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    Plan détaillé Texte intégral Des jeunes chercheurs et chercheuses nombreux, mais dispersés Trajectoires sociales et universitaires : des aspirations à la recherche rudement mises à l’épreuve Notes de bas de page Auteurs

    Le sport, un objet social

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    2. S’appuyer sur un riche vivier de jeunes chercheurs et chercheuses dispersés

    Léna Gruas, Tanguy Derumaux, Cyriac Bouchet-Mayer, Thibaut Derigny et Clément Perrier

    p. 37-58

    Texte intégral Des jeunes chercheurs et chercheuses nombreux, mais dispersés Une dispersion géographique et institutionnelle dans de nombreuses structures de recherche Une faible adhésion aux sociétés savantes  Une dispersion disciplinaire : le corps et les activités physiques sous le prisme de nombreuses disciplines scientifiques  Une dispersion des approches sur des thématiques communes Une prédominance du recours aux méthodes qualitatives Une grande diversité des terrains d’enquête et acteurs étudiés Trajectoires sociales et universitaires : des aspirations à la recherche rudement mises à l’épreuve Des profils socio-démographiques relativement homogènes Des trajectoires universitaires, disciplinaires et professionnelles à géométrie variable L’entrée en thèse : le début d’une carrière de chercheur ? La recherche comme aboutissement professionnel : des aspirations à la désillusion Notes de bas de page Auteurs

    Texte intégral

    1En France, plusieurs centaines de doctorants et jeunes docteurs en sciences humaines et sociales ont aujourd’hui pour objet d’étude le corps et les activités physiques1. Cependant, plusieurs constats s’imposent : celui d’une grande diversité d’approches méthodologiques et disciplinaires, et celui d’une dispersion institutionnelle de ces jeunes chercheurs travaillant sur des objets communs mais souvent peu en lien, voire isolés. Partant de ce constat, le Réseau des Jeunes Chercheur·ses en Sciences Humaines et Sociales « Corps & Activités Physiques » (RJC-SHS-CAP) a été créé en 2021 à l’initiative de quelques jeunes chercheuses et chercheurs et s’est progressivement organisé et structuré.

    2Profitant de la perspective offerte par les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 et de la dynamique de structuration nationale autour du Réseau Thématique Pluridisciplinaire (RTP) et de l’action scientifique inter-Maisons Sciences de l’Homme (MSH) « Sports et Sociétés » présentés dans les chapitres précédents, l’objectif principal du RJC-SHS-CAP est de contribuer à la mise en place de synergies entre jeunes chercheuses et chercheurs afin qu’elles et ils s’engagent dans des projets collectifs d’animation, de production et de valorisation scientifique autour d’axes de travail transversaux et pluridisciplinaires. Par exemple, des séminaires de recherche organisés par et pour les jeunes chercheurs ont été mis en place, ainsi que des journées de travail collectif sur la structuration du réseau. Par ailleurs, le RJC s’efforce de faciliter les liens entre les jeunes chercheurs, le milieu académique et les univers sociaux concernés par le partage d’informations et l’instauration de vecteurs de communication. Une liste de diffusion a ainsi été mise en place. Elle compte plus de 310 inscrits, tandis qu’un site internet de partage des actualités, d’archivage des activités du réseau et d’interface avec les mondes académiques et professionnels a été créé2.

    3Le RJC projette également, en lien avec le RTP et l’action scientifique inter-MSH « Sports et Sociétés », de travailler à l’élaboration d’un annuaire en ligne répertoriant à la fois les jeunes chercheurs mais aussi les organismes et institutions susceptibles ou désireux de développer des liens avec le monde de la recherche ; l’enjeu étant de favoriser les liens et les transferts de connaissances entre les jeunes chercheurs et les milieux non académiques. Enfin, le RJC se constitue en observatoire des parcours de professionnalisation des jeunes chercheurs, depuis les débuts de la thèse jusqu’à l’occupation d’une position stabilisée dans le système d’emploi3. Grâce à ces différents axes d’intervention, ce dispositif ambitionne de créer des conditions favorisant la mise en relation et la collaboration des jeunes chercheurs et chercheuses entre eux, mais aussi avec le reste du monde académique et de la société. La coordination du réseau est assurée, de façon collégiale, par les membres qui souhaitent prendre part à son animation. Ils se réunissent pour penser les orientations stratégiques et mener des actions visant à les mettre en œuvre. Le comité de coordination, appelé à se renouveler régulièrement, est actuellement composé de quatorze jeunes chercheurs et chercheuses.

    4Afin de disposer de données plus précises sur les jeunes chercheurs et de concevoir les orientations stratégiques du RJC sur la base de données empiriquement fondées, deux enquêtes4 par questionnaire ont été construites puis validées par un Délégué à la Protection des Données. Elles ont été diffusées en ligne, simultanément, à l’automne 2022, à partir de la liste de diffusion du RJC-SHS-CAP et avec l’aide des sociétés savantes en SHS du sport, des unités de recherche recensées à l’été 2021, des Maisons des sciences de l’homme, via le réseau national (RnMSH), de l’alliance Athéna, du Réseau National des Collèges Doctoraux (RNCD), et enfin par les listes de diffusion de réseaux ou associations en SHS susceptibles d’héberger des jeunes chercheurs et chercheuses concernés par l’enquête.

    5Le premier questionnaire vise un recensement fondé sur le recueil de données générales et identifiantes : université, unité de recherche, inscription scientifique, etc. Il permet, à partir de 162 réponses, de dresser un état des lieux des thématiques traitées dans les thèses tout en caractérisant le détail des forces en présence, des lieux d’exercice, des méthodes et des terrains d’enquête, ou encore des disciplines et établissements d’inscription. Ce recensement s’est accompagné d’une seconde enquête par questionnaire, cette fois-ci totalement anonyme, visant à documenter les trajectoires de formation et de professionnalisation des doctorants et docteurs non titulaires travaillant en sciences humaines et sociales sur le corps et les activités physiques5. Cette dernière permet de documenter les conditions de travail pendant et après la thèse, les trajectoires sociales et professionnelles des répondants, mais aussi leur santé mentale par la mesure d’un niveau d’épuisement professionnel – présentée plus en détail dans le chapitre suivant. L’enjeu des données produites est de comprendre ce qui réunit et ce qui sépare les jeunes chercheurs enquêtés, et la façon dont ils et elles peuvent se retrouver autour d’enjeux, d’ambitions et de projets partagés. Cette enquête a obtenu 335 réponses complètes qui ont permis de décrire les conditions d’exercice, les trajectoires sociales et professionnelles ainsi que la santé mentale des jeunes chercheurs en SHS sur le corps et les activités physiques6. 

    6Les données récoltées sont foisonnantes, originales et constituent une ressource précieuse pour la compréhension du champ de recherche et l’organisation de l’écosystème dans lequel s’inscrivent ces jeunes chercheurs et chercheuses. Elles feront l’objet de plusieurs publications scientifiques dans les prochains mois. Le présent chapitre permet, quant à lui, de jeter un premier regard sur les profils des jeunes chercheurs qui ont répondu à l’enquête. Il offre aussi une vision sur leurs nombreux facteurs de dispersion. La seconde partie du chapitre insiste sur les trajectoires sociales et universitaires qui amènent à s’engager en thèse, en montrant la diversité des parcours et la multiplicité des motifs d’entrée dans des carrières doctorales très incertaines, objets de remises en cause régulières.

    Des jeunes chercheurs et chercheuses nombreux, mais dispersés

    7L’enquête déployée permet d’identifier les jeunes chercheurs et chercheuses inscrits dans les différents réseaux de diffusion mobilisés. La pluralité des répondants met en évidence un riche vivier, parsemé sur l’ensemble du territoire, couvrant de nombreuses disciplines scientifiques, dont un grand nombre sont à la marge des communautés scientifiques constituées. Elle permet de montrer que les 335 jeunes chercheurs et chercheuses considérés constituent un collectif inhomogène. Plusieurs facteurs de dispersion sont repérables. 

    Une dispersion géographique et institutionnelle dans de nombreuses structures de recherche

    8Les répondants au recensement (n=162) sont inégalement répartis à travers la France métropolitaine (Figure 1)7. Ils et elles sont dispersés au sein de 49 universités et de 94 unités de recherche. 20% sont localisés dans la région Auvergne Rhône-Alpes (AURA) – avec en particulier 11% de répondants inscrits à l’Université Claude Bernard Lyon 1. 19% se trouvent dans la région Île-de-France (répartis au sein de 9 établissements de l’enseignement supérieur et de 25 unités de recherche) et 9% dans la région Bretagne avec 6% d’inscrits à l’Université de Rennes, au VIPS², deuxième laboratoire le plus représenté après le L-ViS (11%, Université Claude Bernard Lyon 1). Plusieurs zones géographiques mettent en lumière la dispersion institutionnelle des jeunes chercheurs sur le corps et les activités physiques et sportives dans une multitude d’unités de recherche, parfois au sein d’une même université8. La situation dans la région Île-de-France est révélatrice de l’éclatement géographique des établissements d’enseignement supérieur accueillant les laboratoires : 11 établissements de l’enseignement supérieur d’Île-de-France hébergent des jeunes chercheurs travaillant pourtant sur des thématiques communes.

    Figure 1. Localisation des répondants en fonction des établissements d’inscription en doctorat

    Image

    Une faible adhésion aux sociétés savantes 

    9Seuls 28% des répondants sont membres d’au moins une société savante. Les deux sociétés les plus représentées sont la 3SLF (27%) et la SFHS (13%), mais 61 sociétés savantes différentes sont mentionnées par les répondants9, dont seulement 11 sont directement liées à la thématique du sport10. Les sociétés savantes citées s’organisent presque toutes autour d’un ancrage disciplinaire, et non thématique, et très peu semblent en mesure de regrouper les chercheurs et jeunes chercheurs autour d’un objet de recherche commun selon une approche pluridisciplinaire. Plus de 70% des répondants sont donc à la marge de ces dynamiques collectives, et moins de 15% d’entre elles et eux adhèrent à une société savante dont la thématique centrale est le sport ou les activités physiques. Ces données attestent de la dispersion scientifique des jeunes chercheurs et chercheuses dans la mesure où ils et elles sont peu engagés dans ces démarches collectives : ces jeunes chercheurs ne se rencontrent donc que rarement autour de thématiques ou d’objets de recherche pourtant communs. Relevons tout de même que cette absence d’adhésion ne signifie pas que les jeunes chercheurs ne fréquentent pas les sociétés savantes, en particulier parce qu’ils sont nombreux à participer aux congrès qu’elles organisent. Pour autant, ces participations sont rarement suivies d’un engagement sur le temps long et ne constituent donc pas un vecteur de dynamiques ou de structuration scientifique entre jeunes chercheurs.

    Une dispersion disciplinaire : le corps et les activités physiques sous le prisme de nombreuses disciplines scientifiques 

    10Les jeunes chercheurs dont les thématiques s’inscrivent dans le champ du corps et des activités physiques relèvent de plus de vingt disciplines des SHS (Tableau 1). Toutefois, la majorité est concentrée en STAPS (27%) et en sociologie (20%). L’intérêt de la démarche pluridisciplinaire ne semble plus être à démontrer à l’heure où la plupart des Appels à Projets (AAP) scientifiques valorisent les dynamiques d’articulation des regards disciplinaires dans les projets de recherche. Pourtant, l’exigence de travailler en pluridisciplinarité se heurte à des logiques de structuration par discipline (au sein des unités de recherche ou des sociétés savantes) qui renvoient à des enjeux institutionnels de cohérence scientifique. L’un des défis du RJC est toutefois, à côté de cette structuration à partir d’approches disciplinaires, de permettre les échanges entre jeunes chercheurs et chercheuses aux ancrages disciplinaires multiples.

    Tableau 1. Discipline(s) d’inscription en doctorat

    EffectifsPourcentage
    STAPS9627,4
    Sociologie7120,3
    Géographie3610,3
    Histoire et histoire de l’art288
    Anthropologie/ethnologie267,4
    Psychologie216,0
    Sciences de l’éducation154,3
    Architecture et arts144,0
    Langues et Sciences du Langage133,7
    Autres (moins de 10 citations)a5816,6
    a. Moins de 10 citations, par ordre croissant : droit, économie, sciences de gestion et management, sciences de l’information et de la communication, science politique, lettres/littérature, archéologie, aménagement et urbanisme, santé publique, philosophie, sciences religieuses.

    Une dispersion des approches sur des thématiques communes

    11Comme l’illustre la figure 2, les thématiques de recherche s’inscrivent principalement dans deux grands thèmes : le sport et/ou l’activité physique d’un côté, et le domaine de la santé incluant les recherches autour des soins, de la maladie, ou encore du handicap, de l’autre. Ces thèmes sont abordés sous des angles transversaux variés : politiques publiques, enseignement, genre, socialisation, territoires, numérique, ou encore profession.

    Figure 2. Nuage de mots représentant les thématiques de recherche et les intitulés de doctorat des jeunes chercheurs

    Image

    12Le formulaire de recensement interrogeait également les jeunes chercheurs sur les mots-clés associés à leur recherche. Contrairement à ce que l’on pourrait immédiatement imaginer, le terme « sport » (qui est le plus fréquemment cité dans le titre des thèses) n’est pas l’élément central et revient à seulement six reprises sur l’ensemble de l’échantillon. Cela marque le fait que les travaux sur le corps et les activités physiques englobent des perspectives bien plus larges dans leurs visées, avec des approches extrêmement diverses qui multiplient les regards sur des objets assez proches. En ce qui concerne les thématiques de recherche, les jeunes chercheurs se rattachent principalement à deux des axes structurants du RTP et de l’action scientifique inter-MSH « Sports et Sociétés » : « Santé et Société » (44%) et « Éducation et Inclusion » (40%). Les axes « Emploi, tourisme et développement durable » et « Relations internationales et diplomatie scientifique », concernent pour leur part respectivement 28% et 14% des thèses des répondants. Les axes thématiques du RTP et de l’action scientifique inter-MSH semblent à ce titre relativement bien ajustés aux travaux des jeunes chercheurs ; moins de 5% des répondants ne s’étant retrouvés dans aucun des quatre axes.

    Une prédominance du recours aux méthodes qualitatives

    13Les démarches qualitatives sont les plus mobilisées dans les doctorats (56%), mais 37% des enquêtés utilisent des méthodes mixtes, et seuls 8% se définissent comme exclusivement quantitativistes. Entre autres méthodes d’enquête, l’entretien (81%) et l’observation (65%) sont les plus utilisées, alors que le travail sur archives (30%) et les méthodes statistiques (29%) sont moins mobilisés par les jeunes chercheurs. Si les choix méthodologiques sont nécessairement guidés par des arguments de nature scientifique, liés aux questions de départ et à la construction de chaque recherche, ces informations laissent tout de même entrevoir des limites dans la capacité à recourir aux méthodes quantitatives. Ce constat incite à développer des liens avec les infrastructures de recherche labellisées IR* des SHS telles que PROGEDO11 ou Huma-Num12, les plateformes déployées dans les MSH13, ou même des réseaux scientifiques comme Mate-SHS14 qui portent une réflexion et des actions de formation sur les outils et méthodes de traitement des données en SHS à l’heure de la « science ouverte ».

    Une grande diversité des terrains d’enquête et acteurs étudiés

    14Les jeunes chercheurs s’appuient sur différents organismes afin d’avoir accès à un terrain, des données ou des populations d’enquête : 37% passent par des associations, 20% par des établissements d’enseignement, 21% par d’autres organismes publics (collectivités, hôpitaux, OFB, etc.), 21% par des fédérations sportives, 18% par le biais d’entreprises et seuls 6% ont été en contact avec des ministères pour récolter leurs données de recherche. Si ces résultats ne permettent pas de connaître la nature exacte des terrains d’étude ou des populations étudiées par les jeunes chercheurs, ils donnent cependant une idée des terrains investis dans le cadre des recherches doctorales et postdoctorales. L’identification plus fine de ces lieux et de ces acteurs constitue un enjeu important, tout comme la mise en lumière des relations plus ou moins durables nouées avec eux. Ces relations favorisent le transfert de connaissances lorsque des liens renforcés se tissent entre les jeunes chercheurs et chercheuses et les univers sociaux qu’ils et elles étudient. Les enjeux sont ici tout autant celui de l’accès aux données, que ceux de l’intérêt réciproque et de la circulation des savoirs, qui permettent également d’envisager des financements et des accueils, sur le temps long, par des acteurs et des institutions non universitaires.

    Trajectoires sociales et universitaires : des aspirations à la recherche rudement mises à l’épreuve

    15Le versant de l’enquête sur les trajectoires de formation et de professionnalisation (n=335) décrit les profils et les carrières des jeunes chercheurs et chercheuses. Ils et elles choisissent majoritairement les métiers de l’enseignement supérieur et la voie de la recherche pour s’orienter professionnellement. Malgré des profils homogènes et particulièrement dotés en ressources sociales, économiques et culturelles, les conditions de réalisation du travail doctoral conduisent à des remises en cause régulières de ce projet.

    Des profils socio-démographiques relativement homogènes

    16L’échantillon est composé de 62% de femmes, 35% d’hommes et 3% ayant coché la catégorie « autres ». Cette répartition corrobore les données de l’enquête du RNCD15, avec 62% de doctorantes inscrites dans les disciplines des sciences humaines et sociales. La distribution genrée des doctorantes et doctorants qui ont répondu varie cependant en fonction des disciplines scientifiques : celles et ceux inscrits en STAPS se rapprochent le plus de la parité, avec 42% d’hommes, alors que ces derniers sont sous-représentés chez les inscris en psychologie (19%) ou en sciences de l’éducation (23%). L’âge moyen des enquêtés est de 31 ans. Il est tributaire du statut d’une part (31 ans pour les doctorants, 34 ans pour les jeunes docteurs), et de la discipline scientifique d’autre part (moyenne la plus basse : 28 ans pour les géographes, moyenne la plus haute : 36 ans en sciences de l’éducation).

    17Sans surprise, au regard des chiffres connus sur le niveau d’études selon le milieu social (Insee, enquête Emploi, traitements MENJS-MESRI-DEPP, 2022)16, les jeunes chercheurs sont issus des couches les plus aisées de la population française : 61% ont au moins un parent issu de la PCS « Cadre et profession intellectuelle supérieure » (le père pour 40%, la mère pour 32%) et dans 22% des cas les deux parents sont cadres. Les enquêtés sont dans une très large majorité détenteurs ou détentrices d’un baccalauréat général et titulaires d’un bac S (40%), d’un bac ES (25%) ou L (24%). Les bacs technologiques et professionnels ne représentent que 5% des répondants. En ce qui concerne les configurations familiales, plus de la moitié des répondants habitent avec leur conjoint (54%), 29% vivent seuls, 11% en colocation, et 16% des répondants ont au moins un enfant à charge, dont 13% sont des familles monoparentales. Si l’hétérogénéité des configurations familiales ne constitue pas nécessairement une singularité par rapport à d’autres populations étudiées, le caractère chronophage d’un travail doctoral, l’investissement personnel qu’il implique et la pauvreté des dispositifs d’accompagnement offerts, couplés à l’isolement institutionnel, laissent supposer de fortes inégalités dans les conditions de réalisation de la thèse ; avec un cumul de désavantages pour les personnes ayant un ou plusieurs enfants à charge, qui plus est dans un contexte monoparental. 

    Des trajectoires universitaires, disciplinaires et professionnelles à géométrie variable

    18La volonté de s’engager dans un parcours doctoral émerge le plus souvent au cours des études (40%) ou une fois le master obtenu (32%), plus rarement dès le début des études supérieures (15%) ou après l’entrée dans la vie professionnelle (12%). La « passion » ou la « vocation » sont souvent associées au travail de recherche17, mais nos données participent à déconstruire la croyance selon laquelle le goût pour la recherche serait inné : elles montrent au contraire que l’engagement dans un cursus doctoral se construit dans le prolongement de la scolarité et au fur à mesure de la socialisation scientifique et/ou à la recherche. 

    19Les ancrages disciplinaires correspondent à des trajectoires des jeunes chercheurs différentes selon les disciplines scientifiques du doctorat. En effet, dans les trois disciplines les plus représentées dans l’échantillon (STAPS, sociologie, géographie), le fait d’être passé ou non par plusieurs de ces disciplines varie fortement. Ainsi, les jeunes chercheurs inscrits en thèse en STAPS sont 60% à connaître une trajectoire universitaire « monothématique », c'est-à-dire à avoir obtenu une licence et un master en STAPS. Sur le même principe, les géographes suivent une trajectoire universitaire « monodisciplinaire » autour de leur discipline scientifique de référence (56%). En revanche, cela ne concerne que 40% des jeunes chercheurs en sociologie, issus de masters et plus encore de licences dans d’autres disciplines. 

    20La grande majorité des répondants est issue d’un master recherche (61%) et d’un cursus universitaire classique (86%) plutôt que d’une grande école. Seuls 13% des répondants sortent d’une grande école (ENS, EHESS, EHESP ou Sciences-Po). Ce chiffre corrobore à nouveau les résultats de l’enquête du RNCD18 montrant que les doctorants en SHS sont moins souvent issus des grandes écoles que ceux inscrits dans les domaines de sciences et technologie et des sciences de la vie et de la santé. 

    21Enfin, 14% des jeunes chercheurs sont titulaires d’un concours de la fonction publique : l’agrégation pour 40% d’entre eux (21% sont agrégés d’EPS, 19% ont une autre agrégation) et le CAPES pour 38% des répondants (16% de CAPEPS, 22% un autre CAPES19). Parmi les enquêtés, les parcours professionnels constitués d’une phase d’emploi dans l’enseignement, et notamment dans l’enseignement de l’Éducation physique et sportive (EPS), constituent donc une voie d’accès possible, mais relativement marginale, au doctorat.

    L’entrée en thèse : le début d’une carrière de chercheur ?

    22Une certaine continuité peut être observée entre le mémoire de fin d’études de master et l’inscription en doctorat, aussi bien dans l’encadrement du travail scientifique (dans 44% des cas, le directeur de thèse a également encadré le mémoire) que dans le parcours d’accès à la thèse : plus de la moitié des répondants (55%) déclarent avoir été étudiants durant l’année précédant l’entrée en thèse. 11% ont été sans emploi, avec ou sans droits au chômage, tandis que 40% ont été salariés ou indépendants. Pour plus de la moitié des enquêtés (57%) cet emploi était en lien soit avec les études de master, soit avec la thématique de thèse. Le sujet de thèse est le plus souvent construit par les jeunes chercheurs, ou co-construit avec le directeur (dans 81% des cas). Seuls 17% des répondants déclarent avoir candidaté à une thèse dont le sujet était défini en amont. Ce cas de figure est plus fréquent dans les domaines des sciences et technologies et des sciences de la vie et de la santé, où les encadrants délimitent, dans plus de 80% des cas, les sujets de thèse, la question de recherche et ses enjeux20.

    23L’entrée en thèse est principalement motivée par le désir d’approfondir scientifiquement un sujet d’étude (53% des répondants), plus que par une perspective de carrière académique, qui représente 25% des déclarations de premier motif d’inscription. La nature du travail doctoral, tel qu’il est perçu ou projeté au moment de l’entrée en thèse, ressort ainsi comme motif privilégié d’engagement en doctorat. 12% des répondants déclarent par ailleurs s’être engagés dans le doctorat afin d’accroître leurs qualifications professionnelles, et seuls 7% pour bénéficier d’une source de revenus. Dans les réponses « autres », constituant 5% de l’échantillon, quelques répondants font part d’un choix par défaut (« je ne savais pas trop quoi faire »). L’engagement en doctorat est alors intimement lié à l’activité de travail, plutôt qu’à des motifs hors travail comme c’est parfois le cas pour d’autres professions21. Le déroulé du travail doctoral dans des conditions acceptables requiert alors a minima des conditions institutionnelles permettant de mener plusieurs tâches simultanément et souvent annexes au projet de recherche initial.

    24Un écart est finalement mis en exergue entre les projections à l’entrée en doctorat et le travail réel qui est découvert au fur et à mesure de l’avancée en thèse : 61% des répondants affirment consacrer moins de 50% de leur temps de travail à la recherche, le reste du temps étant dédié aux tâches administratives, d’enseignement, aux activités salariées secondaires, etc. La volonté de se consacrer avant tout au déploiement du travail de recherche se heurte ainsi peu à peu aux contraintes des carrières doctorantes. 

    La recherche comme aboutissement professionnel : des aspirations à la désillusion

    25De manière générale, les jeunes chercheurs considèrent la préparation à l’insertion professionnelle durant la thèse comme insatisfaisante : 43% se déclarant insatisfaits et 15% très insatisfaits. Ces résultats inquiétants sont le reflet d’une socialisation professionnelle quasi exclusivement tournée vers le milieu académique au cours du travail doctoral. La singularité du modèle professionnel auquel les jeunes chercheurs sont exposés au cours de leur doctorat n’offre que peu d’autres perspectives pour la suite de la carrière, renforçant l’idée que la professionnalisation dans l’enseignement supérieur est la seule issue envisageable. Le projet professionnel évolue peu entre le début du doctorat, le cœur de ce dernier et l’après-soutenance. Celui-ci est principalement dédié à la recherche : lors de l’entrée en thèse, 85% des répondants déclarent souhaiter travailler dans l’enseignement supérieur, 64% dans le domaine de la recherche publique et 31% dans la recherche privée. Les autres réponses significatives mentionnent le secteur public (hors enseignement supérieur et recherche) pour 29% des répondants. 

    26Avec l’avancée de la thèse, le projet professionnel s’affine mais demeure orienté vers la recherche : 58% déclarent vouloir devenir Maître de conférences et 53% envisagent un poste dans un organisme de recherche (CNRS, INSERM, INED, etc.). Si les aspirations académiques chutent de plus de 10% par rapport à l’entrée en thèse, seuls 7% des répondants envisagent de rompre totalement avec la recherche. Les données récoltées révèlent en revanche que les moyens disponibles pour concrétiser ce projet professionnel demeurent largement insuffisants : le « faible nombre de postes de titulaires dans l’enseignement supérieur et la recherche »22 en SHS apparait lentement comme un obstacle au projet initial.

    27Sur ce point, il est intéressant de s’arrêter sur le regard des jeunes docteurs enquêtés, qui représentent 25% de l’échantillon (n=89). La soutenance de la thèse remonte en moyenne à 3 ans, mais ce délai est largement tributaire de la discipline scientifique : 1,6 an en STAPS, 3,7 ans en sociologie, 4 ans en géographie et 5,5 ans en anthropologie/ethnologie. Ces données mettent en évidence la difficulté plus ou moins importante à rompre avec le statut de jeune chercheur et à obtenir un poste de titulaire dans le milieu académique en fonction des disciplines. Les dissemblances de trajectoires relevées, à l’aune des ancrages disciplinaires, laissent supposer des parcours académiques semés d’embûches pour parvenir à « décrocher » un poste. Comme nos données l’attestent, devenir chercheur ou chercheuse dans certaines sections universitaires requiert beaucoup de patience et d’engagement, sans pour autant être certain ou certaine de parvenir à convertir ses aspirations professionnelles en poste pérenne. Après la soutenance, les jeunes docteurs continuent néanmoins à envisager un avenir de Maître de conférences ou de chercheur dans le milieu académique. Ils deviennent cependant plus nombreux à imaginer rompre avec le milieu de la recherche (17%). Alors que le projet professionnel initial se heurte aux obstacles qui jalonnent l’entrée dans les carrières, les jeunes docteurs semblent ne pas avoir acquis les ressources, au cours de leur cursus doctoral, qui leur permettraient de faire évoluer leurs premières aspirations professionnelles. Ces données contrastent avec celles recueillies sur la même question avant la soutenance de thèse. La portion croissante des effectifs souhaitant quitter le monde professionnel de la recherche une fois le travail doctoral achevé, rend certainement compte d’un désenchantement progressif du travail de recherche au fil de la trajectoire. Ce désenchantement correspond pour partie à l’accroissement de la lucidité relative à l’écart entre des aspirations professionnelles qui s’épuisent, et la perception des chances effectives de parvenir à les convertir.

    ***

    28Les jeunes chercheurs et chercheuses travaillant sur le corps et les activités physiques en SHS constituent un vivier conséquent et un fort potentiel de recherche et d’innovation sociale. Les disparités disciplinaires et la dispersion territoriale compliquent la structuration thématique et l’émulation des dynamiques de recherche communes. Elles constituent aussi des atouts : d’un côté, elles impliquent la multiplication des approches, des ancrages et des thématiques et constituent des forces de renouvellement de la communauté scientifique favorisant la pluridisciplinarité. De l’autre, elles assurent un ancrage social et territorial des recherches.

    29Pour autant, l’expérience de la thèse, qui varie fortement selon les conditions de sa réalisation, apparaît fréquemment comme source d’un processus progressif de désenchantement au regard du monde de la recherche, qui peut conduire à l’abandon des travaux et de l’usage social de connaissances et de compétences durement acquises. La prise de conscience du manque d’opportunités de professionnalisation, notamment dans l’univers académique, se double de l’expérience des faibles moyens de fonctionnement et de conditions de précarité durant le doctorat. Les abandons postdoctoraux finissent ainsi d’épuiser un riche vivier de ressources et de compétences.

    30Les données produites permettent de mesurer les efforts à réaliser pour favoriser l’insertion professionnelle dans des carrières durables de chercheurs. N’y a-t-il pas un enjeu crucial à valoriser l’expérience de la thèse qui, trop souvent, conduit à abandonner le monde de la recherche, de la formation et de l’expertise, faute de perspectives ? La structuration de dispositifs et réseaux nationaux peut aider à renforcer les liens avec les univers sociaux et les secteurs professionnels, en mobilisant par exemple davantage l’opportunité de financement de thèses Cifre23, qui sont pour l’heure très peu nombreuses dans le domaine concerné. Cela aurait l’avantage de contribuer à renforcer les chaînes de transfert des connaissances vers les acteurs non académiques, tout en facilitant la professionnalisation des jeunes chercheurs. 

    31La reconnaissance du niveau de qualification doctoral, le déploiement de postes pérennes, l’accompagnement à la formation professionnelle ainsi que la mise en œuvre des moyens pour que les jeunes chercheurs puissent se focaliser sur leur travail de recherche semblent un préalable. Il s’agit d’une condition sine qua non pour faire correspondre les nécessités inhérentes au travail doctoral (temps, moyens matériels, ingénierie de la recherche, etc.) avec les exigences de la thèse et de l’après-thèse en termes de production scientifique. Il s’agit aussi d’un pilier fondamental pour poser les bases d’une structuration de la recherche en SHS qui contribue à l’accompagnement des politiques publiques et à l’innovation sociale, en s’appuyant sur les connaissances originales produites sur le corps et les activités physiques. 

    Notes de bas de page

    1 « Corps et activités physique » regroupe à la fois les études portant sur les pratiques physiques, sportives, artistiques, d’entretien, de santé, de loisirs, ou professionnelles mettant en jeu les corps.

    2 https://rjc-shs-cap.fr/

    3 Vernières, M., Fourcade, B. et Paul, J.-J. « L’insertion professionnelle dans les pays en développement : concepts, résultats, problèmes méthodologiques », Tiers-Monde, 140(35), 1994, p. 725-750.

    4 À plusieurs reprises, les résultats indiquent des pourcentages dont le total est supérieur à 100%, s’expliquant par la possibilité de répondre selon des choix multiples.

    5 Les deux enquêtes sont ainsi extrêmement liées mais pour des raisons de confidentialité liées à la RGPD, il n’a pas été envisageable que le recensement, nominatif, et le questionnaire, anonyme, constituent une seule et même enquête.

    6 Nous souhaitons souligner l’importance du travail collectif dans la réalisation de cette enquête, qui dépasse largement les auteurs des chapitres 2 et 3 du présent ouvrage. Zita Messan, Océane Minard-Carneiro, Amaël François, Clément Lopez, Ilona Chiabaut, Etienne Fiacre, Rafael Lemaire, Alan Lequellec ou encore Thibaut Aussant ont participé à la conception du questionnaire lors des journées trimestrielles de travail courant 2022, puis à sa diffusion au cours de l’automne 2022. Nous notons également l’importance des nombreuses personnes dans les différentes organisations qui ont contribué à la diffusion de l’enquête à l’attention des jeunes chercheurs.

    7 Aucun jeune chercheur inscrit dans un établissement ultramarin n’a participé à l’enquête.

    8 Par exemple, l’ISP (Institut des sciences sociales du politique) et l’IDHES (Institutions et Dynamiques Historiques de l’Économie et de la Société) qui constituent deux structures pourvues en jeunes chercheurs travaillant sur une même thématique au sein de l’Université Paris Nanterre.

    9 3SLF, SFHS, S2MS, ACAPS, ARIS, SFS, AFRAPS, SHA2Cirque, SFPS, CCCirque, Institut ReCAPPS, AFEA, CREIS-TERMINAL, AFS, AFEA, AMADES, RJCTS, SFE, ESE, Eusko Ikaskuntza, SOPHAU, RUCHE, GIRAF-IFFD, SAES, CIERA, SIPS, EASP, ADRIPS, CNFG, SAES, SIEFAR, AISLF, SSE, AFM, SHF, SFP, AECSE, AJCSEF, ICTM, SFSIC, AIMS, AEGES, ASA, SMH, IUSAFS, Halqa), RJCSS, ISHPES, SFSP, EASA, CNFG, SSHA, ABA, AISLF, CSH, RERIS, ARBRE, ATIEF et AFA.

    10 3SLF, SFHS, S2MS, ACAPS, ARIS, SFS, AFRAPS, SHA2Cirque, SFPS, CCCirque et Institut ReCAPPS.

    11 Infrastructure de recherche en sciences humaines et sociales (PROduction et Gestion des Données) dont l'objectif est de développer la culture des données en SHS. https://www.progedo.fr/

    12 Infrastructure de recherche dédiée au sciences humaines et sociales et aux humanités numériques proposant des services numériques pour les programmes de recherche et animant un réseau de consortiums consacrés aux thématiques des humanités numériques. https://www.huma-num.fr/

    13 https://www.msh-reseau.fr/plateformes

    14 https://mate-shs.cnrs.fr/

    15 Cf. Pommier, S., Talby, M., Auffray-Seguette, M., Dalaut, M., Eijsberg, H., Elshawish, P., et Muller, H., Le Doctorat en France. Regards croisés sur la formation doctorale, Rapport du RNCD, 2022.

    16 https://publication.enseignementsup-recherche.gouv.fr/eesr/FR/

    17 Cf. Piché, S. et al., La recherche collégiale : 40 ans de passion scientifique. Presses de l’Université Laval, 2011

    18 Cf. Pommier et al., op. cit. 2022.

    19 Le CAPEPS (Certificat d’Aptitude au Professorat d’Éducation Physique et Sportive) est la spécialité du CAPES (Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement du Second degré) permettant d’enseigner l’Éducation Physique et Sportive dans le second degré en France.

    20 Cf. Pommier et al., op. cit. 2022.

    21 Cf. Roux, N., « Faire de nécessité soutenabilité. Tenir et vieillir comme saisonnier/ère agricole ». Revue Française de sociologie, 61(2), 2020, p. 177-206.

    22 Thibault, F., et Streliski, S., Les indicateurs bibliométriques pour les SHS. État de la question. Rapport de l’alliance Athéna, 2022, p 18.

    23 La Convention industrielle de formation par la recherche (Cifre) est un accord contractuel permettant à un acteur socio-économique (entreprise, association, collectivité territoriale) de bénéficier d'une aide financière pour recruter un doctorant dont les travaux scientifiques, encadrés par un laboratoire public de recherche, conduiront à la soutenance d'une thèse.

    Auteurs

    • Léna Gruas
    • Tanguy Derumaux
    • Cyriac Bouchet-Mayer
    • Thibaut Derigny
    • Clément Perrier
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    1 « Corps et activités physique » regroupe à la fois les études portant sur les pratiques physiques, sportives, artistiques, d’entretien, de santé, de loisirs, ou professionnelles mettant en jeu les corps.

    2 https://rjc-shs-cap.fr/

    3 Vernières, M., Fourcade, B. et Paul, J.-J. « L’insertion professionnelle dans les pays en développement : concepts, résultats, problèmes méthodologiques », Tiers-Monde, 140(35), 1994, p. 725-750.

    4 À plusieurs reprises, les résultats indiquent des pourcentages dont le total est supérieur à 100%, s’expliquant par la possibilité de répondre selon des choix multiples.

    5 Les deux enquêtes sont ainsi extrêmement liées mais pour des raisons de confidentialité liées à la RGPD, il n’a pas été envisageable que le recensement, nominatif, et le questionnaire, anonyme, constituent une seule et même enquête.

    6 Nous souhaitons souligner l’importance du travail collectif dans la réalisation de cette enquête, qui dépasse largement les auteurs des chapitres 2 et 3 du présent ouvrage. Zita Messan, Océane Minard-Carneiro, Amaël François, Clément Lopez, Ilona Chiabaut, Etienne Fiacre, Rafael Lemaire, Alan Lequellec ou encore Thibaut Aussant ont participé à la conception du questionnaire lors des journées trimestrielles de travail courant 2022, puis à sa diffusion au cours de l’automne 2022. Nous notons également l’importance des nombreuses personnes dans les différentes organisations qui ont contribué à la diffusion de l’enquête à l’attention des jeunes chercheurs.

    7 Aucun jeune chercheur inscrit dans un établissement ultramarin n’a participé à l’enquête.

    8 Par exemple, l’ISP (Institut des sciences sociales du politique) et l’IDHES (Institutions et Dynamiques Historiques de l’Économie et de la Société) qui constituent deux structures pourvues en jeunes chercheurs travaillant sur une même thématique au sein de l’Université Paris Nanterre.

    9 3SLF, SFHS, S2MS, ACAPS, ARIS, SFS, AFRAPS, SHA2Cirque, SFPS, CCCirque, Institut ReCAPPS, AFEA, CREIS-TERMINAL, AFS, AFEA, AMADES, RJCTS, SFE, ESE, Eusko Ikaskuntza, SOPHAU, RUCHE, GIRAF-IFFD, SAES, CIERA, SIPS, EASP, ADRIPS, CNFG, SAES, SIEFAR, AISLF, SSE, AFM, SHF, SFP, AECSE, AJCSEF, ICTM, SFSIC, AIMS, AEGES, ASA, SMH, IUSAFS, Halqa), RJCSS, ISHPES, SFSP, EASA, CNFG, SSHA, ABA, AISLF, CSH, RERIS, ARBRE, ATIEF et AFA.

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    11 Infrastructure de recherche en sciences humaines et sociales (PROduction et Gestion des Données) dont l'objectif est de développer la culture des données en SHS. https://www.progedo.fr/

    12 Infrastructure de recherche dédiée au sciences humaines et sociales et aux humanités numériques proposant des services numériques pour les programmes de recherche et animant un réseau de consortiums consacrés aux thématiques des humanités numériques. https://www.huma-num.fr/

    13 https://www.msh-reseau.fr/plateformes

    14 https://mate-shs.cnrs.fr/

    15 Cf. Pommier, S., Talby, M., Auffray-Seguette, M., Dalaut, M., Eijsberg, H., Elshawish, P., et Muller, H., Le Doctorat en France. Regards croisés sur la formation doctorale, Rapport du RNCD, 2022.

    16 https://publication.enseignementsup-recherche.gouv.fr/eesr/FR/

    17 Cf. Piché, S. et al., La recherche collégiale : 40 ans de passion scientifique. Presses de l’Université Laval, 2011

    18 Cf. Pommier et al., op. cit. 2022.

    19 Le CAPEPS (Certificat d’Aptitude au Professorat d’Éducation Physique et Sportive) est la spécialité du CAPES (Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement du Second degré) permettant d’enseigner l’Éducation Physique et Sportive dans le second degré en France.

    20 Cf. Pommier et al., op. cit. 2022.

    21 Cf. Roux, N., « Faire de nécessité soutenabilité. Tenir et vieillir comme saisonnier/ère agricole ». Revue Française de sociologie, 61(2), 2020, p. 177-206.

    22 Thibault, F., et Streliski, S., Les indicateurs bibliométriques pour les SHS. État de la question. Rapport de l’alliance Athéna, 2022, p 18.

    23 La Convention industrielle de formation par la recherche (Cifre) est un accord contractuel permettant à un acteur socio-économique (entreprise, association, collectivité territoriale) de bénéficier d'une aide financière pour recruter un doctorant dont les travaux scientifiques, encadrés par un laboratoire public de recherche, conduiront à la soutenance d'une thèse.

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    Gruas, L., Derumaux, T., Bouchet-Mayer, C., Derigny, T., & Perrier, C. (2023). 2. S’appuyer sur un riche vivier de jeunes chercheurs et chercheuses dispersés. In S. Ferez & P. Terral (éds.), Le sport, un objet social (1‑). Éditions A. Athéna. https://doi.org/10.4000/books.allianceathena.2035
    Gruas, Léna, Tanguy Derumaux, Cyriac Bouchet-Mayer, Thibaut Derigny, et Clément Perrier. « 2. S’appuyer sur un riche vivier de jeunes chercheurs et chercheuses dispersés ». In Le sport, un objet social, édité par Sylvain Ferez et Philippe Terral. Paris: Éditions A. Athéna, 2023. https://doi.org/10.4000/books.allianceathena.2035.
    Gruas, Léna, et al. « 2. S’appuyer sur un riche vivier de jeunes chercheurs et chercheuses dispersés ». Le sport, un objet social, édité par Sylvain Ferez et Philippe Terral, Éditions A. Athéna, 2023, https://doi.org/10.4000/books.allianceathena.2035.

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    Ferez, S., & Terral, P. (éds.). (2023). Le sport, un objet social (1‑). Éditions A. Athéna. https://doi.org/10.4000/books.allianceathena.1950
    Ferez, Sylvain, et Philippe Terral, éd. Le sport, un objet social. Paris: Éditions A. Athéna, 2023. https://doi.org/10.4000/books.allianceathena.1950.
    Ferez, Sylvain, et Philippe Terral, éditeurs. Le sport, un objet social. Éditions A. Athéna, 2023, https://doi.org/10.4000/books.allianceathena.1950.
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