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Iconographie du quotidien dans l’art provincial romain : modèles régionaux

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Sabine Lefebvre

SOCIÉTÉ ET CONVIVIALITÉ

La scène du banquet funéraire en dacie romaine : l’image renversée du quotidien des vivants

Irina Nemeti y Sorin Nemeti

Resumen

Dans cette étude, nous prenons en compte les stèles et les parois d’édicules comportant l’image du banquet funéraire découverts sur le territoire de l’ancienne province de Dacie. Bien que la scène soit symbolique, les détails présents reflètent, en certains cas, les gestes du quotidien. Les personnages – défunts, membres de la famille ou servants – sont habillés comme le sont d’habitude les provinciaux de ces régions. Les vêtements et les accessoires, même la coiffure, reproduisent la mode locale. Le mobilier funéraire (la kliné, la cathedra, la mensa tripes) et les vases de toutes sortes, bien que stéréotypés, ont des analogies dans l’inventaire fourni par l’archéologie du quotidien de la province nord-danubienne. En ce qui concerne la nourriture, les clichés sont plus prononcés, les participants aux banquets de Dacie mangeant du pain (panis quadratus), des poissons et des fruits. Le but de notre analyse est de souligner les realia provinciales à partir de la scène du banquet funéraire. Au-delà des clichés iconographiques et du caractère stéréotypé des modèles, intrinsèques à l’art provincial, on peut entrevoir l’intention de reproduire le quotidien (certains vêtements typiques du milieu militaire de Dacie, la coiffure dite « illyrienne », le turban du Norique, la touloupe, etc.). La comparaison avec d’autres catégories de monuments sculptés et avec les artefacts (en premier lieu, les vases) permettra d’établir le répertoire des spécificités de la région danubienne et, plus particulièrement, de Dacie.

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  • 1 Bianchi, 1974, p. 159-181 ; Bianchi, 1975, p. 155-181 ; Țeposu Marinescu, 1982, p. 47-49.

1Le banquet funéraire occupe une place importante parmi les scènes symboliques présentes sur les monuments de Dacie. Les historiens de l’art ont analysé depuis longtemps les types de banquet en essayant de préciser les influences et la diffusion des modèles. Il a été établi que dans l’art funéraire de la province nord-danubienne, plusieurs influences se sont manifestées, principalement depuis les régions voisines, c’est-à-dire des provinces de Pannonie et de Mésie1.

2En ce qui concerne la scène du banquet funéraire, quatre types principaux du banquet ont été proposés. Le premier type (I) (fig. 1) montre un homme allongé sur la kliné, son épouse à gauche assise sur un fauteuil à haut dossier et un petit serviteur ; au centre, une table de banquet avec des mets et des vases. Le deuxième type (II) (fig. 2) montre plusieurs personnages sur la kliné – deux, trois ou même quatre –, représentés de manière schématique comme en bustes. Parfois est également ajoutée une seconde femme, assise sur un fauteuil à haut dossier de l’autre côté du tableau. Le troisième type (III) présente seulement le défunt, allongé sur la kliné, sans les acolytes, ni sa femme, ni des serviteurs. Enfin, dans le quatrième type (IV) de banquet, le soi-disant pannonische Totenmahl, où on voit seulement une table-trépied, au centre, flanquée de deux personnages debout, un homme et une femme (Bianchi, 1985, p. 98-103).

3En Dacie, la scène du banquet est représentée sur des stèles, mais aussi sur les parois centrales d’édicules funéraires (Floca, Wolski, 1973, p. 34-36). Dans ce dernier cas, on note souvent, sur les parois latérales, des serviteurs apportant des accessoires nécessaires au festin (vases pour le lavage des mains, serviettes, etc.). Les scènes liées au thème du banquet comportant l’image des serviteurs munis des vases et serviettes apparaissent aussi sur d’autres types de monuments funéraires, des autels, des couronnements, etc. (Petruț, Mustață, 2010, p. 171-202).

  • 2 . Țeposu Marinescu, 1982, p. 48 ; Bianchi, 1985, p. 101-102 ; Bianchi, 2015, p. 183.

4L’iconographie du banquet héroïque sur les monuments funéraires est répandue, principalement, en Dacie du Nord (Porolissensis), mais on connaît aussi des exemples dans les centres de Dacie Supérieure (à Apulum, Ulpia Traiana Sarmizegetusa, Micia, etc.) (Țeposu Marinescu, 1982, p. 47 ; Ciongradi, 2007, p. 117). Un centre qui a joué un rôle décisif dans le rayonnement du motif du banquet, particulièrement pour le cas du type II - à plusieurs personnages sur la kliné - a été identifié à Potaissa, le siège de la Ve Légion Macedonica. Selon l’opinion de Luca Bianchi, le modèle du banquet à plusieurs personnages est venu de Mésie Inférieure (Bianchi, 1974, p. 170). L’idée a été reprise par Lucia Țeposu Marinescu selon laquelle la légion, arrivée de Troesmis à Potaissa aux temps des guerres marcomaniques, a joué un rôle important dans l’importation et la diffusion du motif en Dacie du nord2. Avant cette généralisation du banquet à plusieurs personnages, d’autres modèles ont circulé en Dacie, la grande majorité d’origine pannonienne.

Fig. 1. Stèle de Cășei (d’après D. Isac).

  • 3 Qui se réfèrent explicitement à l’image du banquet figurant sur le monument, donc un rappel des ban (...)

5Les chercheurs antérieurs, dans la littérature ancienne, ont essayé d’établir les lieux où devaient se tenir les banquets sculptés sur les monuments funéraires du monde grec ou romain, c’est-à-dire dans le monde terrestre, à la maison du défunt, ou dans l’au-delà, dans « les prés fleuris des Champs-Élysées », demeures souterraines ou célestes. Les modernes ont bien compris que le personnage assis sur la kliné est le défunt en personne (suivant les renseignements de certaines inscriptions). F. Cumont avait soutenu la théorie de la demeure d’outre-monde où les participants festoient (Cumont, 1966, p. 421). Des indications précieuses à cet égard sont apportées par les inscriptions3 ou bien par les représentations de dieux parmi les convives (par exemple, Hercule, Liber, les Muses et d’autres encore) (ibid., p. 292).

Fig. 2. Édicule funéraire de Potaissa (cliché M. Bărbulescu).

Fig. 3. Édicule funéraire de Potaissa (cliché M. Bărbulescu).

6Cette typologie en catégories rigoureuses – le défunt ou son esprit après sa mort, la demeure terrestre ou située dans l’au-delà – appartient plutôt à la pensée moderne. Le banquet funéraire représenté sur les monuments de l’époque du Haut-Empire est d’abord une représentation symbolique du silicernium romain, qui contenait aussi une allusion à la condition spéciale du défunt dans sa post-existence (peut-être dans le cadre idéologique, hérité, de l’héroïsation grecque, étant donné que le modèle artistique est aussi un pastiche du banquet héroïque grec ; Huet, 2004, p. 292). Si, à l’époque impériale, toute cette signification idéologique était perdue, l’iconographie des monuments témoignait au moins de la volonté du défunt d’être représenté banquetant (Dunbabin, 2003, p. 103-140 ; Huet, 2004, p. 288-289). Silicernium ou banquet quelconque auquel le défunt participait pendant sa vie, il reflète en tout cas l’espace du quotidien provincial. Nous sommes d’accord avec les observations faites par Luca Bianchi selon lequel, sur les monuments à banquet de Dacie, il n’y pas a d’intentions narratives mais principalement des scènes symboliques, suivant quelques modèles courants à l’époque (par exemple, les banquets rhénans, les modèles d’inspiration grecque du Bas-Danube et de la Mer Noire et le banquet funéraire simplifié dit « pannonien » ; Bianchi, 1985, p. 101). Au-delà des modèles iconographiques standardisés, les choix des variantes dans chaque province indiquent peut-être les intentions d’adapter le banquet au cadre idéologique courant (Stewart, 2010). Les détails ajoutés dans chaque région par les maîtres des écoles de sculpture (Ferri, 1933, p. 311-316), la préférence pour certains costumes, meubles, vases, mets, visent à préciser les particularités de l’environnement des vivants, l’espace réel des consommateurs de ces monuments funéraires à banquet.

Fig. 4. Stèle de Potaissa (cliché M. Bărbulescu).

Fig. 5. Stèle de Potaissa (cliché M. Bărbulescu).

L’espace du banquet

  • 4 Stèles : Alba Iulia : Florescu, 1930, p. 85-86, no 13, fig. 13 - Brâncovenești : Protase, Zrínyi, 1 (...)

7La scène reproduite sur les monuments de Dacie montre que le banquet funéraire se passait dans un espace meublé comme une salle à manger, le banquet dit à kliné étant le seul documenté (pas de banquets à sigma, ou de banquets assis). Après les sacrifices auprès de la tombe, la famille invite l’ensemble des parents et amis à banqueter soit dans sa maison, soit dans l’espace public. Il semble que, dans la documentation figurée, il s’agisse d’un triclinium, d’un espace muni d’une kliné, d’un fauteuil appelé cathedra (certaines fois deux cathedrae) et d’une petite table-trépied (mensa tripes, ou dans un cas un monopodium)4 (fig. 1-10).

Fig. 6. Stèle de Potaissa (cliché M. Bărbulescu).

Fig. 7. Édicule funéraire de Gilău (cliché R. Zăgreanu).

  • 5 Căşeiu : Panaitescu, 1929, p. 327-229 - Ilişua : Protase, 1961, p. 127-129, no 1, fig. 1/a-c - Turd (...)
  • 6 Bianchi, 1985, p. 109-111 ; Mărcuş, Zăgreanu, 2004-2005, p. 256, p. 258-259 ; Ortalli, 2010, p. 382 (...)
  • 7 Cășeiu : Panaitescu, 1929, p. 327-229 - Gilău : Bodor, 1960, p. 41-52, fig. 1 ; Isac, Diaconescu, 1 (...)
  • 8 Cluj-Napoca : Benea, Hica, 2004, p. 134, no 13 - Turda : Mitrofan, țEposu, 1970, p. 531-536.
  • 9 Cășeiu - Panaitescu, 1929, p. 327-229 - Gilău - Bodor, 1960, p. 41-52, fig. 1.
  • 10 Alba Iulia : Moga, 1973, p. 185, fig. 1a-b - Cășeiu : Panaitescu, 1929, p. 327-229 - Turda : Jude, (...)

8Quand les banquets funéraires sont décrits, les sources écrites parlent d’un triclinium (Cicéron, Mur. 36. 75-76 : ut triclinium sterneret ; Liv. 39. 46, 2-3 : In quo cum toto foro strata triclinia essent). À notre avis, il s’agit d’une image du triclinium réduite à l’essentiel, un cliché iconographique qui a retenu la partie principale d’un tel espace, c’est-à-dire la kliné et une mensa tripes. Dans certains banquets de Dacie on ne voit que le défunt sur la kliné et la mensa tripes. Le modèle avec une femme assise sur un siège sans dossier, typique des stèles de Byzance (Firatli, Robert, 1964, p. 18.), a également été diffusé en Dacie, mais le siège était remplacé par un fauteuil appelé cathedra. Dans quatre cas, il y a un tabouret devant le haut fauteuil, pour que la femme assise puisse reposer ses pieds5 (fig. 8). Sur quelques monuments, l’espace de banquet est séparé du reste de la pièce par un rideau (parapetasma) drapé, tenu par des serviteurs6 (fig. 1 et 7). Peu de cas présentent des détails supplémentaires : la kliné est parfois montrée de face, toute entière, mais la plupart du temps on ne voit que la partie droite d’un siège et un pied, souvent richement sculpté. Dans quelques cas, on peut observer le matelas7 (fig. 1, 4, 6 et 8), mais le coussin pour poser le coude est absent. La cathedra a souvent l’aspect d’une chaise en osier8 (fig. 2, 6, 7 et 11). Parfois la table-trépied est sculptée avec des pieds en forme de pattes d’animaux9 (fig. 1). En Dacie, la table est le plus souvent représentée de profil ; seuls quelques cas la montrent rabattue et vue d’en haut10 (fig. 1 et 4).

Fig. 8. Autel d’Arcobadara (cliché R. Zăgreanu).

  • 11 Zăgaia : Florescu, 1930, p. 23, no 17, fig. 6.

9On peut compter, parmi les spécificités de l’espace du banquet en Dacie, le caractère tout à fait isolé du modèle de troisième type - un seul défunt, une kliné et une mensa tripes. Quand le banquet est suggéré, réduit à son image essentielle, on trouve parfois une seule mensa tripes ajouté à d’autres scènes funéraires (les portraits des défunts, la chasse à l’ours11, etc.). On lui a préféré plutôt le modèle à plusieurs personnages, la famille et les serviteurs, avec la multiplication des meubles (kliné, une ou deux cathedrae, mensa tripes) et une accumulation de récipients autour de la table-trépied (vases, corbeille panarium, divers aliments). Plutôt qu’un défunt festoyant tranquillement entouré des serviteurs, on peut imaginer en Dacie un banquet animé auquel participait une famille nombreuse composée des parents, des amis et des serviteurs.

Fig. 9. Stèle de Gilău (cliché S. Odenie - photothèque du Musée National d’Histoire de la TransylvanieCluj-Napoca).

Fig. 10.Édicule funéraire de Potaissa (cliché S. Odenie - photothèque du Museé National d’Histoire de la Transylvanie Cluj-Napoca).

Fig. 11. Édicule funéraire de Napoca (cliché S. Odenie - photothèque du Museé National d’Histoire de la Transylvanie Cluj-Napoca).

Fig. 12. Édicule funéraire de Potaissa (cliché M.
Bărbulescu).

Les participants au banquet

  • 12 RE, III, A 1, 1927, s.v. silicernium, c. 59-60 [Klotz].
  • 13 Gherla : Mărcuş, Zăgreanu, 2007, p. 251-253, no 2, fig. 2 - Turda : Marinescu, 1982, p. 130, no 115 (...)
  • 14 Alba Iulia : Băluță, 1989, p. 252, no 2, fig. II/1-3
  • 15 Cășeiu : Panaitescu, 1929, p. 327-229.
  • 16 Cluj-Napoca : Panaitescu, 1930-1931, p. 103-107, pl. III - Turda : Florescu, 1930, p. 87, fig. 14.

10Qui participait au banquet funèbre ? Le silicernium est interprété comme un banquet dans lequel il y a un partage d’aliments entre le mort et les vivants12. Selon la tradition romaine, la famille sacrifie une truie (porca praesentanea) à la déesse Cérès et la chair de cette truie est consommée pendant le banquet, sous forme de saucisses. À la cena feralis, il faut lier les offrandes de chair des victimes, d’encens et d’huile, faites par la famille afin de se purifier (Huet, 2004, p. 288). Au centre des funérailles, on trouve donc la famille, les parents et peut-être les proches du défunt. Les serviteurs jouent un rôle important dans la partie logistique du banquet. Tous ces personnages, représentés sur les monuments funéraires trouvés en Dacie, étaient traités différemment par les sculpteurs : les vêtements et les accessoires spécifiques permettent l’identification de chacun. Les hommes allongés sur la kliné, le défunt et ses parents et amis, sont représentés avec des barbes et moustaches et les cheveux coupés court. Les vêtements (Marinescu, 1976, p. 126, 131) (fig. 3, 7, 8, 10) sont réduits à l’essentiel : tunica manicata, associée d’habitude au sagum13, dans un cas la paenula14 et une touloupe (peau de mouton)15 (fig. 1). Ils ne portent pas de parure, on peut distinguer des fibules sur deux monuments seulement16.

  • 17 Brâncovenești : Protase, Zrínyi, 1992, p. 103, no 22, pl. X/3, p. 104, no 26, pl. XI/3, p. 103, no  (...)
  • 18 Brâncovenești : Protase, Zrínyi, 1992, p. 103, no 22, pl. X/3, p. 104, no 26, pl. XI/3 - Ilișua : P (...)
  • 19 Gilău : Florescu, 1930, p. 86, no 14, fig. 12 - Bologa : Bianchi, 1985, p. 282, no 218.

11Le caractère rudimentaire de certaines sculptures provinciales ne permet pas toujours l’identification des vêtements féminins. Dans le cas des femmes, on trouve l’association habituelle des vêtements, c’est-à-dire une tunique (d’habitude une tunica manicata longue), une stola et une palla17 (fig. 1, 2, 7, 8, 12). On peut remarquer dans plusieurs cas l’absence de la palla. Dans quelques cas, la tête est couverte d’un turban selon la mode du Norique et de Pannonie (Garbsch, 1965, p. 20-22, pl. 14) (fig. 1), et, dans un cas isolé, d’une sorte de chapeau (Mitrofan, țEposu, 1970, p. 531-536) (fig. 2). Même si, dans la plupart des cas, il s’agit de conventions iconographiques et que les intentions réalistes manquent, on relève toutefois des parures et des accessoires : fibules rondes, boucles d’oreilles (en forme de globules)18 (fig. 2, 8), colliers, bracelets19.

Fig. 13. Édicule funéraire de Napoca (cliché S. Odenie - photothèque du Musée National d’Histoire de la TransylvanieCluj-Napoca).

Fig. 14. Édicule funéraire de Sutoru (cliché S. Odenie - photothèque du Musée National d’Histoire de la Transylvanie Cluj-Napoca).

  • 20 Alba Iulia : Ciongradi, 2007, p. 186, S/A 99, p. 231, Sc/A6, Taf. 87 a-c ; Floca, Wolski, 1973, p.  (...)

12Pour distinguer clairement les participants au banquet, les serviteurs sont habillés de manière différente. Le serviteur est d’habitude imberbe (indice de sa jeunesse) et il est vêtu d’une tunique courte20, parfois associée à un manteau.

Fig. 15. Édicule funéraire de Brâncovenești (cliché D. Petruț - photothèque du Musée Régional Mureș).

  • 21 Aghireș : Floca, Wolski, 1973, p. 30, no 94, fig. 115 - Cristești : Floca, Wolski, 1973, p. 20, no  (...)
  • 22 Cluj-Napoca : Florescu, 1930, p. 82, fig. 5.
  • 23 Bologa : Ţeposu Marinescu, 1982, p. 126, no 99.
  • 24 Cristești : Floca, Wolski, 1973, p. 20, no 52, fig. 67-68 - Cluj-Napoca : Floca, Wolski, 1973, p. 3 (...)
  • 25 Gilău : Bodor, 1960, p. 41-52, fig. 1.

13La servante est vêtue d’une tunique longue et d’une stola21, dans deux cas, d’une tunique et un colobium22. Dans un cas, la femme porte la tunique, la stola et la palla23. À part leurs vêtements serviles, les serviteurs sont dotés d’attributs spécifiques : la plus fréquente association des objets tenus dans leurs mains est celle de la cruche (urceus) et de la serviette, utilisées pour le lavage des mains des participants24 (fig. 11 et 13). Le serviteur tient aussi un gobelet (poculum), un seau (situla), une lampe, une oenochoe. La servante est représentée avec la serviette, les mêmes vases (poculum, urceus, situla, patera), avec des fruits (pommes) et des leurs (fig. 16), et, dans un cas, avec une cuillère à long manche (simpulum)25 (fig. 7).

Fig. 16. Édicule funéraire de Napoca (cliché S. Odenie - photothèque du Musée National d’Histoire de la Transylvanie Cluj-Napoca).

La vaisselle et les plats

  • 26 Ilișua : Protase, 1961, p. 127-129, no 1, fig. 1/a-c - Șaula : Diaconescu, 1979, p. 545-549 ; Turda (...)

14Des vases de toute sorte représentés dans la scène du banquet, bien que stéréotypés, présentent des analogies avec l’inventaire fourni par l’archéologie du quotidien de la province nord-danubienne. Il est important de préciser où sont placés les vases : sur la table de banquet, au-dessous de la table, dans les mains de convives ou d’assistants. Les cruches associées à la serviette et, quelquefois, au Griffschale (polybrum, bol à manche cylindrique), appartiennent au service utilisé pour le lavage des mains. Sur quelques monuments, on voit une ou deux cruches posées à terre, au-dessous de la mensa tripes, associées à une corbeille (panarium)26. Dans un autre cas on trouve, au même emplacement, l’association cruche-corbeille-Griffschale (Turda – Cătinaș, 2011, p. 89-91) (fig. 3, 5 et 8). Très probablement, la corbeille et tous ces vases sont liés au lavage des mains des participants au banquet (Petruț, Mustață, 2010, p. 177-178).

  • 27 Drobeta-Turnu Severin : Florescu, 1930, p. 41, no 18, fig. 10 - Gherla : Florescu, 1930, p. 83, no  (...)
  • 28 Gherla : Florescu, 1930, p. 87, no 16 ; Gilău - Florescu, 1930, p. 86, no 14, fig. 12, p. 88, no 18 (...)

15Les aliments destinés au défunt sont posés sur le tombeau, et ceux destinés aux vivants sont présentés sur les tables de banquet. En Dacie, on y voit des cratères, des cruches (urceus), des gobelets et des tasses pour servir le vin et d’autres liquides, alors que les mets sont servis sur des plats (lanx), bols et assiettes27 (fig. 2, 5, 6, 7, 12). Le gobelet est l’objet le plus fréquemment observé dans les mains de convives et sur la table, il est parfois remplacé par un rython28 (fig. 3). Le cratère, la cuillère à longue manche, les cruches, les gobelets et les rytha parlent, dans le langage symbolique de l’art provincial romain, de la consommation du vin pendant le banquet.

  • 29 Drobeta Turnu Severin : Florescu, 1930, p. 41, no 18, fig. 10 - Gilău : Florescu, 1930, p. 88, no 1 (...)
  • 30 Gherla : Florescu, 1930, p. 87, no 16 - Gilău : Bodor, 1960, p. 41-52, fig. 1 - Turda : Jude, Pop, (...)
  • 31 Brâncovenești : Protase, Zrínyi, 1992, p. 102, no 18, pl. IX/3.

16Les sculpteurs sont parfois soucieux de représenter les plats, les aliments proprement dits. Bien que certains mets soient difficilement reconnaissables, dans quelques cas on peut établir le menu. En Dacie comme ailleurs, on trouve des fruits, principalement des pommes, des grappes de raisins, des poires ou des figues, mais aussi des fruits ronds, plus petits29 (fig. 2, 9, 10 et 16). Les fruits sont mis soit directement sur la table, soit tenus dans les mains des convives. Le pain est aussi présent sur la table de banquet : on pourrait signaler trois occurrences de panis quadratus, deux fois associées à un plat de poisson30 (fig. 7, 12). Quelques fois, on peut deviner dans l’image sculptée un craquelin ou une sorte de gâteau rond. Il y a deux cas où l’on trouve du poisson (associé au panis quadratus ; fig. 2, 5 et 6), un menu de banquet attesté aussi dans le texte de Lanuvium sur les banquets du collège de Diane et d’Antinoüs (ILS, 7212). On consommait aussi des volailles (fig. 14) : un serviteur représenté sur une paroi d’édicule tient un plateau avec un oiseau aquatique, peut-être un canard31 (fig. 17). Trois oiseaux sont illustrés sur un édicule de Potaissa : un canard dans un plateau sur la table, un oiseau aquatique et un pigeon (ou poulet ?) tenus dans les mains de femmes participant au banquet (Mitrofan, Țeposu, 1970, p. 531-536) (fig. 2).

Fig. 17. Édicule funéraire de Brâncovenești (cliché D. Petruț - photothèque du Musée Régional Mureș).

Conclusions

17Après avoir fait l’inventaire des scènes de banquets funéraires représentés sur environ cent monuments funéraires découverts dans la province de Dacie, il convient de formuler quelques conclusions. Les scènes de banquet, en tant que représentations symboliques, sont en vérité des sources pour la connaissance des séquences du quotidien. Mais ce quotidien est une image reflétée dans un miroir plus standardisé et stéréotypé que le quotidien réel, c’est la façon dont les vivants voudraient se représenter.

  • 32 Șeica Mică : Floca, Wolski, 1973, p. 28, no 86, fig. 104 - Muncelu Brad : IDR, III/2, p. 437-438 - (...)

18Le mobilier funéraire, inconnu d’autres sources, pourrait-il être reconstitué à partir de ces données figuratives ? On ne peut affirmer avec certitude qu’il y avait des triclinia dans les maisons de Dacie où l’on célébrait ces banquets, mais on peut observer l’insistance avec laquelle on représentait le groupe kliné-mensa tripes-cathedra sur la plupart des monuments. On peut opposer cette réalité à la situation connue sur quelques monuments de tradition pannonienne où le banquet est symbolisé seulement par l’apparition de la mensa tripes (le soi-disant pannonische Totenmahl sur la stèle de Șeica Mică et sur les stèles « illyriennes » de Muncelu Brad et Zegaia32). Il n’y a pas de vérisme dans l’art provincial de Dacie, mais, toutefois, les détails des représentations de la cathedra comme une chaise en osier faite de branches entrelacées, parlent d’une pièce de mobilier connue des sculpteurs.

19En ce qui concerne le costume des participants, on peut mentionner les cas exceptionnels où sont représentés des éléments de costume local, le turban dit « du Norique » et le manteau de peau de mouton de Cășei. Sur les monuments à banquet que nous avons analysés manquent les autres éléments du soi-disant norisch-pannonische Tracht. Le costume est, généralement, celui de la classe moyenne de l’Illyrie et de la zone danubienne, influencé par la mode militaire : la tunique, parfois à longues manches, associée au sagum pour les hommes, à la stola et à la palla pour les femmes. On pourrait opposer cette réalité documentée par les stèles et édicules à banquet à celle des statues en marbre de togati et de matronae, préférées par l’élite municipale de Dacie. Pourquoi les citoyens riches des agglomérations urbaines de Dacie ne sont-ils pas représentés festoyant ? Pourquoi donc ce motif s’est-il diffusé seulement parmi les vétérans et les membres de la classe moyenne ?

20Tous les types de vases figurés sur les monuments sont connus des répertoires de vaisselle découverts en province (Bolindeț, 1994, p. 113-148). Si les vases en bronze sont très rares, les cruches, les bols, les gobelets, les plateaux et les assiettes appartiennent aux mêmes types de céramique, qui sont trouvés partout dans les contextes funéraires. Un seul cas d’un dépôt de vaisselle de banquet est connu dans la nécropole d’Ulpia Traiana Sarmizegetusa (Egri, 2004, p. 502-509). Dans les tombes, on trouve différents vases contenant des offrandes liquides et alimentaires (en général, des cruches et des bols), mais il est impossible d’établir un rapport entre les services représentés sur les monuments funéraires et ceux enterrés auprès du défunt (Rusu Bolindeț, 2014, p. 259-284).

21À notre avis, c’est par la représentation des plats que les sculpteurs de Dacie sortent de la stéréotypie, qui consiste en une combinaison de vases avec des fruits (pommes, figues et grappes de raisins). L’édicule de Potaissa où sont figurés trois oiseaux, un craquelin et deux fruits ronds, ainsi que les stèles où les poissons sont associés au panis quadratus, en sont des exemples exceptionnels.

22Nous avons essayé, par cette analyse, de souligner les realia provinciales et d’établir le répertoire des spécificités de la région danubienne à partir de la scène du banquet funéraire. Ce qui frappe dès le début est la grande variété des modèles suivis par les artisans provinciaux et l’absence d’une unité iconographique dans la représentation du banquet par rapport aux autres régions de l’Empire. C’est une manière de comprendre la spécificité de la province nord-danubienne, située au carrefour des courants artistiques, une province créée tardivement, au début du iie siècle, par une colonisation intense. Les quatre types de banquet funèbre illustrés sur ces monuments témoignent de la rencontre des diverses traditions artisanales et aussi de leur cohabitation.

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Notas

1 Bianchi, 1974, p. 159-181 ; Bianchi, 1975, p. 155-181 ; Țeposu Marinescu, 1982, p. 47-49.

2 . Țeposu Marinescu, 1982, p. 48 ; Bianchi, 1985, p. 101-102 ; Bianchi, 2015, p. 183.

3 Qui se réfèrent explicitement à l’image du banquet figurant sur le monument, donc un rappel des banquets auxquels le défunt aurait dû participer de son vivant – CIL, XIII, 7128 ; CIL, VI, 17985a, 25531, etc.).

4 Stèles : Alba Iulia : Florescu, 1930, p. 85-86, no 13, fig. 13 - Brâncovenești : Protase, Zrínyi, 1992, p. 103, no 22, pl. X/3, p. 104, no 26, pl. XI/3 - Cășeiu : Panaitescu, 1929, p. 327-229 - Cristești : Țeposu Marinescu, 1982, p. 132, no 123 - Geoagiu : Wollman, 1968, p. 113, fig. 6 - Gherla : Florescu, 1930, p. 87, no 16 - Gilău : Bodor, 1960, p. 41-52, fig. 1 ; Florescu, 1930, p. 86, no 14, fig. 12, p. 88, no 18, fig. 15 ; ISAc, Diaconescu, 1980, p. 122, no 6, fig. 6 - Moigrad : Petruţ, Zăgreanu, 2011, p. 205, no 14, pl. 2/14 - Şaula : Diaconescu, 1979, p. 545-549 - Turda : Țeposu Marinescu, 1982, p. 130, no 115, pl. X ; Jude, Pop, 1973, p. 8, no 3, pl. III/1, p. 7-8, no 2, pl. II ; Cătinaș, 2011, p. 89-91 - Văleni : Zăgreanu, 2009, p. 76-77, no 1, pl. I, fig. 2. Aediculae : Alba Iulia : Moga, 1973, p. 185, fig. 1a-b - Brâncovenești : Protase, Zriny, 1992, p. 103, no 20, pl. IX/3 - Jucu de Sus : Oloşutean, 2001, p. 455-456, fig. II - Turda : Bujor, 1967, p. 193-195, no 9, fig. 4 ; Jude, Pop, 1973, p. 7, no 7, pl. I ; Flo-Rescu, 1930, p. 87, fig. 14 ; Mitrofan, Țeposu, 1970, p. 531-536 - Veţel : David, Mărghitan, 1968, p. 128-129, no 5, pl. II/1 ; Floca, Wolski, 1973, p. 12, no 21, fig. 31-32. Autels : Ilișua : Protase, 1961, p. 127-129, no 1, fig. 1/a-c.

5 Căşeiu : Panaitescu, 1929, p. 327-229 - Ilişua : Protase, 1961, p. 127-129, no 1, fig. 1/a-c - Turda : Cătinaș, Hopârtean, 1978, p. 210-211, no 2, fig. 2 ; Cătinaș, 2011, p. 89-91.

6 Bianchi, 1985, p. 109-111 ; Mărcuş, Zăgreanu, 2004-2005, p. 256, p. 258-259 ; Ortalli, 2010, p. 382-383 (indice pour les banquets à l’extérieur, dans un espace ouvert).

7 Cășeiu : Panaitescu, 1929, p. 327-229 - Gilău : Bodor, 1960, p. 41-52, fig. 1 ; Isac, Diaconescu, 1980, p. 122, no 6, fig. 6 - Șaula : Diaconescu, 1979, p. 545-549 - Turda : Marinescu, 1982, p. 130, no 115, pl. X ; Jude, pop, 1973, p. 7-8, no 2, pl. II ; Cătinaș, 2011, p. 92-95, pl. II ; Jude, Pop, 1973, p. 7, no 7, pl. I ; Florescu, 1930, p. 87, fig. 14 ; Mitrofan, țEposu, 1970, p. 531-536 - Văleni : Zăgreanu, 2009, p. 76-77, no 1, pl. I, fig. 2 - Veţel : David, Mărghitan, 1968, p. 128-129, no 5, pl. II/1.

8 Cluj-Napoca : Benea, Hica, 2004, p. 134, no 13 - Turda : Mitrofan, țEposu, 1970, p. 531-536.

9 Cășeiu - Panaitescu, 1929, p. 327-229 - Gilău - Bodor, 1960, p. 41-52, fig. 1.

10 Alba Iulia : Moga, 1973, p. 185, fig. 1a-b - Cășeiu : Panaitescu, 1929, p. 327-229 - Turda : Jude, Pop, 1973, p. 7-8, no 2, pl. II - Veţel : Florescu, 1930, p. 83, no 7, fig. 7.

11 Zăgaia : Florescu, 1930, p. 23, no 17, fig. 6.

12 RE, III, A 1, 1927, s.v. silicernium, c. 59-60 [Klotz].

13 Gherla : Mărcuş, Zăgreanu, 2007, p. 251-253, no 2, fig. 2 - Turda : Marinescu, 1982, p. 130, no 115, pl. X ; Mitrofan, Țeposu, 1970, p. 531-536.

14 Alba Iulia : Băluță, 1989, p. 252, no 2, fig. II/1-3

15 Cășeiu : Panaitescu, 1929, p. 327-229.

16 Cluj-Napoca : Panaitescu, 1930-1931, p. 103-107, pl. III - Turda : Florescu, 1930, p. 87, fig. 14.

17 Brâncovenești : Protase, Zrínyi, 1992, p. 103, no 22, pl. X/3, p. 104, no 26, pl. XI/3, p. 103, no 20, pl. IX/3 - Cășeiu : Panaitescu, 1929, p. 327-229 - Ilișua : Protase, 1961, p. 127-129, no 1, fig. 1/a-c.

18 Brâncovenești : Protase, Zrínyi, 1992, p. 103, no 22, pl. X/3, p. 104, no 26, pl. XI/3 - Ilișua : Protase, 1961, p. 127-129, no 1, fig. 1/a-c - Moigrad : Petruţ, Zăgreanu, 2011, p. 205, no 14, pl. 2/14 - Turda : Cătinaș, 2011, p. 92-95, pl. II ; Mitrofan, țEposu, 1970, p. 531-536.

19 Gilău : Florescu, 1930, p. 86, no 14, fig. 12 - Bologa : Bianchi, 1985, p. 282, no 218.

20 Alba Iulia : Ciongradi, 2007, p. 186, S/A 99, p. 231, Sc/A6, Taf. 87 a-c ; Floca, Wolski, 1973, p. 22, no 67, fig. 84 ; Florescu, 1930, p. 109, no 57, fig. 48, p. 109, no 58, fig. 49 ; Băluță, 1989, p. 252, no 2, fig. II/1-3 - Cluj-Napoca : Florescu, 1930, p. 82, fig. 5 - Vețel : David, Mărghitan, 1968, p. 128, no 4, pl. I/5.

21 Aghireș : Floca, Wolski, 1973, p. 30, no 94, fig. 115 - Cristești : Floca, Wolski, 1973, p. 20, no 52, fig. 67-68 - șaula : Diaconescu, 1979, p. 545-549 - Turda : Ţeposu Marinescu, 1982, p. 169, no 36 - Văleni : Zăgreanu, 2009, p. 76-77, no 1, pl. I, fig. 2 ; Vețel : Florescu, 1930, p. 83, no 7, fig. 7.

22 Cluj-Napoca : Florescu, 1930, p. 82, fig. 5.

23 Bologa : Ţeposu Marinescu, 1982, p. 126, no 99.

24 Cristești : Floca, Wolski, 1973, p. 20, no 52, fig. 67-68 - Cluj-Napoca : Floca, Wolski, 1973, p. 3, fig. 120 ; Benea, Hica, 2004, p. 134, no 13, p. 133, no 12, pl. IV/1, X/1 - Ilișua : Protase, 1961, p. 135-137, no 5, fig. 5 - Mesentea : Daicoviciu, 1968, p. 333, no 11 - Sarmizegetusa : Floca, Wolski, 1973, p. 10, no 10, fig. 7 - Sutoru : Cociş, Zăgreanu, Tamba, 2009, p. 57, no 6, pl. IV, fig. 2 a-d.

25 Gilău : Bodor, 1960, p. 41-52, fig. 1.

26 Ilișua : Protase, 1961, p. 127-129, no 1, fig. 1/a-c - Șaula : Diaconescu, 1979, p. 545-549 ; Turda - Jude, Pop, 1973, p. 7, no 7, pl. I.

27 Drobeta-Turnu Severin : Florescu, 1930, p. 41, no 18, fig. 10 - Gherla : Florescu, 1930, p. 83, no 8, fig. 8 ; Mărcuș, Zăgreanu, 2007, p. 251-253, no 2, fig. 2 - Gilău : Isac, Diaconescu, 1980, p. 122, no 6, fig. 6 - Ilișua : Protase, 1961, p. 127-129, no 1, fig. 1/a-c - Jucu : Olosutean, 2001, p. 455-456, fig. II - Șaula : Diaconescu, 1979, p. 545-549 - Turda : Marinescu, 1982, p. 130, no 115, pl. X ; Jude, Pop, 1973, p. 8, no 3, pl. III/1, p. 7-8, no 2, pl. II ; Cătinaș, Hopârtean, 1978, p. 207-210, no 1, fig. 1, p. 210-211, no 2, fig. 2 ; Cătinaș, 2011, p. 89-91 - Văleni : Zăgreanu, 2009, p. 76-77, no 1, pl. I, fig. 2 - Vețel : David, Mărghitan, 1968, p. 128, no 4, pl. I/5 etc.

28 Gherla : Florescu, 1930, p. 87, no 16 ; Gilău - Florescu, 1930, p. 86, no 14, fig. 12, p. 88, no 18, fig. 15 ; Isac, Diaconescu, 1980, p. 122, no 6, fig. 6 - Turda : Jude, Pop, 1973, p. 7, no 7, pl. I.

29 Drobeta Turnu Severin : Florescu, 1930, p. 41, no 18, fig. 10 - Gilău : Florescu, 1930, p. 88, no 18, fig. 15 - Sarmizegetusa : Alicu et alii, 1979, p. 163-164, pl. LXXXVII - Sutoru : Panaitescu, 1932, p. 91-103, B, pl. II/4, 6, 7 - Turda : Florescu, 1930, p. 87, fig. 14 ; Mitrofan, Țeposu, 1970, p. 531-536.

30 Gherla : Florescu, 1930, p. 87, no 16 - Gilău : Bodor, 1960, p. 41-52, fig. 1 - Turda : Jude, Pop, 1973, p. 8, no 3, pl. III/1.

31 Brâncovenești : Protase, Zrínyi, 1992, p. 102, no 18, pl. IX/3.

32 Șeica Mică : Floca, Wolski, 1973, p. 28, no 86, fig. 104 - Muncelu Brad : IDR, III/2, p. 437-438 - Zegaia : IDR, II, p. 134.

Índice de ilustraciones

Leyenda Fig. 1. Stèle de Cășei (d’après D. Isac).
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Leyenda Fig. 2. Édicule funéraire de Potaissa (cliché M. Bărbulescu).
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Leyenda Fig. 3. Édicule funéraire de Potaissa (cliché M. Bărbulescu).
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Leyenda Fig. 4. Stèle de Potaissa (cliché M. Bărbulescu).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/1696/img-4.jpg
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Leyenda Fig. 5. Stèle de Potaissa (cliché M. Bărbulescu).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/1696/img-5.jpg
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Leyenda Fig. 6. Stèle de Potaissa (cliché M. Bărbulescu).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/1696/img-6.jpg
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Leyenda Fig. 7. Édicule funéraire de Gilău (cliché R. Zăgreanu).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/1696/img-7.jpg
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Leyenda Fig. 8. Autel d’Arcobadara (cliché R. Zăgreanu).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/1696/img-8.jpg
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Leyenda Fig. 9. Stèle de Gilău (cliché S. Odenie - photothèque du Musée National d’Histoire de la TransylvanieCluj-Napoca).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/1696/img-9.jpg
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Leyenda Fig. 10.Édicule funéraire de Potaissa (cliché S. Odenie - photothèque du Museé National d’Histoire de la Transylvanie Cluj-Napoca).
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Leyenda Fig. 11. Édicule funéraire de Napoca (cliché S. Odenie - photothèque du Museé National d’Histoire de la Transylvanie Cluj-Napoca).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/1696/img-11.jpg
Archivo image/jpeg, 289k
Leyenda Fig. 12. Édicule funéraire de Potaissa (cliché M.Bărbulescu).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/1696/img-12.jpg
Archivo image/jpeg, 213k
Leyenda Fig. 13. Édicule funéraire de Napoca (cliché S. Odenie - photothèque du Musée National d’Histoire de la TransylvanieCluj-Napoca).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/1696/img-13.jpg
Archivo image/jpeg, 362k
Leyenda Fig. 14. Édicule funéraire de Sutoru (cliché S. Odenie - photothèque du Musée National d’Histoire de la Transylvanie Cluj-Napoca).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/1696/img-14.jpg
Archivo image/jpeg, 320k
Leyenda Fig. 15. Édicule funéraire de Brâncovenești (cliché D. Petruț - photothèque du Musée Régional Mureș).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/1696/img-15.jpg
Archivo image/jpeg, 130k
Leyenda Fig. 16. Édicule funéraire de Napoca (cliché S. Odenie - photothèque du Musée National d’Histoire de la Transylvanie Cluj-Napoca).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/1696/img-16.jpg
Archivo image/jpeg, 294k
Leyenda Fig. 17. Édicule funéraire de Brâncovenești (cliché D. Petruț - photothèque du Musée Régional Mureș).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/1696/img-17.jpg
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Autores

Musée National d’Histoire de la Transylvanie Cluj-Napoca.irinanemeti@yahoo.com

Université Babeș - Bolyai Cluj-Napoca. sorinnemeti@yahoo.com. Nous remercions chaleureusement Dan Dana (CNRS, Paris) qui a bien voulu corriger le manuscrit.

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