Version classiqueVersion mobile

L’Antiquité tardive dans l’Est de la Gaule, I

 | 
Michel Kasprzyk
, 
Gertrud Kuhnle
, 
Alexandre Burgevin

L’enceinte réduite d’Autun (Saône-et-Loire)

Sylvie Balcon-Berry

Résumé

Dans le cadre plus général de l’étude de l’évolution de la ville haute d’Autun, un réexamen de la question de la date de création et du tracé de l’enceinte réduite a été entrepris. Cette analyse s’appuie sur une relecture de documents anciens couplée à des observations récentes. Elle conduit à proposer l’existence d’une première structure composée de deux pans formant un angle droit qui se raccordaient latéralement à la muraille de la fin du ier siècle avant J.-C. Égrenée de tours polygonales et possédant une porte, elle a vraisemblablement été aménagée au cours de l’Antiquité tardive. Elle a laissé une empreinte durable dans le paysage monumental, ce dont témoignent des vestiges conservés en élévation. Cette fortification a subi de nombreux remaniements, notamment à hauteur de l’évêché où des tours quadrangulaires sont venues remplacer celles d’origine entre le viie et le ixe siècle.

Texte intégral

À la mémoire de Pascale Chardron-Picault

  • 1 J’aimerais remercier Alexandre Burgevin, Michel Kasprzyk et Gertrud Kuhnle, organisateurs des journ (...)

1La ville haute d’Autun, espace d’accueil du complexe cathédral à partir des ive-ve siècles, forme au sud de la cité une excroissance triangulaire englobée dans la vaste enceinte aménagée à partir de la fin du ier siècle avant J.-C.1. De cette dernière, objet de nombreuses recherches (Guillaumet, Rebourg, 1985 ; Rebourg, 1998 ; Fort, 2007), il subsiste d’impressionnants vestiges sur sa face occidentale, tandis que son flanc méridional offre un visage résolument médiéval avec hourds coiffant des tours à base romaine. En revanche, la datation et le tracé du mur nord ayant isolé la ville haute du reste de la cité en la transformant en réduit fortifié n’ont pas, pour l’heure, été examinés de façon approfondie. Toutefois, de récentes observations, notamment à l’emplacement de l’évêché, ainsi que le réexamen de données plus anciennes, permettent de reconsidérer l’aspect et l’évolution de cette fortification qualifiée de castrum dans les sources du haut Moyen Âge, puis de « château ».

1. Les interprétations antérieures

1.1. La question de la date de création de l’enceinte réduite

  • 2 En fonction de leur position, les auteurs ont opté pour l’une ou l’autre proposition. Ainsi, pour F (...)
  • 3 Voir l’analyse très prudente de Blanchet, 1907, p. 19-20.

2L’enceinte réduite d’Autun ne peut être datée sur la seule base des documents qui la mentionnent (cf. la synthèse de Brühl, 1975, p. 111-121). En effet, s’il n’y est fait précisément référence qu’en 861, dans une charte de Charles le Chauve où il est question de la restitution à l’Église d’Autun de terres situées « infra castrum Augustodunum » (Charmasse, 1865, p. 13 ; Picard, Sapin, 1987, p. 352), rien ne permet d’exclure qu’elle ait été aménagée bien avant (Kasprzyk, 2005, I/A, p. 115). Sa construction semble toutefois postérieure à 356, date du texte d’Ammien Marcellin sur l’attaque des Alamans par Julien, puisqu’il y est précisé que le mur de la ville était vaste, mais en mauvais état : « […] comperit Augustuduni civitatis antiquae muros spatiosi quidem ambitus sed carie vetustatis invalidos […] » (Ammien Marcellin, Res Gestae, XVI, 2, 1). Entre ces documents, il n’est pas clairement fait référence au castrum. Ainsi, le passage de la Passion de Saint Léger qui parle de la restauration des murs de la ville, « murorum urbis restauratio » (Passio S. Leudegarii, p. 531), est trop sibyllin. On ne sait s’il est question de la réparation du mur du castrum ou de l’imposante fortification du ier siècle2. Le fait que Léger n’ait pu faire face à l’assaut des hommes d’Ebroïn, Maire du Palais de Neustrie, a conduit Jean-Charles Picard et Christian Sapin à douter de l’existence du castrum à l’époque du fameux prélat (Picard, Sapin, 1987, p. 351). De manière plus globale, selon ces auteurs, l’absence de données archéologiques pertinentes permettant d’appuyer la datation traditionnelle des ive-ve siècles3 plaiderait pour un aménagement tardif de cette fortification qui pourrait remonter au milieu du ixe siècle, époque des menaces normandes (Picard, Sapin, 1987, p. 352 ; voir aussi Piétri, Picard, 1986, p. 41). Cette hypothèse n’implique pas nécessairement le rejet de la proposition d’Alain Rebourg qui envisageait, non sans précaution, la création dès le ier siècle d’un ample mur de soutènement dont le tracé aurait été repris par l’enceinte réduite (Rebourg, 1998, p. 171).

  • 4 Kasprzyk, 2005, I/A, p. 115-116. Les fragments de marbre, vestiges d’un débitage, ont été étudiés p (...)

3Récemment, Michel Kasprzyk a de nouveau abordé la question de la date de création du castrum d’Autun (Kasprzyk, 2005, I/A, p. 114-117). Il montre que la datation traditionnelle des ive-ve siècles, défendue dès 1851 par l’abbé Devoucoux (Devoucoux, 1851, p. 213) puis par Harold de Fontenay et l’abbé Jean Berthollet, pour ne citer qu’eux (Fontenay, 1889, p. 24-25 ; Berthollet, 1947, p. 28), semble la plus plausible. Outre le réexamen critique des textes, l’argument repose sur la comparaison entre des fragments de grands chapiteaux en marbre découverts au xixe siècle au sein de fondations situées dans les caves du musée Rolin, sur le tracé supposé de l’enceinte réduite (Fontenay, 1889, p. 26 et 83 repris par Rebourg, 1993, 71/1, p. 55), et des éléments tout à fait similaires mis au jour dans des niveaux de la seconde moitié du ive siècle sur le site du Pavillon Saint-Louis4. Le castrum aurait donc été en partie constitué de remplois provenant d’un édifice du Haut-Empire de belle facture, démantelé au ive siècle. Cet argument offre ainsi un intéressant terminus post quem pour la création du réduit fortifié.

1.2. Les vestiges du castrum et leurs interprétations

  • 5 Pierre de Saint-Julien-de-Balleure, Plan et Pourtraict de la ville d’Autun paru dans De l’origine d (...)

4Au cours du xixe siècle et dans la première moitié du xxe siècle, l’identification du tracé du castrum a donné lieu à plusieurs interprétations de la part d’érudits autunois. L’analyse chronologique de leurs hypothèses est riche d’enseignements et a nourri le présent réexamen de la question. La réflexion de ces savants s’appuyait en grande partie sur l’observation des vestiges conservés ou ponctuellement mis au jour (synthétisés dans Rebourg, 1993, 71/1, p. 55) et peut-être aussi sur l’étude de la vue cavalière de Pierre de Saint-Julien-de-Balleure publiée en 1581 (fig. 1)5. En effet, sur ce portrait idèle de la cité se distingue clairement l’emprise de la ville haute densément occupée. Elle est délimitée par le mur du Haut-Empire couplé à deux pans nettement différenciés de l’enceinte réduite. La partie nord-ouest de celle-ci est ponctuée de simples tours apparemment semi-circulaires, et vient se raccrocher à une tour de l’enceinte du ier siècle. Le flanc nord-est est plus complexe, attestant de nombreux remaniements médiévaux, notamment en ce qui concerne la porte des Bancs, et à hauteur de l’évêché qui revêt l’aspect d’un château à multiples tours. Le long des murs du castrum, des fossés viennent renforcer le dispositif défensif.

Fig. 1. Plan et pourtraict de la ville d’Autun par Pierre de Saint-Julien-de-Balleure, 1581 (Autun, Bibl. de la Soc. Éduenne, Réserve, in fol°, AR8 ; cl. S. Balcon-Berry ; plan à l’orientation inversée).

  • 6 Charles Boëll, autre érudit local, ne s’y est pas trompé puisqu’il a recopié sur ses propres fiches (...)
  • 7 À noter que Abord, 1881, p. 69 parle de la tour de Saint-Léger, qualifiée de « donjon » remontant s (...)

5Dès la première moitié du xixe siècle, l’abbé Devou-coux s’est intéressé à la question du castrum dans le cadre d’études plus générales portant sur le groupe épiscopal et canonial. Ses réflexions jamais publiées, mais consignées dans des carnets conservés à la Bibliothèque de la Société Éduenne d’Autun, méritent une réelle reconnaissance6. Ces documents résument les hypothèses de l’auteur, fondées sur l’analyse des bâtiments auxquels il avait accès, sur l’étude des sources, et sur des observations conduites lors du suivi de travaux. Sur l’un de ses plans schématiques (fig. 2), Devoucoux dessine un castrum de plan carré puisque ses murs forment un angle droit et se raccordent perpendiculairement à la fortification antique. Il ponctue de trois tours quadrangulaires le mur nord-est de l’enceinte réduite, à l’emplacement de l’évêché et dans son prolongement septentrional, tandis que son flanc nord-ouest présente une alternance de tours carrées et circulaires. Ces dernières marquent l’angle septentrional de la fortification et flanquent la porte d’entrée, la future Porte des Bancs. En regard de cette structure, et au sein même de la muraille du Haut-Empire qui ne comporte que des tours circulaires, l’érudit indique la présence d’une porte plus modeste. Dans une de ses publications, le savant abbé situe précisément cette ouverture « entre deux grandes tours » du château de Rivault, dans l’extrémité sud du castrum (Devoucoux, 1846, p. 35). Il la représente d’ailleurs sur un plan très schématique de la ville au haut Moyen Âge (Devoucoux, série K2, carnet 9). La présence de tours quadrangulaires sur le flanc nord-est de l’enceinte réduite résulte probablement de l’observation de vestiges de cette nature au sein même de l’évêché, en particulier la tour de Saint-Léger bien conservée au sud de l’actuel palais épiscopal (fig. 1). À cela s’ajoute peut-être l’analyse de la vue de Saint-Julien-de-Balleure où ces structures sont clairement visibles de part et d’autre du logis principal de la résidence épiscopale7. Devoucoux les attribue à la grande phase de restructuration mentionnée dans la Passion de saint Léger, à la fin du viie siècle (Devoucoux, série K2, carnets 11 et 12). Elles seraient donc postérieures à l’enceinte réduite que Devoucoux date du ve siècle (Devoucoux, 1851, p. 213). Sur son plan schématique (fig. 2), le mur nord-ouest du castrum s’accorde dans ses dispositions avec l’image qu’en donne Saint-Julien-de-Balleure (fig. 1).

Fig. 2. Plan schématique du castrum d’Autun par l’abbé Devoucoux (Autun, Bibl. de la Soc. Éduenne, série K2, carnet 11 ; cl. S. Balcon-Berry).

6Les interprétations de Devoucoux ont visiblement eu une incidence sur les hypothèses proposées par la suite. Ainsi, le tracé du castrum à deux tronçons perpendiculaires se retrouve sur les plans dressés par l’architecte Roidot-Déléage entre 1850 et 1872. Le circuit du mur nord-est emprunte des chemins légèrement différents au gré des plans, mais il passe toujours par la prison cellulaire (fig. 17), car en 1853, lorsque l’on réalisa les fondations de cet édifice (Fontenay, 1889, p. 26), on mit au jour de nombreux blocs antiques de remploi (Roidot-Deleage, Fontenay, 1872, p. 404). Une planche de 1865 (fig. 3) montre plus précisément le circuit de cette portion du castrum qui traverse en biais la demeure épiscopale et longe le palais de justice. Sur un autre document très schématique, une inflexion du parcours de l’enceinte réduite est bien marquée à hauteur du palais de justice (fig. 4). Ces interprétations sont intéressantes, car elles s’accordent avec les récentes observations que l’on a pu faire tant aux abords de l’évêché qu’en son sein. En revanche, sur tous les documents de Roidot-Déléage, le mur nord-ouest de l’enceinte réduite se situe au nord du tronçon connu pour le Moyen Âge central. Or, il est clair que ce dernier correspond au castrum fossilisé dans le parcellaire, comme le montre la vue de Saint-Julien-de-Balleure (fig. 1) et comme l’atteste sa récente analyse, on y reviendra.

Fig. 3. Plan de la ville d’Autun antique et moderne par Roidot-Déléage, 1865 (Autun, Bibl. de la Soc. Éduenne, Autun ancien et moderne, pl. 29 ; cl. W. Berry).

Fig. 4. Comparaison du plan d’Autun et Bibracte par Roidot-Déléage (Autun, Bibl. de la Soc. Éduenne, Autun ancien et moderne, pl. 26 ; cl. W. Berry).

  • 8 Conservée à la Bibliothèque de la Société Éduenne et à la Bibliothèque municipale d’Autun.

7Charles Boëll, autre érudit autunois ayant œuvré dans la première moitié du xxe siècle, s’est lui aussi beaucoup intéressé à la ville haute. Certes, il a peu publié sur le sujet, mais il nous a laissé une documentation abondante8. Ses recherches reposent en partie sur les études de ses prédécesseurs, notamment celles de Devoucoux. La question de l’enceinte réduite l’a visiblement intéressé à partir de 1909, époque à laquelle la ville souhaite se porter acquéreur de l’évêché pour le transformer en Muséum d’histoire naturelle. À cette occasion, des plans ainsi que des relevés des élévations du bâtiment annotés par Charles Boëll sont réalisés. Sur le plan du niveau des caves, Boëll matérialise en rouge des « portions apparentes de murs en matériaux romains » formant un grand rectangle au nord de l’évêché (fig. 5), dont il reconnaît par ailleurs des vestiges dans l’élévation occidentale de cette même partie de l’édifice (fig. 14). Il prend des clichés du mur séparant les caves, composé d’un grand appareil (fig. 13). De ce fait, il reconnaît sans la nommer explicitement, et sans la dater, la tour nord de l’évêché observée antérieurement par Devoucoux et constituant le pendant de celle de Saint-Léger. Cette construction est légèrement désaxée vers l’ouest par rapport au corps de logis actuel remontant au xviiie siècle. Sur le plan, la paroi occidentale très large, qui correspond en fait à une partie de la courtine de l’enceinte réduite, accuse une nette inflexion vers l’ouest (fig. 5). Ce décrochement est reporté sur une copie du cadastre napoléonien de 1822 où Charles Boëll définit avec quelques repentirs le tracé du mur du castrum (fig. 6) ainsi que sur un plan schématique du complexe épiscopal et canonial (fig. 7). Sur le premier document, cette inflexion se situe dans la continuité d’un mur disposé immédiatement au nord. Or, ce dernier correspondait à une reprise du tronçon du castrum qui divisait les espaces occidentaux et orientaux de la résidence épiscopale. C’est vraisemblablement lors de sa destruction qu’en 1889 on mit au jour une statue « représentant un génie appuyé sur un tonneau » (Fontenay, 1889, p. 26-27). Au nord de l’évêché, Boëll hésite à faire passer cette muraille à l’ouest du palais de justice (fig. 6), comme le proposait Roidot-Déléage en 1865 (fig. 3) ou en son sein. Cette hésitation tient à la volonté d’intégrer une redoute septentrionale comportant à ses angles des tours circulaires, mais qui relève en fait de phases tardives du « château ». Au contraire de ce que propose Roidot-Déléage, mais en accord avec les hypothèses de Devoucoux (fig. 2), le tronçon nord-ouest du réduit fortifié correspond selon Boëll au mur d’enceinte doté de tours, bien visible sur la vue de Saint-Julien-de-Balleure (fig. 1).

Fig. 5. Plan des caves septentrionales de l’évêché d’Autun annoté par Charles Boëll (Bibl. mun. d’Autun, G 31 ; cl. W. Berry).

Fig. 6. Copie du cadastre de 1822 d’Autun avec tracé du castrum par Charles Boëll (Bibl. mun. d’Autun, G 34 ; cl. W. Berry).

  • 9 Rapport de l’architecte diocésain sur les dépenses à faire en 1884, Dossier cathédrale d’Autun, Arc (...)

8Dans les années 1940, l’abbé Berthollet, autre ecclésiastique très impliqué dans l’étude du passé d’Autun, s’est appuyé sur ces données pour dresser un plan schématique publié dans son ouvrage de synthèse sur l’évêché, daté de 1947 (fig. 8). L’auteur précise que les diverses parties de cet édifice sont venues s’appuyer sur l’enceinte réduite large de près de 3 m (Berthollet, 1947a, p. 27-28). Il propose de dater cette dernière des ive-ve siècles, car elle incorpore des éléments provenant de la démolition d’édifices antérieurs. Les deux tours quadrangulaires identifiées par Devoucoux sont indiquées (fig. 8, C et D), et feraient partie d’une reconstruction du viie siècle. Berthollet précise toutefois que seul le mur sud de la tour de Saint-Léger appartiendrait à cette phase, les autres pans ayant été repris vers 1200 (Berthollet, 1947a, p. 36-37). Immédiatement au sud de la tour de Saint-Léger (fig. 8, C), l’auteur montre aussi la présence d’une tour polygonale liée à la courtine qu’il attribue à l’enceinte réduite (fig. 8, A). Cette structure a en effet été reconnue en 1885 lors de travaux de consolidation de la tour de Saint-Léger (Fontenay, 1889, p. 495-496 ; Mémoires de la Société Éduenne, t. 22, 1894, p. 461 ; Berthollet, 1947a, p. 28). En 1883, on s’était aussi rendu compte que cette même tour reposait « en bascule sur des substructions du rempart romain »9. En creusant jusqu’à 7 m pour trouver un sol stable, on mit au jour les vestiges d’un escalier supposé conduire à une poterne (Fontenay, 1889, p. 495) que Berthollet indique aussi sur son plan (fig. 8, B). Un relevé de Jean Roidot, contemporain des travaux, donné à la Bibliothèque de la Société Éduenne d’Autun par Roidot-Houdaille en 1894 (Picard, Sapin, 1987, p. 352, no 709 ; Rebourg, 1998, fig. 21), ainsi que des documents récemment découverts, permettent d’étudier la tour polygonale (fig. 9). On voit clairement que cette structure se trouve en partie à côté et sous le mur faisant le lien avec les contreforts sud de la tour de Saint-Léger, ces derniers étant du xiiie siècle. Son soubassement est constitué de gros blocs, l’un d’eux étant peut-être taillé – il pourrait donc s’agir de remplois – tandis que la partie supérieure est faite d’une maçonnerie en moellons rectangulaires avec chaînes d’angle en appareil allongé. Berthollet précise que ce parement, bien distinct de celui de la fortification du ier siècle en moellons à face carrée, est en continuité avec celui de la courtine de l’enceinte réduite, ce que semblent attester les relevés ; ces deux entités seraient donc contemporaines. Il propose de les dater des ive-ve siècles, arguant toujours de la présence de remplois dans des maçonneries supposées du castrum. En ce qui concerne son tracé, Berthollet, suivant en cela Boëll, le fait nettement bifurquer vers l’ouest, au nord de la résidence épiscopale (fig. 8, E).

Fig. 7. Plan du groupe épiscopal et canonial d’Autun par Charles Boëll (Bibl. de la Soc. Éduenne, série M 53, fol° 98 ; cl. S. Balcon-Berry).

Fig. 8. Plan de l’évêché d’Autun et de l’enceinte réduite au haut Moyen Âge par Jean Berthollet, L’évêché d’Autun, 1947 (cl. et DAO S. Balcon-Berry).

9Dans ses récentes études de synthèse, Alain Rebourg a pris en considération la question de l’enceinte restreinte qui, selon lui, pourrait comporter une phase remontant au ier siècle (Rebourg, 1998, p. 171). À plusieurs reprises il la représente de façon schématique, lui donnant une forme globalement semi-circulaire (Rebourg, 1998, fig. 27). Toutefois, sur un plan plus précis publié dans l’Atlas de 1993 (Rebourg, 1993b, « ville actuelle », p. 66), il la dote de deux pans légèrement incurvés. Ce tracé tient compte de la découverte, immédiatement au sud du palais de justice, d’un tronçon attribué au castrum (idem, pl. 9, no 16 ; Rebourg, 1998, p. 170) et incorpore la tour polygonale étudiée par Berthollet qui, selon l’auteur, appartiendrait au ier siècle (Rebourg, 1993b, pl. 9, no 18 ; Rebourg, 1998, p. 171).

Fig. 9. Évêché d’Autun. Plan et relevé de la tour polygonale et du mur de courtine découverts en 1885 au sud de la tour de Saint-Léger (Musée Rolin, dépôt des Monuments Historiques (cathédrale d’Autun), fonds du bureau du chantier, évêché, série L ; cl. W. Berry).

Fig. 10. Évêché d’Autun. Plan et relevés du mur ouest des caves septentrionales (relevé et DAO S. Balcon-Berry).

10Bien que la datation proposée soit différente, puisqu’il l’attribue à l’Antiquité tardive et non au Haut-Empire, le tracé du castrum adopté par Michel Kasprzyk dans sa thèse de doctorat se conforme à l’hypothèse d’A. Rebourg, mais inclut les tours supposées rondes de son flanc nord-ouest visibles sur les cadastres (Kasprzyk, 2005, pl. 102).

2. Les recentes observations archeologiques

2.1. Les données issues de l’étude de l’évêché et de ses abords

11Toutes ces informations ont été prises en considération lors d’un récent réexamen de l’enceinte réduite, centré en grande partie sur le site de l’évêché. En janvier 2008, des observations archéologiques ont été réalisées dans le jardin occidental de cette demeure au cours d’un suivi de réfections et d’aménagements de canalisations (Labaune et alii, 2008), avec dans son sillage une analyse détaillée des parements des caves septentrionales qui abritent des maçonneries fort anciennes, observées notamment par Ch. Boëll.

  • 10 Merci à Mme Schmidt et à M. et Mme Hédeline de m’avoir permis d’étudier ces tours.

12Le mur occidental de ces caves comprend en partie basse une élévation conservée sur une hauteur de trente centimètres à presque un mètre (fig. 10). Au nord, caractérisée par des blocs de petit appareil de forme globalement rectangulaire, elle est comparable au parement de la tour polygonale trouvée en 1885. Au sud, seul subsiste un blocage qui, bien qu’en grande partie arraché, se projette nettement vers l’est par rapport au reste de l’élévation. Un départ de parement en position oblique a en outre été observé. Aussi la présence d’une autre tour polygonale peut-elle être proposée (fig. 16, nos 4 et 5). De telles structures n’étaient visiblement pas isolées au sein de l’enceinte, car l’étude des vestiges des tours du tronçon nord-ouest, à présent d’aspect semi-circulaire, montre latéralement la subsistance de pans droits (fig. 11 et fig. 16, nos 1 et 2)10. Leur forme originelle a été altérée par les chemisages de leur flanc nord et du mur de courtine. Ces reprises du Moyen Âge ont ainsi atténué l’importante projection de ces tours initialement comparable à celle trouvée en 1885 au sein de l’évêché.

Fig. 11. Tour à l’origine polygonale du mur nord-ouest de l’enceinte réduite d’Autun – no 1 de la fig. 16 (cl. S. Balcon-Berry).

  • 11 Il est à noter qu’en se fondant sur le relevé de la tour polygonale, cette maçonnerie a été datée d (...)

13Dans la cave de l’évêché, l’appareil assez régulier de la courtine dans laquelle le massif arraché vient parfaitement se raccrocher – ce qui accrédite leur contemporanéité – se distingue nettement des moellons à face quadrangulaire de l’enceinte du ier siècle11. Il caractérise aussi le tronçon du même mur récemment mis au jour immédiatement au nord du palais épiscopal à l’occasion de travaux de canalisation, tronçon que Charles Boëll attribuait à l’enceinte réduite (fig. 12, B et fig. 6-7). Or, cette maçonnerie a visiblement été aménagée dans une tranchée de construction qui creuse des niveaux de destruction probablement du Haut-Empire, et elle abritait un fragment de vasque du ier siècle (Labaune et alii, 2008, fig. 10). De plus, en 1889, lors de la destruction de son élévation qui séparait les jardins ouest et est de l’évêché, une statue antique avait été trouvée en remploi (Fontenay, 1889, p. 26-27). La datation traditionnelle de l’Antiquité tardive, défendue notamment par Jean Berthollet et plus récemment par M. Kasprzyk, sur la base de découvertes d’autres blocs antiques noyés dans des maçonneries assimilées au mur du castrum, semble ainsi se confirmer.

Fig. 12. Plan de l’évêché d’Autun, au niveau des caves septentrionales, en rapport avec des structures récemment mises au jour immédiatement à l’ouest et au nord (DAO S. Balcon-Berry, à partir du plan cadastral numérisé par la ville d’Autun en 2001 et du plan de 1909 de Ch. Boëll, Bibl. mun. d’Autun, G 31).

Fig. 13. Relevé des faces nord et sud du mur séparant les caves septentrionales de l’évêché d’Autun (relevé Y. Labaune ; DAO S. Balcon-Berry).

  • 12 Sur la question des remplois, voir les réflexions de Heijmans, 2004, p. 84-85 et l’étude exhaustive (...)

14À l’heure actuelle, une datation par comparaisons du castrum d’Autun serait aléatoire et peu probante, étant donné notre vision très limitée de sa maçonnerie et la variété des enceintes réduites de Gaule (voir les synthèses de Heijmans, 2004, p. 83-85 ; Heijmans, 2006). Tout au plus peut-on remarquer que, comme les fortifications de l’Antiquité tardive, elle comporte un soubassement fait de blocs de remploi12 sur lequel repose une élévation en petit appareil. Les quelques tours polygonales connues, ou offrant plusieurs pans, comme à Arles (Heijmans, 2004, p. 101-104 ; Rothé, Heijmans, 2008, p. 252 pour la tour des Mourgues dont l’histoire est complexe), Die (Planchon, 2006, p. 77), ou Le Mans (Guilleux, 2000, p. 84), sont très isolées au sein des fortifications restreintes. Celles récemment identifiées à Tours se situent aux abords des portes (Seigne, 2007, p. 361). Même si la tour polygonale sud de l’évêché était associée à une hypothétique poterne, l’existence probable d’autres structures de ce type sur le mur de courtine nord-ouest de l’enceinte réduite tend à montrer que le cas d’Autun différait.

15Le mur séparant les deux caves septentrionales de l’évêché est en contraste élevé avec d’énormes blocs de remploi photographiés par Boëll et récemment relevés (fig. 13). Le parement nord montre clairement l’existence d’un angle, avec retour au sud, qui correspond au mur oriental de la cave la plus méridionale (fig. 12, cave no 2). Ces blocs, issus du démantèlement d’un grand bâtiment antique situé probablement dans les environs immédiats, présentent des griffes, des trous de louves, et même une inscription. À l’ouest, cette maçonnerie en grand appareil vient buter contre le parement de la courtine à tours polygonales, et lui serait donc nettement postérieure (fig. 13, cave no 1, mur nord ; Balcon-Berry, 2009, fig. 8). Mais encore, ce mur occidental a visiblement servi d’appui à l’élévation elle aussi en grand appareil, liée à cette même phase de remodelage. Bien visible à l’extérieur, côté jardin occidental de l’évêché (fig. 12, E ; fig. 14), elle apporte une information d’ordre chronologique essentielle. En effet, bien qu’elle ait été modifiée à plusieurs reprises, elle abrite au nord une porte dont le mode de construction avec linteau et claveaux non appareillés enserrant un tympan maçonné tend à la placer au haut Moyen Âge (Deflou, Sapin, 1994, p. 132). D’autant plus que d’autres maçonneries en grand appareil, datées du viie et du ixe siècle, ont été identifiées sur le site du chapitre, tant au sein de la supposée domus ecclesiae qu’au niveau de la nef ou de l’avant-nef de Saint-Nazaire, et en ce qui concerne des parties du cloître carolingien (Balcon et alii, 2003, p. 199-201 ; Balcon et alii, 2004, p. 57-58, fig. 48 et pl. 11). Toutes proportions gardées, ce mode de construction évoque la reprise des viiie-ixe siècles de l’enceinte aurélienne de Rome, ou la muraille vaticane réalisée au milieu du ixe siècle sous le pape Léon IV (Coates Stephens, 1998 ; Meneghini, Santangeli Valenziani, 2004, p. 54-65). On serait donc en présence de la grande structure rectangulaire – probablement une tour – reconnue par Boëll, Berthollet, et avant eux par Devoucoux. Ces observations confirmeraient par ailleurs une datation tardive de l’enceinte réduite d’Autun, antérieure aux viie-ixe siècles et postérieure au Haut-Empire.

  • 13 Picard, Sapin, 1987, p. 352 et Sapin, 1993, p. 72 évoquent le récurrent climat d’insécurité qui a m (...)

16Ce renforcement du système défensif à hauteur de l’évêché traduisant un besoin de protection accru13 peut aussi être mis en relation avec la découverte d’un fossé palissadé aménagé à l’époque mérovingienne, mais repris aux ixe et xie siècles, immédiatement à l’ouest du complexe épiscopal, dans l’actuel jardin de la cathédrale Saint-Lazare (BALCON et coll. Berry, 2006). Orienté nord-sud, ce tronçon se raccordait peut-être au mur nord-ouest de l’enceinte réduite (fig. 15, G). Au sud, cette fortification accusait vraisemblablement un retour vers l’est pour protéger le flanc méridional de la cathédrale Saint-Nazaire et de la résidence épiscopale. Cette enceinte englobait aussi une bâtisse (fig. 15, F) dont des vestiges ont été récemment reconnus (Berry et alii, 1991, p. 115-126 ; Labaune, 2003-2004, notice 26, p. 113). Implantée aux ve-vie siècles à l’ouest de Saint-Nazaire, elle est restructurée aux vie-viie siècles. De plan rectangulaire, dotée d’un sol à mortier de tuileau et comprenant des colonnes adossées aux murs intérieurs, il s’agit peut-être de la matricula mentionnée dans la Passion de saint Léger, bâtiment destiné à l’accueil des pauvres.

Fig. 14. Relevé du parement occidental du mur ouest de l’évêché d’Autun, côté nord (E sur la fig. 12 ; relevé de 1988, DAO S. Balcon-Berry).

Fig. 15. Plan du groupe épiscopal d’Autun à l’époque mérovingienne
(plan cadastral, ville d’Autun, 2001 ; DAO X. d’Aire, S. Balcon-Berry et W. Berry).

Fig. 16. Plan de la ville haute d’Autun avec l’enceinte de la fin du ier siècle av. J.-C. et le tracé de l’enceinte réduite (plan cadastral, ville d’Autun, 2001 ; DAO S. Balcon-Berry).

1. Tracé de l’enceinte réduite de l’Antiquité tardive ; 2. emplacement de fossés ; 3. évêché ; 4. cathédrale Saint-Lazare ; 5. emplacement de Saint-Nazaire ; 6. emplacement du cloître des chanoines ; 7. rue des Bancs.
Fig. 17.Vue aérienne de la ville haute d’Autun avec tracé de l’enceinte réduite (cl. A. Béguin ; DAO S. Balcon-Berry).

2.2. Le tracé de l’enceinte réduite

17Les récents travaux menés dans les jardins de l’évêché et l’analyse de données anciennes présentées plus haut permettent de préciser le tracé de l’enceinte réduite (fig. 16 et 17).

  • 14 M. et Mme Jaubert m’ont permis d’étudier cette tour ; qu’ils en soient remerciés.

18Au sud de l’évêché, cette muraille rejoignait une tour massive de 10 m de diamètre (fig. 16, no 6) faisant partie de la fortification du ier siècle14 (Fort, 2007, p. 46-47, tour 8). Bien qu’amplement remaniée au xiiie siècle (Abord, 1881, p. 69), avec des reprises postérieures, sa base antique est préservée. Au-dessus, le niveau inférieur aujourd’hui accessible, et qui fait partie de la restructuration du Moyen Âge central, abrite une élévation couverte d’un enduit qui correspond selon toute vraisemblance à un tronçon de l’enceinte réduite. plus au nord, dans les caves de la maison actuelle construite après 1822 sur les vestiges d’un bâtiment lié auparavant à l’évêché, ce mur semble conservé sur une dizaine d’assises. Il faudrait toutefois l’étudier plus profondément pour le rattacher avec assurance à l’Antiquité tardive, car il a pu subir des remaniements. Il en est de même pour les autres parties du castrum intégrées à la résidence épiscopale que semblent trahir des ressauts dans les maçonneries se situant sur son tracé.

19Si, comme on l’a déjà noté, au nord du domaine épiscopal cette fortification marque une nette inflexion vers l’ouest, elle devait rapidement se redresser vers le nord pour longer le palais de justice et passer sous la prison circulaire comme le proposaient Roidot-Déléage et Boëll (fig. 3, 4, 6 et 7). La maçonnerie la plus orientale des structures mises au jour en 2005 dans une tranchée ouverte juste au sud du palais de justice (fig. 12, A) pourrait ainsi correspondre à un fragment de l’enceinte réduite (Labaune, 2005-2006, p. 206-208, fig. 7-8 ; Labaune et alii, 2008, p. 21, fig. 9), au contraire du massif recensé par Alain Rebourg immédiatement à l’est (Rebourg, 1993, 71/2, pl. 9, no 16). La courtine nord-est rejoignait de la sorte celle du nord-ouest de façon perpendiculaire (fig. 16 et 17).

  • 15 Merci à Lucette Comode, propriétaire de cette tour, pour sa collaboration.
  • 16 Le fossé du castrum de Tours est bien attesté ; Wood, 1983, p. 44.

20La moitié occidentale de ce dernier tronçon est assez bien conservée, nonobstant des reprises au xvie siècle, époque à laquelle la courtine a visiblement été chemisée, percée d’une archère-canonnière (Béguin, 2009, Inv. no 76, p. 559-560 et fig. p. 790-791), et dotée d’une tour rectangulaire15. Celle-ci s’intercale entre les deux tours à l’origine polygonales, mentionnées plus haut, et comparables à celle trouvée au xixe siècle au sud de l’évêché (fig. 16, nos 1 et 2 et fig. 17). À l’ouest, au sein de la maçonnerie faisant la jonction avec l’une des tours du ier siècle, des blocs de remploi ont été découverts au xixe siècle (Devoucoux, 1846, p. 118, note G), comme au niveau du Musée Rolin, de la prison circulaire et du mur séparant les deux jardins de l’évêché. Dans cette zone, le parcellaire cristallisé révèle l’emprise probable d’un fossé très perceptible sur la vue cavalière de la fin du xvie siècle de pierre de Saint-Julien-de-Balleure (fig. 1, D). Il pourrait tout à fait être contemporain de l’enceinte réduite, ce que tendrait à confirmer la présence d’un escalier découvert en 1883 au sud de la tour de Saint-Léger16, ou bien appartenir à l’une des nombreuses phases de remaniements.

Fig. 18. Vue, vers le sud, de la cave méridionale du Musée Rolin (cl. W. Berry).

2.3. La question des portes du castrum primitif

21L’accès à la ville haute, siège notamment du pouvoir ecclésiastique, s’effectuait par une, voire plusieurs portes. Au sein de l’évêché, il convient à nouveau de signaler l’hypothétique poterne associée à l’escalier découvert au xixe siècle au nord de la tour polygonale (fig. 8, B), ce qui témoignerait de l’existence d’une forte déclivité de part et d’autre de l’enceinte réduite – et donc peut-être d’un fossé – dans sa première phase.

  • 17 Notamment les observations faites par J.-G. Bulliot de blocs antiques égrenés le long de la rue des (...)

22Mais l’entrée principale prenait très probablement place dans l’actuelle rue des Bancs (fig. 16, no 3) qui correspond globalement à l’extrémité méridionale d’un cardo (Rebourg, 1998, p. 177 ; Labaune, 2005-2006, fig. 2 ; Kasprzyk, Labaune, 2008, C2), à l’est du mur nord-ouest de l’enceinte réduite (fig. 16, no 3). De nos jours, les vestiges de la porte qui marquait l’accès au castrum remontent aux xiie, xiiie et xive siècles, et même au xvie siècle (Berthollet, 1947b). Toutefois, dans la cave sud-ouest du Musée Rolin, on observe au sud la présence de blocs de remploi composant une assise (fig. 18), avec retour à l’est (Strasberg, 1999, p. 114, fig. 7 ; béguin, 2009, III, Inv. no 2, p. 451). De même, la cave de la maison située de l’autre côté de la rue, à l’ouest, abrite sur son côté occidental des éléments identiques formant là aussi une assise d’une maçonnerie orientée nord-sud. C’est probablement à partir de ces éléments et en intégrant d’autres informations dont il ne donne pas le détail17 que l’abbé Jean Berthollet propose la restitution d’une porte de l’Antiquité tardive composée d’un long sas orienté nord-sud aboutissant au nord à deux tours circulaires (Berthollet, 1947b, p. 40 et fig. même p.). Cette hypothèse est assez peu crédible et les tours en question relèvent probablement du Moyen Âge central. On propose plutôt de voir dans les blocs antiques conservés dans les caves les vestiges de talons carrés ou rectangulaires de tours latérales d’une porte de l’Antiquité tardive (fig. 19, A). Les tours proprement dites, de forme semi-circulaire ou polygonale, s’appuieraient ainsi sur le mur de courtine tandis que les talons se développeraient plus au sud, selon des dispositions somme toute peu éloignées de celles des portes du ier siècle d’Augustodunum.

Fig. 19. Restitution hypothétique de la porte primitive de l’enceinte réduite d’Autun (plan cadastral, ville d’Autun, 2001). A. Proposition de restitution de la porte septentrionale du castrum avec tours semi-circulaires ou polygonales à talon carré ; B. Mur de courtine du castrum ; C. Maçonnerie comprenant des remplois mise au jour en 2004 (DAO S. Balcon-Berry).

23C’est peut-être aussi à l’Antiquité tardive qu’il faut rattacher une maçonnerie imposante récemment mise au jour à l’extrémité sud de la rue des Bancs, lors de travaux de réfection de canalisations (fig. 19, C). Orientée est-ouest et abritant des blocs de remploi, notamment un fragment d’architrave (Balcon-Berry, 2009, fig. 10), elle est parallèle, au sud, à la supposée porte. Mais, compte tenu des conditions de découverte, son lien éventuel avec cette dernière n’a pas pu être établi si ce n’est que le morceau d’architecture provient vraisemblablement du démantèlement d’un ample bâtiment du Haut-Empire, à l’instar des autres vestiges antiques mis au jour au xixe siècle sur le tracé de l’enceinte réduite.

24D’autres portes prenaient place sur le tracé de l’enceinte du ier siècle. La porte de Breuil se situe au sud-est de la ville haute, globalement dans l’axe du cardo ci-dessus mentionné et à l’opposé de la porte des Bancs (fig. 16, no 7 ; fig. 1). À son emplacement, la surveillance du réaménagement du réseau d’assainissement a conduit à écarter la présence d’une poterne au Haut-Empire (Labaune, 2003-2004, p. 108-109), alors qu’on a longtemps considéré qu’il en était ainsi (Bulliot, série K3 ; Berthollet, 1947b, p. 40). En effet, le mur de la fortification antique rencontré immédiatement à l’est a été clairement arasé au moment de la création de la porte qui, en chronologie relative, serait donc postérieure au Haut-Empire et antérieure au xiie siècle, date de la partie la plus ancienne de son élévation actuelle (fig. 20). Un bloc de remploi et une crapaudine composaient les vestiges de cette première ouverture complètement reprise au xiie siècle, puis agrandie au xvie siècle avec l’aménagement d’une redoute réalisée avec soin, associée à un fossé maçonnée. Là encore, les conditions de l’intervention n’ont pas permis de recueillir des données stratigraphiques essentielles à une datation plus précise. À titre d’hypothèse, les vestiges antérieurs au xiie siècle pourraient donc être contemporains de la création du réduit fortifié de l’Antiquité tardive.

25Plus au sud, la porte Matheron, visible sur la vue cavalière de la fin du xvie siècle (fig. 1 ; fig. 16, no 8), permettait elle aussi d’accéder à la ville haute. Détruite en 1810, elle est attestée par les sources au xiiie siècle (Fontenay, 1889 p. 289). Aucune opération archéologique n’ayant été conduite à son emplacement, on ne sait pas si son origine est antique ou médiévale. En dernier lieu, mentionnons de nouveau l’hypothèse de Devoucoux qui envisage l’existence d’une porte immédiatement à l’est de la tour des Ursulines, tour de fondation romaine (Devoucoux, 1846, p. 35).

Conclusion

26Les observations archéologiques que l’on a pu mener récemment ainsi que la reprise de données anciennes tendent donc à montrer l’existence d’une enceinte réduite dès l’Antiquité tardive. Montée en petit appareil allongé posé sur un soubassement de gros blocs de remploi et ponctuée de tours polygonales, elle comprenait deux pans formant un angle droit. Elle devait abriter une porte sur son flanc nord-ouest, probablement dotée elle aussi de tours.

Fig. 20. Relevé du mur nord de la Porte de Breuil (relevé Y. Labaune et S. Balcon-Berry ; DAO S. Balcon-Berry).

27À hauteur de l’évêché, et donc à proximité du groupe cathédral, le castrum a été repris massivement entre le viie et le ixe siècle avec le remplacement des tours polygonales par des tours quadrangulaires montées en grand appareil de remploi. D’autres modifications seront apportées au cours du temps, notamment au Moyen Âge central avec l’aménagement d’une sorte de redoute entre la porte des Bancs et le palais épiscopal, puis, dans la rue des Bancs, la construction au xive siècle de deux tours en avancée, celle de l’est étant conservée, englobée dans les bâtiments appartenant au Musée Rolin, outre des reprises au xvie siècle (fig. 1).

28Cette recherche montre aussi la subsistance en élévation de nombreux vestiges du castrum primitif ayant servi d’appui à des bâtisses plus récentes. Il serait dès lors intéressant de prolonger cette étude par des campagnes systématiques de relevés, couplées à des repérages topographiques précis. À des endroits stratégiques, la réalisation de sondages archéologiques serait souhaitable afin d’étayer la chronologie proposée dans cet article.

Bibliographie

BIBLIOGRAPHIE

Sources imprimées

Ammien Marcellin, Res Gestae, dans Ammianus Marcellinus, John C. Rolfe trad., 3 vol., Cambridge et Londres, Havard University Press, 1982-1986 (Loeb Classical Library), vol. 1, livres XIV à XIX, 582 p.

Belleforest F. de, 1575, Cosmographie universelle de tout le monde, Paris, N. Chesneau.

Passio Leudegarii (BHL 4850), éd. par B. Krusch, Monumenta Germaniae Historica, Scriptores Rerum Merovingicarum [MGH-SRM], Hanovre, Hahnsche Buchhandlung, 1997, p. 527-586.

Saint-julien-de-Balleure P. de, 1581, De l’origine des Bourgongnons et antiquité des estats de Bourgongne, Paris, N. Chesneau, 2 vol.

Manuscrits modernes

Boëll Ch., « Recueil de copies de documents et de notes variées sur Autun », Série M53, Autun, Bibliothèque de la Société Éduenne.

Bulliot J.-G., « Notice manuscrite sur ‘Les rues et les trottoirs d’Augustodunum’ », Notes et manuscrits, série K3, Autun, Bibliothèque de la Société Éduenne.

Devoucoux abbé, Carnets nos 9, 11 et 12, série K2, Autun, Bibliothèque de la Société Éduenne.

Ouvrages et articles imprimés

Abord H., 1881, Histoire de la Réforme et de la Ligue dans la ville d’Autun, t. II, [La ligue], Autun, Dejussieu/Paris, Durand et Pédone-Lauriel, 576 p.

Balcon S. avec la coll. de Berry W., 2006, Autun (Saône-et-Loire) : études préalables à l’aménagement paysager de l’enclos de la cathédrale Saint-Lazare : rapport sur les sondages archéologiques réalisés en août 2006, SRA de Bourgogne, Dijon, 36 p.

Balcon-Berry S., 2009, « La ville haute d’Autun dans l’Antiquité », Bull. archéologique du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, no 35, p. 9-34.

Balcon S., Berry W., Sapin C., 2003, « Architecture and sculpture at Autun around the Millennium », in : Hiscock N. éd., The white mantle of churches : architecture, liturgy, and art around the millennium, Turnhout, Brépols, p. 196-220 (International Medieval Research, 10 - Art history Subseries, 2).

Balcon S., Berry W., Sapin C., 2004, Rapport de synthèse sur les fouilles et les études d’élévations réalisées sur le site de Saint-Nazaire d’Autun (Saône-et-Loire) - (cour du Chapitre, cour de la Maîtrise) - 1983-2004, SRA de Bourgogne, Dijon, 2 vol., 162 p.

Béguin A., 2009, Espace urbain et habitat dans la ville haute d’Autun (vers 1400-1550), Thèse de doctorat sous la dir. de D. Sandron, Univ. Paris-Sorbonne (Paris IV), 5 vol.

Berry W., Rollier G., Serexhe B., 1991, Cathédrale Saint-Lazare : rapport des fouilles archéologiques exécutées dans le chœur, SRA de Bourgogne, Dijon, 42 p.

Berthollet J., 1947a, L’évêché d’Autun, Autun, Notre-Dame des Anges, 189 p.

Berthollet J., 1947b, « La porte et la rue des Bancs et l’hôtel Rolin d’Autun », Mémoires de la Société Éduenne, t. 50, fasc. 1, p. 39-48.

Blanchet A., 1907, Les enceintes romaines de la Gaule : étude sur l’origine d’un grand nombre de villes françaises, Paris, E. Leroux, 356 p.

Bonnet Ch., en coll. avec Peillex A., 2009, Les fouilles de la cathédrale Saint-Pierre de Genève : le centre urbain de la Protohistoire jusqu’au début de la christianisation, Genève, Société d’Histoire et d’Archéologie de Genève, 257 p. (Mém. et doc. publiés par la Soc. d’histoire et d’archéologie de Genève, 64).

Brühl C., 1975, Palatium und Civitas : Studien zur Profantopographie spätantiker Civitates vom 3. bis zum 13. Jahrhundert. Band I : Gallien, Köln/Wien, Böhlau Verlag, 275 p.

Brunet-Gaston V. dir., 2006, Le lapidaire architectonique et décoratif d’Augustodunum (Autun), D.F.S. du PCR ‘Pierre, technique et décor architectonique à Augustodunum : de la carrière au monument (2001-2006)’, MCC-DRAC-SRA de Bourgogne, Dijon, 261 p.

Charmasse A. de, 1865, Cartulaire de l’église d’Autun, Paris, Durand/Autun, Dejussieu, 2 vol. : LXXXVI et 416 p. (Documents inédits pour servir à l’histoire de l’Autunois, 1).

Coates Stephens R., 1998, « The walls and acqueducts of Rome in the early Middle Ages, 500-1000 », Journal of Roman Studies, 88, p. 166-178.

Deflou N., Sapin C., 1994, « Autun (Saône-et-Loire) : palais épiscopal », in : Renoux A. dir., Palais médiévaux (France-Belgique) : 25 ans d’archéologie, Le Mans, Publ. de l’Univ. du Maine, p. 132-133.

Devoucoux J., 1846, « Notes » in : Thomas E., Histoire de l’antique cité d’Autun, illustrée et annotée, Autun, Dejussieu/Paris, Dumoulin, LXXI-428 p (édité en facsimilé par Archè Edidit, 1992).

Devoucoux J., 1851, « Études monumentales », Annales statistiques et historiques du département de Saône-et-Loire, p. 208-227.

Fontenay H. de, 1889, Autun et ses monuments, Autun, Dejussieu, CCLXXI-540 p.

Fort A., 2007, L’enceinte antique d’Augustodunum (Autun, Saône-et-Loire), Mémoire de Master 2 sous la dir. de F. Favory, Univ. de Franche-Comté, juin 2007, 2 vol., 160 p.

Guillaumet J.-P., Rebourg A., 1987, « L’enceinte d’Autun », in : Les enceintes augustéennes dans l’Occident romain : France, Italie, Espagne, Afrique du Nord, Actes du colloque international de Nîmes/IIIème congrès archéologique de Gaule méridionale, 9-12 oct. 1985, Nîmes, p. 41-49 (Bull. annuel - École antique de Nîmes, 18-1987).

Guilleux J., 2000, L’enceinte romaine du Mans, Saint-Jeand’Angélis, éd. Bordessoules, 268 p.

Heijmans M., 2004, Arles durant l’Antiquité tardive : de la Duplex Arelas à l’Urbs Genesii, Rome, École Française de Rome, XII-446 p. (Coll. de l’École française de Rome, 324).

Heijmans M., 2006, « La mise en défense de la Gaule méridionale aux ive-vie siècles », Gallia, t. 63, p. 59-74.

Kasprzyk M., 2005, Les cités des Éduens et de Chalon durant l’Antiquité tardive (v. 260-530 env.) : contribution à l’étude de l’Antiquité tardive en Gaule centrale, Thèse de doctorat sous la dir. de G. Sauron, Univ. de Bourgogne, 8 vol., 886 p.

Kasprzyk M., Labaune Y., 2008, « Les rues d’Augustodunum (Autun, Saône-et-Loire) : du ier au ive siècle : un bilan », in : Ballet, P., Dieudonné-Glad N., Saliou C. et coll., La rue dans l’Antiquité : définition, aménagement, devenir, Actes du colloque de Poitiers, 7-9 sept. 2006, Rennes, Presses Univ. de Rennes, p. 259-273.

Labaune Y., 2004, « Notes d’archéologie et d’histoire locales », Mémoires de la Société Éduenne, t. LVII, fasc. 2, 2003-2004, p. 103-128.

Labaune Y., 2006, « Notes d’archéologie et d’histoire locales », Mémoires de la Société Éduenne, t. LVII, fasc. 3, 2005-2006, p. 205-234.

Labaune Y., avec la coll. de Tisserand A. et Balcon S., 2008, Autun intra muros (Saône-et-Loire), jardins de l’évêché : travaux de réhabilitation des réseaux, parcelle AI no 115 (1984), Rapport de surveillance archéologique, nov. 2008, SRA de Bourgogne, 44 p.

Louis A., 2003, Inventaire raisonné du matériel lapidaire marmoréen issu de la strate A37 du site du Pavillon Saint-Louis : une réserve d’atelier de récupération lapidaire dans un quartier monumental d’Augustodunum, Autun, Saône-et-Loire, Mémoire de maîtrise sous la dir. de G. Sauron, Univ. de Bourgogne, 2 vol., 136 p.

Mabire La Caille C., 1983, « Le castrum de Tours : observations sur les blocs de remploi dans le rempart du Bas-Empire », in : Wood J., Mabire La Caille C., Recherches sur Tours. Vol. 2, Recueil d’études, Tours, p. 61-81.

Meneghini R., Santangeli Valenziani R, 2004, Roma nell’Altomedioevo : topografia e urbanistica della città dal V al X secolo, Rome, Libreria dello Stato, 239 p.

Picard J.-Ch., Sapin C., 1987, « Le ‘castrum’ ou l’enceinte réduite d’Autun », in : Pinette M. dir., Autun-Augusto dunum, capitale des Éduens, Catalogue d’exposition, Hôtel de ville d’Autun, 16 mars - 27 oct. 1985, Autun, p. 351-352.

Piétri Ch., Picard J.-Ch., 1986, « Autun », in : Gauthier N., Picard J.-Ch. éd., Topographie chrétienne des cités de la Gaule. t. IV : Province ecclésiastique de Lyon (Lugdunensis prima) : des origines au milieu du viiie siècle, Paris, De Boccard, p. 37-45.

Planchon J., 2006, « Die (Drôme) : de la ville ouverte à la ville fortifiée », Gallia, t. 63, p. 75-79.

Rebourg A., 1993a, Autun, Paris, Acad. des Inscriptions et Belles-Lettres, 238 p. (Carte archéologique de la Gaule, 71/1).

Rebourg A., 1993b, Autun, Atlas des vestiges gallo-romains, Paris, Acad. des Inscriptions et Belles-Lettres, 81 p. (Carte archéologique de la Gaule, 71/2).

Rebourg A., 1998, « L’urbanisme d’Augustodunum (Autun, Saône-et-Loire) », Gallia, t. 55, p. 141-236.

Roidot-déléage J., Fontenay H. de, 1872, « Légende détaillée du plan d’Augustodunum », Mémoires de la Société Éduenne, I, p. 372-404.

Rothé M.-P., Heijmans M., 2008, Arles, Crau, Camargue, Paris, Acad. des Inscriptions et Belles-Lettres, 906 p. (Carte archéologique de la Gaule, 13/5).

Seigne J., 2007, « La fortification de la ville au ive siècle : un nouveau plan d’urbanisme », in : Tours antique et médiéval : lieux de vie, temps de la ville : 40 ans d’archéologie urbaine, Tours, FERACF, p. 359-361 (20ème suppl. à la Revue Archéologique du Centre de la France - Recherches sur Tours, no spécial).

Sapin C., 1993, « Le Moyen Âge (ve-xve s.) », in : Rebourg A., Autun, Atlas des vestiges gallo-romains, Paris, Acad. des Inscriptions et Belles-Lettres, p. 72-74 (Carte archéologique de la Gaule, 71/2).

Strasberg A., 1999, « L’hôtel autunois de Nicolas Rolin », in : Maurice-Chabard B. éd., La splendeur des Rolin : un mécénat privé à la cour de Bourgogne, Table ronde des 27-28 février 1995, Paris, Picard/Autun, Soc. Éduenne, p. 111-116.

Wood J., 1983, « Le castrum de Tours : étude architecturale du rempart du Bas-Empire », in : Wood J., Mabire La Caille C., Recherches sur Tours. Vol. 2, Recueil d’études, Tours, p. 11-60.

Notes

1 J’aimerais remercier Alexandre Burgevin, Michel Kasprzyk et Gertrud Kuhnle, organisateurs des journées de l’ATEG, de m’avoir permis de présenter les résultats de cette recherche. Merci également à : Yannick Labaune et Angélique Tisserand, du Service Municipal d’Archéologie de la Ville d’Autun, pour leur aide précieuse sur le terrain ; le père Pierre Calimé qui a autorisé les recherches menées sur l’évêché et ses abords ; André Strasberg, conservateur au Musée Rolin, secrétaire perpétuel de la Société Éduenne, et Viviane Cattane, conservateur de la Bibliothèque Municipale d’Autun, pour leur assistance dans la recherche documentaire. Mes remerciements s’adressent aussi à Walter Berry pour sa relecture et ses remarques judicieuses.

2 En fonction de leur position, les auteurs ont opté pour l’une ou l’autre proposition. Ainsi, pour Fontenay, 1889, p. 27-29, ce passage concernerait le mur du castrum du ive siècle ; de même pour Berthollet, 1947a, p. 28, tandis que pour Rebourg, 1998, p. 171-172, il pourrait s’agir de la grande enceinte du ier siècle.

3 Voir l’analyse très prudente de Blanchet, 1907, p. 19-20.

4 Kasprzyk, 2005, I/A, p. 115-116. Les fragments de marbre, vestiges d’un débitage, ont été étudiés par Louis, 2003. Cette étude et l’examen des éléments en question par une équipe de géologues réunis au sein d’un PCR ont montré que ce débitage était destiné « à retrouver des volumes simples d’un bloc […] soit pour un remploi dans la construction (moyen ou petit appareil) » ; Brunet-Gaston dir., 2006, p. 18. À noter que Rebourg, 1993a, 71/1, p. 69, pensait que ces éléments provenaient du démantèlement du temple principal du forum, situé pour lui dans les environs immédiats du site de découverte.

5 Pierre de Saint-Julien-de-Balleure, Plan et Pourtraict de la ville d’Autun paru dans De l’origine des Bourgongnons, paris, Chesneau, 1581 (Autun, Bibl. de la Soc. Éduenne, Réserve, in fol°, AR8). La vue publiée en 1575 par F. de Belleforest dans sa Cosmographie universelle, paris, Chesneau, est à bien des égards moins correcte que celle de Saint-Julien-de-Balleure.

6 Charles Boëll, autre érudit local, ne s’y est pas trompé puisqu’il a recopié sur ses propres fiches les documents de Devoucoux (Boëll, série M53, fol° 152, 154, 156). Une grande partie de sa documentation se trouve elle aussi à la Bibliothèque de la Société Éduenne. Walter Berry a plus récemment attiré l’attention sur l’intérêt des carnets de Devoucoux à l’occasion d’une conférence en attente de publication.

7 À noter que Abord, 1881, p. 69 parle de la tour de Saint-Léger, qualifiée de « donjon » remontant selon lui en grande partie à la fin du xiiie siècle (alors que Berthollet, 1947a, p. 36-37, la date de la fin du xiie siècle), et évoque l’autre « donjon parallèle » qui a disparu.

8 Conservée à la Bibliothèque de la Société Éduenne et à la Bibliothèque municipale d’Autun.

9 Rapport de l’architecte diocésain sur les dépenses à faire en 1884, Dossier cathédrale d’Autun, Archives Nationales, F 19/7623.

10 Merci à Mme Schmidt et à M. et Mme Hédeline de m’avoir permis d’étudier ces tours.

11 Il est à noter qu’en se fondant sur le relevé de la tour polygonale, cette maçonnerie a été datée du Moyen Âge central (Picard, Sapin, 1987, p. 352) ou du ier siècle (Rebourg, 1998, p. 171).

12 Sur la question des remplois, voir les réflexions de Heijmans, 2004, p. 84-85 et l’étude exhaustive des blocs du castrum de Tours par Wood, 1983 et Mabire La Caille, 1983. Voir aussi la synthèse récente sur l’enceinte réduite de Genève : Bonnet, 2009, p. 123-128.

13 Picard, Sapin, 1987, p. 352 et Sapin, 1993, p. 72 évoquent le récurrent climat d’insécurité qui a marqué la ville au haut Moyen Âge.

14 M. et Mme Jaubert m’ont permis d’étudier cette tour ; qu’ils en soient remerciés.

15 Merci à Lucette Comode, propriétaire de cette tour, pour sa collaboration.

16 Le fossé du castrum de Tours est bien attesté ; Wood, 1983, p. 44.

17 Notamment les observations faites par J.-G. Bulliot de blocs antiques égrenés le long de la rue des Bancs (Bulliot, série K3) ou bien encore la mention par Devoucoux de la découverte de « fondements […] près de la porte qu’on appelle des Bancs » (Devoucoux, 1846, p. 35).

Table des illustrations

Légende Fig. 1. Plan et pourtraict de la ville d’Autun par Pierre de Saint-Julien-de-Balleure, 1581 (Autun, Bibl. de la Soc. Éduenne, Réserve, in fol°, AR8 ; cl. S. Balcon-Berry ; plan à l’orientation inversée).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/8271/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 696k
Légende Fig. 2. Plan schématique du castrum d’Autun par l’abbé Devoucoux (Autun, Bibl. de la Soc. Éduenne, série K2, carnet 11 ; cl. S. Balcon-Berry).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/8271/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 314k
Légende Fig. 3. Plan de la ville d’Autun antique et moderne par Roidot-Déléage, 1865 (Autun, Bibl. de la Soc. Éduenne, Autun ancien et moderne, pl. 29 ; cl. W. Berry).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/8271/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 673k
Légende Fig. 4. Comparaison du plan d’Autun et Bibracte par Roidot-Déléage (Autun, Bibl. de la Soc. Éduenne, Autun ancien et moderne, pl. 26 ; cl. W. Berry).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/8271/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 264k
Légende Fig. 5. Plan des caves septentrionales de l’évêché d’Autun annoté par Charles Boëll (Bibl. mun. d’Autun, G 31 ; cl. W. Berry).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/8271/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 398k
Légende Fig. 6. Copie du cadastre de 1822 d’Autun avec tracé du castrum par Charles Boëll (Bibl. mun. d’Autun, G 34 ; cl. W. Berry).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/8271/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 673k
Légende Fig. 7. Plan du groupe épiscopal et canonial d’Autun par Charles Boëll (Bibl. de la Soc. Éduenne, série M 53, fol° 98 ; cl. S. Balcon-Berry).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/8271/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 583k
Légende Fig. 8. Plan de l’évêché d’Autun et de l’enceinte réduite au haut Moyen Âge par Jean Berthollet, L’évêché d’Autun, 1947 (cl. et DAO S. Balcon-Berry).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/8271/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 406k
Légende Fig. 9. Évêché d’Autun. Plan et relevé de la tour polygonale et du mur de courtine découverts en 1885 au sud de la tour de Saint-Léger (Musée Rolin, dépôt des Monuments Historiques (cathédrale d’Autun), fonds du bureau du chantier, évêché, série L ; cl. W. Berry).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/8271/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 875k
Légende Fig. 10. Évêché d’Autun. Plan et relevés du mur ouest des caves septentrionales (relevé et DAO S. Balcon-Berry).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/8271/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 150k
Légende Fig. 11. Tour à l’origine polygonale du mur nord-ouest de l’enceinte réduite d’Autun – no 1 de la fig. 16 (cl. S. Balcon-Berry).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/8271/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 531k
Légende Fig. 12. Plan de l’évêché d’Autun, au niveau des caves septentrionales, en rapport avec des structures récemment mises au jour immédiatement à l’ouest et au nord (DAO S. Balcon-Berry, à partir du plan cadastral numérisé par la ville d’Autun en 2001 et du plan de 1909 de Ch. Boëll, Bibl. mun. d’Autun, G 31).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/8271/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 220k
Légende Fig. 13. Relevé des faces nord et sud du mur séparant les caves septentrionales de l’évêché d’Autun (relevé Y. Labaune ; DAO S. Balcon-Berry).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/8271/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 252k
Légende Fig. 14. Relevé du parement occidental du mur ouest de l’évêché d’Autun, côté nord (E sur la fig. 12 ; relevé de 1988, DAO S. Balcon-Berry).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/8271/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 745k
Légende Fig. 15. Plan du groupe épiscopal d’Autun à l’époque mérovingienne(plan cadastral, ville d’Autun, 2001 ; DAO X. d’Aire, S. Balcon-Berry et W. Berry).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/8271/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 565k
Légende Fig. 16. Plan de la ville haute d’Autun avec l’enceinte de la fin du ier siècle av. J.-C. et le tracé de l’enceinte réduite (plan cadastral, ville d’Autun, 2001 ; DAO S. Balcon-Berry).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/8271/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 811k
Légende 1. Tracé de l’enceinte réduite de l’Antiquité tardive ; 2. emplacement de fossés ; 3. évêché ; 4. cathédrale Saint-Lazare ; 5. emplacement de Saint-Nazaire ; 6. emplacement du cloître des chanoines ; 7. rue des Bancs.Fig. 17.Vue aérienne de la ville haute d’Autun avec tracé de l’enceinte réduite (cl. A. Béguin ; DAO S. Balcon-Berry).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/8271/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 539k
Légende Fig. 18. Vue, vers le sud, de la cave méridionale du Musée Rolin (cl. W. Berry).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/8271/img-18.jpg
Fichier image/jpeg, 719k
Légende Fig. 19. Restitution hypothétique de la porte primitive de l’enceinte réduite d’Autun (plan cadastral, ville d’Autun, 2001). A. Proposition de restitution de la porte septentrionale du castrum avec tours semi-circulaires ou polygonales à talon carré ; B. Mur de courtine du castrum ; C. Maçonnerie comprenant des remplois mise au jour en 2004 (DAO S. Balcon-Berry).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/8271/img-19.jpg
Fichier image/jpeg, 190k
Légende Fig. 20. Relevé du mur nord de la Porte de Breuil (relevé Y. Labaune et S. Balcon-Berry ; DAO S. Balcon-Berry).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/8271/img-20.jpg
Fichier image/jpeg, 288k

Auteur

Maître de conférences en histoire de l’art et archéologie du Moyen Âge, Université Paris-Sorbonne (Paris IV).

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.

Cette publication numérique est issue d’un traitement automatique par reconnaissance optique de caractères.
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search