Un espace funéraire du haut Moyen Âge associé à un habitat (Roeschwoog, Bas-Rhin) : les apports d’une démarche pluridisciplinaire pour la compréhension des pratiques funéraires
p. 301-314
Résumés
Une opération d’archéologie préventive à Roeschwoog (Bas-Rhin) a mis au jour un ensemble funéraire composé d’une quarantaine de sépidtures, ainsi que la partie septentrionale de l’habitat attenant. Le recours à plusieurs analyses complémentaires, notamment les analyses paléogénétiques et les datations au radiocarbone, ont permis d’appréhender les pratiques funéraires sous un angle pluridisciplinaire. L’espace funéraire, qui a fonctionné jusqu’au milieu du xe siècle, est probablement organisé autour de pôles familiaux. L’hypothèse d’une « nécropole séparée » dotée d’un statut particulier est envisagée.
Bei einer archaologischen Rettungsgrabung nahe Roeschwoog (Bas-Rhin) wurden ein Bestattungsplatz mit vierzig Gräbern sowie der nördliche Teil einer dazugehörenden Siedlung freigelegt. Die Anwendung verschiedener Methoden und Analysen, hier besonders palaogenetische Untersuchungen und Radiokarbondatierungen, ermöglichten das Verständnis der Bestattungssitten unter einem interdisziplinären Ansatz. Der Bestattungsplatz, der bis in die Mitte des 10. Jahrhunderts benutzt wurde, war wahrscheinlich in Familiengruppen organisiert und möglicherweise ein Separatfriedhof mit besonderem Status. ( trad.: Félix Fleicher)
Préventive excavation in Roeschwoog (Bas-Rhin) has revealed a burialplace of some forty graves and the northern section of the adjacent seulement. A multidisciplinary approach, involving such complementary analyses as palaeogenetics and radiocarbon dating, has given new insights into burialpractices. The burialplace, apparently organised on the basis of family affiliation, continued to be used until the middle of the 10th century. This place, possibly a “separated necropolis”, may have had a spécial status.
Texte intégral
1. Un site de plaine alluviale dans un environnement archéologique riche
1.1. Situation
1Le projet de construction d’un lotissement d’habitation à Roeschwoog (Bas-Rhin, Alsace) a donné lieu, de mai à juillet 2010, à une opération de fouille préventive au lieu-dit Am Wasserturm. La commune se situe à une trentaine de kilomètres au nord-est de Strasbourg, dans la plaine alluviale du Rhin, à environ 5 km du fleuve. Le terrain concerné par le projet d’aménagement se trouve en périphérie sud de l’agglomération actuelle, à moins de 500 m du centre du village (fig. 1).
Fig. 1. Roeschwoog Am Wasserturm. Contexte géographique et localisation de l’opération de fouille.
(DAO : PAIR / A. Koziol)

1.2. Le cadre naturel
2La commune de Roeschwoog est située en plein cœur de la région naturelle du « Ried Nord », qui forme une entité paysagère particulière. Il s’agit d’un territoire étroit d’environ 15 km de largeur, bordé par la terrasse de Haguenau à l’ouest et le massif de la Forêt Noire à l’est. Il est limité au sud par l’agglomération strasbourgeoise. Topographiquement peu marqué, le Ried Nord possède un réseau hydrographique structuré autour du Rhin. Avant la canalisation de celui-ci à la fin du xixe siècle, le réseau formait un système complexe de méandres sinueux dont certains sont encore perceptibles dans le paysage actuel1.
3Le faciès sédimentaire de la zone d’opération correspond à des formations détritiques d’origine rhénane. La base de la séquence sédimentaire se compose d’une nappe grossière gravelo-sableuse, homogène, meuble et de couleur grisâtre. Au sud du site, dans le secteur de l’habitat, ces niveaux apparaissent quasiment à l’affleurement, tandis qu’au nord, où se trouve l’ensemble funéraire, ils sont recouverts par des limons de débordement homogènes et meubles, généralement de couleur jaunâtre.
1.3. Le contexte historique et archéologique
4Le Ried Nord forme une zone géographiquement attractive : situé sur un axe de circulation nord-sud important, il est également une zone de transition entre les collines sous-vosgiennes et le Rhin. Malgré son caractère inondable mais grâce à la fertilité des alluvions rhénanes, il constitue un milieu propice aux activités et à l’installation humaine. Si cette région est déjà bien fréquentée à la Protohistoire comme en témoignent les nombreuses dépositions fluviatiles (Logel, 2007), c’est pour le haut Moyen Âge que les sites répertoriés sont les plus nombreux.
5Ainsi, dans un rayon de 15 km de part et d’autre du Rhin, sont connus au moins huit sites d’habitat, six ensembles funéraires et une abbaye carolingienne (Flotté, Fuchs, 2000 ; Châtelet, 2002 ; Châtelet, 2005 ; Hoffmann, 2007). La commune de Roeschwoog est citée pour la première fois en 737 (in Rossuago locus) ; l’abbaye de Murbach y détenait des biens fonciers dès cette époque (Encyclopédie de l’Alsace, 1985, p. 6477). Les localités voisines sont elles aussi mentionnées dans divers actes dès le viiie siècle, prouvant l’ancienneté et la densité de l’occupation dans ce secteur (Schweitzer, 1984, p. 201-226). La présence d’un palais royal à Seltz, attesté dès le début du viie siècle, explique probablement l’attractivité de ce secteur (Büttner, 1939, p. 36 ; Schweitzer, 1984, p. 225).
6Sur la commune même de Roeschwoog, au lieu-dit Schwarztacker, un site du haut Moyen Âge avait déjà fait l’objet d’une opération de fouille en 1995 sous la direction de M. Châtelet, M. Lasserre et J. Baldinger (Châtelet, 2000). La fouille a révélé la présence sur 730 m2 d’une vingtaine de structures relatives à un habitat (cabane excavée, dépotoir, fosses, puits), de deux inhumations et d’un four à chaux, premier exemple de ce type de structure découvert en Alsace2. Deux phases distinctes ont été identifiées : une première phase correspond aux deux derniers tiers du viie siècle, une seconde à la lin du viiie - milieu du ixe siècle. Le mobilier céramique recueilli, particulièrement abondant, a largement participé à l’élaboration de la chronologie céramique régionale (Châtelet, 2002).
7L’importance de ces vestiges céramiques, inhabituelle sur un site de consommation, a été confirmée lors de la fouille de l’habitat Am Wasserturm où ont été collectés près de 13000 fragments (Koziol, 2012). Il s’agit pour une grande part (62 %) de céramique à pâte claire commune, dont la production a été située, grâce à des analyses pétrographiques, sur la bordure est de la forêt de Haguenau (Châtelet et alii, 2005, p. 29). La proximité d’un centre de production, pour le moment non localisé, est par conséquent plus que probable, d’autant plus que le village de Soufflenheim, distant d’à peine 6 km, a gardé une importante tradition potière jusqu’à aujourd’hui.
2. Les vestiges
2.1. L’habitat : une morphologie et des activités classiques
8L’extension de l’occupation a été partiellement appréhendée (fig. 2). La limite nord-est a été mise en évidence ; la distance qui sépare la zone domestique de l’espace funéraire est d’environ 200 m. À l’ouest, les prospections géomagnétiques réalisées sur les parcelles contigües à la zone de fouille ont prouvé la présence de nombreuses anomalies qui témoignent de la continuité de l’occupation3. Au sud, les structures rejoignent très probablement le site du Schwartzacker, distant de seulement 250 m. L’opération Am Wasserturm correspond par conséquent à la partie la plus septentrionale d’un habitat beaucoup plus vaste.
9Au total, ce sont 230 structures qui ont été mises au jour sur une superficie d’environ 3 800 m2. Les vestigess’organisent de manière assez lâche et se composent principalement de trous de poteau formant des bâtiments de plain-pied. La bonne conservation des vestiges a permis de mettre en évidence de manière assez complète le plan de six bâtiments, peut-être sept (fig. 3). L’un d’entre eux (bâtiment VI) est interprété comme un grenier au vu de sa taille réduite et de son plan particulier4. Les autres sont très homogènes d’un point de vue architectural : le plan est rectangulaire, à nef unique, avec une largeur de 5,50 m et ce n’est que le nombre de travées qui varie. Annexes ou habitations ? Aucun indice ne vient préciser la fonction de ces bâtiments.
10On notera également la présence d’une sépulture en bordure nord du bâtiment I. La pratique de l’inhumation dans l’habitat est un phénomène bien reconnu et fréquent au haut Moyen Âge. Ici, même la proximité immédiate d’une aire funéraire ne semble pas l’empêcher. Compte tenu de l’âge du sujet (6 à 7 ans), il serait tentant d’y voir un héritage antique, mais les études récentes tendent à montrer qu’il n’y a pas, au haut Moyen Âge, de recrutement particulier pour les sépultures dispersées dans l’habitat (Pecqueur, 2003).
11Les autres vestiges correspondent à treize cabanes excavées, un puits et seize fosses à fonction indéterminée. Les activités de cet habitat, identifiées entre autres par les études archéozoologiques et la carpologie, sont assez classiques pour ce type d’occupation: activités agro-pastorales, métallurgie, tissage. Les multiples déchets de production et parois de four renvoient à la production de chaux mise en évidence sur le site du Schwartzacker.
12L’abondance du mobilier a permis de dater de nombreuses structures, y compris les bâtiments. Deux phases d’occupation ont été ainsi mises en évidence, entre le deuxième tiers du viie siècle et le milieu du ixe siècle. Les composantes de l’habitat et leurs caractéristiques sont sensiblement les mêmes pendant toute cette durée, seules divergent quelques orientations. La fenêtre d’observation étant réduite, toute tentative d’analyse spatiale serait vaine.
13À partir de 850 environ, ces parcelles perdent leur vocation résidentielle et sont probablement mises en culture, au moins jusqu’à la fin du Xe siècle (fig. 2). L’élément remarquable de cette phase est la présence d’une sépulture atypique dans un fossé parcellaire, qui correspond peut-être à une inhumation infamante (Treffort, 1996, p. 161 et suiv.) ou à une privation de sépulture dans l’espace communautaire.
Fig. 2. Plan des vestiges de la zone domestique. Échelle 1/500.
(DAO : A. Koziol)

2.2. L’espace sépulcral : le reflet de traditions funéraires germaniques adoptées par une population typique des sociétés pré-jennériennes
14L’aire sépulcrale mise au jour comprend trente-neuf sépultures organisées de manière assez lâche sur toute l’emprise de la fouille (fig. 4). Les délimitations de cet ensemble funéraire ont été en partie appréhendées. La limite septentrionale, déjà mise en évidence lors du diagnostic en 2007 (Logel et alii, 2007), a été confirmée au moment de l’opération. Au sud, le paléochenal, bien qu’inactif au haut Moyen Âge, semble être encore une barrière naturelle limitant l’implantation de nouvelles sépultures. Le développement oriental de l’espace sépulcral est également atteint, contrairement à la limite occidentale encore incertaine, puisqu’une tombe (1083) a été mise au jour en bordure d’emprise.
15L’analyse et la compréhension de cet espace sépulcral ont été pénalisées par l’association de trois contraintes majeures. D’une part, la lisibilité des structures s’est avérée très mauvaise et malgré la réalisation systématique de coupes, seuls les contours de fosse de dix-huit sépultures ont pu être nettement observés. D’autre part, le fort taux d’arasement a accentué ces difficultés : la majeure partie des sépultures était conservée sur une profondeur maximale de 15 cm. Enfin, une contrainte supplémentaire a été l’état de conservation des ossements, oscillant de médiocre à mauvais. De fait, la reconnaissance d’éléments d’architecture funéraire et la qualification précise des modes de dépôts n’ont été possibles que par le croisement des données archéologiques, stratigraphiques et taphonomiques.
Fig. 3. Synthèse des plans des bâtiments mis au jour. Échelle : 1/200.
(DAO : A. Koziol)

16Ainsi, deux types de fosses sépulcrales ont été mis en évidence : les inhumations en fosse simple et les chambres funéraires. Trois tombes sont qualifiées d’inhumations en fosse simple (1007, 1047 et 1086). Elles sont définies par une fosse sépulcrale étroite adaptée plus ou moins à la morphologie du défunt et par l’absence de dépôts d’offrandes. Les chambres funéraires, au nombre de seize, sont de grandes fosses rectangulaires où le défunt a été placé généralement au nord, la partie méridionale de la sépulture recevant les dépôts. Évidemment, des variations de dimensions et de superficie des fosses, de positionnement du défunt ainsi que de son mobilier accompagnant sont perceptibles. Un élément architectural, inédit dans la région, a été mis en évidence au sein de la tombe 1016 : il s’agit d’une banquette, située au nord de la fosse, correspondant à un ressaut d’une vingtaine de centimètres de hauteur pour environ 40 cm de largeur, dont la fonction n’a pas pu être déterminée.
17À l’est de l’emprise, un fossé circulaire de 10 m de diamètre et conservé sur une profondeur maximale de 20 cm, a été partiellement mis au jour. Malgré des sondages répétés, aucune sépulture centrale n’a été découverte. L’hypothèse d’un tertre funéraire reste néanmoins clairement probable.
18Le dépôt primaire individuel est majoritaire dans cet ensemble funéraire. L’analyse taphonomique a permis de restituer pour une grande majorité des défunts une décomposition en espace vide dans un contenant rigide en matière périssable. Certains des individus devaient également être entourés d’une enveloppe souple de type linceul ou vêtements. La position et l’orientation des corps sont tout à fait usuelles pour l’époque. Les sujets sont allongés sur le dos et placés tête à l’ouest. Les membres sont généralement en extension et parallèles à l’axe longitudinal du corps, les mains disposées en position basse, au niveau du bassin ou des fémurs.
Fig. 4. Plan des vestiges de la zone funéraire. Échelle 1/500.
(DAO : A. Koziol)

19Les défunts sont ensevelis avec un mobilier assez classique pour la période. Les hommes sont équipés généralement d’armement et possèdent une aumônière tandis que les femmes portent des éléments de parure et une châtelaine. Les peignes en os, la vaisselle et les garnitures de ceintures sont également bien représentés dans les tombes.
20L’ensemble funéraire de Roeschwoog Am Wasserturm n’a pas été épargné par les épisodes de pillage et de réintervention anthropique. En effet, six individus5 semblaient avoir été malmenés pendant la décomposition du corps, présentant des déplacements osseux résultant d’une poussée, d’une rotation ou d’un écartement. Ces mouvements sont sans doute liés à la gêne occasionnée lors d’une éventuelle récupération d’objets. Ces actes sont principalement ciblés sur le haut du corps et au niveau du bassin des sujets. Par ailleurs, trois autres sépultures (1034, 1083 et 1087) présentent également des remaniements osseux d’origine anthropique, mais ceux-ci sont caractérisés par un réaménagement ordonné des vestiges, supposant une intervention sur os secs. Dans ces trois cas, la conservation du mobilier, en totalité ou en partie, est notable. Les raisons de cette action particulière nous échappent encore : pratiques cultuelles spécifiques, destruction involontaire d’une partie de la sépulture, pillage ciblé après la décomposition du corps...
21L’analyse archéo-anthropologique repose sur un échantillon d’étude composé de 43 individus. L’état de conservation médiocre a pénalisé la caractérisation biologique de la population. Néanmoins, le sexe de 79% des sujets inhumés a pu être déterminé, permettant le calcul du taux de masculinité et établissant un rapport homme/femme équilibré6. Cinq sujets immatures ont été reconnus dans cet ensemble funéraire7. La détermination des quotients de mortalité a permis de mettre en évidence une anomalie démographique8 : les [0-4] ans sont largement sous-représentés. La raison principale de ce déficit semble être un phénomène de conservation différentielle des squelettes. L’estimation précise de l’âge au décès des individus adultes n’a pas été possible, quasiment la moitié de l’effectif appartenant à la catégorie « individu de taille adulte âgé de plus de 15 ans ». L’analyse du recrutement funéraire montre que les individus inhumés à Roeschwoog Am Wasserturm présentent les caractéristiques habituelles d’une population archaïque préjennérienne. Aucune sélection selon l’âge ou le sexe n’a été réalisée pour l’ensevelissement.
22Le bilan paléopathologique établi à partir de l’étude macroscopique des ossements de cette population permet d’évoquer un cadre de vie plutôt favorable. Les risques traumatiques et infectieux sont faibles et les activités quotidiennes sont modérées en sollicitation mécanique. Toutefois, la qualification de l’état sanitaire de la population est nettement influencée par la conservation osseuse, qui a pu détériorer des vestiges atteints.
23En revanche, deux remarques d’ordre sociologique peuvent être faites sur le mode de vie de cette population. En effet, une très forte usure dentaire, matérialisée par une abrasion horizontale de la couronne, a été observée majoritairement sur les dents masticatrices. Toutes les classes d’âge sont concernées, adultes comme immatures, permettant d’établir l’hypothèse d’une alimentation riche en éléments abrasifs, apportés lors de la conception des repas. La seconde remarque concerne l’établissement chez deux individus (1008 et 1087) d’une corrélation entre la présence d’une pathologie traumatique ankylosante, de marqueurs osseux d’activités particuliers sur un des membres supérieurs et la reconnaissance d’une abrasion dentaire oblique, révélatrice de l’utilisation de la bouche pour des activités para-masticatrices. Il faut donc envisager la pratique d’un travail contraignant, sollicitant de manière intense un des membres supérieurs, qui entraîne une fragilisation ostéologique. L’utilisation de la bouche se révèle alors être un moyen efficace pour compenser la souffrance ressentie et assurer son activité quotidienne. Il en résulte plusieurs conclusions : d’une part, un accès au soin apparemment difficile, d’autre part un environnement dans lequel l’individu doit adapter son activité pour contrer son handicap. L’incertitude demeure en revanche sur un point : l’individu adapte-t-il son activité à son invalidité ou doit-il se convertir à une nouvelle activité dictée par son handicap ?
3. Une approche pluridiscipunaire : résultats de l’analyse paléogénétique et de la datation des sépultures sans mobilier au radiocarbone
24L’occupation mise au jour à Roeschwoog Am Wasserturm a bénéficié d’une approche pluridisciplinaire inédite en Alsace. En effet, les observations archéologiques classiques ont été complétées par celles de nombreuses spécialités : paléogénétique, datations au radiocarbone, carpologie, géomorphologie, palynologie, géophysique ou encore étude des vestiges textiles9. Ces interventions ont été définies en amont de l’opération, dans le cadre d’une problématique dictée par la possibilité d’étudier, pour la première fois en Alsace, un ensemble funéraire dans sa totalité en parallèle à l’habitat qui lui était associé.
25Nous avons fait le choix de présenter ici les résultats de deux de ces disciplines, qui ont largement participé à l’analyse de la zone funéraire: l’étude paléogénétique et la datation systématique des sépultures sans mobilier au radiocarbone.
3.1. Liens de parenté, origine biogéographique et diagnose sexuelle : résultats de l’étude paléogénétique
26Les résultats du diagnostic archéologique avaient suggéré la présence d’un petit ensemble funéraire, peut-être de type familial qu’il était possible d’explorer dans son intégralité (Logel et alii, 2007). Il a donc été envisagé dès le début de la fouille d’analyser les données génétiques des individus inhumés, afin de caractériser les modes de recrutement funéraire et de déterminer les critères influençant l’emplacement d’une tombe dans l’espace sépulcral. Dans ce but, un partenariat a été mis en place avec le laboratoire d’Anthropologie Moléculaire Archéogène de l’Institut de médecine légale de l’Université de Strasbourg, dirigé par Christine Keyser.
27Une analyse paléogénétique se définit par la reconnaissance de plusieurs marqueurs et par la restitution des séquences génétiques localisées sur l’ADN mitochondrial et nucléaire. L’ADN mitochondrial est hérité de la mère et permet de retracer les lignées maternelles. Ce génome estprésent en nombreuses copies dans les cellules de l’organisme, d’où sa bonne conservation et son utilisation facilitée en paléogénétique. L’ADN nucléaire se compose de l’ADN du chromosome Y, transmis uniquement de père en fils et permettant de retracer les lignées paternelles, ainsi que de l’ADN autosomal correspondant au profil génétique individuel. L’ADN nucléaire est présent en un seul exemplaire dans le noyau cellulaire et apparaît souvent dégradé en paléogénétique, rendant les résultats peu exploitables.
28Avec les recommandations de l’équipe d’Archéogène, un protocole strict a été mis en place sur le terrain pour la réalisation des prélèvements, afin d’écarter tout risque éventuel de contamination des échantillons, sans pour autant contraindre la fouille. Il a donc été choisi de sélectionner les échantillons les plus pertinents (les sépultures arasées et ayant subi un remaniement récent ont été exclues) et de restreindre le nombre d’intervenants. Le travail a été réalisé en condition stérile (port de masque et gants, instruments de fouille javellisés, sachets stériles... ) et a consisté en l’extraction de deux dents masticatrices encore incluses. Dix-neuf individus ont pu être échantillonnés et les prélèvements ont ensuite été stockés à l’abri de la chaleur et de la lumière.
29L’analyse paléogénétique s’est appliquée, en premier lieu et en accord avec notre objectif principal, à restituer les liens de parenté entre les individus de l’ensemble funéraire. L’exercice correspond à la recherche de séquences génétiques identiques et partagées par plusieurs sujets. Seuls les résultats obtenus à partir de l’ADN mitochondrial ont été exploitables. Ils ont permis d’isoler deux couples d’individus ayant une origine maternelle commune : les sujets 1009 et 1083 appartiennent à la même lignée maternelle ; les individus 1028 et 1029 ont également une origine maternelle commune. Par ailleurs, en analysant le profil génétique individuel de ces derniers sujets, il a été possible de qualifier cette relation de parenté comme étant proche, c’est-à-dire de type parent-enfant ou frère-sœur. En prenant en compte les résultats de l’étude biologique, notamment le sexe et l’âge, nous avons pu établir que les individus 1028 et 1029 appartenaient à la même fratrie.
30Un second pan de l’étude s’est intéressé à déterminer l’origine biogéographique des sujets afin d’appréhender les flux migratoires de population composant la société vivant à Roeschwoog au début du Moyen Âge. Pour cela, il faut déterminer l’haplogroupe de chaque individu, c’est-à-dire le groupe généalogique descendant d’un même ancêtre commun. Le principe de regroupement repose sur l’identification d’une mutation génétique révélatrice d’une origine géographique spécifique. Quinze séquences mitochondriales ont été analysées et ont révélé une diversité des haplogroupes mais exclusivement d’origine européenne, principalement d’Europe de l’Est, des pays germaniques et de Scandinavie. Cette grande diversité permet de proposer l’hypothèse d’une organisation sociale de type patrilocal, se définissant par le déplacement des femmes depuis leur groupe d’origine vers celui de leur conjoint. Cette hypothèse reste bien entendu à nuancer puisque notre échantillon d’étude est restreint et que l’analyse de F ADN du chromosome Y n’a pas abouti de manière aussi pertinente. Toutefois, elle est confortée par une étude récente sur le régime alimentaire et la mobilité des populations en Bavière à la fin de l’Époque romaine et au début du Moyen Âge, basée sur l’analyse des isotopes de carbone et d’azote contenus dans les ossements. Celle-ci aboutit à une conclusion similaire : certaines femmes ont connu un régime alimentaire beaucoup plus diversifié que le reste de la population, ce qui s’expliquerait par une plus grande mobilité et /ou une pratique régulière de l’exogamie (Hakenbeck et alii, 2010).
31Enfin, le dernier apport de l’étude génétique a concerné la diagnose sexuelle des sujets, réalisée sur un échantillon de quinze individus à partir de l’analyse du gène de l’amélogénine. À l’heure actuelle, la génétique est la discipline la plus fiable pour déterminer le sexe biologique d’un individu. L’analyse paléogénétique menée à Roeschwoog a permis d’une part de réduire considérablement la proportion d’individus de sexe indéterminé ou probable au sein de F échantillon, mais elle nous a également offert l’opportunité de tester la validité de la détermination du sexe par le mobilier associé au défunt. Bien que régulièrement sujette à caution, cette méthode de diagnose sexuelle est fréquemment appliquée pour la période altomédiévale car il est reconnu que certains éléments de mobilier sont sexuellement discriminants. Elle présente notamment l’avantage de pallier l’état de conservation médiocre des bassins, mais aussi de réaliser une diagnose sexuelle chez les sujets immatures, information inaccessible en anthropologie. Nous avons donc comparé pour chaque individu les résultats obtenus à partir de l’anthropologie, de l’étude du mobilier et de la paléogénétique : il en a résulté une concordance parfaite entre les trois disciplines. Malgré la taille réduite de l’échantilloncette analyse permet de progresser dans la validation scientifique de méthodes couramment utilisées en archéologie.
3.2. Une nécropole mérovingienne ? La datation des sépultures sans mobilier au radiocarbone
32Sur les trente-neuf inhumations de l’aire sépulcrale, seules vingt et une (soit moins de 54%) ont pu être datées par l’analyse typologique du mobilier funéraire. Il s’agit d’un taux de datation relativement habituel pour les nécropoles de cette période, où les sépultures sans mobilier sont fréquentes. La fourchette chronologique ainsi obtenue commence au dernier tiers du vie siècle et s’arrête - sans grande surprise - au tout début du viiie siècle, puisque la pratique de l’inhumation habillée et du dépôt d’offrandes est abandonnée vers la fin du viie siècle.
33Une datation au radiocarbone des sépultures sans mobilier a été engagée10. Des résultats ont été obtenus pour douze sépultures supplémentaires, portant ainsi le taux de datation à 85 %. Ces analyses ont permis d’élargir la fourchette chronologique, puisque la sépulture la plus récente est datée de 1120 ± 30, soit 862-994 cal. AD11. Outre l’avantage déjà non négligeable de compléter la datation individuelle des sépultures, ces datations ont changé le profil chronologique de l’aire funéraire : celle-ci a bien été utilisée du milieu du vie siècle au milieu du ixe siècle au plus tôt. Elle passe ainsi du statut de « nécropole mérovingienne » à celui d’espace funéraire du premier Moyen Âge.
34Cet élargissement de chronologie jusqu’à la période carolingienne a été observé sur d’autres sites récemment fouillés dans l’est de la France et ayant eu recours aux datations radiocarbone. À Odratzheim (Bas-Rhin), sur huit sépultures sans mobilier soumises à une datation14C, quatre sont datées du viiie siècle, voire du ixe siècle pour l’une d’entre elles (Koziol et alii, 2012). À Metzervisse (Moselle), les datations14C ont montré un fonctionnement de l’aire funéraire jusqu’ au troisième quart du ixe siècle (Lansival, 2007, p. 264-265). À Artzenheim, quarante échantillons ont été analysés sur quarante-huit tombes fouillées ; là aussi, l’espace funéraire a été utilisé jusqu’ à la fin du ixe siècle (Barrand-Emam et alii, 2013a, p. 271). Le constat est le même dans un contexte sensiblement différent à Ichtratzheim, où l’utilisation de l’aire funéraire s’est avérée continue du vie au ixe siècle avec neuf échantillons analysés pour cinquante-cinq tombes fouillées (Fossurier et alii, 2013, p. 83).
35Pour autant, il serait erroné de considérer toutes les tombes sans mobilier comme carolingiennes. Ces sépultures existent tout au long de la période mérovingienne, comme le prouvent les datations14C réalisées pour quatorze des soixante-treize sépultures de l’ensemble funéraire de Vendenheim, où toutes les tombes sans mobilier appartiennent bien aux vie et viie siècles (Barrand-Emam et alii, 2013b, p. 429). Comment alors distinguer des sépultures mérovingiennes dépourvues de mobilier de tombes plus récentes, pour lesquelles la pratique du dépôt a été abandonnée ? À l’heure où se pose la question d’une synthèse régionale12, comment utiliser les données des sites pour lesquels la datation ne repose que sur la moitié des sépultures ?
36Malgré les limites de la datation au radiocarbone - la première étant évidemment son coût élevé -, il serait intéressant de pouvoir appliquer plus régulièrement cette pratique sur les ensembles funéraires du début du Moyen Âge, même à faible échelle, pour progresser dans la caractérisation des ensembles « post-mérovingiens ». Les inconvénients inhérents à la méthode et à son application sur des vestiges historiques, tels que le manque de précision ou la grande valeur de l’intervalle de confiance, sont fréquemment dénoncés. Pourtant, les données restent en général suffisamment cohérentes pour compléter efficacement les datations obtenues grâce au mobilier, et même dans certains cas pour participer à de réelles avancées quant à la typochronologie des sépultures (Oberlin, Évin, 1996 ; Colardelle et alii, 1999 ; Sapin, Henrion, 2002).
37À Roeschwoog, la compilation sur un même graphique de ces deux séries de données chronologiques a conduit à la création de six séquences, entre le deuxième tiers du vie siècle et la fin du xe siècle (fig. 5).
4. De nouvelles hypothèses d’organisation et de développement
4.1. Un développement spatial polynucléaire
38Le phasage de l’ensemble funéraire selon ces six séquences chronologiques montre un développement topo-chronologique assez bien structuré (fig. 6).
39Les deux tombes les plus anciennes (1028 et 1054) sont implantées à distance l’une de l’autre. Elles correspondent toutes les deux à des tombes masculines riches en mobilier. Dans un deuxième temps, six nouvelles sépultures sont implantées autour des deux premières et un début d’alignement est perceptible à l’ouest. Les deux phases suivantes voient une densification par l’installation de dix-sept nouvelles tombes. À partir des phases 5 et 6, les sépultures ne sont plus installées que dans le secteur oriental de l’espace funéraire.
40Cette implantation peut donner l’impression d’être assez aléatoire ; elle répond en fait à une organisation polynucléaire plutôt cohérente. Trois noyaux se dessinent nettement, tandis que quelques sépultures dispersées apparaissent en périphérie, notamment les plus anciennes. La sépulùire 1028, au statut sans doute particulier compte tenu de l’importance de son armement, garde une position centrale dans l’espace funéraire tout au long de son développement.
41Si le noyau 1 semble abandonné dès la fin du viie siècle, les noyaux 2 et 3 perdurent jusqu’aux ixe - Xe siècles. Ils se développent par ajout de nouvelles sépultures à l’est, en s’éloignant du centre de l’aire sépulcrale.
4.2. des pôles familiaux
42Au sein des trois noyaux d’inhumations identifiés, aucun recrutement funéraire particulier n’a été mis en évidence: aucun regroupement en fonction de l’âge ou du sexe n’a été opéré. C’est à ce stade de la réflexion que les analyses paléogénétiques apportent de précieuses données complémentaires.
Fig. 5. Diagramme de datation des sépultures.
(DAO : A. Koziol)
Fig. 6. Plan interprété de l’espace funéraire. Échelle 1/500.

(DAO : A. Koziol)

43Des liens de parenté proche avaient été mis en évidence pour deux couples d’individus (fig. 6). Dans le noyau 1, les individus 1083 et 1009 ont un lien de parenté proche du côté maternel, sans plus de précision. Ils ont tous les deux été inhumés pendant la troisième séquence au plus tard. Le premier est un homme, la deuxième une femme ; tous deux ont une taille adulte. La deuxième relation est mieux cernée : la jeune fille inhumée dans la sépulture 1029 (noyau 1) provient de la même lignée maternelle que l’homme de la sépulture 1028. Leur lien de parenté est très proche, de type parent-enfant ou frère-sœur. Cependant, compte tenu de leur âge respectif au décès (mature-âgé pour 1028, entre 5 et 11 ans pour 1029) et de la date estimée de leur inhumation (séquence 1 pour 1028, séquences 2/3 pour 1029), un lien parent-enfant paraît exclu ; le lien peut en revanche être frère-sœur.
44On notera également qu’au sein des noyaux eux-mêmes, une sépulture se distingue chaque fois des autres : il s’agit dans les trois cas d’une tombe masculine, au mobilier plus riche que les autres, et appartenant aux séquences les plus anciennes.
45L’hypothèse qui a par conséquent été retenue est une organisation de type familial. Le regroupement par famille - au sens large - a déjà été observé sur d’autres sites, comme à Illkirch, où l’organisation de l’aire funéraire est différente mais où ce principe est bien attesté (Baudoux, Boës, 2003, p. 214-216). L’hypothèse d’une sépulture initiale, autour de laquelle se développent les noyaux familiaux, peut-être eux-mêmes organisés autour d’une tombe principale, est quant à elle issue de la notion de Herrenfamilie (chef de clan), développée sur les sites d’Allemagne du Sud-Ouest (Böhme, 1993).
4.3. Une « nécropole séparée » ?
46Une autre question se pose quant à la caractérisation de cet espace funéraire. Le nombre de personnes inhumées, au moins quarante-trois individus, paraît faible en proportion de la taille présumée de l’habitat attenant, qui couvre 1,6 ha, et de la durée de fonctionnement de l’espace funéraire, soit près de quatre siècles.
47Cet ensemble d’inhumations peut par conséquent correspondre à une « nécropole séparée » (Separatfriedhof / separaten Grabgruppen), phénomène qui a été bien documenté en Allemagne du Sud-Ouest (Böhme, 1993, p. 522- 523). De petits groupes de tombes privilégiées, dotées d’un riche mobilier et surmontées de tertres, se développent en marge de la nécropole communautaire. En Alsace, ce type d’organisation est évoqué pour trois sites : les tumulus du Mont Saint-Odile, la nécropole à tumulus d’Hégenheim (Billoin et alii, 2008) et le petit groupe funéraire de Fortschwihr (Fuchs, Boës, 1997).
48À Roeschwoog, un seul fossé circulaire a été mis en évidence, mais la disposition assez lâche des sépultures peut indiquer que leur implantation a été contrainte par la présence de tertres plus nombreux. Le mobilier, sans être exceptionnel, contient néanmoins certaines pièces remarquables. Ainsi, cet ensemble funéraire pourrait avoir été fondé par une population privilégiée souhaitant se dissocier du reste de la société, hypothèse qui ne pourra être validée que par la découverte, dans un secteur proche, d’une grande nécropole communautaire.
4.4. Les relations entre zone funéraire et domestique
49La corrélation des chronologies des zones funéraire et domestique (fig. 7) montre un fonctionnement continu et contemporain malgré quelques divergences, notamment dans le début de l’occupation: l’espace funéraire existerait avant l’habitat. Cela s’explique peut-être par la diversité des critères de datation mis en œuvre, mais plus probablement par le caractère partiel de la fouille de l’habitat. Un éventuel noyau plus ancien peut être situé dans les parties non concernées par le projet, et il serait par conséquent plus juste de considérer que l’espace funéraire est en fonctionnement avant cette partie de l’habitat.
50D’un point de vue topographique, les deux zones sont distantes d’environ 250 m et sont séparées par un ancien chenal. Ce dernier n’est plus actif au haut Moyen Âge, mais il constitue peut-être encore une zone humide, voire une limite symbolique, entre les deux espaces.
Fig. 7. Corrélation des séquençages des zones domestique et funéraire.
(DAO : A. Koziol)

51Malgré la proximité immédiate d’une aire funéraire, les inhumations dans l’espace domestique perdurent. Au moins trois sépultures isolées sont attestées dans l’habitat13 ; elles sont strictement contemporaines de la période de fonctionnement de la zone funéraire. Ce phénomène, qui illustre toute la complexité des rites funéraires du haut Moyen Âge, est désormais bien documenté (Peytremann, 2003 ; Pecqueur, 2003) et ne semble pas avoir d’autre signification que celle de la liberté laissée aux familles pour les questions funéraires (Treffort, 1996, p. 170).
Conclusion
52Cette opération de fouille a constitué la première opportunité en Alsace d’étudier conjointement un ensemble funéraire et l’habitat qui lui est associé. Si les données recueillies ne permettent pas à elles seules d’apporter des conclusions certaines, elles viennent néanmoins alimenter une réflexion plus globale sur la caractérisation du peuplement de l’Alsace au haut Moyen Âge.
53Malgré le nombre élevé de sépultures altomédiévales fouillées en Alsace, notre connaissance du monde funéraire de cette période comporte encore de nombreuses lacunes. Les analyses qui ont été menées, indissociables de l’observation de terrain qui demeure fondamentale, ont apporté de nouveaux éclairages sur les pratiques funéraires. La paléogénétique n’est pas seulement réduite à la restitution des liens de parenté et offre des champs d’investigation bien plus diversifiés que prévu : elle permet d’appréhender les caractéristiques de la population des vivants en découvrant des données sociologiques jamais accessibles en archéologie. La datation radiocarbone a permis quant à elle de montrer une chronologie insoupçonnée au regard du seul mobilier, témoignant de la pérennité d’un espace funéraire mérovingien à travers tout le haut Moyen Âge.
54Certes, les données recueillies sur le site de Roeschwoog proviennent d’un échantillon restreint de sépultures et ne constituent qu’un pas supplémentaire dans la réflexion sur l’organisation des nécropoles du début du Moyen Âge. Cependant, c’est aussi grâce à sa taille restreinte que cet ensemble funéraire a pu bénéficier de nombreuses analyses complémentaires, pour la plupart conteuses et difficilement généralisables dans le cadre de l’archéologie préventive, mais qui pourraient aider à percevoir les ensembles funéraires du haut Moyen Âge dans toute leur complexité.
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Notes de bas de page
1 L’opération de fouille a d’ailleurs également porté sur l’étude d’un ancien méandre rhénan, actif depuis l’âge du Bronze jusqu’à l’Antiquité. Cette étude, qui a permis de reconstituer la dynamique alluviale de F ancien cours d’eau et d’appréhender les interactions entre F homme et son milieu pendant toute la durée d’activité du chenal, a fait l’objet d’une publication à part (Vigreux et alii, 2012).
2 Un deuxième four à chaux a été depuis découvert à Sessenheim Hecklen (Châtelet, 2005).
3 Cf. la communication de F.-X. Simon pendant ce même colloque, « L’apport de la géophysique sur trois sites du haut Moyen Âge en Alsace ».
4 D’autres exemples de ce type ont été mis en évidence en Alsace : à Marlenheim La Peupler aie 2 (Châtelet et alii, 2002, p. 57-58) et à Nordheim Am Neuen Berg (Koziol et alii, 2011, p. 107).
5 1020, 1050, 1061, 1066, 1073 et 1088.
6 Taux de masculinité = 1,1.
7 1029, 1051, 1070, 1071 et 3044.
8 Ledermann, 1969 ; 15q0 = 93,02 ‰ (intervalle de valeurs théoriques entre 436,1 ‰ et 617,27 ‰ pour respectivement e°0 = 25 ans et e°0 = 35 ans).
9 Ces deux dernières expertises ont fait l’objet de communications dans le cadre de ce colloque : F.-X. Simon, « L’apport de la géophysique sur trois sites du haut Moyen Âge en Alsace », et F. Médard, «Les textiles de la nécropole de Roeschwoog Am Wasserturm (France, Bas-Rhin) : contribution à la connaissance des pratiques funéraires d’époque mérovingienne ».
10 Les analyses ont été réalisées par le Poznán Radiocarbon Laboratory (Pologne).
11 Sauf mention contraire, les datations présentées ont été calibrées à deux sigma, soit 95,4% de probabilité, grâce au logiciel OxCal v4.1.5 (2010).
12 Un Projet Collectif de Recherche sur le thème de « L’évolution des espaces et des pratiques funéraires en Alsace aux époques mérovingiennes et carolingiennes » est en préparation, associant les trois opérateurs alsaciens (coord. H. Barrand-Emam, M. Châtelet, A. Koziol).
13 Une sépulture à Am Wasserturm (la deuxième étant atypique) à laquelle s’ajoutent les deux inhumations du Schwartzacker (CHÂTELET, 2000).
Auteurs
-
Agnieszka Koziol
Pôle d’Archéologie interdépartemental rhénan, Sélestat - UMR 7044 ArcHiMedE.
-
Amélie Pélissier
Pôle d’Archéologie interdépartemental rhénan, Sélestat.
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