Construire au Xe siècle. Châteaux et lieux de culte
Résumés
En histoire de l’art, la question du Xe siècle en Auvergne a peu intéressé, sauf peut-être dans le domaine de l’enluminure et des arts précieux. Le paysage monumental existant et construit dans le courant du Xe siècle – châteaux et églises finalement assez nombreux – peut pourtant être envisagé par l’historien de l’art sous l’angle des lieux de pouvoir, parallèlement à l’investissement des moyens économiques, à la question des matériaux (eau, sable, chaux, pierre, bois, métaux…), des machines de levage et moyens de transport, des outils et à celle des hommes plus ou moins qualifiés et encadrés. Un très lent mouvement de régularisation et de rationalisation est perceptible dans l’organisation du travail, mais dans le seul cadre du chantier de construction ecclésiastique – une lente prise de pouvoir du tailleur de pierre, au détriment du maçon et du charpentier. Les changements technologiques (outillage élargi et marteau-taillant du tailleur de pierre, allègement de la mécanisation du chantier), accompagnent une forme d’affaiblissement de l’encadrement. Dans leurs étapes, les plus grands chantiers se structurent à partir du travail du tailleur de pierre, en fin de période. L’église, centre de pouvoir, porte alors les germes de l’émancipation d’ouvriers qualifiés.
In art history, the 10th century in Auvergne has been of little interest, except perhaps in the field of illumination and precious arts. The monumental landscape existing and built during the 10th century – castles and churches, finally quite numerous – can nevertheless be considered by the art historian from the angle of power places, parallel to the investment of economic means, the issues of materials (water, sand, lime, stone, wood, metals...), lifting machines and means of transport, tools and more or less qualified and supervised men. A very slow movement of regularization and rationalization is noticeable in work organization, but only in the ecclesiastical construction sites – a slow power seizure by stone cutters, at the expense of masons and carpenters. Technological changes (expanded tooling and stone cutters' flat stone hammer, lightened mechanization of the construction site), accompany a form of management weakening. In their stages, the largest construction sites are structured by the stonemason work, at the end of the period. The Church, center of power, then bore the seeds of skilled workers’ emancipation.
Entrées d’index
Mots-clés : châteaux, églises, Auvergne, maçons, tailleurs de pierre, chantier de construction
Keywords : castles, churches, Auvergne, stone cutters, builders, construction site
Note de l’éditeur
Cet article a été publié dans Châteaux, églises et seigneurs en Auvergne au Xe siècle :
Phalip 2015. Phalip B., « Construire au Xe siècle : châteaux et lieux de culte », in Bruand O. dir. Châteaux, églises et seigneurs en Auvergne au Xe siècle. Lieux de pouvoir et formes d’encadrement, actes de la journée d’étude organisée par le Centre d’Histoire « Espaces et Cultures » de Clermont-Ferrand, 6 mai 2010, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2015, p. 15-24 ( Études sur le Massif central ).
Texte intégral
1Châteaux et églises, sont rarement directement envisagés comme lieux de pouvoir en histoire de l’art. Le cadre monumental existant et construit dans le courant du Xe siècle peut pourtant être envisagé sous cet angle, tout en étant marqueur d’investissement de moyens économiques, voire indicateur possible du détournement d’une partie des surplus et des moyens de production mis en œuvre par les communautés, principalement rurales. Plus généralement, la construction nécessite de réunir des matériaux (eau, sable chaux, pierre, bois, métaux…), des machines de levage et moyens de transport, des outils et des hommes. Ces derniers sont qualifiés, en voie de formation ou manœuvres, tout en envisageant aussi les formes d’encadrement adaptées à ces projets s’il est possible de les percevoir. En histoire de l’art, la question du Xe siècle a peu intéressé, sauf peut-être dans le domaine de l’enluminure et des arts précieux, pour les reliquaires comme pour la Vierge d’Alleaume, dont un dessin est conservé à la Bibliothèque Communautaire et Inter Universitaire de Clermont-Ferrand (aujourd’hui Bibliothèque du Patrimoine de Clermont Communauté), ou encore pour la Majesté de sainte Foy à Conques, souvent annexée à l’Auvergne.
2Toutefois, à en juger par les publications disponibles, on peut avoir le sentiment qu’entre les temples de Mercure, de Vasso Galate et Notre-Dame-du-Port, ces huit siècles sont à la peine. Les historiens de l’art rechignent à intégrer le haut Moyen Âge, en en déléguant une grande partie aux archéologues. Ainsi, à la fin du XVIIIe siècle, J.-A. Dulaure repère dans certaines architectures, « les caractères des premiers temps de la monarchie », avant que Prosper Mérimée ne les date de la « période byzantine », tandis que Notre-Dame-du-Port est définie comme de « style byzantin fleuri ». Évidemment, on n’échappe pas, non plus, à cette tendance de vieillir les édifices ; une tendance qui marque la production d’auteurs, tels que l’inspecteur des Monuments Historiques Thévenot ou le restaurateur Mallay, faisant remonter aux IXe/Xe siècles des édifices beaucoup plus tardifs du XIIe siècle1. Néanmoins, même mal datés, les principaux édifices sont repérés. Louis Bréhier, au début du XXe siècle, précise les chronologies. Il est suivi par Bernard Craplet qui travaille principalement dans la seconde moitié du XXe siècle, sans faire remonter son champ d’étude au-delà du XIe siècle. Jean Hubert, Louis Grodecki et Marcel Durliat contribuent, en partie, à débloquer la situation en intégrant mieux ce haut Moyen Âge2. Néanmoins, pour Grodecki et Durliat, il s’agit surtout de reconnaître la place du XIe siècle. Ce dernier borne les cadres artistiques et devient une sorte de nouvel horizon indépassable, en étant défini comme un « art préroman qui annonce » ; avant de devenir, plus récemment, un « premier art roman ».
3En Auvergne, Marcel Durliat, s’intéresse à la sculpture de Saint-Géraud d’Aurillac. Éliane Vergnolle s’empare du XIe siècle et publie beaucoup dans les années quatre-vingt, à propos des débuts de l’art roman en remontant jusque dans les années 980/1020 qui constituent donc cette sorte de limite infranchissable. Xavier Barral i Altet reprend la question grâce à son Paysage monumental de la France autour de l’an mil, parallèlement au colloque Hugues Capet de 1987 qui permet à Gabriel Fournier et Anne Courtillé de faire le point sur la région3. Laurence Cabrero-Ravel et Patrick Perry travaillent également à la sculpture du haut Moyen Âge dans les diocèses du Puy et de Clermont, sans toutefois jamais remonter avant les années 10504. C’est-à-dire que l’on fait comme s’il n’y avait rien d’antérieur, sans jamais aller vers la question des chapiteaux « aquitains ». Néanmoins, encore une fois, ce qui précède l’an mil reste, pour l’essentiel, invisible ou en pointillé. C’est, en définitive, tout récemment que la sculpture des VIIe-IXe siècles a été en partie intégrée par Laura Foulquier, tandis que l’aspect « chantier médiéval » a été considéré par David Morel5.
4À propos du château, l’historiographie ancienne peut difficilement être donnée intégralement, pour finalement aller vers les travaux d’historiens et d’archéologues comme Gabriel Fournier, Jean-Luc Boudartchouk et moi-même qui nous préoccupons de ces questions6. Une des difficultés réside dans le fait que nous ne sommes pas en Neustrie et qu’il n’est donc pas possible de présenter, ni Doué-la-Fontaine, ni Langeais. De plus, contrairement aux études de Florence Journot sur le Languedoc7, il n’est pas possible non plus de présenter des maçonneries datant du Xe siècle à propos du château, puisque les plus anciennes tours, en petites pierres cassées au marteau-têtu, ne sont pas antérieures à la seconde moitié du XIIe siècle. Néanmoins, en dépit de ces difficultés quels sont les quelques éléments d’une caractérisation ?
5Mis à part à Ronzières dans le Puy-de-Dôme, à Saint-Victor près de Massiac et au Puy de Ménoire dans le Cantal, pour des fouilles de Gabriel Fournier, René Liabeuf, Luc Tixier et Odette Lapeyre8, nous ne savons rien des fortifications, des maçonneries, de l’usage de la terre, du bois ou encore du pisé pour la période considérée. Ce que l’on retiendra surtout pour le château, la forteresse et l’oppidum, c’est leur nombre, assez important dans l’espace du diocèse primitif de Clermont. Environ soixante-quatre sites sont susceptibles d’être repérés grâce aux documentations textuelles croisées avec la prospection. Trente-et-un concernent la Haute-Auvergne avec cinq pour le Xe siècle et vingt-six en considérant les citations du premier tiers du XIe siècle qui ont toutes les chances de remonter au siècle précédent. Les sites d’Escorailles, de Miramont ou de Turlande dans le Cantal, sont caractéristiques des éperons rocheux barrés de fossés ; ceux de Chastel-Marlhac et de Carlat le sont pour les tables basaltiques aménagées, que l’on repère au nombre de dix-neuf. On y ajoute quelques buttes rocheuses aménagées au nombre d’une dizaine et deux mottes repérées avec quelque certitude.
6En Basse-Auvergne, trente-trois sites sont connus ; vingt au Xe siècle (ou antérieurement) et treize pour le début du XIe siècle. Les sites clairement identifiés antérieurement à l’an mil y sont donc bien plus nombreux qu’en Haute-Auvergne, ce qui est sans doute signifiant. Une certaine retenue peut donc être repérée au début du XIe siècle, alors que c’est l’inverse en Haute-Auvergne. Cette différenciation est également perceptible dans le détail. Assez logiquement, au regard des reliefs généraux considérés, il y a moins d’éperons barrés et de tables basaltiques aménagées en Basse-Auvergne ; treize au lieu de dix-neuf en Haute-Auvergne. En revanche, les buttes rocheuses aménagées sont plus nombreuses en Basse-Auvergne, avec quatorze sites, au lieu de huit en Haute-Auvergne, tandis que les mottes et sites fossoyés sont au nombre de six en Basse-Auvergne, ce qui trahit sans doute une incidence géographique face aux deux mottes de Haute-Auvergne. Cependant, présenté comme cela, il n’est guère possible de percevoir d’autre différence. Il faut corriger immédiatement cette première impression en soulignant le fait que la Haute-Auvergne ne représente que le tiers de l’ancien diocèse. Soit, une densité plus forte pour la Haute-Auvergne signalant peut-être une désagrégation territoriale plus forte pendant le premier tiers du XIe siècle et une tendance également plus forte à utiliser l’éperon rocheux aménagé (incidence géographique). En Basse-Auvergne, le maillage castral est sans doute plus lâche et la tendance à utiliser plus volontiers les buttes rocheuses aménagées se concentre dans le Val d’Allier d’un fisc carolingien qui apparaît très convoité et mieux contrôlé à la fois.
7Dans les deux cas, les mottes semblent encore assez exceptionnelles avec huit sites sur soixante-quatre et une impossibilité d’évaluer la part de la corvée, afin de considérer l’effort de la communauté rurale. La plus ancienne mention de corvée de charrois date du début du IXe siècle, dans le polyptyque de Mauriac pour l’abbaye Saint-Pierre-le-Vif de Sens9.
8Un site est révélateur de la complexité des liens entre paroisse, réseau castral et pôles de peuplement. Au Chastelloux, près de Landeyrat10 (Cantal), à 1000 m d’altitude, une villa et une église sont citées en 972 dans un document émanant de la chancellerie de Clermont. Néanmoins, il est impossible d’y repérer avec certitude des structures du Xe siècle. Sur le site, il y a trois mottes, dont une – la plus ancienne (?) – est isolée ; la seconde est dotée d’une basse-cour réduite et la troisième montre un ensemble de fossés et vallum doublé s’ajoutant aux vestiges d’un habitat (Fig. 1).

Fig. 1. Chastelloux (Vernols, Cantal), plan partiel (cl. B. Phalip).
9Ce premier ensemble est placé à quelques centaines de mètres au sud du site ecclésial du Xe siècle et à quelques centaines de mètres au nord d’un autre site castral plus tardif, des XIIe et XIIIe siècles, accompagné d’une autre église paroissiale des XVe et XVIe siècles. Cette dernière comprend un chapiteau (portant un bénitier) en remploi et qui pourrait fort bien provenir de l’église du Xe siècle de Landeyrat.
10Les certitudes sont donc minces, même si, du côté des églises, les choses paraissent plus nettes, avec toutefois plusieurs cas de figure. Dans un premier temps, quelques textes s’accordent aux architectures, avec Manglieu, un monastère fondé au VIIe siècle par saint Genès et restauré en 812 par le roi d’Aquitaine, Louis le Pieux11. Le chevet de cette église a été, très longtemps, datée du VIIIe siècle (Fig. 2).

Fig. 2. Manglieu (Puy-de-Dôme), chevet (cl. B. Phalip).
11Plus récemment, son étude est reprise par Damien Martinez qui y voit les maçonneries de l’église mérovingienne, restaurée ensuite, en comprenant sans doute une phase du Xe siècle, qui est une période privilégiée dans la réutilisation systématisée de sarcophages (baies et harpages), comme c’est le cas aussi à Saint-Aignan d’Orléans, sensiblement à la même période. À la suite de ce premier exemple, les difficultés sont évidentes. Ce sont principalement des « textes sans architecture », comme à Bonnac (Cantal) pour une église citée à Cluny entre 943 et 998, mais qui date du XIIe siècle ; à Chanet (Cantal), fondée en 927 et qui date des XIIe et XVe siècles ; ou encore au Bost (Allier), qui existe en 998, sans remonter avant le XIIe siècle, en dépit de nombreux remplois gallo-romains. Nous devons également faire état de présomptions, à cause de titulatures, comme pour l’église d’Andelat près de Saint-Flour (Cantal), puisque le vocable de Saint-Cyr est lié à la « vie » des saints Cyr et Julitte, transcrite à Nevers dans la seconde moitié du Xe siècle. Simplement, une nouvelle fois, l’église n’est pas antérieure au troisième quart du XIIe siècle. Un cas assez proche existe à Barrais-Bussolles (Allier). L’église de Barrais possède un vocable, Julien, tandis que l’église de Bussolles, connue en 1120 comme prieuré clunisien, possède un arc et des impostes gravés qui peuvent dater du début du XIe siècle12.
12Ensuite, nous avons affaire à des « architectures sans textes », à Saint-Martin-des-Plains (Haute-Loire), dont une partie des murs suggère la présence de maçonneries des Xe/XIe siècles, tout comme à Espinasse-Vauzelle (Puy-de-Dôme)13. D’autres « architectures sans textes » pérennisent des structures anciennes, à l’état de survivances, comme pour l’église de Rentières (Puy-de-Dôme) avec sa tour-porche munie de vastes tribunes (début du XIIe siècle) ; celle d’Andelaroche (Allier) possède un bel arc outrepassé (XIe siècle ?), ou encore celle de Saint-Étienne de Vicq (Allier) utilise une tour de croisée (fin XIe siècle) digne de celle de Saint-Riquier en Picardie14. Aucun de ces éléments ne remonte au-delà du XIe siècle. De même, les églises de Saint-Pierre de Souvigny (Allier), ou encore de Chareil-Cintrat (Allier), relèvent plutôt de l’archéologie, même si l’église de Chareil possède très certainement des maçonneries en élévation du Xe siècle sous ses enduits et badigeons15. Faisant suite à ce premier état des difficultés de recensement, que reste-t-il du Xe siècle dans le diocèse de Clermont ? Plusieurs édifices sont à considérer, tel le chevet de l’église du Moûtier de Thiers qui a pour vocable Saint-Symphorien. C’est un édifice important, puisque – en dépit des remaniements et de leur état de ruine – les parties les plus anciennes du chevet plat et du chœur liturgique datent probablement de la fin du Xe siècle, tandis que ce qui subsiste du chœur monastique peut dater du premier tiers du XIe siècle, au moment de l’entrée de l’église dans le patrimoine de Cluny16. Nous retiendrons des supports dotés d’impostes, plus ou moins ornées, comme c’est le cas dans la plus fidèle des traditions carolingiennes. On y trouve également une nef charpentée et des baies à claires-voies, classiques à cette période. Plus précisément, c’est un élément essentiel ; ces édifices restent charpentés jusque dans le dernier quart du Xe siècle qui marque un tournant. C’est vrai à Thiers, à Notre-Dame de Chamalières, Saint-Léger d’Ébreuil, Saint-Étienne de Gannat ou encore Saint-Pourçain-sur-Sioule, si on veut bien inclure le premier tiers du XIe siècle comme une période d’interface avant bouleversements plus marqués.
13Effectivement, comme on peut commencer à le pressentir, les premiers essais de voûtement systématisé sont menés dans le dernier quart du Xe siècle à Saint-Géraud d’Aurillac (seconde phase de travaux), Notre-Dame de Chamalières (seconde phase de travaux), et à la cathédrale de Clermont (dernier quart du Xe et début du XIe siècle). En outre, ces problèmes de voûtement se repèrent en parallèle à des questions de supports et de sculpture. Les supports sont de deux types : dosserets dotés d’impostes ; colonnes dotées de chapiteaux. Si les dosserets subsistent encore longtemps, les colonnes sont encore souvent adossées et non appareillées. Leur usage, ainsi que celui des chapiteaux, se repère au cœur du fisc carolingien à Chidrac et Mareugheol près d’Issoire, à Auzat-sur-Allier ou encore dans la chapelle d’Anciat près de Champeix (Fig. 3).

Fig. 3. Anciat (Champeix, Puy-de-Dôme), support (cl. B. Phalip).
14Ces églises possèdent des vocables révélateurs comme c’est le cas pour Saint-Martin de Chidrac, connue entre 1013 et 1021, lors de son entrée dans le patrimoine de Cluny. L’église d’Anciat est dédiée à Notre-Dame, vocable très en honneur à la fin du Xe siècle et date de la même période. L’église Victor-et-Couronne de Mareugheol (vocable d’Ennezat) relève de l’abbaye d’Issoire, mais son premier vocable est celui de Pierre à la fin du Xe siècle, ou au début du XIe siècle. Enfin, l’église d’Auzat-sur-Allier a pour vocable Géraud et date en partie du XIe siècle17. En dépit de l’échantillonnage réduit (une demi-douzaine de corbeilles), les motifs présents sur les chapiteaux se réfèrent principalement au décor réinterprété des plaques de chancel des barrières liturgiques, comme au décor des pièces d’orfèvrerie, en étant travaillés à la fois à la broche, ou au ciseau, aboutissant en un « à plat » gravé en réserve.
15Ces premiers indices étant minces, il convient d’élargir le corpus. L’église Saint-Pierre de Ris est donnée à Cluny autour de 978, avec confirmation en 99918. Là encore, très peu de certitudes, puisque l’église est voûtée, puis remaniée aux XIIe et XVe siècles, tout en conservant des parties datant du Xe siècle dans la tour-porche et, moins certainement, dans la nef. L’élévation de cette dernière date plus sûrement de la première moitié du XIe siècle ; les dosserets sont pourvus d’impostes recevant des arcs doubleaux afin de scander régulièrement un berceau étroit. Une demi-douzaine d’églises s’y ajoute, plutôt bien investies par les chercheurs, mais complexes. Saint-Géraud d’Aurillac est fondée avant 910 par Géraud. Le premier édifice, insuffisamment fondé, s’effondre en cours de construction, alors qu’il atteint une bonne hauteur. Géraud choisit un nouvel emplacement, fait établir de meilleures fondations et demande à ses tailleurs de pierres et aux maçons (Lapicidii nos et mactiones) d’employer des maçonneries dotées d’arcs (arcuato schemate), ce qui est révélateur d’une certaine nouveauté dans l’exception relatée. Cet édifice n’existe plus, mais sa dédicace est située entre 918 et 920 en entrant dans la protection du pape, à peu près au même moment que l’église de Cluny. L’église est ensuite reconstruite dans le troisième quart du Xe siècle, avec une dédicace placée en 972, en présence de l’évêque Étienne II, des évêques de Périgueux et de Cahors. Et, de fait, en dépit de mauvaises fouilles réalisées par Abel Beaufrère (1939), les vestiges indiquent des parentés avec Cluny II à la fin du Xe siècle, mais aussi avec Saint-Michel de Cuxa, vers 97519.
16Cela signale de nouveau une sorte de frémissement durant le premier tiers du Xe siècle qui trouve sa confirmation en cette fin du Xe siècle, grâce à l’adoption des arcs et sans doute également du voûtement. S’il est difficile de s’en rendre compte à Aurillac, il faut se rendre à Mozac pour l’église Saint-Pierre qui accueille des reliques de saint Austremoine en 848 et connaît des « libéralités » de Guillaume d’Aquitaine en 91520. En dépit de discussions à propos des datations, la tour-porche peut être considérée construite vers le milieu du Xe siècle, avec de fortes proximités vis-à-vis de la crypte de la cathédrale. Les maçonneries systématisent les remplois en adoptant des arcs irréguliers pour leurs extrados. La taille de pierre, smillée ou brochée, rarement régularisée, y est faiblement rationalisée pour des modules de pierres imposants. Afin de smiller, l’usage du pic, de l’escoude ou de la smille, outils à percussion lancée peu précis, est essentiel. En complément, la broche ou l’aiguille, permet un travail à percussion posée moins aléatoire, sans doute corrigé ou peaufiné par le biais du ciseau. C’est précisément ce qui permet d’obtenir aussi des chapiteaux s’inspirant du décor de l’orfèvrerie et des décors d’entrelacs des plaques de chancel21.
17Plus proche de Clermont, Chamalières22 est un monastère connu au VIIe siècle avec cinq églises au Xe siècle, dont une église Notre-Dame possédant une autre tour-porche. Sa partie basse peut-être datée de la fin du Xe siècle, grâce à la découverte d’un denier d’argent des années 954/986. En plus de cette avant-nef, très carolingienne, il faut ajouter les grandes arcades d’une nef charpentée avec de nombreux remplois antiques et des pierres brochées ou smillées intégrant progressivement, dans une seconde étape du début du XIe siècle, la taille de pierre au marteau-taillant, avec retouches au ciseau, correspondant au voûtement de l’édifice. Tout comme à Mozat, il faut noter aussi la présence de ces chapiteaux très caractéristiques remplaçant les précédentes impostes à cartouche réalisées à la broche. La smille semble donc progressivement abandonnée23, ainsi que le marteau-têtu au profit du marteau-taillant. La taille est donc progressivement régularisée, plus précise et probablement plus rapide, en allant de paire avec l’usage redécouvert et progressivement systématisé du ciseau et de la massette.
18Plus proche encore de la cathédrale, l’église abbatiale Saint-Alyre dont la nouvelle fondation intervient entre 926 et 937 et à propos de laquelle on connaît peu24. Parmi les vestiges les plus anciens conservés sur place, les églises Saint-Vénérand et Saint-Georges ne doivent pas être antérieures à la fin du XIe siècle. En revanche, plusieurs chapiteaux « aquitains » datent des VIe/VIIe siècles (musée Roger Quillot), et des éléments de plaques de chancel sont situés aux Xe/XIe siècles25.
19L’église étant détruite, il s’agit d’interroger les documentations modernes dont un plan26 qui suggère une forte proximité vis-à-vis de Cluny II, comme à Aurillac : un transept étroit et bien débordant, un chœur liturgique développé, un chevet doté d’annexes latérales encadrant une abside. Ce type est proche de plans connus pour plusieurs églises de la fin du Xe siècle et du début du XIe siècle, dans le royaume de Bourgogne, ou encore en Septimanie et Marquisat de Gothie : Cluny II, Romainmôtier, Quarante.
20Le chantier de reconstruction de la cathédrale de Clermont confirme sensiblement ce qui est pressenti. La vision du moine Robert, de Mozat27, présente un édifice encore très carolingien dans sa définition. Il possède un atrium, des portes munies de pentures, treize « cryptes » munies de statues et d’autels à l’est comme à l’ouest ; mais aussi des escaliers pour des circulations complexes se référant directement au système de l’église à contre-chœur. Cette description datée des alentours de l’an mil est finalement assez proche de la réalité du chevet actuel conservé sous la cathédrale gothique (Fig. 4).

Fig. 4. Cathédrale (Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme), plan (DAO P. Chevalier).
21Longtemps attribué au seul évêque Étienne II, le chantier est maintenant plus précisément situé entre le dernier quart du Xe siècle et le début siècle suivant. Le chevet conservé auquel se réfère, en 1029, le commanditaire de la crypte de l’abbatiale Saint-Aignan d’Orléans est muni d’une salle centrale, d’un déambulatoire et d’annexes rayonnantes annonçant clairement le futur plan régularisé des pays capétiens28. De ce nouvel édifice clermontois, il s’agit de retenir : une progressive systématisation des espaces voûtés ; un déambulatoire et des annexes rayonnantes dont le dispositif est en voie de rationalisation, grâce à des géométries rigoureuses ; une autre organisation du chantier.
22Contrairement aux précédents, ce chantier est caractérisé par un changement de matériaux de construction. Les arkoses dures, les trachytes et dômites de l’Antiquité tardive sont progressivement abandonnés, au profit d’arkoses plus tendres mêlées aux dômites, à des calcaires coquilliers et à des laves légères (fortement bulleuses). S’il est probable que cela puisse aussi correspondre à d’éventuels épuisements des carrières de la chaîne des Dômes, d’autres raisons peuvent être avancées. Ces matériaux sont plus légers et leur taille également facilitée amène à penser que la rapidité d’exécution est un élément à prendre en compte. Produire plus et plus vite suppose d’autres modules de pierre et d’autres manières de la travailler.
23Dans une première étape, le chantier comprend des maçonneries presque totalement réalisées grâce à des remplois antiques peu retouchés : moitié occidentale de la salle centrale de la crypte. Ces énormes pierres peuvent peser plus d’une centaine de kilos et nécessitent logiquement l’usage de machines de levage. La technicité est ainsi associée à la machine (traction animale et humaine), tandis que l’homme manie des outils adaptés à sa condition. Ces outils sont essentiellement liés à ses qualifications de manœuvre et de maçon. Le petit appareil irrégulier à litages marqués est effectivement très présent dans cette crypte (déambulatoire, annexes). S’y ajoutent des tailleurs de pierre dont le nombre paraît sensiblement le même que pour les principaux chantiers antiques connus : Temple de Mercure du Puy-de-Dôme, Mur des Sarrasins à Clermont-Ferrand, Néris-les-Bains… Ces derniers se repèrent aisément par le biais du moyen appareil régulier qui nécessite l’usage vérifié de : la smille ou pic, du marteau-têtu (dégrossissage et dressage des parements) et plus rarement du marteau-taillant ou du ciseau (correction ou finition limitée).
24Toutefois, dans une seconde étape, très rapprochée, le chantier montre des changements importants dans ce dernier quart du Xe siècle. S’il est possible d’y voir un épuisement du gisement principal de remplois, l’explication est partielle.
25La moitié occidentale de la salle centrale montre d’importants changements dans l’organisation du chantier ; à la fois pour les qualifications des hommes, en y ajoutant ensuite la mise en œuvre. Si le tailleur de pierre est présent sur le chantier, sa place est encore mineure. À Aurillac, Chamalières, Mozat, ou encore à la crypte de la cathédrale, dans les parties occidentales, le tailleur de pierre accompagne les équipes, tout en restant dépendant d’une forme de « mécanisation » d’un chantier disposant d’hommes nombreux. L’essentiel est réalisé par des manœuvres et des maçons ; les grandes quantités de mortiers impliquent un long temps de séchage. Au contraire, par le biais de la récupération de pierres de moyen appareil, le temps de séchage est réduit (joints de mortier minces) et l’assemblage facilité (rôle de raidisseur des parements appareillés). Pourtant, l’usage de machineries complexes paraît un frein. Précisément, les modules de pierre utilisés dans les parties orientales de la crypte sont maintenant divisés par deux. Là où les pierres antiques recalibrées faisaient 40 à 50 cm d’épaisseur pour une moyenne de 70/80 cm de longueur, les pierres de la fin du Xe siècle n’en font plus qu’une vingtaine sur 30 ou 40 cm. C’est-à-dire que le chantier de la cathédrale évolue dans le sens d’une pratique manuelle accrue répondant à une mécanisation plus réduite. Les hommes sont probablement moins nombreux (manœuvres), ce qui nécessite des ajustements en termes de qualifications. Les techniciens des machines de levage se font visiblement plus rares puisque, désormais, les carreaux sont maniés à la force des bras. Néanmoins, si l’organisation antique du chantier disparaît, c’est aussi pour valoriser des hommes qualifiés : les tailleurs de pierre. Dans cette partie orientale de la crypte, très peu de remplois sont notables ; les carreaux sont tous taillés au marteau-taillant, outil qui devient de loin majoritaire. Les matériaux sont des arkoses tendres ; les modules sont moyens et aisément maniables ; la mise en œuvre est rapide et efficace (séchage plus rapide et rôle de coffrage des parements pour le blocage) ; les gestes plus diversifiés, plus précis, maîtrisés et d’un outillage élargi.
26Le maçon va dominer encore longtemps le chantier, mais le tailleur de pierre rationalise sa pratique et contribue à rendre les opérations du chantier plus rapides et mieux maîtrisées. La dynamique est là.
27Des observations complémentaires nous sont offertes dans le domaine du travail du bois. Comme cela a été signalé, la nef charpentée domine. Elle va être remplacée très progressivement par la voûte à l’extrême fin du Xe siècle. De ce fait, les œuvres des charpentiers se font moins nombreuses au fur et à mesure que la voûte et ses couvertures en extrados viennent couvrir les nefs des églises. Socialement, le coup est rude. Ce sont d’autres ouvriers qualifiés, les tailleurs de pierre, qui les remplacent et montrent leurs savoir-faire. Les charpentiers se font alors plus discrets sur le chantier. Les techniques pérennisées sont encore celles de l’Antiquité (trait de Jupiter, découpe en sifflet, herminette, doloire, bois fendus), alors même que le chantier est bousculé par l’abandon progressif des charpentes permanentes, au profit de cintres temporaires pour les arcs et les voûtes.
28Paradoxalement, le chantier de la fin du Xe siècle témoigne de multiples changements dans l’organisation du travail. Se constate également une forme de lente prise de pouvoir du tailleur de pierre, au détriment du maçon et du charpentier qui sont progressivement moins visibles socialement sur les plus grands chantiers.
29Par ailleurs, il semble qu’il faille percevoir, non seulement des changements technologiques (outillage élargi et marteau-taillant du tailleur de pierre, allègement de la mécanisation du chantier), mais également une forme d’affaiblissement de l’encadrement. Les manœuvres et maçons étant moins nombreux (moyen appareil régulier, pose plus rapide), les machines moins présentes et sans doute à la fois plus simples au montage et au maniement, les tailleurs de pierre réalisent les carreaux, en posent probablement une bonne partie (le blocage reste au maçon) tout en acquérant un rôle directeur plus évident et une plus grande autonomie en dominant peu à peu les étapes principales de la construction : parements, organes structurants, arcs. Dans ses étapes, le grand chantier se structure désormais à partir du travail du tailleur de pierre. L’église, centre de pouvoir, est donc un lieu porteur des germes d’une émancipation d’ouvriers qualifiés.
30Une forme de conclusion est offerte par un édifice proche du diocèse de Clermont, Saint-Germain-Laprade près du Puy-en-Velay29. Outre une titulature parlante, des liens très forts se devinent avec l’œuvre de l’évêque Godescalc. Cette construction des Xe et XIe siècles (Fig. 5 et 6) est, d’ailleurs, très probablement contemporaine du plaid de Laprade.

Fig. 5. Saint-Germain-Laprade (Haute-Loire), vue extérieure sud (cl. D. Morel).

Fig. 6. Saint-Germain-Laprade (Haute-Loire), claveau (cl. D. Morel).
31Son élévation sur deux niveaux est établie selon un plan centré faisant penser aux mausolées-tours antiques. Les niveaux voûtés sont caractérisés par des maçonneries hétérogènes à l’extérieur (nombreux remplois), des arcs en grand nombre et une taille de pierre omniprésente pour des supports, des chapiteaux (broche), mais aussi des claveaux dont la taille (marteau-taillant) est en voie de régularisation et de rationalisation. Ce lent mouvement n’est perceptible que dans le cadre du chantier ecclésiastique. Le chantier laïc, lui, se perçoit mieux dans la seconde moitié du XIe siècle, comme pour le premier donjon du château de Tournoël. Il reste qu’ultérieurement, aux XIe et XIIe siècles, l’église comme lieu de pouvoir accueille toujours favorablement les qualifications. Cela n’est quasiment jamais le cas du château30.
Notes de bas de page
1 Dulaure J.-A., Description des principaux lieux de France, Paris, 1788-1789 (Ms conservés aux Archives départementales du Puy-de-Dôme) ; Mérimée P., Notes de voyage en Auvergne, Paris, H. Fournier, 1838, rééd. 1972, p. 452-641 ; Thévenot P., Rapport sur les monuments historiques du département du Puy-de-Dôme à M. le Ministre de l’Intérieur, Clermont-Ferrand, 1842 ; Mallay A., Essai sur les églises romanes et romano-byzantines du département du Puy-de-Dôme, Moulins, Derosiers, 1841 ; Courtillé A., « Auvergne, architecture religieuse », in Barral i Altet X., Le paysage monumental autour de l’an mil, Paris, Picard, 1987, p. 177-178.
2 Bréhier L., « Les origines de l’architecture romane en Auvergne », Revue Mabillon, 1923, p. 8-25 ; Bréhier L., « Thiers. L’église du Moûtier », in Congrès Archéologique de France, Clermont-Ferrand, 1924, Paris, Société française d’archéologie, 1925, p. 287-323 ; Bréhier L., « Les traces de l’ancien art chrétien dans l’art roman auvergnat », Cahiers Archéologiques. Fin de l’Antiquité et Moyen Âge, 1, 1945, p. 63-76 ; Craplet B., Auvergne romane, La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1962, rééd. 1978 ; Durliat M., « La sculpture du XIe siècle en Occident », Bulletin Monumental, 152-II, 1994, p. 129-213 ; Grodecki L., Mûterich F., Taralon J., Wormald F., Le siècle de l’an mil, Paris, Gallimard (Univers des Formes), 1973 ; Grodecki L., Au seuil de l’art roman, l’art ottonien, Paris, Colin, 1958.
3 Durliat M., « Les plus anciens chapiteaux de la cathédrale du Puy et leur place dans la sculpture du XIe siècle », Cahiers Archéologiques. Fin de l’Antiquité et Moyen Âge, 32, 1984, p. 63-89 ; Id., « Saint-Géraud d’Aurillac aux époques préromane et romane », Revue de la Haute-Auvergne, 1973, p. 329-350 ; Vergnolle E., « Les chapiteaux romans de Bort-les-Orgues (Corrèze) », in De la création à la restauration. Travaux d’histoire de l’art offerts à Marcel Durliat pour son 75e anniversaire, Toulouse, 1992, p. 215-225 ; Barral i Altet X. dir., Le paysage monumental de la France…, op. cit.
4 Cabréro-Ravel L., « La sculpture du XIe siècle », in Barral i Altet X. dir., La cathédrale du Puy-en-Velay, Paris, 2000 ; Cabréro-Ravel L., « La sculpture du haut Moyen Âge dans les diocèses de Clermont et du Puy », in Amado C. et Barral i Altet X., Saint-Guilhem-le-Désert dans l’Europe du haut Moyen Âge, Saint-Guilhem-le-Désert, 2000, p. 189-196 ; Perry P., Les débuts de la sculpture romane en Auvergne : les exemples de Thiers, DEA, Clermont-Ferrand II, 1996 ; Id., « L’ancienne église abbatiale du Moûtier de Thiers en Auvergne : nouvelles considérations sur le monument du XIe siècle », Hortus Artium Medievalium, 6, 2000, p. 105-120.
5 Morel D., Maçons, tailleurs de pierre et maîtres d’œuvre en Massif Central. Une nouvelle approche du chantier médiéval, thèse de doctorat, Clermont-Ferrand II, 2009 ; Foulquier L., Dépôts lapidaires, réutilisations et remplois (Antiquité-haut Moyen-Âge). Pour une nouvelle approche de la christianisation et des sanctuaires de l’ancien diocèse de Clermont au Moyen Âge, thèse de doctorat, Clermont-Ferrand II, 2008.
6 Fournier G., Le peuplement rural en Basse-Auvergne durant le haut Moyen Âge, thèse pour le doctorat ès lettres, Paris, Université de Paris-Faculté des lettres, 1962 ; Id., Châteaux, villages et villes d’Auvergne au XVe siècle d’après l’Armorial de Guillaume Revel, Genève, Droz, 1973 ; Boudartchouk J.-L., Le Carladez de l’antiquité au XIIIe siècle, terroirs, hommes et pouvoirs, thèse de doctorat, Toulouse II Le Mirail, 1998 ; Phalip B., Seigneurs et bâtisseurs. Le château et l’habitat seigneurial en Haute-Auvergne et Brivadois entre le XIe et le XVe siècle [Préface de Gabriel Fournier], Clermont-Ferrand, Institut d’Études du Massif Central (Prestige, 3), 1993, rééd. 2000 ; Id., Le château et l’habitat seigneurial en Haute-Auvergne et Brivadois entre le XIe et le XVe siècle, essai de sociologie monumentale, thèse de doctorat, Paris IV, 1990.
7 Journot F., Archéologie des châteaux médiévaux de la montagne héraultaise, haut bassin de l’Orb et bassin de la Lergue, Xe-XIVe siècles, thèse de doctorat, Rennes II, 1990 ; Id., « L’habitat seigneurial en Haut-Languedoc (Xe-XIVe siècle). Approche archéologique de l’aristocratie méridionale », Cahiers de Civilisation Médiévale, 140, 1992, p. 351-366.
8 Fournier G. et Lapeyre O., « Menet, Puy de Ménoire », in Barral i Altet X. dir., Le paysage monumental de la France…, op. cit., p. 185 ; Fournier G., « Ronzières : forteresse et paroisse des époques paléochrétienne et mérovingienne », in Fizellier-Sauget B. dir., L’Auvergne de Sidoine Apollinaire à Grégoire de Tours, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 1999, p. 169-181 ; Id., « Ronzières », in Provost M. dir., Carte Archéologique de la Gaule, Puy-de-Dôme, Paris, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1994, p. 323 ; Tixier L. et Liabeuf R., « Aménagements et constructions sur le plateau de Saint-Victor de Massiac (Cantal) de la Protohistoire au XVIe siècle : essai d’interprétation stratigraphique et chronologique », Archéologie Médiévale, 14, 1984, p. 221-257.
9 Phalip B., « La charte dite de Clovis (polyptyque de St-Pierre-le-Vif de Sens pour le prieuré Saint-Pierre de Mauriac) », Revue de la Haute-Auvergne, 51, 1988-1989, p. 567-607, 671-696.
10 Id., Des terres médiévales en friche. Pour une étude des techniques de construction et des productions artistiques montagnardes. L'exemple de l'ancien diocèse de Clermont. Face aux élites, une approche des "simples" et de leurs œuvres, mémoire d’Habilitation à diriger des recherches, Clermont-Ferrand II, 2001, cf. monographies de Landeyrat et Vernols.
11 Ibid., cf. monographie Manglieu ; Martinez D., Les églises du haut Moyen Âge dans l’ancien diocèse de Clermont et ses marges : genèse et organisation de l’espace chrétien en Auvergne. L’exemple de l’église Saint-Blaise de Chareil-Cintrat, mémoire de Master, Clermont-Ferrand II, 2009.
12 Phalip B., Des terres médiévales…, op. cit., cf. monographies de Bonnac, Allanche pour Chanet, Bost, Andelat et Barrais-Bussolles.
13 Ibid., cf. monographie de Saint-Martin-des-Plains.
14 Ibid., cf. monographies de Rentières, Andelaroche, Saint-Étienne-de-Vicq.
15 Martinez D., Les églises du haut Moyen Âge…, op. cit.
16 Phalip B., Des terres médiévales…, op. cit., cf. monographie de Thiers.
17 Ibid., cf. monographies de Chidrac, Mareugheol, Auzat-sur-Allier, Anciat à Champeix.
18 Ibid., cf. monographie de Ris.
19 Fournier G., « Saint-Géraud et son temps », Revue de la Haute-Auvergne, 43, 1973, p. 342-352 ; Durliat M., « Saint-Géraud d’Aurillac aux époques préromane et romane », ibid., p. 329-341 ; Beaufrère A., « Une église carolingienne à Aurillac », Revue de la Haute-Auvergne, 31, 1946, p. 30-46 ; ibid., 32, 1946-1947, p. 40-45 ; Id., « L'église carolingienne du bon comte Géraud à Aurillac. 3e campagne de fouilles (été 1946) », Revue de la Haute-Auvergne, 33, 1947-1949, p. 96-99 ; Id., « Trois chapiteaux de l’église Saint-Géraud d’Aurillac à Détroit (USA) », Revue de la Haute-Auvergne, 53, 1989, p. 361-365 ; Id., « L’église Saint-Géraud d’Aurillac et ses bâtisseurs de l’époque préromane aux siècles classiques », Revue de la Haute-Auvergne, 54, 1992, p. 158-195.
20 Cabréro-Ravel L., « Mozat », in Congrès de la Société Française d’Archéologie, Basse-Auvergne – Grande-Limagne, Clermont-Ferrand, 2000, Paris, Société Française d’Archéologie, 2003, p. 313-324 ; Wirth J., L’image à l’époque romane, Paris, Cerf, 1999, p. 160 ; Swiechowsky Z., Sculpture romane d’Auvergne, Clermont-Ferrand, De Bussac, 1973, p. 332 ; Craplet B., Auvergne romane..., op. cit., p. 26, 122-129 ; Phalip B., Des terres médiévales…, op. cit., cf. monographie de Mozac.
21 En place dans les sous-sols des bâtiments abbatiaux modernes.
22 Phalip B., Des terres médiévales…, op. cit., cf. monographie de Chamalières.
23 Il est impossible d’entrer ici dans le détail. Ces parements smillés sont visibles et achevés. Contrairement à la période antique et au mode opératoire actuel, le travail à la smille n’est jamais attesté comme « étape » de taille à cette période.
24 Phalip B., Des terres médiévales…, op. cit., cf. monographie de l’abbaye Saint-Alyre de Clermont-Ferrand.
25 Foulquier L., Les dépôts lapidaires et les remplois dans l'ancien diocèse de Clermont ; Antiquité tardive et haut Moyen Âge, mémoire de Master, Clermont-Ferrand II, 2005.
26 Fournier P.-F., « Clermont-Ferrand au VIe siècle : Recherches sur la topographie de la ville », Bibliothèque de l'école des chartes, 128-2, 1970, p. 304 ; Provost M. dir., Carte archéologique de la Gaule, Clermont-Ferrand, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1994, p. 264 (une bibliographie complète est donnée).
27 Goullet M. et Iogna-Prat D., « La Vierge en Majesté de Clermont-Ferrand », in Iogna-Prat D., Palazzo E. et Russo D., Marie. Le culte de la Vierge dans la société médiévale, Paris, Beauchesne, 1996, p. 383-405.
28 De manière assez contemporaine, Clermont est liée aux chantiers de Saint-Pierre-le-Vif de Sens, Saint-Maurice d’Agaune, ou encore Saint-Philibert de Tournus.
29 Chaurand E., Le chevet de l’église de Saint-Germain-Laprade (43), mémoire de maîtrise, Clermont-Ferrand II, 2005.
30 Phalip B., Des terres médiévales…, op. cit., vol. 1 ; Morel D., Maçons, tailleurs de pierre et maîtres d’œuvre…, op. cit.
Auteur
-
Bruno Phalip
Professeur en histoire de l’art et archéologie du Moyen Âge, Université Clermont Auvergne. CHEC UPR 1001
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