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Des fleuves et des hommes à l’époque mérovingienne

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Édith Peytremann

1. Occupations rurales domestiques et économie

Marlenheim en Alsace : une résidence royale et un centre domanial des périodes mérovingienne et carolingienne

Madeleine Châtelet

Résumé

Les fouilles de ces dernières années ont montré que Marlenheim avait été un centre économique important pendant le haut Moyen Âge, en plus du siège d’une résidence royale, attestée par les textes. Un projet de recherche a pour objet depuis 2012 de reprendre les sources écrites et les données archéologiques sur cet établissement encore unique en Alsace, pour mieux en cerner la nature et le fonctionnement.

Texte intégral

  • 1 Voir les rapports de fouilles Châtelet, 2002, 2006 et 2009 ; Tristan, 2004 ; Peytremann, 2005a et b (...)

1Marlenheim se situe en Alsace à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Strasbourg (fig. 1). Connue par les textes pour avoir été le siège d’une villa royale aux périodes mérovingienne et carolingienne, la commune a fait l’objet depuis 2001 de plusieurs opérations d’archéologie préventive, offrant l’occasion exceptionnelle d’approcher en plusieurs points et sur des superficies parfois importantes l’occupation de ce site1. Au total, 51 hectares ont été sondés dont quatre, répartis en plusieurs zones, ont été fouillés (fig. 2).

2Pour la période du haut Moyen Âge, ces interventions ont permis d’identifier plusieurs secteurs d’occupation délimitant un habitat dont la superficie semble avoir été bien plus étendue que celle de l’ancien noyau du bourg actuel. La résidence même des rois mérovingiens et carolingiens n’a pas été localisée. Les fouilles ont révélé cependant les restes d’un établissement de tout premier ordre, en lien manifeste avec la villa.

  • 2 Une vingtaine de chercheurs sont associés à ce projet : nous-même pour la coordination et l’étude d (...)

3Compte tenu de l’importance de ces découvertes et de leur caractère encore singulier, un projet de recherche a été lancé en 2012 pour réaliser la synthèse des données à la fois archéologiques et historiques et tenter de préciser la nature et le fonctionnement de cet important établissement2. Le projet est en cours. Nous ne pourrons ainsi entamer ici l’analyse de la villa, mais il nous est apparu important de faire état au moins des découvertes les plus remarquables qui ont permis d’établir le statut si particulier de cet établissement. Il s’agira donc d’un premier aperçu.

Fig. 1. Plan de situation de Marlenheim.

(Conception : M. Châtelet, Inrap)

1. Le site

4Le site de Marlenheim a probablement été choisi en partie pour sa situation stratégique. Il se place sur une des voies majeures traversant la plaine rhénane du sud-est au nord-ouest, reliant Strasbourg au plateau lorrain par le col de Saveme (fig. 1). Localisé à mi-chemin entre Strasbourg et Saverne, il permet d’y contrôler un des passages importants, le Kronthal, brèche creusée par la Mossig dans la ligne de crêtes du horst de Marlenheim, au débouché duquel il se trouve. À proximité, une autre voie longeant le piémont vosgien permettait d’accéder rapidement au nord comme au sud aux confins de la région.

5Dès l’époque romaine, un imposant édifice fortifié de fonction vraisemblablement administrative avait été érigé sur ce carrefour hautement stratégique. Il était localisé sur la rive droite de la Mossig, à l’emplacement actuel du village de Kirchheim (fig. 2). Ses ruines impressionnantes étaient visibles encore au xvie siècle et ont contribué pendant longtemps à le confondre avec la villa royale attestée par les textes (Schnitzler et alii, 1994 ; Gaston, 2012).

6Marlenheim dispose également d’un environnement naturel propice à l’implantation humaine. Installée à la jonction des trois unités géographiques du Kochersberg, de l’arrière-Kochersberg et des collines de Molsheim, elle bénéficie à la fois de sols lœssiques fertiles, parfaitement appropriés à l’agriculture, de terres marneuses plus lourdes pouvant être exploitées pour l’élevage tout autant que pour la viticulture et de forêts par la proximité des Vosges qui s’étendent à quelques kilomètres de là. Cet environnement riche et varié se prêtait donc parfaitement à l’installation d’un établissement ayant pour vocation d’accueillir ponctuellement un ensemble important de personnes.

  • 3 Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livre IX, chapitre 38.
  • 4 Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livre X, chapitre 18.
  • 5 Chronique de Frédégaire, livre IV, chapitres 43-44.
  • 6 Anonyme, La vie de saint Desle, abbé de Lure.

7Dès le vie siècle, divers souverains et membres de leur entourage ont séjourné dans la résidence pour des périodes plus ou moins longues. Les textes citent successivement les enfants de la reine Brunehilde en 5893, le roi Childebert II en 5904, Clotaire II accompagné de la reine Bertrude en 6135 et plus de deux siècles plus tard, Louis le Pieux en 833 et Lothaire II en 8676. Par la suite, la villa sera abandonnée et Marlenheim deviendra le siège de la cour domaniale de l’abbaye d’Andlau dont l’importante propriété était issue en grande partie de l’ancien domaine royal.

2. Un établissement étendu

8Sur les cinq zones qui ont fait l’objet d’une intervention archéologique, trois situées dans le village et à sa périphérie ont révélé des restes d’habitations du haut Moyen Âge : le lotissement de « La Peupleraie » au nord, la « Maison Apprederis » (actuelle maison de retraite) au sud et le lieu-dit « Hofstatt » à l’est. Séparés de 800 à 1200 m l’un de l’autre, ces trois noyaux d’occupation circonscrivent le village actuel, délimitant une aire d’une superficie bien supérieure à celle occupée par le bourg à l’époque moderne (fig. 2). Sur les trois secteurs, l’occupation s’est révélée simultanée, du vie au xiie siècle. Dans le centre du village uniquement, elle s’est poursuivie sans discontinuité jusqu’à l’époque actuelle, attestant un repli de l’habitat au xiie ou xiiie siècle sur son noyau actuel.

Fig. 2. Extension de l’établissement de Marlenheim à la période du haut Moyen Âge et localisation de l’édifice.

(Conception : M. Châtelet/Inrap ; DAO : P. Girard, Inrap)

9Pour la période du haut Moyen Âge, la forme de l’occupation n’a pas pu être définie précisément. Dans les trois secteurs, la limite de l’habitat a été atteinte sur les marges extérieures ; en direction du centre historique du village en revanche, les vestiges se poursuivaient sur chacun des sites, laissant envisager soit un même et seul établissement dont on aurait cerné les marges, soit une occupation en plusieurs noyaux espacés de quelques centaines de mètres les uns des autres (fig. 2). Dans les deux cas, qu’il soit discontinu ou seulement distendu, l’habitat devait couvrir une superficie pouvant atteindre une quarantaine d’hectares, ce qui représente une taille bien supérieure à celle, supposée, des autres établissements ruraux connus pour cette époque. À titre indicatif, l’habitat de Serris, qui est l’un des établissements les plus étendus connus à ce jour, occupe à la même période environ quinze hectares ; il se déploie en plusieurs pôles (Foucray, 1996 ; Catteddu et alii, 2007, p. 219) ; le palais royal des xe-xie siècles de Tilleda en Allemagne, entièrement exploré, ne couvre quant à lui pas plus de cinq hectares (Grimm, 1968 et 1990 ; Dapper, 2007).

10En plus des zones d’habitation, les fouilles ont mis au jour un quartier artisanal, situé en limite est de l’agglomération, au lieu-dit évocateur « Hofstatt » signifiant cour en allemand (fig. 2). Une nécropole, dont une dizaine de tombes d’époque mérovingienne a été fouillée au xixe siècle et dans les années 1980, est située dans le même secteur, en limite est de l’établissement (Bull. de la Soc. des Monuments historiques d’Alsace, II, 17, p. 12*-16* ; Kern, 1994).

Fig. 3. Plans des structures alto-médiévales, détaillés par phases du site de la « Maison Apprederis ».

(Conception et dao : M. Châtelet, Inrap)

3. Les zones d’habitation

11Les habitations se répartissaient sur les trois secteurs. Elles s’inséraient dans un maillage irrégulier de parcelles qui n’a cessé d’évoluer tout au long du haut Moyen Âge et qui réservait parfois des espaces vides importants entre les constructions (fig. 3).

12Jusqu’au milieu du viie siècle, les trois zones étaient occupées et devaient définir un habitat très étendu. Dès la deuxième moitié du viie siècle, l’habitat a été resserré vers l’ouest où il a été maintenu sur les sites de « La Peupleraie » et de la « Maison Apprederis ». Au lieu-dit « Hofstatt », à l’est, il a laissé place au quartier artisanal. Au xiie siècle, une dernière réorganisation a produit T abandon définitif des quartiers périphériques, y compris celui du centre artisanal, pour un regroupement à l’emplacement du village actuel.

13Les unités d’habitation se composaient des constructions habituelles, également présentes dans les petits établissements ruraux de la région : une à six cabanes semi-enterrées auxquelles s’associaient des bâtiments de plain-pied en bois et en torchis, aux plans restituables lorsque la conservation et les conditions de lecture des vestiges le permettaient (fig. 3 et 4).

14L’ensemble le mieux conservé a été mis au jour sur le lieu-dit « Hofstatt » où, en raison de l’abandon précoce et définitif de la zone d’habitation, peu de structures se sont superposées. Au moins deux parcelles occupées du vie jusqu’au milieu du viie siècle y ont été reconnues, comportant chacune quatre à six cabanes semi-enterrées, un à sept silos en fosses et des inhumations isolées ou en petit groupe avec un riche mobilier datant du deuxième tiers du viie siècle (fig. 4). En raison de l’érosion des niveaux supérieurs et de la mauvaise lisibilité du terrain, les constructions de plain-pied y étaient difficilement identifiables. Un grand édifice de plan quadrangulaire a néanmoins été restitué dans chacune des parcelles. Le premier, complet (BAT 1), mesure 18 m de longueur et 6,50 m de largeur et a pu être daté par14C, confortant sa contemporanéité avec le reste des structures. Son organisation interne, bipartite, comprend à l’est un vestibule donnant accès à une grande pièce située à l’arrière. Ses poteaux massifs, plantés à faible intervalle, et l’absence de poteaux faîtiers, plaident pour une construction imposante dont la fonction pourrait être autre que résidentielle. Le deuxième bâtiment (BAT 2), partiellement conservé sur deux côtés, semble disposer d’un plan similaire. Un troisième édifice à l’architecture comparable a été mis au jour sur le site de la « Maison Apprederis » (fig. 3, BAT 1). Trois analyses au14C ont permis de le dater de la même période, entre le milieu du Ve et le milieu du vie siècle. Ces constructions sont uniques en Alsace et, à notre connaissance, elles sont aussi sans parallèles dans le reste de la France et en Allemagne.

Fig- 4. Plan des parcelles d’habitation des vie-viie siècles du lieu-dit « Hofstatt ».

(Conception : M. Châtelet, Inrap ; DAO : A. Gelé, PAIR, P. Girard et M. Châtelet, Inrap)

15Sur les trois secteurs, les structures de stockage pour les céréales étaient intégrées aux parcelles d’habitation. Elles étaient cependant peu nombreuses : deux probables greniers surélevés et quelques silos en fosse, dont certains de très grande contenance. Tous datés de l’époque mérovingienne, ces silos présentaient soit la forme traditionnelle en bouteille, soit un plan inhabituellement rectangulaire avec un rétrécissement de l’ouverture au sommet (fig. 5). Les dimensions de ces derniers étaient exceptionnelles puisqu’ils mesuraient à la base 3,50 à 4 m de longueur et 1,30 à 1,50 m de largeur. Aucune comparaison n’a été trouvée pour ces silos dont la forme semble répondre surtout à la nécessité d’engranger la plus grande quantité de céréales.

Fig. 5. Exemple de silo en fosse de plan rectangulaire du lieu-dit « Hofstatt » (vie-viie siècles).

(D.A.O.: A. Gelé, PAIR ; photo : M. Châtelet, Inrap)

Fig. 6. Éléments de parures provenant des tombes et de l’habitat. 1-2. « Hofstatt » sépulture 446 : boucles d’oreille en argent, viie s. l’dessin : J. Gélot, Inrap) ; 3-6. « Hofstatt » sépulture 708 : plaque-boucle, contre-plaque et plaques dorsales en fer plaquées d’argent, dotées d’un décor damasquiné en laiton, viie s. (dessin : J. Gélot, Inrap) ; 7. « Maison Apprederis », cabane 332 : applique de baudrier d’épée moulée en alliage cuivreux, viiie s.

(Dessin : T. Logel, Inrap ; photo : F. Schneikert, Inrap)

Fig. 7. Plan masse du quartier artisanal des viie-xiie siècles au lieu-dit « Hofstatt ».

(Conception : M. Châtelet, Inrap ; DAO : A. Gelé, PAIR, P. Girard et M. Châtelet, Inrap)

16Les parcelles n’ont livré aucun four domestique. Le seul puits se localisait dans le secteur de « La Peupleraie » et devait être collectif.

17Les traces d’activités dans l’habitat étaient limitées : la présence de pesons et de fusaïoles témoigne de la pratique du tissage, les quelques scories de fer du travail occasionnel de forge. L’élevage, pratiqué probablement à grande échelle, est attesté par les restes osseux, particulièrement abondants sur le site et représentés principalement par des animaux de boucherie. Le fragment de meule d’un moulin hydraulique témoigne d’une pratique collective ou d’un contrôle seigneurial de la mouture.

18À ces activités relativement répandues en milieu rural, s’ajoutaient deux autres, plus rarement attestées et qui semblent avoir été plus spécifiques aux établissements domaniaux : le travail du bois de cerf, orienté notamment vers la confection de pendentifs pyramidaux et l’orfèvrerie ou le commerce du métal précieux, matérialisé par la découverte d’une pierre de touche.

19La présence attendue d’une population d’un niveau social élevé a pu être établie par les quelques vestiges de constructions de qualité, aux enduits à la chaux parfois peints et aux ouvertures vitrées. Elle a pu être attestée également par la richesse des parures retrouvées dans les tombes isolées de l’habitat et par certains objets remarquables comme l’applique de baudrier d’épée au décor animalier, découverte dans une cabane du viiie siècle (fig. 6).

4. Le quartier artisanal

20Le quartier artisanal se situait en limite est de l’agglomération sur le lieu-dit « Hofstatt ». Les constructions, principalement des cabanes semi-enterrées, s’alignaient le long d’un chemin qui devait rejoindre quelques mètres plus loin, au sud, la voie ancienne reliant Strasbourg au col de Saverne (fig. 7). Les limites du quartier ont été cernées sur deux côtés, au nord et à l’ouest ; les vestiges se poursuivaient au sud et à l’est.

Fig. 8. Vue d’un fond de cabane du quartier artisanal, dans lequel ont été rejetées des briques crues.

(Photo : M. Châtelet, Inrap)

21Les installations ont été datées du milieu du viie aux xie/xiie siècles. Pendant cette période, elles ont subi de multiples transformations et reconstructions qui ont été à l’origine de la très forte concentration des vestiges : une centaine de cabanes semi-enterrées ont été recensées avec de nombreux recoupements, amenant parfois jusqu’à quatre structures superposées. À ces constructions étaient associés des silos et de grandes fosses d’extraction du limon. Un seul puits alimentait en eau l’ensemble du quartier : construit en pierres sèches, il se situait à l’extrémité nord du chemin, sur une place (fig. 7).

  • 7 Je remercie Armand Desbat (CNRS, Maison de l’Orient, Lyon) pour m’avoir donné cette précision.
  • 8 À Hochfelden, Geispolsheim et Sermersheim notamment (Châtelet, 2000 ; Billoin, 2005 ; Peytremann di (...)

22De nombreux restes de briques crues remplissaient une partie des fosses et des cabanes. Ils étaient associés à une quantité souvent importante de pierres, laissant penser à des constructions de plain-pied démantelées, édiliées sur des soubassements en dur (fig. 8). Les briques les mieux conservées mesuraient environ 20 cm de longueur, 15 cm de largeur et 5 cm d’épaisseur et correspondaient à un petit module. Il est probable ainsi qu’elles venaient, non pas de murs en adobe, mais de constructions édifiées en pans de bois où elles avaient servi de hourdis, comme dans des édifices connus à Strasbourg pour l’époque romaine7. Ces restes constituent à ce jour les seuls témoins en France du maintien de cette architecture antique à la période du haut Moyen Âge. L’emploi de briques crues dans les constructions avait déjà été attesté dans d’autres habitats mérovingiens et carolingiens de la région, mais de manière plus ponctuelle8.

23Les activités pratiquées dans le quartier étaient multiples. Le travail de forge constituait probablement l’occupation principale : de nombreuses scories de fer, des parois de fours et des pierres à aiguiser ont été retrouvées dans le comblement de la plupart des fosses et des cabanes. Le cuivre était également travaillé en petite quantité, comme l’attestent les quelques coulées cuivreuses et une pièce non finie. Ce travail se faisait en dehors des petites constructions semi-enterrées puisqu’ aucun four, ni autre structure de combustion n’ont été retrouvés dans ces cabanes.

24Elles étaient utilisées en revanche pour le tissage : des poteaux d’ancrage d’un métier à tisser et les petites tranchées longitudinales, caractéristiques de ces ateliers, étaient aménagés dans certaines d’entre elles. Quelques-unes ont livré également des pesons sur leur sol, dans un cas non cuits, alignés en bordure de la paroi dans l’attente d’être utilisés.

25Enfin, des rejets de boucherie - entre autres une dizaine de bas de pattes de caprinés abattus simultanément - témoignent dans ce quartier d’une activité bouchère importante qui pouvait être destinée soit au négoce, soit à une consommation immédiate pour une grande communauté d’individus.

5. Marlenheim, un grand centre domanial à la période du haut Moyen Âge

26Marlenheim apparaît donc comme un établissement particulier. Par sa superficie, il se range parmi les habitats les plus étendus de cette époque. Des élites y avaient leur résidence ; des agriculteurs, des éleveurs et des artisans également. Son fonctionnement était celui d’un grand centre économique, comme en témoignent la concentration des artisans et leur regroupement dans un quartier spécifique à partir du milieu du viie siècle. Diverses activités ont été exercées sur le site : le tissage, la forge, le travail du bronze et celui du bois de cerf. La présence d’un orfèvre ou le commerce du métal précieux y a été aussi attesté et les échanges monnayés y avaient cours, comme le montre la proportion un peu plus élevée qu’ailleurs des monnaies. Enfin, la présence de grandes réserves céréalières et l’abattage massif de bétail renvoient à l’entretien d’une communauté de personnes importante, à moins que les produits n’aient été destinés à la vente ou à être écoulés dans les autres propriétés du domaine.

27Marlenheim constituait ainsi non seulement la résidence occasionnelle des rois en Alsace, mais aussi le centre d’un grand domaine dont il reste désomais à comprendre le fonctionnement

Bibliographie

Bibliographie

Sources

Anonyme, Vie de saint Desle, abbé de Lure, éd. Waitz, Monumenta Germaniae historica Scriptores, in f°, t. 15.

Grégoire de Tours, Historia Francorum, éd. Poupardin R., Paris, Picard, 1913.

Pseudo-Frédégaire, chronicon, éd. Krusch B., Scriptores Rerum Merovingicarum, t. II.

Travaux

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Catteddu I., Carré F., Gentili F., Delahaye F, Langlois J.-Y., Couanon P, 2009, « Fouilles d’églises rurales du haut Moyen Âge dans le nord de la France : des questions récurrentes », in : Paris-Poulain D, Istria D. dir., Les premiers temps chrétiens dans le territoire de la France actuelle : hagiographie, épigraphie et archéologie, Actes du colloque d’Amiens, janvier 2007, Rennes, Presses univ. de Rennes, p. 205-228.

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Châtelet M. dir., 2002, Marlenheim ‘La Peupleraie 2’ : sur les marges d’une villa romaine et d’un habitat du haut Moyen Âge (6e-12e siècle) (67 03 33 282 0039/0040) (Bas-Rhin), (23/07/2001 -17/09/2001), D.F.S. de sauvetage urgent, Dijon, Inrap Grand-Est sud, 2 vol.

Châtelet M. dir., 2006, Marlenheim ‘Maison Apprederis’(Bas-Rhin) : du premier Âge du Fer à l’époque médiévale : à l’origine du village actuel, (2/07/2003 - 30/09/2003), Rapport final d’opération, Dijon, Inrap Grand-Est sud, 2 vol.

Châtelet M. dir., 2009, Marlenheim ‘Hofstatt’ : des inhumations en silo néolithiques au quartier artisanal carolingien, (6/08/2007 - 9/01/2008), Rapport final d’opération, Dijon, Inrap Grand-Est sud, 3 vol.

Dapper M., 2007, « Die Neuinterpretation der Grabungsergebnisse auf der Pfalz Tilleda », in : Ehlers C., Wemhoff M ed., Die deutschen Königspfalzen : Beiträge zu ihrer historischen Erforschung. Bd. 7. Zentren herrschaftlicher Repräsentation im Hochmittelalter : Geschichte, Architektur und Zeremoniell, Göttingen, p. 151-169 (Veröffentlichungen des Max-Planck-Instituts für Geschichte, 11/7).

Foucray B., 1996, « Sertis, ’les Ruelles’ : habitats aristocratique et paysan du haut Moyen Âge (fin viie-xe siècle) », Ruralia I, Conférence, Prague, 8-14 sept. 1995, Prague, Inst, of Archaeology, p. 203-210 (Památky archeologické, Suppl. 5).

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Peytremann É. dir., à paraître, En marge du village : la zone d’activités spécifiques et les groupes funéraires de Sermersheim (Bas-Rhin) du VIe au xiie siècle (Suppl, à la R.A.e.).

Schnitzler B., Haegel B., Kill R., 1994, « Les fouilles de Konrad Plath et le problème de la localisation du palais mérovingien de Kirchheim-Marlenheim : état de la question », Cahiers alsaciens d’Art, d’Archéologie et d’Histoire, XXXVII, p 121-132.

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Tristan C., 2004, Marlenheim (Bas-Rhin) contournement routier : deux habitats rubanés et une occupation hallstattienne, Document final de synthèse de sauvetage urgent (6 oct.- 19 déc. 2003), Dijon, Inrap Grand-Est sud, 77 p.

Notes

1 Voir les rapports de fouilles Châtelet, 2002, 2006 et 2009 ; Tristan, 2004 ; Peytremann, 2005a et b ; Thomas, 2010.

2 Une vingtaine de chercheurs sont associés à ce projet : nous-même pour la coordination et l’étude de l’occupation du haut Moyen Âge ; Juliette Baudoux et Heidi Cicutta (Inrap) pour l’exploitation de la céramique romaine ; Christophe Gaston (Inrap) pour l’étude du bâti romain ; Bernhard Metz et Boris Dottori pour l’analyse des textes et l’exploitation des sources cartographiques ; Annette Frey (RGZM, Mayence) pour une revue des nécropoles mérovingiennes de la région ; Hélène Réveillas et Annamaria Latron (Inrap) pour l’étude archéo-anthropologique des tombes ; Isabelle Rodet-Belarbi et Delphine Minni (Inrap) pour l’identification des objets en os et en bois de cerf et Nicolas Tisserand (Inrap) pour celle des objets métalliques ; Aurore Louis (Inrap), Inès Pactat et Bernard Gratuze (CNRS, Orléans) pour l’analyse des verres ; Marc Leroy et Paul Merluzzo (LMC-IRAMAT, Jarville) pour l’étude des déchets métallurgiques ; Olivier Putelat (PAIR) et Jean-Hervé Yvinec (Inrap) pour l’exploitation de la faune et Julian Wiethold (Inrap) pour celle des macrorestes végétaux.

3 Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livre IX, chapitre 38.

4 Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livre X, chapitre 18.

5 Chronique de Frédégaire, livre IV, chapitres 43-44.

6 Anonyme, La vie de saint Desle, abbé de Lure.

7 Je remercie Armand Desbat (CNRS, Maison de l’Orient, Lyon) pour m’avoir donné cette précision.

8 À Hochfelden, Geispolsheim et Sermersheim notamment (Châtelet, 2000 ; Billoin, 2005 ; Peytremann dir., à par.).

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