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Les meules du Néolithique à l’époque médiévale : technique, culture, diffusion

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Olivier Buchsenschutz
, 
Stéphanie Lepareux-Couturier
, 
Gilles Fronteau

Cinquième partie. Études de cas en Europe et dans le monde

La meule, la cueillette et la proto-domestication des millets depuis le Paléolithique supérieur jusqu’au début du Néolithique dans la Chine septentrionale1

Guoqiang Li

Resumen

Les premiers types de meules de Chine septentrionale ont été en usage pendant une assez longue durée, depuis le Paléolithique supérieur jusqu’au Néolithique, soit entre 24 000 et 9 000 BP (Before Present) dans les trois zones situées respectivement au sud et au nord de la chaîne des montagnes de Taihang et au sud du fleuve Jaune. Ces meules sont toutes en matériaux locaux. Certaines ont été taillées sur le bord ; la technique de taille ne montre cependant pas d’évolution au fil du temps. Les molettes allongées, apparues entre 13 800 et 9 000 BP, semblent signaler les premières utilisations des meules sur lesquelles on frotte par un mouvement de va-et-vient. Des traces visibles montrent que certaines meules ont été utilisées pour préparer le pigment ocre ; les résidus végétaux témoignent d’un traitement alimentaire de plusieurs espèces de plantes, parmi lesquelles des espèces sauvages de millets dans la zone sud de Taihang et des espèces présentant certains caractères de domestication dans la zone nord. Dans la zone sud, les meules et les molettes attestent l’utilisation du frottement des grains de millet, alors que dans la zone nord, la meule, la molette, la poterie, la faucille et l’herminette attestent une évolution plus poussée des techniques. La faucille et l’herminette sont des outils de la « reproduction », qui offrent les conditions matérielles et technologiques suffisantes pour que soit franchi le seuil de la cueillette intensive et que l’on entre dans l’ère de la proto-domestication des millets. La zone nord de Taihang peut ainsi être considérée comme le foyer de la proto-domestication des millets sauvages en Chine septentrionale autour de 10 000 BP.

Texto completo

Introduction

  • 1 Je remercie Caroline Hamon pour ses conseils sur cette recherche. Il est à souligner que les travau (...)

1En Chine du Nord, les premières meules dormantes du Paléolithique supérieur ont été exhumées en 1973 sur le site de Xiachuan dans la province du Shanxi ; elles ont été datées de 24 000 et 16 000 BP. Jusqu’à ces dernières années, une vingtaine de meules ont été mises au jour dans plusieurs sites et datent de 24 000 à 9 000 BP, depuis le Paléolithique supérieur jusqu’au début du Néolithique. Compte tenu de la longueur de cette période, ces meules sont souvent considérées comme un des critères indicatifs des prémices de la néolithisation, vu leur usage dans la préparation de l’alimentation végétale.

  • 2 En ce qui concerne les plantes sauvages ancêtres des deux millets, elles appartiennent toutes au Pa (...)
  • 3 Pour une étude générale sur ce sujet, cf. Zeng Huifang, Zhu Hongbin, 2012.

2Les chercheurs chinois considèrent que les meules de Chine septentrionale sont des outils servant au décorticage des balles des grains des deux millets, su 粟, le millet des oiseaux (Setaria italica L.) et shu 黍, le millet commun (Panicum miliaceum L.)2, céréales prédominantes en Chine du Nord tout au long de l’histoire chinoise jusqu’à ces derniers siècles. Dans leur recherche sur les meules du Paléolithique supérieur au Néolithique, les auteurs se sont généralement servi de ces outils comme d’une preuve indicative de la première domestication des millets et de l’émergence de l’agriculture en Chine septentrionale3. Mais ces recherches, dépourvues d’analyse systématique et approfondie, sont encore sujettes à caution, et il reste hasardeux d’avancer que l’on a affaire à la région d’origine de la domestication des millets en se fondant seulement sur la valeur « indicative » de ces premières meules.

3Dans cette recherche, nous présenterons d’abord les premières meules connues, du Paléolithique supérieur au début du Néolithique. Nous examinerons leur répartition géographique et leur usage fonctionnel, notamment ceux des molettes et des concasseurs ; puis, en nous fondant sur les nouvelles identifications des millets sauvages et des millets à traits domestiqués, ainsi que sur les premiers ustensiles alimentaires et outils de récolte découverts, tels que les poteries, la faucille et l’herminette, nous scruterons les caractéristiques de la cueillette au fil du temps, du processus de la proto-domestication des millets et de leur région d’origine.

4Il est important de souligner que les données archéologiques concernant ces meules restent très lacunaires, car l’étude des meules est un sujet qui n’a pas encore attiré l’attention des chercheurs en Chine. Les descriptions de ces meules sont dispersées dans les rapports archéologiques et dans certains écrits disponibles sur Internet ; elles sont toujours très sommaires et incomplètes. Par ailleurs, les meules exhumées sont pour la plupart inaccessibles, hormis quelques-unes exposées dans les deux musées provinciaux du Shanxi et du Hebei. Grâce à une visite que nous avons effectuée dans ces deux musées pendant l’été 2014 et à des informations qui nous ont été fournies personnellement, nous avons pu recueillir des données supplémentaires sur ce sujet. La présente étude résulte de nos premières observations et réflexions générales qui demanderont à être développées et approfondies.

1. Les meules exhumées des sites datant entre 24 000 et 9 000 BP

5Nous avons recensé huit sites, datant entre 24 000 et 9 000 BP, qui ont livré les premières meules (nos 1, 2, 3, 6, 7, 9, 10, 11 de la fig. 1).

6Géographiquement, les sites se répartissent dans trois régions, dont :

  • Le sud de la chaîne des montagnes de Taihang et le confluent de la rivière Fen et du fleuve Jaune (abréviation : « zone Sud de Taihang »), avec trois sites datés entre 24 000 et 9 000 BP : Xiachuan (XC, no 1 sur la carte) entre 24 000 et 16 000 BP, Shizitan (SZT, no 2) entre 23 000 et 9 300 BP dans la province du Shanxi, et Longwangcan (LWC, no 3) entre 20 000 et 15 000 BP au Shaanxi. Ces trois sites sont situés le long de pentes douces et proches de rivières. L’environnement culturel est similaire ; nous avons affaire à une civilisation de chasseurs et à une industrie microlithique ; les « lieux » d’exhumation de ces pièces, les outils en matière lithique et les structures de combustion sont dans des aires à ciel ouvert. Les outils sont essentiellement de trois types : des outils de petite taille bien façonnés (nucléus, éclat, lame), des outils de concassage (percuteur, pointe, grattoir, petit couteau avec des entailles sur le dos) et des outils de polissage macrolithiques (meule). On a trouvé plusieurs centaines de structures de combustion, aménagées au niveau du sol et dont on faisait un usage temporaire. De nombreux restes osseux et des résidus de plusieurs espèces de plantes, toutes des espèces sauvages, ont été mis au jour.

  • Le nord de la chaîne des monts Taihang et les environs de Pékin (abréviation : « zone Nord de Taihang »), avec trois sites datés d’autour de 10 000 BP : Donghulin (DHL, no 6) à l’ouest de Pékin, entre 11 000 et 9 000 BP, Zhuannian (ZN, no 7) au nord de Pékin entre 9 800 – 9 300 BP, et Nanzhuangtou (NZT, no 9) au centre du Hebei entre 10 500 et 9 700 BP. Tous trois sont des sites établis à ciel ouvert ; les deux sites de Pékin sont localisés sur des pentes montagneuses à proximité de rivières ; le site NZT se trouve dans une plaine entre deux rivières. Les trois types d’outils mentionnés précédemment y sont présents. Parmi les outils polis, on trouve pour la première fois la hache et l’herminette. Des outils en os (poinçon et aiguille) et en bois, ainsi que des fragments des premières poteries y ont été mis au jour. On peut observer des foyers et des fossés saisonniers ou permanents. Sur le site de NZT, on trouve bon nombre de restes osseux d’animaux, principalement des espèces sauvages comme les cervidés, mais aussi des espèces domestiquées comme le chien, éventuellement le cochon. Pour les restes végétaux, les études montrent que les graines carbonisées et les amidons des millets présentent un certain caractère domestique.

  • La plaine au sud du fleuve Jaune (abréviation : « zone Sud du fleuve Jaune ») comprend deux sites essentiellement postérieurs à 10 000 BP : Lijiagou (LJG, no 10) au Henan, et Bianbiandong (BBD, no 11) au Shandong. Situé sur des coteaux proches d’une rivière, LJG est un site ouvert occupé durant presque deux mille ans entre 10 500 BP et 8 600 BP. La phase du Paléolithique supérieur est caractérisée par les trois types d’outils lithiques, de petite taille, bien façonnés, de concassage et de polissage macrolithique, y compris l’herminette et le petit couteau avec des entailles sur le dos. Des fragments de poterie sont présents. Des os d’herbivores sauvages de grande ou moyenne taille comme le cerf, le cheval ou le bœuf ont été mis au jour. La phase du début du Néolithique est marquée par les outils microlithiques et la poterie. Quant à BBD, daté entre 9 800 et 9 500 BP, il est le seul site situé dans une grotte, avec un petit nombre de restes d’outils microlithiques, des fragments de poterie, des os d’animaux de petite taille comme les petits cervidés, le sanglier, le chien, les rats, ainsi que des graines carbonisées de plusieurs espèces d’arbres (micocoulier, noyer, Phellodendron, etc.), des grains de Setaria viridis et des haricots.

Fig. 1. Répartition géographique des sites datant entre 24 000 et 9 000 BP où ont été exhumées la meule, la poterie, la faucille et l’herminette. 1 : Xiachuan ; 2 : Shizitan ; 3 : Longwangchan ; 4 : Emaokou ; 5 : Yujiagou ; 6 : Donghulin ; 7 : Zhuannain ; 8 : Caoxiandong ; 9 : Nanzhuangtou ; 10 : Lijiagou ; 11 : Bianbiandong.

7Hormis ce seul site en grotte, tous les autres, quelle que soit la région, sont à ciel ouvert et situés majoritairement sur des pentes montagneuses et à proximité de rivières. Pendant toute cette longue période, les trois types d’outils lithiques (de petite taille bien façonnés, de concassage et de polissage macrolithique) sont omniprésents. Des vestiges zoologiques et botaniques montrent que les hommes y menaient une vie de chasseur-cueilleur ; ils vivaient principalement de la chasse mais aussi de la cueillette. Or, autour de 10 000 BP, une série de nouveaux éléments tels que la hache, l’herminette, la poterie, les outils osseux, des structures de feu saisonnières et permanentes, les premiers animaux domestiqués et les millets présentant certains caractères de domestication apparaissent dans ces sites, signalant un changement de mode de vie.

8C’est dans ce contexte global que les meules ont été utilisées, depuis le Paléolithique supérieur jusqu’au début du Néolithique.

9Il est nécessaire de faire une brève présentation des meules de ces sites (fig. 2 et fig. 3).

10Les matières des meules des trois régions sont pratiquement toutes des grès locaux. Celles de la zone Sud de Taihang sont fabriquées dans des plaques de pierres de montagnes, celles de la zone Nord de Taihang avec des galets ou d’autres types de pierres de rivière. En ce qui concerne celles de la zone Sud du fleuve Jaune, bien que nous ne disposions que de deux exemplaires, leur forme rectangulaire semble constituer un trait local. Les blocs dont sont constituées les meules et molettes de NZT ont été façonnées naturellement par les mouvements des glaciers (Zhou Yanxing, Wen Jian, 1992). Certes, le matériau employé était déjà sélectionné selon sa forme et sa qualité de façon à être efficace dans l’usage du concassage ou de la mouture : le choix des grès fait preuve d’une connaissance expérimentée de son efficacité dans ce genre d’utilisation. Pour les molettes, le choix des matériaux était relativement varié, avec le grès, la diorite ou le quartz.

11Les meules de la zone Sud de Taihang ont souvent été taillées en forme ronde ou ovale, ce qui laisse des traces d’enlèvements et de retouches sur les bords. La reconstitution d’une meule en presque trente fragments (locus 29 du site de SZT) permet de retrouver le processus complet de la fabrication de la meule à l’époque. Les meules de la zone Sud du fleuve Jaune ont aussi été taillées, mais présentent une forme rectangulaire. Par ailleurs, les meules et les molettes de la zone Nord de Taihang, au moins d’après les exemplaires publiés de DHL et de NZT, sont des pièces naturelles sans retouches. D’un point de vue diachronique, le façonnage des meules ne montre pas d’évolution technique, ni dans le temps, ni entre les trois zones, ni à l’intérieur d’une même zone. La technique de taille des meules tardives autour de 10 000 BP de la zone Nord de Taihang et de la zone au sud du fleuve Jaune est même moins avancée que celle des meules de la zone Sud de Taihang, et dans cette dernière zone, les meules tardives, comme celles des deux locus 1 et 9 de SZT datant entre 13 800 et 10 000 BP, ne reflètent pas d’évolution technique par rapport aux meules anciennes de XC datant entre 24 000 et 16 000 BP.

Fig. 2. Meules et molettes provenant des sites des trois zones. Nb : nombre ; frg. : fragment ; cpl. : complet ; qq. : quelques ; pl. : plusieurs. * données issues des sites internet ; ** données observées par l’auteur. Dans la rubrique « Numéro », ceux entre crochets correspondent aux numérotations originales des rapports archéologiques.
Sources :
Xiachuan : Wang Jian et alii, 1978. Shizitan-lieu 14 : Shizitan Kaogudui, 2013. Longwangchan : Zhongguo shehui kexueyuan kaogu yanjiusuo et alii, 2007. Shizitan-lieu 29 : Song Yanhua, 2011. Shizitan-lieu 9 : Shizitan Kaogudui, 2010. Shizitan-lieu 1 : Shanxisheng linfen xingshu wenhuaju, 1989. Donghulin : Zhou Guoxing, You Yuzhu, 1972 ; Beijing daxue kaogu wenbo xueyuan et alii, 2006 ; Beijing ribao, 2003. Nanzhuangtou : Baoding diqu wenwu guanlisuo et alii, 1992 ; Hebeisheng wenwu yanjiusuo et alii, 2010. Zhuannian : Yu Jincheng, 2002 ; documents non précisés. Lijiagou : Beijing daxue kaogu wenbo xueyuan et alii, 2011 ; Wang Youping, Zhang Songlin et alii, 2013. Bianbiandong : Zhao Qiuli, Zhou Zhenxing, 2013.

Fig. 3-1. Meules et molettes provenant de fouilles des trois zones.

Fig. 3-2. Meules et molettes provenant de fouilles des trois zones.

12Les meules montrent généralement des traces d’usure que nous pouvons classer en trois types : un impact de percussion au centre de la surface active (XC-2, SZT1-1), une profonde concavité (XC-1 et LWC-1) et une concavité du bord au milieu (DHL-1 et NZT-1). Les deux premiers types se trouvent dans les sites de la zone Sud de Taihang entre 24 000 et 10 000 BP, le troisième type dans la zone Nord de Taihang entre 11 000 et 9 000 BP. Les deux exemplaires comportant une cavité profonde montrent une usure due à une longue utilisation. Des traces visibles d’ocre se retrouvent en majorité dans tous les sites de la zone Sud de Taihang entre 24 000 et 10 000 BP, sur six meules (fig. 2), sur un broyeur, un pilon et un percuteur (fig. 4). Dans les locus 1 et 9 de SZT, des fragments de pierres d’ocre ont été également exhumées. Sur le sol du locus 1 de SZT, il existe encore des dessins tracés avec de la poudre d’ocre. Dans le site de DHL entre 11 000 et 9 000 BP, des traces de pigment ocre ont été retrouvées sur la meule DHL-1 ; le rapport archéologique en mentionne également sur un mortier. Dans la zone Sud du fleuve Jaune, il existe aussi des morceaux d’ocre dans le site de LJG, même si aucune trace d’ocre n’est constatée sur la meule. Tout cela témoigne de l’usage important des meules dans la préparation de pigment ocre. Il est important de souligner que, pour toutes les meules portant des traces d’ocre, il n’existe pas de lien entre leur forme et les colorants broyés.

13Les meules se trouvent souvent dans un environnement marqué par le feu. Dans le locus 9 de SZT et sur le site de DHL, les meules, les percuteurs et les molettes se trouvent associées à des traces de combustion. Dans le locus 29 de SZT, les meules et les percuteurs ainsi que les pigments ocre et les objets d’ornement faits avec des coquillages sont dispersés autour d’un foyer où l’on retrouve souvent des restes d’os brûlés. Sur le site de NZT, une grande quantité de restes osseux a été retrouvée autour de deux foyers, dans quatre sillons et deux fosses de dépôts de cendres ; certains de ces os portent des traces de découpe et de brûlage. Or, en ce qui concerne les traces de foyer, celles de SZT, au nombre de plusieurs centaines, sont directement au sol et attestent de foyers ’à usage unique’, tandis que celles de DHL et de NZT sont des emplacements pour un usage saisonnier ou à long terme. Ces deux usages différents du feu représentent vraisemblablement un changement du mode de préparation alimentaire : les ressources alimentaires ont changé, le rôle et le traitement de la meule ne sont plus les mêmes.

Fig. 4. Broyeur et percuteurs/concasseurs des locus 1 et 9 du site de Shizitan.

14La fonction de la meule dépend principalement de l’outil qui l’accompagne, qui peut être le broyeur, le percuteur, le pilon ou la molette. En fait, c’est dans la quatrième couche des locus 9 et 1 de SZT, datés respectivement de 13 800 – 11 600 BP et de 13 000 – 10 000 BP, que la combinaison de meules, concasseurs et molettes a été pour la première fois découverte.

15Nous examinerons d’abord le broyeur, les percuteurs et les pilons du site de SZT (fig. 4).

16À part un broyeur ovoïde (SZT9-1), les autres sont des morceaux irrégulièrement cylindriques (SZT9-2, SZT9-3 et SZT1-1) ou grossièrement rectangulaires (SZT1-2), avec une extrémité cassée et l’autre ronde et polie. Le rapport archéologique précise que les percuteurs (ou concasseurs) du locus 1 de SZT, onze au total, ont été souvent intentionnellement cassés. Il est donc évident que ce sont des outils servant de concasseur : avec des mouvements verticaux, ils sont utilisés pour frapper, écraser ou moudre les objets à traiter. Les traces décelées sur trois exemplaires (broyeur SZT9-1, percuteur ou pilon SZT1-1 et percuteur SZT1-2) montrent de toute évidence que ces outils ont servi à la préparation de poudre d’ocre. Il est important de noter que le percuteur et le concasseur sont des outils attestés bien avant 14 000 BP. Or, dans les rapports archéologiques, ils ne sont pas mentionnés en rapport avec la meule ; c’est le cas pour les onze percuteurs (ou concasseurs) du locus 1 de SZT, parmi lesquels certains portent également des traces évidentes d’ocre.

  • 4 Le rapport archéologique a nommé les deux exemplaires de DHL « molette », mais selon Caroline Hamon (...)

17La molette allongée, de forme cylindrique, rectangulaire ou un peu ovale, est apparue tout d’abord sur le locus 9 de SZT entre 13 800 – 11 600 BP (zone Sud de Taihang), puis sur les sites de DHL et de NZT entre 11 000 et 9 000 BP (zone Nord de Taihang) et enfin sur le site BBD légèrement après 10 000 BP (zone Sud du fleuve Jaune). Pour effectuer une analyse systématique, il est utile de reconsidérer les exemplaires de molettes déjà présentés plus haut (fig. 5)4.

Fig. 5. Les molettes des trois zones.

18La molette est essentiellement employée pour des mouvements horizontaux – de va-et-vient – propres à la mouture sur la meule. Une constatation importante est qu’il n’existe pas de trace d’ocre sur ces molettes. Or, les meules associées aux molettes dans ces sites ne se différencient pas de celles associées aux concasseurs. Il est donc raisonnable de supposer que, si l’assemblage meule-concasseur servait principalement à écraser des pigments d’ocre, l’assemblage meule-molette devait être utilisé par frottement de l’un sur l’autre pour un usage différent : les travaux paléobotaniques témoignent que la meule et la molette ont été utilisées dans la préparation de l’alimentation végétale.

2. Les preuves paléobotaniques relatives au processus menant de la cueillette à la proto-domestication des millets

  • 5 Il y a aussi l’identification morphologique des phytolithes effectuée par Lu Houyuan et alii (2009) (...)

19Les nouvelles identifications paléobotaniques réalisées cette dernière décennie grâce aux analyses morphologiques des amidons prélevés essentiellement sur des meules et par la flottation des graines carbonisées5, permettent de reconstituer la composition de la nourriture végétale allant du Paléolithique supérieur au début du Néolithique et de détecter, durant ce large laps de temps, une progression qui mène de la cueillette diversifiée (« cueillette à large éventail ») à la cueillette intensive et spécialisée des millets sauvages, ce qui conduit finalement à leur proto-domestication.

20Selon les identifications de Guan Ying et alii (2012), des amidons prélevés sur les outils lithiques du site de Shuidonggou dans le district Lingwu du Ningxia, datant de 32 000 BP, ont été analysés : une grande partie appartient aux graminées, et, parmi eux, 35 amidons sont relatifs au genre Triticeae tribe. Pour ces auteurs, les habitants de ce site pratiquaient la cueillette de plusieurs espèces de plantes alimentaires : la cueillette diversifiée existait donc déjà vers 30 000 BP.

21Dans la zone Sud de Taihang, les analyses de Liu Li et alii (2011) et de Song Yanhua et alii (2013) sur les amidons extraits des meules des locus 14 et 9 de SZT montrent qu’il s’agissait de plantes sauvages : 136 amidons du locus 14 et 212 du locus 9 appartiennent respectivement aux glands de Quercus (0 amidon pour le locus 14 et 47 pour le locus 9), au Panicoideae (18 et 80), au Triticeae tribe (45 et 27), au tubercule Dioscorea (24 et 5), au haricot Vignaradiata (20 et 4) et à la courge Trichosanthes kirilowii (15 et 0). Par l’étude comparative des pourcentages des amidons des millets sauvages Panicoideae dans ces deux sites de SZT, Song Yanhua et alii (2013) ont mis en évidence une augmentation qui passe de 10 % environ au locus 14 à 38 % au locus 9, ce qui témoigne du progrès de la cueillette des Panicoideae. Les auteurs ont ainsi conclu que la cueillette du locus 9 était entrée dans la phase spécialisée des Panicoideae, correspondant au « lancement de la proto-agriculture des millets », et que ce locus 9 constitue la zone centrale pour la recherche de l’origine de la culture des millets dans le bassin moyen du fleuve Jaune. De même, la flottation des graines carbonisées exhumées de la 4e couche (13 800-11 600 BP) du locus 9 de SZT, effectuée par Sheahan Bestel et alii (2014), a également prouvé la présence des Panicoideae : parmi les vingt-huit graines carbonisées, trois sont proches du setaria vert, et trois sont des graines abîmées du Panicoideae. En se référant aux millets des oiseaux, domestiqués entre 8 000 et 7 600 BP dans le bassin du fleuve Jaune, les auteurs ont supposé que le processus de la domestication des millets des oiseaux s’est déroulé pendant plusieurs millénaires.

22Pour la zone Nord de Taihang, les identifications de Liu Li et alii (2010) sur les amidons de la première période de DHL (11 150-10 500 BP) ont montré que certains amidons sont semblables aux millets domestiqués. Quant à Yang Xiaoyan et alii (2012), leurs analyses des amidons des 1e et 2e périodes de DHL (10 500-9 450 BP) et de NZT (11 500-11 000 BP) donnent le résultat suivant : parmi les 408, 428 et 365 amidons au total respectivement de NZT et des 1e et 2e périodes de DHL, 205, 257 et 268 appartiennent aux millets sauvages et au setaria vert à traits domestiqués, ce qui représente donc des pourcentages de 50,2 %, 60 % et 73,4 %. Les auteurs ont également indiqué que le pourcentage des amidons des millets à traits sauvages a baissé de 38,0 % sur le site de NZT à 32,3 % pour la 2e période de DHL, tandis que celui des millets à traits domestiqués a augmenté de 46,2 % sur NZT, et de 36,2 % pendant la 1e période de DHL à 52,6 % pour la 2e période de DHL. Les auteurs ont ainsi suggéré que dans ces sites, le millet des oiseaux se trouvait dans un processus de domestication, ou qu’il coexistait avec les millets sauvages entre 11 000 et 9 500 BP et que ce processus a duré 2000 ans environ. L’identification grâce à la flottation effectuée par Zhao Zhijun (2014) a également prouvé que sur le site de DHL, les grains du setaria vert présentent les traits de l’espèce domestiquée. Il s’agit probablement d’une espèce transitoire du setaria vert au millet des oiseaux, caractérisée par un épi comportant plus de grains que celui du setaria vert.

23Signalons que ces chercheurs ont employé des critères qui diffèrent légèrement dans leur identification des amidons. Ainsi, pour l’équipe de Yang Xiaoyan, pour identifier le millet commun, le millet des oiseaux et le setaria vert, le diamètre moyen est respectivement de 7,3 ± 1,4 μm, 9,9 ± 2,3 μm et 7,7 ± 1,4 μm, et pour l’équipe de Ge Wei, elle est de 6,32 ± 1,00 μm, 8,67 ± 2,42 μm et 5,01 ± 1,21 μm. Quant à l’équipe de Liu Li, elle a opté pour des valeurs minimum et maximum ; les trois chiffres sont alors respectivement : entre 3,93~12,85 μm, 2,77~18,40 μm et 2,19~11,90 μm. Cette différence de critères peut conduire à l’obtention de résultats différents lors de l’identification sur des mêmes sites. Ainsi, pour l’étude menée sur les espèces des millets de DHL, l’équipe de Liu Li n’a pas proposé une identification certaine, et suggère simplement qu’il s’agissait d’une espèce similaire aux millets domestiqués. L’équipe de Yang Xiaoyan, elle, distingue l’espèce aux traits domestiqués de l’espèce aux traits sauvages, et en conclut qu’il y a déjà une première domestication des millets. Au-delà de ces divergences, retenons que ces travaux d’identification mettent en évidence un processus qui conduit de la cueillette à la proto-domestication des millets : on est passé d’une cueillette à large éventail comprenant les glands, les grains de différentes espèces de graminée, les haricots, les courges et les tubercules, à une cueillette intensive de millets sauvages et à leur proto-domestication. L’évolution est confirmée par la technique de flottation des graines carbonisées, qui a permis d’identifier le setaria vert à traits domestiqués, apparu vers 10 000 BP et trouvé sur le site de DHL.

3. Les poteries et les outils en rapport avec la cueillette intensive et la proto-domestication des millets

24Comme DHL est le seul site ayant livré des millets à traits domestiqués, on ne peut conclure avec certitude qu’il s’agit du centre d’origine de la première proto-domestication des millets. En effet, si l’on considère que la proto-domestication de cette plante résulte d’une cueillette intensive et spécialisée, alors elle existait aussi sur le site de SZT, dans la zone Sud de Taihang, qui peut être également considéré comme un éventuel centre d’origine.

25À ce propos, les autres outils ou ustensiles plus anciens en rapport avec la cueillette, tels que les poteries, la faucille et l’herminette lithique, tous découverts dans les sites de la zone Nord de Taihang, apportent un ensemble d’indices permettant de suggérer que la proto-domestication des millets aurait débuté dans cette région. À l’ouest de la zone, les fragments d’une poterie très rudimentaire, adoptant la forme d’une sorte de cuvette à fond plat et datant de 11 700 BP, ont été exhumés du site de Yujiagou (no 5 de la fig. 1 ; Mei Huijie, Xie Fei, 2000). À sa périphérie, soixante-cinq herminettes ont été mises au jour sur le site d’Emaokou (no 4 de la fig. 1), datant du début du Néolithique (Jia Lanpo, You Yuzhu, 1973). À l’est de la zone, sur des sites datant autour de 10 000 BP, des fragments de poterie ont été mis au jour : une soixantaine sur le site de DHL et une cinquantaine sur celui de NZT (Zhao Chaohong, Wang Tao et alii, 2006) ; la première faucille lithique a été exhumée du site de Caoxiandong (no 8 de la fig. 1 ; Liu Jingzhi, 1994).

  • 6 Les références ethnographiques fournies par Song Zhaolin (1997, p. 187-188) sur les procédures de d (...)

26Les nouveaux outils et ustensiles de la zone Nord de Taihang constituent un ensemble d’indices de la cueillette intensive. Dans une perspective fonctionnelle, la poterie, tout comme la meule, sont considérés pour leur usage dans le traitement des grains, mais ne produisent aucun effet sur la domestication. La poterie pouvait certainement servir d’ustensile pour conserver, préparer ou présenter l’alimentation végétale, en particulier des grains de millets. En outre, selon les données ethnographiques liées à son usage pour le grillage des grains à balle afin de faciliter leur décorticage6, il est possible que la technique ait été mise en place autour de 10 000 BP alors que la récolte des millets devenait quantitativement importante. De même, les molettes allongées, apparues majoritairement à cette époque dans la zone Nord de Taihang, semblent également adaptées au frottement pour décortiquer des balles des grains de millet en réponse à une récolte intensive.

  • 7 De nos jours, on coupe la plante au bas de la tige avec la faucille tranchante sans lame dentée ; o (...)

27La faucille et l’herminette sont cependant des outils liés à la mise en culture. La faucille atteste de l’existence d’une cueillette relativement intensive, des épis étant coupés par empoignement des tiges7. Quant à l’herminette, dont la forme se distingue de celles du Néolithique (Jia Lanpo, You Yuzhu, 1973, p. 24), elle servait, selon nous, davantage à déterrer des racines tuberculeuses. Il s’agit ici d’une phase cruciale de la première domestication : grâce à ce travail, il n’est pas difficile d’observer un rendement plus intéressant sur les sols retournés, par exemple des épis plus grands et des grains de millet plus gros. La mise en place de la plantation des tubercules et des millets est donc tout à fait envisageable. Les 65 herminettes du site d’Emaokou semblent démontrer une pratique intensive. Ainsi, la faucille et l’herminette faisaient partie de la cueillette spécialisée d’une certaine ampleur, ce qui suscite, de façon probablement spontanée, la première proto-domestication des millets autour de 10 000 BP.

  • 8 Par exemple, parmi les 1120 outils d’Emaokou, site où ont été exhumés le maximum d’outils censés êt (...)

28Si on compare les époques de la première apparition des outils de traitement et des outils de reproduction, on s’aperçoit que les premiers appartiennent à des époques plus anciennes que les seconds, ce qui est normal puisque les outils de reproduction représentent un travail intensif et spécialisé. Bien que la faucille et l’herminette, outils dits « proto-agraires », restent encore en faible nombre en comparaison des outils de chasseurs8, avec le temps, ils vont gagner en importance et permettre un nouveau mode de vie déterminant dans le processus de la domestication du millet des oiseaux autour de 10 000 BP. La société des « chasseurs-cueilleurs » du Paléolithique supérieur a ainsi évolué progressivement dans son mode de vie à celle de « chasseurs-cueilleurs-proto-agriculteurs ». Or, dans les sites de la zone sud de Taihang, pendant 15 000 ans, entre 24 000-9 000 BP, ces outils de production ainsi que la poterie sont absents, ce qui indique que la région se trouvait encore dans le mode de vie des « chasseurs-cueilleurs » : son industrie n’apparaît pas encore prête à s’adapter à ce mode productif.

29Nous souhaitons attirer l’attention sur le fait que c’est dans la zone Nord de Taihang, en particulier la vallée de Sanggan, longue de 364 km et englobant le nord-est du Shanxi, le nord-ouest du Hebei et l’ouest de Pékin, que se trouvent les sites les plus nombreux du Paléolithique supérieur. C’est là que s’est développée la culture des petits outillages microlithiques sophistiqués (Li Zhuangwei, You Yuzhu, 1980 ; Li Zhuangwei, Shi Jinming, 1985 ; Yu Zhiyong, 1995). Tout au long de l’oscillation climatique durant le brusque refroidissement du nouveau Dryas entre 12 800 et 11 500 BP et le réchauffement entre 11 500-10 000 BP, c’est dans cette vallée que les hommes ont fait progresser la cueillette intensive spécialisée de millets sauvages dans les travaux de mise en culture grâce aux nouveaux outils comme la faucille et la houe. Le processus de la proto-domestication s’est ainsi accéléré, donnant donc, comme le prouve l’identification des grains carbonisés, la première espèce de millet à caractère domestiqué sur le site de DHL autour de 10 000 BP.

Conclusion

30Les premières meules sont apparues à l’époque transitoire entre le Paléolithique supérieur et le Néolithique, soit entre 24 000 et 9 000 BP dans trois régions, au sud et au nord de la chaîne de montagnes de Taihang et au sud du fleuve Jaune. Elles étaient multifonctionnelles, utilisées notamment dans la préparation de la teinture d’ocre et de l’alimentation végétale issue de la cueillette de plusieurs espèces de plantes sauvages. Parmi les deux zones sud et nord de Taihang où les hommes ont effectué la cueillette intensive des millets sauvages, celle du sud ne possédait que l’assemblage des meules et molettes, montrant une seule facette du « traitement » de la cueillette. Les preuves paléobotaniques ne relèvent pas le fait que la zone est entrée dans l’étape de la domestication. Tandis que la zone nord, elle, présente non seulement les outillages de « traitement » dont les meules, les molettes et la poterie, mais aussi les outils de mise en culture dont la faucille et l’herminette : ces derniers ont bâti les conditions matérielles et technologiques pour franchir le seuil de la cueillette intensive et passer à la proto-domestication des millets. Les preuves paléobotaniques montrent que c’est autour de 10 000 BP dans le site de DHL que le setaria vert présente ses premiers traits de domestication. La zone Nord de Taihang peut ainsi être considérée comme le principal foyer de la proto-domestication des millets sauvages en Chine septentrionale.

Notas

1 Je remercie Caroline Hamon pour ses conseils sur cette recherche. Il est à souligner que les travaux de Sophie A. de Beaune (2000) et de Caroline Hamon (2006) nous ont servi d’encadrement théorique sur la meule et les outillages concernés.

2 En ce qui concerne les plantes sauvages ancêtres des deux millets, elles appartiennent toutes au Panicoideae subfamille. Celle du millet des oiseaux est Setaria viridis L. ; quant à celle du millet commun, il ne s’agit pas d’une seule plante mais de plusieurs variétés, selon les régions du monde. C’est la raison pour laquelle les nouvelles identifications paléobotaniques (voir infra) ont surtout porté sur le millet des oiseaux, alors que celles sur le millet commun sont généralement moins fiables. Ainsi, dans cet article, notre objectif est surtout d’étudier la proto-domestication du millet des oiseaux. Nous utilisons le « millet des oiseaux » et le « millet commun » pour les deux espèces domestiquées, les « millets » au pluriel pour leur ensemble, le « Panicoideae » pour les deux espèces sauvages et le « setaria vert » pour le millet des oiseaux sauvage.

3 Pour une étude générale sur ce sujet, cf. Zeng Huifang, Zhu Hongbin, 2012.

4 Le rapport archéologique a nommé les deux exemplaires de DHL « molette », mais selon Caroline Hamon (conversation personnelle), il s’agit peut-être de « pilons ».

5 Il y a aussi l’identification morphologique des phytolithes effectuée par Lu Houyuan et alii (2009) sur le site de Cishan, site pour lequel l’ensemble des outils et l’aspect culturel permettent aux archéologues de le dater solidement autour de 7 500 BP. Dans le travail de Lu Houyuan et alii, ils ont retenu les résultats des phytolithes des deux périodes : ceux de la 1e période, entre 10 300-8 700 BP, sont tous du millet commun, ceux de la 2e période, entre 8 700-7 500 BP, sont majoritairement (97 %) du millet commun et seulement moins de 3 % du millet des oiseaux. Pour les auteurs, le millet commun a été le premier millet domestiqué ; le processus a été lancé vers 10 000 BP. Or, du fait que leurs datations sur le site sont très problématiques, leurs identifications ne sont pas vraiment convaincantes.

6 Les références ethnographiques fournies par Song Zhaolin (1997, p. 187-188) sur les procédures de décorticage des millets et de l’orge chez les Dulong et les Nu, les Tibétains et les Mongols sont très utiles pour comprendre les premiers usages de la poterie et de la meule, dont deux étapes sont essentielles : d’abord griller des grains à balle sur une plaque, dans un wok ou une poterie, puis les décortiquer sur la meule. Les Tibétains utilisent directement le cratère (un vase ouvert muni de deux poignées) pour griller les grains d’orge : réchauffer d’abord la poterie à une très haute température sur le feu, puis mettre des grains déjà lavés et séchés dedans et secouer le cratère sans arrêt jusqu’à ce qu’ils soient cuits.

7 De nos jours, on coupe la plante au bas de la tige avec la faucille tranchante sans lame dentée ; or, les premiers cultivateurs coupaient la tige près de l’épi avec une faucille dentelée.

8 Par exemple, parmi les 1120 outils d’Emaokou, site où ont été exhumés le maximum d’outils censés être utilisés pour la cueillette et la proto-agriculture, il existe soixante-cinq herminettes et trois faucilles. Parmi les 18 000 outils de Zhuannian, seule une dizaine est de ce type, les autres portent encore les caractéristiques traditionnelles du Paléolithique.

Índice de ilustraciones

Leyenda Fig. 1. Répartition géographique des sites datant entre 24 000 et 9 000 BP où ont été exhumées la meule, la poterie, la faucille et l’herminette. 1 : Xiachuan ; 2 : Shizitan ; 3 : Longwangchan ; 4 : Emaokou ; 5 : Yujiagou ; 6 : Donghulin ; 7 : Zhuannain ; 8 : Caoxiandong ; 9 : Nanzhuangtou ; 10 : Lijiagou ; 11 : Bianbiandong.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/4090/img-1.jpg
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Leyenda Fig. 2. Meules et molettes provenant des sites des trois zones. Nb : nombre ; frg. : fragment ; cpl. : complet ; qq. : quelques ; pl. : plusieurs. * données issues des sites internet ; ** données observées par l’auteur. Dans la rubrique « Numéro », ceux entre crochets correspondent aux numérotations originales des rapports archéologiques.Sources : Xiachuan : Wang Jian et alii, 1978. Shizitan-lieu 14 : Shizitan Kaogudui, 2013. Longwangchan : Zhongguo shehui kexueyuan kaogu yanjiusuo et alii, 2007. Shizitan-lieu 29 : Song Yanhua, 2011. Shizitan-lieu 9 : Shizitan Kaogudui, 2010. Shizitan-lieu 1 : Shanxisheng linfen xingshu wenhuaju, 1989. Donghulin : Zhou Guoxing, You Yuzhu, 1972 ; Beijing daxue kaogu wenbo xueyuan et alii, 2006 ; Beijing ribao, 2003. Nanzhuangtou : Baoding diqu wenwu guanlisuo et alii, 1992 ; Hebeisheng wenwu yanjiusuo et alii, 2010. Zhuannian : Yu Jincheng, 2002 ; documents non précisés. Lijiagou : Beijing daxue kaogu wenbo xueyuan et alii, 2011 ; Wang Youping, Zhang Songlin et alii, 2013. Bianbiandong : Zhao Qiuli, Zhou Zhenxing, 2013.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/4090/img-2.jpg
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Leyenda Fig. 3-1. Meules et molettes provenant de fouilles des trois zones.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/4090/img-3.jpg
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Leyenda Fig. 3-2. Meules et molettes provenant de fouilles des trois zones.
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Leyenda Fig. 4. Broyeur et percuteurs/concasseurs des locus 1 et 9 du site de Shizitan.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/4090/img-5.jpg
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Leyenda Fig. 5. Les molettes des trois zones.
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Autor

Université de Paris VII

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