Version classiqueVersion mobile

Le camp de Chassey (Chassey-le-Camp, Saône-et-Loire)

 | 
Jean-Paul Thevenot

Première partie. Étude archéologique

Chapitre IV. Le niveau 9

Texte intégral

1La couche 9 recouvre totalement la couche 10. Du côté intérieur du camp elle s’étale même plus largement que cette dernière sur les blocs rocheux du plateau (fig. 21). Du côté extérieur du camp, elle s’allonge sur la pente jusqu’à une distance non reconnue, mais qui ne doit pas dépasser trois à quatre mètres à partir de la rupture de pente, si l’on en juge par la distribution particulièrement lâche des vestiges et l’amincissement correspondant de la couche à l’extrémité de l’axe XLI de notre fouille (fig. 22). Elle forme ainsi une terrasse, de six à sept mètres de largeur, légèrement inclinée vers l’est, qui s’arrête sur une ligne de rupture très accentuée ; à sa hauteur en effet le pendage passe brusquement de 8 cm à plus de 30 cm au mètre. La couche a été décapée sur près de 70 m2.

Fig. 21.– Plan de la couche 9. Les courbes de niveau, équidistantes de 10 cm, matérialisent la partie supérieure de la couche. Celle-ci est traversée complètement par la tranchée issue de la couche 8 (axe IL-L) et profondément entamée par la tranchée liée à la couche 7 (axe 57-58).

Fig. 21.– Plan de la couche 9. Les courbes de niveau, équidistantes de 10 cm, matérialisent la partie supérieure de la couche. Celle-ci est traversée complètement par la tranchée issue de la couche 8 (axe IL-L) et profondément entamée par la tranchée liée à la couche 7 (axe 57-58).

Fig. 22.– Position de la couche 9 par rapport au socle rocheux. Vue axonométrique. Altitudes N.G.F.

Fig. 22.– Position de la couche 9 par rapport au socle rocheux. Vue axonométrique. Altitudes N.G.F.

Fig. 23.– Position de la couche 9 dans les coupes stratigraphiques de la branche orientale du rempart de la Redoute suivant les axes XLII, XLV, XLVIII et LI. Vue axonométrique.

Fig. 23.– Position de la couche 9 dans les coupes stratigraphiques de la branche orientale du rempart de la Redoute suivant les axes XLII, XLV, XLVIII et LI. Vue axonométrique.

NATURE ET FONCTION

2La couche 9 se distingue avec une grande netteté dans les coupes stratigraphiques, aussi bien géologiques qu’archéologiques, en raison de la nature et de la couleur du sédiment qui la compose et de la densité des objets qu’elle contient. Elle avait été déjà bien identifiée par H. Parriat dans les tranchées effectuées à moins de dix mètres au nord de notre fouille, notamment dans sa tranchée III (Parriat, Sailly, 1955).

Composition et genèse

3À la différence des autres, la couche 9 renferme très peu de pierres et les rares gros éléments lithiques qui y figurent sont toujours disposés à l’horizontale. Le sédiment qui la constitue est très fin, poudreux à l’état sec, et de couleur généralement gris-jaune ; il est marqué de petites passées gris clair, rougeâtres et brunes, au contact des foyers qu’il renferme. L’étude granulométrique montre qu’il intègre très peu d’éléments graveleux provenant des matériaux altérés du substrat, mais qu’il est formé principalement de cendres, incorporant de nombreux microcharbons de bois et de menus restes d’os et de silex, qui proviennent à la fois de végétaux brûlés sur place et de foyers voisins. Ce sédiment est donc sans ambiguïté d’origine anthropique (Courty, 1982).

4Autour des foyers, le sédiment présente des petites lentilles stratifiées formées par la superposition de minces lits de matériaux cendreux gris, de sédiment rubéfié et de matériel calcaire modifié par la chaleur. Dans l’ensemble de la couche, il ne montre pas de trace perceptible d’interruption aussi bien sur le plateau même, à l’intérieur du camp, où il se développe sur une épaisseur assez régulière de 20 à 30 cm, que sur la pente, où son épaisseur peut atteindre 40 cm (fig. 23). Vers la pente toutefois il contient un peu plus d’éléments grossiers et il prend une couleur brune.

5Le sédiment de la couche 9 comporte un très grand nombre de microstructures biologiques contrairement à celui de la couche sous-jacente qui en est presque dépourvue. Les études sédimentologiques qu’a conduites É. Vincent ont mis en évidence des phénomènes de bioturbation particulièrement intenses (Petit, Ollive, dans ce volume). Les activités de la faune endogée dans un milieu riche en débris organiques ont transformé l’organisation intime du sédiment, détruit les indices archéologiques les plus ténus, et, de ce fait, supprimé sans doute toute une série de traces microscopiques des activités humaines. Ces phénomènes ont été moins importants au contact des foyers où le sédiment est plus serré, comme compacté. De fortes imprégnations de carbonates ont contribué aussi à la modification de ces caractères archéologiques fragiles ; mais les vestiges en eux-mêmes, lithiques, céramiques et osseux, n’ont pas subi de déplacement perceptible.

6La couche est née, à l’évidence, de l’accumulation progressive de détritus d’origine anthropique. L’homogénéité du sédiment, très riche en éléments organiques, témoigne d’une occupation continue et intense et d’activités qui sont restées de même nature. Le fait que les quelques pierres noyées dans la couche soient toujours disposées à l’horizontale indique en outre que la sédimentation a été calme et régulière. La couche correspond donc très nettement, dans le secteur fouillé, à une zone strictement liée à des activités humaines.

Organisation et fonction

7Le niveau archéologique qui correspond à cette couche contient trois structures de combustion qui s’alignent, parallèlement au rebord du plateau, à cinq mètres environ de la rupture de pente (fig. 24). Elles sont toutes trois du même type ; il s’agit de foyers plats ou foyers « à plat », c’est-à-dire dépourvus d’encadrement de pierres ou de réelle structure encaissante (Beeching, Gasco, 1989) ; seul le foyer C a occupé au début de sa mise en fonction une très légère cuvette creusée dans le sédiment du niveau 10.

Fig. 24.– Niveau 9. Plan de localisation des foyers A, B et C. Les foyers se développent sur toute l’épaisseur de la couche. Les foyers A et B se sont plus ou moins déplacés au cours de leur existence ; le foyer C est resté bien en place. Les liaisons entre les fragments d’objets appartenant à un même individu (1, poterie ; 2, silex ; 3, os travaillé) ne mettent pas en évidence d’axes particuliers de circulation.

Fig. 24.– Niveau 9. Plan de localisation des foyers A, B et C. Les foyers se développent sur toute l’épaisseur de la couche. Les foyers A et B se sont plus ou moins déplacés au cours de leur existence ; le foyer C est resté bien en place. Les liaisons entre les fragments d’objets appartenant à un même individu (1, poterie ; 2, silex ; 3, os travaillé) ne mettent pas en évidence d’axes particuliers de circulation.

Fig. 25.– Niveau 9. Vues partielles des foyers. Les photographies correspondent à différents niveaux de décapage : 1, foyer A ; 2, foyer B (recoupé sur la droite par le fossé issu du niveau 7) ; 3-4, foyer C (à mi-hauteur de la couche et au fond de la couche, au contact du rocher).

Fig. 25.– Niveau 9. Vues partielles des foyers. Les photographies correspondent à différents niveaux de décapage : 1, foyer A ; 2, foyer B (recoupé sur la droite par le fossé issu du niveau 7) ; 3-4, foyer C (à mi-hauteur de la couche et au fond de la couche, au contact du rocher).

8Le foyer septentrional, ou foyer A (axe XLVIII- 56.57), se présente sous la forme d’une tache polychrome, aux contours mal définis, d’un mètre environ de diamètre (fig. 25, n° 1). À son endroit, le sédiment est très tassé sur toute son épaisseur et peut même localement se détacher en plaquettes ; il est marqué de taches sombres, voire noires, où se concentrent de petits charbons de bois, de taches rouges ou orangées qui correspondent à des zones argileuses fortement chauffées et de taches blanches qui représentent des petites pierres calcaires plus ou moins transformées en chaux. Les taches colorées ont été suivies, aux décapages, sur toute l’épaisseur du sédiment jusqu’au gravier ocre-roux sous-jacent. Le foyer a donc été actif pendant toute la période au cours de laquelle le sédiment s’est accumulé. Il a perduré sans modification réelle, se déplaçant insensiblement du sud-est vers le nord-ouest de quelques décimètres. Au début de sa mise en fonction trois pierres plates semblent avoir été alignées sur sa marge sud dans un but non défini (fig. 25, n° 1) ; dans la dernière phase de son utilisation, le foyer a été limité, vers le nord, par une pierre plate, plantée de chant, dont on peut supposer qu’elle a servi d’appui dans quelque opération de cuisson alimentaire.

9À la différence du précédent, le foyer central ou foyer B (axes XLV-56.57 et XLVI-56.57) s’est déplacé très nettement au cours de son existence. Installé initialement sur le sédiment de la couche 10, sur un lit de pierres plates (fig. 24, position 1), il se déplace d’abord vers le sud (position 2), puis vers l’ouest (position 3). Il reste mal circonscrit et occupe une aire de forme irrégulière, d’environ 80 à 90 cm de grand axe, matérialisée, comme dans le foyer précédent, par les mêmes taches colorées, mêlées toutefois de petits charbons de bois un peu plus nombreux. Le sédiment est partout compact et tassé (fig. 25, n° 2). Des pierres sont incluses, par places, dans le foyer sans disposition vraiment significative.

Fig. 26.– Niveau 9. Plan de répartition des vestiges céramiques. La ligne blanche perceptible dans l’axe 58 correspond à une dégradation hivernale naturelle de la coupe stratigraphique et à une perte d’informations. En trait plein, limite naturelle de la couche ; en tireté, limites des fossés issus des niveaux 7 et 8.

Fig. 26.– Niveau 9. Plan de répartition des vestiges céramiques. La ligne blanche perceptible dans l’axe 58 correspond à une dégradation hivernale naturelle de la coupe stratigraphique et à une perte d’informations. En trait plein, limite naturelle de la couche ; en tireté, limites des fossés issus des niveaux 7 et 8.

10Le foyer méridional, ou foyer C (axe XLII-56), est plus nettement tracé que les deux autres et bien moins étendu. Il s’inscrit dans un espace rond, régulier, assez bien délimité, mais non entouré de pierres, d’une soixantaine de centimètres de diamètre. Il se présente comme un ensemble de taches colorées oranges et blanches, identiques à celles des foyers précédents (fig. 25, n° 3). Vers la base de la couche, il est entouré d’un cerne plus ou moins régulier de taches noires riches en microcharbons de bois (fig. 25, n° 4) ; il est installé en effet en partie sur le sédiment graveleux ocre-roux de la couche 10 creusé en très légère cuvette, en partie sur le socle rocheux du substrat qui a été fortement rosi par la chaleur. Les charbons de bois, nombreux dans la terre de couleur gris-jaune caractéristique qui entoure la structure, témoignent d’un balayage périodique. Comme les foyers A et B, le foyer C a été actif tout au long de la période de formation de la couche 9, mais, à la différence du précédent, il ne s’est jamais sensiblement déplacé.

11En dehors de ces structures bien caractérisées, des zones colorées assez diffuses, de quelques décimètres carrés, associant des taches sombres ou noires chargées en charbons de bois à des taches rouges ou orangées d’argile chauffée et à des taches blanches de pierres calcaires altérées, identiques à celles des foyers proprement dits, ont été observées en plusieurs endroits de la surface fouillée (carrés XLI-57, XLIV-56.57, XLVII-56). Elles peuvent correspondre à des opérations de nettoyage des foyers.

12Les trois foyers ont le même niveau d’assise, à la base de la couche, et leur tranche supérieure se trouve dans le même plan topographique, en surface de la couche. Ils en intéressent toute l’épaisseur et ont fonctionné ensemble au fur et à mesure de l’accumulation des sédiments. Le foyer nord et le foyer central semblent avoir été toutefois les plus intenses, car les températures de combustion y paraissent assez fortes. La structure dense du sédiment au voisinage des foyers et dans les foyers eux-mêmes, de même d’ailleurs que sa nature cendreuse, témoignent d’activités importantes ou d’une fréquentation prolongée.

13Le laps de temps au cours duquel la couche s’est formée ne saurait cependant être évalué, puisque le taux de production de détritus dus à l’activité humaine impliquée ne saurait être lui-même apprécié. Comme les trois foyers sont toujours restés pour ainsi dire dans la même disposition sur le rebord du plateau, on est en droit de supposer que la couche s’est constituée dans des conditions qui sont restées constantes. Elle apparaît donc nettement comme une couche d’occupation « monophasée » (Sordoillet, 1999).

14Les caractéristiques communes évidentes des trois foyers portent d’ailleurs à penser qu’ils ont certainement joué un rôle identique. Les plans de répartition des documents céramiques et lithiques ne donnent pourtant aucun argument pour les intégrer dans une organisation particulière (fig. 26). Ils ne sont pas rattachés directement à un habitat délimité ni à une aire de travail spécifique ; aucune trace d’infrastructure telle que trou de poteau ne les accompagne ; les dépressions aménagées par piquetage dans les blocs rocheux du substrat que nous avons déjà signalées n’ont en effet aucun rapport avec le niveau en question.

15Les foyers A et B peuvent avoir tenu, au moins au début de leur existence, un rôle culinaire, comme tendraient à le montrer des restes osseux de batraciens, des grenouilles rousses essentiellement (Bailon, dans ce volume), et de poissons (Desse-Berset, dans ce volume), qui ont été consommés sur place ; ces restes, semés entre les deux foyers, sont répartis sur une épaisseur de 10 à 12 cm. En fait, on peut imaginer que ces trois structures de combustion ont eu une fonction domestique si l’on considère que les nombreux ossements animaux retrouvés sur la pente toute proche sont également des reliefs de repas pris à leur contact. Mais, comme ces trois foyers ne paraissent avoir bénéficié d’aucune protection contre les agents naturels et n’appartiennent pas à une structure d’habitat définie, il est possible aussi qu’ils aient eu une autre fonction principale, comme celle de feux de signalisation à la pointe méridionale du plateau occupé ; mais ce n’est également qu’une hypothèse.

Fig. 27.– Niveau 9. Vue verticale du décapage de la couche 9 montrant le contraste entre le sol compact, marqué des taches colorées et relativement pauvre en pierres de la couche proprement dite et le remplissage de terre légère et de pierres disposées sans ordre de la tranchée issue de la couche 7 (voir fig. 26 : axes 57-58, carrés XLIV, XLV et XLVI).

Fig. 27.– Niveau 9. Vue verticale du décapage de la couche 9 montrant le contraste entre le sol compact, marqué des taches colorées et relativement pauvre en pierres de la couche proprement dite et le remplissage de terre légère et de pierres disposées sans ordre de la tranchée issue de la couche 7 (voir fig. 26 : axes 57-58, carrés XLIV, XLV et XLVI).

16Les plans de répartition des vestiges céramiques, lithiques et osseux n’apportent pas non plus de réel éclaircissement sur ce sujet (fig. 26). On observe seulement que les objets sont beaucoup moins denses sur le plateau qu’au début de la pente qui constitue en fait une aire de rejet naturelle. Une concentration un peu plus forte de vestiges s’observe au sud et à l’est du foyer nord dont nous avons reconnu qu’il avait été particulièrement intense. Enfin la nappe des documents s’éclaircit comme il se doit sur la bordure occidentale du niveau, à son contact avec le substrat rocheux, endroit où elle s’arrête et où elle est la plus mince. Les liaisons entre fragments d’un même objet, qui dépassent parfois six mètres (fig. 24), ne mettent pas en évidence d’axes de circulation particuliers, mais indiquent au contraire que toute la surface du niveau a été continûment concernée par l’activité humaine et qu’il n’y avait pas d’obstacle aux mouvements.

17Avec les abondants vestiges d’industrie et les nombreux os d’animaux ont été découverts deux restes humains, une incisive et une hémi-mandibule gauche robuste appartenant vraisemblablement à un homme mature selon G. Depierre. Ces documents apparaissent comme des pièces erratiques sur la présence desquelles nous n’avons pas d’explication argumentée.

Cohérence archéologique

18La fouille de la couche 9 n’a posé aucun problème tant le sédiment qui la compose est caractéristique et contrasté par rapport aux matériaux des couches qui l’encadrent. Il ne nous a pas été possible, au cours de la fouille, de distinguer tant soit peu, dans l’ensemble du niveau, l’existence d’éventuels sous-niveaux ; aucune séparation n’a été discernée en effet ni dans la texture du sédiment en réalité fortement bioturbé, ni surtout dans la répartition verticale des vestiges archéologiques qui se distribuent de façon relativement homogène sur toute l’épaisseur du niveau. Seul en fait un moment du fonctionnement des foyers A et B est matérialisé, comme nous l’avons précisé plus haut, par un ensemble, localisé, de petits restes de batraciens et de poissons. Le déplacement observé du foyer B n’a pas confirmé non plus l’existence, que nous pouvions attendre, d’une subdivision nette du niveau, au moins à sa hauteur. En raison de l’homogénéité, régulièrement enregistrée, de la distribution des vestiges dans les coupes stratigraphiques, toute proposition de partition du niveau aurait été hypothétique, théorique et arbitraire.

19Pour cette raison, nous avons été amené à considérer le matériel archéologique dans son ensemble ; les caractères très particuliers du sédiment et la fonction apparemment constante du niveau, apportent une réelle garantie à sa cohérence archéologique globale. Il s’agit en réalité du niveau qui offre les plus sérieux gages d’homogénéité, car il ne s’est pas élaboré au détriment de niveaux antérieurs, il n’a pas été remanié et les ablations que lui ont imposées les creusements des tranchées, déjà mentionnées, issues des niveaux supérieurs 8 et 7, ont été nettes et pour ainsi dire « chirurgicales » ; la texture très lâche des terres qui remplissent ces excavations et le nombre important des pierres qui s’y trouvent souvent piquées à la verticale, sont toujours apparus en fort contraste avec le sédiment compact et la disposition horizontale des vestiges de la couche 9, ce qui a permis de suivre sans difficulté les limites de leurs parois (fig. 27). Nous avons donc réellement affaire pour ce niveau à un matériel sur lequel les analyses semblent pouvoir faire fond.

COMPOSITION ARCHÉOLOGIQUE

20Dans toute la séquence stratigraphique de la Redoute, le niveau 9 est archéologiquement le plus documenté, qu’il s’agisse de l’outillage lithique, du mobilier céramique ou du matériel osseux.

Industrie lithique

Matériel lithique taillé (silex, quartz)

Observations techniques

21L’analyse des produits de débitage du niveau 9 en vue de déterminer leur origine, sans être exhaustive, a concerné un nombre significatif d’individus (Affolter, dans ce volume). Les matières premières siliceuses identifiées dans le niveau 10 sont encore toutes présentes. Pour les matériaux locaux et régionaux, le silex bathonien du secteur de Chassey (type de Chamilly) et surtout le silex crétacé de la retombée de la côte chalonnaise (type de Mellecey) sont d’usage habituel (1 % et 46 % des silex utilisés). Le silex crétacé à bryozoaires du Mâconnais (type de Sennecé-lès-Mâcon) reste peu courant (4 %).

22Les matériaux de qualité, notamment les silex « blonds », appartiennent également aux variétés allochtones déjà signalées, à savoir, aux premières places, les silex du Sénonais (type de Paron) et du Berry (types de Meusnes) qui tiennent respectivement 10 et 27 % de l’ensemble des silex employés, et, en position accessoire, les silex méridionaux du Vaucluse (type de Treschenu) et d’Ardèche (type de Sanilhac) qui, même réunis, ne dépassent pas 3 %. Les autres matériaux exogènes proviennent comme précédemment du Jura (type de Lains) et, avec les réserves déjà émises, de l’Ain (silex ocre rouille lité), du Rhône (silex brun foncé du type d’Oullins) et du Puy-de-Dôme (silex noir de Limagne). S’y ajoute, et cela est tout à fait exceptionnel, un silex conforme, selon J. Affolter, à celui du gîte d’Oberfecking, dans la région de Kelheim, dans la vallée du Danube, en Allemagne du Sud (Affolter, dans ce volume, fig. 13). Ce silex spécial, de couleur gris clair, est rayé de lignes parallèles serrées, plus ou moins larges et d’un gris plus ou moins foncé. Il est représenté par une seule pièce, un grattoir en bout de lame (fig. 29, n° 11).

23Le quartz hyalin et la calcédoine entrent également, mais à titre singulier, dans la liste des matières travaillées (fig. 28, nos 5 et 6).

24L’analyse des produits du débitage montre une nette prédominance des lames et des lamelles par rapport aux éclats, les premières étant quatre fois plus nombreuses que les seconds. De ce fait les outils sur lames sont presque trois fois plus nombreux (73 %) que les outils sur éclats. Les lames et lamelles (fig. 28, nos 1 à 4) sont tirées, en premier des silex « blonds », silex du Berry pour la moitié d’entre elles (54 %), silex du Sénonais (12 %) et du Sud, Gard et Vaucluse (8 %), pour le cinquième d’entre elles, en second des silex locaux surtout de Mellecey (25 %), enfin, de manière exceptionnelle du quartz hyalin et de la calcédoine ou opale résinite.

Fig. 28.– Niveau 9. Matériel lithique taillé. 1-4, lames en « silex blond » ; 5-6, lamelles en quartz hyalin ; 7-18, grattoirs simples en front d’éclats courts et d’éclats laminaires ; 19, grattoir à front oblique ; 20-21, grattoirs frontaux à bords retouchés, sur éclats larges ; 22, 26, grattoirs frontaux à bords retouchés, à retouches rasantes inverses au sommet de la partie active ; 23-25, 28, grattoirs frontaux à retouches unilatérales ; 27, 29 grattoirs doubles.

Fig. 28.– Niveau 9. Matériel lithique taillé. 1-4, lames en « silex blond » ; 5-6, lamelles en quartz hyalin ; 7-18, grattoirs simples en front d’éclats courts et d’éclats laminaires ; 19, grattoir à front oblique ; 20-21, grattoirs frontaux à bords retouchés, sur éclats larges ; 22, 26, grattoirs frontaux à bords retouchés, à retouches rasantes inverses au sommet de la partie active ; 23-25, 28, grattoirs frontaux à retouches unilatérales ; 27, 29 grattoirs doubles.

25Les nucléus conservés (trente-six en silex local du type de Mellecey, un en chaille et un en calcédoine) ne confirment pas toutefois ces observations. Ce sont tous en effet des nucléus à éclats y compris celui en calcédoine, du moins tels qu’ils se présentent aujourd’hui. Ils ont été menés au stade ultime de leur exploitation ou abandonnés en raison de la mauvaise qualité du matériau. Pour la moitié d’entre eux le débitage a été conduit à partir de deux plans de frappe d’orientation variable ; les autres témoignent, à égalité, d’un débitage uni ou multidirectionnel. Ils ont donné des éclats courts plus souvent que des éclats laminaires, au moins dans la dernière phase d’extraction. Comme aucun nucléus à lames en silex blond n’a été rencontré dans le niveau, on peut supposer que ce matériau privilégié a été taillé usque adfinenr, c’est ce que semblent indiquer d’ailleurs six nucléus en silex de ce type, réduits à l’extrême, ainsi naturellement que les très nombreux éclats de taille provenant de ces matériaux caractéristiques. On signalera deux éclats d’avivage concernant des nucléus en silex blond du Berry.

26Le débitage semble avoir été effectué pour une part importante par percussion directe. Onze percuteurs, de forme générale plutôt globuleuse, viennent le confirmer. Six d’entre eux dont le plus petit pèse 26 g et le plus lourd 185 g, sont en silex ; un gros percuteur discoïde, de 305 g, à utilisation périphérique, et trois autres, du type sphérique, sont en chaille ; un dernier, de même forme, est en grès. Certains ont pu aider à la mise en forme, par piquetage, des roches vertes destinées aux lames de haches voire des roches grenues et abrasives réservées aux meules et broyons.

27En revanche, les lames de plein débitage (quel que soit le « silex blond » dans lequel elles ont été taillées), longues de 8 à 9 cm, de section souvent trapézoïdale et généralement peu cambrées, paraissent avoir été débitées préférentiellement à l’aide d’une chasse (fig. 28, nos 1 à 4) ; elles possèdent le plus souvent un plan de frappe lisse et droit de faible surface, quelquefois punctiforme ou linéaire et exceptionnellement facetté (Binder, 1984). Il ne semble pas qu’on ait eu recours au débitage à la pression et il n’existe aucun indice net de traitement thermique préalable au débitage, comme c’est souvent le cas dans le Midi languedocien, dans le Chasséen classique (Binder, Gassin, 1988 ; Briois et alii, 1998).

28Une canine de sanglier dont la face bombée est entièrement marquée de points d’écrasements a été employée probablement pour retoucher des silex en pression (fig. 52, n° 1). Un fragment d’un galet en roche de couleur vert sombre qui présente sur sa convexité une petite plage piquetée a pu jouer lui aussi le rôle de « retouchoir » dans les opérations de taille.

Typologie

29L’outillage taillé du niveau 9 rassemble trois cent soixante et onze pièces déterminables.

30Grattoirs (113 ex.).– On dénombre quatre-vingt-quatre exemplaires complets (fig. 28, nos 7 à 29 ; fig. 29, nos 1 à 19) et vingt-neuf fragments ne permettant pas de reconnaître la forme initiale des outils.

31La catégorie des grattoirs sur éclats compte soixante et onze individus déterminables. La plupart sont façonnés dans des éclats choisis de « silex blonds » du Berry et du Sénonais ; les autres sont aménagés sur des éclats quelconques, souvent corticaux, de silex local ocre-jaune du type de Mellecey ; quelques-uns sont façonnés dans du silex du Jura (type de Lains). Les grattoirs sont dans l’ensemble de taille moyenne (3 à 5 cm), rarement petits ou tendant vers l’unguiforme (fig. 28, n° 18). Il s’agit en grande majorité de grattoirs frontaux au contour rectangulaire, triangulaire, ovalaire ou quelquefois irrégulier, dont les supports sont généralement des éclats courts ou des éclats laminaires. Plusieurs grattoirs sont retouchés sur un bord, voire sur les deux bords (n° 22). Seuls deux outils sont doubles (nos 27 et 29).

32Si la partie active des grattoirs, préparée à fines retouches plates, décrit en général un cintre régulier, elle peut être exceptionnellement rectiligne (fig. 29, n° 3) ou concavo-convexe (n° 4). Deux grattoirs ont un front élevé de type caréné (nos 1 et 2). Deux autres, sur éclats épais, ont leur face plane amincie par des retouches plates (nos 5 et 6).

33La catégorie des grattoirs sur lames compte treize individus ; ils sont installés en bout de lames proprement dites ou d’éclats laminaires assez longs, soit en extrémité distale (fig. 29, nos 10 à 14), soit en extrémité proximale (nos 15 à 17). Un seul est localisé sur un angle (n° 14).

34Six éclats, plus ou moins épais, dotés en position frontale de retouches dégageant des pointes, doivent être considérés en fait comme des grattoirs denticulés (fig. 29, nos 18 et 19).

35Denticulés (5 ex.).– Ces outils sont installés sur des éclats courts et dans deux cas sur des éclats laminaires ; l’un de ces derniers porte des denticulations acérées (fig. 29, n° 20). Pour deux autres exemplaires les denticulations, unilatérales, se développent en ondes prononcées, les unes sur une ligne presque droite et les autres dans une concavité (nos 21 et 22).

Fig. 29.– Niveau 9. Matériel lithique taillé. 1-2, grattoirs carénés ; 3, grattoir épais à front rectiligne ; 4, grattoir court, concave en front et convexe latéralement ; 5-6, grattoirs à face plane amincie ; 7, grattoir concave (coche) en bout d’éclat ; 8, grattoir court irrégulier ; 9-14, grattoirs en bout de lames ; 15-17, grattoirs en bout de lames, en extrémités proximales ; 18-19, grattoirs denticulés sur éclats courts ; 20, lamelle à bord denticulé ; 21-22, éclats laminaires à bord denticulé ; 23-24, lame et lamelle à troncature normale ; 25, lame à troncature oblique ; 26-28, éclats à troncature oblique ; 29-30, éclats à troncature concave.

Fig. 29.– Niveau 9. Matériel lithique taillé. 1-2, grattoirs carénés ; 3, grattoir épais à front rectiligne ; 4, grattoir court, concave en front et convexe latéralement ; 5-6, grattoirs à face plane amincie ; 7, grattoir concave (coche) en bout d’éclat ; 8, grattoir court irrégulier ; 9-14, grattoirs en bout de lames ; 15-17, grattoirs en bout de lames, en extrémités proximales ; 18-19, grattoirs denticulés sur éclats courts ; 20, lamelle à bord denticulé ; 21-22, éclats laminaires à bord denticulé ; 23-24, lame et lamelle à troncature normale ; 25, lame à troncature oblique ; 26-28, éclats à troncature oblique ; 29-30, éclats à troncature concave.

36Coches (3 ex.).– Trois éclats que des retouches abruptes ou semi-abruptes encochent plus ou moins profondément sont en fait des grattoirs concaves (fig. 29, n° 7).

37Troncatures (27 Les supports sont cinq fois des lames ou lamelles, neuf fois des éclats laminaires et treize fois des éclats (fig. 29, nos 23 à 30 ; fig. 30, nos 1 à 7). Les retouches des parties actives sont le plus souvent abruptes. Les troncatures sont rectilignes, légèrement convexes ou concaves (fig. 29, nos 29 et 30) ; elles sont normales dans treize cas, obliques dans huit. Deux éclats portent une double troncature (fig. 30, nos 1 et 2). Une troncature normale en bout d’éclat laminaire est amincie par des retouches rasantes sur face plane (n° 3) ; une autre, normale également, est limitée par des retouches inverses bilatérales (n° 5).

38Racloirs (9 ex.).– Les neuf racloirs déterminables sont sur éclats, tous latéraux et d’aspect quelque peu rustique. Sont à retenir un racloir double sur éclat cortical très court (fig. 30, n° 8), deux racloirs simples sur éclats épais à retouches très redressées (n° 9) et un racloir latéral à partie active sinueuse (n° 10).

39Raclettes (3 ex.).– Trois éclats portent des retouches très courtes et abruptes, directes et situées en angle pour deux d’entre eux (fig. 30, n° 11), inverses et placées sur un bord pour le troisième (n° 12).

40Pointes étroites à bords abattus (12 ex.).– Il s’agit de lamelles ou d’éclats laminaires à retouches bilatérales continues, principalement abruptes. Cinq exemplaires entiers, dont la longueur se situe entre 2,5 et 5 cm, ont gardé leur bulbe de percussion. Les modèles courts ont une forme triangulaire. Les retouches sont bilatérales continues, directes (fig. 30, nos 13 à 18) ou alternes dans quatre cas (nos 19 à 21). Des esquillures qui semblent d’usage et une usure prononcée des arêtes, visibles à l’extrémité de deux pointes, tendent à montrer que certaines de ces pièces à bord abattu ont servi de perçoirs ou de forets (nos 13 et 20).

41Lames appointies (6 ex.).– Deux lamelles sont taillées, par retouches plates, en pointes très aiguës (fig. 30, nos 22 et 23) et trois autres en pointes obtuses (n° 24). Nous incluons dans cette série une lamelle à crête que termine une sorte de bec ressemblant à un « Zinken » (n° 25).

42Lamelles à bord abattu (5 ex.).– Cinq lamelles, microlithiques, sont bordées de retouches plus ou moins abruptes, bilatérales (fig. 30, nos 26 à 28) et unilatérales dans un cas (n° 29).

43Burins (57 ex.).– La série des burins compte cinquante-trois pièces typologiquement déterminables, quatre fragments médians ou proximaux et treize chutes d’avivage dont deux chutes premières qui proviennent de lames à retouches latérales continues. Les outils sont taillés en majorité à partir de troncatures retouchées ou de cassures naturelles. Les supports sont presque indifféremment des lames, des éclats laminaires et des éclats. Toutes les origines de silex paraissent avoir été retenues, sans sélection particulière.

44Les burins simples appartiennent à quatre types principaux, répartis ainsi :

  • sept burins d’angle sur troncature retouchée normale dont la troncature est rectiligne ou concave (fig. 30, nos 30 à 34) et dont le coup de burin est perpendiculaire à la face d’éclatement et plan dans un seul cas (n° 33),

  • douze burins sur troncatures retouchées obliques ou très obliques (fig. 30, n° 35 ; fig. 31, nos 1 à 7),

  • vingt-deux burins sur cassure naturelle (fig. 31, nos 8 à 15) dont l’un utilise une cassure en charnière (n° 11), un autre un plan de frappe lisse (n° 13) et un troisième une cassure naturelle rectifiée par des retouches rasantes inverses (n° 14).

  • trois burins transversaux dont le premier, sur éclat laminaire, présente plusieurs enlèvements rasants partant du bord de la pièce (fig. 31, n° 16) et les deux autres, sur éclats épais, ont un enlèvement unique partant d’une encoche latérale profonde (n° 17).

45Le groupe des outils multiples se compose de quatorze pièces dont douze ont une fonction unique, celle de burins, et deux une fonction double, celle de burin et de grattoir. La première catégorie comprend des burins doubles d’angle, jumeaux (fig. 31, nos 18 et 19), alternes (n° 20) ou opposés (fig. 31, nos 21 à 23 ; fig. 32, n° 2) et, en exemplaire unique, un burin triple qui associe un burin d’angle sur cassure à deux burins d’angle sur troncature retouchée (fig. 32, n° 3). La seconde catégorie ne comporte que deux burins sur troncature retouchée, opposés à des grattoirs (fig. 32, n° 1).

46Il y a lieu de noter qu’un burin sur troncature retouchée oblique, non intégré dans ce décompte, est taillé dans une lame, en silex profondément patiné en blanc, qui paraît bien être, par sa morphologie et son aspect, une pièce du Paléolithique supérieur récupérée.

47Perçoirs (10 ex.).– Sur les dix outils de cette série, sept sont aménagés sur lames (fig. 32, nos 4 à 7) et trois sur éclats (nos 8 à 10). Les premiers sont des perçoirs d’axe, dégagés par retouches semi-abruptes, à l’extrémité distale de lames ou de lamelles de section triangulaire ou trapézoïdale. En face dorsale les retouches sont bilatérales, mais sur la face ventrale, elles peuvent affecter un côté de la pointe ou bien les deux, à moins qu’elles ne fassent défaut. La partie active de deux perçoirs intacts a conservé l’extrémité tranchante de la lame qui a servi de support (nos 4 et 5).

Fig. 30.– Niveau 9. Matériel lithique taillé. 1-2, troncatures doubles ; 3, éclat cortical à troncature normale ; 4, éclat cortical à troncature normale et bords retouchés ; 5, troncature normale limitée par deux coches à retouches inverses ; 6, éclat cortical à troncature normale ; 7, lame à troncature à retouches inverses opposée à un burin d’angle sur cassure ; 8, éclat court à retouches bilatérales rasantes (racloir double) ; 9, éclat épais à retouches unilatérales (racloir) ; 10, éclat à retouches unilatérales semi-abruptes (racloir à bord sinueux) ; 11-12, éclats à bord microretouché (raclettes) ; 13-16, pointes étroites courtes à retouches abruptes directes ; 17-18, pointes étroites longues à bords rectilignes à retouches directes ; 19, pointe à bords abattus par retouches alternes ; 20-21, pièces étroites à retouches semi-abruptes alternes ; 22-24, lamelles et lame appointies ; 25, lame à crête à pointe déjetée (bec) ; 26, lamelle à bords abattus par retouches alternes ; 27, lamelle à bords abattus ; 28, lamelle bipointe à bords abattus ; 29, microlamelle à dos ; 30-34, burins d’angle sur troncature retouchée normale ; 35, burin d’angle sur troncature oblique (outrepassé).

Fig. 30.– Niveau 9. Matériel lithique taillé. 1-2, troncatures doubles ; 3, éclat cortical à troncature normale ; 4, éclat cortical à troncature normale et bords retouchés ; 5, troncature normale limitée par deux coches à retouches inverses ; 6, éclat cortical à troncature normale ; 7, lame à troncature à retouches inverses opposée à un burin d’angle sur cassure ; 8, éclat court à retouches bilatérales rasantes (racloir double) ; 9, éclat épais à retouches unilatérales (racloir) ; 10, éclat à retouches unilatérales semi-abruptes (racloir à bord sinueux) ; 11-12, éclats à bord microretouché (raclettes) ; 13-16, pointes étroites courtes à retouches abruptes directes ; 17-18, pointes étroites longues à bords rectilignes à retouches directes ; 19, pointe à bords abattus par retouches alternes ; 20-21, pièces étroites à retouches semi-abruptes alternes ; 22-24, lamelles et lame appointies ; 25, lame à crête à pointe déjetée (bec) ; 26, lamelle à bords abattus par retouches alternes ; 27, lamelle à bords abattus ; 28, lamelle bipointe à bords abattus ; 29, microlamelle à dos ; 30-34, burins d’angle sur troncature retouchée normale ; 35, burin d’angle sur troncature oblique (outrepassé).

Fig. 31.– Niveau 9. Matériel lithique taillé. 1-4, burins d’angle sur troncature oblique à retouches plates ou abruptes ; 5-7, burins d’axe sur troncature oblique ; 8, burin d’axe sur cassure ; 9-10, burins d’angle sur cassure (n° 10 outrepassé) ; 11, burin d’angle sur cassure en charnière ; 12, burin sur cassure oblique ; 13, burin d’angle sur plan de frappe ; 14, burin d’angle sur cassure reprise par retouches rasantes ; 15, burin d’angle sur cassure ; 16, burin transversal à enlèvements multiples ; 17, burin transversal sur encoche ; 18-19, burins doubles (jumeaux) d’angle sur troncatures retouchées ; 20, burin double (alternes) sur troncatures retouchées ; 21, burin d’angle sur troncature oblique opposé à un burin dièdre d’axe ; 22, burin double (opposés) sur troncature retouchée ; 23, burin d’angle sur bord retouché opposé à un burin outrepassé sur troncature retouchée.

Fig. 31.– Niveau 9. Matériel lithique taillé. 1-4, burins d’angle sur troncature oblique à retouches plates ou abruptes ; 5-7, burins d’axe sur troncature oblique ; 8, burin d’axe sur cassure ; 9-10, burins d’angle sur cassure (n° 10 outrepassé) ; 11, burin d’angle sur cassure en charnière ; 12, burin sur cassure oblique ; 13, burin d’angle sur plan de frappe ; 14, burin d’angle sur cassure reprise par retouches rasantes ; 15, burin d’angle sur cassure ; 16, burin transversal à enlèvements multiples ; 17, burin transversal sur encoche ; 18-19, burins doubles (jumeaux) d’angle sur troncatures retouchées ; 20, burin double (alternes) sur troncatures retouchées ; 21, burin d’angle sur troncature oblique opposé à un burin dièdre d’axe ; 22, burin double (opposés) sur troncature retouchée ; 23, burin d’angle sur bord retouché opposé à un burin outrepassé sur troncature retouchée.

Fig. 32.– Niveau 9. Matériel lithique taillé. 1, burin d’axe sur troncature oblique opposé à un grattoir ; 2, burin double (opposés) sur cassures ; 3, burin triple, un d’angle sur troncature retouchée et deux d’angle sur cassure ; 4-7, perçoirs à pointe fine sur lames (nos 4- 5 à pointe tranchante et à retouches couvrantes sur face convexe et retouches unilatérales ou bilatérales rasantes surface plane) ; 8-9, grattoirs-perçoirs à pointe fine à retouches bifaciales, sur éclats ; 10, perçoir court à retouches directes, sur éclat ; 11, petit éclat mince appointi par retouches directes (alésoir) ; 12, éclat à pointe large à retouches croisées d’un côté et bifaciales courtes de l’autre (alésoir) ; 13-14, pièces esquillées ; 15, lame présentant une coche et un poli brillant limité ; 16, éclat mince présentant un bord à poli brillant continu ; 17-20, lames à retouches marginales partielles ; 21-28, armatures triangulaires et trapézoïdales à retouches directes abruptes ou semi-abruptes ; 29-30, armatures à retouches directes et retouches rasantes partielles surface plane.

Fig. 32.– Niveau 9. Matériel lithique taillé. 1, burin d’axe sur troncature oblique opposé à un grattoir ; 2, burin double (opposés) sur cassures ; 3, burin triple, un d’angle sur troncature retouchée et deux d’angle sur cassure ; 4-7, perçoirs à pointe fine sur lames (nos 4- 5 à pointe tranchante et à retouches couvrantes sur face convexe et retouches unilatérales ou bilatérales rasantes surface plane) ; 8-9, grattoirs-perçoirs à pointe fine à retouches bifaciales, sur éclats ; 10, perçoir court à retouches directes, sur éclat ; 11, petit éclat mince appointi par retouches directes (alésoir) ; 12, éclat à pointe large à retouches croisées d’un côté et bifaciales courtes de l’autre (alésoir) ; 13-14, pièces esquillées ; 15, lame présentant une coche et un poli brillant limité ; 16, éclat mince présentant un bord à poli brillant continu ; 17-20, lames à retouches marginales partielles ; 21-28, armatures triangulaires et trapézoïdales à retouches directes abruptes ou semi-abruptes ; 29-30, armatures à retouches directes et retouches rasantes partielles surface plane.

Fig. 33.– Niveau 9. Matériel lithique taillé. 1-8, armatures trapézoïdales à retouches alternes (n° 8 sur talon d’éclat) ; 9-10, armatures trapézoïdales à retouches inverses ; 11-15, armatures géométriques à retouches abruptes directes d’un côté et croisées de l’autre ; 16-17, armatures triangulaires à retouches abruptes croisées ; 18, armature trapézoïdale à retouches abruptes partiellement croisées ; 19-20, armatures trapézoïdales à retouches semi-abruptes sur face plane et rasantes surface convexe ; 21-29, armatures trapézoïdales et triangulaires à retouches semi-abruptes sur face plane et envahissantes sur face convexe ; 30, armature triangulaire à retouches bifaciales ; 31, pointe foliacée à retouches bifaciales marginales courtes ; 32, pointe à retouches bifaciales plates (« feuille de gui ») ; 33-34, pointes triangulaires à retouches bifaciales marginales.

Fig. 33.– Niveau 9. Matériel lithique taillé. 1-8, armatures trapézoïdales à retouches alternes (n° 8 sur talon d’éclat) ; 9-10, armatures trapézoïdales à retouches inverses ; 11-15, armatures géométriques à retouches abruptes directes d’un côté et croisées de l’autre ; 16-17, armatures triangulaires à retouches abruptes croisées ; 18, armature trapézoïdale à retouches abruptes partiellement croisées ; 19-20, armatures trapézoïdales à retouches semi-abruptes sur face plane et rasantes surface convexe ; 21-29, armatures trapézoïdales et triangulaires à retouches semi-abruptes sur face plane et envahissantes sur face convexe ; 30, armature triangulaire à retouches bifaciales ; 31, pointe foliacée à retouches bifaciales marginales courtes ; 32, pointe à retouches bifaciales plates (« feuille de gui ») ; 33-34, pointes triangulaires à retouches bifaciales marginales.

48Les seconds sont façonnés sur le bord d’éclats assez épais ; deux d’entre eux, associés à des grattoirs, sont taillés, en pointes très fines, à courtes retouches plates bifaciales (fig. 32, nos 8 et 9) ; le troisième est traité en retouches semi-abruptes directes (n° 10).

49Pointes à retouches alternes (2 ex.).– Deux éclats appointis par des retouches semi-abruptes inverses, l’un sur petit éclat mince, l’autre sur éclat épais, peuvent être considérés comme des alésoirs (fig. 32, nos 11 et 12).

50Pièces esquillées (6 ex.).– Quatre pièces bien typées montrent des esquillures bifaciales qui indiquent un emploi comme pièces intermédiaires dans un travail en percussion ; sur deux d’entre elles la partie esquillée est en extrémité distale, opposée à un épais talon (fig. 32, nos 13 et 14). Deux gros éclats qui présentent, bilatéralement, les mêmes retouches bifaciales écrasées, ont eu sans doute une autre fonction.

51Lustrés (2 ex.).– Un lustré discret souligne sur 1,5 cm le bord d’une lame irrégulière (fig. 32, n° 15). Un lustré très soutenu marque sur 3 cm de longueur le bord d’un éclat (n° 16).

52Lames et éclats laminaires retouchés (10 ex.).– Sept lames et trois éclats laminaires, entiers ou fragmentaires, sont munis de retouches régulières qui occupent tout ou partie d’un bord ; ce sont des retouches normales, d’habitude unilatérales, mais une fois bifaciales, et, dans un seul cas, des retouches bilatérales (fig. 32, n°s 17 à 20).

53Éclats retouchés (19 ex.).– Dix-neuf éclats très quelconques présentent sur une partie de leur bord des retouches régulières fonctionnelles ; ils constituent donc des outils même si leur forme sans caractère ne permet pas de les intégrer dans la typologie classique et même si leur utilisation précise ne peut être réellement déterminée.

54Pièces usées en bout (2 ex.).– L’extrémité, initialement retouchée, d’une lame en silex blond est arrondie par une usure prononcée ; c’est le cas aussi, mais à un moindre degré, d’un éclat épais taillé en forme de grattoir.

55Armatures tranchantes (56 ex.).– Les armatures tranchantes, au nombre de cinquante-six (petits fragments compris), sont façonnées indistinctement dans des lames ou dans des éclats, principalement de silex blonds du Berry et du Sénonais puisque deux seulement sont en silex ocre-jaune d’origine locale. Elles se caractérisent par leurs retouches qui sont abruptes, semi-abruptes, envahissantes, unifaciales ou bifaciales, leur forme qui est triangulaire ou trapézoïdale, étroite ou large, leur module qui est petit, moyen ou grand ; la partie tranchante des petites armatures mesure 1,5 cm et celle des plus grandes 3,5 cm.

56Les armatures à retouches abruptes, avec vingt-huit individus caractérisés (fig. 32, nos 21 à 30 ; fig. 33, nos 1 à 18), occupent en nombre le premier rang ; elles sont trois fois plus souvent trapézoïdales que triangulaires, de module surtout moyen, et taillées au moins dans dix cas dans des lames. Les retouches sont plus souvent abruptes, voire très abruptes, que semi-abruptes. Leur direction et leur combinaison sont très variables ; dix armatures ont des retouches directes (fig. 32, nos 21 à 30), deux fois avec quelques retouches rasantes sur face plane (nos 29 et 30) ; huit ont des retouches alternes (fig. 33, nos 1 à 8), deux des retouches inverses (nos 9 et 10), cinq des retouches directes d’un côté et croisées de l’autre (nos 11 à 15) et trois des retouches croisées (nos 16 à 18).

57Les armatures à retouches bifaciales sont un peu moins nombreuses (vingt-deux individus). Sept sont tirées de lames dont elles ont gardé les arêtes. Les pièces à retouches marginales semi-abruptes sur face plane et envahissantes sur face convexe sont triangulaires ou trapézoïdales (fig. 33, nos 19 à 29) ; leur module est moyen ou petit. Une seule armature, de forme triangulaire, est travaillée en retouches bifaciales couvrantes (n° 30).

58Armatures perçantes (13 ex.).– Les treize armatures perçantes répertoriées sont tirées en apparence de simples éclats de silex qui appartiennent à toutes les variétés reconnues. Elles sont taillées à retouches plates, moins souvent couvrantes qu’envahissantes, semi-abruptes et marginales dans deux cas seulement. Les dix pièces morphologiquement complètes se distribuent entre six types ; deux sont foliacées, l’une large à retouches marginales partielles et l’autre étroite du genre « feuille de gui » (fig. 33, nos 31 et 32) ; deux sont triangulaires à base droite (nos 33 et 34), quatre triangulaires à base légèrement concave (fig. 34, nos 1 et 2) et une triangulaire à base convexe (n° 3) ; une enfin est losangique avec quelques traces de goudron subsistant à sa base (n° 4).

59Tranchets (9 ex.).– La série comporte huit objets complets et un fragment, de modèle allongé et à bords parallèles pour quatre d’entre eux, de modèle court pour deux et très court pour trois autres. Si l’on excepte deux de ces derniers, la section des outils est en gros plan-convexe ; la face dorsale est taillée en cintre à retouches couvrantes ; mais la face ventrale est traitée en retouches assez plates habituellement bilatérales, mais unilatérales dans un cas et affectant seulement le talon dans un autre. Les pièces allongées ont des bords parallèles (fig. 34, nos 7 et 9). Les pièces courtes ont une forme plutôt quadrangulaire (n° 6) ou ogivale (nos 8 et 10).

Fig. 34.– Niveau 9. Matériel lithique taillé. 1-2, pointes ogivales à base concave, à retouches bifaciales envahissantes ; 3, pointe triangulaire à base convexe, à retouches bifaciales rasantes ; 4, pointe losangique à retouches directes couvrantes et retouches inverses rasantes (traces de goudron de fixation) ; 5, pièce épaisse triangulaire à biseau cintré, à retouches couvrantes sur face convexe et rasantes surface plane (ciseau) ; 6-10, pièces épaisses à biseau rectiligne ou légèrement cintré, à retouches couvrantes sur face convexe et rasantes surface plane (ciseaux) ; 11-12, pièces épaisses triangulaires à retouches abruptes directes (tranchets).Matériel lithique poli. 13, lame plate en ankaramite, aux joues partiellement polies, réutilisée comme retouchoir ; 14, lame en pélite chloriteuse, de silhouette quadrangulaire, à tranchant faiblement cintré ; 15, fragment de lame étroite en pélite quartzeuse, à talon pointu ; 16, lame en actinotite, à tranchant élargi et fortement cintré ; 17, petite lame triangulaire en pyroxénite, à tranchant moyennement cintré ; 18, petite lame à tranchant oblique (tranchet), taillée dans un éclat d’actinotite ; 19, masse ovoïde perforée en calcaire fin dur.

Fig. 34.– Niveau 9. Matériel lithique taillé. 1-2, pointes ogivales à base concave, à retouches bifaciales envahissantes ; 3, pointe triangulaire à base convexe, à retouches bifaciales rasantes ; 4, pointe losangique à retouches directes couvrantes et retouches inverses rasantes (traces de goudron de fixation) ; 5, pièce épaisse triangulaire à biseau cintré, à retouches couvrantes sur face convexe et rasantes surface plane (ciseau) ; 6-10, pièces épaisses à biseau rectiligne ou légèrement cintré, à retouches couvrantes sur face convexe et rasantes surface plane (ciseaux) ; 11-12, pièces épaisses triangulaires à retouches abruptes directes (tranchets).– Matériel lithique poli. 13, lame plate en ankaramite, aux joues partiellement polies, réutilisée comme retouchoir ; 14, lame en pélite chloriteuse, de silhouette quadrangulaire, à tranchant faiblement cintré ; 15, fragment de lame étroite en pélite quartzeuse, à talon pointu ; 16, lame en actinotite, à tranchant élargi et fortement cintré ; 17, petite lame triangulaire en pyroxénite, à tranchant moyennement cintré ; 18, petite lame à tranchant oblique (tranchet), taillée dans un éclat d’actinotite ; 19, masse ovoïde perforée en calcaire fin dur.

60Deux pièces de forme triangulaire, à retouches abruptes, sont taillées dans des éclats épais et ne peuvent de ce fait être considérées comme des armatures ; on a plutôt affaire ici à des tranchets (fig. 34, nos 11 et 12).

61Pièces à retouches bifaciales (2 ex.).– Une pièce quadrangulaire peu épaisse, large de 4 cm, est taillée sur ses deux faces, sans doute par percussion, à éclats très plats ; il est difficile de dire s’il s’agit d’une ébauche ou d’un outil déjà fonctionnel. Une autre pièce, travaillée en retouches écailleuses, ressemble à une espèce de petit tranchoir.

62Nous n’incorporons pas dans ce décompte général une quinzaine de lames et d’éclats laminaires, non plus qu’une vingtaine d’éclats, qui présentent des retouches limitées ou plus souvent des esquilles évoquant une utilisation occasionnelle.

Matériel lithique poli (roches « vertes »)

63Les roches vertes employées pour la confection de l’outillage poli, déterminées à partir de fragments et d’éclats d’outils polis ou d’éclats bruts, sont assez variées. Elles peuvent être originaires de la zone alpine comme la micro-diorite, la pyroxénite, l’épidotite et l’éclogite, du Massif Central comme l’ankaramite, des Vosges comme la pélite chloriteuse ou quartzeuse et la siltite gréseuse, enfin probablement du Haut-Clunisois comme l’actinotite, roche très présente par exemple dans la station de Champ-Villars, en Tournugeois (Duriaud et alii, 1983 ; Ricq-de Bouard, 1996).

64Lames de haches (3 ex.).– Une lame lourde, de silhouette quadrangulaire, en roche verte très dense (pélite chloriteuse), possède un tranchant acéré, mais le talon est une simple cassure dont les arêtes ont été adoucies par abrasion (fig. 34, n° 14). D’une lame, probablement longue, en roche brun sombre (pélite quartzeuse), subsiste un talon modelé en pointe par piquetage et polissage (n° 15). Une lame fragmentaire, épaisse et de section ovalaire, en roche gris sombre mouchetée de points verdâtres (actinotite), présente un tranchant élargi et arrondi en cintre (n° 16).

65Petites lames (2 ex.).– Une petite lame triangulaire, longue de 4 cm, aux joues totalement polies, est taillée par piquetage dans une roche vert foncé (pyroxénite) (fig. 34, n° 17). Un petit tranchet est façonné par polissage dans un éclat tiré d’une pièce plus grosse en roche vert noirâtre (actinotite probable) (n° 18).

66Lame réutilisée (1 ex.).– Une pièce plate, aux joues partiellement polies, en roche vert sombre (ankaramite), a été martelée sur deux de ses chants et peut avoir servi de percuteur ou de retouchoir (fig. 34, n° 13).

67Masse perforée (1 ex.).– Un fragment d’une masse perforée, de profil piriforme, de 7 cm de diamètre environ, a été mise en forme, essentiellement par piquetage, dans un morceau de calcaire fin très cohérent, de couleur crème ; la perforation, à double cône, irrégulière et ondée, mesure 1,3 cm de diamètre dans sa partie médiane (fig. 34, n° 19). La collection Loydreau conserve plusieurs masses perforées en calcaire de ce type (Déchelette, 1908, fig. 187).

Matériel lithique grenu et abrasif (granités, grès)

68Les objets de pierre rugueuse ou abrasive utilisés pour la mouture, le broyage, le polissage et l’aiguisage, ont une surface fonctionnelle généralement préparée par piquetage ou « bouchardage », puis transformée et régularisée par l’utilisation. Les parties anguleuses des blocs dans lesquels ils sont façonnés sont presque toujours abattues et arrondies suivant la même technique.

69Les roches retenues pour confectionner ces matériels ne se trouvent pas naturellement au sommet du plateau de Chassey. Il s’agit en effet de granités, de gneiss et de grès provenant dans leur grande majorité des formations anciennes de la vallée de la Dheune et de ses tributaires (Garcia, Petit, dans ce volume) Les granites (granite à muscovite et granité porphyroïde) peuvent se trouver dans les affleurements du socle hercynien de Sampigny-lès-Maranges situés à 4 km du site néolithique, dans la vallée de la Cozanne (voir infra fig. 159). Le gneiss peut avoir été ramassé, au plus près, dans la Forêt des Igaux au sud-ouest de Saint-Mard-de-Vaux, à 9 ou 10 km du site. Les grès sont de deux types. Les grès roses feldspathiques (ou arkose) peuvent provenir des formations du Trias gréseux qui affleurent à 3 km seulement à l’entrée de la vallée de la Cozanne à Cheilly-lès-Maranges. Les grès blonds en plaquettes, souvent très fins, sont issus des formations du Rhétien qui existent au pied même de la montagne de Chassey sur son versant occidental et se développent jusqu’à Saint-Léger-sur-Dheune.

70Les outils en question sont souvent réduits à de petits fragments, de sorte que leur fonction réelle n’est pas toujours déterminable. Les objets les plus lourds et les plus encombrants, fragments de meules et de broyons, ont été recueillis presque tous sur le bord du plateau dans la zone naturelle de rejets.

71Meules (6 ex.?).– Deux types de roches sont employés sélectivement pour la fabrication des meules dormantes en raison de leur assez forte granulométrie : un granité à muscovite et un grès feldspathique (arkose). Il est possible de distinguer deux modèles de meules, l’un en forme de bloc parallélépipédique lourd et stable, l’autre en forme de plaque plus facile à déplacer. Deux meules, conservées à moitié, en sont les exemples. L’une, en granité à muscovite, épaisse de 14 cm et large de 33 cm, devait mesurer 50 cm de longueur et peser plus de 40 kg (fig. 35, n° 1). L’autre, en granité à muscovite également, en forme de plaque épaisse de 8 cm, large de 28 cm, devait avoir à peu près la même longueur et peser entre 20 et 25 kg (fig. 36, n° 1). Les arêtes et les angles des blocs dans lesquels sont faites les meules sont soigneusement piquetés comme a dû l’être la face active avant sa mise en fonction. La plage active a une section longitudinale plus ou moins concave et une section transversale légèrement convexe ; elle présente quelquefois des stries longitudinales inscrites par le passage du broyon (fig. 36, n° 1).

Fig. 35.– Niveau 9. Matériel lithique grenu et abrasif. 1, meule dormante plate ; 2-6, broyons plats, discoïde (n° 2), ovalaire (n° 4), semi-circulaire (n° 5) et rectangulaire (n° 6) ; 7, broyon épais. Nos 1, 5-7, granite ; nos 2-4, grès.

Fig. 35.– Niveau 9. Matériel lithique grenu et abrasif. 1, meule dormante plate ; 2-6, broyons plats, discoïde (n° 2), ovalaire (n° 4), semi-circulaire (n° 5) et rectangulaire (n° 6) ; 7, broyon épais. Nos 1, 5-7, granite ; nos 2-4, grès.

Fig. 36.– Niveau 9. Matériel lithique grenu et abrasif. 1, meule dormante épaisse ; 2, polissoir à surfaces usées et à rainures ; 3, 6, molettes à surface active cintrée ; 4, molette à surface active convexe ; 5, aiguisoir portable à faces concaves. N°s 1, 3, granite à muscovite ; nos 2, 5, grès ; n° 4, quartz ; n° 6, chaille. Nos 1-2, échelle A ; nos 3-6, échelle B.

Fig. 36.– Niveau 9. Matériel lithique grenu et abrasif. 1, meule dormante épaisse ; 2, polissoir à surfaces usées et à rainures ; 3, 6, molettes à surface active cintrée ; 4, molette à surface active convexe ; 5, aiguisoir portable à faces concaves. N°s 1, 3, granite à muscovite ; nos 2, 5, grès ; n° 4, quartz ; n° 6, chaille. Nos 1-2, échelle A ; nos 3-6, échelle B.

72Broyons (9 ex.).– Les broyons (ou meules traînantes) appariés aux meules dormantes semblent répondre à trois modèles. Le plus courant (sept exemplaires) comprend des plaquettes épaisses de 5 à 6 cm, longues de 30 à 35 cm. larges de 12 à 15 cm, de forme ovalaire, semi-circulaire ou subrectangulaire (fig. 35, nos 3 à 6). Les autres sont représentés d’une part par un broyon en forme de disque plat, de 15 cm environ de diamètre (n° 2), de l’autre par un broyon aussi long que les précédents, mais plus étroit et plus épais (n° 7). Sur tous les modèles, comme pour les meules, les angles et les arêtes sont soigneusement arrondis par piquetage, ce qui donne des outils bien en mains. La face active, généralement très régulière, présente un profil concave en long et convexe en travers. Les rayures transversales observables sur quelques pièces indiquent le sens dans lequel la pièce était mobilisée (n° 4). Les roches dans lesquelles sont taillés les broyons sont, comme pour les meules, le granité à muscovite et le grès feldspathique, à l’exception d’un exemplaire en rhyolite originaire du massif du Morvan et qui pourrait avoir été recueilli à quelques 50 km, au nord du bassin d’Autun.

73Molettes (7 ex.).– Des petits blocs de pierre de 200 à 400 g ont servi à écraser diverses matières, par pression et par un mouvement soit oscillant, soit roulant, ce qui explique leur surface tantôt convexe, tantôt cintrée. Les nodules de chaille locale semblent avoir été appréciés en raison de leur taille et de leur texture rugueuse assez fine. Un petit bloc, de 310 g, de granité rose à gros grains, a été arrondi en forme de cylindre par un travail en pression et en roulement (fig. 36, n° 3). Deux autres molettes, faites dans des galets de quartzite, présentent une face arrondie, extrêmement polie et brillante comme si la matière traitée avait été d’un grain extrêmement fin (n° 4) ; l’un des exemplaires, carié, incite à rechercher l’origine de ces galets dans la vallée de la Saône. L’une des quatre molettes en chaille, a des arêtes piquetées et une surface d’écrasement bombée et très lisse (fig. 36, n° 6).

74Aiguisoirs (4 ex.?).– Des morceaux de grès blond du Rhétien, compact et à grain très fin, qui montrent une surface usée un peu concave, paraissent avoir été extraits de plaquettes épaisses de 3 à 4 cm. Ils ont servi à polir ou aiguiser des objets en pierre ou en matières dures animales. L’un d’eux, entier, est une plaquette polygonale dont les deux faces sont creusées par usure (fig. 36, n° 5) ; il s’agit d’un outil « portable », destiné, peut-on supposer, à raviver le tranchant des lames de hache en pierre qu’elles aient été libres ou en place dans leur gaine.

75Polissoirs (1 ex.).– Un fragment d’un gros bloc de grès du Rhétien, de section rectangulaire, montre de larges surfaces concaves usées et, sur deux côtés, des cannelures bien creuses, à fond arrondi, qui ont dû permettre la mise en forme et le polissage à la fois des joues et des côtés des lames de haches en roches vertes ou encore d’outils en os (fig. 36, n° 2).

Industrie céramique

Observations techniques

76Comme dans le niveau précédent, les céramiques apparaissent de très bonne qualité. La cuisson, toujours maîtrisée, est essentiellement réductrice. Les couleurs sombres, brunes plus ou moins foncées, sont les plus courantes ; elles caractérisent surtout les vases aux parois fines, aux surfaces polies, souvent brillantes. Les couleurs plus claires, beiges ou oranges, distinguent plutôt les vases aux parois plus épaisses, aux surfaces moins finies, simplement lissées. La régularité des surfaces est un caractère dominant. Lissage et polissage sont de règle ; le polissage représente même, selon C. Colas, les deux tiers des finitions extérieures (Colas, 2000). Les surfaces internes sont généralement soignées. Les vases les plus élaborés ont des parois très fines, comprises entre 4 et 6 mm.

77Les pâtes contiennent un dégraissant en général bien calibré, jamais de grande taille. L’aspect presque toujours anguleux des cristaux incorporés confirme l’utilisation prédominante de roches concassées. Le dégraissant le plus commun est à base de granite, plus probablement roche broyée qu’arène en cours de formation. D’autres dégraissants ont été utilisés, peut-être un sable granitique qui, comme le granité lui-même, se trouve localement, mais aussi de la calcite, des coquilles, voire de la chamotte, souvent ajoutés au dégraissant granitique principal. Pour quelques vases aux parois épaisses la pâte est enrichie en paillettes de mica, plus souvent doré que blanc, réparties dans la masse et donnant en surface un brillant doré ou argenté plus ou moins visible suivant leur densité et leur grosseur.

78Huit tessons ont été sélectionnés en raison de leur caractère représentatif pour répondre aux questions que le classement macroscopique des fragments de poteries du niveau avait permis de poser. Les analyses dues à F. Chevalier (Chevalier, dans ce volume) montrent que les dégraissants sont constitués de matériaux variés et qu’ils ont été utilisés soit seuls, soit dans des mélanges parfois très élaborés. Dans tous les cas observés, les pâtes intègrent, en tout ou partie, des matériaux qui ont été broyés et qui n’ont fait l’objet d’aucun tri sélectif, bien que les grains se montrent presque toujours bien calibrés. Les exemples retenus illustrent bien cette complexité ; les pâtes contiennent en effet :

  • soit un seul composant provenant d’une roche granitique (matériau vraiment dominant) qui peut être un granité à biotite (éch. 1 et 2) ou un granité à deux micas (éch. 4),

  • soit deux composants, comme de la calcite et un granité à deux micas (éch. 9),

  • soit trois composants comprenant d’un côté, du granite, un calcaire micritique et tantôt de la calcite cristalline (éch. 12), tantôt un calcaire quartzeux (éch. 13), et de l’autre côté, de la calcite, du granité et, ce qui apparaît très exceptionnel, des fragments de céramique ou chamotte (éch. 15),

  • soit enfin quatre composants, à savoir du granité à deux micas, du calcaire micritique, du calcaire quartzeux et de la calcite (éch. 14).

79Les modes de fabrication des récipients sont difficiles à reconnaître, car les traces de montage sont estompées, voire supprimées par les opérations de finition, grattage, lissage et polissage. Les vases aux formes segmentées ont été souvent construits par éléments distincts si l’on en juge par les lignes de fractures situées au niveau des carènes, mais aussi par montage au colombin. Les boutons, les mamelons, tout comme les anses en ruban, paraissent plus souvent collés en appliques que fixés par tenon (fig. 37, nos 9, 10 ; fig. 38, n° 17) ; les baguettes pleines ou multiforées sont presque toujours des cordons façonnés en appliques (fig. 39, nos 12 et 16 ; fig. 40, n° 4).

Rebords

80Parmi les tessons isolés, nous avons dénombré huit cent trente-huit fragments de rebords en principe non « raboutables », que nous avons classés d’après leur forme (jugeant que ces caractères morphologiques discrets participent à la définition du style céramique). Les proportions des types de lèvres représentés, bien qu’une lèvre puisse varier de profil sur la périphérie d’un même récipient, ont au moins une valeur indicative. Dans le groupe des rebords simples, les lèvres sont le plus souvent arrondies (35 %) ou aplaties ou carrées (20 %), plus rarement ogivales (2 %) ou en biseau (1 %). Dans le groupe des rebords asymétriques, qui proviennent de vases à paroi distincte, probablement surtout d’écuelles carénées, les lèvres sont principalement arrondies (38 %), parfois aiguës (2 %), exceptionnellement tronquées (1 %) ou roulées (1 %).

Fonds

81Près de cent fragments de fonds de vases sont identifiables. Il s’agit dans tous les cas de fonds arrondis, qu’ils appartiennent à des vases fins ou à des récipients plus rustiques.

Anses

82On compte deux cent soixante-quatre anses, y compris celles qui équipent les vases aux formes « reconstituables », à savoir deux cent treize éléments complets ou de type reconnaissable et cinquante éléments fragmentaires dont la forme ne peut être identifiée.

83Boutons ronds (8 ex.).– Cinq de ces boutons sont pleins et dans trois cas placés sur le rebord de vases, au contact même de la lèvre, ce qui leur donne une fonction éventuellement décorative (fig. 37, n° 3). Trois autres, bien hémisphériques, ont une perforation basale (n° 2). Un bouton extrêmement petit et cependant perforé est plaqué au flanc d’un godet hémisphérique (fig. 46, n° 12).

84Boutons étirés ou en tenons (2 ex.).– Ce sont des boutons très saillants, en forme de tenons ; l’un d’eux est placé à 3 cm sous le bord d’un vase probablement cylindrique (fig. 37, nos 4 et 5).

85Boutons olivaires (24 ex.).– Les vingt-quatre boutons olivaires répertoriés sont percés dans leur grand axe (fig. 37, nos 6 à 12) ; la perforation mord presque toujours dans la paroi du vase, quelquefois très profondément. Ces boutons mesurent de 1 à 3 cm de longueur. Ils sont installés sur une carène (quatre cas), une convexité de panse (six cas) ou bien au flanc de coupes en calotte sphérique (deux cas). Ils sont principalement fixés en appliques et de ce fait assez souvent décollés (nos 9 et 10).

86Boutons allongés pleins ou tunnelliformes (5 ex.).– Deux boutons allongés, l’un plein, l’autre perforé en long, mesurent 5 cm de longueur (fig. 37, nos 13 et 14) ; trois autres, perforés en long également, mesurent respectivement 2,3 et 4 cm ; le second est placé sous la coupelle d’une assiette à rebord décoré (fig. 47, n° 4).

87Boutons ensellés (6 ex.).– Six boutons courts ou allongés, ensellés, sont perforés dans leur grand axe (fig. 37, nos 15, 16 et 19) ; deux d’entre eux sont assez bas placés, à 6 cm l’un de l’autre, sur la paroi externe d’une coupe en calotte sphérique (fig. 46, n° 4) et deux autres sur la convexité d’une panse.

Fig. 37.– Niveau 9. Matériel céramique. 1, bouton rond plein ; 2, bouton rond à perforation basale ; 3, bouton rond appliqué contre une lèvre ; 4-5, anses en tenon plein ; 6-12, boutons olivaires à perforation basale ; 13, bouton allongé non perforé ; 14, bouton allongé perforé (anse tunnelliforme) ; 15-16, 19, boutons ensellés, perforés en long ; 17, boutons confluents ; 18, bouton plein à bords dressés ; 20-21, boutons pincés perforés en travers ; 22-25, boutons à bords dressés perforés ; 26, bouton prismatique.

Fig. 37.– Niveau 9. Matériel céramique. 1, bouton rond plein ; 2, bouton rond à perforation basale ; 3, bouton rond appliqué contre une lèvre ; 4-5, anses en tenon plein ; 6-12, boutons olivaires à perforation basale ; 13, bouton allongé non perforé ; 14, bouton allongé perforé (anse tunnelliforme) ; 15-16, 19, boutons ensellés, perforés en long ; 17, boutons confluents ; 18, bouton plein à bords dressés ; 20-21, boutons pincés perforés en travers ; 22-25, boutons à bords dressés perforés ; 26, bouton prismatique.

Fig. 38.– Niveau 9. Matériel céramique. 1-2, boutons prismatiques perforés ; 3-5, mamelons perforés ; 6-10, anses en ruban à section ovoïde ; 11-16, anses en ruban à section plate et à bords arrondis ou anguleux (n° 15) ; 17, anse en ruban creusé d’une gorge.

Fig. 38.– Niveau 9. Matériel céramique. 1-2, boutons prismatiques perforés ; 3-5, mamelons perforés ; 6-10, anses en ruban à section ovoïde ; 11-16, anses en ruban à section plate et à bords arrondis ou anguleux (n° 15) ; 17, anse en ruban creusé d’une gorge.

Fig. 39.– Niveau 9. Matériel céramique. 1-2, anses en ruban à dos creusé d’une gorge ; 3, anse en ruban creusé d’une gorge, flanquée de deux petits boutons pleins ; 4-6, anses en boudin ; 7-8, languettes à grosse perforation verticale ; 9-11, languettes (pleine, monoforée et biforée) ; 12-16, segments de baguettes multiforées ; 17-18, baguettes multiforées à extrémité adoucie.

Fig. 39.– Niveau 9. Matériel céramique. 1-2, anses en ruban à dos creusé d’une gorge ; 3, anse en ruban creusé d’une gorge, flanquée de deux petits boutons pleins ; 4-6, anses en boudin ; 7-8, languettes à grosse perforation verticale ; 9-11, languettes (pleine, monoforée et biforée) ; 12-16, segments de baguettes multiforées ; 17-18, baguettes multiforées à extrémité adoucie.

88Boutons pincés (6 ex.).– Ces boutons ronds sont rétrécis par un pincement bilatéral et perforés à partir de ces facettes ; l’un d’eux est fixé à l’extérieur d’une coupe en calotte sphérique (fig. 37, nos 20 et 21).

89Boutons confluents (2 ex.).– Deux petits boutons pleins confluents sont collés sur une carène (fig. 37, n° 17) et deux autres en pleine paroi.

90Boutons à bords dressés (11 ex.).– Les boutons à bords dressés sont tous perforés en long (fig. 37, n°s 22 à 25), sauf un (n° 18). Ils mesurent de 1 à 3 cm. L’un d’eux se place sous le rebord d’une coupe en calotte sphérique (n° 23) et deux autres sont appliqués sur la carène de petits vases à paroi distincte et à ressaut (fig. 43, n° 3).

91Boutons polyédriques (6 ex.).– Six boutons diffèrent des précédents par leur profil transversal un peu anguleux et leur forme prismatique (fig. 38, nos 1 et 2) ; ils sont perforés à partir des faces triangulaires ; ils mesurent entre 1 et 2,5 cm ; l’un d’eux, de petite taille, est fixé à la paroi d’une coupe en calotte sphérique (n° 2).

92Mamelons perforés (5 ex.).– Cinq mamelons, masses d’argile appliquées, modelées en bosse plus ou moins saillante et perforées, proviennent de vases à paroi épaisse (fig. 38, nos 3 à 5).

93Anses en ruban (91 ex.).– Ces anses sont formées d’un ruban de terre généralement tordu en cintre et fixé à la paroi des vases soit par collage, soit plus rarement par tenonnage ; les rubans sont au moins deux fois plus larges qu’épais. Les anses de ce modèle, au nombre de quatre-vingt-onze, entières ou fragmentaires, peuvent se classer suivant leur taille et leur forme (fig. 38, nos 6 à 17 ; fig. 39, nos 1 à 3). Les plus grosses (seize individus) sont des rubans larges de 3 à 4 cm, à embase large de 4 à 7 cm, dont la section est plus souvent biconvexe que réellement plate (fig. 38, nos 8 à 10). Elles garnissent de gros récipients du genre vases à provision. Une anse large, de section concave, est flanquée (à sa base ou à son sommet) de deux petits boutons pleins (fig. 39, n° 3).

94Les anses en ruban de taille moyenne, les plus nombreuses (cinquante-quatre individus), mesurent 2 à 3 cm de largeur au sommet et 4 à 5 cm à la base. Leur profil en long est en général cintré, parfois un peu triangulaire ou carré (fig. 38, n° 16) ; leur section est en général plan-convexe et plate dans deux cas ; le dos est nettement concave dans quatre cas (fig. 39, nos 1 à 3). Il se peut que trois de ces rubans creusés d’une gorge longitudinale appartiennent à un même récipient.

95Les petites anses en ruban (vingt et un individus) copient les gros modèles, mais leur largeur est inférieure à 2 cm. Deux sont creusées en long (fig. 38, n° 17). Trois sont appliquées sous le rebord de petits vases aux parois dressées.

96Anses en boudin (16 ex.).– On en compte seize, entières ou fragmentaires. Les plus grandes ont 6 à 7 cm d’emprise à la base et la plus petite 3,5 cm (fig. 39, nos 4 à 6). Elles équipent toutes des vases non lustrés et les quatre plus grosses des vases probablement de grande taille à la surface plus ou moins soignée.

97Languettes (7 ex.).– Trois épaisses languettes légèrement redressées, à grosse perforation, équipaient des vases de grand volume (fig. 39, nos 7 et 8). Un récipient ovoïde à col peu marqué devait être muni de deux languettes opposées qui n’étaient peut-être pas perforées, mais il ne subsiste que la base de l’une d’elles (fig. 44, n° 11). Deux languettes de petite taille sont pleines, l’une décollée de son support et l’autre appliquée contre le rebord d’un petit vase apparemment cylindrique (fig. 39, n° 9). Les deux autres, respectivement à simple et à double perforation verticale, sont placées sous le rebord de vases, probablement de coupelles, à paroi raide (nos 10 et 11).

98Baguettes multiforées (14 ex.).– On dénombre, à partir de seize fragments, quatorze baguettes originales dont aucune n’est complète (fig. 39, nos 12 à 18 ; fig. 40, nos 1 à 6). Quatre segments montrent que les baguettes sont façonnées de préférence à partir de colombins collés au vase (fig. 39, nos 12 et 16), mais il se peut que certaines aient été modelées à même la paroi du récipient (n° 14). Elles sont placées, sauf exception (n° 13), sur une ligne d’inflexion de la paroi. Les baguettes se terminent en adouci (fig. 39, n° 17 ; fig. 40, nos 1 à 3) ou bien de façon abrupte (nos 5 et 6). Elles font plus ou moins saillie et leur section transversale est soit arrondie, soit trapézoïdale. Les perforations se regroupent de manière classique en deux batteries distinctes placées aux extrémités des baguettes ; la série la plus développée compte au moins quatorze trous (fig. 40, n° 5). Tous ces éléments de suspension ont équipé des récipients fins du genre écuelles ou jattes, à paroi rentrante dans deux cas.

99Plaquette multiforée (1 ex.).– Une petite plaquette presque ronde, au bord bien abrupt, percée de quatre trous, était appliquée sur un vase à la technique soignée (fig. 40, n° 7).

100Poignées plates (6 ex.).– Sur six fragments de poignées plates, cinq sont du modèle large aux bords dressés et aux faces très légèrement convexes (fig. 40, nos 8 à 11) et une du modèle étroit de section rectangulaire (n° 12). L’une des poignées plates, aux bords légèrement convexes, se termine au carré (n° 10) ; les fragments de deux autres montrent que leur largeur tend à diminuer en direction de leur point d’attache au récipient qu’elles équipent. Sur un fragment très réduit, la poignée semble prolonger la courbe du fond d’une coupelle, apparemment à bord droit (n° 8), analogue à une louche à coupelle carénée de la collection Loydreau (Thevenot, 1969, pl. 12, n° 5) ; mais il semble que le plus souvent la poignée ait une position redressée (ibid., pl. 12, n° 6).

Fig. 40 Niveau 9. Matériel céramique. 1 -3, baguettes multiforées à extrémité adoucie ; 4, segment de baguette multiforée ; 5-6, baguettes multiforées à extrémité abrupte ; 7, plaquette ronde quadriforée ; 8, départ de poignée plate et de la coupelle attenante (louche) ; 9-11, poignées plates ; 12, poignée étroite à section quadrangulaire ; 13, poignée-tige à extrémité tronquée ; 14, poignée-tige à extrémité ronde.

Fig. 40 Niveau 9. Matériel céramique. 1 -3, baguettes multiforées à extrémité adoucie ; 4, segment de baguette multiforée ; 5-6, baguettes multiforées à extrémité abrupte ; 7, plaquette ronde quadriforée ; 8, départ de poignée plate et de la coupelle attenante (louche) ; 9-11, poignées plates ; 12, poignée étroite à section quadrangulaire ; 13, poignée-tige à extrémité tronquée ; 14, poignée-tige à extrémité ronde.

101Poignées-tiges (3 ex.).– Deux extrémités de poignées-tiges, l’une fine de section arrondie, l’autre plus large de section ovalaire, doivent appartenir à des cuillères à bouche, mais la forme des coupelles n’est pas connue (fig. 40, nos 13 et 14).

Formes nues

102La liste des vases du niveau 9 dont nous avons pu reconstituer la silhouette reprend dans l’ensemble le répertoire des formes que nous avons décrites à partir des pièces de la collection Loydreau (Thevenot, 1969) ; toutes cependant ne sont pas figurées, à l’instar des écuelles ou des bassins carénés à paroi rentrante dotés de baguettes multiforées qui sont représentés par des fragments trop minimes. Près de trois cents formes ont été reconnues (NMI), mais seulement cinquante ont pu être restituées graphiquement de façon assez complète.

103Vases à paroi distincte et carène anguleuse (93 ex.).– Du niveau 9 proviennent cent vingt fragments de carènes qui ne permettent pas de restituer plus d’une quinzaine de formes, mais d’identifier quatre-vingt-treize récipients. Les carènes sont en général vives ou à peine arrondies. Il est difficile, vu la petitesse générale des tessons, de préciser le nombre des parois rentrantes, verticales ou sortantes ; mais ces dernières semblent prédominer. Les rebords ont une lèvre le plus souvent asymétrique, arrondie ou exceptionnellement roulée. Suivant leurs proportions, leurs dimensions et leur contenance, on peut identifier (suivant le vocabulaire habituel) des gobelets, des bols, des écuelles et des jattes. Dans trois cas les carènes se raccordent en angle droit à un fond très peu bombé, voire plat (fig. 41, n° 1) ; il se peut que l’on ait affaire alors à des couvercles. La qualité technique des vases à carène anguleuse est généralement très bonne ; les formes sont symétriques et les surfaces très souvent lustrées.

Fig. 41.– Niveau 9. Matériel céramique. 1-4, coupes à carène anguleuse, à paroi distincte (verticale, sortante ou rentrante) et à fond très peu convexe ; 5-6, gobelets à carène anguleuse et à paroi rentrante ; 7-12, profils de carènes anguleuses ; 13-17, écuelles à carène anguleuse et à paroi plus ou moins sortante ; 18, écuelle à carène anguleuse et à paroi haute et droite.

Fig. 41.– Niveau 9. Matériel céramique. 1-4, coupes à carène anguleuse, à paroi distincte (verticale, sortante ou rentrante) et à fond très peu convexe ; 5-6, gobelets à carène anguleuse et à paroi rentrante ; 7-12, profils de carènes anguleuses ; 13-17, écuelles à carène anguleuse et à paroi plus ou moins sortante ; 18, écuelle à carène anguleuse et à paroi haute et droite.

104Les vases reconstituables (les mesures indiquées sont prises au diamètre maximal des récipients) sont une coupe et deux coupelles à paroi basse respectivement verticale, sortante et rentrante, de 19, 13 et 11,5 cm de diamètre (fig. 41, nos 1, 2 et 4), deux bols à paroi rentrante, de 12 et 15 cm de diamètre, dont l’un est pourvu d’un bouton perforé (nos 5 et 6), sept écuelles plus ou moins profondes, à paroi verticale ou sortante, de diamètre compris entre 17 et 22 cm (nos 14 à 18).

105Les formes carénées comprennent aussi deux jattes à paroi sortante, de 29 et 26 cm de diamètres respectifs (fig. 41, n° 13 ; fig. 42, n° 1) et un bol à paroi très haute (fig. 42, n° 3). Les grands vases carénés à paroi rentrante, équipés de baguettes multiforées ne sont identifiés qu’à partir de fragments (fig. 40, nos 1 et 2).

106Vases à paroi distincte et carène ronde (28 ex.).– Les vases à paroi distincte et carène mousse ou ronde sont moins nombreux que les précédents. On compte toutefois une trentaine de fragments de carènes bien identifiables pour un total approximatif de vingt-huit individus dont seulement huit sont reconstituables. Ils sont techniquement traités comme les vases à carène vive, cependant une écuelle à paroi très haute et carène arrondie a une surface rugueuse d’aspect grésé (fig. 42, n° 11).

107Comme les récipients précédents, les vases à carène ronde se répartissent entre formes hautes et formes basses (fig. 42, nos 4 à 16) et leurs diamètres varient de celui du gobelet (n° 13) à celui de l’écuelle. Deux écuelles profondes, du type dénommé parfois marmite, l’une de 16,5 cm et l’autre de 19 cm de diamètre à la carène, présentent sur leur convexité des boutons olivaires perforés (nos 4 et 6). Un vase, à fond sans doute très peu bombé, de 16,5 cm de diamètre, se distingue de ces formes plutôt classiques par une carène renflée que met en saillie une paroi concave, haute et dressée (n° 11)

108Les formes basses reconstituées comptent une écuelle, au fond bien bombé, à paroi légèrement sortante de hauteur moyenne (fig. 42, n° 8), deux écuelles offrant les mêmes caractéristiques morphologiques, l’une, à paroi assez évasée, à lèvre plate (n° 7) et l’autre, à paroi faiblement sortante et fond peu convexe (n° 9) ; le diamètre à l’ouverture de ces vases est respectivement de 20,5, 20 et 24 cm.

109Deux récipients plus petits, du genre gobelet, ont une carène arrondie ; le mieux conservé, de 10,5 cm de diamètre, a une paroi haute et bien évasée (fig. 42, n° 13).

110Vases à paroi soulignée par un ressaut (24 ex.).– Les vases à ressaut sont représentés par vingt-sept fragments que nous pensons appartenir à vingt-quatre récipients différents ; six d’entre eux permettent de restituer des formes. Il s’agit d’une écuelle assez plate, à paroi légèrement rentrante, de 16 cm de diamètre (fig. 43, n° 1), d’un bol très galbé, à paroi rentrante, de 13 cm de diamètre, dont la carène porte, bien détaché du ressaut, un bouton à bords dressés non perforé (n° 3), et de quatre petits godets à paroi dressée de 6 à 9 cm de diamètre (nos 2 et 4 à 6).

111Ces récipients s’apparentent aux écuelles carénées par la qualité de leur façonnage et de leur lustré. Le ressaut affecte la paroi elle-même et crée un retrait un peu au-dessus de la convexité de la panse (fig. 43, nos 1 et 3) ou bien accentue la ligne de contact entre le fond et la paroi (nos 2 et 4 à 6).

112Vases subcylindriques (12 ex.).– Un certain nombre de fragments de rebords, très rectilignes, pourraient être rattachés à des vases de forme subcylindrique, généralement élevée ; nous pouvons en retenir une douzaine sans risque d’erreur (fig. 43, nos 7 à 9). Aucune forme n’est complète ; le fond devait être naturellement rond. À la partie supérieure du vase la paroi esquisse parfois une légère inflexion (n° 9). Il y a peu de récipients de grande contenance ; le diamètre oscille le plus souvent entre 10 et 20 cm.

113Vases ovoïdes (15 ex.).– Ces vases de forme élevée se distinguent des exemplaires précédents en ce que leur corps se resserre progressivement vers le haut ; la différence de diamètre entre l’ouverture et la convexité maximale de la panse est généralement peu marquée. Le rebord se situe dans le prolongement de la courbure de la panse ou esquisse un évasement qui ne détermine toutefois pas un col (fig. 43, n° 10) ; la lèvre est arrondie, rarement amincie (n° 11), aplatie ou écrasée formant bourrelet (n° 14). Il n’est pas possible de dénombrer exactement les vases ovoïdes à partir des seuls fragments de rebords, car certains peuvent appartenir à des écuelles carénées à paroi ren trente par exemple ; mais on peut estimer leur nombre à une quinzaine. Les modes de préhension qu’ils portent sont des anses perforées, mamelons, rubans ou boudins, toujours assez haut placées, sans doute par paire (fig. 43, nos 10, 12 et 15 ; fig. 44, nos 1 et 8) ; il est probable que tous les vases de la catégorie devaient en être dotés.

Fig. 42.– Niveau 9. Matériel céramique. 1-2, écuelles à carène anguleuse et à paroi sortante ; 3, bol à carène anguleuse et à paroi haute sortante ; 4, écuelle à carène ronde basse dotée de deux boutons olivaires perforés rapprochés ; 5-6, écuelles à carène très galbée ; 7-9, écuelles à carène ronde ; 10, 14-16, carènes plus ou moins arrondies ; 11-12, bols à carène ronde et paroi haute ; 13, gobelet à carène ronde.

Fig. 42.– Niveau 9. Matériel céramique. 1-2, écuelles à carène anguleuse et à paroi sortante ; 3, bol à carène anguleuse et à paroi haute sortante ; 4, écuelle à carène ronde basse dotée de deux boutons olivaires perforés rapprochés ; 5-6, écuelles à carène très galbée ; 7-9, écuelles à carène ronde ; 10, 14-16, carènes plus ou moins arrondies ; 11-12, bols à carène ronde et paroi haute ; 13, gobelet à carène ronde.

Fig. 43.– Niveau 9. Matériel céramique. 1, écuelle à paroi rentrante dégagée par un ressaut ; 2-3, gobelets à paroi rentrante dégagée par un ressaut ; 4-6, gobelets à paroi verticale dégagée par un ressaut ; 7-9, vases cylindriques ; 10, 12, 15, vases ovoïdes dotés d’anses en ruban ou en bouton ; 11, 13, 14, vases ovoïdes.

Fig. 43.– Niveau 9. Matériel céramique. 1, écuelle à paroi rentrante dégagée par un ressaut ; 2-3, gobelets à paroi rentrante dégagée par un ressaut ; 4-6, gobelets à paroi verticale dégagée par un ressaut ; 7-9, vases cylindriques ; 10, 12, 15, vases ovoïdes dotés d’anses en ruban ou en bouton ; 11, 13, 14, vases ovoïdes.

114Les volumes varient notablement puisque certains récipients ont moins de 10 cm de diamètre (fig. 44, n° 9) et d’autres 25 à 30 cm (n° 11) ; le vase qui a le plus fort diamètre (n° 11) se distingue des autres par sa forme plus accentuée, sa pâte très micacée et ses anses en languettes pleines redressées. Les vases ovoïdes ont plus couramment un diamètre compris entre 15 et 20 cm.

115Nous classons dans cette catégorie un vase en forme d’ovale orienté à l’horizontale, d’excellente technique, de 24 cm de diamètre, à lèvre éversée, qui devait certainement être doté d’une ou de deux anses (fig. 45, n° 1).

116Vases globuleux à col naissant (5 ex.).– Cette catégorie comprend des vases de profil sinueux à corps globuleux ou ovoïde dont le rebord se creuse pour former un col concave de diamètre légèrement inférieur à celui de la panse ; ils diffèrent des vases à carène ronde par le développement plus ample de la panse. Nous y inscrivons cinq vases dont un vase profond de plus de 20 cm de diamètre (fig. 45, n° 5).

117Vases à col (14 ex.).– Entrent dans cette série des vases au corps globuleux, sphériques ou ovoïdes, dotés d’une ouverture étroite formant soit un col dégagé qui prolonge la courbure du corps en s’évasant plus ou moins (fig. 45, nos 4, 6 et 13 à 15), soit un col dressé presque cylindrique, comme ajouté à la panse (nos 9, 11 et 12). Ce sont principalement les fragments de col qui permettent d’identifier ces formes ; nous en retenons quatorze.

118Quelques exemplaires à surface lissée et paroi mince sont de petite taille (fig. 45, nos 7, 10 et 15) ; l’un d’eux, au corps sphérique de 11 cm de diamètre, est équipé de deux boutons perforés (n° 17). D’autres vases, à paroi épaisse, ont un corps volumineux et des ouvertures dont le diamètre est compris entre 10 et 13 cm (nos 9, 12 et 16). L’un d’eux, à paroi épaisse, se singularise par sa pâte pétrie de paillettes de mica doré (n° 9). Un autre apparaît exceptionnel du fait que sa pâte intègre de façon inhabituelle un dégraissant calcaire (n° 16) et que ses anses en boudin fixées à l’équateur de la panse, sont de manière inaccoutumée au nombre de trois ; ce récipient particulier mesure 26 cm de diamètre maximal ; sa hauteur peut être évaluée à 30 cm.

119Coupes en calottes sphériques (48 ex.).– Plus de soixante-dix fragments de rebords illustrent cette série et représentent au moins quarante-huit récipients ; les tessons autorisent rarement une évaluation du diamètre du vase ou une estimation de l’inclinaison de la paroi et par conséquent de la profondeur du récipient. Le diamètre à l’ouverture paraît se situer entre 20 et 30 cm, mais peut atteindre 40 cm, voire plus. Certaines coupes semblent très creuses, sans que leur fond soit nécessairement aplati (fig. 46, n° 4). Les rebords, souvent un peu éversés à la façon des rebords des écuelles carénées, ont une lèvre arrondie, quelquefois roulée ; d’autres, plus rares, sont chanfreinés ou tendent même vers l’aile d’assiette. Les coupes portent un ou parfois deux boutons rapprochés, perforés, placés en paroi externe, à distance variable du rebord, c’est-à-dire entre 2 et 8 cm ; ce sont des boutons olivaires, ensellés et, dans un cas, prismatique (fig. 37, n° 12 et 20 ; fig. 38, n° 2 ; fig. 46, n° 4).

120Les vases reconstituables de façon à peu près sûre sont deux coupes de 23 et 19 cm de diamètre, au galbe régulier, dont l’une à paroi épaisse (fig. 46, nos 1 et 3), une coupe de 18,5 cm de diamètre, fine et lustrée à la façon des coupes à rebord plat décoré (n° 2) et une coupe à paroi oblique et fond légèrement aplati de 29 cm de diamètre (n° 5). D’autres formes ne sont que suggérées. Trois tessons montrent des trous, forés à cônes opposés, destinés à la consolidation ou à la réparation de coupes fêlées voire cassées.

121Vases en portion de sphère (6 ex.).– Quelques récipients généralement de petite taille, soit rustiques d’aspect, soit façonnés avec soin, sont de forme simple dérivée de la sphère. La série comprend quatre godets aux trois quarts sphériques, deux de 5,8 et 7 cm de diamètre (fig. 46, nos 8 et 11) et deux, dont l’un noir brillant à la façon de certains petits vases carénés ou à ressaut, de 8,5 cm de diamètre (nos 7 et 9), un bol hémisphérique doté d’un petit bouton perforé écrasé qui ne paraît pas fonctionnel (n° 12), enfin deux bols au rebord un peu redressé munis chacun d’un bouton bas placé et de 10 et 13 cm de diamètres respectifs (nos 6 et 10).

122Écuelles à rebord plat (4 ex.).– En dehors des pièces décorées décrites ci-après, quatre coupes sont représentées par des rebords, convexes ou plats, dépourvus de décor (fig. 46, nos 13 à 15).

123Coupes à socle cylindrique (3 ex.).– Trois pièces de ce type sont connues par un rebord anguleux sans décor (fig. 46, n° 16), par le quart d’une coupelle très épaisse, lissée à l’intérieur, brute de modelage en dessous, décollée de son socle à la ligne de contact avec le rebord (n° 17), enfin par un fragment d’un socle de 10 cm de diamètre à paroi verticale quelque peu bombée que couronne un rebord saillant à méplat très étroit (n° 18) ; il ne semble pas que cette pièce ait été enrichie d’un décor.

Fig. 44.– Niveau 9. Matériel céramique. 1, 2, 4, 8, vases ovoïdes dotés d’anses en ruban ou de boutons ; 3, 5-7, vases ovoïdes ; 9, petit vase ovoïde portant un bouton obtenu au repoussé ; 10, rebord de vase ovoïde à pâte micacée ; 11, moitié supérieure d’un vase ovoïde à pâte micacée, équipé de languettes pleines redressées.

Fig. 44.– Niveau 9. Matériel céramique. 1, 2, 4, 8, vases ovoïdes dotés d’anses en ruban ou de boutons ; 3, 5-7, vases ovoïdes ; 9, petit vase ovoïde portant un bouton obtenu au repoussé ; 10, rebord de vase ovoïde à pâte micacée ; 11, moitié supérieure d’un vase ovoïde à pâte micacée, équipé de languettes pleines redressées.

Fig. 45.– Niveau 9. Matériel céramique. 1, « marmite » ovoïde ; 2, vase « campaniforme » miniature ; 3-4, 6-12, cols verticaux sur panse sphérique ou ovoïde ; 5, vase à panse sphérique et col naissant ; 13-15, cols à lèvre éversée ; 16, vase ovoïde à col vertical équipé de trois anses en boudin placées sur la convexité de la panse ; 17, vase sphérique à col concave, muni de deux boutons.

Fig. 45.– Niveau 9. Matériel céramique. 1, « marmite » ovoïde ; 2, vase « campaniforme » miniature ; 3-4, 6-12, cols verticaux sur panse sphérique ou ovoïde ; 5, vase à panse sphérique et col naissant ; 13-15, cols à lèvre éversée ; 16, vase ovoïde à col vertical équipé de trois anses en boudin placées sur la convexité de la panse ; 17, vase sphérique à col concave, muni de deux boutons.

Fig. 46.– Niveau 9. Matériel céramique. 1-5, coupes en calotte sphérique (n° 4 avec deux boutons ensellés rapprochés et n° 5 à fond aplati) ; 6-12, godets et gobelets « sphériques » (nos 6, 10 et 12 avec anse en bouton) ; 13-15, rebords de coupes en calotte sphérique épaissis et rabattus pour former un étroit replat (dépourvu de décor) ; 16-18, fragments de la partie supérieure de coupes à socle ; 19, fragment de cuilleron arrondi.

Fig. 46.– Niveau 9. Matériel céramique. 1-5, coupes en calotte sphérique (n° 4 avec deux boutons ensellés rapprochés et n° 5 à fond aplati) ; 6-12, godets et gobelets « sphériques » (nos 6, 10 et 12 avec anse en bouton) ; 13-15, rebords de coupes en calotte sphérique épaissis et rabattus pour former un étroit replat (dépourvu de décor) ; 16-18, fragments de la partie supérieure de coupes à socle ; 19, fragment de cuilleron arrondi.

124Cuillères (2 ex.).– L’extrémité de poignée-tige signalée plus haut est peut-être à rattacher à l’un des deux cuillerons fragmentaires de forme ovoïde peu profonde qui ont été trouvés dans le niveau 9 (fïg. 46, n° 19).

125Louche (1 ex.).– Il n’y a pas de forme reconstituable, mais le fragment de poignée plate qui porte le départ d’une coupelle à bord droit (fig. 40, n° 8), évoque une louche à poignée un peu plus redressée appartenant à la collection Loydreau (Thevenot, 1969, pl. 12, n° 5).

126Vase campaniforme miniature (1 ex.).– Un petit vase, de finition très moyenne, a une silhouette campaniforme (fig. 45, n° 2).

Formes décorées

127Les formes céramiques décorées de façon privilégiée sont les écuelles à rebord plat et les coupes à socle. La collection Loydreau en contient une série étendue (Thevenot, 1969, pl. 28 à 39). Leur ornementation, presque exclusivement gravée après cuisson, est faite de motifs géométriques garnis le plus souvent de hachures. Dans de très rares cas, les incisions conservent les traces d’un enduit de remplissage de couleur blanche qui fait ressortir le motif gravé sur le fond souvent sombre des poteries (fig. 48, nos 4 à 6). D’autres décors peu courants, concernant d’autres types de céramiques, sont exécutés au poinçon ou au doigt.

128Écuelles à rebord plat (7 ex.).– Sept écuelles ou coupes à rebord plat ou « assiettes » peuvent être identifiées. L’une, en terre noire lustrée, très régulièrement façonnée, est conservée aux trois quarts ; elle mesure 14,5 cm de diamètre ; le rebord galbé que dégage un léger ressaut penche fortement vers l’intérieur ; il est décoré de bandes hachurées disposées en chevrons qui déterminent des espaces intermédiaires garnis ou non de triangles mal dessinés ; le récipient était muni, par-dessous, d’un unique bouton aujourd’hui décollé (fig. 47, n° 1). Un autre fragment provient d’une grande coupe profonde, de 20 cm de diamètre, également dotée d’un bouton perforé ; le rebord est orné de triangles hachurés pointés vers le centre, avec, en opposition, des triangles alternativement nus et garnis d’un semis de petites hachures verticales (n° 9).

129Les autres documents sont de très petite taille. Un rebord, à surface bombée, raccordé sans ressaut à une coupelle très mince, est recouvert de triangles hachurés engrenés que séparent des bandes lisses (fig. 47, n° 2). Un autre, plat, large de 2,8 cm, relié en courbe régulière à sa coupelle, porte un décor vigoureux fait de triangles hachurés séparés par une étroite bande lisse (n° 3). Un troisième, plat, large seulement de 8 mm, rayé de traits transversaux fortement gravés, borde une assiette apparemment très creuse (n° 5). Un rebord provenant d’une écuelle à pâte noire aussi bien lustrée à l’extérieur qu’à l’intérieur, et souligné par un ressaut anguleux, est décoré de doubles chevrons hachurés (n° 6). Deux éléments non aboutés de l’aile d’une écuelle noire, fine et lustrée, sont ornés de chevrons imbriqués très soigneusement dessinés (nos 7 et 8).

130Coupes à socle cubique (6 ex.).– Sept tessons décorés permettent d’identifier cinq coupes à socle cubique. C’est un décor à grands triangles hachurés qui garnit deux fragments, l’un brun rouge lustré et l’autre noir brillant, de flancs de socles (fig. 47, nos 10 et 13). Un fragment de paroi semble porter le même genre de décor (n° 12). Un morceau de socle de couleur brun ocre, à pâte légèrement micacée, est orné de triangles pendants alignés et le rebord plat, large de 3 cm, de lignes de triangles hachurés pointés vers l’intérieur du vase (n° 14). Trois tessons non aboutables sont probablement issus du même vase à pâte également micacée de couleur brun roux ; deux d’entre eux, décorés de lignes simples disposées en chevrons, proviennent du rebord large de 2 cm ; le troisième montre que le socle était décoré, au moins sur une face, d’un damier gravé sans régularité (n° 15).

131Une coupe à socle subcubique fait exception, car elle ne mesure que 3 cm de côté ; cette miniature est cependant conforme dans sa conception décorative aux modèles normaux ; les quatre côtés sont ornés de grilles losangées ; l’un d’entre eux présente une double perforation ; le rebord est quant à lui cloisonné en triangles nus (fig. 47, n° 11).

132Coupes à socle cylindrique (20 ex.).– Plus de trente-cinq tessons confirment l’existence de vingt ou peut-être vingt et une coupes à socle cylindrique à décor géométrique gravé et probablement, dans un cas, à décor pointillé.

133Six des coupes partiellement reconstituées ont des socles tronconiques qu’elles surmontent et ferment simplement, en suivant un arrondi ou en formant un angle vif. Cinq sont décorées. Un morceau de rebord, très étroit et nu, cercle une coupelle très profonde et s’appuie sur un socle décoré de façon quelque peu anarchique (fig. 47, n° 16). Une coupelle complète de 9 cm de diamètre, à fond très peu convexe et bord relevé, est cerclée par un rebord étroit que divisent quatre couples de triangles hachurés diamétralement opposés (fig. 47, n° 20) ; le socle paraît avoir été couvert de triangles pointés en l’air ; le plan de décollement de la coupelle operculaire indique très nettement la façon dont celle-ci était rattachée à son support. Trois groupes de tessons trouvés très dispersés permettent de restituer un socle à paroi concave, de 12 à 13 cm de diamètre, orné de larges bandes obliques aux hachures espacées ; le rebord plat semble décoré de larges triangles hachurés (fig. 48, nos 2 et 3). Plusieurs autres tessons peuvent être rattachés à une grande coupe à socle tronconique, de 15 cm de diamètre à sa base, à surface noire très lustrée et pâte rouge orange ; ces éléments témoignent de l’existence de deux larges fenêtres au dessin curviligne ; le décor est composé de grands triangles puissamment hachurés qu’un remplissage de matière blanche dont subsistent quelques rares traces faisait ressortir sur le fond noir du vase ; le rebord dont ne reste qu’une infime surface était également gravé (fig. 48, nos 4 à 6). Trois autres tessons sont issus du flanc d’un socle couvert d’un réseau losangé non hachuré tracé dans la pâte encore molle et percé d’une fenêtre flanquée d’une perforation (fig. 48, nos 7 et 8).

Fig. 47.– Niveau 9. Matériel céramique. 1-9, écuelles à rebord plat décoré de motifs géométriques hachurés ou de traits incisés rayonnants (n° 5) ; 10-15, coupes à socle cubique décoré de motifs géométriques hachurés (n° 11, coupe à socle miniature) ; 16-17, 20, coupes à socle tronconique décoré ; 18-19, bases de socles cylindriques décorés.

Fig. 47.– Niveau 9. Matériel céramique. 1-9, écuelles à rebord plat décoré de motifs géométriques hachurés ou de traits incisés rayonnants (n° 5) ; 10-15, coupes à socle cubique décoré de motifs géométriques hachurés (n° 11, coupe à socle miniature) ; 16-17, 20, coupes à socle tronconique décoré ; 18-19, bases de socles cylindriques décorés.

Fig. 48.– Niveau 9. Matériel céramique. 1, coupe à socle à rebord saillant décoré de triangles ; 2-3, fragments d’une coupe à socle cylindrique décoré de larges bandes ; 4-6, fragments d’une coupe à socle tronconique et fenêtre à feston, à décor de triangles ; 7-8, fragments d’une coupe à socle cylindrique à fenêtre ; 9-10, base et partie supérieure de coupes à socle cylindrique décoré ; 11-12, fragments de socle à décor piqueté (base de fenêtre) ; 13, panse sphérique à décor de triangles piquetés au poinçon penché ; 14, écuelle à panse profonde décorée de traits verticaux tracés au poinçon penché et de pastilles au repoussé alignées à la base du col ; 15, cannelure ; 16, chevrons au poinçon penché ; 17-18, décor de traits ; 19, décor de traits et de coups de poinçon sur anse ; 20, décor d’impressions au doigt sur disque.

Fig. 48.– Niveau 9. Matériel céramique. 1, coupe à socle à rebord saillant décoré de triangles ; 2-3, fragments d’une coupe à socle cylindrique décoré de larges bandes ; 4-6, fragments d’une coupe à socle tronconique et fenêtre à feston, à décor de triangles ; 7-8, fragments d’une coupe à socle cylindrique à fenêtre ; 9-10, base et partie supérieure de coupes à socle cylindrique décoré ; 11-12, fragments de socle à décor piqueté (base de fenêtre) ; 13, panse sphérique à décor de triangles piquetés au poinçon penché ; 14, écuelle à panse profonde décorée de traits verticaux tracés au poinçon penché et de pastilles au repoussé alignées à la base du col ; 15, cannelure ; 16, chevrons au poinçon penché ; 17-18, décor de traits ; 19, décor de traits et de coups de poinçon sur anse ; 20, décor d’impressions au doigt sur disque.

134Deux coupes se rattachent à leur socle en faisant une plus ou moins forte saillie (fig. 48, nos 1 et 10), à l’exemple du modèle non décoré mentionné plus haut (fig. 46, n° 18). La première dont le fond est plat, est cerclée par un rebord formant surplomb, garni de triangles hachurés orientés vers l’intérieur ; le socle était peut-être décoré de triangles pointés vers le haut (fig. 48, n° 1). La seconde à rebord légèrement saillant surmonte un socle à paroi concave décoré de traits qui semblent esquisser de grands triangles (fig. 48, n° 10).

135Trois tessons lustrés, dont deux ont été noircis en cuisson secondaire accidentelle, proviennent d’un socle de 10 cm de diamètre ; ils portent un décor assez anarchique formé de traits parallèles et de triangles mal limités, sauf près de deux perforations où les traits dessinent un chevron (fig. 48, n° 9). Les autres petits fragments de coupes à socle ont un intérêt dans la mesure où ils esquissent le profil d’un rebord, indiquent l’existence d’une ouverture ou montrent un décor particulier ; il en est ainsi de deux fragments de bases de socles (fig. 47, nos 18 et 19).

136Deux tessons cintrés, d’une poterie brune, lisse à l’intérieur comme à l’extérieur, sont ornés d’un quadrillage où alternent carrés nus et carrés marqués de coups de poinçon très fin irrégulièrement répartis ; ces éléments aux bords lisses, en forme de rubans, semblent devoir être interprétés comme des fragments d’une coupe à socle cylindrique, car ils pourraient être replacés au-dessous d’une fenêtre rectangulaire (fig. 48, nos 11 et 12) ; ils paraissent trop minces pour avoir appartenu à une poignée plate.

137Vases à décor au poinçon (4 ex.).– Quatre vases à décor pointillé nous semblent pouvoir être individualisés, malgré le faible nombre et la petitesse des fragments. Une seule forme cependant est reconstituable ; c’est celle d’un vase globuleux à col de type Rössen, de 16 cm de diamètre, dont les parois minces mais d’épaisseur constante, sont de couleur brune du côté externe et noire du côté interne (fig. 48, n° 14) ; une ligne de pastilles au repoussé suit la base du col ; une ceinture de lignes verticales resserrées, effectuées au poinçon oblique traîné, s’accroche à la ligne de pastilles et couvre la partie supérieure de la panse.

138Trois tessons du flanc d’un vase à panse galbée à paroi fine, trouvés très dispersés, montrent un décor de grands triangles alignés, alternativement nus et remplis de points plus ou moins profonds, inscrits en semis lâche à coups de poinçon obliques (fig. 48, n° 13). Un petit tesson qui provient également d’un vase globuleux à col, se place à la partie supérieure de la panse au contact avec le col ; il porte un décor en « arêtes de poisson » tracées au poinçon oblique (n° 16). Enfin un segment d’anse, de section ovalaire, large de 2,5 cm, bordée de coups de poinçon obliques que relient des traits gravés en diagonale, doit se rattacher à un quatrième vase (n° 19).

139Disque de cuisson (1 ex.).– Un petit fragment du rebord d’un disque de cuisson, épais de 1,7 cm, porte une impression digitale bien marquée (fig. 48, n° 20).

140Autres décors plastiques (3 ex.).– Les autres décors plastiques consistent en un groupe de fines cannelures parallèles couvrant un très petit tesson et en une cannelure tracée en pleine paroi d’un vase fin et lustré (fig. 48, nos 15 et 17). Il faut y ajouter un décor de traits inscrits dans la pâte encore humide sur le galbe d’un vase pansu (n° 18).

Autres objets en terre cuite

141« Poids » (2 ex.).– Un boudin de terre cuite, de 6,5 cm de longueur, aux extrémités arrondies avec soin, est perforé en long d’un trou bien cylindrique (fig. 49, n° 1) ; un second exemplaire, du même modèle, n’est connu que par un petit fragment. Nous aurions tendance à interpréter ces boudins perforés comme des poids de filet compte tenu du nombre de pièces absolument identiques extraites par les dragues des sables de la Saône ; mais ces objets sont aussi parfois regardés comme des perles.

Fig. 49 – Niveau 9. Matériel céramique. 1, « poids » fusiforme perforé en long ; 2-3, tessons à bords abrasés transformés en « jetons » rectangulaires ; 4-6, tessons à bords abrasés transformés en « jetons » circulaires (n° 4 décoré de traits gravés) ; 7-9, « osselets » modelés à facettes creuses ; 10, « osselet » modelé.

Fig. 49 – Niveau 9. Matériel céramique. 1, « poids » fusiforme perforé en long ; 2-3, tessons à bords abrasés transformés en « jetons » rectangulaires ; 4-6, tessons à bords abrasés transformés en « jetons » circulaires (n° 4 décoré de traits gravés) ; 7-9, « osselets » modelés à facettes creuses ; 10, « osselet » modelé.

142« Jetons » (5 ex.).– Nous classons sous cette rubrique, sans préjuger en fait de leur fonction comme pour les pièces précédentes, des petits objets façonnés dans des tessons dont les chants ont été usés au grès pour former des sortes de jetons. Deux sont quadrangulaires, de 2 à 4 cm de longueur, aux angles arrondis, et trois ronds, de 2 et 3 cm de diamètre (fig. 49, n°s 2 à 6). L’un des « jetons » ronds est décoré sur une face de traits zigzagants gravés très finement (n° 4) ; il est à rapprocher d’une « tessère » ronde, ornée de cercles hachurés concentriques, qui se trouve dans la collection Loydreau (Thevenot, 1969, pl. 39, n° 10).

143« Osselets » (4 ex.).– Il s’agit ici de petits objets en terre cuite, fabriqués ad ludendum. Ce sont pour trois d’entre eux, de petits parallélépipèdes rectangles modelés du bout des doigts, à facettes creuses, qui peuvent être comparés à des dés (fig. 49, nos 7 à 9) ; le dernier, plus massif, ressemble plutôt à un « osselet » (n° 10).

Industrie sur matières dures animales

144Les objets en matières dures d’origine animale, outils ou éléments d’outils, sont tirés soit d’os d’ovicapridés et de cervidés, métapodes surtout, et accessoirement d’os de bœuf, soit de bois de cerf, soit enfin de dents, canines de suidés principalement et, à l’occasion, incisives de castor.

Objets en os

145Des chutes d’os travaillés, tels que des segments de métapodes, un de cerf et quatre de chevreuil, sciés en long, ainsi qu’une poulie de métacarpien droit de cerf sectionnée en travers, illustrent la technique principale de débitage, à savoir traçage au silex d’une rainure en V préparant une cassure. Maintes pièces par ailleurs conservent les traces du travail de mise en forme des instruments par taille, grattage et raclage au silex, puis par abrasion au grès. L’aiguisage et l’entretien des outils sont effectués avec un grès fin ; certaines plaquettes de grès blond ont été très certainement utilisées dans ce but.

146Pointes fines (32 ex.).– Les pointes en os sont assez nombreuses ; pièces entières et fragments divers permettent d’en décompter trente-deux (fig. 50, nos 1 à 19). Elles ont été façonnées de préférence dans des métapodes, d’ovicapridés principalement (vingt et un), de cerf (sept) et de chevreuil (trois), mais aussi dans des esquilles d’os (quatre) ou exceptionnellement avec un cubitus droit d’ovicapridé (n° 19). Les extrémités distales ou proximales des métapodes, quelquefois désépiphysées, dont elles proviennent, sont conservées ou bien partiellement ou totalement abrasées au grès (n° 13). Les pointes proprement dites ont une section ronde ou ovalisée ; elles sont plus ou moins effilées. Une pièce taillée dans un quart de métapode de cerf est dotée d’un trou de suspension latéral (n° 11). La longueur de ces outils varie de 4 à 12 cm ; un seul exemplaire atteint 15 cm.

147Biseaux (4 ex.).– Ces outils, à double biseau convexe, sont façonnés pour trois d’entre eux, dans des métapodes de cervidé sciés en long (fig. 50, nos 20 et 21 ; fig. 51, nos 1 et 2) ; une pièce complète, longue de 11 cm, qui provient d’un métatarsien, présente à son extrémité proximale deux éclats provoqués par une percussion en bout (fig. 51, n° 1).

148À la différence de ces outils qui exigent un assez long processus de fabrication, un large biseau a été obtenu simplement par l’aiguisage d’une banale esquille sortie d’un gros os long, de bovidé probablement (fig. 51, n° 3).

149Palettes minces ou pointes plates (15 ex.).– Nous classons dans cette catégorie des sortes de plaquettes façonnées dans des os plats, surtout semble-t-il dans des côtes, de bovidés le plus souvent, mais dans deux cas probablement de cervidés (fig. 51, n° 8). Les côtes ont été segmentées par sciage transversal et cassure en flexion, fendues en long dans leur épaisseur, puis abrasées pour enlever tout ou partie de la surface spongieuse (nos 4 à 8, 10 et 11). Les pièces les plus larges mesurent 2,8 cm et les plus étroites un peu moins d’ 1 cm ; leur épaisseur va de 2 à 4 mm. Deux talons conservés sont rectilignes (nos 7 et 11). Les trois extrémités distales qui subsistent forment des pointes plates (nos 4 à 6) ; il n’est pas certain bien entendu que toutes les palettes se soient terminées par ces sortes de pointes. Nous ne pensons pas qu’il s’agisse uniquement d’estèques.

150Armature de flèche (1 ex.).– Une armature de flèche triangulaire, longue de 5,6 cm, est taillée dans un morceau d’os plat, omoplate plutôt que côte, réduit par abrasion à une épaisseur de moins d’un millimètre (fig. 51, n° 12).

151Manches (2 ex.).– Deux fragments d’objets tubulaires, tirés de tibias gauches d’ovicapridés, sciés en travers, poncés en bout et polis sur leur longueur, ont certainement appartenu à de petits manches, supports éventuels d’outils en os ou en silex (fig. 51, nos 13 et 14) ; ils sont en effet très comparables aux modèles méridionaux décrits par H. Barge-Mahieu (Barge-Mahieu, 1990).

152Indéterminés (2 ex.).– Une palette, prise dans un os plat, sans doute une omoplate de bovidé, n’a pas de partie active très caractérisée bien que ses bords soient arrondis par usure (fig. 51, n° 9). Une côte d’ovin ou de caprin sectionnée d’un bout, présente à l’autre extrémité un long biseau poli qui paraît correspondre à sa partie fonctionnelle (n° 15).

Fig. 50.– Niveau 9. Outillage sur matières dures animales. Os. 1-8, pointes fines à poulies sur métapodes d’ovicapridés (nos 6-8, désépiphysés) ; 9-15, pointes rondes sur métapodes refendus de cervidés (n° 11, avec trou de suspension) ; 16, 18, pointes fines sur esquilles ; 17, pointe à talon évasé ; 19, pointe fine sur cubitus d’ovicapridé ; 20-21, biseaux doubles sur métapodes refendus de cervidé.

Fig. 50.– Niveau 9. Outillage sur matières dures animales. Os. 1-8, pointes fines à poulies sur métapodes d’ovicapridés (nos 6-8, désépiphysés) ; 9-15, pointes rondes sur métapodes refendus de cervidés (n° 11, avec trou de suspension) ; 16, 18, pointes fines sur esquilles ; 17, pointe à talon évasé ; 19, pointe fine sur cubitus d’ovicapridé ; 20-21, biseaux doubles sur métapodes refendus de cervidé.

Fig. 51-Niveau 9. Outillage sur matières dures animales. Os : 1-2, biseaux doubles sur métapode de cervidé et sur esquille ; 3, tranchet sur esquille d’os de bovidé ; 4-11, palettes tirées de côtes de bovidés et de cervidés refendues et polies (nos 4-6, pointes ; n° 7, base) : 12, armature triangulaire ; 13-14, manches tirés d’os d’ovicapridés ; 15, biseau simple sur côte d’ovicapridé sectionnée. Bois de cerf : 16-17, biseaux doubles ; 18, talon d’outil ; 19, baguette à bouts ronds ; 20, fragment de gaine ; 21, fragment d’objet perforé ; 22, « manche ».

Fig. 51-Niveau 9. Outillage sur matières dures animales. Os : 1-2, biseaux doubles sur métapode de cervidé et sur esquille ; 3, tranchet sur esquille d’os de bovidé ; 4-11, palettes tirées de côtes de bovidés et de cervidés refendues et polies (nos 4-6, pointes ; n° 7, base) : 12, armature triangulaire ; 13-14, manches tirés d’os d’ovicapridés ; 15, biseau simple sur côte d’ovicapridé sectionnée. Bois de cerf : 16-17, biseaux doubles ; 18, talon d’outil ; 19, baguette à bouts ronds ; 20, fragment de gaine ; 21, fragment d’objet perforé ; 22, « manche ».

Fig. 52.– Niveau 9. Outillage sur matières dures animales. Dents : 1, canine de suidé utilisée en retouchoir ; 2, canine de suidé retaillée et transformée en outil ; 3-4, objets indéterminés faits de plaquettes de canines de suidés refendues et polies ; 5, objet indéterminé tiré d’une canine de suidé ; 6, incisive inférieure de castor portant une surface abrasée.

Fig. 52.– Niveau 9. Outillage sur matières dures animales. Dents : 1, canine de suidé utilisée en retouchoir ; 2, canine de suidé retaillée et transformée en outil ; 3-4, objets indéterminés faits de plaquettes de canines de suidés refendues et polies ; 5, objet indéterminé tiré d’une canine de suidé ; 6, incisive inférieure de castor portant une surface abrasée.

Objets en bois de cerf

153Les outils en bois de cerf sont rares. Trois pièces seulement sont entières. Un segment d’andouiller et deux bases d’andouillers débités par saignée périphérique n’ont pas été transformés en outils, sauf peut-être dans un cas (fig. 51, n° 20).

154Biseaux (3 ex.).– Un biseau biconvexe a pour support une large baguette dont les bords sont chanfreinés et le talon équarri par une taille au silex et un raclage très vigoureux ; seules les deux faces du biseau sont soigneusement grésées (fig. 51, n° 17). Un biseau fragmentaire répond à ce modèle (n° 16). Le talon, de profil ogival, d’un troisième outil du même genre est également formé par raclage et grésage (n° 18).

155Baguette à bouts arrondis (1 ex.).– Une baguette, débitée par sciage et très finement abrasée, a ses deux extrémités régulièrement arrondies, comme poncées (fig. 51, n° 19).

156Objet perforé (1 ex.).– Un fragment d’une pièce carbonisée qui a conservé la trace d’une perforation transversale de gros diamètre, doit appartenir à une masse ou à une pioche (fig. 51, n° 21).

157Manche (1 ex.).– Un petit segment de pointe d’andouiller, perforé en long, peut être considéré plus comme un petit manche que comme un embout de flèche ou un grain de collier (fig. 51, n° 22).

Objets tirés de dents

158Il s’agit dans tous les cas de dents qui semblent avoir été transformées en outils, sans que leur fonction apparaisse toujours nettement. Tous ces objets sont tirés de canines de suidé, sauf le dernier cité qui a pour support une incisive de castor.

159Retouchoir (1 ex.).– Une canine inférieure gauche de suidé, mentionnée plus haut, dont la face externe bombée est couverte de stigmates d’écrasement provoqués par un travail en pression, a été très certainement employée comme retouchoir pour réaliser des objets de silex (fig. 52, n° 1).

160« Couteau » (1 ex.).– Une plaque bien abrasée, tirée de la face plate d’une canine inférieure droite, présente un bord aiguisé qui évoque le tranchant d’un couteau (fig. 52, n° 4).

161Indéterminés (4 ex.).– Un objet entier, formé d’un tronçon extrait de la face plate émaillée d’une canine inférieure droite de suidé, grésé avec soin aux deux bouts et sur sa face interne, reste énigmatique (fig. 52, n° 3). Un objet, façonné dans une canine inférieure gauche, l’est tout autant ; la face interne de la dent, y compris la surface de friction avec la canine supérieure, est finement raclée et abrasée ; l’usure se prolonge à l’autre extrémité de la pièce dans la partie concave d’une sorte de bec bien dégagé qu’on pourrait prendre pour la partie fonctionnelle (n° 2). L’équivoque demeure aussi pour une plaquette modelée par raclage dans la face bombée d’une canine inférieure gauche, dont la partie centrale triangulaire se prolonge par un et probablement deux appendices à bords parallèles (n° 5).

Fig. 53.– Niveau 9. Éléments de parure. 1, canine inférieure gauche de loup, percée ; 2, canine inférieure gauche d’ours brun, percée et divisée en deux par un sciage en long ; 3, crache de cerf percée ; 4, microperle tirée d’un os, probablement d’oiseau, sectionné en travers ; 5-18, segments de Dentalium ; 19, pendeloque ovalaire, à faces plates, façonnée dans une roche verte, éclat possible de lame de hache.

Fig. 53.– Niveau 9. Éléments de parure. 1, canine inférieure gauche de loup, percée ; 2, canine inférieure gauche d’ours brun, percée et divisée en deux par un sciage en long ; 3, crache de cerf percée ; 4, microperle tirée d’un os, probablement d’oiseau, sectionné en travers ; 5-18, segments de Dentalium ; 19, pendeloque ovalaire, à faces plates, façonnée dans une roche verte, éclat possible de lame de hache.

162Une incisive inférieure droite de castor qui montre, sur sa face colorée, une plage d’usure à deux facettes marquées de fines rayures transversales, a dû aussi servir d’outil (fig. 52, n° 6). Elle n’a rien à voir avec les dents de castor de la collection Loydreau, incisives inférieures dont la face antérieure colorée a été clivée, grattée, polie et percée pour en faire des objets de parure (voir infra fig. 138).

PARURE

163Les éléments de parure, peu nombreux, sont faits de dents d’animaux sauvages, de coquilles de scaphopodes, de pierre et d’os. Les fragments de coquilles de bivalves d’eau douce recueillis en assez grand nombre dans le niveau, qu’il s’agisse de la moule perlière ou de la grande mulette (Cochet, dans ce volume), ne portent pas de trace de perforation.

164Dents percées (3 ex.).– Trois dents percées proviennent d’animaux sauvages ; il s’agit d’une canine inférieure gauche de loup dont ne reste qu’une moitié (fig. 53, n° 1), d’une canine inférieure gauche d’ours brun, curieusement divisée par un sciage en long (n° 2), et d’une crache de cerf (n° 3).

165Perle (1 ex.).– Une micro-perle discoïde provient d’un petit os, sans doute d’oiseau, scié en travers (fig. 53, n° 4).

166Dentales (14 ex.).– Quatorze dentales, peut-être de l’espèce Dentalium dentalis (Cochet, dans ce volume), dont la plupart ont été trouvées groupées, ont probablement appartenu à un même bijou ; les coquilles ont été généralement segmentées ou raccourcies en éléments de 15 et 25 mm de longueur (fig. 53, nos 5 à 18).

167Pendeloque (1 ex.).– Une petite pendeloque ovalaire, à faces plates, est façonnée dans une roche verte, éclat possible de lame de hache (fig. 53, n° 19).

Table des illustrations

Titre Fig. 21.– Plan de la couche 9. Les courbes de niveau, équidistantes de 10 cm, matérialisent la partie supérieure de la couche. Celle-ci est traversée complètement par la tranchée issue de la couche 8 (axe IL-L) et profondément entamée par la tranchée liée à la couche 7 (axe 57-58).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 124k
Titre Fig. 22.– Position de la couche 9 par rapport au socle rocheux. Vue axonométrique. Altitudes N.G.F.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 60k
Titre Fig. 23.– Position de la couche 9 dans les coupes stratigraphiques de la branche orientale du rempart de la Redoute suivant les axes XLII, XLV, XLVIII et LI. Vue axonométrique.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 48k
Titre Fig. 24.– Niveau 9. Plan de localisation des foyers A, B et C. Les foyers se développent sur toute l’épaisseur de la couche. Les foyers A et B se sont plus ou moins déplacés au cours de leur existence ; le foyer C est resté bien en place. Les liaisons entre les fragments d’objets appartenant à un même individu (1, poterie ; 2, silex ; 3, os travaillé) ne mettent pas en évidence d’axes particuliers de circulation.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 40k
Titre Fig. 25.– Niveau 9. Vues partielles des foyers. Les photographies correspondent à différents niveaux de décapage : 1, foyer A ; 2, foyer B (recoupé sur la droite par le fossé issu du niveau 7) ; 3-4, foyer C (à mi-hauteur de la couche et au fond de la couche, au contact du rocher).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 180k
Titre Fig. 26.– Niveau 9. Plan de répartition des vestiges céramiques. La ligne blanche perceptible dans l’axe 58 correspond à une dégradation hivernale naturelle de la coupe stratigraphique et à une perte d’informations. En trait plein, limite naturelle de la couche ; en tireté, limites des fossés issus des niveaux 7 et 8.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 92k
Titre Fig. 27.– Niveau 9. Vue verticale du décapage de la couche 9 montrant le contraste entre le sol compact, marqué des taches colorées et relativement pauvre en pierres de la couche proprement dite et le remplissage de terre légère et de pierres disposées sans ordre de la tranchée issue de la couche 7 (voir fig. 26 : axes 57-58, carrés XLIV, XLV et XLVI).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 60k
Titre Fig. 28.– Niveau 9. Matériel lithique taillé. 1-4, lames en « silex blond » ; 5-6, lamelles en quartz hyalin ; 7-18, grattoirs simples en front d’éclats courts et d’éclats laminaires ; 19, grattoir à front oblique ; 20-21, grattoirs frontaux à bords retouchés, sur éclats larges ; 22, 26, grattoirs frontaux à bords retouchés, à retouches rasantes inverses au sommet de la partie active ; 23-25, 28, grattoirs frontaux à retouches unilatérales ; 27, 29 grattoirs doubles.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 236k
Titre Fig. 29.– Niveau 9. Matériel lithique taillé. 1-2, grattoirs carénés ; 3, grattoir épais à front rectiligne ; 4, grattoir court, concave en front et convexe latéralement ; 5-6, grattoirs à face plane amincie ; 7, grattoir concave (coche) en bout d’éclat ; 8, grattoir court irrégulier ; 9-14, grattoirs en bout de lames ; 15-17, grattoirs en bout de lames, en extrémités proximales ; 18-19, grattoirs denticulés sur éclats courts ; 20, lamelle à bord denticulé ; 21-22, éclats laminaires à bord denticulé ; 23-24, lame et lamelle à troncature normale ; 25, lame à troncature oblique ; 26-28, éclats à troncature oblique ; 29-30, éclats à troncature concave.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 224k
Titre Fig. 30.– Niveau 9. Matériel lithique taillé. 1-2, troncatures doubles ; 3, éclat cortical à troncature normale ; 4, éclat cortical à troncature normale et bords retouchés ; 5, troncature normale limitée par deux coches à retouches inverses ; 6, éclat cortical à troncature normale ; 7, lame à troncature à retouches inverses opposée à un burin d’angle sur cassure ; 8, éclat court à retouches bilatérales rasantes (racloir double) ; 9, éclat épais à retouches unilatérales (racloir) ; 10, éclat à retouches unilatérales semi-abruptes (racloir à bord sinueux) ; 11-12, éclats à bord microretouché (raclettes) ; 13-16, pointes étroites courtes à retouches abruptes directes ; 17-18, pointes étroites longues à bords rectilignes à retouches directes ; 19, pointe à bords abattus par retouches alternes ; 20-21, pièces étroites à retouches semi-abruptes alternes ; 22-24, lamelles et lame appointies ; 25, lame à crête à pointe déjetée (bec) ; 26, lamelle à bords abattus par retouches alternes ; 27, lamelle à bords abattus ; 28, lamelle bipointe à bords abattus ; 29, microlamelle à dos ; 30-34, burins d’angle sur troncature retouchée normale ; 35, burin d’angle sur troncature oblique (outrepassé).
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 184k
Titre Fig. 31.– Niveau 9. Matériel lithique taillé. 1-4, burins d’angle sur troncature oblique à retouches plates ou abruptes ; 5-7, burins d’axe sur troncature oblique ; 8, burin d’axe sur cassure ; 9-10, burins d’angle sur cassure (n° 10 outrepassé) ; 11, burin d’angle sur cassure en charnière ; 12, burin sur cassure oblique ; 13, burin d’angle sur plan de frappe ; 14, burin d’angle sur cassure reprise par retouches rasantes ; 15, burin d’angle sur cassure ; 16, burin transversal à enlèvements multiples ; 17, burin transversal sur encoche ; 18-19, burins doubles (jumeaux) d’angle sur troncatures retouchées ; 20, burin double (alternes) sur troncatures retouchées ; 21, burin d’angle sur troncature oblique opposé à un burin dièdre d’axe ; 22, burin double (opposés) sur troncature retouchée ; 23, burin d’angle sur bord retouché opposé à un burin outrepassé sur troncature retouchée.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 192k
Titre Fig. 32.– Niveau 9. Matériel lithique taillé. 1, burin d’axe sur troncature oblique opposé à un grattoir ; 2, burin double (opposés) sur cassures ; 3, burin triple, un d’angle sur troncature retouchée et deux d’angle sur cassure ; 4-7, perçoirs à pointe fine sur lames (nos 4- 5 à pointe tranchante et à retouches couvrantes sur face convexe et retouches unilatérales ou bilatérales rasantes surface plane) ; 8-9, grattoirs-perçoirs à pointe fine à retouches bifaciales, sur éclats ; 10, perçoir court à retouches directes, sur éclat ; 11, petit éclat mince appointi par retouches directes (alésoir) ; 12, éclat à pointe large à retouches croisées d’un côté et bifaciales courtes de l’autre (alésoir) ; 13-14, pièces esquillées ; 15, lame présentant une coche et un poli brillant limité ; 16, éclat mince présentant un bord à poli brillant continu ; 17-20, lames à retouches marginales partielles ; 21-28, armatures triangulaires et trapézoïdales à retouches directes abruptes ou semi-abruptes ; 29-30, armatures à retouches directes et retouches rasantes partielles surface plane.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 184k
Titre Fig. 33.– Niveau 9. Matériel lithique taillé. 1-8, armatures trapézoïdales à retouches alternes (n° 8 sur talon d’éclat) ; 9-10, armatures trapézoïdales à retouches inverses ; 11-15, armatures géométriques à retouches abruptes directes d’un côté et croisées de l’autre ; 16-17, armatures triangulaires à retouches abruptes croisées ; 18, armature trapézoïdale à retouches abruptes partiellement croisées ; 19-20, armatures trapézoïdales à retouches semi-abruptes sur face plane et rasantes surface convexe ; 21-29, armatures trapézoïdales et triangulaires à retouches semi-abruptes sur face plane et envahissantes sur face convexe ; 30, armature triangulaire à retouches bifaciales ; 31, pointe foliacée à retouches bifaciales marginales courtes ; 32, pointe à retouches bifaciales plates (« feuille de gui ») ; 33-34, pointes triangulaires à retouches bifaciales marginales.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 164k
Titre Fig. 34.– Niveau 9. Matériel lithique taillé. 1-2, pointes ogivales à base concave, à retouches bifaciales envahissantes ; 3, pointe triangulaire à base convexe, à retouches bifaciales rasantes ; 4, pointe losangique à retouches directes couvrantes et retouches inverses rasantes (traces de goudron de fixation) ; 5, pièce épaisse triangulaire à biseau cintré, à retouches couvrantes sur face convexe et rasantes surface plane (ciseau) ; 6-10, pièces épaisses à biseau rectiligne ou légèrement cintré, à retouches couvrantes sur face convexe et rasantes surface plane (ciseaux) ; 11-12, pièces épaisses triangulaires à retouches abruptes directes (tranchets).Matériel lithique poli. 13, lame plate en ankaramite, aux joues partiellement polies, réutilisée comme retouchoir ; 14, lame en pélite chloriteuse, de silhouette quadrangulaire, à tranchant faiblement cintré ; 15, fragment de lame étroite en pélite quartzeuse, à talon pointu ; 16, lame en actinotite, à tranchant élargi et fortement cintré ; 17, petite lame triangulaire en pyroxénite, à tranchant moyennement cintré ; 18, petite lame à tranchant oblique (tranchet), taillée dans un éclat d’actinotite ; 19, masse ovoïde perforée en calcaire fin dur.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 208k
Titre Fig. 35.– Niveau 9. Matériel lithique grenu et abrasif. 1, meule dormante plate ; 2-6, broyons plats, discoïde (n° 2), ovalaire (n° 4), semi-circulaire (n° 5) et rectangulaire (n° 6) ; 7, broyon épais. Nos 1, 5-7, granite ; nos 2-4, grès.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 260k
Titre Fig. 36.– Niveau 9. Matériel lithique grenu et abrasif. 1, meule dormante épaisse ; 2, polissoir à surfaces usées et à rainures ; 3, 6, molettes à surface active cintrée ; 4, molette à surface active convexe ; 5, aiguisoir portable à faces concaves. N°s 1, 3, granite à muscovite ; nos 2, 5, grès ; n° 4, quartz ; n° 6, chaille. Nos 1-2, échelle A ; nos 3-6, échelle B.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 280k
Titre Fig. 37.– Niveau 9. Matériel céramique. 1, bouton rond plein ; 2, bouton rond à perforation basale ; 3, bouton rond appliqué contre une lèvre ; 4-5, anses en tenon plein ; 6-12, boutons olivaires à perforation basale ; 13, bouton allongé non perforé ; 14, bouton allongé perforé (anse tunnelliforme) ; 15-16, 19, boutons ensellés, perforés en long ; 17, boutons confluents ; 18, bouton plein à bords dressés ; 20-21, boutons pincés perforés en travers ; 22-25, boutons à bords dressés perforés ; 26, bouton prismatique.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 200k
Titre Fig. 38.– Niveau 9. Matériel céramique. 1-2, boutons prismatiques perforés ; 3-5, mamelons perforés ; 6-10, anses en ruban à section ovoïde ; 11-16, anses en ruban à section plate et à bords arrondis ou anguleux (n° 15) ; 17, anse en ruban creusé d’une gorge.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-18.jpg
Fichier image/jpeg, 244k
Titre Fig. 39.– Niveau 9. Matériel céramique. 1-2, anses en ruban à dos creusé d’une gorge ; 3, anse en ruban creusé d’une gorge, flanquée de deux petits boutons pleins ; 4-6, anses en boudin ; 7-8, languettes à grosse perforation verticale ; 9-11, languettes (pleine, monoforée et biforée) ; 12-16, segments de baguettes multiforées ; 17-18, baguettes multiforées à extrémité adoucie.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-19.jpg
Fichier image/jpeg, 232k
Titre Fig. 40 Niveau 9. Matériel céramique. 1 -3, baguettes multiforées à extrémité adoucie ; 4, segment de baguette multiforée ; 5-6, baguettes multiforées à extrémité abrupte ; 7, plaquette ronde quadriforée ; 8, départ de poignée plate et de la coupelle attenante (louche) ; 9-11, poignées plates ; 12, poignée étroite à section quadrangulaire ; 13, poignée-tige à extrémité tronquée ; 14, poignée-tige à extrémité ronde.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-20.jpg
Fichier image/jpeg, 128k
Titre Fig. 41.– Niveau 9. Matériel céramique. 1-4, coupes à carène anguleuse, à paroi distincte (verticale, sortante ou rentrante) et à fond très peu convexe ; 5-6, gobelets à carène anguleuse et à paroi rentrante ; 7-12, profils de carènes anguleuses ; 13-17, écuelles à carène anguleuse et à paroi plus ou moins sortante ; 18, écuelle à carène anguleuse et à paroi haute et droite.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-21.jpg
Fichier image/jpeg, 164k
Titre Fig. 42.– Niveau 9. Matériel céramique. 1-2, écuelles à carène anguleuse et à paroi sortante ; 3, bol à carène anguleuse et à paroi haute sortante ; 4, écuelle à carène ronde basse dotée de deux boutons olivaires perforés rapprochés ; 5-6, écuelles à carène très galbée ; 7-9, écuelles à carène ronde ; 10, 14-16, carènes plus ou moins arrondies ; 11-12, bols à carène ronde et paroi haute ; 13, gobelet à carène ronde.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-22.jpg
Fichier image/jpeg, 180k
Titre Fig. 43.– Niveau 9. Matériel céramique. 1, écuelle à paroi rentrante dégagée par un ressaut ; 2-3, gobelets à paroi rentrante dégagée par un ressaut ; 4-6, gobelets à paroi verticale dégagée par un ressaut ; 7-9, vases cylindriques ; 10, 12, 15, vases ovoïdes dotés d’anses en ruban ou en bouton ; 11, 13, 14, vases ovoïdes.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-23.jpg
Fichier image/jpeg, 156k
Titre Fig. 44.– Niveau 9. Matériel céramique. 1, 2, 4, 8, vases ovoïdes dotés d’anses en ruban ou de boutons ; 3, 5-7, vases ovoïdes ; 9, petit vase ovoïde portant un bouton obtenu au repoussé ; 10, rebord de vase ovoïde à pâte micacée ; 11, moitié supérieure d’un vase ovoïde à pâte micacée, équipé de languettes pleines redressées.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-24.jpg
Fichier image/jpeg, 168k
Titre Fig. 45.– Niveau 9. Matériel céramique. 1, « marmite » ovoïde ; 2, vase « campaniforme » miniature ; 3-4, 6-12, cols verticaux sur panse sphérique ou ovoïde ; 5, vase à panse sphérique et col naissant ; 13-15, cols à lèvre éversée ; 16, vase ovoïde à col vertical équipé de trois anses en boudin placées sur la convexité de la panse ; 17, vase sphérique à col concave, muni de deux boutons.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-25.jpg
Fichier image/jpeg, 164k
Titre Fig. 46.– Niveau 9. Matériel céramique. 1-5, coupes en calotte sphérique (n° 4 avec deux boutons ensellés rapprochés et n° 5 à fond aplati) ; 6-12, godets et gobelets « sphériques » (nos 6, 10 et 12 avec anse en bouton) ; 13-15, rebords de coupes en calotte sphérique épaissis et rabattus pour former un étroit replat (dépourvu de décor) ; 16-18, fragments de la partie supérieure de coupes à socle ; 19, fragment de cuilleron arrondi.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-26.jpg
Fichier image/jpeg, 148k
Titre Fig. 47.– Niveau 9. Matériel céramique. 1-9, écuelles à rebord plat décoré de motifs géométriques hachurés ou de traits incisés rayonnants (n° 5) ; 10-15, coupes à socle cubique décoré de motifs géométriques hachurés (n° 11, coupe à socle miniature) ; 16-17, 20, coupes à socle tronconique décoré ; 18-19, bases de socles cylindriques décorés.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-27.jpg
Fichier image/jpeg, 216k
Titre Fig. 48.– Niveau 9. Matériel céramique. 1, coupe à socle à rebord saillant décoré de triangles ; 2-3, fragments d’une coupe à socle cylindrique décoré de larges bandes ; 4-6, fragments d’une coupe à socle tronconique et fenêtre à feston, à décor de triangles ; 7-8, fragments d’une coupe à socle cylindrique à fenêtre ; 9-10, base et partie supérieure de coupes à socle cylindrique décoré ; 11-12, fragments de socle à décor piqueté (base de fenêtre) ; 13, panse sphérique à décor de triangles piquetés au poinçon penché ; 14, écuelle à panse profonde décorée de traits verticaux tracés au poinçon penché et de pastilles au repoussé alignées à la base du col ; 15, cannelure ; 16, chevrons au poinçon penché ; 17-18, décor de traits ; 19, décor de traits et de coups de poinçon sur anse ; 20, décor d’impressions au doigt sur disque.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-28.jpg
Fichier image/jpeg, 192k
Titre Fig. 49 – Niveau 9. Matériel céramique. 1, « poids » fusiforme perforé en long ; 2-3, tessons à bords abrasés transformés en « jetons » rectangulaires ; 4-6, tessons à bords abrasés transformés en « jetons » circulaires (n° 4 décoré de traits gravés) ; 7-9, « osselets » modelés à facettes creuses ; 10, « osselet » modelé.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-29.jpg
Fichier image/jpeg, 40k
Titre Fig. 50.– Niveau 9. Outillage sur matières dures animales. Os. 1-8, pointes fines à poulies sur métapodes d’ovicapridés (nos 6-8, désépiphysés) ; 9-15, pointes rondes sur métapodes refendus de cervidés (n° 11, avec trou de suspension) ; 16, 18, pointes fines sur esquilles ; 17, pointe à talon évasé ; 19, pointe fine sur cubitus d’ovicapridé ; 20-21, biseaux doubles sur métapodes refendus de cervidé.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-30.jpg
Fichier image/jpeg, 152k
Titre Fig. 51-Niveau 9. Outillage sur matières dures animales. Os : 1-2, biseaux doubles sur métapode de cervidé et sur esquille ; 3, tranchet sur esquille d’os de bovidé ; 4-11, palettes tirées de côtes de bovidés et de cervidés refendues et polies (nos 4-6, pointes ; n° 7, base) : 12, armature triangulaire ; 13-14, manches tirés d’os d’ovicapridés ; 15, biseau simple sur côte d’ovicapridé sectionnée. Bois de cerf : 16-17, biseaux doubles ; 18, talon d’outil ; 19, baguette à bouts ronds ; 20, fragment de gaine ; 21, fragment d’objet perforé ; 22, « manche ».
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-31.jpg
Fichier image/jpeg, 204k
Titre Fig. 52.– Niveau 9. Outillage sur matières dures animales. Dents : 1, canine de suidé utilisée en retouchoir ; 2, canine de suidé retaillée et transformée en outil ; 3-4, objets indéterminés faits de plaquettes de canines de suidés refendues et polies ; 5, objet indéterminé tiré d’une canine de suidé ; 6, incisive inférieure de castor portant une surface abrasée.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-32.jpg
Fichier image/jpeg, 72k
Titre Fig. 53.– Niveau 9. Éléments de parure. 1, canine inférieure gauche de loup, percée ; 2, canine inférieure gauche d’ours brun, percée et divisée en deux par un sciage en long ; 3, crache de cerf percée ; 4, microperle tirée d’un os, probablement d’oiseau, sectionné en travers ; 5-18, segments de Dentalium ; 19, pendeloque ovalaire, à faces plates, façonnée dans une roche verte, éclat possible de lame de hache.
URL http://books.openedition.org/artehis/docannexe/image/16855/img-33.jpg
Fichier image/jpeg, 36k

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.

Cette publication numérique est issue d’un traitement automatique par reconnaissance optique de caractères.
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search