II. De l’identité à l’identification

p. 165


Texte intégral

1L’identité n’est pas seulement affaire de for intérieur, de sentiment de soi, de ressenti de ce que l’on est. Elle s’entend également dans nos rapports avec les autres et spécifiquement avec les pouvoirs publics. Alors qu’il est loisible de dévoiler spontanément et volontairement nos données identifiantes, l’État rend possible, dans différents cas de figure, l’accès à certains éléments pourtant personnels. Si dans la vie quotidienne, il est de plus en plus courant de devoir faire preuve de son identité, cette même exigence trouve un nouveau terrain d’application dans l’espace public. Le législateur, confronté à des enjeux sécuritaires classiques comme nouveaux, a choisi de répondre par le développement de différentes techniques telles que la sécurisation des papiers d’identité faisant notamment appel à la biométrie, les contrôles d’identité ou encore l’interdiction de la dissimulation du visage rendant impossible toute identification. Plus que jamais, l’exercice des libertés fondamentales est encadré, limité par des exigences d’ordre public (A). Par ailleurs de nouvelles formes du traitement pénal de l’identité émergent. D’une part, le développement des nouvelles technologies renouvelle la question pourtant classique de l’usurpation et de la dissimulation d’identité. D’autre part, l’appréhension contemporaine de l’enquête pénale autorise à ce que l’identité des enquêteurs ne soit pas révélée (B).


Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.