formulé ainsi : “the best division here is not between single and all other burials, but between, on the one hand, single, and more rarely double or more numerous, burials in a small grave with dimensions of more or less constant limits ; and on the other hand, true multiple tombs, designed and used for the burials of successive generations, often no doubt of the same family, somewhat after the manner of a family vault ”1. Si cette classification nous semble toujours pertinente, il faut toutefois noter que la fonction des tombes n’est pas évidente à déterminer, l’usage pas toujours correctement documenté ou identifié, et il peut avoir été modifié ou détourné au cours du temps.

    2On peut distinguer deux catégories principales de tombes, celle à habitacle et celle en fosse2. Les tombes à habitacle comportent une chambre funéraire accessible par une entrée latérale et sont destinées à recevoir plusieurs individus. Les tombes en fosse font partie des tombes dites individuelles (même si dans l’usage elles peuvent renfermer plusieurs défunts), et se caractérisent par un accès vertical. Ces tombes comprennent une diversité de types et de variantes selon leur forme et l’aménagement de leurs parois, qui ont parfois été adaptés au rituel. Le défunt pouvait être placé à l’intérieur d’un réceptacle mobile. Le linceul est le plus basique mais nous en avons rarement de trace. Dans le cas des inhumations, seul un examen anthropologique sur le terrain permet de le mettre en évidence. L’urne cinéraire ou bien les restes osseux brûlés pouvaient également être enveloppés dans un tissu, comme l’attestent quelques exemples exceptionnels en Eubée, en Attique puis plus tard en Macédoine3, et qui évoquent les funérailles de Patrocle4. Le vase funéraire est le réceptacle mobile le plus couramment trouvé en fouille. Dans le cas de dépôt non brûlé, on parle généralement d’enchytrisme, tandis que pour les sépultures ayant fait l’objet d’une crémation, on utilisera plutôt l’expression “crémation secondaire en urne”, même si le principe de base est le même5.

    Les tombes à habitacle : entre héritage mycénien et originalité locale

    3Il y a plusieurs types de tombes à habitacle (fig. 1). Dans le monde grec, on distingue communément la tombe à chambre de la tombe à tholos6. Ces deux types, si populaires en Thessalie, en Grèce centrale et méridionale, ou en Crète, sont peu courants en Grèce du Nord et se concentrent dans la partie méridionale de la région. Toutefois, les nécropoles du bassin d’Aridaia et ses abords ont livré des tombes à habitacle enchâssées dans des tertres, un type de tombe collective singulier qu’il convient d’analyser séparément.

    Fig. 1. Carte de répartition des tombes à habitacle en Macédoine (A.-Z. Chemsseddoha à partir d'un fond relief d'A. Chabrol obtenu à l'aide des données ASTER GDEM, logiciel Global Mapper).

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    Les tombes à chambre et les tombes à tholos

    Caractéristiques morphologiques

    4Communément, on définit la tombe à chambre comme une tombe excavée comportant un habitacle ou une chambre funéraire, dans laquelle on accède latéralement par une rampe appelée dromos. L’entrée comporte parfois un stomion (resserrement, encadrement de porte), qui peut être fermé par un blocage de pierres, un mur ou une dalle, ôtés et replacés à chaque funéraille7. Dans le nord de la Grèce, nous avons enregistré un total d’une dizaine de tombes à chambre réparties dans trois sites (fig. 2) : Makrygialos [80] et Alykes-Kitrou [81] appartenant aux espaces funéraires autour de l’ancienne Pydna en Piérie, ainsi que Frourio-Kambos [30] au sud de la préfecture de Kozani en Macédoine Occidentale. On peut identifier deux variantes correspondant aux deux régions : la tombe à chambre avec dromos et stomion en Piérie et la petite tombe à chambre sans dromos à Frourio. La première est la plus répandue en Grèce. En Piérie, pour le moment, elle n’est attestée qu’à partir du début de l’âge du Fer. Chaque tombe devait probablement être surmontée d’un tumulus de terre, et, dans le cas de la tombe 11 de Makrygialos (catalogue, fig. 93), une dalle de schiste, retrouvée dans la terre au-dessus de la voûte effondrée, devait servir de marqueur. Ces tombes renfermaient d’un à sept individus (inhumations primaires et réductions)8. La seconde variante, bien plus petite, n’a été identifiée que dans la nécropole de Frourio-Kambos [30], datée de la transition âge du Bronze-âge du Fer. Les chambres circulaires, creusées dans le substrat, sont petites et basses (0,70 à 1 m de diamètre et 1 m de hauteur). L’entrée de certaines tombes aurait été aménagée de quelques marches d’escalier. D’après les inventeurs, les pierres éparses retrouvées autour pourraient provenir de cairns placés à l’origine sur les tombes pour en signaler l’emplacement. La nécropole a été réoccupée à l’époque romaine et les tombes perturbées, il est donc difficile d’aller plus loin. D’une manière générale, la tombe à chambre est connue en Grèce depuis au moins l’Helladique Moyen mais elle est davantage répandue à l’Helladique Récent (surtout HRIII A-B)9. Les caractéristiques architecturales des tombes de Piérie sont analogues à celles des tombes mycéniennes, mais leurs dimensions se rapprochent davantage de celles de l’HRIII C, plus petites, sans niche dans les parois des chambres ou celles des dromoi, et sans forcément de stomion10. Les marches d’escalier identifiées dans les tombes de Frourio-Kambos [30] semblent être un trait architectural assez rare dans le reste de la Grèce11.

    Fig. 2. Tableau des caractéristiques des tombes à chambre de l’âge du Fer.

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    5La définition de la tholos fournie par O. Pelon est la suivante12 : “il s’agit d’une chambre de plan circulaire dont la voûte est construite selon le système de l’encorbellement à laquelle donne accès une entrée, ou stomion, ouverte dans la maçonnerie, précédée en principe d’un couloir, ou dromos, aménagé dans le prolongement d’un des rayons de la chambre”. La tombe maçonnée était recouverte par un tumulus qui permettait de protéger et de consolider la coupole. La base du tertre pouvait être entourée par une ceinture de pierres13. La définition stricte d’O. Pelon permet de désigner sous cette appellation une forme spécifique de l’architecture mycénienne, “ses dérivés immédiats”14 ainsi que ses descendantes protogéométriques, mais exclut les diverses variantes plus éloignées. Ce type de tombe n’est présent dans notre région que dans le sud, à Frourio-Kambos [30]. Tout comme les tombes à chambre voisines du même site, ces tholoi ont été réutilisées et transformées à l’époque romaine en structures artisanales. À l’origine, elles étaient orientées ouest-est avec le dromos à l’ouest. Leurs dimensions sont relativement petites, comme les tombes protogéométriques thessaliennes, c’est-à-dire plus modestes que leurs prédécesseurs mycéniennes15. Selon A. Chondroyianni-Metoki, en dépit de l’absence d’ossements, l’inhumation serait à envisager étant donné la prédominance de ce rite dans la région. Toutefois, les exemples thessaliens où l’inhumation et la crémation sont pratiquées nous invitent à rester prudents sur l’identification du rite16.

    Un héritage mycénien direct ou indirect ?

    6L’influence mycénienne au Bronze Récent est bien attestée au niveau du mobilier dans la région d’Aiani17, dans le nord de la Piérie18, dans la région de l’Olympe, autour de l’ancienne Leibéthra19, ainsi qu’au niveau de l’architecture des tombes individuelles. Toutefois, en l’état actuel de la documentation, seules les tombes de Frourio [30] remonteraient à la toute fin du Bronze Récent. Celles de Piérie, de l’âge du Fer, ne semblent donc pas être un héritage direct de l’époque mycénienne. On peut alors se demander s’il ne s’agirait pas plutôt d’un héritage indirect ou d’une influence de la Thessalie, où ces tombes si populaires au Bronze Récent continuent d’être construites à l’âge du Fer (fig. 3)20.

    Fig. 3. Carte de répartition des tombes à chambre et à tholos en Macédoine et en Thessalie à l’âge du Fer (A.-Z. Chemsseddoha à partir d’un fond relief d’A. Chabrol obtenu à l’aide des données ASTER GDEM, logiciel Global Mapper).

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    Les tombes à habitacle en tertre : l’exception almopienne

    Caractéristiques morphologiques

    7Dans cette catégorie nous considérons les tombes découvertes dans les sites de la région du bassin d’Aridaia en Almopie (fig. 1 et fig. 4), notamment Konstantia [49] qui est le mieux documenté dans la bibliographie21. Les tombes sont aménagées dans la masse tumulaire ou bien dans le sol. Les chambres sont circulaires ou ovales (catalogue, fig. 31, 35), quadrangulaires (catalogue, fig. 33, 34, 36, 38) ou allongées avec une extrémité absidiale. L’accès de la plupart des chambres est matérialisé par un dromos systématiquement orienté à l’est, de longueur variée. Le passage du dromos à la chambre peut être marqué par un stomion et des jambages, qui auraient également servi de marqueurs à la tombe. Cette entrée est parfois obstruée par des pierres ou une seule dalle. Les parois des chambres sont parfois aménagées d’une assise de gros blocs de pierre parfois travaillés ou bien d’orthostates, (catalogue, fig. 33, 35), tout comme les dromoi. Le sol des chambres est aménagé d’une couche de petites pierres brutes, de galets, ou de pierres plates (catalogue, fig. 38)22. Les défunts et les objets d’accompagnement déposés au sol sont parfois recouverts d’une couche de pierres. La question du toit de ces tombes reste problématique. Certaines tombes rectangulaires étaient fermées par des dalles de pierres. Pour la T. 26 de Konstantia [49], ce système aurait toutefois été délaissé au cours du temps et le tout rempli de pierres23. Pour les autres tombes, circulaires ou ovales, aucun départ de voûte n’a été identifié. Si la face interne de certains blocs de parement est dégrossie, ce n’est pas le cas pour la face supérieure, qui ne peut donc pas constituer un lit de pose. Les jambages ne servent à supporter ni linteau, ni toit. Certaines de ces tombes à habitacle n’étaient recouvertes d’aucun tertre visible et certaines, plus petites, rectangulaires, se rapprochent davantage de la ciste à orthostates. À Konstantia [49], les différentes variantes seraient liées à une évolution architecturale depuis les tombes ovales sous tertre avec dromos aux simples tombes orthogonales. Il ne s’agit toutefois que d’une hypothèse, la chronologie des tombes méritant d’être affinée24.

    Fig. 4. Dimensions des tertres et des tombes à habitacle dans la région du bassin d’Aridaia.

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    Les tombes d’Almopie : entre “pseudo-tholoi” et tombes mégalithiques

    8Les tombes d’Almopie rassemblent les traits caractéristiques des tholoi (chambre circulaire maçonnée, dromos, stomion et jambages), mais les éléments pris indépendamment ainsi que leur agencement reflètent une utilisation plus symbolique que fonctionnelle. La faible hauteur des tombes (moins de 1 m) complique une éventuelle déposition des corps par un accès latéral, d’autant plus lorsque les jambages réduisent l’entrée ou bien lorsque ceux-ci ne débouchent sur aucun dromos. Les corps devaient être introduits par le dessus. On retrouve toutefois des pratiques analogues à celles des tholoi de Grèce méridionale, comme la relégation d’anciennes sépultures ou le dépôt de vases brisés dans le dromos25. En revanche, on notera l’absence de fosses creusées à l’intérieur des chambres sépulcrales ou de niches aménagées dans les dromoi26. Si on s’écarte de la stricte définition d’O. Pelon, la tombe à tholos est associée à des réalités diverses, comme le montre l’exemple de la Crète, et en particulier la nécropole de Karphi, où les tholoi, si petites, devaient accueillir les défunts par le dessus et non par leur entrée latérale27.

    9L’installation des nécropoles de Neromyloi-Prodromos [48] et de Konstantia [49] pourrait remonter à la toute fin de l’âge du Bronze, mais la majorité des tombes semble surtout dater de l’âge du Fer28. Les pratiques funéraires de l’âge du Bronze sont presqu’inconnues dans la région et la construction de ces monuments apparaît plutôt comme un développement local, assez soudain, très populaire, mais dans une région géographique limitée au bassin d’Aridaia et à ses abords. Aucune construction analogue n’a été identifiée dans les régions limitrophes immédiates, mais elles rappellent peut-être l’architecture funéraire thasienne utilisée dès la fin de l’âge du Bronze et au cours de l’âge du Fer, qui combine tombes maçonnées, amoncellement de pierres, chambres funéraires et antichambres29. Il y a toutefois un certain nombre de différences. À Thasos, la crémation et l’enchytrisme sont attestés, les grandes tombes ont plusieurs chambres funéraires, aucune n’est réellement pourvue d’un dromos sauf si on considère comme tel ce que H. Koukouli-Chryssanthaki appelle les antichambres (προθάλαµος). Par ailleurs, alors qu’à Thasos les parois des tombes sont construites à l’aide de plusieurs assises de pierres30, celles des tombes d’Almopie sont constituées d’une seule série de gros blocs fichés verticalement à la manière des tombes mégalithiques, qui rappelle également les périboles monumentaux de la nécropole protogéométrique de Tsikalario sur l’île de Naxos31. La tradition mégalithique est en réalité largement répandue en Thrace égéenne avec ce qu’on appelle communément les tombes-dolmens (fig. 5). Il s’agit de tombes construites, à parois souvent monolithiques, définissant une chambre funéraire qui peut être précédée d’une antichambre ou d’un dromos. Elles sont parfois fermées par des dalles à la manière des dolmens. Chaque tombe est souvent recouverte d’un tumulus de terre et de pierres (aujourd’hui érodé et laissant la tombe à nu) de 10 à 12 m de diamètre et de 3 à 4 m de hauteur, et entouré d’un cercle de pierres. Ces tumuli ont été repérés par centaines dans les Rhodopes orientaux et dans la région du massif du Sakar et de la chaîne de la Strandja, à la frontière de la Bulgarie et de la Turquie. Les premiers monuments remonteraient au début de l’âge du Fer, mais continuent d’être construits et utilisés aux époques historiques, parfois jusqu’au début de l’époque hellénistique32. Malheureusement la majorité d’entre eux a été pillée et leurs datations sont sujettes à débat33.

    Fig. 5. Carte de répartition des tombes mégalithiques de Thrace (A.-Z. Chemsseddoha à partir d’un fond relief d’A. Chabrol obtenu à l’aidee des données ASTER GDEM, logiciel Global Mapper.

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    Les tombes à fosse

    10La tombe à fosse est une catégorie de tombe impliquant le creusement dans le sol d’une cavité destinée à recevoir la dépouille de défunts inhumés, des restes brûlés de crémations primaires ou bien des sépultures en vases (crémations secondaires ou enchytrismes). L’absence ou la présence d’aménagement à l’intérieur constituent les types et les variantes de cette catégorie (fig. 6). Comme nous l’avons vu, les défunts peuvent être placés dans des contenants dits mobiles (tissu, vase, cercueil, sarcophage, etc.). L’identification des types de tombes et des variantes est dépendante des données taphonomiques. Les aménagements bien conservés (en céramique ou en pierre) sont bien connus, mais l’aspect originel des tombes ne peut être restitué totalement que par l’analyse croisée des données ostéologiques, taphonomiques et architecturales. Pour notre région d’étude, les études ostéologiques ont été publiées indépendamment des tombes et du matériel. S’il n’est pas encore possible de comprendre pleinement le milieu de décomposition des sépultures, nous pouvons toutefois dégager les grandes tendances architecturales.

    Fig. 6. Les principaux types de tombes individuelles en Grèce – schémas hypothétiques.

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    Les tombes à fosse simple

    11Les fosses simples correspondent à des cavités creusées aux dimensions plus ou moins proches de celles des défunts, sans parement, remplies de terre jetée volontairement à l’intérieur ou infiltrée à la suite de la destruction d’une couverture en matériaux périssables. L’existence de parements en bois ou de cercueil ne peut être exclue, mais nous n’en avons actuellement aucune preuve matérielle certaine. À Toronè [101], les squelettes de quelques inhumations étaient pris dans une couche de terre de couleur sombre, de texture fine et légère, qui résulterait d’une décomposition de matières organiques – bois, branches, ou vêtements34. Sans exclure cette hypothèse, il faut toutefois rappeler que le sédiment autour du défunt peut se transformer par l’action conjointe de la dégradation des corps et des agents extérieurs (insectes, lombrics, etc.) qui contribuent à mélanger les couches et brouiller également les limites du creusement des fosses35. Dans notre descriptif, nous distinguerons les fosses simples de celles qui sont prévues pour les sépultures en vase.

    Les fosses simples sans contenant mobile identifiable

    12Des fosses simples, sans mention de parement ou de couvercle en pierre, ont été enregistrées pour un peu plus d’une quinzaine de nécropoles (fig. 7). Les fosses sont rectangulaires36, rectangulaires à angles arrondis ou ovales épousant alors davantage le corps des défunts37. Elles peuvent également renfermer des crémations primaires, comme dans trois cas de Makrygialos [80]. Une variante de la fosse simple est la fosse étagée, identifiée dans cette même nécropole. Une première fosse est creusée puis une seconde, plus petite, créant ainsi une marche qui devait servir, d’après les fouilleurs, à supporter un couvercle en bois, sur le même modèle que celles qui sont fermées par une plaque de pierre38.

    Fig. 7. Carte de répartition des tombes à fosse de l’âge du Fer (A.-Z. Chemsseddoha à partir d’un fond relief d’A. Chabrol obtenu à l’aide des données ASTER GDEM, logiciel Global Mapper).

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    Les fosses pour les sépultures en vase

    13Les fosses simples renfermant des crémations secondaires sont attestées dans huit nécropoles (fig. 7), et on peut les supposer pour trois autres supplémentaires39. Les fosses sont le plus souvent circulaires ou ovales. Les informations les plus complètes proviennent de la fouille de Toronè [101], où les fosses mesurent de 0,25 à 0,80 m de longueur ou de diamètre, et de 0,10 à 0,40 m de profondeur40. On notera l’absence de tombes dites “trench-and-hole” caractéristiques à Athènes41.

    14Comme pour les urnes cinéraires, les enchytrismes étaient en majorité placés dans des fosses simples. Malheureusement, la forme et les dimensions des creusements ne sont pas renseignées dans la bibliographie consultée. Pour des raisons pratiques on peut supposer que les fosses étaient bien plus longues que les vases funéraires eux-mêmes. En effet, pour les enchytrismes d’adultes en pithos, les corps étaient très certainement introduits une fois le vase placé dans la fosse. Pour les immatures, les procédures étaient peut-être plus variées, comme en témoignent certains enchytrismes de Mendè [99], pour lesquels une partie de la panse ou du col des vases avaient été brisés pour le dépôt du corps des jeunes individus42. Pour les enchytrismes d’adultes, la fouille minutieuse du pithos funéraire de Nichoria daté du Géométrique Récent, permet d’éclairer les étapes de la mise en place d’un tel dispositif (fig. 8)43. La tombe se présente au moment de la fouille comme un amoncellement de pierres de 3 x 1,70 m. Il recouvre une fosse recevant un pithos, couché sur la panse, l’ouverture fermée par des pierres plates. La tombe renferme la sépulture d’un homme adulte en position allongée sur le dos, la tête orientée vers l’ouverture du vase. La restitution des archéologues est la suivante : une grande fosse a été creusée, le pithos a été placé de manière à ce que le fond du vase soit contre la paroi de la fosse, fixé par des pierres de calage soigneusement agencées. Un espace d’1,10 m laissé libre entre l’ouverture du vase et la paroi permettait de faciliter le dépôt du corps. Le défunt est introduit par les pieds et le mobilier est poussé à l’intérieur. Des pierres plates sont plaquées contre l’embouchure, l’espace vide de la fosse est comblé de terre et de pierres brutes et d’autres sont ensuite empilées sur le tout pour former l’amas de pierres. L’exemple de Nichoria nous permet de mieux comprendre les enchytrismes d’Ierissos (catalogue, fig. 126). La masse importante de pierres placées contre la plaque-couvercle comble un vide et la forme rectangulaire de certains correspond peut-être au négatif de la fosse. Cet espace facilitait probablement la réouverture de la tombe pour l’introduction d’autres défunts tout en signalant peut-être cette limite en surface.

    Fig. 8. Nichoria, enchytrisme en pithos (Mc Donald et al. 1983, 480 pl. 4.4 et 4.5).

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    Les fosses aménagées

    15Les aménagements des fosses sont divers (fig. 9). Le plus courant est ce qu’on appelle la ciste à orthostates44. Cette expression sert à désigner une fosse rectangulaire avec des parois aménagées d’une ou de plusieurs dalles posées de chant, et, fermée également par une ou plusieurs dalles de pierres, donnant ainsi l’apparence d’un coffre ou d’une boîte comme le reflète l’expression grecque moderne κιβωτιόσχηµος τάφος. Certaines fosses ont des parois aménagées avec des blocs de pierre, ou des galets, des variantes qui peuvent simplement être liées à la disponibilité des matériaux45. Ainsi nous désignerons par cistes les fosses à parois aménagées, mais toujours en précisant le type de parement : cistes à orthostates, à blocs, à galets, à parement de briques de terre crue, ou à parement d’argile.

    Fig. 9. Carte de répartition des tombes à fosse aménagée de l’âge du Fer (A.-Z. Chemsseddoha à partir d’un fond relief d’A. Chabrol obtenu à l’aide des données ASTER GDEM, logiciel Global Mapper).

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    Les cistes à orthostates

    16La ciste à orthostates est une tombe à fosse dont les parois sont recouvertes par des dalles fichées verticalement. Très courantes dans notre région, ces tombes renferment généralement des inhumations primaires sans contenant mobile. Toutefois, on trouve quelques sépultures en vase, en majorité des crémations secondaires en urnes (fig. 9). En effet, cette association est caractéristique de la nécropole Koukos [102] (catalogue, fig. 124), tandis qu’il n’y en a que deux dans la nécropole voisine de Toronè [101]46 et une seule mentionnée pour Nea Efkarpia [93]47. Plus courte que les cistes pour les inhumations, leur forme de coffre a été adaptée pour recevoir les urnes. À Palio Gynaikokastro [65], les petits caissons en pierres, retrouvés contre la façade extérieure des enclos-plateformes, diffèrent des cistes à proprement parler car elles s’appuient contre les monuments dont elles constituent une extension au gré des besoins (catalogue, fig. 66). La forme la plus courante de la ciste à orthostates est la ciste simple à parement de dalles posées de chant sans mortier, mais on trouve également des cistes dans des fosses étagées, des cistes compartimentées et des cistes monumentales.

    Les cistes simples

    17Les cistes simples sont représentées dans un peu plus d’une cinquantaine de nécropoles. Les longs côtés sont aménagés d’une à plusieurs plaques de pierre, qui s’appuient sur des petits côtés qui n’en ont qu’une seule. Le parement prend alors parfois la forme d’un double H, permettant probablement une meilleure stabilité de l’ensemble (catalogue, fig. 12, 30). Un tel aménagement se retrouve au début de l’âge du Fer en Épire dans les tumuli de Pogoni [EP-2] (catalogue, fig. 138) ou bien à la fin de l’âge du Bronze dans les tertres de Marmara48. Généralement, aucun mortier n’est utilisé, excepté à Agios Pantéléïmon [2], où de l’argile marron a probablement servi à stabiliser les parois49. Les cistes à parois monolithiques sont plutôt rares : la “Slab grave” de Chauchitsa [62], les tombes de Kranidia-Kryovryssi A [33] et quelques-unes à Axioupoli [64] et Agios Pantéléïmon [2]. Ces cas ont toutefois peu de choses en commun. À Chauchitsa [62] un seul des côtés de la “Slab grave” est monolithique. À Kranidia-Kryovryssi A [33], on a remployé des stèles anthropomorphiques, et, à Axioupoli [64], le nombre de dalles par côté dépend tout simplement de la longueur de la tombe50. On observe la même chose dans les cistes plus anciennes de Marmara51. Toutefois pour les cistes de la fin de l’âge du Bronze en Grèce centrale et méridionale, la variabilité du nombre de dalles de pierre ne s’expliquerait pas seulement par la longueur des tombes, mais serait également liée à la disponibilité des matériaux et au soin accordé à l’architecture52.

    18Les cistes aménagées pour les urnes cinéraires de Koukos [102] et Nea Efkarpia [93] reposent sur le même principe que celles pour les inhumations, sauf qu’elles sont plus petites (1 m de longueur pour les tombes de Koukos). En revanche, celles de Toronè [101] diffèrent car elles sont aménagées autour de l’urne cinéraire (fig. 6). En effet, dans une fosse circulaire (T. 104) ou ovale (T. 102), l’urne, calée au centre et fermée, est ensuite encadrée par des pierres plates maintenues par des pierres intercalaires. Le tout est fermé par une dalle, créant ainsi un petit caisson parfaitement ajusté53. Rien de tel n’est mentionné pour Koukos [102]. La ciste compartimentée T. 20 de cette nécropole est un cas particulier qui n’a pas de parallèle54.

    Les cistes dans des fosses étagées

    19Les cistes à orthostates peuvent être placées à l’intérieur de fosses dites étagées. Comme pour les tombes à fosse, cette variante est caractéristique de la Piérie55 (catalogue, fig. 92) et rappelle les tombes connues à Lefkandi56. Sur les hauteurs de l’Olympe à Petra-Treis Elies [88], cette variante s’inscrit dans la continuité de l’architecture funéraire du Bronze Récent, comme le montre l’exemple de Spathes-Agios Dimitrios [b-4], tandis que dans la Piérie du Nord, elle apparaît en rupture avec les tombes à fosse de la période précédente.

    Les cistes compartimentées ou avec coffre ajouté, et les cistes monumentales

    20La première variante est documentée par deux nécropoles, Agios Pantéléïmon [2] et Arnissa [40], tandis que la seconde n’est documentée qu’à Agios Pantéléïmon [2].

    21Certaines cistes sont subdivisées ou se voient ajouter un petit coffre à une extrémité en vue de servir d’ossuaire à d’anciennes sépultures déplacées (catalogue, fig. 4). Si ce petit coffre est aménagé par la suite, cela suppose qu’à un moment on a décidé, peut-être par manque de place, d’élargir la fosse et d’aménager cet espace réservé aux défunts plus anciens. Cela n’est donc possible que lorsque l’espace autour de la tombe le permet. La situation est donc différente pour les cistes monumentales attestées à Agios Pantéléïmon [2] (catalogue, fig. 5), dont les grandes dimensions et les longs côtés monolithiques supposent un large espace réservé, un projet architectural élaboré en amont impliquant un investissement en temps et en travail important.

    Les matériaux utilisés et la question du remploi de stèles anthropomorphiques

    22Pour la construction des tombes à ciste, le schiste est le plus fréquent. Cette roche a probablement été sélectionnée pour ses propriétés physiques de débitage en feuillets, tandis que le calcaire est beaucoup moins usité57. Les tombes d’Agios Pantéléïmon [2] présentent une hétérogénéité originale de roches (schiste, calcaire et conglomérat), à laquelle s’ajoute une variété des dimensions des dalles. Les tombes de Giannitsa-Talabassi [60] sont toutes en grès (catalogue, fig. 50) et, pour une seule, avaient été employées des dalles de poros (T. 2)58. Dans la nécropole de la toute fin de l’âge du Bronze de Kranidia-Kryovryssi A [33], des stèles anthropomorphiques ont été remployées pour quelques parois des cistes. En Grèce de telles stèles sont connues pour les périodes pré- et protohistoriques et ont d’ailleurs fait l’objet d’un article de synthèse59. Le cas de Kranidia est toutefois unique dans notre région. En effet, dans les deux autres cas faisant intervenir de tels remplois, les stèles sont utilisées en couvercle de ciste pour une tombe de Thermi [96] (catalogue, fig. 105)60, et dans la construction d’un enclos archaïque renfermant des crémations à Ierissos [103]61. En revanche on peut observer un certain parallèle en ARYM dans la nécropole d’Ulanci-Dimov Grob [RMb-1], utilisée vers le xiiie-xiie siècle. Le long côté sud de la tombe à ciste T. 32 remploie une stèle gravée portant la représentation d’un guerrier en armes et en habits d’apparat62.

    Les cistes à blocs de pierre

    23La ciste à blocs de pierre consiste en une fosse dont les parois sont recouvertes de pierres disposées sur plusieurs assises plus ou moins régulières (boulder-cist, gebaute Steinkiste)63. Ces tombes sont fréquentes en Piérie64, à Vergina [75], et sont mentionnées pour d’autres nécropoles de la région de Kilkis et de la côte orientale du Golfe Thermaïque (fig. 9). À Nea Philadelpheia [91], il existe toutefois une variante circulaire adaptée de la crémation secondaire en urne (catalogue, fig. 100). Les cistes à parement de galets comme à Thermi [96], Agrosykia [58] (catalogue, fig. 45), ne sont que des variantes des cistes à blocs. Elles peuvent intégrer des fragments de pithoi65. À Vergina [75], il y a 43 cistes à blocs de pierre. M. Andronikos en avait reconnu beaucoup moins car selon lui les fosses à bordure de pierres ne correspondaient pas au même type66. En revanche, pour A. Bräuning et I. Kilian‑Dirlmeier cette rangée de pierres correspond à l’assise inférieure de parois non conservées67.

    24À Nikiti-Aï Giannis [100], les trois tombes à “péribole” renfermant chacune un enchytrisme en pithos, ainsi que les deux tombes semi-circulaires abritant des probables crémations secondaires forment un groupe particulier qui n’a pas de parallèle local (catalogue, fig. 110). Les premières correspondent à des enclos ovales en maçonnerie de pierres sèches, soigneusement bâtis, avec un parement interne, faisant jusqu’à 1 m de hauteur conservée, et avec des parois qui peuvent aller jusqu’à 0,50 m d’épaisseur. Une des trois tombes était fermée par trois grandes dalles de granite68. À l’intérieur, un pithos est couché sur le flanc, fermé par une plaque de schiste et/ou un blocage de pierres brutes, qui se prolonge pour former une portion de l’enclos. Les pithoi renfermaient chacun deux individus (dépôts simultanés ou différés ?), le cairn a donc pu servir à marquer l’accès latéral au contenant funéraire et permettre une introduction facilitée des défunts sans détruire les parois soigneusement construites. Localement ce type de tombe est unique. On peut le considérer comme une version monumentale des petites bordures de pierres entourant généralement les pithoi comme à Ierissos [103] (catalogue, fig. 126). En se tournant vers l’Est, on trouve quelques parallèles intéressants, notamment dans les nécropoles de Kentria et de Tsiganadika à Thasos69, ainsi qu’à Mesembria-Zônè sur la côte thrace égéenne où les pithoi sont associés à des aménagements en pierre (secteur du tumulus 2)70.

    Les cistes à parement de briques de terre crue et à parement d’argile

    25À l’âge du Fer dans notre région, les cistes à parement de briques de terre crue sont rares puisqu’on n’en a relevé que pour la nécropole de Stravroupoli-Polichni [94]. Elles renferment des inhumations et diffèrent donc des cistes attiques, dans lesquelles les briques ont servi à soutenir un bûcher, comme c’est probablement le cas pour la tombe de la “ riche Athénienne” découverte au nord de l’Aréopage à Athènes71. En revanche, on en trouve à Lefkandi et ces parois pouvaient servir à soutenir un couvercle en bois72.

    26Les cistes à parement d’argile ne sont mentionnées que pour Stavroupoli-Polichni [94] et Oraiokastro [92] (catalogue, fig. 101). Ces deux tombes renferment des inhumations et non des crémations primaires et, d’ailleurs, aucune trace de rubéfaction n’est mentionnée. Nous n’avons pas trouvé de comparaison dans le reste de la Grèce.

    Les fosses à blocage de pierres

    27Nous considérons ici les fosses comblées d’un amas pierreux73, que nous avons identifiées dans quelques sites de Macédoine Centrale (catalogue, fig. 103)74. À Chauchitsa [62], S. Casson appelle ce type de tombe “cairn-burial”. D’après l’auteur, ces amas de pierres auraient servi à protéger la sépulture des animaux sauvages – et en particulier des loups qui parcourent encore la région à l’époque de l’auteur75. Par comparaison on rencontre également ces tombes en Albanie, comme dans le tertre de Kuç i Zi [AL-2]76. À l’époque archaïque, on trouve ces blocages par-dessus les sépultures les plus riches de la nécropole d’Archontiko et de Trebenište77, tandis qu’à l’âge du Fer, il ne semble pas que ce dispositif soit lié à la richesse de la tombe.

    Fermer la tombe : les multiples choix de couvertures

    28Les tombes à fosse ou à ciste sont fermées par divers dispositifs que le schéma de la fig. 10 présente de manière simplifiée. Il est très probable que des tombes individuelles sans couvercle au moment de la fouille étaient fermées à l’origine par un dispositif en bois. La présence de telles couvertures peut se déduire du mode de comblement des fosses, par colmatage progressif à la suite de la désagrégation du bois au cours du temps. Ce phénomène peut être identifié par un examen attentif de l’agencement des os, des connexions articulaires et de la disposition du mobilier lorsque la conservation le permet78. Pour notre région, ces informations ne sont pas encore disponibles. Toutefois, certains aménagements suggèrent l’existence de tels couvercles, comme les margelles aménagées au bord des fosses secondaires accueillant les défunts dans la nécropole de Makrygialos [80] (catalogue, fig. 92). À Vergina [75], les grosses pierres retrouvées aux angles ou contre les côtés de certaines fosses pouvaient peut-être avoir la même fonction79. D’autre part, selon M. Andronikos, la finesse de la terre retrouvée à l’intérieur de certaines tombes traduirait une infiltration progressive des sédiments durant la décomposition d’un couvercle en matériaux périssables80. Il est actuellement difficile d’aller plus loin et ce sont bien sûr les dispositifs en pierre qui sont les plus couramment identifiés sur le terrain.

    Fig. 10. Schéma des différentes couvertures associées aux tombes individuelles.

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    29Ce sont les couvertures des fosses simples qui présentent le plus de variété. Les dalles de pierre sont les plus courantes et ont surtout été observées dans les nécropoles de la région de Thessalonique et en Piérie. Pour les tombes à ciste, ce dispositif est aussi répandu que ce type de tombe. À Makrygialos [80] et à Petra Treis Elies [88], les dalles de pierre reposent sur le rebord de la fosse interne. À Agios Pantéléïmon [2], Tzamala [68] et dans les nécropoles du sud de la Piérie, les dalles de couverture de certaines tombes étaient jointées avec de l’argile. Dans quelques rares cas, les fosses81 ou les cistes82 ne sont fermées que par une seule grande plaque de pierre, aménagement qu’on va retrouver à l’époque archaïque, à Acanthe par exemple83.

    30Une première variante de ce dispositif consiste à ajouter autour des plaques de couverture une bordure de petites pierres brutes. Ce dispositif ne concerne que des tombes à fosse (catalogue, fig. 101) de la région de Thessalonique et de Chalcidique84. On notera à Ierissos [103] l’association du schiste pour les plaques de pierre et du calcaire pour les petites pierres – dans ce cas, ce sont donc les propriétés physiques de la roche qui déterminent leur fonction dans l’architecture de la tombe. Dans le cas de Nea Efkarpia [93], les petites pierres brutes auraient aidé à maintenir les dalles de couverture de la tombe à fosse85.

    31La deuxième variante très proche, mais ne concernant que quelques cistes, consiste à placer autour de l’ouverture de la tombe des plaques de pierre, comme pour la T. 1 de l’ensemble de Plagia [97] (catalogue, fig. 54), dispositif qu’on retrouve dans le reste de la région de Kilkis, comme à Karathodoreïka [63].

    32Une troisième variante fait intervenir des fragments de pithoi. Ils sont mêlés aux dalles de schiste ou bien utilisés seuls, mais ils ne recouvrent que des tombes à fosse et non des cistes à orthostates86.

    33La quatrième variante est le blocage de pierres placé dans la tombe. Nous en avons déjà parlé plus haut, mais nous ajouterons ici que, dans le cas de Karathodoreïka [63], cet amas pierreux est accompagné en surface par une double bordure circulaire de galets formant alors un petit tumulus. Les fosses recouvertes de pierres ne sont pas inconnues dans le reste de la Grèce, notamment dans le Céramique à Athènes, dès le Submycénien, où elles représentent 5,26 % des tombes des couches I-III. Dans ces tombes, appelées “Steinschüttungsgräber”, une couche de terre et deux couches de petites pierres sont disposées sur le défunt. Selon E. Breitinger, ce procédé permettait non seulement de fermer la tombe sans grand effort, mais aussi de marquer lourdement la rupture entre le cadavre et le monde des vivants87.

    34Enfin la dernière variante, mais qui correspond en réalité à un cas unique, est la T. 126 de Thermi [96] pour laquelle une stèle anthropomorphique représentant un guerrier a été remployée (catalogue, fig. 105)88.

    Du confort pour les défunts : les aménagements intérieurs des tombes

    Les sols aménagés

    35Généralement dans les fosses simples, les restes osseux ont été retrouvés sur le fond des structures. En revanche, dans les tombes à ciste et leurs variantes, il n’est pas rare d’observer la présence de sols aménagés.

    36Notons avant tout que les traces matérielles de planches de bois sont rares et incertaines. Dans certains cas, la présence de dispositif en bois est trahie par quelques clous retrouvés dans la tombe89. Dans notre corpus, il n’y en a qu’une seule occurrence, à Mendè [99], dans une tombe à fosse d’enfant, mais on ignore si elle appartient aux premières phases de la nécropole ou bien à l’époque archaïque90. Les sols aménagés de pierres sont mieux documentés. Les pavements de pierres plates (souvent du schiste) sont les plus répandus et c’est généralement dans les cistes à orthostates qu’on les trouve91. Ceci n’est pas étonnant puisque la dalle de pierre est l’élément de base pour la construction de ce type de tombe (catalogue, fig. 54). À Agrosykia [58], les sols de galets ou de petites pierres sont privilégiés. Ainsi, de manière générale, les types de sols semblent donc être corrélés aux matériaux utilisés pour l’architecture du reste de la tombe. Il y a toutefois des exceptions intéressantes. Dans la zone montagneuse du Vermion, à Tzamala [68], une dizaine de tombes à ciste avaient un sol aménagé de galets et de petites pierres, ce qui n’est pas sans rappeler les tombes de la fin de l’âge du Bronze de Rymnio [32] et de celles d’Elati-Longas [29], plus au sud, le long du court moyen du fleuve Haliakmon92. Différemment, sur la côte de Piérie à Makrygialos [80], l’utilisation de gravier et de sable comme lit pour les défunts dans les fosses et les cistes étagées évoque également une pratique assez courante à l’époque mycénienne93. Enfin, on observe quelques pratiques originales, comme dans la nécropole tumulaire de Dion [86], où on rapporte l’existence d’une couche d’argile rouge sous les restes osseux d’une des tombes94. En Chalcidique, à Toronè [101], les grands fragments de pithoi, sur lesquels reposent les enfants des tombes 1 et 12, sont des cas particuliers car ils rappellent les enchytrismes d’une certaine manière, tandis que dans la tombe 7 du même ensemble, le fragment de vase sert cette fois de coussin funéraire à la défunte95.

    Les coussins funéraires

    37Dans certaines tombes la tête du défunt reposait sur une pierre plate faisant office de coussin. Cette pratique, qui apparaît si anodine au premier abord, est en réalité singulière, peu courante, mais attestée dans une zone géographique relativement bien définie. En effet, ce dispositif est surtout associé à des cistes à orthostates de nécropoles situées en Macédoine Occidentale, plus précisément dans la région du lac Vegoritis, et dans celle d’Aiani et du lac de Polyphyto96. Par comparaison, plus à l’ouest en Épire, des coussins funéraires en pierre ont été trouvés dans sept tombes de la nécropole de Vitsa Zagoriou [EP-4]97, et dans une tombe de la nécropole de Konitsa-Liatovouni [EP-5]98. On ne peut exclure dans le reste de notre région l’utilisation de coussins en matériaux périssables, une pratique qui ne peut toutefois être documentée que par l’observation sur le terrain des liaisons ostéologiques du rachis cervical et du bloc crânio-facial99.

    Les vases funéraires

    38Parmi les sépultures en vase, il faut distinguer les enchytrismes (sépultures à inhumation) et les urnes cinéraires (sépultures secondaires à crémation). Des enchytrismes ont été identifiés dans 21 sites de notre corpus (fig. 11). Dans la nécropole de Toronè [101], ce que nous avons appelé les pseudo-enchytrismes (T. 1 et T. 2), ne peuvent pas être considérés comme des enchytrismes à part entière. Les dépouilles, non brûlées, reposent sur des grands fragments de pithoi, qui s’apparentent alors davantage à des éléments de l’aménagement intérieur des tombes100. C’est également ainsi que C. Ziota nomme certaines tombes de la nécropole de l’âge du Bronze de Xeropigado, où les défunts sont déposés sur des grands fragments de vases de stockage ou recouverts pas ceux-ci101. Cette expression est commode mais elle ne doit pas gommer les différences fondamentales qui demeurent avec l’enchytrisme. Ces deux variantes impliquent des séries de gestes distincts (dépôt sur des tessons/insertion dans des vases) – le pseudo-enchytrisme étant bien plus proche de la tombe en fosse que de la sépulture en vase102.

    Fig. 11. Carte de répartition des enchytrismes de l’âge du Fer (A.-Z. Chemsseddoha à partir d’un fond relief d’A. Chabrol obtenu à l’aide des données ASTER GDeM, logiciel Global Mapper).

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    39Ainsi à l’âge du Fer, l’enchytrisme est répandu dans une large zone géographique, mais en l’état actuel de la documentation, il est quasiment absent à l’ouest du Vermion et en faible nombre dans la région du lac Vegoritis103. Dans le reste de notre région, leur nombre varie d’une nécropole à l’autre. À Mendè [99], Ierissos [103], Nikiti-Aï Giannis [100] et Nea Zoï-Terikleia [53], il est le type de tombe privilégié (75 à 90 % des tombes). À Axioupoli [64], les enchytrismes représentent un tiers des tombes, tandis qu’à Vergina [75] cette pratique est courante, mais ne représente en réalité que 15 % des tombes identifiées. Par comparaison, beaucoup moins encore ont été trouvés dans les tumuli à l’ouest de Dion [86]. Parmi les grandes nécropoles planes de la région de Thessalonique, l’enchytrisme est mentionné comme pratique, mais le nombre n’est pas précisé.

    40Dans 18 sites, les vases funéraires renfermaient des restes brûlés. Bien que le principe de base soit le même, la sépulture secondaire à crémation en urne n’implique pas les mêmes contraintes que l’enchytrisme. Les vases utilisés sont tous en céramique et sont relativement variés. La fig. 12 présente de manière simplifiée les formes principales utilisées pour les deux rituels.

    Fig. 12. Schéma des différents contenants funéraires pour les enchytrismes et les crémations secondaires.

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    Les formes céramiques utilisées pour les enchytrismes

    Les pithoi

    41Le pithos est la forme la plus utilisée pour les enchytrismes. On trouve de grands pithoi capables de renfermer parfois plusieurs individus, comme à Ierissos [103], mais aussi de plus petites jarres pithoïdes pour les immatures, comme à Axioupoli [64], Nea Zoï-Terikleia [53] ou Mendè [99].

    42À Vergina [75], peu d’intérêt a été porté à ces contenants lors des premières missions de fouille. Un seul a été restauré (fig. 13) et les fragments des autres vases n’ont pu être étudiés104. Les pithoi mesurent entre 1,05 m et 1,90 m de longueur, jusqu’à 1 m de diamètre, et portent un anneau plastique parfois décoré105. À Nea Zoï-Terikleia [53], on notera que les dimensions des contenants varient en fonction de l’âge des défunts : les petites jarres renferment des immatures tandis que le grand pithos d’1,80 m de longueur abrite la sépulture d’un adulte. Dans cet ensemble, les petits pithoi sont utilisés seuls, ou bien, assemblés bord à bord avec des marmites à supports ou pyraunoi (catalogue, fig. 41, 43).

    Fig. 13. Un pithos du Tumulus A à Vergina (d’après Andronikos 1969, pl. 134 Εφορεία Αρχαιοτήτων Ηµαθίας. Τα δικαιώµατα των εικονιζόµενων µνηµείων ανήκουν στο Υπουργείο Πολιτισµού και Αθλητισµού (N. 3028/2002)).

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    43Les pithoi sont beaucoup moins utilisés en urnes cinéraires. Nous les avons relevés dans seulement quatre ensembles sur les 18 où ce rituel est attesté : Axioupoli [64], Vergina [75], Toronè [101] et Koukos [102]. La majorité des cas proviennent de Chalcidique et plus précisément de la nécropole de Koukos [102] (34 pithoi). L’embouchure fermée par une pierre plate106, ces récipients servent de réceptacles directs pour les restes brûlés107 ou de contenants indirects pour les urnes cinéraires, dans une forme d’imitation de l’enchytrisme. On retrouve de manière beaucoup plus limitée le même phénomène dans la nécropole voisine de Toronè [101]. La base d’un vase pithoïde a servi d’urne cinéraire dans le cas de la T. 89 et de lit à l’amphorisque de la T. 27 (datées de la phase III/IV de la nécropole), à la manière des pseudo-enchytrismes T. 1 et T. 2 plus anciens (phases IA et IB)108. La forme de la tombe a été conservée, mais le rituel modifié. Dans une région plus lointaine le long du fleuve Axios, à Axioupoli [24], on peut se demander si l’utilisation d’un pithos comme réceptacle pour la crémation secondaire A24 n’est pas une transposition de l’enchytrisme, bien attesté dans cet ensemble, dans un souci d’imitation, ou de conformité aux coutumes locales. Pour Koukos [102], il est bien difficile de livrer une explication à cette singulière utilisation du pithos pour les crémations secondaires, puisque aucune inhumation en vase n’est attestée. Dans le reste de la Grèce, ce type de crémation à la manière des enchytrismes n’est pas courant. C’est en Crête qu’on trouve d’autres exemples, et, en particulier, la nécropole d’Olonte où la crémation secondaire en pithos côtoie l’enchytrisme109. En l’état actuel des fouilles de Vergina [75], peu de crémations secondaires ont été découvertes. Parmi elles, une seule était en pithos (LXV-ΑΞ), un récipient décoré appartenant à la fameuse catégorie de ladite “céramique argentée” (fig. 14) caractéristique de la fin de l’époque géométrique en Macédoine Centrale110. Dans le tertre funéraire, il a été placé verticalement, conformément à la disposition traditionnelle des urnes cinéraires.

    Fig. 14. Pithos utilisé comme urne cinéraire à Vergina. Tombe LXV-AΞ. Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 247 fig. 77. Εφορεία Αρχαιοτήτων Ηµαθίας. Τα δικαιώµατα των εικονιζόµενων µνηµείων ανήκουν στο Υπουργείο Πολιτισµού και Αθλητισµού (N.3028/2002).

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    44Avant de servir de contenant funéraire, les pithoi ont servi dans la sphère domestique, comme en témoignent les traces de réparation observées pour ceux de Vergina [75] (fig. 13) et de Ierissos [103]111. Ce phénomène de transfert est également visible pour les marmites à support appelées communément en Grèce du Nord, pyraunoi.

    Les pyraunoi, une spécificité de la Grèce du Nord

    45Le pyraunos est un vase culinaire composé d’un récipient et d’un support, assemblés pour ne former qu’une seule pièce112 (fig. 15). Dans les sites de notre corpus, il est attesté comme vase funéraire dans cinq nécropoles113. Dans trois ensembles, Axioupoli [64], Nea Zoï-Terikleia [53] et Krepeni [9], il est utilisé pour des inhumations, comme couvercle de pithos, comme réceptacle fermé par des pierres ou bien accolé bord à bord à un autre pyraunos formant ainsi un enchytrisme en double-vase. À Vergina [75] ainsi que dans une tombe de Koukos [102], ce récipient est utilisé comme urne cinéraire114. À Nikiti-Aï Giannis [100], un exemplaire fait partie du mobilier d’accompagnement d’une tombe115. Dans les autres tombes de Koukos [102] et le reste de la Chalcidique, on trouve seulement des fragments, souvent des pieds, dispersés dans les tombes (Toronè [101] et Ierissos [103]).

    Fig. 15. Schémas simplifiés des différents types de marmites à support (pyraunoi) (d’après Carington-Smith 2000, 220 fig. 1, Carrington-Smith & Vokotopoulou 1990, 450 fig. 4 (Koukos), Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 195 fig. 93, 203 fig. 106 (Vergina), Chrysostomou A. 1993, 119 fig. 2 (Nea Zoï-Terikleia), Savvopoulou 2012, 156 fig. 13).

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    46Comme les pithoi, les pyraunoi sont déjà des vases usagés lorsqu’ils reçoivent des sépultures. Les vases portent entre autres des traces de chauffe qui trahissent leur fonction domestique initiale116. D’ailleurs à Koukos [102], d’autres marmites similaires ont été trouvées dans l’habitat contemporain117.

    47Fabriqué et utilisé depuis le début de l’âge du Bronze, ce type de vase ne connaît pas un développement unique et homogène118. À l’âge du Fer il y a également des variantes typologiques. On distingue deux catégories. La première comprend les pyraunoi tripodes, à laquelle appartiennent ceux de Koukos [102], Toronè [101] et Nikiti-Aï Giannis [100] (fig. 15, n° 1-3). À un récipient plus ou moins globulaire, sont attachés trois pieds qui servent de support. Ces vases sont des productions locales mais ils sont comparables à leurs homologues mycéniens de la fin de l’Helladique Récent (HR IIIB-C)119. La deuxième catégorie correspond aux récipients dont le support est formé par deux larges pieds120. La panse peut être munie d’un rabat qui recouvre en partie (seitenmantel) ou tout le bas du récipient (rundmantel), avec parfois des perforations pour la ventilation (fig. 15, n° 7-8). Ces récipients ont une longue histoire qui remonte à l’âge du Bronze. Leur développement n’est pas lié à une influence ou une tradition mycénienne. Ils seraient une adaptation de récipients connus dans les Carpates et le bassin du Danube, qui se seraient diffusés depuis l’intérieur des terres vers le sud par le fleuve Axios121.

    48Ainsi, on constate, qu’excepté en Chalcidique où les pyraunoi semblent partager des traits communs, ailleurs, les variantes locales sont plus fortes, à chaque site son type de marmite. Vergina [75] se distingue en plus des autres par leur utilisation comme urnes cinéraires, une pratique qu’on retrouve dans quelques tombes du Tumulus I de Kuç i Zi en Albanie (fig. 16).

    Fig. 16. Nécropole de Kuç i Zi, crémations secondaires utilisant des pyraunoi. Andrea 1976, 116, pl. 1.

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    49L’utilisation de vases culinaires pour des enchytrismes n’est pas une surprise puisque le terme “enchytrisme” (ἐν χύτρα), utilisé pour désigner les sépultures en vase, renvoie à un ustensile de cuisine (marmite)122. En Grèce méridionale à l’âge du Fer, les chytrai et autres vases domestiques abritent souvent des sépultures de nourrissons (exemples à Érétrie et à Argos)123. Toutefois, l’utilisation de pyraunoi en contexte funéraire reste rare – ceux de Lefkandi sont miniatures et déposés comme vases d’accompagnement dans des tombes du Subprotogéométrique II124. En Grèce du Nord et notamment à Nea Zoï-Terikleia [53], Axioupoli [64] et Krepeni-Giole [9], l’utilisation du pyraunos pourrait donc correspondre à une variante de la sépulture en chytra, adaptée aux vases culinaires locaux – d’autant plus que les défunts semblent être des nourrissons. On connaît peu ou pas les habitats associés à ces nécropoles. Néanmoins, on constate que les tombes de ces trois sites appartiennent à des phases tardives de l’âge du Fer, viiie-viie siècle, une époque pour laquelle a été constatée parallèlement une augmentation significative de ce type de récipient dans les couches de l’habitat de Kastanas125.

    Les autres types de vases utilisés pour les enchytrismes

    50Nous avons vu que le pithos était le vase le plus fréquemment utilisé pour les enchytrismes, excepté dans la nécropole de Mendè [99], où les pithamphores, les amphores, puis les vases stamnoïdes et les hydries sont utilisés pour recevoir les jeunes défunts. Ces céramiques reflètent une riche production locale ainsi que de nombreux contacts avec le reste du monde grec, notamment l’Eubée, à travers les diverses influences stylistiques et les importations126. La pauvreté du mobilier d’accompagnement est compensée par la valeur du contenant funéraire qui devient une offrande en lui-même127. Ces vases permettaient également de souligner le statut social des familles et leur implication dans les échanges commerciaux, entre cette cité florissante et le reste de la Grèce. À la fin du viiie siècle, Mendè se distingue par l’utilisation exclusive de l’enchytrisme pour les nouveau-nés et jeunes enfants, mais elle amorce une pratique qui va se développer à l’époque archaïque dans les autres nécropoles littorales de Chalcidique (Polychrono, Acanthe) et du nord de l’Égée (Abdère)128.

    Les couvercles des enchytrismes : du dispositif simple à la tombe en double vase

    51Les vases funéraires pouvaient être fermés par un dispositif en pierre ou en céramique. À l’image du reste de la Grèce129, le couvercle le plus courant est la pierre plate130. Elle peut être arrondie de manière à correspondre davantage à l’embouchure du vase131. Les récipients pouvaient être fermés par quelques pierres brutes132, qui sont toutefois préférées pour des blocages supplémentaires placés contre le couvercle (catalogue, fig. 96)133. Dans le tumulus A de la nécropole de Drama Z. I. [105], de gros galets identiques à ceux du massif tumulaire sont utilisés pour fermer les enchytrismes. Le dispositif de fermeture en céramique le plus simple se présente sous la forme de grands tessons plaqués contre l’embouchure, qui proviennent d’un autre vase ou bien du vase funéraire qu’on a brisé pour introduire le défunt, comme ça peut être le cas à Mendè [99]134. On notera alors le paradoxe entre le soin accordé à la fermeture du vase et le trou fait dans la panse. Dans la nécropole coloniale archaïque d’Acanthe (Ierissos), on trouve le même procédé, mais dans un cas, le fragment retiré a été replacé soigneusement après insertion du corps135, un phénomène courant dans la nécropole archaïque d’Abdère136.

    52Dans d’autres tombes plus élaborées, ce sont de grands récipients tronqués ou de plus petits vases entiers qui servent de couvercle. Placés bord à bord aux pithoi ils permettent d’agrandir l’espace sépulcral137. À Axioupoli [64], on utilise des vases pithoïdes plus petits ou bien dans quatre cas les pyraunoi, vus plus haut. À Vergina [75], en guise de couvercle, nous avons recensé un fond d’amphore (tombe A-1), un fond de pithos (tombes Z-5, P-1), des vases modelés ouverts à anses horizontales (tombes A-3, N-pithos et LXV-E)138. Dans le cas de la tombe A-3, le défunt a été déposé avec la tête au fond du pithos et les pieds encastrés dans le vase-couvercle, d’un diamètre un peu plus large que celui de l’embouchure du pithos (fig. 17)139. Dans ces cas-là, il ne s’agit alors presque plus de simples enchytrismes avec couvercle mais de tombes en doubles vases, qu’illustrent mieux encore celles à deux pithoi inversés ou imbriqués, comme à Vergina [75] ,(Φ- LXV-A)140 ou Nea Philadelpheia [91] (catalogue, fig. 100), ou bien les tombes constituées de deux pyraunoi à Krepeni [9] et à Nea Zoï-Terikleia [53]. En Grèce du Nord, au vu de la documentation consultée, les vases-couvercles des enchytrismes sont des vases domestiques modelés. En revanche, en Attique ou en Argolide, sont préférées des céramiques tournées dont des cratères décorés, comme le montre l’enchytrisme en pithos Γ11 de la nécropole Ouest d’Eleusis141, ainsi que deux tombes d’Argos142. Par ailleurs, les enchytrismes aménagés dans deux pithoi semblent très rares. Nous n’en avons relevé qu’un cas dans la nécropole d’Akontion en Béotie143 et un dans la nécropole de Plithos à Naxos144.

    Fig. 17. Vergina, enchytrisme de la tombe A-3.Andronikos 1969, 11 fig. 1. Εφορεία Αρχαιοτήτων Ηµαθίας Τα δικαιώµατα των εικονιζόµενων µνηµείων ανήκουν στο Υπουργείο Πολιτισµού και Αθλητισµού (N.3028/2002).

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    Les urnes cinéraires et leurs couvercles

    Variété des contenants

    53Les nécropoles de Palio Gynaikokastro [65], Toronè [101] et Koukos [102] témoignent d’une grande variété d’urnes cinéraires. Par exemple, à Palio Gynaikokastro [65], toutes les formes sont représentées, sauf les vases culinaires145. Les amphores sont tournées et peintes146 ou modelées à deux anses147 à trois ou quatre anses (catalogue, fig. 67)148. Des amphorisques submycéniennes tournées sont également utilisées dans les nécropoles de Toronè [101] (catalogue, fig. 117) et de Palio Gynaikokastro [65] (catalogue, fig. 67). Les cruches semblent plus récurrentes dans les nécropoles de la région de Thessalonique149. Les vases ouverts font également partie du répertoire, comme les canthares150. Les skyphoi et les tasses/kyathoi ne sont mentionnés que pour Toronè [101]151. À la différence de la nécropole du Céramique à Athènes, on notera qu’à Toronè [101], il ne semble pas y avoir de corrélation entre la forme des urnes et le sexe des défunts152.

    Variété des couvercles

    54Les couvercles des urnes cinéraires sont plus variés que ceux des enchytrismes. On trouve toutefois quelques traits communs, notamment l’utilisation d’une pierre plate circulaire (Nikiti-Aï Giannis [100])153. Les couvercles en céramique sont caractéristiques des crémations en urnes de Koukos [102] et surtout de Toronè [101]. À Koukos [102], on utilise des tessons, comme par exemple un fragment de marmite tripode pour le cratérisque utilisé comme urne dans la T. 60, un fragment de canthare pour l’amphore de la T. 62. Dans le cas de la T. 39, c’est une amphorisque tournée qui couvrait en partie l’ouverture d’une autre, toutes deux contenant des restes osseux brûlés154. À Toronè [101], les couvercles en céramique sont très variés mais ne comprennent pas tout à fait les mêmes formes que les urnes155. Parmi les vases entiers on trouve en majorité des lékanés, ainsi qu’un canthare modelé et un bol à anses plates, des formes qui ne sont jamais utilisées comme urne cinéraire. Les lékanés sont des vases très ouverts et se prêtent davantage à servir de couvercle que d’urne, à la différence des skyphoi qui sont beaucoup moins usités en couvercle. Toutefois il semble que les habitants ne choisissent pas seulement les vases-couvercles sur des critères fonctionnels car au fond une simple pierre aurait suffi. En témoigne notamment l’utilisation du grand cratère de la T. 104 mesurant 36,8 cm de hauteur et 43,6 à 47 cm de diamètre pour couvrir une amphore à panse ansée de 18,4 cm de diamètre à l’ouverture156. Tout comme le mobilier, les urnes et les vases-couvercles participent à un discours sur le défunt et sont liés aux gestes rituels effectués autour de sa dépouille.

    Les aménagements autour et dans les vases

    55À l’intérieur des tombes individuelles ou dans les massifs tumulaires, les vases utilisés pour les enchytrismes sont presque tous exclusivement couchés sur le flanc. Il y a quelques exceptions de vases en position verticale à Mendè [99]157. Cette pratique est mieux documentée à l’époque archaïque, comme par exemple dans les nécropoles coloniales d’Acanthe et d’Abdère158. En comparaison, les urnes cinéraires sont plus fréquemment déposées verticalement, moins souvent sur le flanc et presque jamais à l’envers159. Cette variation de la position des urnes en fonction du rite se comprend aisément. Pour les enchytrismes, c’est la position naturelle du défunt qui prime sur la position originelle du vase. Pour les crémations secondaires, l’urne garde davantage sa fonction de récipient. À l’intérieur des tombes, les urnes sont maintenues dans leur position par des pierres de calage160. Pour les enchytrismes en pithos, les vases peuvent être entourés de pierres, comme à Ierissos [103]. Ces bordures pouvaient être renforcées d’un amas pierreux161, dispositif également attesté pour la T. 1 de la nécropole de Nea Zoï-Terikleia [71], ainsi qu’ailleurs dans le reste de la Grèce comme à Nichoria162.

    56Dans le cas des enchytrismes, l’intérieur des pithoi pouvait être aménagé. On y étale un lit de petites pierres dans une tombe de Vergina [75] (fig. 17)163, trois couches de tessons de pithoi dans la tombe d’Assiros-Toumba [90]164. Dans le cas de Nikiti-Aï Giannis [100], ce sont des matériaux organiques qui ont été retrouvés sous les squelettes et que l’archéologue propose prudemment d’identifier à des écorces de pin165. Aucun autre aménagement visible n’est rapporté et, à la différence des cistes à orthostates, nous n’avons recensé aucun cas de coussin funéraire fait d’une pierre plate.

    Synthèse

    57Si, entre l’enchytrisme et la crémation en urne, le principe est le même, c’est-à-dire que les dépouilles des défunts sont placées dans des récipients, les gestes funéraires ainsi que le développement historique de ces deux types de tombes sont bien distincts.

    L’enchytrisme en Grèce du Nord, un phénomène égéen

    58L’enchytrisme est un phénomène important en Grèce du Nord à l’âge du Fer, non seulement parce qu’il est pratiqué dans une vaste zone géographique, mais aussi parce qu’il concerne les enfants et les adultes. À l’intérieur de ce vaste ensemble, on note des variations locales liées au type de contenant funéraire. La première implique l’utilisation conjointe de pithoi et de pyraunoi, qui caractérise les trois nécropoles contemporaines de Krepeni-Giole [9],
    Nea Zoï‑Terikleia [53] et Axioupoli [64], utilisées au viie siècle, donc à la toute fin de notre période. La seconde implique l’utilisation de pithamphores ou d’amphores et l’application de ce rituel exclusivement pour les immatures en Chalcidique et plus particulièrement à Mendè [99]. Cette nécropole apparaît alors comme une exception au regard du reste de l’arrière-pays, mais pas lorsqu’on se tourne vers la Grèce méridionale, plus particulièrement en Attique, en Corinthie et surtout en Eubée, où se développent de telles nécropoles au Géométrique Récent166. La nécropole de Mendè [99] a de nombreux points communs avec la phase récente du cimetière de l’Hygeionomeion d’Érétrie. En effet, si les tombes géométriques (GMII au GR) sont des incinérations d’adultes, les tombes subgéométriques ou orientalisantes, datées du viie siècle, sont des enchytrismes d’enfants en pithoi et en amphores, couchés sur la panse dans des fosses creusées dans le sol sableux et orientés vers l’est167. Par ailleurs, le cas de Mendè [99] n’est plus isolé dès lors qu’on la considère au sein de l’ensemble des nécropoles archaïques du littoral chalcidien (Nea Kallikrateia, Sanè, Polychrono, Nea Skioni et Acanthe)168, et du nord-est de la Grèce (Abdère)169, où des pratiques funéraires similaires sont adoptées pour les immatures.

    59Le phénomène de l’enchytrisme à l’âge du Fer en Grèce du Nord s’étend surtout au centre et à l’est, très peu nord et à l’ouest. Si sur l’île de Thasos, l’enchytrisme en pithos ne concerne qu’un petit nombre de tombes d’enfants170, en Thrace égéenne l’extension de ce phénomène a été identifiée dans la région de l’ancien fleuve Xanthos (site de Vafeïka) jusqu’autour de l’ancienne Zônè171. Plus on va vers le nord en ARYM, plus l’enchytrisme se fait rare même s’il est ancien, comme en témoigne le pithos funéraire découvert dans la nécropole de Vardarski Rid à Gevghelia [RMb-4] (nécropole du groupe d’Ulanci), datée de la fin du Bronze Récent172. Les quelques autres cas connus datent de la fin de l’âge du Fer (viie-vie siècle), se concentrent dans la région de Gevghelia [RMf-17]173 et de Dedeli [RMf-18]174 le long de l’Axios, et sont donc contemporains de ceux d’Axioupoli [64]. La découverte d’un pithos funéraire isolé, daté entre la fin du viiie et la moitié du viie siècle, à Sredno Nerezi près de Skopje, constituerait un des cas d’enchytrisme les plus nordiques du pays175. Dans le nord-ouest de la Grèce, les deux seuls cas de l’âge du Fer, que nous avons enregistrés, se situent en Thesprôtie à Éphyra, site de Xylokastro, et renfermaient des immatures176. Jusqu’à preuve du contraire, ils sont totalement absents des nécropoles tumulaires de Pogoni en Épire et de celles d’Albanie méridionale. Au sud de notre région d’étude, hormis les quelques cas à Dion [86] et celui de Kranidia-Kryovryssi B [33], le phénomène reste très limité. Cette lacune peut être due à la documentation, mais elle reflète toutefois une situation qu’on retrouve en Thessalie, où à ce jour les exemples connus d’enchytrismes sont ceux qui renferment des immatures dans la nécropole tumulaire d’Halos-Voulokalyva177.

    60En Grèce, l’enchytrisme est une pratique ancienne remontant au Néolithique Récent178, qui se poursuit à l’âge du Bronze Ancien et se développe davantage au Bronze Moyen179. Dans le nord de la Grèce, il est attesté pour la première fois au Bronze Ancien/Moyen en Macédoine Occidentale (Xeropigado, Tourla Goulon, Polemistra)180 et en Chalcidique (Nea Skioni, Agios Mama)181. En revanche en l’état actuel de la documentation cette pratique est quasiment absente des sites du Bronze Récent. Nos connaissances des pratiques funéraires au Bronze Récent sont limitées. Toutefois, la diminution de l’enchytrisme au début de l’Helladique Récent est un phénomène déjà constaté dans le reste de la Grèce. Ce n’est que vers l’HR IIIC qu’il réapparaît sporadiquement182. Au Submycénien et début du Protogéométrique, les exemples sont peu fréquents et n’augmentent de manière significative qu’au cours du Protogéométrique et au Géométrique183. Malgré des chronologies moins précises, il semble que la Grèce du Nord suive la même évolution184. Au tout début de l’âge du Fer, cette pratique semble réapparaître plutôt dans le nord-est. En effet, les enchytrismes d’Ierissos [103] font partie des plus anciens, dès le xe siècle, tout comme ceux de Thasos (entre le Submycénien et la moitié du viiie siècle – phase IIA et IIB)185. Cette pratique semble s’étendre aux autres sites de Macédoine Orientale et Centrale à une époque avancée de l’âge du Fer. En effet, à Amphipolis-Kastas [104] et à Drama Z. I. [105], les sépultures en vase seraient plus tardives que les crémations186. À Vergina [75], cette pratique ne serait adoptée qu’à partir du viiie siècle (phase IIIC selon la chronologie d’A. Bräuning et d’I. Kilian-Dirlmeier)187, période à partir de laquelle se développent les nécropoles d’Oraiokastro [92], de Thermi [96] puis de Mendè [99]. Autour du début du viie siècle, cette pratique apparaît sporadiquement plus au nord le long de l’Axios (Axioupoli [64]) et plus à l’ouest (Nea Zoï-Terikleia [53] et Krepeni-Giole [9]), trois ensembles qui se singularisent par l’utilisation conjointe de pithoi et de pyraunoi.

    61Sur le plan symbolique, on peut distinguer les enchytrismes pratiqués en amphores et ceux pratiqués en pithoi et pyraunoi. En effet, les contenants de la nécropole de Mendè [99] renvoient aux activités commerciales des habitants, tournés vers la mer et qui entretiennent alors de nombreux contacts avec le reste de la Grèce et de l’Égée. En revanche, les pithoi et les pyraunoi renvoient à la sphère domestique, à la gestion des denrées alimentaires et aux habitudes culinaires. Selon T. Cullen et D. R. Keller, depuis l’âge du Bronze jusqu’aux époques historiques, le pithos a une forte charge symbolique à plusieurs facettes, mêlant prospérité et fertilité (stockage des denrées), refuge et piège mortel188. Le pithos peut symboliser le retour à la terre du défunt. Le vase l’isole du monde extérieur et protège les vivants de la “pollution” de la mort, tout comme il isolait et protégeait les ressources alimentaires. Le choix de l’utilisation de pyraunoi est plus difficile à interpréter et renvoie probablement à des croyances qui nous échappent, et qui varient probablement d’une communauté à l’autre, considérant les différents usages qui en sont faits. Tandis qu’à Nea Zoï-Terikleia [53], Axioupoli [64] et Krepeni-Giole [9], ils sont utilisés pour les inhumations d’enfants, à Vergina [75], ils sont réservés à la crémation d’adultes, et, en Chalcidique, hormis dans le seul cas de Koukos [102], on ne les glisse dans la tombe que sous formes de fragments.

    La crémation secondaire en urne : discontinuité géographique et hétérogénéité des types de tombes

    62La crémation en général et la crémation secondaire en urne sont attestées dans une région moins étendue que celle couverte par les enchytrismes (chapitre III, fig. 5). En effet, hormis les quelques urnes de Kranidia-Kryovryssi B [33], ce rite est absent de toute la région occidentale à partir du mont Vermion et de l’Olympe, ainsi que sur la façade occidentale de la Chalcidique. De la même manière que pour les enchytrismes, les crémations secondaires en urnes ne constituent pas un groupe homogène, non seulement par leur répartition géographique discontinue, mais aussi par les types de tombes associées. En effet, au niveau géographique, on peut distinguer quatre groupes et des sites isolés. Le groupe le plus important ‒ entendons nombre de nécropoles et non nombre d’urnes ‒ est celui situé autour du Golfe Thermaïque jusqu’à Vergina [75]. Le second groupe comprend les nécropoles de la région du cours moyen de l’Axios. Le troisième groupe est représenté par les crémations des nécropoles de la presqu’île de Sithonia et du littoral oriental chalcidien, qui se poursuit avec le quatrième groupe à l’est du Strymon. Apsalos-Verpen [50] en Almopie apparaît comme un cas isolé, tout comme Kranidia-Kryovryssi B [33] qui constitue actuellement le cas le plus méridional de crémation de l’âge du Fer en Macédoine.

    63À une discontinuité géographique, s’ajoute une hétérogénéité dans les types de tombes associées aux crémations secondaires, qu’on peut suivre chronologiquement. La crémation et, en l’occurrence, la crémation en urne est attestée dès la fin du Néolithique final189. Elle connaît un développement plus important au Bronze Ancien et Bronze Moyen en Chalcidique (Kriaritsi Sykia, Nea Skioni et un cas à Agios Mama)190 et en Macédoine occidentale (Xeropigado, Goules-Tourla)191. Au Bronze Récent, cette pratique diminue fortement. Il n’y a que trois cas à Aiani-Leivadia [33]192, et en Chalcidique une seule tombe est connue à Palaiokastro [b-11]. En revanche, elle est bien attestée dans les nouvelles nécropoles de Macédoine Orientale, notamment à Nevrokopi avec les nécropoles de Potamoi [b-13] et d’Exochi [106], l’utilisation de cette dernière se poursuivant probablement à l’âge du Fer. Par conséquent, parmi les ensembles funéraires utilisés à l’âge du Fer, les sépultures secondaires à crémation les plus anciennes semblent être celles déposées à l’intérieur de ces tertres en pierre. Le tertre d’Apsalos-Verpen [50] est daté de la transition âge du Bronze-âge du Fer et à la même époque ou peu après (?) se situent les premières tombes de Palio Gynaikokastro [65]193. Les tertres de Drama Z. I. [105] et d’Amphipolis-Kastas [104] s’inscrivent dans la continuité de ceux de la région de Nevrokopi, qui forment un groupe homogène avec les autres de la portion occidentale des Rhodopes, de part et d’autre de la frontière bulgare actuelle194.

    64Les urnes cinéraires en fosses individuelles ne réapparaissent qu’au Submycénien, dans la nécropole de Toronè [101]. L’unique crémation en urne d’Axioupoli [64] et celles de Vergina [75] font partie des tombes les plus tardives, datées du début du viie siècle. À Toronè [101] et dans les nécropoles de la région de Thessalonique195, l’architecture funéraire des tombes recevant les crémations secondaires est similaire à celle des tombes à inhumation, mais adaptée aux urnes ou aux restes brûlés. Ainsi nous retrouvons la fosse simple ou à couverture de pierres, la ciste à blocs qui devient circulaire. Pour la plupart de ces nécropoles on ignore la chronologie exacte des deux rites, mais l’exemple de Toronè [101], avec la crémation en urne posée sur un fragment de pithos (T. 89), postérieure et identique aux pseudo-enchytrismes (T. 1, T. 12), montre que la transmission était possible. Le type de tombe le plus répandu pour la crémation secondaire est la fosse simple circulaire qui reçoit une urne cinéraire. Typologiquement, les tombes à crémation de Toronè [101] sont plus proches de celles de l’Attique que de celles de l’Eubée. En effet, dans les cimetières autour de Lefkandi, les restes brûlés ont plus souvent été découverts directement dans les fosses. Les urnes sont rares. Seule la tombe S5 du cimetière de Skoubris constitue un parallèle satisfaisant, puisque l’urne cinéraire était placée dans une fosse circulaire, calée par des pierres. La majorité des autres tombes sont des fosses rectangulaires étagées, souvent fermées par un couvercle en pierre196. En revanche, les premières crémations submycéniennes attiques offrent des parallèles beaucoup plus intéressants. Les tombes ne consistent qu’en de petites fosses circulaires qui reçoivent directement l’urne cinéraire – les fosses étagées, dites “trench-and-hole” n’apparaissant qu’à la fin du Submycénien, début du Protogéométrique197.

    65Toronè [101] et Koukos [102] sont géographiquement très proches, semblent partager un répertoire céramique similaire et la crémation y est pratiquée presqu’exclusivement. Toutefois, chacun des deux ensembles conserve une séquence qui lui est propre et qui s’exprime notamment à travers l’utilisation de la ciste à orthostates pour les urnes cinéraires. Ne représentant qu’1,7 % des crémations à Toronè [101], ce type de tombe constitue la moitié de celles de Koukos [102]. De surcroît, la différence dans la construction des tombes entre les deux nécropoles reflète des intentionnalités et des conceptions de l’espace funéraire distinctes. À Toronè [101], l’architecture de la tombe, élaborée autour de l’urne, ne permet pas le dépôt d’autres urnes, tandis qu’à Koukos [102], la ciste semble davantage conçue comme une tombe potentiellement collective. Aucune inhumation n’a été attestée sur le site. La ciste à orthostates et urnes cinéraires du Bronze Récent, découverte à Palaiokastro [b-11], ne suffit pas encore pour expliquer ce développement particulier. Dans le monde grec ce type de tombe est très rare pour les urnes cinéraires. Quelques exemples attiques, Thorikos198, Anavyssos199, sont présentés ainsi mais ils sont peu satisfaisants : les sépulcres sont aussi grands que ceux utilisés généralement pour les inhumations. Seule une tombe du tertre 11 de la nécropole de Tsikalario à Naxos offre un parallèle plus proche200.

    66La plupart des types de tombes vus dans ce chapitre sont connus depuis le début de l’âge du Bronze. Comme nous l’avons vu, ils ne sont toutefois pas utilisés aux mêmes époques ou dans les mêmes régions. Au début de l’âge du Fer, comme dans le reste de la Grèce, la réintroduction plus massive de la sépulture en vase, pour des crémations secondaires ou des inhumations (enchytrismes), ouvre davantage l’éventail des pratiques funéraires courantes. Il convient donc maintenant de poursuivre l’enquête dans la sphère des rites pratiqués sur les défunts.

    Notes de bas de page

    1 Snodgrass 1971, 141.

    2 Luce 2007b, 43.

    3 En Eubée, la tombe de l’Hérôon de Lefkandi (Popham et al., éd. 1993, 17-22), en Attique, la tombe XLI d’Éleusis (Skias 1912, 38), en Macédoine, la tombe attribuée à Philippe II (Andronikos 1988, 170).

    4 Hom., Il., 23.254.

    5 Certaines sépultures ne rentrent dans aucune des deux catégories principales de tombes. Il s’agit des urnes cinéraires découvertes entre les pierres des tertres d’Apsalos-Verpen [50], de Vergina [75], d’Amphipolis-Kastas [104], de Drama Z. I. [105] et de Nevrokopi-Exochi [106].

    6 Snodgrass 1971, 142.

    7 Hope Simpson 1981, 5.

    8 Triantaphyllou 2001, 60 fig. 5.14.

    9 Phialon 2011, 258 ; Cavanagh & Mee 1998, 196 fig. 5.3, 216 fig. 6.3, 236 fig. 7.2.

    10 Cavanagh & Mee 1998, 92-93.

    11 Trois tombes datées de l’Helladique Récent à Tanagra-Dendron et à Athènes, cf. Phialon 2011, 255.

    12 Pelon 1976, 154.

    13 Pelon 1976, 272-277. 

    14 Pelon 1976, 154.

    15 Georganas 2000, 49-50.

    16 Georganas 2000., 51-52. 

    17 Karamitrou-Mentessidi 2011, 101-123.

    18 Besios 2010, 61-62.

    19 Poulaki-Pandermali 2013, 45-62.

    20 Georganas 2000. Notons que la nécropole de tombes à chambre de l’époque mycénienne du lieu-dit Tympanos près de Kalyvia est resté en usage jusqu’à l’époque archaïque, cf. AD, 47, 1992, B’1, Chr., 186 (M.-F. Papakonstantinou).

    21 Mais également Neromyloi-Prodromos [48], Nea Zoï-ΣΤ [52], Prophiti Ilias [57], et de manière plus limitée Apsalos-Margarita [51] et Krania [56].

    22 Konstantia [49], Prophiti Ilias [57], Nea Zoï-ΣΤ [52].

    23 Chrysostomou A. 2000a, 510.

    24 Chrysostomou A. 2011, 582.

    25 T. 8 de Nea Zoï ΣΤ [52] ; vases brisés de la T. 1 de Konstantia [49].

    26 Kurtz & Boardman 1971, 22.

    27 Kurtz & Boardman 1971., 171-173 ; Pendlebury et al., 1937-1938, pl. XII.

    28 Chrysostomou A. 2011, 581.

    29 Koukouli-Chryssanthaki 1992, 369-383.

    30 Koukouli-Chryssanthaki 1992, 369.

    31 Zapheiropoulou 2001.

    32 Baralis & Riapov 2008, 15-17 ; Ilieva 2008, 104-107 ; Triantaphyllos & Terzopoulou 1996, 932 ; Koukouli-Chryssanthaki 1992, 635 ; Triantaphyllos 1982, 145-163 ; Erdoğu 2005.

    33 Erdoğu 2005, 140.

    34 Les tombes 5, 7, 8, 10, 11, 14-16. Le tamisage d’une partie du comblement n’a pas clairement permis d’isoler des éléments organiques, excepté un petit peu de charbon dans la tombe 9. cf. Papadopoulos J. K. 2005, 371 et n. 18 p. 406.

    35 Duday 2009 54-55.

    36 Kastoria-Daïlaki [8], Kozani-Rue Philippou [21], Mendè [99] et Toronè [101].

    37 Dion [86], Toronè [101]. Pour l’exemple d’une fosse proche du corps du défunt, voir l’exemple de la T. 10, mesurant 1,95 x 0,60 m et renfermant un squelette d’1,70 m, cf. Papadopoulos J. K. 2005, 86-89.

    38 On retrouve cette hypothèse pour les fosses étagées de Lefkandi en Eubée, cf. Popham et al., éd. 1980, 198. Des couvercles en bois sont également supposés dans quelques tombes à fosses archaïques de Nea Kallikrateia en Chalcidique, cf. Bilouka et al. 2004, 108.

    39 Axioupoli [64], tombe A24 ; Archontiko [59], tombes E1, E2 et E3. Pour Kranidia-Kryovryssi B [33], les auteurs ne mentionnent que la présence d’urnes cinéraires. Le type de tombe n’est pas décrit, mais il devait s’agir de fosses simples.

    40 Papadopoulos J. K. 2005, 369.

    41 Fosse principale rectangulaire au fond de laquelle une seconde fosse quadrangulaire ou circulaire est creusée pour recevoir l’urne cinéraire, cf. Snodgrass 1971, 149 fig. 59 ; Morris, I. 1987, 18-20.

    42 On retrouve cette même pratique dans la nécropole d’Abdère, cf. Skarlatidou 2010, 349.

    43 McDonald et al., éd. 1983, 260-263, 480-481.

    44 Le terme cista en latin signifie corbeille ou coffre et est emprunté au grec, κίστη, qui désigne la même chose, DÉLG, s.u. “κίστη”.

    45 Cavanagh & Mee 1998, 16.

    46 T. 102 et T. 104, cf. Papadopoulos J. K. 2005, 177-179, 181-187.

    47 Lambrothanassi-Korantzi et al. 2002, 250.

    48 Dakoronia 1987, 61.

    49 AD, 56-59, 2001-2004, B’3B, Chr., 385, 507 (Pa. Chrysostomou).

    50 Les petites tombes, comme la T. 1 (1,20 m de longueur) ou la T. 19 (1 m de longueur), ont une seule pierre par côté, tandis que les plus grandes en ont deux ou trois.

    51 Dakoronia 1987, 61.

    52 Lewartowski 2000, 7.

    53 Papadopoulos J. K. 2005, 35-36, 177 (T. 102), 181-182 (T. 104).

    54 Carington-Smith & Vokotopoulou 1988, 362.

    55 Makrygialos [80], Petra-Treis Elies [79].

    56 On en compte 3 dans le cimetière de Skoubris, 33 dans le cimetière de Palia Perivolia, 3 dans le cimetière Est et au moins 32 dans le cimetière de Lefkandi, cf. Popham et al., éd. 1980.

    57 Agios Pantéléïmon [2], Servia-Liakou [36], Giannitsa-Talabassi [60], Axiochori [66], Tzamala [68], Rovia [77], Aiginio-Melissia [78].

    58 Chrysostomou A. 2000c, 39-40.

    59 Koukouli-Chryssanthaki 2004.

    60 AD, 49 (1994), B’2, 447, pl. 142b (D. Ignatidou).

    61 Trakossopoulou-Salakidou 2004, 352-353 ; AD, 42 (1987), B’2, 366 (E. Trakossopoulou).

    62 Mitrevski 1997, 39-40 fig. 7, 347 photo 12.

    63 Snodgrass 1971, 142 ; Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 90.

    64 Dion [86] et Makrygialos [62].

    65 Agrosykia [4] T.B ; Chauchitsa [25] T. 1-1922.

    66 Les tombe E-VIII, E-X et AA-V, cf. Andronikos 1969, 164.

    67 Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 90.

    68 Trakossopoulou-Salakidou 1988, 349-350.

    69 Koukouli-Chryssanthaki 1992, 92 sx. 12 (T. K6), 192-193 sx. 36-37.

    70 PAE, 1970, 72 fig. 3 (A. Vavritsas).

    71 Smithson 1968, 80.

    72 Popham et al., éd. 1980, 199.

    73 Dans les publications grecques, c’est le terme λιθοσωροός qui est employé, voir par exemple pour la description de la tombe ∆ de la nécropole d’Agrosykia, cf. Chrysostomou et al. 2007, 220.

    74 Agrosykia [58], Karathodoreïka [63], Nea Efkarpia [93], Chauchitsa [62].

    75 Casson 1919-1921, 10.

    76 T. 78 du tumulus Kuç i Zi I, cf. Andrea 1976b, 204.

    77 Chrysostomou A. & Chrysostomou P. 2009, 479.

    78 Duday et al. 1990, 34-42 ; Duday 1990b.

    79 Andronikos 1969, 164.

    80 Par exemple, la tombe A-II, cf. Andronikos 1969, 9.

    81 Makrygialos [80], la T. 3 de Nea Kallikrateia [98].

    82 T. 5 d’Aiani-Giannouka Vryssi [25], T. 2, 5, 7 de Giannitsa-Talabassi [60].

    83 Kaltsas 1998, 290-291.

    84 Oraiokastro [92], Nea Efkarpia [93], Thermi [96], Ierissos [103].

    85 AD, 51, 1996, B’2, Chr., 439 (E. Lambrothanassi).

    86 Oraiokastro [92] et Nea Efkarpia [93].

    87 Breitinger 1939, 10 ; Ruppenstein 2007, 251.

    88 AD, 49, 1994, B’2, Chr., 447 (D. Ignatidou).

    89 Kurtz & Boardman, 1971, 216.

    90 Moschonissioti 2010, 212.

    91 Nea Efkarpia [93], Palio Gynaikokastro [65], Plagia [61], Karathodoreïka [63], Axioupoli [64], Panagitsa-Zervi [39], Agios Pantéléïmon [2], Tzamala [68], Aiani-Koupoutsina [24], Aiani-Giannouka Vryssi [25], Aiani-Rachi Kommenoi [23], Assomata-Tsardaki [72].

    92 Karamitrou-Mentessidi 2011b, 129 fig. 26a, c.

    93 Besios 1991, 172.

    94 Tombe ΓαΤυ 12ε, cf. Poulaki-Pandermali 2013, 71.

    95 Papadopoulos J. K. 2005, 79 (T. 1), 82-84 (T. 7).

    96 Agios Pantéléïmon [2], Panagitsa-Zervi [39], Agras [41], Aiani-Leivadia [22], Aiani Rachi-Kommenoi [23], Servia-Kokkinoï [34], Velventos-Kato Bravas [37]. On notera un cas dans la nécropole tumulaire de Nea Zoï-ΣΤ [52], T. 8.

    97 Vokotopoulou 1986, 335.

    98 AD 49 (1994), B’1, 368 (A. Douzougli).

    99 Duday et al. 1990, 36, 38 fig. 3.

    100 Voir la T. 7, dans laquelle un fragment de pithos a été utilisé comme appui-tête, cf. Papadopoulos J. K. 2005, 82-84.

    101 Ziota 2007, 34.

    102 Notons qu’à Toronè [101], cette variante de tombe a son équivalent pour la crémation secondaire, comme le montre la T. 89, cf. Papadopoulos J. K. 2005, 372-373.

    103 Quelques-uns sont mentionnés pour Agios Pantéléïmon [2] et Arnissa [40], mais ils sont en très faible nombre comparés aux tombes à ciste bien plus fréquentes.

    104 Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 23.

    105 Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 23-24.

    106 Par exemple, les T. 63 et T. 64, cf. Carington-Smith & Vokotopoulou 1989, 429.

    107 Carington-Smith & Vokotopoulou 1989, 429-430.

    108 Papadopoulos J. K. 2005, 104-105 (pour la T. 27), 162-163, 369 (pour la T. 89).

    109 Van Effenterre 1948, 11, 18-19.

    110 “Silbrig engobierten Keramik”, type K 22 selon la classification de S. Gimatzidis, cf. Gimatzidis 2010, 234.

    111 AD, 56-59, 2001-2004, B’3A, Chr., 139 (E. Trakossopoulou). Ce phénomène de remploi n’est pas une spécificité régionale et cela a été observé ailleurs, comme par exemple en Argolide, cf. Hägg 1974, 146.

    112 Dans la tradition littéraire, ce type d’ustensile désigne un brasier, cf. Hochstetter 1984, 155 sq. ; Horejs 2005, 79 ; Horejs 2007a, 148 ; Savvopoulou 2012b, 152.

    113 Krepeni-Giole [9], Nea Zoï-Terikleia [53], Axioupoli [64], Vergina [75], Koukos [102].

    114 À Vergina, il s’agit des tombes L-∆ (?), LV-A, B, Γ, LVIII-A, LXIV-A, Θ, LXV-AΨ, cf. Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 188, 190, 191 fig. 89, 192 fig. 90, 193, 195 fig. 93, 197-198, 199 fig. 98, 201, 203 fig. 106, 254-256, 257 fig. 190. À Koukos, il s’agit de la T. 96, cf. Carington-Smith & Vokotopoulou 1990, 440, 450 fig. 4.

    115 La T. 2 (fouille 1977), datée de la fin de l’âge du Fer-début de l’époque archaïque, cf. Rhomiopoulou 2012, 444.

    116 Chrysostomou A. 1998, 317-318 ; Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 21.

    117 Carington-Smith 2000, 219.

    118 Horejs 2005 ; Savvopoulou 2012b ; Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 21-24 ; Carington-Smith 2000.

    119 Papadopoulos J. K. 2005, 479-481.

    120 Ils sont attestés à Krepeni-Giole [9], Nea Zoï-Terikleia [53], Axioupoli [64], Vergina [75].

    121 Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 21-23 ; Savvopoulou 2012b ; Chrysostomou A. 1998, 326-327 ;
    Horejs 2005, 79-89.

    122 Ar., V., 289.

    123 Blandin 2007, 58, 61 ; AD, 27, 1972, B’1, Chr., 197 (X. B. Kritzas).

    124 Tombe 47.8 et Tombe 80. Il s’agit de pyraunoi miniatures à support ajouré, cf. Popham et al. 1988-1989, 120, 127 fig. 20 ; Popham & Lemos, éd. 1996, pl. 121a-b (de la T. 80).

    125 Couches 7-6 correspondant à une phase postérieure à 800 a.C., cf. Hochstetter 1984, 155-164. Les recherches se poursuivent sur ces contenants particuliers, comme en témoigne la récente communication de H. Tsougaris, intitulée “∆ύο Χυτρόποδες (;) της Πρώιµης Εποχής Σιδήρου από το αρχαίο νεκροταφείο στη θέση Γκιόλε Κρεπενής, ∆ήµου Καστοριάς”, lors de la 4e Rencontre scientifique sur la Haute Macédoine (Το Αρχαιολογικο Έργο στην Άνω Μακεδονία), 17-18 décembre 2016.

    126 Moschonissioti 2010, 215.

    127 Moschonissioti 2010, 214.

    128 Vokotopoulou 1990b (Polychrono), Kaltsas 1998 (Acanthe) ; Skarlatidou 2010 (Abdère).

    129 En Argolide, cf. Hägg 1974, 145, 147 tab. 34.

    130 Mentionnée pour Krepeni [9], Vergina [75], Dion [86], Assiros-Toumba [90], Mendè [99], Nikiti-Aï Giannis [100], Ierissos [103], Amphipolis-Kastas [104].

    131 Mentionné pour Vergina [75], Nikiti-Aï Giannis [100] et Ierissos [103]. Pour Vergina [75], il s’agit des tombes LXV-K, LXV-X, LXV-Ψ des fouilles de Petsas, cf. Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 207, 221, 222.

    132 Mentionnées pour Mendè [99], Nikiti-Aï Giannis [100].

    133 Vergina [75], Dion [86], Nikiti-Aï Giannis [100], Ierissos [103].

    134 Moschonissioti 2010, 209.

    135 Kaltsas 1998, 291.

    136 Skarlatidou 2010, 344-345.

    137 Phénomène également observé à Argos, cf. Hägg 1974, 146.

    138 Pour ce type de vase, cf. Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 206.

    139 Andronikos 1969, 10-11. Un exemple presque similaire se trouve à Argos, terrain Zacharias (Su 81), T. 298 : un pithos contenait trois individus, le dernier squelette avait les pieds vers le fond du pithos et la tête encastrée dans un cratère placé bord à bord avec le pithos, cf. Hägg 1974, 146 et BCH 91, 1967, Chr., 834, 836 fig. 7 (G. Daux).

    140 Andronikos 1969, 55 ; Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 205.

    141 Mylonas 1975, 97, pl. 230-231.

    142 Tombes 316 et 298, cf. Hägg 1974, 146-147, tab. 34.

    143 AD, 48, 1998, B’1, Chr., 183-187 (E. Andrikou).

    144 Zapheiropoulou 2001, 293.

    145 Savvopoulou 2001, 174.

    146 Kranidia-Kryovryssi B [33], Palio Gynaikokastro [65], Makrygialos [80] et Toronè [101].

    147 Kranidia-Kryovryssi B [33], Palio Gynaikokastro [65], Ierissos [103] et Amphipolis-Kastas [104].

    148 Apsalos-Verpen [50], Palio Gynaikokastro [65].

    149 Nea Efkarpia [93], Oraiokastro [92], Stavroupoli-Polichni [94].

    150 Palio Gynaikokastro [65], Nea Efkarpia [93], Koukos [102].

    151 Papadopoulos J. K. 2005, 473.

    152 Kurtz & Boardman 1971, 37 ; Papadopoulos J. K. 2005, 311-313 (liste des crémations) ; 360-367 table 4.1.

    153 Trakossopoulou-Salakidou 1988, 349. 

    154 Carington-Smith & Vokotopoulou 1989, 428-430.

    155 Papadopoulos J. K. 2005, 374-375.

    156 Papadopoulos J. K. 2005, 182-183.

    157 Moschonissioti 2010, 209.

    158 Kaltsas 1998, 299 n. 1131 ; Skarlatidou 2010, 344.

    159 Exemple de la T. 96 de Toronè [101], cf. Papadopoulos J. K. 2005, 297.

    160 Mentionnées pour les nécropoles de Palio Gynaikokastro [65], Nea Efkarpia [93], Nikiti-Aï Giannis [100] et de Toronè [101].

    161 AD, 56-59, 2001-2004, B’3A, Chr., 84 (E. Trakossopoulou).

    162 McDonalds et al., éd. 1983, 260-262.

    163 Andronikos 1969, 10-11,37.

    164 Wardle K. A. 1989, 449.

    165 AD, 39, 1984, B’, Chr., 224 (K. Sismanidis).

    166 Luce 2007b, 47.

    167 Les tombes ont été datées à partir des récipients. Les pithoi dateraient du premier quart du viie siècle et les amphores s’échelonnent entre 700 et le vie siècle, cf. Blandin 2007, 59-71.

    168 Panti 2012, 477, 479 (avec références bibliographiques).

    169 Skarlatidou 2010, 349-351.

    170 Ils ont été identifiés dans les nécropoles de Kentria (groupe K2 et K6) et de Tsiganadika (T18), mais sont absents de celle de Larnaki, cf. Koukouli-Chryssanthaki 1992, 653.

    171 Baralis 2007, 18.

    172 Mitrevski 2003, 48, 50 fig. 8.

    173 Il s’agit de la T. 43 de la nécropole de Suva Reka [RMf-17] : un pithos couché sur la panse, fermé par un ou plusieurs gros fragments de pithos (provenant du même vase ?). Le vase mesure 2 x 1 m et renferme probablement une femme (?) adulte en position allongée sur le dos, les jambes croisées, sans mobilier d’accompagnement, cf. Pašić 1975-1978, 26.

    174 Valandovo-Dedeli [RMf-18], cf. Mitrevski 1997, n° 21, 290-291 ; Pašić 1979-1982, 61-64.

    175 Ristov 1993-1995.

    176 Ergon 1975, 88-90 ; 1976, 80-88 ; 1977, 70 ; 1978, 35-36.

    177 En particulier dans le tumulus B, cf. AD, 47, 1992, B’1, Chr., 229-234 (Z. Malakassioti), ainsi que dans celui qui a été exploré lors des campagnes de 1999-2001, cf. Malakassioti & Mousioni 2004, 360.

    178 Kephala à Kéos, cf. Cullen & Keller 1990, 187.

    179 Cavanagh & Mee 1998, 17, 26, 38, 46 ; Cullen & Keller 1990, 188, 190.

    180 Ziota 2007, 68-69 (Xeropigado) ; ibid., 267, 268-269 (Tourla Goulon) ; Chondroyanni-Metoki 1998, 293.

    181 Tsingarida & Mantazi, 2004, 149-155 ; Pappa 1992, 475.

    182 Snodgrass 1971, 183.

    183 Hägg 1974, 101 tab. 23, 137-138, 147-148 ; McDonald, et al., éd. 1983, 262 ; Cullen & Keller 1990, 195.

    184 Pour les nécropoles utilisées sur une longue période, comme Dion-Piémont de l’Olympe [86], Nea Efkarpia [93], Nea Philadelpheia [91], Palio Gynaikokastro [65], Stavroupoli-Polichni [94], Agios Pantéléïmon [2], on ignore où se situent les enchytrismes. L’enchytrisme d’Aloros [44] et ceux de Veria [73] ne sont pas datés avec précision.

    185 Koukouli-Chryssanthaki 1992, 653, 660-663.

    186 Koukouli-Chryssanthaki 1992, 633.

    187 Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 90.

    188 Cullen & Keller 1990, 200-204.

    189 Sites préhistoriques de Makrygialos et de Toumba Kremastis Koiladas, cf. Pappa 2015, 146 ; Pappa & Besios 1999, 186 ; Chondroyanni-Metoki 1999, 412-413.

    190 Asouchidou 2011 ; Tsingarida & Mantazi 2004 ; Pappa 1992, 477. Voir aussi un résumé avec références bibliographiques dans Baralis 2007, 13.

    191 Ziota 2007, 38-40, 269-270.

    192 Karamitrou-Mentessidi 2011b, 101 sq.

    193 Savvopoulou 2001, 175.

    194 Baralis 2007, 15-16.

    195 Nea Philadelpheia [91], Oraiokastro [92], Nea Efkarpia [93], Stavroupoli-Polichni [94].

    196 Popham et al., éd. 1980, 200. Les crémations de la petite nécropole autour de l’Hérôon de la Porte Ouest à Érétrie sont dans des urnes mais également dans des fosses rectangulaires étagées.

    197 Ruppenstein 2007, 252.

    198 T. 122, nécropole Ouest, cf. Mussche et al. 1984, 82-88.

    199 Tombe I et II de 1965, cf. AD, 21, 1966, B’1, Chr., 97 (D. Lazaridis) ; Tombe I de 1973, cf. AD, 29, 1974, B’1, Chr., 108-110 (P. Themelis).

    200 Ciste à orthostates et dalle de couverture mesurant 0,44 x 0,27 m et renfermant un vase à une anse utilisé comme urne cinéraire, couché sur le flanc et fermé par une plaque de pierre, cf. AD, 20, 1965, B’3, Chr., 522 (Th. Papadopoulou).

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    1 Snodgrass 1971, 141.

    2 Luce 2007b, 43.

    3 En Eubée, la tombe de l’Hérôon de Lefkandi (Popham et al., éd. 1993, 17-22), en Attique, la tombe XLI d’Éleusis (Skias 1912, 38), en Macédoine, la tombe attribuée à Philippe II (Andronikos 1988, 170).

    4 Hom., Il., 23.254.

    5 Certaines sépultures ne rentrent dans aucune des deux catégories principales de tombes. Il s’agit des urnes cinéraires découvertes entre les pierres des tertres d’Apsalos-Verpen [50], de Vergina [75], d’Amphipolis-Kastas [104], de Drama Z. I. [105] et de Nevrokopi-Exochi [106].

    6 Snodgrass 1971, 142.

    7 Hope Simpson 1981, 5.

    8 Triantaphyllou 2001, 60 fig. 5.14.

    9 Phialon 2011, 258 ; Cavanagh & Mee 1998, 196 fig. 5.3, 216 fig. 6.3, 236 fig. 7.2.

    10 Cavanagh & Mee 1998, 92-93.

    11 Trois tombes datées de l’Helladique Récent à Tanagra-Dendron et à Athènes, cf. Phialon 2011, 255.

    12 Pelon 1976, 154.

    13 Pelon 1976, 272-277. 

    14 Pelon 1976, 154.

    15 Georganas 2000, 49-50.

    16 Georganas 2000., 51-52. 

    17 Karamitrou-Mentessidi 2011, 101-123.

    18 Besios 2010, 61-62.

    19 Poulaki-Pandermali 2013, 45-62.

    20 Georganas 2000. Notons que la nécropole de tombes à chambre de l’époque mycénienne du lieu-dit Tympanos près de Kalyvia est resté en usage jusqu’à l’époque archaïque, cf. AD, 47, 1992, B’1, Chr., 186 (M.-F. Papakonstantinou).

    21 Mais également Neromyloi-Prodromos [48], Nea Zoï-ΣΤ [52], Prophiti Ilias [57], et de manière plus limitée Apsalos-Margarita [51] et Krania [56].

    22 Konstantia [49], Prophiti Ilias [57], Nea Zoï-ΣΤ [52].

    23 Chrysostomou A. 2000a, 510.

    24 Chrysostomou A. 2011, 582.

    25 T. 8 de Nea Zoï ΣΤ [52] ; vases brisés de la T. 1 de Konstantia [49].

    26 Kurtz & Boardman 1971, 22.

    27 Kurtz & Boardman 1971., 171-173 ; Pendlebury et al., 1937-1938, pl. XII.

    28 Chrysostomou A. 2011, 581.

    29 Koukouli-Chryssanthaki 1992, 369-383.

    30 Koukouli-Chryssanthaki 1992, 369.

    31 Zapheiropoulou 2001.

    32 Baralis & Riapov 2008, 15-17 ; Ilieva 2008, 104-107 ; Triantaphyllos & Terzopoulou 1996, 932 ; Koukouli-Chryssanthaki 1992, 635 ; Triantaphyllos 1982, 145-163 ; Erdoğu 2005.

    33 Erdoğu 2005, 140.

    34 Les tombes 5, 7, 8, 10, 11, 14-16. Le tamisage d’une partie du comblement n’a pas clairement permis d’isoler des éléments organiques, excepté un petit peu de charbon dans la tombe 9. cf. Papadopoulos J. K. 2005, 371 et n. 18 p. 406.

    35 Duday 2009 54-55.

    36 Kastoria-Daïlaki [8], Kozani-Rue Philippou [21], Mendè [99] et Toronè [101].

    37 Dion [86], Toronè [101]. Pour l’exemple d’une fosse proche du corps du défunt, voir l’exemple de la T. 10, mesurant 1,95 x 0,60 m et renfermant un squelette d’1,70 m, cf. Papadopoulos J. K. 2005, 86-89.

    38 On retrouve cette hypothèse pour les fosses étagées de Lefkandi en Eubée, cf. Popham et al., éd. 1980, 198. Des couvercles en bois sont également supposés dans quelques tombes à fosses archaïques de Nea Kallikrateia en Chalcidique, cf. Bilouka et al. 2004, 108.

    39 Axioupoli [64], tombe A24 ; Archontiko [59], tombes E1, E2 et E3. Pour Kranidia-Kryovryssi B [33], les auteurs ne mentionnent que la présence d’urnes cinéraires. Le type de tombe n’est pas décrit, mais il devait s’agir de fosses simples.

    40 Papadopoulos J. K. 2005, 369.

    41 Fosse principale rectangulaire au fond de laquelle une seconde fosse quadrangulaire ou circulaire est creusée pour recevoir l’urne cinéraire, cf. Snodgrass 1971, 149 fig. 59 ; Morris, I. 1987, 18-20.

    42 On retrouve cette même pratique dans la nécropole d’Abdère, cf. Skarlatidou 2010, 349.

    43 McDonald et al., éd. 1983, 260-263, 480-481.

    44 Le terme cista en latin signifie corbeille ou coffre et est emprunté au grec, κίστη, qui désigne la même chose, DÉLG, s.u. “κίστη”.

    45 Cavanagh & Mee 1998, 16.

    46 T. 102 et T. 104, cf. Papadopoulos J. K. 2005, 177-179, 181-187.

    47 Lambrothanassi-Korantzi et al. 2002, 250.

    48 Dakoronia 1987, 61.

    49 AD, 56-59, 2001-2004, B’3B, Chr., 385, 507 (Pa. Chrysostomou).

    50 Les petites tombes, comme la T. 1 (1,20 m de longueur) ou la T. 19 (1 m de longueur), ont une seule pierre par côté, tandis que les plus grandes en ont deux ou trois.

    51 Dakoronia 1987, 61.

    52 Lewartowski 2000, 7.

    53 Papadopoulos J. K. 2005, 35-36, 177 (T. 102), 181-182 (T. 104).

    54 Carington-Smith & Vokotopoulou 1988, 362.

    55 Makrygialos [80], Petra-Treis Elies [79].

    56 On en compte 3 dans le cimetière de Skoubris, 33 dans le cimetière de Palia Perivolia, 3 dans le cimetière Est et au moins 32 dans le cimetière de Lefkandi, cf. Popham et al., éd. 1980.

    57 Agios Pantéléïmon [2], Servia-Liakou [36], Giannitsa-Talabassi [60], Axiochori [66], Tzamala [68], Rovia [77], Aiginio-Melissia [78].

    58 Chrysostomou A. 2000c, 39-40.

    59 Koukouli-Chryssanthaki 2004.

    60 AD, 49 (1994), B’2, 447, pl. 142b (D. Ignatidou).

    61 Trakossopoulou-Salakidou 2004, 352-353 ; AD, 42 (1987), B’2, 366 (E. Trakossopoulou).

    62 Mitrevski 1997, 39-40 fig. 7, 347 photo 12.

    63 Snodgrass 1971, 142 ; Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 90.

    64 Dion [86] et Makrygialos [62].

    65 Agrosykia [4] T.B ; Chauchitsa [25] T. 1-1922.

    66 Les tombe E-VIII, E-X et AA-V, cf. Andronikos 1969, 164.

    67 Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 90.

    68 Trakossopoulou-Salakidou 1988, 349-350.

    69 Koukouli-Chryssanthaki 1992, 92 sx. 12 (T. K6), 192-193 sx. 36-37.

    70 PAE, 1970, 72 fig. 3 (A. Vavritsas).

    71 Smithson 1968, 80.

    72 Popham et al., éd. 1980, 199.

    73 Dans les publications grecques, c’est le terme λιθοσωροός qui est employé, voir par exemple pour la description de la tombe ∆ de la nécropole d’Agrosykia, cf. Chrysostomou et al. 2007, 220.

    74 Agrosykia [58], Karathodoreïka [63], Nea Efkarpia [93], Chauchitsa [62].

    75 Casson 1919-1921, 10.

    76 T. 78 du tumulus Kuç i Zi I, cf. Andrea 1976b, 204.

    77 Chrysostomou A. & Chrysostomou P. 2009, 479.

    78 Duday et al. 1990, 34-42 ; Duday 1990b.

    79 Andronikos 1969, 164.

    80 Par exemple, la tombe A-II, cf. Andronikos 1969, 9.

    81 Makrygialos [80], la T. 3 de Nea Kallikrateia [98].

    82 T. 5 d’Aiani-Giannouka Vryssi [25], T. 2, 5, 7 de Giannitsa-Talabassi [60].

    83 Kaltsas 1998, 290-291.

    84 Oraiokastro [92], Nea Efkarpia [93], Thermi [96], Ierissos [103].

    85 AD, 51, 1996, B’2, Chr., 439 (E. Lambrothanassi).

    86 Oraiokastro [92] et Nea Efkarpia [93].

    87 Breitinger 1939, 10 ; Ruppenstein 2007, 251.

    88 AD, 49, 1994, B’2, Chr., 447 (D. Ignatidou).

    89 Kurtz & Boardman, 1971, 216.

    90 Moschonissioti 2010, 212.

    91 Nea Efkarpia [93], Palio Gynaikokastro [65], Plagia [61], Karathodoreïka [63], Axioupoli [64], Panagitsa-Zervi [39], Agios Pantéléïmon [2], Tzamala [68], Aiani-Koupoutsina [24], Aiani-Giannouka Vryssi [25], Aiani-Rachi Kommenoi [23], Assomata-Tsardaki [72].

    92 Karamitrou-Mentessidi 2011b, 129 fig. 26a, c.

    93 Besios 1991, 172.

    94 Tombe ΓαΤυ 12ε, cf. Poulaki-Pandermali 2013, 71.

    95 Papadopoulos J. K. 2005, 79 (T. 1), 82-84 (T. 7).

    96 Agios Pantéléïmon [2], Panagitsa-Zervi [39], Agras [41], Aiani-Leivadia [22], Aiani Rachi-Kommenoi [23], Servia-Kokkinoï [34], Velventos-Kato Bravas [37]. On notera un cas dans la nécropole tumulaire de Nea Zoï-ΣΤ [52], T. 8.

    97 Vokotopoulou 1986, 335.

    98 AD 49 (1994), B’1, 368 (A. Douzougli).

    99 Duday et al. 1990, 36, 38 fig. 3.

    100 Voir la T. 7, dans laquelle un fragment de pithos a été utilisé comme appui-tête, cf. Papadopoulos J. K. 2005, 82-84.

    101 Ziota 2007, 34.

    102 Notons qu’à Toronè [101], cette variante de tombe a son équivalent pour la crémation secondaire, comme le montre la T. 89, cf. Papadopoulos J. K. 2005, 372-373.

    103 Quelques-uns sont mentionnés pour Agios Pantéléïmon [2] et Arnissa [40], mais ils sont en très faible nombre comparés aux tombes à ciste bien plus fréquentes.

    104 Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 23.

    105 Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 23-24.

    106 Par exemple, les T. 63 et T. 64, cf. Carington-Smith & Vokotopoulou 1989, 429.

    107 Carington-Smith & Vokotopoulou 1989, 429-430.

    108 Papadopoulos J. K. 2005, 104-105 (pour la T. 27), 162-163, 369 (pour la T. 89).

    109 Van Effenterre 1948, 11, 18-19.

    110 “Silbrig engobierten Keramik”, type K 22 selon la classification de S. Gimatzidis, cf. Gimatzidis 2010, 234.

    111 AD, 56-59, 2001-2004, B’3A, Chr., 139 (E. Trakossopoulou). Ce phénomène de remploi n’est pas une spécificité régionale et cela a été observé ailleurs, comme par exemple en Argolide, cf. Hägg 1974, 146.

    112 Dans la tradition littéraire, ce type d’ustensile désigne un brasier, cf. Hochstetter 1984, 155 sq. ; Horejs 2005, 79 ; Horejs 2007a, 148 ; Savvopoulou 2012b, 152.

    113 Krepeni-Giole [9], Nea Zoï-Terikleia [53], Axioupoli [64], Vergina [75], Koukos [102].

    114 À Vergina, il s’agit des tombes L-∆ (?), LV-A, B, Γ, LVIII-A, LXIV-A, Θ, LXV-AΨ, cf. Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 188, 190, 191 fig. 89, 192 fig. 90, 193, 195 fig. 93, 197-198, 199 fig. 98, 201, 203 fig. 106, 254-256, 257 fig. 190. À Koukos, il s’agit de la T. 96, cf. Carington-Smith & Vokotopoulou 1990, 440, 450 fig. 4.

    115 La T. 2 (fouille 1977), datée de la fin de l’âge du Fer-début de l’époque archaïque, cf. Rhomiopoulou 2012, 444.

    116 Chrysostomou A. 1998, 317-318 ; Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 21.

    117 Carington-Smith 2000, 219.

    118 Horejs 2005 ; Savvopoulou 2012b ; Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 21-24 ; Carington-Smith 2000.

    119 Papadopoulos J. K. 2005, 479-481.

    120 Ils sont attestés à Krepeni-Giole [9], Nea Zoï-Terikleia [53], Axioupoli [64], Vergina [75].

    121 Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 21-23 ; Savvopoulou 2012b ; Chrysostomou A. 1998, 326-327 ;
    Horejs 2005, 79-89.

    122 Ar., V., 289.

    123 Blandin 2007, 58, 61 ; AD, 27, 1972, B’1, Chr., 197 (X. B. Kritzas).

    124 Tombe 47.8 et Tombe 80. Il s’agit de pyraunoi miniatures à support ajouré, cf. Popham et al. 1988-1989, 120, 127 fig. 20 ; Popham & Lemos, éd. 1996, pl. 121a-b (de la T. 80).

    125 Couches 7-6 correspondant à une phase postérieure à 800 a.C., cf. Hochstetter 1984, 155-164. Les recherches se poursuivent sur ces contenants particuliers, comme en témoigne la récente communication de H. Tsougaris, intitulée “∆ύο Χυτρόποδες (;) της Πρώιµης Εποχής Σιδήρου από το αρχαίο νεκροταφείο στη θέση Γκιόλε Κρεπενής, ∆ήµου Καστοριάς”, lors de la 4e Rencontre scientifique sur la Haute Macédoine (Το Αρχαιολογικο Έργο στην Άνω Μακεδονία), 17-18 décembre 2016.

    126 Moschonissioti 2010, 215.

    127 Moschonissioti 2010, 214.

    128 Vokotopoulou 1990b (Polychrono), Kaltsas 1998 (Acanthe) ; Skarlatidou 2010 (Abdère).

    129 En Argolide, cf. Hägg 1974, 145, 147 tab. 34.

    130 Mentionnée pour Krepeni [9], Vergina [75], Dion [86], Assiros-Toumba [90], Mendè [99], Nikiti-Aï Giannis [100], Ierissos [103], Amphipolis-Kastas [104].

    131 Mentionné pour Vergina [75], Nikiti-Aï Giannis [100] et Ierissos [103]. Pour Vergina [75], il s’agit des tombes LXV-K, LXV-X, LXV-Ψ des fouilles de Petsas, cf. Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 207, 221, 222.

    132 Mentionnées pour Mendè [99], Nikiti-Aï Giannis [100].

    133 Vergina [75], Dion [86], Nikiti-Aï Giannis [100], Ierissos [103].

    134 Moschonissioti 2010, 209.

    135 Kaltsas 1998, 291.

    136 Skarlatidou 2010, 344-345.

    137 Phénomène également observé à Argos, cf. Hägg 1974, 146.

    138 Pour ce type de vase, cf. Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 206.

    139 Andronikos 1969, 10-11. Un exemple presque similaire se trouve à Argos, terrain Zacharias (Su 81), T. 298 : un pithos contenait trois individus, le dernier squelette avait les pieds vers le fond du pithos et la tête encastrée dans un cratère placé bord à bord avec le pithos, cf. Hägg 1974, 146 et BCH 91, 1967, Chr., 834, 836 fig. 7 (G. Daux).

    140 Andronikos 1969, 55 ; Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 205.

    141 Mylonas 1975, 97, pl. 230-231.

    142 Tombes 316 et 298, cf. Hägg 1974, 146-147, tab. 34.

    143 AD, 48, 1998, B’1, Chr., 183-187 (E. Andrikou).

    144 Zapheiropoulou 2001, 293.

    145 Savvopoulou 2001, 174.

    146 Kranidia-Kryovryssi B [33], Palio Gynaikokastro [65], Makrygialos [80] et Toronè [101].

    147 Kranidia-Kryovryssi B [33], Palio Gynaikokastro [65], Ierissos [103] et Amphipolis-Kastas [104].

    148 Apsalos-Verpen [50], Palio Gynaikokastro [65].

    149 Nea Efkarpia [93], Oraiokastro [92], Stavroupoli-Polichni [94].

    150 Palio Gynaikokastro [65], Nea Efkarpia [93], Koukos [102].

    151 Papadopoulos J. K. 2005, 473.

    152 Kurtz & Boardman 1971, 37 ; Papadopoulos J. K. 2005, 311-313 (liste des crémations) ; 360-367 table 4.1.

    153 Trakossopoulou-Salakidou 1988, 349. 

    154 Carington-Smith & Vokotopoulou 1989, 428-430.

    155 Papadopoulos J. K. 2005, 374-375.

    156 Papadopoulos J. K. 2005, 182-183.

    157 Moschonissioti 2010, 209.

    158 Kaltsas 1998, 299 n. 1131 ; Skarlatidou 2010, 344.

    159 Exemple de la T. 96 de Toronè [101], cf. Papadopoulos J. K. 2005, 297.

    160 Mentionnées pour les nécropoles de Palio Gynaikokastro [65], Nea Efkarpia [93], Nikiti-Aï Giannis [100] et de Toronè [101].

    161 AD, 56-59, 2001-2004, B’3A, Chr., 84 (E. Trakossopoulou).

    162 McDonalds et al., éd. 1983, 260-262.

    163 Andronikos 1969, 10-11,37.

    164 Wardle K. A. 1989, 449.

    165 AD, 39, 1984, B’, Chr., 224 (K. Sismanidis).

    166 Luce 2007b, 47.

    167 Les tombes ont été datées à partir des récipients. Les pithoi dateraient du premier quart du viie siècle et les amphores s’échelonnent entre 700 et le vie siècle, cf. Blandin 2007, 59-71.

    168 Panti 2012, 477, 479 (avec références bibliographiques).

    169 Skarlatidou 2010, 349-351.

    170 Ils ont été identifiés dans les nécropoles de Kentria (groupe K2 et K6) et de Tsiganadika (T18), mais sont absents de celle de Larnaki, cf. Koukouli-Chryssanthaki 1992, 653.

    171 Baralis 2007, 18.

    172 Mitrevski 2003, 48, 50 fig. 8.

    173 Il s’agit de la T. 43 de la nécropole de Suva Reka [RMf-17] : un pithos couché sur la panse, fermé par un ou plusieurs gros fragments de pithos (provenant du même vase ?). Le vase mesure 2 x 1 m et renferme probablement une femme (?) adulte en position allongée sur le dos, les jambes croisées, sans mobilier d’accompagnement, cf. Pašić 1975-1978, 26.

    174 Valandovo-Dedeli [RMf-18], cf. Mitrevski 1997, n° 21, 290-291 ; Pašić 1979-1982, 61-64.

    175 Ristov 1993-1995.

    176 Ergon 1975, 88-90 ; 1976, 80-88 ; 1977, 70 ; 1978, 35-36.

    177 En particulier dans le tumulus B, cf. AD, 47, 1992, B’1, Chr., 229-234 (Z. Malakassioti), ainsi que dans celui qui a été exploré lors des campagnes de 1999-2001, cf. Malakassioti & Mousioni 2004, 360.

    178 Kephala à Kéos, cf. Cullen & Keller 1990, 187.

    179 Cavanagh & Mee 1998, 17, 26, 38, 46 ; Cullen & Keller 1990, 188, 190.

    180 Ziota 2007, 68-69 (Xeropigado) ; ibid., 267, 268-269 (Tourla Goulon) ; Chondroyanni-Metoki 1998, 293.

    181 Tsingarida & Mantazi, 2004, 149-155 ; Pappa 1992, 475.

    182 Snodgrass 1971, 183.

    183 Hägg 1974, 101 tab. 23, 137-138, 147-148 ; McDonald, et al., éd. 1983, 262 ; Cullen & Keller 1990, 195.

    184 Pour les nécropoles utilisées sur une longue période, comme Dion-Piémont de l’Olympe [86], Nea Efkarpia [93], Nea Philadelpheia [91], Palio Gynaikokastro [65], Stavroupoli-Polichni [94], Agios Pantéléïmon [2], on ignore où se situent les enchytrismes. L’enchytrisme d’Aloros [44] et ceux de Veria [73] ne sont pas datés avec précision.

    185 Koukouli-Chryssanthaki 1992, 653, 660-663.

    186 Koukouli-Chryssanthaki 1992, 633.

    187 Bräuning & Kilian-Dirlmeier 2013, 90.

    188 Cullen & Keller 1990, 200-204.

    189 Sites préhistoriques de Makrygialos et de Toumba Kremastis Koiladas, cf. Pappa 2015, 146 ; Pappa & Besios 1999, 186 ; Chondroyanni-Metoki 1999, 412-413.

    190 Asouchidou 2011 ; Tsingarida & Mantazi 2004 ; Pappa 1992, 477. Voir aussi un résumé avec références bibliographiques dans Baralis 2007, 13.

    191 Ziota 2007, 38-40, 269-270.

    192 Karamitrou-Mentessidi 2011b, 101 sq.

    193 Savvopoulou 2001, 175.

    194 Baralis 2007, 15-16.

    195 Nea Philadelpheia [91], Oraiokastro [92], Nea Efkarpia [93], Stavroupoli-Polichni [94].

    196 Popham et al., éd. 1980, 200. Les crémations de la petite nécropole autour de l’Hérôon de la Porte Ouest à Érétrie sont dans des urnes mais également dans des fosses rectangulaires étagées.

    197 Ruppenstein 2007, 252.

    198 T. 122, nécropole Ouest, cf. Mussche et al. 1984, 82-88.

    199 Tombe I et II de 1965, cf. AD, 21, 1966, B’1, Chr., 97 (D. Lazaridis) ; Tombe I de 1973, cf. AD, 29, 1974, B’1, Chr., 108-110 (P. Themelis).

    200 Ciste à orthostates et dalle de couverture mesurant 0,44 x 0,27 m et renfermant un vase à une anse utilisé comme urne cinéraire, couché sur le flanc et fermé par une plaque de pierre, cf. AD, 20, 1965, B’3, Chr., 522 (Th. Papadopoulou).

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    Chemsseddoha, A.-Z. (2019). Chapitre II - Typologie des tombes : miroir d’une diversité. In Les pratiques funéraires de l’âge du Fer en Grèce du Nord : étude d’histoires régionales (1‑). Ausonius Éditions. https://doi.org/10.4000/books.ausonius.15514
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