Les trésorières des prisons : une compagnie d’assistance féminine dans le Paris du XVIIIe siècle

Alison Vermelle

p. 103-114


Extrait

1Il est bien difficile pour le peuple de Paris d’ignorer la présence physique des établissements carcéraux. Au XVIIIe siècle, quatorze lieux d’enfermement tapissent la capitale. Au cœur de quartiers vivants, jouxtant maisons et boutiques, la Conciergerie, le Grand Châtelet, le Petit Châtelet et le For-l’Évêque occupent littéralement le centre urbain. Maisons de force et prisons ordinaires s’intègrent au quotidien des citadins parisiens.

2Or, en 1757, Jèze dans son Tableau universel et raisonné de la ville de Paris mentionne, à la rubrique « Secours temporels gratuits », la présence, à Paris, d’une compagnie de secours, nommée les trésorières des prisons. Il y a, note-t-il, « deux compagnies qui, dans la capitale, s’occupent, depuis plus d’un siècle, de soins aux prisonniers et que le Roi charge également de la distribution de toutes les aumônes ». La première compagnie se compose d’hommes1 qui s’assemblent chez le procureur général du Parlement Joly de Fleury2. La seconde a été

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