Des fleuves et des hommes à l’époque mérovingienne
|3. Des hommes et des fleuves : économie fluviale
Problèmes d’économie des sarcophages de plâtre moulé : diffusion et répartition à partir de la moyenne vallée de la Seine
Zusammenfassung
Unlängst wurde mit der Neubewertung des Korpus der gegossenen merowingischen Gipssarkophage im mittleren Seinetal und den zugehörigen Nebenflüssen begonnen. Die Korrelation von Herstellungstechniken des Sarkophagkörpers und verwendeten Ziermotiven ergab neue Ergebnisse. Es kônnen vier oder fünf Produktionsgruppen unterschieden werden, für die sich Verbreitungsmechanismen herauskristallisieren : sie verbreiten sich nach und nach, vermutlich in Abhängigkeit von Einflußsphären, von den Netzwerken kirchlicher und weltlicher Grundherrschaften, von königlichen villae, etc... Die Bedeutung, welche die Flüsse für die Verteilung der Sarkophage und für ihre Verbreitung gespielt haben, ist offenkundig. (trad. : A. Frey)
Volltext
1L’usage le plus spectaculaire qui est fait du plâtre au haut Moyen Âge est probablement son application funéraire entre le début du vie et le viiie siècle, particulièrement le long de la moyenne vallée de la Seine et de ses affluents. Cet usage reste une particularité de l’Île-de-France.
2Les fouilles récentes amènent à reconsidérer l’importante masse documentaire disponible au sujet de ces sarcophages et de leurs décors ; si le corpus n’a pas fondamentalement évolué depuis les années 1990, c’est son interprétation qui tend à être renouvelée.
3En matière de diffusion des modèles et de répartition des productions, il convient de s’interroger sur le rôle joué par les cours d’eau dans le Bassin parisien et ses abords (Champagne, Picardie, Normandie). L’axe de la Seine semble assez bien structurer cette répartition, tant pour les cuves en pierre que pour celles en plâtre. Cette économie prend véritablement place dans des réseaux bien établis.
4Se pose ici un problème de datation fine des sarcophages de plâtre. Si on arrive souvent à dégager une chronologie relative interne à chaque nécropole, on est encore contraint par un cadre chronologique large de cette pratique funéraire entre le début du vie siècle et le milieu du viiie siècle. En réalité, les inhumations primaires sont trop peu nombreuses pour permettre des datations ânes par type de cuve. Celles-ci pourraient peut-être ressortir d’une analyse typologique croisant les évolutions des techniques de mise en œuvre des cuves avec celles des décors, les données chronologiques des inhumations primaires quand elles existent et les données générales des nécropoles, mais ce travail reste encore à faire.
- 1 On ne citera que pour mémoire et de manière non exhaustive les fouilles récentes de Noisy-le-Grand (...)
5Les fouilles récentes1, dont certaines sont encore en cours d’étude, permettent de réinterroger les techniques de mise en œuvre des sarcophages en plâtre, questions abondamment traitées dans les années 1980. Les travaux de Patrick Périn, Laurent Renou et Gilbert-Robert Delahaye font à ce sujet référence (AFAM, 1981 ; Périn dir., 1985 ; Collectif, 1991). Toutefois, les questionnements récents sur les modes de mise en œuvre et la systématisation des démontages de cuves permettent de les renouveler assez profondément. En lien avec ces observations, une nouvelle approche des décors met en avant une série de constatations qui permettent une mise en parallèle très forte des modes de diffusion des sarcophages de pierre et de ceux en plâtre (Lafarge, 2013).
6La production des sarcophages de plâtre moulé ne nécessite finalement qu’un nombre restreint de matériaux : plâtre, éventuellement cuit sur place, eau et bois (pour la cuisson du gypse et le coffrage servant de moule). Les outils sont rudimentaires : une auge, quelques seaux et une truelle suffisent. Le plâtre et l’eau sont toutefois nécessaires en quantités suffisantes : environ 400 à 500 kg de plâtre et 200 à 500 litres d’eau pour une cuve de deux mètres de longueur. La nécessité d’enchaîner les coulées de plâtre afin d’obtenir une cuve monobloc exige d’avoir à proximité tout le matériel nécessaire déjà prêt (Lafarge, 2009).
- 2 Tous ou presque : un panneau issu de fouilles anciennes à Saint-Denis est décoré par modelage au co (...)
7Les cuves de sarcophages de plâtre moulé sont souvent décorées, mais pas systématiquement. Le plâtre étant un excellent matériau de moulage, il suffit de graver la partie des moules qui se trouvera au contact du plâtre pour obtenir le motif en relief. La majorité des décors attestés sont obtenus de cette façon2. Les dédicaces, épitaphes et autres graffiti gravés dans le plâtre et généralement postérieurs au dépôt ne peuvent évidemment pas être considérés comme des décors. Les décors recouvrent un large panel que l’on peut réduire à deux types : les représentations et symboles chrétiens et les compositions géométriques. Les deux s’interpénétrent fréquemment (Périn, 1991). Plusieurs approches ont tenté de comprendre à quoi se rattachaient ces motifs, quels étaient leurs origines et leur rapport avec le langage iconographique de la civilisation mérovingienne, en faisant des comparaisons avec les décors d’orfèvrerie ou d’architecture (Fleury, 1978 ; Fossard, 1960 ; Fossard, 1963 ; Périn, Renou, 1985). Ces rapprochements sont toutefois souvent approximatifs et souffrent parfois d’anachronisme. Il semble que le rapprochement avec l’ornementation architecturale soit la moins hasardeuse (Périn, 1991, p. 301-303). Si le sens des figures composées d’éléments géométriques reste finalement difficile à comprendre, les décors faisant référence au vocabulaire chrétien nous sont plus accessibles et constituent quatre groupes : chrismes mêlés à des compositions géométriques plus ou moins complexes ; croix, le plus souvent inscrites dans des compositions circulaires ; éléments végétaux plus ou moins stylisés, dont la palme est le plus fréquent et semble renvoyer à la symbolique de l’Arbre de Vie (Delahaye, 1984) ; figurations humaines ou parfois animales. Dans tous les cas l’origine chrétienne de ces figures est évidente : oiseaux (assimilables à des colombes ou des paons), orants. Parfois on pourrait même être tenté de reconnaître des scènes comme Daniel dans la fosse aux lions (Périn, 1991, p. 302), la crucifixion ou des allégories du Christ (Delahaye, 1999).
8Ce qui apparaît finalement le plus significatif, c’est la répartition régionale de ces décors. Leur connaissance s’est jusqu’ici construite en référence aux décors parisiens. Il semble en effet assez clair que ce centre de production ait largement influencé ses concurrents. Toutefois, il faut aujourd’hui prendre un peu de recul par rapport à cette centralité. Si on élimine une référence directe à l’iconographie des sarcophages parisiens, on constate que les productions périphériques se répondent les unes aux autres tout en ayant leurs caractères propres. Fort de ce constat et de l’analyse renouvelée des mises en œuvre, on cherche à mettre en évidence d’éventuelles relations entre groupe de production et mode de mise en œuvre.
9Si la diffusion du sarcophage de plâtre s’est très largement étendue dans le Bassin parisien, son emploi devient de plus en plus anecdotique lorsqu’on s’éloigne des lentilles gypseuses : quatre sarcophages dans l’église Saint-Èvre de Toul en Meurthe-et-Moselle (Liéger et alii, 1984, p. 302-303) et une dizaine sur le plateau de Beauce, dont cinq à All ormes en Eure-et-Loir (Ollagnier, Joly, 1994 ; Sautereau, 2011 et information F. Capron - Inrap - en avril 2012) constituent les limites extrêmes de la diffusion de ce type de cuves. En comparant plusieurs centaines de cuves et leurs décors provenant de divers sites, on remarque à la fois une grande variété de productions, mais aussi quelques similitudes qui permettent de distinguer plusieurs groupes de production. Ces groupes témoignent avant tout de pratiques communes et d’échanges de modèles entre des ateliers installés sur un large territoire, mais ils ne semblent jamais correspondre à une unique production. Certaines nécropoles, avec un corpus de sarcophages assez homogène dans leur mode de mise en œuvre et leur décor, semblent avoir fonctionné en relation étroite avec un atelier très probablement implanté à proximité. On peut citer pour exemple les cas de Nanterre (cathédrale Sainte-Geneviève), de Maule ou de Paris (église Saint-Martin-des-Champs), où les mêmes cuves avec les mêmes décors ont été retrouvées en plusieurs exemplaires.
Fig. 1. Carte générale de répartition des sarcophages de plâtre dans et autour du Bassin parisien.
(DAO Pierre Langlois)
10Quatre à cinq groupes différents, correspondant probablement à des ensembles d’ateliers, se détachent actuellement : le groupe parisien, le groupe est-parisien, le groupe extrême-est, le groupe ouest-parisien auxquels s’adjoint un sous-groupe extrême-ouest.
11Le groupe le mieux identifié est évidemment le groupe parisien: de très nombreux moules y ont été documentés, avec des tirages multiples, des copies et l’exportation de la production. L’abondante bibliographie sur les sarcophages de plâtre moulés est centrée sur ce groupe (Vieillard-Troïekouroff, 1982 ; Périn dir., 1985 ; Périn, 1991 ; Périn, 1993 et les bibliographies citées par ces auteurs). Les groupes est-parisien et ouest-parisien sont perçus à l’examen des publications, mais n’ont jamais été véritablement cernés. Les groupes extrême-est et extrême-ouest restent marginaux.
12L’examen d’une carte générale (fig. 1) de la répartition des sites comportant des sarcophages en plâtre permet quelques observations simples :
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La répartition générale des sarcophages à l’échelle régionale et autour de la région reconnue comme centre de production paraît, si ce n’est conditionnée, du moins fortement structurée par la présence des voies d’eau navigables (Seine, Oise, Marne et principaux affluents).
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Il n’y a pas de lien direct et encore moins systématique entre l’utilisation des sarcophages de plâtre et F extraction du gypse. La distance entre les sites d’extraction de gypse et les lieux d’utilisation indique nécessairement l’existence du transport. Les modalités de transport restent difficiles à comprendre pour le moment : a-t-on transporté la pierre à cuire, le plâtre en poudre, les cuves déjà fabriquées ou les trois ? Chacune de ces possibilités générant son lot de contraintes du fait de la nécessité d’approvisionnements complémentaires en eau et en combustible, du maintien d’une atmosphère tempérée et sèche pour les sacs ou tonneaux de plâtre, de la gestion des pondéraux pour les cuves...
Fig. 2. Carte de répartition et exemples du groupe parisien. Décor 1 : retrouvé à Saint-Germain-des-Prés (Paris), Ermont ; décor 2 : à Saint-Germain-des-Prés (Paris), Sainte-Geneviève (Paris), Saint-Séverin (Paris), Chelles et Saint-Denis ; décor 3 : à Saint-Pierre-de-Montmartre (Paris) ; décor 4 : à Saint-Germain-des-Prés (Paris) ; décor 5 : à Saint-Germain-des-Prés (Paris), Saint-Pierre-de-Montmartre (Paris) et Saint-Séverin (Paris) ; décor 6 : à Noisy-le-Grand, Maule et Louvres ; décor 7 : à Saint-Germain-des-Prés (Paris) et Saint-Denis ; décor 8 : à Saint-Germain-des-Prés (Paris), Saint-Denis et Noisy-le-Grand.
(DAO Pierre Langlois)
13En estimant qu’entre le début du vie siècle et le milieu du viiie siècle, soit 250 ans environ, des dizaines de milliers de sarcophages de plâtre ont été produits (Théodore Vacquer a exhumé plus de 2000 cuves de sarcophage en plâtre rien qu’à Paris ; Périn, Renou, 1981, p. 47), ce sont des dizaines de milliers de tonnes de matériau qui ont dû être transportées, un volume qui nécessite un minimum d’infrastructures.
1. Le groupe parisien (fig. 2)
14Selon les données disponibles, ces ensembles de sarcophages sont généralement fabriqués « en atelier » et rapportés dans la fosse. On observe fréquemment des traces de déplacements et de levage pour la mise en terre ou la gestion de l’espace funéraire (marques dans le plâtre qui témoignent de l’emploi de pinces). On constate aussi que l’étendue de ce groupe semble se limiter dans les secteurs où la lentille gypseuse affleure.
15Du point de vue du corpus décoratif, c’est le groupe le plus riche et le plus diversifié. On retrouve d’ailleurs une certaine influence de ce style dans la plupart des autres groupes. Les correspondances strictes entre des décors issus du même moule sont très fréquentes entre des sites plus ou moins éloignés. C’est par exemple le cas d’un panneau de tête retrouvé déjà à dix reprises en divers sites : Paris (église de Saint-Germain-des-Prés, de Sainte-Geneviève et de Saint-Séverin), Saint-Denis et Chelles (fig. 2, décor n° 2). L’abondance de correspondances entre les décors et les sites permet déjà de connaître avec une certaine précision l’étendue de la diffusion de ce groupe.
16Globalement, les décors de ce groupe se reconnaissent à une finition soignée. On y retrouve plus fréquemmentqu’ailleurs des décors en bas-relief, qui jouent sur plusieurs plans, ou avec des effets de relief en méplats. Toutes les parois d’une cuve pouvaient être décorées, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, bien que la tête et le pied des cuves aient été privilégiés. Les compositions sont de trois grands types : géométrique concentrique, cruciforme, et à croix inscrite dans un cercle. À partir de ces trois grands types a été déclinée une infinité de variations en y adjoignant divers motifs tels que rosaces, rouelles, étoiles, frises en dent de loup ou frises hachurées, qui remplissent aussi bien le centre que les angles des parois. Ce groupe se distingue aussi car c’est le seul à associer des figures humaines, des figures animales (oiseaux, serpent,... ) et végétales, souvent sur les panneaux latéraux.
17À partir de ces critères, plus de 150 moules de décors ont été attribués à ce groupe. On en retrouve de nombreux exemples sur des sites qui pourraient correspondre à des ateliers de production : à Paris (Saint-Germain-des-Prés, Saint-Germain-l’Auxerrois, Saint-Gervais-Saint-Protais, Saint-Séverin, Sainte-Geneviève, Saint-Marcel, Saint-Pierre-de-Montmartre, cimetière des Innocents), Saint-Denis (basilique et cimetière Saint-Barthélemy), Chelles (Notre-Dame et Saint-André), Créteil, Noisy-le-Grand. Leur présence sur des sites tels que Saint-Denis (rue des Ursulines), Louvres, Manie, Ermont, Argenteuil, Jouarre indique l’aire de diffusion de ces sarcophages, dans un espace géographique où d’autres groupes de production étaient implantés.
18L’association entre décors identiques, traces de déplacement et traces de calage s’observe aussi bien à Saint-Germain-des-Prés qu’à Noisy-le-Grand (Le forestier dir., 2012 ; Lafarge et alii, 2015). Elle reste à documenter à grande échelle. Les phénomènes de déplacement des cuves ont en effet été identifiés sur plusieurs sites. S’il en a été observé à Villemomble (Delahaye, 1987a, p. 25) et à Nanterre (Pecqueur dir., à paraître), ces nécropoles concernent néanmoins d’autres groupes de production.
2. Le groupe ouest-parisien (fig. 3)
- 3 Au démarrage de cette étude, on avait considéré trois groupes différents (ouest-parisien, Vexin et (...)
19Ce groupe reste difficile à délimiter : les données archéologiques sont encore fragmentaires et il est difficile de trancher entre l’hypothèse d’un seul groupe de production de l’ouest-parisien à la Normandie, de deux groupes répartis entre ouest-parisien et basse vallée de la Seine pour lesquels le Vexin constituerait une zone de transition ou encore trois groupes de production s’influençant fortement entre eux et répartis entre ouest-parisien, Vexin et Normandie ; on les regroupe pour le moment dans un ensemble ouest-parisien3.
20Selon les données actuellement disponibles, les cuves sont coulées en fosse, mais une fabrication en atelier est envisageable, notamment pour des exemples attestés dans le Vexin.
21On retrouve plusieurs décors proches du groupe parisien, mais souvent simplifiés. Ici ils sont juste composés de lignes et de boutons. Il y a beaucoup de compositions concentriques. Le décor de rouelle seule, sans autre motif, se retrouve ainsi presque exclusivement le long de la Seine à l’ouest de Paris. Mais en dehors des compositions qui dénotent une certaine inspiration parisienne, on observe dans ce groupe de nombreuses compositions géométriques, le plus souvent des lignes s’entrecoupant plus ou moins anarchiquement. Parfois ces segments sont inscrits dans une forme géométrique, carré ou pentagone, parfois ils s’étendent de manière à remplir tout l’espace. D’autres décors sont constitués de cercles concentriques juxtaposés, sans aucun décor central, ou de cercles ornés de rayons. On retrouve également des décors de panneaux latéraux composés de droites sécantes et de ligures rectangulaires. La figuration humaine y semble absente.
Fig. 3. Carte de répartition et exemples du groupe ouest-parisien. Décor 1 : retrouvé à Herblay et Rosny-sur-Seine ; décor 2 : à Maule ; décor 3 : à Nanterre ; décor 4 : à Nanterre et Guyancourt ; décor 5 : à Portejoie ; décors 6 : à Rosny-sur-Seine ; décor 7 : à la nécropole rue des Ursulines (Saint-Denis) ; décor 8 : à Maule ; décor 9 : à Maule ; décor 10 : à Saint-Germain-des-Prés (Paris) ; décor 11 : à Saint-Denis ; décor 12 : à Saint-Martin-des-Champs (Paris).
(DAO Pierre Langlois).
22La diffusion de cette production suit l’axe de la Seine et remonte celui de l’Oise.
23Malgré la difficulté de réexamen que pose la documentation disponible, les sarcophages décorés trouvés à Suresnes en 1887 peuvent être attribués au même atelier que ceux de Nanterre, au moins du point de vue stylistique (Berthelier-Ajot, 1981 ; Vatinel, 1984). À proximité de Paris, plusieurs sites ont livré des sarcophages qui se rattachent à ce groupe. Cependant, la conservation de ces découvertes anciennes est très relative.
24Actuellement, près d’une cinquantaine de moules peuvent être attribués à ce groupe. On en retrouve surtout à Nanterre, Suresnes, Herblay, Rosny-sur-Seine, Guyancourt, Manie, Portejoie (ces deux derniers seraient à rattacher à un éventuel groupe extrême-ouest). On en retrouve aussi quelques exemplaires à Paris (Saint-Séverin, Saint-Germain-des-Prés, Saint-Pierre-de-Montmartre, Saint-Martin-des-Champs), Saint-Denis (cimetière Saint-Barthélemy et Saint-Rémy), Andrésy, Guyancourt, Argenteuil. À Saint-Denis, les panneaux relevant de ce groupe paraissent parmi les plus récents de la nécropole de Saint-Barthélemy (Wyss, 2004). Herblay et Nanterre pourraient correspondre à des centres de production, au vu de l’homogénéité du corpus de décors de ces sites, largement diffusé par ailleurs.
3. Le groupe est-parisien (fig. 4)
25Cet ensemble est encore très disparate, il est peut-être constitué de nombreux ateliers en relation directe avec la proximité de la matière première (Saint-Denis, La Courneuve, Villemomble et la vallée de la Marne). Le corpus décoratif s’affranchit plutôt du modèle parisien et montre une grande variabilité. On retrouve assez peu de reproductions d’un même moule décoré d’un site à l’autre. Les rares correspondances sont le plus souvent entre des sites proches. Il y existe malgré tout un certain nombre d’éléments typologiques récurrents qui permettent de distinguer ces productions. On note d’abord l’absence de relief complexe (bas-reliefs, reliefs en méplat, superpositions). Les décors se composent uniquement de lignes et de bossettes. Les compositions sont principalement géométriques et vermiculées. Les formes utilisées sont plutôt simples (cercle, demi-cercle, goutte d’eau, lignes ondulées) et semblent parfois dessinées à main levée. La figuration humaine y est très fréquente, souvent en figure centrale seule, parfois entourée d’éléments géométriques non figuratifs. Les panneaux décorés sont généralement ceux de tête et de pied des cuves, les décors sur panneaux latéraux sont rares. On note aussi dans ce groupe l’existence de décors moulés sur des couvercles (Jouarre, Dampmart, Quincy-Voisin).
26Parmi les productions de ce groupe, on observe notamment un type de décor qui semble issu d’un seul et même atelier. Il s’agit d’un motif cruciforme inscrit dans un cercle et composé de quatre palmettes, parfois striées pour figurer des feuilles accompagnées de lignes ondulées ou de spirales. D’après G.-R. Delahaye, il y aurait une possible influence orientale dans la composition de ce décor (Delahaye, 1984). On connaît huit moules de ce décor pour l’instant (fig. 4, nos 8 à 10), reproduits en dix-huit exemplaires et répartis sur cinq sites, dont plus de la moitié ont été découverts lors des fouilles de l’église Saint-Martin-des-Champs à Paris. La concentration sur ce site, et le fait que les autres lieux de découverte (La Courneuve, Villemomble, Saint-Victor et Saint-Marcel à Paris) rayonnent autour, laissent supposer la présence d’un atelier installé à proximité ou fonctionnant principalement avec Saint-Martin-des-Champs.
27Environ une cinquantaine de moules relevant du groupe est-parisien ont été reconnus. Les sites principaux sont : Saint-Martin-des-Champs (Paris), Villemomble, La Courneuve, Neuilly-sur-Marne, Dampmart, Saint-Denis (les cimetières de Saint-Rémi et de Saint-Barthélemy), Chelles (Saint-André). On peut aussi en retrouver quelques exemplaires sur les sites de Paris (Saint-Marcel, Saint-Germain-des-Prés et Sainte-Geneviève), Quincy-Voisin, Fresnes.
28Un exemplaire de ce groupe est à part. Il s’agit de deux décors à motif humain généralement associés en tête et en pied de cuve que l’on retrouve à la Courneuve, Villemomble, Saint-Denis (cimetière Saint-Rémi) et à la confluence Seine-Yonne à Sergines (fig. 4 ; nos 6 et 7). Ce cas unique est-il significatif d’une circulation à longue distance par la Seine ?
29La circulation du plâtre pour un usage funéraire vers le sud-est est finalement peu documentée, mais son attestation jusqu’à l’actuel département de l’Yonne est notoire (Montereau et Henné en Seine-et-Mame, Sergines et Saint-Martin-du-Tertre dans l’Yonne; Delahaye, 1985). Ce qui ressort de façon évidente sur ces sites, c’est l’importance de l’érosion qui fait parfois douter que les cuves soient coulées en double coffrage ou qui rend quasiment impossible l’interprétation des vestiges tant ils sont dégradés (Delahaye, 1985) . Les quelques exemplaires trouvés à Melun, rue Gaulard, en 2010 sont significatifs de ce phénomène (information orale Cécile Buquet-Marcon, 2010).
4. Le groupe extrême-est (fig. 5)
30Situé surtout sur la lentille gypseuse de Ludes, au sud de Reims, ce groupe est certainement lié à une exploitation locale du gypse, sans avoir recours aux importations.
31Charles Poulain, qui paraît actuellement être le seul auteur à avoir tenté une approche synthétique de cette production, convient en 1988 de la pauvreté du corpus (Poulain, 1988, p. 75-76). Si le nombre de sites ayant livré des panneaux décorés dans la Marne est passé depuis de huit à neuf, la richesse du corpus ne semble pas avoir particulièrement augmenté depuis (Chossenot, 2004). La chronologie de cet ensemble se rapproche apparemment de celle d’Île-de-France avec une légère variation en lien avec les données techniques : vie-viie siècle pour les fosses plâtrées et les cuves sans décor de Vouciennes, Sept-Saulx et Chaintrix ; lin viie-viiie siècles pour les cuves décorées (Reims, Mont-Saint-Pierre, Oyes, Champigny-sur-Vesle, Villevenard) ce qui, compte tenu de l’influence francilienne du répertoire décoratif, semble mettre en avant la distance entre les deux foyers de production.
Fig. 4. Carte de répartition et exemples du groupe est-parisien. Décor 1 : retrouvé à Dampmart ; décor 2 : à Saint-Martin-des-Champs (Paris) ; décor 3 : à Neuilly-sur-Marne ; décor 4 : à Saint-Marcel (Paris) ; décor 5 : à Dampmart ; décors 6 et 7 : à La Courneuve, Villemomble, cimetière Saint-Rémi (Saint-Denis) et Sergines ; décor 8 : à Saint-Victor (Paris) et Saint-Marcel (Paris) ; décor 9 : à Saint-Martin-des-Champs (Paris) et La Courneuve ; décor 10 : à Saint-Martin-des-Champs (Paris) et Villemomble.
(DAO Pierre Langlois)
Fig. 5. Carte de répartition et exemples du groupe extrême-est. Décor 1 : retrouvé à Mont-Saint-Pierre ; décor 2 : à Villevenard ; décor 3 : à Jouarre ; décor 4 : à Mériel ; décor 5 : à Mont-Saint-Pierre ; décor 6 : à Saint-Martin-des-Champs (Paris) ; décor 7 : à Mont-Saint-Pierre ; décor 8 : à Villevenard ; décor 9 : à Reims ; décor 10 : à Armentières ; décor 11 : à Maule.
(DAO Pierre Langlois).
32Deux techniques de mise en œuvre sont attestées : cuves coulées en fosse ou cuves montées à partir de plusieurs éléments assemblés. Si l’on retrouve des compositions plutôt inspirées par le groupe parisien, les techniques de construction diffèrent nettement. Là où les décors parisiens comblent les espaces vides par l’ajout de motifs périphériques, ici les décors tendent à être amplifiés ou déformés au maximum. Globalement, les compositions restent à base de motifs concentriques et de croix, mais les cercles s’ovalisent, se superposent, se multiplient au point de largement dépasser du cadre de la paroi. Les surfaces décorées conservent peu d’espace vide. De même les interstices comportent quantités de bosselles. On note aussi l’emploi, quasi exclusif au sein de ce groupe, d’un motif dérivé des frises en dents de loup typiquement parisiennes : les frises de losanges. On en connaît peu ayant été moulées plus d’une fois, et les quelques copies similaires proviennent toujours d’un même site (Mont-Saint-Pierre).
33Un autre style de décor pourrait avoir été produit au sein de ce groupe, même si encore peu d’exemples en sont connus. Il s’agit de motifs à rouelles inscrites dans une succession de cercles, le tout en bas-relief méplat. Pour l’instant, seuls trois panneaux sont connus, un à Reims, un à Armentières, le dernier à Maule (fig. 5, nos 9 à 11).
34Près d’une vingtaine de moules de décors est actuellement attribuée à ce groupe. Ils ont été majoritairement identifiés sur les sites de Mont-Saint-Pierre, Reims, Villevenard, Jouarre, Oyes et Champigny-sur-Vesle. On en trouve aussi ponctuellement à Armentières. Enfin, la présence de décors de style très proche à Mériel, Manie et Paris (Saint-Martin-des-Champs), interroge sur l’influence de ce groupe. Y-a-t-il une influence réciproque entre les groupes parisien et extrême-est ? S’agit-il de cas de diffusions sur de grandes distances par les rivières Marne, Oise et Aisne ?
35Ce groupe correspond à une unité géographique très étendue. L’ensemble des sarcophages de plâtre moulé trouvé dans la région sud de Reims correspond à un même type de production et de décoration. On est tenté d’y rattacher, mais uniquement par commodité du fait de la cohérence géographique, outre les trouvailles de la Marne, celles de l’Aisne, des Ardennes et de la Meurthe-et-Moselle. Les sarcophages décorés sont concentrés dans la Marne.
36La distance entre les gisements de gypse et les sites où ont été utilisés des sarcophages de plâtre indique la nécessité du transport. Qu’il s’agisse de déplacer l’atelier ou de transporter le produit fini, dans tous les cas les volumes sont importants. S’il est possible qu’une partie ait pu être transportée par voie terrestre, l’utilisation des voies navigables reste la plus plausible, au moins pour les longues distances, étant donné le tonnage correspondant (environ une demi-tonne par sarcophage rien que pour le plâtre).
37Les différents groupes de production semblent marquer des usages régionaux ; cependant ils s’interpénétrent et des diffusions plus ou moins ponctuelles apparaissent. Si l’on a encore du mal à en comprendre le sens, on peut noter, en dehors d’une approche économique générale, que dans certains cas ces diffusions pourraient avoir un sens différent. Ainsi on note la récurrence de panneaux relevant du groupe de production parisien sur des sites en lien avec des possessions royales mérovingiennes : Créteil, Noisy-le-Grand, Saint-Denis, Chelles, Montmartre.
38Si notre vision paraît relativement cohérente pour le moment, la chronologie relative entre les groupes de production reste complexe à établir. Plusieurs sites offrent des données stratigraphiques qui permettront d’affiner cette approche, mais à l’instar des nécropoles de Chelles ou de Dampmart, pour n’en citer que deux, ces éléments demandent à être réétudiés.
39À Saint-Denis, la présence dans le même cimetière de cuves issues de trois groupes de production (groupe parisien, groupe ouest-parisien et groupe est-parisien) est très claire. Les données stratigraphiques montrent que les cuves correspondant au groupe ouest-parisien sont les plus récentes, alors que les deux autres groupes sont nettement plus imbriqués (Wyss, 2004).
40À Bondy, la majorité des sarcophages est sans décor, les plus anciens sont coulés en fosse et réutilisent parfois des tegulae en plâtre pour constiuer le fond de la cuve.
41Les différentes productions de sarcophages de plâtre s’interpénétrent et s’influencent mutuellement pour la partie centrale du Bassin parisien. Pour les zones plus éloignées, extrême-est et extrême-ouest, si l’influence du centre du Bassin parisien ne peut pas être niée, il ne semble plus y avoir d’échanges directs. La circulation de panneaux issus du centre du Bassin parisien devient un fait, certes attesté, mais exceptionnel. Ces rapports constants et de proche en proche sont certainement une clé d’interprétation pour l’établissement d’une chronologie fine.
42Dans tous les groupes, les décors n’ayant fait l’objet que d’un seul tirage dominent et le rapport entre qualité de la cuve et qualité du décor n’est pas systématique.
43Deux modes principaux d’obtention des cuves sont observés parmi les groupes de production. Le premier emploie un double coffrage complètement ou semi-enterré dans la fosse d’inhumation. Le second consiste dans la fabrication d’un double coffrage en atelier puis à acheminer la cuve vers le lieu d’inhumation sur une plus ou moins longue distance. Contrairement à notre impression initiale, les deux modes de fabrication sont pratiquement partout attestés, du groupe est-parisien au Vexin et peut-être à la Normandie. Cette question mérite toutefois d’être encore approfondie et les observations sur les modes de mise en œuvre, types de coulées, traces de déplacement ou indices de coulée en place doivent être relevées le plus systématiquement possible.
44Mais d’autres modes de fabrication sont encore peu documentés, comme la coulée sur coffre retourné, à ce jour uniquement attestée à Saint-Denis, ou l’usage de renforts de clayonnage à l’intérieur des parois (attesté à Saint-Denis et à Noisy-le-Grand). Si la coulée sur coffre retourné paraît être un mode de fabrication précoce (Ve siècle ; Wyss, 1997 ; Wyss, 2001), l’usage de renforts de clayonnage paraît quant à lui assez tardif (vers le milieu du viie siècle).
45Dans le groupe extrême-est, situé au nord-est de l’Île-de-France (Aisne, Oise, Marne), la récurrence des mentions de sable au sein du plâtre est frappante. En outre, les mises en œuvre décrites varient sensiblement du schéma francilien avec des assemblages de panneaux et des coulées incomplètes. On note même la possibilité de cuves en bois enduites de plâtre (Goudelancourt-lès-Pierrepont ; Nice dir., 2008 ; Lafarge, 2013).
46Du point de vue de la chronologie, le constat est identique dans toute l’aire d’utilisation des sarcophages de plâtre et l’utilisation dure pendant pratiquement toute l’époque mérovingienne. Il paraît pour l’heure extrêmement difficile de tenter de dégager une chronologie. À la question: qui copie qui ? Nous n’avons pas de réponse. Pour autant, des éléments de chronologie relative à l’intérieur d’une même nécropole méritent mention: à Saint-Denis, par exemple, les panneaux relevant du groupe ouest-parisien sont plus tardifs que des panneaux plus clairement dionysiens qui apparaissent à la fin du ve, début du vie siècle (diagrammes dans UASD, 1990 et Wyss, 2004). Si on imagine aisément le déplacement du tombier avec son moule de Nanterre à Saint-Denis, dans une région riche en gypse, qu’en est-il d’un voyage jusqu’à Guyancourt, Allonnes ou Sergines alors qu’il faut dans ces cas ajouter le transport du plâtre ? Un voyage similaire en direction de la Champagne n’est presque pas problématique, puisque la Marne entaille, même ponctuellement, des dépôts gypseux jusque dans le sud de son actuel département éponyme.
47Si les groupes de productions sont certainement rattachés à de nombreux ateliers, certains paraissent dominer. Ainsi à Paris, où on note une très grande cohérence des productions, tous les panneaux diffusés dans la ville et au-delà de ses limites se retrouvent à Saint-Germain-des-Prés. De surcroît, on note la récurrence de leur présence dans des lieux marqués par la présence royale : Montmartre, dont l’église Saint-Denis, devenue Saint-Pierre, est réputée être le lieu du martyre de l’évangélisateur de Paris ; Saint-Denis, dont l’église est le lieu de l’inhumation du saint et dont la basilique fut fondée par Sainte-Geneviève ; Chelles, dont l’abbaye est fondée par Clotilde, épouse de Clovis ; Noisy-le Grand, résidence royale et villégiature préférée de Chilpéric, petit-fils de Clovis ; Créteil, portus dans le giron de la villa royale de Bomieuil (Ardouin, Galmiche, 2008 ; Ardouin et alii, 2011). On s’étonne de ne pas voir dans cette liste Nanterre, située dans le giron de la villa de Rueil et dont l’église fut fondée par saint Germain d’Auxerre dans le premier tiers du Ve siècle. Cette répartition est-elle sous-tendue par un réseau d’influences, lié à la domanialité de la suite de princes francs ou du haut clergé parisien ?
- 4 On note en effet sur plusieurs nécropoles où les contraintes d’espace ont permis une assez bonne co (...)
48Dans tous les cas, aux sarcophages de plâtre se mêlent des cuves en pierre. Celles-ci peuvent être issues de productions locales ou importées. Pour les deux types de matériau, le premier élément structurant la diffusion est l’utilisation des voies d’eau, mais des transports terrestres sont indéniables. On ne sait pas quels critères définissent le choix du matériau pour la tombe. S’il est clair qu’il y a là un sens social et économique, toutes les cuves ne sont pas somptuaires, loin s’en faut. Une approche raisonnée des rapports des types de tombes en fonction de leur matériau et de leur provenance par rapport au lieu d’enfouissement est à envisager4.
49Les rapports chronologiques se posent de la même manière quel que soit le matériau. L’inhumation en sarcophage débute au plus tôt dans la seconde moitié du Ve siècle (on note là un véritable changement de statut du sarcophage par rapport à la tradition antique, malgré une évidente volonté de continuité), pour prendre fin au milieu du viiie siècle au plus tard.
50Pour conclure, il n’est présenté ici que la base d’une approche qui commence seulement à être formalisée. Les pistes qui s’en dégagent paraissent intéressantes quoique différentes de la première idée qu’on s’en faisait. L’approche technique apporte de nouveaux éclairages sur des questions qui étaient réputées réglées ; les observations sur les modes de mise en œuvre, type de coulée, trace de déplacement ou indice de coulée en place, doivent donc encore être relevées le plus systématiquement possible. Cependant, elle n’apporte pas grand chose prise isolément : elle doit se doubler d’une approche stylistique fine et d’un solide fond d’analyse historique et archéologique. Le catalogue géographique des décors en cours de constitution par panneau et par nécropole visant à l’élaboration d’un catalogue des modèles et des moules utilisés reste un travail long et minutieux. Il faut, pour s’assurer que deux décors sont issus du même moule, faire la comparaison sur la base de relevés fiables - les plus sûrs étant encore à l’échelle 1 - et comparer par superposition. Des cas connus de copie d’un même modèle mais correspondant à plusieurs moules invitent à la prudence. Cette démarche permettra de compléter l’analyse comparative des décors et, doublée de l’analyse technique des modes de mise en œuvre, d’affiner les connaissances sur la production des sarcophages en plâtre et leur diffusion.
Literaturverzeichnis
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Anmerkungen
1 On ne citera que pour mémoire et de manière non exhaustive les fouilles récentes de Noisy-le-Grand en 2008-2009 (Leforestier dir., 2012), Bondy de 2004 à 2011 sous les directions successives de Sébastien Poignant, Cyrille Le Forestier et Ivan Lafarge (rapports en cours de rédaction), Neuilly-sur-Marne sous la direction d’Ivan Lafarge (rapport en cours), Saint-Denis, nécropole de Saint-Rémy, sous la direction de Jean-François Goret en 2004- 2005 (Goret et alii, 2009) ou Nanterre sous la direction de Laure Pecqueur (Pecqueur dir., à paraître).
2 Tous ou presque : un panneau issu de fouilles anciennes à Saint-Denis est décoré par modelage au couteau, comme les stucs (information orale Michael Wyss, décembre 2012 ; Lafarge, 2013, p. 86-87).
3 Au démarrage de cette étude, on avait considéré trois groupes différents (ouest-parisien, Vexin et Normandie - Lafarge et alii, 2015), puis deux groupes (ouest-parisien et extrême ouest, regroupant Normandie et Vexin - Lafarge, 2013) ; on tend actuellement à le restreindre encore à un seulgroupe plus important au sein duquel des variations renverraient à un sous-ensemble normand qui reste difficile à cerner.
4 On note en effet sur plusieurs nécropoles où les contraintes d’espace ont permis une assez bonne conservation relative, une organisation centripète où les sarcophages de pierre se regroupent au centre, puis les sarcophages de plâtre, dont la qualité de mise en œuvre va en décroissant en s’éloignant du point central : Villemomble, Goudelancourt-lès-Pierrepont par exemple ; cette organisation est également sensible à Saint-Denis, Nanterre, Jouarre, etc. (Delahaye, 1995 ; Nice dir., 2008 ; Lafarge, 2013).
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