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Les Burgondes

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Henri Gaillard de Sémainville

Sur le Main et le Rhin

Nouveaux indices de la présence de peuples germaniques orientaux en “Mainfranken”1

Félix Teichner

Résumé

In seiner Schilderung des dritten Rheinübergangs des Caesars Julian im Jahre 359 erwähnt Ammianus Marcellinus einen Ort, « ubi terminales lapides Romanorum et Burgundiorum confinia distinguebant ». Zweifellos meint der Römer damit die noch immer sichtbaren Reste des ehemaligen limes germanicus. Auch im Hinblick auf andere althistorische Quellen erscheint für das 4. Jahrhundert eine Lokalisierung des burgundischen Stammesgebietes im Vorfeld dieser ehemaligen Grenzlinie überaus plausibel.
Neue Ausgrabungen in Mainfranken ermöglichen inzwischen den Nachweis ostgermanischer Stammesgruppen in dieser Région. Im Falle der strategisch günstig gelegenen Wettenburg bei Kreuzwertheim weisen zahllose Metallfunde ostgermanische Bezügen auf. Die auf der birituellen Nekropole von Kahl am Main nachgewiesenen kastenförmigen Kollektivgräber besitzen Vorbilder in der späten Dobrodzien-Guttentag-Gruppe der ostgermanischen Przeworsk-Kultur.
Der umfangreiche Import (« kleiner Grenzverkehr »), der hohe Anteil römischer Militaria und einige auffällige späteströmische Fundmünzen in den völkerwanderungszeitlichen Siedlungsplätzen des Mainmündungsgebietes deuten auf ein Foedera-tensystem zwischen Rom und den ostgermanischen Barbaren hin.

Texte intégral

  • 1 Le terme de “Mainfranken” désigne la région du Main moyen et supérieur, sur le Kocher et le Jagst.
  • 2 Zos. I, 68, 1.
  • 3 Paneg. X (II) 5 (p. 266, 8-23).

1C’est au cours du règne de l’empereur romain Probus qu’apparurent les tribus germaniques orientales des Burgondes et des Vandales à la frontière de la province romaine de Raetia (Rhétie)2. Dès l’an 289, non seulement les Alamanni, les Caiboni et les Heruli, mais aussi les Burgundiones, prirent part à une grande invasion de la Gaule3.

  • 4 Amm. Marc. 27, 5, 8.
  • 5 Proc., De bellis V 12, 11 (de bello Gothic. I 12, 11).
  • 6 Müllenhoff (K.) In : Abhandl. d. Berliner Akad. Wiss. Phil. hist. Kl. 1862, 528ff. (= Deutsche Alte (...)

2Selon les indications de l’historien romain Ammien Marcellin, il semblerait que certains de ces Burgondes firent par la suite partie des voisins directs des Alamans4. De même, Procope de Césarée localise les Burgondes au Sud des Thuringiens et au Nord des Alamans5. Enfin, dans le Liber provinciarum de Vérone, classé géographiquement, la tribu des Burgunziones est mentionnée entre les Catti, occupant les premières pentes de la Rhön et le Nord de la Hesse, et les Alamanni du Sud-Ouest de l’Allemagne6.

  • 7 Amm. Marc. 18, 2.
  • 8 Amm. Marc.18, 2, 15.

3Dans sa description de la troisième traversée du Rhin de Julien l’Apostat, Ammien nous donne par ailleurs une indication importante pour la suite de nos réflexions sur la frontière du territoire burgonde7. Julien franchit le Rhin pour la troisième fois en 359. Après une incursion en territoire ennemi, les troupes romaines installèrent un camp à un endroit « cui Capellatii vel Palas nomen est, ubi terminales lapides Alamannorum et Burgundiorum confinia distinguebant »8. C’est ici que l’empereur reçut la déclaration d’hommage de nombreux souverains alamans, qui acceptèrent de se soumettre. L’empereur regagna ensuite ses quartiers d’hiver à Paris.

  • 9 Gelenius (S.). Corpus Hist. lat., Basel, 1533. Critique : Zangemeister (K.). Der obergermanische-ra (...)
  • 10 Norden (E.). Ein literarisches Zeugnis aus der Verfallszeit des römisch-germanischen Limes. In : Fo (...)
  • 11 De l’editio princeps de l’année 1474 jusqu’à celle d’Accursius (Accorsi) de l’année 1533.

4Cette interprétation d’Ammien par Sigismond Gelenius, dans un texte paru en 1533, suscita d’innombrables discussions au sujet d’une frontière vraisemblablement marquée par des pierres entre deux peuplades barbares9. Ce n’est qu’au début de notre siècle qu’Ed. Norden découvrit la véritable signification de ce récit10. Il fit remarquer que le texte original avait été modifié de façon hasardeuse sous l’impulsion de Beatus Rhenanus, éditeur des historiens romains. De fait, il n’y a aucune certitude sur l’existence manuscrite du mot Alamannorum. Le Codex Fuldensis propose l’expression « ubi terminales lapides Romanorum et Burgundiorum ». C’est d’ailleurs celle que l’on retrouve dans l’ensemble des éditions d’humanistes italiens concernant Ammien11.

Fig. 1 - Carte du confluent Rhin-Main avec les principaux lieux mentionnés dans le texte. En tireté, le limes romain (jusqu’en 259/260).

5Ainsi dans sa forme originale, cette partie du texte prend une signification totalement nouvelle. Par les terminales lapides le Romain Ammien entend sans doute les traces de l’ancienne frontière de l’Empire Romain.

  • 12 Wackwitz, op. cit. 39-40.
  • 13 A propos des diverses propositions de localistation : Hertlein (F.). Geschichte der Besetzung des r (...)
  • 14 Amm. Marc. 28, 5, 11. Sur l’identification des sources salées : Capelle (W.). Dos alte Germanien, J (...)

6Certes, la défense linéaire de ce Limes germanicus fut abandonnée dans les troubles de la fin du IIIe siècle, toutefois, pour des raisons politiques, Rome n’avait jamais renoncé à revendiquer cette frontière de son empire. Ainsi un rapport entre les deux frontières du territoire des tribus burgondes et de l’ancien Limes romain paraît extrêmement plausible12. En revanche, l’identification du lieu « cui Capellatii vel Palas nomen est », rapporté par Ammien, n’a pas encore abouti13. Même constat pour les sources salées, objet de litige entre les Burgondes et les Alamans14.

  • 15 Schmidt (L.). Geschichte der Deutschen Stdmme. Die Ostgermanen, München, 1941, 131-132.
  • 16 Au sujet de l’interprétation ethnique en général : Kossina (G.). Die Herkunft der Germanen. Zur Mét (...)
  • 17 Une constitution de tribus semble de toute façon n’avoir eu lieu qu’au cours du Ve siècle : Wood (I (...)

7Compte tenu des sources historiques sommairement évoquées ici, la recherche s’est appuyée depuis longtemps sur l’hypothèse d’une présence des Burgondes en « Mainfranken », dans la vallée de la Tauber voisine et dans la plaine de Hohenlohe15. Cependant, les problèmes d’une ethnographie historique, décrits entre-temps à plusieurs reprises, empêchaient jusqu’à maintenant une identification archéologique des lieux d’établissement de la tribu germanique orientale16. Ici apparaissent les difficultés de la science historico-archéologique pour mettre en évidence des processus dynamiques, comme la migration d’un groupe ethnique, des invasions, ou l’agrandissement d’un royaume. La question décisive porte sur la culture matérielle dont disposait une population ethniquement étrangère que représentent sans conteste ici les Burgondes dans la région du Main, après de longues années de migration et de nombreux contacts avec des peuples voisins17.

  • 18 Unverzagt 1917 : 97ff.
  • 19 Behn 1935 : 56ff.

8Lorsqu’au début de notre siècle, les ancêtres de la recherche archéologique se risquèrent à l’interprétation ethnique et historique de découvertes archéologiques isolées, cela semblait ne pas poser de problème d’évoquer des influences burgondes dans les régions du Rhin et du Main. Déjà en 1917, dans le premier tome de la Germania, W. Unverzagt mettait en corrélation les sépultures « pré-franconiennes » du Heidenberg (Wiesbaden) et les Burgondes18. En 1935, au cours de la présentation du cimetière « pré-franconien » de Lampertheim, F. Behn signalait des relations avec les Burgondes germaniques orientaux19.

  • 20 Behrens 1919 : lff., fig. 2. Behrens 1921/1924 : 69ff.
  • 21 Keller 1979 : 27ff. peut, à cause d’une quantité plus importante d’objets découverts, relativiser l (...)
  • 22 Schulze (M.). Spätkaiserzeitliche Gürteltaschen mit Knebelverschluß. Arch. Korrbl. 12, 1982, 501ff. (...)
  • 23 Werner 1956 : 15ff., 17ff. Sauter (M.R.). Quelques contributions de l’anthropologie à la connaissan (...)

9De même, on utilisa avec prédilection les inventaires de tombes de guerriers, comme celles de Mainz-Kastell et de Mainz-Kostheim pour démontrer l’existence d’influences venues de l’Est20. Presqu’un siècle plus tard pourtant, les nombreuses trouvailles faites entre-temps et la meilleure connaissance que nous avons par conséquent de la diffusion de certains groupes d’objets, nous mettent en garde contre de telles interprétations ethniques. Ainsi certains colliers rigides germaniques, tels ceux que nous connaissons de la tombe de guerrier de Mainz-Kostheim, ne peuvent plus être considérés d’emblée comme des indices de guerriers burgondes21. De ce fait, les découvertes archéologiques attribuables à l’espace culturel germanique oriental - certains types de fibules, de boucles de ceinture, ou de combinaisons d’armes - n’étaient représentées jusqu’à maintenant que de façon particulièrement parcimonieuse le long du Rhin et du Main22. Par ailleurs, la coutume consistant à déformer les crânes - coutume fréquemment invoquée pour des interprétations ethniques – semble ne s’être répandue chez les Burgondes qu’à une époque plus tardive, au contact des Huns23.

  • 24 Pescheck 1978. Récemment : Rosenstock, Wamser 1989.
  • 25 Récemment : Teichner (F.). Zur Chronologie des römischen Obernburgs (Forschungen am Mainlimes 1). I (...)

10En dépit de ces restrictions, la situation de départ pour l’étude de l’ensemble des habitations à l’époque des migrations dans la région du « Mainfranken »- région qui selon les sources historiques, serait le siège des Burgondes - est relativement bonne. A travers le travail de Chr. Pescheck, la recherche archéologique locale a la chance de disposer d’un bon aperçu de l’ensemble des découvertes archéologiques germaniques datant de l’époque romaine impériale24. Les fouilles des dernières années de la plupart des camps romains de la région du bas Main (par ex. Miltenberg, Wörth, Obernburg, Stockstadt, Hainstadt, Seligenstadt et Grosskrotzenburg) ont également livré des éléments d’habitats germaniques25.

  • 26 Pietsch (M.), Timpe (D.), Wamser (L.). Das augusteische Truppenlager Marktbreit. Ber. RGK 12, 1991, (...)
  • 27 Frank (K.). Zwei neue germanische Fundstellen bei Tauberbischofsheim-Distelhausen und Lauda-Königsh (...)
  • 28 Koch 1967. Pour la Franconie moyenne : H. Dannheimer, Die germanischen Funde der späten Kaiserzeit (...)

11On y trouva du matériel datant non seulement du Limes, mais aussi de l’époque postérieure aux camps romains, provenant principalement de l’Elbe germanique. En complément, des études précises de l’ancienne phase de l’Empire Romain ont mis en évidence les étroites relations entre celui-ci et le « Mainfranken »26. Enfin, des études approfondies furent menées dans la vallée de la Tauber, sur la colonisation au cours de l’époque impériale tardive27. Un inventaire de 1967 de R. Koch a déjà clarifié le passage à l’ancienne civilisation mérovingienne (Reihengräberkultur) dans la région comprise entre le Main et la Tauber28. Ce n’est que grâce à ces recherches et ces publications exemplaires que l’on put aussi, au cours des dernières années, mieux définir l’époque des migrations. De par leurs conditions de découverte favorables, les Höhenburgen (fortifications situées sur une hauteur) germaniques jouèrent un rôle particulièrement important dans cette étude. Comme au Sud-Ouest de l’Allemagne, en territoire alaman, il semble qu’un réseau de places fortifiées se soit développé dans toute la Franconie vers la fin du IVe siècle. Mentionnons le Gangolfsberg dans la Rhön, le Bullenheimer Berg à la frontière de la basse et de la moyenne Franconie, le Staffelberg près de Staffelstein (région de Lichtenfels), la Ehrenbürg près de Forchheim, le Turmberg près de Kasendorf (région de Kulmbach), le Reissberg près de Schlappenreuth (région de Bamberg), tous quatre en Haute Franconie, la Gelbe Bürg près de Gunzenhausen en moyenne Franconie, le Greinsberg près de Miltenberg et le Wettenburg près de Kreuzwertheim à l’extrémité sud du Spessart. En bordure de la plaine du Rhin-Main se succédaient les constructions de Kassel-Biebergemünd dans la vallée de la Kinzig, le Glauberg près de Büdingen et le Dünsberg près de Wetzlar dans la Hesse moyenne.

  • 29 Wamser 1982. Les résultats des fouilles récentes sur le Glauberg ne sont pas encore publiés à ce jo (...)

12Rien que dans le cas du Wettenburg près de Kreuzwertheim par exemple, et grâce aux recherches archéologiques modernes, on est arrivé à des conclusions plus précises sur l’histoire des Höhenburgen29. L’avancée rocheuse dans le méandre du Main près de Urphar, à l’Est de Kreuzwertheim, semble taillée pour une fortification linéaire (Abschnittsbefestigung). L’approche est rendue plus difficile par le Main contournant sur trois côtés une côte qui, flanquée à l’Est et à l’Ouest de pentes escarpées, s’étend loin vers le Sud. Au Nord de l’endroit le plus étroit de cette avancée, la crête est barrée par deux remparts consécutifs.

13La Vorburg (forteresse avancée), reliée vers le Sud au château-fort principal long d’environ 400 m, est protégée par deux autres remparts devant lesquels sont creusés des fossés. Cet emplacement extrêmement favorable permettait à ses occupants de contrôler les mouvements vers la région de la Tauber et du bas Main, vers le centre du « Mainfranken », propice à l’établissement de populations, et vers la vallée de la Saale dans le centre de l’Allemagne.

  • 30 Steuer (H.). Die Alamannen auf dem Zähringer Burgberg, Stuttgart, 1990 (Arch. Inf. aus Baden-Württe (...)

14D’après les menus objets retrouvés, l’apogée de cette fortification élevée vers la fin du IVe siècle, se situerait pendant les deux premiers tiers du Ve siècle. A cette époque, le rempart de barrage (Abschnittswall) se composait d’une simple construction de bois et de terre derrière un mur en pierres sèches. L’effort nécessité pour édifier ces puissantes murailles n’est en rien inférieur à celui consenti par exemple pour les terrassements du Zähringer Burgberg près de Breisach30.

  • 31 Bernhardt (H.), Bôhner (K.), Hollinger (Chr.) et alii. Der Runde Berg bei Urach, Stuttgart, 1991 (F (...)
  • 32 Au sujet d’une interprétation ethnique des céramiques « faites à la main » : Springer (Th.). German (...)

15A première vue, le matériel dégagé au cours des fouilles correspond a l’éventail bien connu de découvertes faites à la Höhenburg alamane du Runder Berg près d’Urach31. A côté de la céramique germanique « faite à la main », « provenant du Sud de l’Elbe germanique »32, se trouvaient de grosses quantités de céramiques importées de la rive gauche du Rhin (Terra Sigillata, céramique de Mayen), et des récipients en verre produits par les verreries rhénanes.

  • 33 D’une façon générale, on constate vers la fin du IVe siècle, dans le travail du métal en « Mainfran (...)
  • 34 Werner (J.). Zu einer elbgermanischen Fibel des 5. Jahrhunderts aus Gaukönigshofen, Ldkr. Würzburg. (...)
  • 35 Werner (1980) 239, m. note 26 ; fig. 6, a. Au sujet des découvertes du type danubien de Grundremmin (...)
  • 36 Werner (J.). Eiserne Wollkämme der jüngeren Kaiserzeit aus dem freien Germanien. Germania 68, 1990  (...)
  • 37 M.D. Neubauer (Université de Wurzburg) rédige actuellement une thèse sur les constructions de Kreuz (...)

16Outre ces types de matériels, on a retrouvé à Kreuzwertheim - et c’est ce qui nous intéresse ici - une proportion importante d’objets d’aspect étranger. Des éléments de garnitures de ceintures notamment, témoignent incontestablement d’une influence germanique orientale et des régions du Danube. Mentionnons des boucles en fer et en bronze avec un arc épaissi au milieu (fig. 2, 19 - 20) et des ardillons en forme de crosse aux pointes recourbées vers le bas (fig. 2, 14 - 16). Il apparaît comme remarquable que ces objets ne soient pas parvenus de façon isolée à la Höhenburg, à l’occasion de différents déplacements de personnes. Bien plus, des déchets de bronze, des gouttes de fonte, des modèles en plomb pour boucles (fig. 2, 16) et des objets inachevés témoignent de la production de telles pièces à cet endroit33. Quant aux fibules en argent doré du type de Wiesbaden (fig. 2, 26), elles découlent clairement de modèles de l’Allemagne centrale et de la Germanie orientale34. Malgré une ressemblance avec celle de Bürgle près de Grundremmingen, on reconnaît l’influence danubienne dans une fibule ansée symétrique35. Tout aussi inhabituelle est la présence d’un peigne en fer, à poignée plate en forme de demi-cercle (fig. 2, 28)36. Ce fonds archéologique, aux rapports prononcés avec les régions germaniques orientales, laisse soupçonner dans le cas de la Wettenburg, qu’il aurait pu s’agir d’une « fortification burgonde »37.

  • 38 Teichner 1992a. Rapports préliminaires : Teichner 1989, 1990, 1992b, 1995.

17Le deuxième site intéressant pour notre étude se trouve à Kahl am Main (région d’Aschaffenburg) en bordure du « Mainfranken », à la limite de la plaine du Rhin-Main propice à l’agriculture. Ici, à proximité directe des anciens camps romains du Limes (Grosskrotzenburg et Seligenstadt), les habitants de cette colonie de l’époque des grandes migrations contrôlaient les lieux de passage sur le Main, stratégiquement et économiquement importants, dans la dépression du Main autour de Seligenstadt38.

18De tout temps, le Kahlgrund a formé à cet endroit un accès naturel de la vallée du Main à la Franconie et à la Thuringe en passant par les crêtes du Spessart. Ce fut une grande chance de découvrir au cours de la première campagne de fouilles, à moins de 50 m au Nord des dernières traces d’habitations, les restes du cimetière s’y rattachant. Les petits tas très simples d’ossements humains brûlés reposaient sans protection, à peine recouverts par la couche d’humus actuelle. Au cours des fouilles on put examiner sur une surface de 1650 m2, un total de 221 sépultures de la nécropole « birituelle » (fig. 3).

  • 39 Wenskus 1961 : 105.
  • 40 Leube 1986.

19La nécropole de Kahl montre qu’à côté d’éléments caractéristiques de costumes traditionnels, le monde des idées religieuses, saisissable à travers les rites d’ensevelissement, peut lui aussi donner d’importantes indications sur différents groupes ethniques39. A peine 15 % des incinérations à Kahl ont été identifiées avec certitude comme Brandgrubengräber (sépultures à incinération sans urnes), une forme de sépulture considérée comme typique de la Germanie orientale40. En outre, sur l’ensemble du cimetière se trouvaient réparties de grandes fosses rectangulaires d’une profondeur allant jusqu’à 2 m. Elles étaient remplies de débris carbonisés de plusieurs individus, et de restes de petite taille de nombreuses offrandes funéraires. Sur le sol des fosses étaient systématiquement disposées des offrandes secondaires intactes.

  • 41 Teichner 1992, 1995.
  • 42 Pour une localisation voir : Leube 1986. Résumé des publications plus anciennes : Domanski 1973 : 1 (...)

20Les études tant archéologiques qu’anthropologiques ont clairement prouvé, entre-temps, qu’il s’agissait de Kollektivgräber, sépultures de plusieurs individus. Avec ces tombes à incinération dans de grandes fosses en forme de caisse, nous nous trouvons donc en présence d’une population dont les coutumes se distinguent de celles de la région de l’Elbe germanique par des rites d’ensevelissement radicalement différents. Des parallèles incontestables existent avec le groupe de Dobrodzien-Guttentag, représentatif de la phase tardive de la civilisation polonaise de Przeworsk41. Malgré quelques incertitudes quant à la détermination des régions d’origine des Burgondes, une liaison avec les aires de diffusion de la civilisation de Lusace et de celle du Sud de Przeworsk ne semble plus remise en cause aujourd’hui42.

Fig. 2 - Kreuzwertheim. Petits objets du IVe et du Ve siècle, en argent (25,26), plomb (16), fer (20, 22, 23, 27, 28) et bronze (autres numéros) (d’après Wamser 1982).

Fig. 3 - Plan du cimetière de Kahl am Main. Outre les Brandgräber (sépultures à incinération sans urnes) et des inhumations, on reconnaît facilement les grandes sépultures collectives (pointillés).

Fig. 4 - Diffusion des perles tachetées. Les premières perles à fond noir (carrés) sont répandues surtout le long de la Baltique.
La zone principale de diffusion des exemplaires bleus de l’époque des migrations (cercles) se trouve dans la région du Danube moyen. Les perles multicolores du début du Moyen Age, incomplètement répertoriées (demi-cercles), se trouvent quant à elles dans l’ensemble de la France et du Sud-Ouest de l’Allemagne.

  • 43 Böhme 1989. Ament 1992. Teichner 1992a.

21Les offrandes ainsi brûlées au cours de la phase principale d’occupation du cimetière permettent de dater les sépultures collectives de Kahl de la première moitié du Ve siècle. Les inhumations apparaissant ensuite dans la phase tardive de la nécropole de Kahl montrent déjà de fortes ressemblances avec la civilisation nomade des cavaliers alains de la région danubienne. D’une de ces tombes de guerriers provient une petite fibule en argent doré. Avec sa plaque supérieure triangulaire, son pied étroit et ses têtes d’animaux stylisées aux extrémités, elle appartient au même groupe de fibules ansées que celles trouvées dans les sépultures d’Eschborn (région du Main-Taunus) et de Wenigumstadt (région d’Aschaffenburg), qui datent de la toute fin de l’époque des migrations. En dessinant l’aire de diffusion de ce groupe de formes, les liens avec le bassin bohémien et la région du Danube moyen apparaissent aisément43.

22Dans cet ordre d’idées, il faut également prendre en considération la présence de perles en verre aplaties et translucides, à la surface tachetée. De telles perles étaient fabriquées principalement dans les grandes verreries du Caucase (fîg. 4). Vendues à l’origine uniquement le long de la Baltique, ces perles (noires avec des points multicolores) ne parvinrent qu’au début de l’époque des migrations dans la région du Danube moyen (Slovaquie méridionale, Autriche, Hongrie : perles bleues à points multicolores). A cet endroit se développa une production propre, à proximité des Portes de Fer, dans l’actuelle Roumanie. A la même époque, des femmes de Kahl portaient quelques unes de ces perles d’un bleu lumineux, parsemé de points blancs et rouges. Ce n’est qu’au début du Moyen Age que commença, dans les verreries du Sud-Ouest de l’Allemagne et de la Gaule, la production de perles tachetées comparables.

23Il apparaît donc qu’à travers la concentration de découvertes datant de l’époque des migrations en « Mainfranken », de nouveaux arguments se dégagent en faveur d’une archéologie ethnographique.

24D’après les deux lieux de découvertes les plus importants présentés ici, tout porte à croire que dès la fin du IVe siècle, de fortes influences venues de Germanie orientale se font sentir le long du Main. Dès lors, il est aisé de faire le rapprochement avec les Burgondes, dont la présence dans cette zone intermédiaire entre l’ancien Limes et le Barbaricum a été historiquement prouvée.

  • 44 Socr. Hist. Eccl. VII 30 ; Cassiod. hist. 12, 4.
  • 45 Hieronimus Epist. 123, 15, 2 ; Oros. VII, 38, 3 ; Jord. Get. 31, 161.

25Avec les nouveaux afflux de populations venant du Danube à partir de 406/407, les traces déjà difficilement reconnaissables de ces fragments de tribus d’origine burgonde-germanique orientale s’effacent encore plus. A cette époque, les habitations et les lieux d’implantation de ces tribus, entre-temps probablement bien établies sur la rive droite du Rhin, semblent avoir été affectés au moins aussi gravement que le territoire de l’Empire romain par les attaques de nouveaux Barbares danubiens44. C’est pourquoi sous le règne de leur roi Gunticarius, les Burgondes quittent, eux aussi, leurs colonies pour gagner la rive gauche du Rhin45.

  • 46 Jahreis, Wamser 1983.
  • 47 Christlein, Wamser 1981.
  • 48 Schlitz (A.). Der Anteil der Alamannen und Franken an den Gräberfeldern des frühen Mittelalters im (...)
  • 49 Vogt 1930. Werner (J.). Zu den donauländischen Beziehungen des alamannischen Gräberfeldes am Alten (...)

26Ces nouvelles influences culturelles venues du Danube se font sentir à Kahl, dans les tombes à inhumation du deuxième tiers du Ve siècle, et se répandent dans les sépultures voisines de Wenigumstadt46 et Kleinwallstadt47, ou plus au Sud-Ouest à Heilbronn-Cluss’sche-Brauerei48 et Bâle-Gotterbarmweg49.

  • 50 Socr. Hist. eccl. VII 30 (Migne 805). Critique : Anton (H.H.). Burgunden - Historisches. In : Reall (...)
  • 51 Lex Burg. 21, 12. Ewig 1979 : 279, note 37. Vgl. Prosp. 1322 ; Chronicle of452, 118 (MGH AA9, 1892)

27Des parties de la population burgonde demeurèrent cependant sur la rive droite du Rhin, même après le départ de la tribu principale. Selon les indications de l’historien des religions grec Socrate, quelques Burgondes restés sur la rive droite du Rhin demandèrent le baptême en 428/42950. De même, au début du Ve siècle, des parties de la population de la rive droite du Rhin émigraient encore vers la Sapaudia51.

  • 52 Oros. VII, 32, 12.
  • 53 Teichner 1992a, 1994, 1995.

28Pour finir, nous reviendrons à un important aspect des relations entre Rome et les Burgondes. L’historien Orose fait dériver le nom Burgundiones des garnisons des burgi de la frontière de l’Empire romain52. Certes, on reconnaîtra facilement, dans cette étymologie, une falsification historique teintée de nationalisme. Mais comme dans le Brisgau alaman, on remarquera à Kahl am Main et à Kreuzwertheim la grande proportion d’équipements militaires romains de l’époque romaine tardive (fîg. 2, 1-13). Ils témoignent d’un étroit contact entre une société principalement militaire et les provinces romaines d’outre-Rhin. Ce qui ne manque pas d’alimenter nos réflexions sur l’importance de telles tribus fédérées pour la construction d’une frontière romaine invisible dans le glacis de la ligne rhénane53.

  • 54 FMRDV, 2032.
  • 55 Overbeck, Wamser 1983.
  • 56 L’ auteur remercie Beate Münster et Yann Taillanter (Versailles) pour la traduction en français.

29Dans ce contexte, on accordera ici une importance particulière à la présence de quelques rares pièces de monnaie de la fin de l’époque impériale, en bordure de la plaine du Rhin-Main, dans le glacis direct du siège du commandement du dux Mogontiacensis. Il existe entre autres une pièce de monnaie émise sous Constantin III dans les années 407/41154 provenant de la Höhenburg de Glauberg, en Hesse. Trouvé dans la Höhenburg de Kreuzwertheim55, un trésor d’au moins 137 petites pièces de bronze, presque exclusivement des Semicentenionales de la fin du IVe siècle et du début du Ve siècle ap. J.-C., est encore plus explicite. La découverte d’un tel ensemble à l’intérieur d’une forteresse germanique est déjà remarquable, mais de plus il rappelle fortement dans sa composition les soldes de l’administration militaire de l’époque romaine tardive56.

Bibliographie

Bibliographie

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WERNER, 1956 = WERNER J. Beitrage zur Archaologie des Attilareiches, München, 1956 (Bayer. Akad. d. Wiss. Phil. hist. Klasse, NF 38A).

Notes

1 Le terme de “Mainfranken” désigne la région du Main moyen et supérieur, sur le Kocher et le Jagst.

2 Zos. I, 68, 1.

3 Paneg. X (II) 5 (p. 266, 8-23).

4 Amm. Marc. 27, 5, 8.

5 Proc., De bellis V 12, 11 (de bello Gothic. I 12, 11).

6 Müllenhoff (K.) In : Abhandl. d. Berliner Akad. Wiss. Phil. hist. Kl. 1862, 528ff. (= Deutsche Altertumskunde 3, 311ff.). Riese (A.). Geographi lat. min., Heilbronn, 1878, 128.

7 Amm. Marc. 18, 2.

8 Amm. Marc.18, 2, 15.

9 Gelenius (S.). Corpus Hist. lat., Basel, 1533. Critique : Zangemeister (K.). Der obergermanische-raetische Limes. Neue Heidelberger Jahrb. 5, 1895, 91 ; CIL XIII 2, 1 (1905) p. 225, adn. 4 « improbabilis immeritoque a Gelenio posterioribusque recepta ».

10 Norden (E.). Ein literarisches Zeugnis aus der Verfallszeit des römisch-germanischen Limes. In : Forschungen und Fortschritte 5, 1929, 135. Norden (E.). Alt-Germanien, Leipzig/Berlin, 1934, 7ff. Wackwitz (P.). Gab es ein Burgunderreich in Worms ?, Worms, 1964/65, 38-39. (Der Wormsgau, Suppl.).

11 De l’editio princeps de l’année 1474 jusqu’à celle d’Accursius (Accorsi) de l’année 1533.

12 Wackwitz, op. cit. 39-40.

13 A propos des diverses propositions de localistation : Hertlein (F.). Geschichte der Besetzung des römischen Württemberg, Stuttgart, 1928, 179. Schleiermacher (W.). Die Burgunder am Limes. Varia Archaeologica. Festschrift W. Unverzagt, Berlin, 1964, 192ff. (Schr. d. Sekt. f. Vor- u. Frühgesch. 16). Wackwitz, op. cit. 36ff. Critique : Marti 1990 : 10. note 15-16.

14 Amm. Marc. 28, 5, 11. Sur l’identification des sources salées : Capelle (W.). Dos alte Germanien, Jena, 1929, 481. Bohnsack (D.) In : Reinerth (H.). Vorgeschichte der Deutschen Stämme, vol. 3, Leipzig/Berlin, 1940, 1132-1133. Wackwitz, op. cit. 40-41., note 203. Pescheck 1978 : 109-110. Koch 1967 : 2ff. Marti 1990 : 10.

15 Schmidt (L.). Geschichte der Deutschen Stdmme. Die Ostgermanen, München, 1941, 131-132.

16 Au sujet de l’interprétation ethnique en général : Kossina (G.). Die Herkunft der Germanen. Zur Méthode der Siedlungsarchäologie, Würzburg, 1911 (Mannusbibl. 6). Wahle (E.). Zur ethnischen Deutung frühgeschichtlicher Kulturprovinzen. Grenzen frühgeschichtlicher Erkenntnis. Sitzungsber. d. Heidlber. Akad. Wiss. Phil.- hist. Kl. Jg. 1940/41, 2, Heidelberg, 1952. Wenskus 1961 : 113ff. Jockenhövel 1990 : 38.

17 Une constitution de tribus semble de toute façon n’avoir eu lieu qu’au cours du Ve siècle : Wood (I.). Ethnicity and the ethnogenesis of the Burgundians. In : Wolfram (H.), Pohl (W.), Typen der Ethnogenese unter besonderer Berücksichtigung der Bayern, Wien, 1990, 53ff. (Veröff. d. Komm. f. Frühmittelalterforsch. 12).

18 Unverzagt 1917 : 97ff.

19 Behn 1935 : 56ff.

20 Behrens 1919 : lff., fig. 2. Behrens 1921/1924 : 69ff.

21 Keller 1979 : 27ff. peut, à cause d’une quantité plus importante d’objets découverts, relativiser l’identification des colliers rigides germaniques. - Mais tout récemment de nouveau Jockenhôvel 1990 : 39.

22 Schulze (M.). Spätkaiserzeitliche Gürteltaschen mit Knebelverschluß. Arch. Korrbl. 12, 1982, 501ff. ; à ce sujet Baatz (D.). Lederne Gürteltaschen römischer Soldaten ? Arch. Korrbl. 13, 1983, 359ff. ; Pescheck (Chr.). Germanische Gürtel- und Handtaschen in Mainfranken. Festschrift P. Endrich, Würzburg, 1986, 153ff. (Mainfränkische Studien 37). Schulze-Dörrlamm 1985. Schulze-Dörrlamm (M.). Archäologische Funde der ersten Hälfte des 5. Jahrhunderts n. Chr. aus Worms-Abenheim. Der Wormsgau 14, 1982/86, 91ff., notamment note 4. 6. Schulze-Dörrlamm 1986. Bernhardt 1984/85 : 99, note 208 (Trebur).

23 Werner 1956 : 15ff., 17ff. Sauter (M.R.). Quelques contributions de l’anthropologie à la connaissance du haut Moyen Age. Mém. et doc. publiés par la Soc. d’Hist. et d’Archéol. de Genève 40, 1961, 1ff. Moosbrugger-Leu (R.). Die Schweiz zur Merowingerzeit, Bern, 1971, 1Off. (Handbuch der Schweiz zur Römer- und Merowingerzeit B). Certaines déformations crâniennes des Alamans et des Bajuwaren devraient pouvoir être expliquées de façon analogue.

24 Pescheck 1978. Récemment : Rosenstock, Wamser 1989.

25 Récemment : Teichner (F.). Zur Chronologie des römischen Obernburgs (Forschungen am Mainlimes 1). In : Festschrift Chr. Peschek. Ber. des Bayerischen Bodendenkmalpflege 30/31, 1989/90, 179-234.

26 Pietsch (M.), Timpe (D.), Wamser (L.). Das augusteische Truppenlager Marktbreit. Ber. RGK 12, 1991, 263ff. Wamser (L.). Zur Besiedlungsgeschichte Mainfrankens in caesarisch-augusteischer Zeit nach den archäologischen Quellen. (en préparation pour Ber. RGK).

27 Frank (K.). Zwei neue germanische Fundstellen bei Tauberbischofsheim-Distelhausen und Lauda-Königshofen, Main-Tauber-Kreis. In : Arch. Ausgrabungen in Baden-Württemberg 1986, Stuttgart, 1987, 177ff.

28 Koch 1967. Pour la Franconie moyenne : H. Dannheimer, Die germanischen Funde der späten Kaiserzeit und des frühen Mittelalters in Mittelfranken, Berlin, 1972 (Germ. Denkm. d. Völkerwanderungszeit A7).

29 Wamser 1982. Les résultats des fouilles récentes sur le Glauberg ne sont pas encore publiés à ce jour. Mais ils semblent concerner surtout la préhistoire. Voir aussi : Muller (C.). Der Glauberg von der Vorgeschichte bis zur staufischen Burg. (Diss. Gieen, en préparation).

30 Steuer (H.). Die Alamannen auf dem Zähringer Burgberg, Stuttgart, 1990 (Arch. Inf. aus Baden-Württemberg 13).

31 Bernhardt (H.), Bôhner (K.), Hollinger (Chr.) et alii. Der Runde Berg bei Urach, Stuttgart, 1991 (Führer zu archäologischen Denkmälern in Baden-Württemberg 14).

32 Au sujet d’une interprétation ethnique des céramiques « faites à la main » : Springer (Th.). Germanenfunde der Völkerwanderungszeit in Nordbayern. Bemerkungen zur Keramik vom Typ Friedenhain-Prestovice. Arch. Korrbl. 15, 1985, 235ff. Spors-Görger (S.). Die handgemachte frühalamannische Keramik aus den Plangrabungen 1967-1984, Heidelberg, en préparation (Der Runde Berg bei Urach).

33 D’une façon générale, on constate vers la fin du IVe siècle, dans le travail du métal en « Mainfranken », une forte influence venant d’ateliers des régions germaniques orientales et du Danube. Carte de diffusion non publiée de L. Wamser/Würzburg.

34 Werner (J.). Zu einer elbgermanischen Fibel des 5. Jahrhunderts aus Gaukönigshofen, Ldkr. Würzburg. Bayer. Vorgeschichtsbl. 45, 1980, 225ff. (notamment Nr. 22a Swielino/Schwellin/ div. Nr. 20-22).

35 Werner (1980) 239, m. note 26 ; fig. 6, a. Au sujet des découvertes du type danubien de Grundremmingen : Keller 1979 : 57ff., fig. 5.

36 Werner (J.). Eiserne Wollkämme der jüngeren Kaiserzeit aus dem freien Germanien. Germania 68, 1990 (2), 608ff.

37 M.D. Neubauer (Université de Wurzburg) rédige actuellement une thèse sur les constructions de Kreuzwertheim.

38 Teichner 1992a. Rapports préliminaires : Teichner 1989, 1990, 1992b, 1995.

39 Wenskus 1961 : 105.

40 Leube 1986.

41 Teichner 1992, 1995.

42 Pour une localisation voir : Leube 1986. Résumé des publications plus anciennes : Domanski 1973 : 159ff. ; Domanski 1978.

43 Böhme 1989. Ament 1992. Teichner 1992a.

44 Socr. Hist. Eccl. VII 30 ; Cassiod. hist. 12, 4.

45 Hieronimus Epist. 123, 15, 2 ; Oros. VII, 38, 3 ; Jord. Get. 31, 161.

46 Jahreis, Wamser 1983.

47 Christlein, Wamser 1981.

48 Schlitz (A.). Der Anteil der Alamannen und Franken an den Gräberfeldern des frühen Mittelalters im Neckargau. Bericht des Hist. Vereins Heilbronn 17, 1904, lff.

49 Vogt 1930. Werner (J.). Zu den donauländischen Beziehungen des alamannischen Gräberfeldes am Alten Gotterbarmweg in Basel. Helvetia Antiqua — Festchrift Vogt, Zürich, 1966, 283ff.

50 Socr. Hist. eccl. VII 30 (Migne 805). Critique : Anton (H.H.). Burgunden - Historisches. In : Reallexikon der Germ. Altertumskunde 4, 1981, 235ff., notamment 238.

51 Lex Burg. 21, 12. Ewig 1979 : 279, note 37. Vgl. Prosp. 1322 ; Chronicle of452, 118 (MGH AA9, 1892).

52 Oros. VII, 32, 12.

53 Teichner 1992a, 1994, 1995.

54 FMRDV, 2032.

55 Overbeck, Wamser 1983.

56 L’ auteur remercie Beate Münster et Yann Taillanter (Versailles) pour la traduction en français.

Table des illustrations

Légende Fig. 1 - Carte du confluent Rhin-Main avec les principaux lieux mentionnés dans le texte. En tireté, le limes romain (jusqu’en 259/260).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/17670/img-1.jpg
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Légende Fig. 2 - Kreuzwertheim. Petits objets du IVe et du Ve siècle, en argent (25,26), plomb (16), fer (20, 22, 23, 27, 28) et bronze (autres numéros) (d’après Wamser 1982).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/17670/img-2.jpg
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Légende Fig. 3 - Plan du cimetière de Kahl am Main. Outre les Brandgräber (sépultures à incinération sans urnes) et des inhumations, on reconnaît facilement les grandes sépultures collectives (pointillés).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/17670/img-3.jpg
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Légende Fig. 4 - Diffusion des perles tachetées. Les premières perles à fond noir (carrés) sont répandues surtout le long de la Baltique.La zone principale de diffusion des exemplaires bleus de l’époque des migrations (cercles) se trouve dans la région du Danube moyen. Les perles multicolores du début du Moyen Age, incomplètement répertoriées (demi-cercles), se trouvent quant à elles dans l’ensemble de la France et du Sud-Ouest de l’Allemagne.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/17670/img-4.jpg
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Auteur

Institut Archéologique Allemand, Lisbonne

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