Le style, c’est la femme : la mode et ses marchandes à Paris au XVIIIe siècle

Brigitte Weltman-Aron

p. 225-238


Extrait

1Dans le Tableau de Paris, Louis-Sébastien Mercier explique que la fabrique de la mode est l’affaire des femmes, dont le centre est Paris et la circonférence, l’univers : « C’est de Paris que les profondes inventrices en ce genre donnent des lois à l’univers1 ». La marchande de modes comme agent de la vie mondaine mais aussi économique a été l’objet de plusieurs pièces de théâtre ou de romans de la seconde moitié du XVIIIe siècle publiés avant la Révolution, par des auteurs inégalement connus de nos jours comme Madame de Genlis, Jean-Henri Marchand ou Pierre Jean-Baptiste Nougaret. Il est instructif de comparer ces fictions, dont le ton varie considérablement selon l’auteur, à des ouvrages de la même époque comme l’Encyclopédie, dictionnaire raisonné mais non dépourvu de parti pris, et le Tableau de Paris, autre catalogue qui alimente la réflexion sociopolitique de Mercier. Malgré leurs diverses factures et visées, ces livres ont en commun de présenter un ensemble d’évaluations

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